Querelle de Rivaz et les horlogers de Paris

Dates 1749 - 1751

Fiche rédigée par Kate Tunstall . Dernière mise à jour le 27 December 2014.

Synopsis

Synopsis

Il s’agit d'une rivalité entre un horloger suisse, Pierre Joseph de Rivaz, venu travailler à Paris en 1749, et le Corps des horlogers.

L'invention de Rivaz, « l’horloge perpétuelle » ou l’horloge « qui marche une année » (Corr. litt., X, p. 48), fut expertisée par l’Académie des sciences en 1749 ; elle déclara qu’elle présentait « une nouvelle manière de marquer le temps vrai » et qu’elle méritait ainsi « son approbation » (Mémoires de l'Académie royale des sciences, 1749, p. 182), ce qui valut à Rivaz, le 24 mai 1750, des lettres patentes, ainsi qu’un privilège du roi. Pourtant il fallut encore un an avant que les lettres patentes et le privilège soient enregistrés car le Corps des horlogers de Paris s’opposa à cette concurrence d’un étranger qui n'était pas passé par la Maîtrise ; l’un d’entre eux publie sous l’anonymat un ouvrage intitulé, Mémoire sur l'horlogerie contenant diverses remarques sur les ouvrages et les présentation de M. R. par M. *** ; et par un arrêt du Parlement du 30 juillet 1750, l’Académie se voit obligée de refaire la commission d’expertise. Elle dit n’avoir « rien à changer au premier avis ». Les horlogers de Paris lui intentent donc un procès qui dure un an, mais qu'ils finissent par perdre, et le Parlement enregistre en 1751 les lettres patentes et le privilège qui lui permet de vendre ses horloges en exclusivité pendant quinze ans partout dans le royaume.

Le procès gagné, Rivaz réussit à obtenir aussi le privilège d’imprimer un ouvrage dans lequel il répond à l’ouvrage anonyme dont on sait que l’auteur était Pierre Le Roy, fils de Julien Le Roy, l’horloger du roi. L’ouvrage de Rivaz, Réponse à un Mémoire publié contre ses découvertes en Horlogerie, rend publics tous les documents – mémoires parlementaires – qui sont relatifs à sa dispute.

Le Journal des savants (mai 1752) fit un compte rendu et du Mémoire et de la Réponse de Rivaz, sans trancher.  

Enjeux

Enjeux

Concurrence entre la corporation et l’artisan indépendant (ici un Suisse).

Chronologie

Chronologie

1749 : l’Académie des sciences reconnaît la nouveauté de l’horloge de Rivaz ;

1750 :

- publication du Mémoire sur l’horlogerie qui remet en question l'originalité des travaux de Rivaz ;

- 24 mai : d’Argenson signe l’arrêt qui accorde à Rivaz le privilège exclusif de la vente de ses horloges pour quinze années.

- 30 juillet : arrêt du Parlement exigeant la réexamination par l'Académie.

- après juillet : l’Académie confirme son premier avis.

1751 : Rivaz gagne son procès entamé en 1750 et obtient le privilège d’imprimer sa Réponse du Sieur de Rivaz, à un Mémoire publié contre ses découvertes en Horlogerie.

Noms propres

Noms propres

Références

Références

Corpus

• Histoire de l’Académie royale des sciences… aves les mémoires de mathématiques & de physique… tirés des registres de cette Académie (1749, p. 182 ; 1750, p. 170).

• Arrêt du 24 mai 1750, signé : de Voyer d’Argenson, accordant à Pierre Rivaz le privilège exclusif de la vente de ses horloges pour quinze années. Suivi de lettres patentes du même jour, et d’un arrêt du parlement du 30 juillet, Paris, Imp. De J. Lamesle, 1750.

• Mémoire sur l’horlogerie, contenant diverses remarques sur les ouvrages et les prétentions de M. R. par M. ***, Paris, Guérin, Huart, Joubert, etc., 1750.

• Mémoire pour les Maîtres horlogers de la Ville et Faubourgs de Paris, opposans à l'enregistrement des Lettres Patentes obtenues par le sieur Pierre Rivaz le 24 may 1750. Contre le dit Sieur Pierre Rivaz, demandeur en entérinement desdites Lettres, Paris, Imp. de J. Lamesle, 1751.

• Mémoire pour Pierre de Rivaz, demandeur aux fins de l’enregistrement des lettres-patentes à lui accordées par le Roi, pour la construction et vente de ses ouvrages d’horlogerie, pendant 15 années, avec privilège exclusif, pour les horloges de son invention. Contre la communauté des Maîtres horlogers de la ville et fauxbourgs de Paris, opposans à l’enregistrement, Paris, Impr. De J. Chardon, (s. d.), 1751.

• Rivaz, Pierre Joseph de, Réponse du Sieur de Rivaz, à un Mémoire publié contre ses découvertes en Horlogerie, Paris, chez Chardon fils, 1751.

• Jean-André Lepaute, Réplique du Sieur Lepaute, Horloger du Roi, au Luxembourg. A un écrit intitulé : Réflexion du Sieur Le Roy l’aîné fils, s. d. [1751 ou 1752]

Sources secondaires

• « 17 avril 1751 », Friedrich Melchior Grimm, Correspondance littéraire, philosophique et critique : revue sur les textes originaux… les fragments supprimés en 1813 par la censure, les parties inédites conservées à la bibliothèque ducale de Gotha et à l’Arsenal à Paris, ([Reprod. En fac-sim.]), par Grimm, Diderot, Raynal, Meister, etc. ; notices, notes, tables générale par Maurice Tourneux, 16 tomes, Paris, Garnier, t. X, 1747-1755, p. 48.

• « Mémoire concernant l’horlogerie par M. L. R. sans nom d’auteur ni d’imprimeur, avec la Réponse dudit Mémoire par M. Rivaz », Journal des savans, mai 1752, p. 284-90.

• article « Horlogerie » dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert.

Bibliographie critique

Henri Michelet, « Pierre de Rivaz, inventeur et historien, 1711-1772 », dans Vallesia, tome XLI, 1986, p. 1-192

Liens

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