(1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre quatrième. Étude des bras » pp. 57-63
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(1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre quatrième. Étude des bras » pp. 57-63

Chapitre quatrième.
Étude des bras

[1] La position, les oppositions42, et surtout les mouvements ou le port des bras43, sont, peut-être, les parties les plus difficiles de la danse, et qui demandent un grand travail, et un soin extrême. Le danseur qui placera bien ses bras et qui les fera mouvoir gracieusement, selon toutes les règles de l’art, décéléra une bonne école et l’exécution de sa danse sera accomplie44.

[2] Si la nature ne vous a point favorisé, en vous donnant de beaux bras arrondis et bien faits, vous ne sauriez alors trop vous livrer à l’étude, pour la forcer de suppléer à ses dons : mais par un exercice réfléchi vous pourrez parvenir à donner de l’élégance, de la grâce à des bras maigres, et vous ferez même disparaître leur longueur, en sachant les arrondir avec art45.

[3] Un bon danseur doit tout entreprendre, pour corriger, ou pour cacher les défauts de sa construction ; c’est un des talents que doit posséder celui qui veut mériter d’être rangé parmi les artistes. Il faut que les bras soient sans cesse arrondis tellement, que la pointe des coudes soit invisible ; sans cela, ils formeraient des angles, qui leur enlèveraient la grâce et le contour moelleux, qu’ils doivent toujours présenter ; au lieu des lignes droites, obliques, ou courbées en demi-cercle46, nous n’en verrions que d’angulaires et dépourvues d’élégance47. Le danseur qui serait placé de cette manière, répugnerait au bon goût ; et ses positions, ses attitudes, devenues grotesques et caricatures, seraient un objet de ridicule pour le dessinateur.

[4] La saignée 48 doit être au niveau du creux de la main. Soutenez les poignets et ne les pliez pas trop car ils paraîtraient cassés : l’épaule doit être basse et toujours immobile ; les coudes soutenus et les doigts seront gracieusement réunis et groupés. Il faut que la position et le port des bras se montrent avec aisance et avec douceur. Bannissez-en la roideur et ne les abandonnez jamais à des mouvements exagérés. Ne les faites point mouvoir par secousses, ni par saccades, ce serait un grand défaut qui dégraderait l’artiste le plus parfait dans l’exercice de ses jambes.

N.-B. On doit remarquer que dans les arabesques la position des bras s’écarte de la règle commune, et c’est au goût du danseur à savoir les placer le plus gracieusement possible.