(1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 18 » p. 301
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(1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 18 » p. 301

Chambry 18

Αἰσχρὰ δούλη καὶ Ἀφροδίτη — L’esclave laide et Aphrodite.

Αἰσχρᾶς καὶ κακοτρόπου δούλης ἤρα δεσπότης. Ἡ δὲ χρυσίον λαμϐάνουσα λαμπρῶς ἑαυτὴν ἐκόσμει καὶ τῇ ἰδίᾳ δεσποίνῃ μάχας συνῆπτε· τῇ δὲ Ἀφροδίτῃ ἔθυεν συνεχῶς καὶ ηὔχετο ὡς ὡραίαν αὐτὴν ποιούσῃ. Ἡ δὲ καθ’ ὕπνου φανεῖσα τῇ δούλῃ ἔφη μὴ ἔχειν αὐτῇ χάριν ὡς καλὴν αὐτὴν ποιούσῃ, « ἀλλ’ ἐκείνῳ θυμοῦμαι καὶ ὀργίζομαι ᾧ σὺ φαίνῃ καλή. »

Ὅτι οὐ δεῖ τυφοῦσθαι τοὺς δι’ αἰσχρὰ πλουτοῦντας καὶ μάλιστα, εἰ ἀγενεῖς εἰσι καὶ ἄμορφοι [πρὸς αἰσχύνην μείζονα].

Cod. Ba 6.

Une esclave laide et méchante était aimée de son maître. Avec l’argent qu’elle recevait de lui, elle s’ornait de brillantes parures et rivalisait avec sa propre maîtresse. Elle faisait de continuels sacrifices à Aphrodite et lui rendait grâces de la rendre belle. Mais Aphrodite apparut en songe à l’esclave et lui dit : « Ne me sache pas gré de te faire belle, car je suis fâchée et en colère contre cet homme à qui tu parais belle. »

Il ne faut pas se laisser aveugler par l’orgueil, quand on s’enrichit par des moyens honteux, surtout quand on est sans naissance et sans beauté.