(1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre VII. De l’Harmonie imitative. »
/ 572
(1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre VII. De l’Harmonie imitative. »

Chapitre VII.
De l’Harmonie imitative.

Les sons, sains être figurés, peuvent fournir, et ont fourni à l’homme, soit par leur nature, soit par leur durée, une sorte de langage inarticulé pour exprimer, au moins jusqu’à un certain point, un certain nombre de choses. Les hommes, n’ayant d’abord que le geste pour se communiquer leurs idées, imitèrent la figure et le mouvement des objets qu’ils voulaient représenter. Mais lorsque ce langage des signes s’est trouvé insuffisant (et il a dû l’être dans une foule de circonstances), il a bien fallu recourir à un langage plus expressif ; alors l’organe de la voix a nécessairement agi avec plus de force, et a fait entendre des sons rapides, perçants, sourds, éclatants, etc., tous figurés par les différentes impressions qu’ils recevaient de l’air diversement modifié par les organes de la parole.

Ces sons imitatifs se retrouvent dans toutes les langues, dont ils sont devenus, pour ainsi dire, la base fondamentale. C’est ainsi que nous disons en français : gronder, murmurer, gazouiller, siffler, bourdonner, etc. Mais la poésie, qui ne doit être autre chose que l’imitation fidèle de la nature, et qui s’attache à peindre tout ce qui est susceptible d’être peint par les sons ; la poésie a retenu et perfectionné la langue imitative : c’est un de ses caractères distinctifs ; et toute poésie qui ne peint rien par le mouvement du vers ou par la vérité de l’expression imitative, tombera bientôt dans un éternel oubli. C’est ce qu’on ne saurait trop répéter à ceux qui aspirent à la réputation de poètes, pour avoir rassemblé au hasard quelques lignes d’une prose mal conçue et mal écrite, et qui n’a rien de la poésie, que le refrain monotone d’une rime placée machinalement au bout d’un certain nombre de syllabes.

Haud satis est illis utcùmque claudere versum,
Et res verborum propriâ vi reddere claras.
Omnia sed numeris vocum concordibus aptent ;
Atque sono quæcumque canant imitentur, et aptâ
Verborum facie et quæsito carminis ore.
Nam diversa opus est veluti dare versibus ora,
Diversosque habitus : ne qualis primus et alter,
Talis et indè alter, vultuque incedat eodem.
Hic melior, motuque pedum et pernicibus alis,
Molle viam tacito lapsu per levia radit.
Ille autem membris ac mole ignavius, ingens
Incedit tardo molimine subsidendo.
Ecce aliquis subit egregio pulcherrimus ore,
Cui lætum membris Venus omnibus afflat honorem.
Contra alius rudis informes ostendit et artus,
Hirsutumque supercilium ac caudam sinuosam,
Ingratus visu, et sonitu illætabilis ipso.
(Vida, Poetic. Lib. iii).

Il était impossible de donner plus heureusement le précepte et l’exemple à la fois. Le poète va plus loin, et prouve, par l’exemple et avec le style de Virgile, qu’il a suffi d’ouvrir les yeux et d’observer la nature, pour arriver à cette fidélité d’expression imitative.

Nec verò hæ sine lege datæ, sine mente figuræ ;
Sed facies sua pro meritis, habitusque, sonusque
Cunctis cuique suus, vocum discrimine certo.
Ergo ubi jam nautæ spumas salis ære ruentes
Incubuêre mari, videas spumare reductis
Convulsum remis, rostrisque stridentibus æquor.
Tum longè sale saxa sonant, tunc et freta ventis
Incipiunt agitata tumescere : littore fluctus
Illidunt rauco, atque refracta remurmurat unda
Ad scopulos : cumulo insequitur præruptus aquæ mons.19
(Id. Ibid.)

Mais autant il est indispensable de chercher et de saisir les grands effets de la nature, et de les rendre sensibles par une harmonie qui les peigne en les imitant, autant il serait ridicule de prétendre tout caractériser par une harmonie particulière, et de sacrifier, dans aucun cas, le fonds des choses à la recherche puérile de quelques accords.

Sed neque verborum causâ vis ulla canentem,
Consilium præter, cogat res addere inanes ;
Nomina sed rebus semper servire jubeto,
Omnia perpendens versûs resonantia membra.
(Vida, ibid.)

C’est un écueil que les grands maîtres ont sagement évité. Chez eux, tout est grand, tout élève l’imagination, au lieu de la rapetisser ; et les détails les plus minutieux empruntent de leur pinceau une grâce qui les relève, une majesté qui les ennoblit. Chez eux, l’expression est d’autant plus heureusement imitative, qu’elle est plus vraie ; rien qui sente la recherche, rien qui porte l’empreinte du travail. Il semble, en les lisant, qu’il leur a été impossible de s’exprimer autrement. Dans les écrivains du second ordre, au contraire, tout présente les traces pénibles d’efforts rarement heureux ; et ce rapprochement involontaire, mais perpétuel, de la nature, grande et belle sans effort, et de l’art qui se tourmente infructueusement pour l’imiter mal, altère sensiblement quelquefois le plaisir que pourraient nous faire les plus beaux morceaux de poésie moderne.

Ouvrez Homère, et vous lui rendrez partout la justice que lui rendait Virgile lui-même, qui reconnut, après avoir bien étudié l’un et l’autre, qu’Homère et la nature étaient une seule et même chose. C’est la nature qui avait appris à Homère que, pour peindre la beauté, il fallait choisir les voyelles les plus douces. Aussi rien alors n’est si aisé, si coulant que l’harmonie de ses vers, qui semblent caresser l’oreille, autant que l’occuper.

Ἡ δ᾽ ἴεν ἐκ θαλάμοιο περίφρων Πηνελόπεια,
Ἀρτέμιδι ἰκέλη, ἤε χρυσεῇ Ἀφροδίτῃ.
(Od. Τ. 53).
Cependant pour le voir Pénélope s’avance ;
De Vénus, de Diane elle a tous les appas.
(Rochefort).

Ces deux vers secs, sans harmonie, sans élégance, feraient-ils soupçonner seulement l’espèce de beauté qui caractérise ceux d’Homère20 ?

Faut-il peindre le bruit des vagues qui se brisent en courroux sur leurs rivages ?

Ῥοχθεῖ γὰρ μέγα κῦμα ποτὶ ξερὸν ἐπείροιο.
(Od. Ε. 402).

Le bruit de la mer au milieu du calme de la nuit ?

Βῆ δ᾿ ἀκέων παρὰ θῖνα πολυφλοίσϐοιο θαλάσσης.
(Ιλ. Α. 34).

Le cri et le vol rapide de l’aigle ?

Αὐτὸς δὲ κλάγξας πέτετο πνοιῇς ἄνεμοιο.
(Ιλ. M).

Ici, c’est Achille chargé de ses armes, que l’effort des flots entraîne, qui résiste et qui cède alternativement. Voyez comme le choix des syllabes, la marche des vers et le grand nombre des élisions concourent à la perfection du tableau :

Δεινὸν δ᾽ ἀμφ᾽ Ἀχιλῆα κυκώμενον ἵστατο κῦμα,
Ὤθει δ᾽ ἐν σάκεϊ πίπτων ῥόος, οὐδὲ πόδεσσιν
Εἶχε στηρίξασθαι.
(Ιλ. Φ. v. 240).

Là, c’est l’affreux Polyphême brisant, contre les rochers de sa caverne, deux des malheureux compagnons d’Ulysse. L’oreille frémit : elle entend le craquement de leurs os.

Σὺν δὲ δύω μάρψας, ὥςτε σκύλακας ποτὶ γαίῃ,
Κόπτ᾽· ἐκ δ᾽ ἐγκέφαλος χαμάδις ῥέε, δεῦε δὲ γαῖαν.
(Od. Ι-289).

Virgile enchérit encore sur le tableau d’Homère :

Vidi egomet, duo de numero cùm corpora nostro
Prensa manu magnâ, medio resupinus in antro,
Frangeret ad saxum, sanieque aspersa natarent
Limina : vidi, atro cùm membra fluentia tabo
Manderet, et tepidi tremerent sub dentibus artus.
(Eneïd. Lib. iii. v. 623).

Il est impossible d’ajouter à la vérité de cette description, et c’est avec la même supériorité que Virgile imite toujours Homère ! Quelle profusion de beautés en si peu de vers ! Prensa manu magnâ ; il semble voir s’étendre la main du monstre, pour saisir ces infortunés. Frangeret ad saxum ; le bruit des os fracassés est dans frangeret, et le vers s’arrête avec la masse qui reste immobile sur le pavé de l’antre. Mais, ce qui est au-dessus de tout, c’est le dernier trait de cette peinture ; ce sont ces membres palpitons encore sous les dents voraces de Polyphéme. Tepidi tremerent sub dentibus artus : vers admirable, qui peint si bien, et l’avidité du monstre, et l’effroi de celui qui raconte cet horrible repas21.

Un mérite particulier à la poésie d’Homère et de Virgile, c’est que l’harmonie imitative est presque continue dans leurs vers, sans jamais y être monotone, parce qu’elle y est toujours l’expression vraie et simple de la nature, bien observée et peinte avec des traits, et dans des langues dignes d’elle.

Voulez-vous entendre un vent orageux siffler dans les cordages et briser les voiles d’un vaisseau ? Qui peut vous en donner une idée plus juste que les vers d’Homère et de Virgile ?

                                                   ἱστία δέ σφιν
Τριχθάτε καὶ τετραχθὰ διέσχισεν ἲς ἀνέμοιο.
(Od. Ι.v. 70).
………… Stridens aquilone procella
Velum adversa ferit.
Franguntur remi, etc.
(Eneïd. i).

Si Nestor se lève pour parler dans l’assemblée, son éloquence est un fleuve de miel, et le vers d’Homère coule aussi doux, aussi insinuant que le discours du sage vieillard22.

                                           Τοῖσι δὲ Νέστωρ
Ἡδυεπὴς ἀνόρουσε, λιγὺς Πυλίων ἀγορευτής,
Τοῦ καὶ ἀπὸ γλώσσης μέλιτος γλυκίων ῥέεν αὐδή.
(Ιλ. Α. v. 247).

C’est surtout dans les morceaux d’une certaine étendue, et où plusieurs circonstances concourent à un effet général, que l’on peut remarquer avec quelle vérité, avec quelle scrupuleuse attention ces grands poètes s’attachent à tout peindre, afin qu’il n’y ait pas, dans leur tableau, un seul trait qui ne contribue à faire ressortir les autres, en ressortant lui-même à propos. Nous nous arrêterons à quelques exemples seulement, car il faut mettre des bornes, même au plaisir de citer Homère et Virgile.

Ulysse a vu dans les enfers le supplice de plusieurs grands coupables, celui entre autres de Sisyphe ; et voici comme il le raconte :

Καὶ μὴν Σίσυφον εἰσεῖδον, κρατέρ᾽ ἄλγε᾽ ἔχοντα,
Λᾶαν βαστάζοντα πελώριον ἀμφοτέρῃσιν.
Ἤ τοι ὁ μὲν, σκηριπτόμενος χερσίν τε ποσίν τε,
Λᾶαν ἄνω ὤθεσκε ποτὶ λόφον · ἀλλ᾽ ὅτε μέλλοι
Ἄκρον ὑπερβαλέειν, τότ᾽ ἀποστρέψασκε κραταιίς
Αὖτις, ἔπειτα πέδονδε κυλίνδετο λᾶας ἀναιδής,
Αὐτὰρ ὅ γ᾽ ἂψ ὤσασκε τιταινόμενος.
(Od. Λ. v. 592).

S’agit-il des efforts du malheureux Sisyphe ? Voyez avec quelle pesanteur le vers se traîne : Λᾶαν βαστάζοντα πελώριον ἀμφοτέρῃσιν. Avec quelle fatigue il porte le rocher au haut de la montagne ! Λᾶαν ἄνω ὤθεσκε ποτὶ λόφον. Et comme le vers s’arrête un moment avec la pierre, pour retomber ensuite avec plus de fracas ! Αὖτις, ἔπειτα πέδονδε κυλίνδετο λᾶας ἀναιδής.

Le traducteur français a fait quelques efforts pour rendre cette harmonie ; on s’en aperçoit, et c’est déjà une preuve de son infériorité et un caractère de faiblesse.

Mes yeux virent Sisyphe, et cette énorme pierre,
Qu’avec de longs efforts il roulait sur la terre ;
Son corps demi-penché, ses bras forts et nerveux
Poussaient au haut du mont ce rocher raboteux.
Il allait l’y porter ; mais la roche obstinée
S’échappait, et soudain vers l’abîme entraînée,
Dans le fond du vallon roulait en bondissant23.
(Rochefort).

Au reste, il n’est pas inutile d’observer ici que le premier poète qui ait donné de l’harmonie à la versification latine, Lucrèce, a imité avec succès ce beau morceau d’Homère.

……………… Adverso nixantem trudere monte
Saxum ; quod tamen à summo jam vertice rursùm
Volvitur, et plani raptim petit æquora campi.
(Lib. iii).

Aussi grand peintre qu’Homère, Virgile a sur lui l’avantage d’une élégance continue, et d’une correction de style dont Racine et Pope ont seuls approchés parmi les poètes modernes. Virgile, toujours sage, au milieu même de ses écarts, ne donne à l’oreille que ce qu’exige la vérité, et l’harmonie est toujours chez lui l’accord juste du tact le plus exquis avec l’imagination la plus brillante. Voyez, dans cette description de l’approche d’un orage, comme toutes les circonstances en sont vraies, et puisées dans ce que l’on voit, dans ce que l’on éprouve tous les jours !

Continuò, ventis surgentibus, aut freta ponti
Incipiunt agitata tumescere ; et aridus altis
Montibus audiri fragor, aut resonantia longè
Littora misceri, nemorumque increbrescere murmur.
(Georg. Lib. i).

M. Delille se montre digne, dans ce morceau, de marcher à côté de son modèle.

Au premier sifflement des vents impétueux,
Tantôt au haut des monts d’un bruit tumultueux
On entend les éclats ; tantôt les mers profondes
Soulèvent en grondant et balancent leurs ondes :
Tantôt court sur la plage un long mugissement,
Et les noires forêts murmurent sourdement24.

Les contrastes d’harmonie sont fréquents dans Virgile, et si sensibles, que l’oreille la moins exercée s’y méprendrait rarement.

Pascitur in sylvâ magnâ formosa juvenca.
Tranquille, elle s’égare en un gras pâturage.
(Delille).

Voilà bien la paisible indolence de la génisse.

Illi alternantes magnâ vi prælia miscent.
Ses superbes amants s’élancent pleins de rage.
(Id.)

Voilà bien la lutte terrible et le choc épouvantable des deux taureaux.

Les grands poètes sont remplis d’exemples de ce genre :

J’aime mieux un ruisseau qui sur la molle arène,
Dans un pré plein de fleurs lentement se promène,
Qu’un torrent débordé qui, d’un cours orageux,
Roule, plein de gravier, sur un terrain fangeux.
(Boileau).

Veut-on des exemples d’harmonie soutenue et caractérisée, d’un bout à l’autre, dans un morceau de longue haleine ? Entendez-vous le son des trompettes et le cliquetis des armes ? Voyez-vous tout un peuple s’apprêter à la guerre ?

Ut belli signum Laurenti Turnus ab arce
Extulit, et rauco strepuerunt cornua cantu ;
Utque acres concussit equos, utque impulit arma,
Extemplò turbati animi : simul omne tumultu
Conjurat trepido Latium, sævitque juventus
Effera.
(Eneïd. Lib. viii).
À peine a retenti la trompette éclatante,
À peine sur les tours de l’antique Laurente
Turnus a de la guerre arboré les drapeaux,
Frappé son bouclier, animé ses chevaux ;
En tumulte à sa voix tous les Latins s’unissent,
De leurs cris conjurés les champs au loin frémissent.
Tout s’émeut, tout s’irrite ; et leurs cœurs enflammés
Sont altérés de sang et de meurtre affamés.
(Delille).

Didon veille seule dans toute la nature, seule, et en proie à sa douleur ! Quelle mélancolie douce et attendrissante dans la description du poète !

Nox erat, et placidum carpebant fessa soporem
Corpora per terras, sylvæque et sæva quierant
Æquora : cùm medio volvuntur sydera lapsu,
Cùm tacet omnis ager, pecudes, pictæque volucres,
Quæque lacus liquidos, quæque aspera dumis
Rura tenent, somno positæ sub nocte silenti
Lenibant curas, et corda oblita laborum.
At non infelix animi Phænissa !
(Eneïd. Lib. iv. v. 522)
La nuit avait rempli la moitié de son cours ;
Sur le monde assoupi régnait un calme immense ;
Les étoiles roulaient dans un profond silence ;
L’aquilon se taisait dans les bois, sur les mers ;
Les habitants des eaux, les monstres des déserts,
Des oiseaux émaillés les troupes vagabondes,
Ceux qui peuplent les bois, ceux qui fendent les ondes ;
Livrés nonchalamment aux langueurs du repos,
Endormaient leurs douleurs et suspendaient leurs maux :
Didon seule veillait. 25
(Delille).

C’est ce genre de beautés qui caractérise spécialement les grands génies de la Grèce et de Rome, et dont on trouve si fréquemment des exemples dans Horace. Voyez, dans la belle ode Æquam memento rebus in arduis, avec quel art ce grand poète sait amener de grandes vérités de morale, et les fondre dans les descriptions les plus riantes. Quel plaisir de nous arrêter un moment avec lui dans ce joli bocage :

Quâ pinus ingens, albaque populus
Umbram hospitalem consociare amant
    Ramis, et obliquo laborat
        Lympha fugax trepidare rivo.

Comme tout est achevé dans ce petit tableau ! Quel choix heureux, quelle justesse dans l’expression ! Cette ombre hospitalière que le pin et le peuplier se plaisent à confondre ; ce ruisseau surtout, dont on voit le cours, dont on entend le murmure excité par les obstacles qu’il rencontre et qu’il s’efforce de surmonter ! Qui ne serait tenté de s’écrier, avec un commentateur d’Horace (Lambin), que de pareils vers ne sont pas d’un homme, mais d’un dieu !

M. Delille a cherché à reproduire une partie de ces beautés dans les vers suivants :

Oh ! que plus varié, moins vague en sa peinture,
Horace nous décrit en vers délicieux
Ce pâle peuplier, ce pin audacieux,
Ensemble mariant leurs rameaux frais et sombres,
Et prêtant au buveur l’hospice de leurs ombres ;
Tandis qu’un clair ruisseau, se hâtant dans son cours,
Fuit, roule, et de son lit abrège les détours !
(L’Homme des Champs. Ch. 4)

Si nous n’écoutions que le plaisir de parcourir et de citer de beaux vers, il nous serait aisé, sans doute, de multiplier les exemples. Mais nous en avons dit assez pour apprendre aux jeunes gens dans quel esprit ils doivent lire, comment il faut admirer les grands écrivains, et pour les ramener, s’il est possible, au goût et à l’étude raisonnés des anciens.