(1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « A SON ALTESSE SÉRÉNISSIME, » pp. -
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(1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « A SON ALTESSE SÉRÉNISSIME, » pp. -

A SON ALTESSE SÉRÉNISSIME,

MONSEIGNEUR CHARLES, Duc régnant de Wurtemberg & Tech, Prince de Montbéliard, Seigneur de Heydenheim & Instingue, Chevalier de l’Ordre de la Toison-d’or, & Général Veld-Maréchal du louable Cercle de Suabe.

MONSEIGNEUR,

Quelque foible que soit l’hommage d’un Essai sur la Danse, Votre Altesse Sérénissime a bien voulu me permettre de le lui offrir dans le temps même où elle s’empressoit de marcher à la tête des secours puissants qu’elle vient d’accorder à ses Alliés. Il n’est aucune circonstance, Monseigneur, qui puisse distraire Votre Altesse Sérénissime de la protection dont elle daigne honorer les Arts. Les talents trouvent toujours auprès d’elle cet asyle tranquille, capable seul de les faire éclorre, là où la nature n’en avoit mis que le germe, & de les faire développer dans ceux où ils seroient restés languissants. Cet ouvrage paroissant sous les auspices de votre auguste nom, reçoit un principe de vie qui en assure le sort. L’Auteur ayant encore le bonheur de vous appartenir, sent déjà ce feu sacré dont la reconnoissance embrase les ames bien nées. Que ne puis-je voler auprès de Votre Altesse Sérénissime ! Que ne puis-je, Monseigneur, vous consacrer dès ce moment mes foibles talents, & vous assurer du zele & du profond respect avec lesquels je serai toute ma vie,

MONSEIGNEUR,
de Votre Altesse Sérénissime,
Le très-humble, très-obéissant, & très-dévoué serviteur, Noverre.