Affaire Tartuffe

Dates

1664

Titre(s) endogène(s)

La « défense » ou la « suppression » du Tartuffe (ou de l’Imposteur, ou de L’Hypocrite), la « Cabale » (Molière, dans ses placets)

Fiche rédigée par Marine Roussillon . Dernière mise à jour le 27 December 2014.

Synopsis

Synopsis

(1) Création et interdiction (mai 1664)

Entre le 7 et le 9 mai 1664, la cour est réunie à Versailles pour participer à la fête des Plaisirs de l’île enchantée. Les divertissements se prolongent au-delà des trois journées initialement prévues, et le 12 mai, la troupe de Molière crée une comédie en trois actes devant le roi et la cour : Tartuffe ou l’Hypocrite.

Le 17 mai 1664, la Gazette vante la piété du roi et en donne deux preuves : son approbation des bulles papales contre « les cinq propositions tirées du livre de Jansénius » et « ses défenses de représenter une pièce de théâtre intitulée L’Hypocrite, que Sa Majesté, pleinement éclairée de toutes choses, jugea absolument injurieuse à la religion et capable de produire de très dangereux effets ». Il n’est pas nécessaire, pour expliquer cette interdiction, de convoquer la Compagnie du Saint-Sacrement ou la « cabale des dévots ». Au moment où Louis XIV se fait le défenseur de la stricte orthodoxie catholique en s’attaquant aux jansénistes, il ne peut pas avoir l’air d’approuver une pièce qui ridiculise la dévotion.

(2) Querelle autour de l’interdiction (mai 1664 – janvier 1665)

En août, la publication par le père Roullé d’un panégyrique de Louis XIV (Le Roi glorieux au monde) contenant de très violentes accusations contre Molière et son Tartuffe ouvre un débat public sur l’interprétation de l’interdiction royale.

Pour Roullé, l’interdiction de Tartuffe est une marque de la piété du souverain. Molière est « un Démon vêtu de chair et habillé en homme et le plus signalé impie et libertin qui fût jamais dans les siècles passés ». Sa pièce cherche à rendre « ce qu’il y a de plus saint dans l’Église […] ridicule, contemptible, odieux ». « Il méritait par cet attentat sacrilège et impie un dernier supplice exemplaire et public, et le feu même, avant-coureur de celui de l’Enfer, pour expier un crime si grief de lèse-Majesté divine, qui va à ruiner la religion catholique, en blâmant et jouant sa plus religieuse et sainte pratique, qui est la direction des âmes et des familles par de sages guides et conducteurs pieux ». Roullé vante alors la clémence du roi, qui plutôt que de condamner Molière au bûcher, se serait contenté de lui ordonner de « supprimer et déchirer, étouffer et brûler » la pièce.

Ce texte permet à Molière de réagir publiquement à l’interdiction royale dans son « premier placet au roi ». Il prend prétexte des attaques de Roullé pour dans un premier temps défendre la valeur morale de sa pièce et en proposer une interprétation toute différente de celle de la Gazette et de Roullé : Tartuffe serait une comédie contre les faux dévots, et non contre la dévotion, et ce sont ces faux-dévots qui auraient obtenu l’interdiction de la pièce : « les Originaux ont fait supprimer la Copie ». Dans un second temps, Molière affirme que les plus hautes autorités ont approuvé sa pièce : le roi d’abord (« Votre Majesté […] ne trouvait rien à redire dans cette comédie qu’elle me défendait de produire pour le public ») et le légat du pape ensuite (approbation fictive, puisque Molière n’a pas pu lire sa pièce au légat du pape, comme celui-ci en avait exprimé le désir). Enfin, il demande l’autorisation de pouvoir représenter Tartuffe de manière à « justifier devant tout le monde l’innocence de [son] ouvrage ».

Molière n’obtient pas cette autorisation, mais la publication, en janvier 1665, de la relation officielle des Plaisirs de l’île enchantée tranche le débat en sa faveur. Cette relation affirme en effet la valeur morale de la pièce, les bonnes intentions de l’auteur et le plaisir du roi, tout en justifiant l’interdiction : « Le soir, sa Majesté fit jouer une comédie nommée Tartuffe, que le sieur de Molière avait faite contre les hypocrites ; mais quoiqu’elle eut été trouvée fort divertissante, le Roi connut tant de conformité entre ceux qu’une véritable dévotion met dans le chemin du Ciel et ceux qu’une vaine ostentation des bonnes œuvres n’empêche pas d’en commettre de mauvaises, que son extrême délicatesse pour les choses de la religion ne put souffrir cette ressemblance du vice avec la vertu, qui pouvaient être prise l’une pour l’autre ; et quoiqu’on ne doutât point des bonnes intentions de l’auteur, il la défendit pourtant en public, et se priva soi-même de ce plaisir, pour n’en pas laisser abuser à d’autres, moins capables d’en faire un juste discernement ».

Le débat se poursuit pourtant dans les textes critiquant ou défendant Le Festin de Pierre (Don Juan). Parallèlement, la troupe de Molière obtient la protection royale.

(3) Deuxième création et deuxième interdiction (1667)

L’interdiction ne porte que sur les représentations en public. Dès la fin de l’année 1664, Molière donne plusieurs représentations privées de Tartuffe, à l’invitation de Monsieur ou du prince de Condé. Au fil de ces représentations, la pièce est modifiée : Molière espère une autorisation qui lui permettrait de convertir la publicité dont la pièce a joui en succès commercial.

Le 16 juillet 1667, le roi quitte les Flandres pour un voyage éclair à Saint-Cloud, où il retrouve son frère. Molière semble avoir profité de l’occasion pour lui lire une nouvelle version du Tartuffe et obtenir l’autorisation de la représenter. Le 5 août, L’Imposteur est joué pour la première fois en public, dans la salle du Palais-Royal. La pièce est en cinq actes, et le héros n’en est plus un homme d’église, mais un mondain. La recette est exceptionnelle : 1890 livres. Mais dès le lendemain, Guillaume de Lamoignon, premier président du Parlement de Paris et en charge de l’autorité en l’absence du roi, défend les représentations de la pièce en vertu de l’interdiction royale de 1664. Molière envoie alors deux comédiens à Lille pour remettre au roi un deuxième placet, dans lequel il se plaint que l’autorisation royale ne soit pas respectée. D’après le registre de Lagrange, Louis XIV aurait alors laissé entendre aux comédiens qu’il reviendrait sur l’interdiction dès son retour.

Mais avant qu’il ait pu le faire, l’archevêque de Paris, Hardouin de Pérefixe, publie une ordonnance défendant « de représenter sous quelque nom que ce soit la susdite comédie, de la lire ou entendre réciter, soit en public, soit en particulier, sous peine d’excommunication » (quelques mois plus tard, en novembre, il brandira la même menace contre la traduction janséniste du Nouveau Testament). Avec cette ordonnance, l’Église semble empiéter sur le pouvoir royal : Étienne Baluze, bibliothécaire de Colbert, est consulté sur sa validité et affirme que le jugement sur la comédie n’est pas l’affaire de l’Église, mais celle du pouvoir temporel.

Le 20 août, une Lettre sur la comédie de l’Imposteur est publiée de manière anonyme et clandestine. Cette lettre propose un récit détaillé de la pièce : il s’agit en quelque sorte d’une pré-publication, qui profite du succès de scandale de la comédie. Le renouvellement de l’interdiction a relancé le débat sur l’interprétation de la pièce et la Lettre, tout en affirmant défendre Molière, propose une interprétation libertine de Tartuffe.

(4) La paix de l’Église et la fin de l’« Affaire Tartuffe » (1669)

Finalement, les représentations publiques de la pièce sont autorisées le 5 février 1669. Le même jour, Molière remercie le roi dans son troisième placet. La pièce reste à l’affiche jusqu’à la fin de la saison et est très rapidement publiée, avec une préface de Molière qui défend à nouveau l’interprétation morale de la comédie comme critique des faux dévots et celle de l’interdiction comme résultat d’une cabale d’hypocrites. Cette préface inscrit l’affaire Tartuffe dans le cadre du débat sur la moralité du théâtre.

La coïncidence de l’autorisation de Tartuffe et de la paix de l’Église est frappante. Si la paix de l’Église marque la fin de l’affaire Tartuffe, c’est que l’interdiction de la pièce était un geste politique, motivé par la menace de schisme de l’église de France. Il faut alors distinguer les enjeux politiques de l’interdiction (qui tiennent aux relations entre pouvoir temporel et pouvoir spirituel et au maintien de la paix civile) et les enjeux éthiques du débat qu’elle suscite (qui touchent à l’articulation des valeurs mondaines et des valeurs chrétiennes).

En 1669, une comédie anonyme intitulée La Critique de Tartuffe est publiée chez Gabriel Quinet. Elle ne suscite aucune réponse.

(5) La mise en récit de l’affaire : l’édition de 1682

Il est difficile de marquer la fin de la querelle sur l’interprétation de l’interdiction du Tartuffe : elle est en effet encore vive aujourd’hui chez les universitaires. L’édition de 1682 des Œuvres complètes de Molière, établie par La Grange, marque cependant la fin d’une première étape et l’établissement d’un récit officiel de l’affaire.

La Grange réunit en effet tous les textes dans lesquels Molière avait établi sa propre interprétation de la pièce et de son interdiction : la préface et les trois placets. Il leur ajoute une note de présentation de la pièce qui affirme que la version de mai 1664 était une version inachevée, constituée seulement des « trois premiers actes » de la comédie. Il modifie dans le même sens le texte de la relation officielle des Plaisirs de l’île enchantée, qu’il publie aussi : seuls les trois premiers actes du Tartuffe auraient été joués le 12 mai 1664, et le roi aurait alors défendu cette comédie pour le public « jusqu’à ce qu’elle fût entièrement achevée ».

Les éditeurs des Œuvres de 1682 reprennent ainsi l’argumentation défensive élaborée par Molière et y ajoutent un élément nouveau. L’idée de l’inachèvement de la pièce permet de faire oublier la dimension provocatrice de la comédie de 1664.

Enjeux

Enjeux

• Le premier enjeu de l’affaire est la levée de l’interdiction de représenter Tartuffe en public. Cette interdiction a pour le pouvoir royal et pour l’archevêché un intérêt politique. Avec elle, le pouvoir se positionne en garant de l’orthodoxie catholique, dans un moment où l’Église de France est divisée. L’« affaire Tartuffe » apparaît alors comme un dégât collatéral de la lutte contre « l’hérésie janséniste ».

• L’intervention de l’archevêque de Paris dans l’affaire ouvre un débat (qui n’est cependant pas rendu public) sur les acteurs légitimes de la censure : qui a autorité sur le théâtre ? À quelles conditions une interdiction peut-elle être respectée ou contestée (cf. le texte de Baluze) ?

• La position apparemment contradictoire du pouvoir (le roi a apprécié Tartuffe, protège Molière, mais interdit la pièce) rend possible la contestation de l’interdiction par Molière et ouvre un débat sur le sens de la pièce (et par conséquent de son interdiction).

• La querelle sur l’interprétation de la comédie (attaque-t-elle la dévotion ou les faux dévots ?) met en jeu la réputation de Molière et ses relations avec le roi : est-il un libertin châtié par le roi ou un bon serviteur de Louis XIV, toujours capable de lui plaire ? Du même coup, elle met en jeu l’image de la cour et du roi : roi dévot ou roi galant ? Il s’agit finalement de définir les relations entre les valeurs mondaines de la galanterie et la dévotion. Sont-elles antagonistes ou compatibles ?

• Marginalement, ce débat rejoint le débat sur la moralité du théâtre (en particulier dans l’argumentation de Molière, qui cherche ainsi à atténuer la valeur polémique spécifique de la pièce).

• Enfin, l’ensemble de l’affaire a d’importants enjeux commerciaux. Chaque nouvelle interdiction a des conséquences financières importantes pour Molière et sa troupe. En même temps, la querelle autour de l’interprétation de la pièce assure une large publicité au Tartuffe, et permet que chacune de ses représentations soit un succès.

Chronologie

Chronologie

1664 :

• 29 avril : séance solennelle au Parlement, en présence du roi, des princes de sang et des ducs. Enregistrement d’un édit contre les Jansénistes.

• 7-9 mai : Fête des Plaisirs de l’île enchantée à Versailles. Molière et sa troupe y créent La Princesse d’Élide.

• 12 mai : première de L’Hypocrite, à Versailles. La pièce comprend 3 actes.

• 14 mai : le roi quitte Versailles pour Fontainebleau (où il arrive le 16).

• 17 mai : La Gazette annonce l’interdiction du Tartuffe.

• Avant le 24 mai : Si l’on en croit Loret, Molière est allé trouver le roi à Fontainebleau, pour se plaindre de ce que, malgré le succès remporté par sa « comédie morale » auprès du public de Versailles, des « censeurs » se permettent de l’insulter.

• 25 mai : La troupe de Molière reprend son programme au Palais-Royal. Ne pouvant pas jouer Tartuffe, Molière et sa troupe donnent L’École des maris  et La Casaque.

• 8 juin : le registre de la Thorillière mentionne des gages payés au figurant jouant Flipote. Une représentation privée du Tartuffe a donc été donnée dans les jours qui précèdent.

• 1er août : Achevé d’imprimer de L’Homme glorieux ou la Dernière perfection de l’homme, achevée par la gloire éternelle de l’abbé Roullé, curé de Saint-Barthélémy ; un appendice de cet ouvrage, Le Roy glorieux au monde, ou Louis XIV, le plus glorieux de tous les Roys du monde, contient de très violentes attaques contre Molière et son Tartuffe.

• 9 août : Lecture manquée du Tartuffe au légat du pape.

• Entre le 10 et le 23 août : Molière présente son premier placet au roi, à Fontainebleau.

• 26 août : lecture annulée du Tartuffe dans un salon janséniste.

• 20-27 septembre : séjour de Molière et de sa troupe à Villers-Cotterêts, chez Monsieur. Parmi les sept pièces au programme, La Grange mentionne Le Tartuffe. Le roi, qui passe alors quelques jours chez son frère, aurait donc revu la pièce.

• 29 novembre : la troupe se rend au Raincy, chez la Princesse Palatine, par ordre de Condé, pour y jouer Le Tartuffe.

1665 :

• 31 janvier : achevé d’imprimer de la relation des Plaisirs de l’île enchantée.

• 15 février : première du Festin de Pierre.

• Avril : Les Observations sur… le Festin de Pierre du « sieur de Rochemont » contiennent une critique du Tartuffe : Molière « a voulu rendre les dévots des ridicules ou des hypocrites ».

• 12-14 juin : séjour de la troupe à Versailles. La troupe de Molière est désignée dans la Gazette du 20 juin comme « la troupe du Roi ».

• juillet : Parution de la Lettre sur les Observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre. Le texte évoque et défend Le Tartuffe.

• août : premier versement à la troupe d’une pension royale (de 7000 livres).

• 31 octobre : le duc d’Enghien, écrivant au nom de son père, le Prince de Condé, fait inviter Molière et sa troupe au château du Raincy, chez la Princesse Palatine, en précisant : « si le quatrième acte de Tartuffe est fait, demandez-lui s’il ne pourrait pas jouer ».

• 8 novembre : La troupe joue Le Tartuffe au Raincy (en trois ou en quatre actes).

1666 :

• 26 février : lettre d’Hugues de Lionne au chargé d’affaires de Christine de Suède, qui lui demandait le texte de Tartuffe pour le faire représenter à Rome : « Ce que vous me mandez de la part de la Reine de Suède touchant la comédie de Tartuf, que Molière avait commencée et n’a jamais achevée, et absolument impossible, et non seulement hors de mon pouvoir, mais de celui du roi même, à moins qu’il n’usât de grande violence. Car Molière ne voudrait pas hasarder de laisser rendre sa pièce publique, pour ne pas se priver de l’avantage qu’il se peut promettre, et qui n’irait pas à moins de 20 000 écus pour toute sa troupe, si jamais il obtenait la permission de la représenter. D’un autre côté, le roi ne peut pas employer son autorité à faire voir cette pièce, après en avoir lui-même ordonné la suppression avec grand éclat » (Affaires Étrangères, Corr. Pol. Rome, 174).

• 23 août : parution de la Dissertation sur la condamnation des théâtres par l’abbé d’Aubignac.

• 18 décembre : parution du Traité de la comédie, œuvre posthume du prince de Conti. Une page est consacrée à Tartuffe.

1667 :

• 16 juillet : Le roi fait un voyage éclair à Saint-Cloud depuis les Flandres. C’est sans doute à ce moment que Molière donne lecture de la nouvelle version du Tartuffe et obtient l’autorisation du roi dont il fait état quelques jours plus tard dans son « deuxième placet au roi ».

• 5 août : Première représentation publique de L’Imposteur dans la salle du Palais-Royal. Il s’agit d’une nouvelle version du Tartuffe, en 5 actes. La recette est exceptionnelle : 1890 livres. Tartuffe est ici nommé Panulphe et porte un costume d’homme du monde (et non d’homme d’église).

• 6 août : Guillaume de Lamoignon, premier président du Parlement de Paris et en charge de l’autorité en l’absence du roi, interdit la pièce. Le théâtre reste fermé jusqu’au 25 septembre.

• 8 août : Molière envoie deux comédiens à Lille remettre un nouveau Placet au roi. D’après le registre de La Grange, le roi laisse entendre « qu’à son retour à Paris il ferait examiner la pièce » et qu’elle pourrait être jouée.

• 11 août : Ordonnance de Monseigneur l’archevêque de Paris, Hardouin de Péréfixe, défendant de représenter, lire ou entendre réciter L’Imposteur « soit publiquement soit en particulier, sous quelque nom et quelque prétexte que ce soit, et ce sous peine d’excommunication ».

• 20 août : parution de la Lettre sur la comédie de l’Imposteur. Le texte a un grand succès : une seconde édition paraît en 1667 et une contrefaçon en 1668.

1668 :

• 20 septembre : visite chez le Prince de Condé à Chantilly pour représenter Le Tartuffe, en présence de Monsieur et Madame.

• 23 octobre : Paix de l’Église

1669

• 5 février : première représentation publique autorisée de Tartuffe ou l’Imposteur. La recette de la soirée est de 2 860 livres, la meilleure connue pour une pièce de Molière de son vivant. Le même jour, Molière présente son « troisième placet au roi ». La pièce reste à l’affiche jusqu’à la fin de la saison (9 avril).

• 15 mars : Molière obtient un privilège de 10 ans pour Le Tartuffe, qu’il fait lui-même enregistrer sur le livre de la communauté des libraires le 20.

• 23 mars : achevé d’imprimer du Tartuffe, aux frais de Molière. Il en confie la diffusion à Jean Ribou. L’ouvrage contient une Préface de Molière, dans laquelle il répond aux traités de Conti et de Nicole contre la comédie.

• 18 avril : Molière fait poursuivre les libraires Jean-François et Jacques Hénault, qui vendent une contrefaçon du Tartuffe. Ils seront condamnés le 3 juillet.

• 6 juin : deuxième édition du Tartuffe, cette fois aux frais de Ribou. Outre la préface de la première édition, l’ouvrage contient les trois placets au roi, un avis du libraire au lecteur et un frontispice qui montre Tartuffe en habit de dévot.

• 3-5 août : séjour de la troupe à Saint-Germain, où elle joue L’Avare et Le Tartuffe.

• 19 décembre : achevé d’imprimer, pour le compte de Gabriel Quinet, d’une comédie anonyme intitulée La Critique du Tartuffe.

Noms propres

Noms propres

Références

Références

Corpus

• Gazette du 17 mai 1664 ; Extraordinaire du 21 mai 1664.

• Pierre Roullé, L’Homme glorieux ou la Dernière perfection de l’homme, achevée par la gloire éternelle, Paris, Gilles Gourault, 1664.

• Molière, Placets au Roi (Paris, Ribou,1669), dans G. Forestier et C. Bourqui (dir.), Molière, Œuvres complètes, Paris, Gallimard, 2010, t. II, p. 191.

• L’île enchantée, course de bagues, collation ornée de machines, comédie mêlée de danse et de musique, ballet du Palais d’Alcine ; feu d’artifice : et autres fêtes galantes et magnifiques, faites par le Roi, à Versailles, le 7e mai 1664, et continuées plusieurs autres jours. Paris, Ballard, 1664.

• Rochemont, Observations sur une comédie de Molière intitulée le Festin de Pierre (Paris, Pépingué, 1665), dans G. Forestier et C. Bourqui (dir.), Molière, Œuvres complètes, Paris, Gallimard, 2010, t. II, p. 1212.

• Lettre sur les Observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre (Paris, Quinet, 1665), dans G. Forestier et C. Bourqui (dir.), Molière, Œuvres complètes, Paris, Gallimard, 2010, t. II, p. 1229.

• Ordonnance de Monseigneur l’archevêque de Paris, BNF, Rés. LE-2400-7, éditée par Claude Bourqui et George Forestier, dans Molière, Œuvres complètes, Paris, Gallimard, 2010, t. II, p. 1168.

• Étienne Baluze, consulté sur le mandement de l’archevêque de Paris, publié par F. Chambon, « Un Document inédit sur Tartuffe », R.H.L.F., n°3, 1896, p. 124-126.

• Lettre sur la comédie de l’Imposteur (s.l., 1667), éditée par Claude Bourqui et George Forestier, dans Molière, Œuvres complètes, Paris, Gallimard, 2010, t. II, p. 1170.

• Molière, Le Tartuffe ou l’Imposteur, comédie [avec la préface], Paris, imprimé aux dépens de l’auteur, 1669

• Molière, Le Tartuffe ou l’Imposteur, comédie [avec la préface et les trois placets au roi], Paris, Jean Ribou, 1669

• La Critique du Tartuffe, Paris, Gabriel Quinet, 1669.

• Molière, Œuvres, Paris, D. Thierry, C. Barbin, D. Trabouillet, 1682.

Sources secondaires

• Le Registre de La Grange, dans G. Forestier et C. Bourqui (dir.), Molière, Œuvres complètes, Paris, Gallimard, 2010, t. I, p. 1068-1090 [22 avril 1664-1668] et t. II, p. 115-1122 [1668-23 mars 1670].

• François Le Noir de La Thorillière, Second registre de La Thorillière, 1664-1665, Manuscrit, Archives de la Comédie Française.

• Jean Loret, La Muze historique ou Recueil des lettres en vers contenant les nouvelles du temps, lettre du 24 mai 1664.

• Gilles Ménage, Menagiana, Paris, Delaulne, 1693, p. 50.

•  Jean Racine, « Lettre aux deux apologistes de l’auteur des Hérésies imaginaires », dans Œuvres complètes, Bibliothèque de la Pléiade, II, p. 28.

• Charles Robinet, Lettres en vers à Madame, lettres du 9 et du 23 février, du 2 et du 9 mars, du 6 avril et du 10 août 1669.

Bibliographie critique

• G. Forestier et C. Bourqui, « Notice sur Tartuffe », Molière, Œuvres complètes, G. Forestier et C. Bourqui (dir.), Paris, Gallimard, 2010, t. II, p. 1354.

• F. Rey et J. Lacouture, Molière et le roi. L’affaire Tartuffe, Paris, Seuil, 2007.

Iconographie

• Frontispice de la seconde édition du Tartuffe (1669), reproduit dans G. Forestier et C. Bourqui (dir.), Molière, Œuvres complètes, t. II, p. 1200.

Liens

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Liens vers d'autres querelles associées

Dom Juan (querelle de)

École des femmes (Querelle de l’)

Moralité du théâtre en France (Querelle de la)

Formulaire (affaire du)

Imaginaires (querelle des)

Molière (querelles de)

Liens utiles

• Sur le site « Molière 21 » :

Lettre sur la Comédie de l’Imposteur : http://moliere.paris-sorbonne.fr/base.php?Lettre_sur_la_comédie_de_L%27Imposteur

Jean Loret, La Muze historique ou Recueil des lettres en vers contenant les nouvelles du temps, lettre du 24 mai 1664 : http://moliere.paris-sorbonne.fr/base.php?La_vie_théâtrale_et_musicale_selon_Loret_en_%31%36%36%34

Les spectacles et la vie de cour dans les continuateurs de Loret en 1667 (avec les lettres de Robinet) : http://moliere.paris-sorbonne.fr/base.php?Les_spectacles_et_la_vie_de_cour_dans_les_Continuateurs_de_Loret_en_%31%36%36%37

Les spectacles et la vie de cour dans les continuateurs de Loret en 1669 (avec les lettres de Robinet) : http://moliere.paris-sorbonne.fr/base.php?Les_spectacles_et_la_vie_de_cour_dans_les_Continuateurs_de_Loret_en_%31%36%36%39

• Dans la base de données CESAR :

Représentations de Tartuffe et documents : http://www.cesar.org.uk/cesar2/titles/titles.php?fct=edit&script_UOID=330305

Documents sur La Critique du Tartuffe : http://www.cesar.org.uk/cesar2/titles/titles.php?fct=edit&script_UOID=330305

• Sur Gallica :

Molière, Le Tartuffe ou l’Imposteur, comédie [avec la préface et les trois placets au roi], Paris, Jean Ribou, 1669, sur Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k701569

La Critique du Tartuffe dans Victor Fournel, Petites comédies rares et curieuses du xviie siècle, Paris, Quantin, 1884, t. I, p. 41, sur Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5833278b/f000055.tableDesMatieres