Querelle des Philosophes

Dates 1760 - 1760

Fiche rédigée par Jeanne-Marie Hostiou . Dernière mise à jour le 24 December 2014.

Synopsis

Synopsis

La polémique suscitée par les Philosophes s’inscrit dans le contexte d’une montée des contestations anti-philosophiques, alors que le projet encyclopédique connaît un moment d’attente, voire de repli, que la France, engagée dans la guerre de sept ans, est en difficile posture, et que l’opinion est encore sous le coup de l’attentat de Damiens contre Louis XV. La pièce de Palissot porte à la scène une grande partie des accusations alors portées contre les philosophes dont les idées sont dénoncées comme les responsables des malheurs de la France.

Palissot n’en est pas à sa première attaque des philosophes. Dès 1755, il avait visé le clan philosophique avec une première comédie représentée à Lunéville, à la cour du roi Stanislas, Le Cercle ou les Originaux (visant notamment les idées de Rousseau). D’Alembert avait vu dans cette pièce « un crime de lèse-philosophie » et avait fait campagne auprès du roi de Pologne contre Palissot (Delafarge, p. 56) qui reçut alors une demi-condamnation et fut exclu de l’académie de Nancy. Selon Delafarge, cette affaire fut probablement à la source de l’animosité de Palissot contre les encyclopédistes : ce serait par réaction à cette affaire que Palissot aurait écrit les Philosophes. Peu après l’affaire du Cercle, en 1757, Palissot avait également publié ses Petites lettres sur les grands philosophes, qui visait encore les encyclopédistes (leur intolérance à l’égard de la critique, leur complexe de persécution et leur ton d’autorité) et notamment Diderot (Le Fils naturel en particulier). L’affaire des dédicaces, en 1758, avait ravivé la haine de Palissot, qui se croyait insulté personnellement, contre les philosophes.

La comédie des Philosophes remporte un vif succès à sa création à la Comédie-Française le 2 mai 1760. La recette est la plus importante de l’année : 4 379 livres (Blanc, 220). Les circonstances de l’acceptation de la pièce par les Comédiens puis de sa création sur scène avaient pourtant donné lieu à quelques troubles :d’après Collé (dans son Journal), la pièce, présentée aux Comédiens Français par Fréron, aurait été encouragée (voire imposée) par des « ordres supérieurs ». Palissot était soutenu notamment par le duc de Choiseul, la princesse de Robecq et le Dauphin ; la Clairon se serait opposée à ce que la pièce soit jouée. Malgré son succès public, Palissot aurait amendé sa pièce et adouci quelques références satiriques après la création.

La polémique déclenchée par la pièce est marquée notamment par la production, en quelques mois, d’une vingtaine de textes : brochures, injures imprimées, pièces de théâtre et parodies. (Leur contenu est présenté dans la section « Corpus »). Les adversaires de Palissot retiennent contre lui, en particulier, les faiblesses formelles et esthétiques de sa pièce et l’accusent de plagiat ; les mœurs de Palissot sont raillées ; le débat porte aussi sur la question de la satire et des attaques ad hominem sur scène et sur la décadence du théâtre français. On évoque le procès de Socrate et Palissot est comparé, négativement, à Aristophane.

Quatre ans après cette polémique, en 1764, Poinsinet fera jouer, sur la même scène de la Comédie-Française, une pièce intitulée Le Cercle ou la Soirée à la mode qui se présente comme une parodie des Philosophes mais s’inscrit dans la même contestation antiphilosophique. Pour cette pièce, Poinsinet sera récompensé par Louis XV qui lui commandera un divertissement pour les Enfants de France.

Le combat de Palissot ne s’arrête pas avec Les Philosophes. Au début de l’année 1764, il reprend les attaques contre Diderot dans un poème satirique intitulé La Dunciade, puis réitère sa dénonciation des encyclopédistes, en 1769, dans une brochure intitulée Dénonciation aux honnêtes gens d’un nouveau libelle philosophique contre M. Palissot, inséré dans l’Encyclopédie et faussement attribué à Monsieur le comte de Tressan. En 1770, il écrit une nouvelle comédie satirique contre les encyclopédites, Le Satirique, ou l’Homme dangereux, dont la première représentation fut interdite par le lieutenant de police Sartine. À la fin de sa vie, il se présente comme un anti-philosophe repenti mais ne désarme jamais à l’égard de Diderot (Benhamou, p. 28). On considère que ce dernier lui répondit, de façon posthume, dans Le Neveu de Rameau.

Enjeux

Enjeux

• Les enjeux de cette querelle sont principalement d’ordre idéologique, dans le contexte de la lutte antiphilosophique qui se cristallise autour des encyclopédistes, notamment à partir des années 1750. Palissot s’en prend à la hardiesse morale, politique et religieuse des philosophes.

• La polémique soulève des questions d’esthétique, autour du genre comique. Palissot est, d’une part, taxé de plagiat (notamment des Femmes savantes) ; on lui reproche aussi, d’autre part, d’avoir recours à la satire. La polémique pose la question de la représentation satirique de citoyens sur une scène publique, et donc celle de la frontière entre deux formes de comédies : l’une héritée de Molière (censée peindre les caractères), l’autre proche d’Aristophane ou du libelle diffamatoire (qui désigne des personnes d’après un modèle original aisément identifiable). Palissot revendique l’héritage de Molière et se défend du rapprochement qui est fait entre lui et Aristophane (le modèle des Nuées est fréquemment convoqué, dans le rapport polémique qu’il instaure entre comédie et philosophie). Il est probable, par ailleurs, que Palissot ait cherché, en provoquant un tel tollé, à contrer Diderot et sa tentative d’introduire sur la scène une forme de militantisme philosophique par le biais du drame bourgeois.

• L’ampleur que prend la polémique est également liée au contexte philosophique et à des enjeux institutionnels : ce qui fait scandale, c’est notamment que cette pièce soit représentée sur la scène institutionnelle de la Comédie-Française, ce qui a une forte charge symbolique.

• Ce qui fait le succès, et la nouveauté, de cette pièce, c’est aussi sa forme théâtrale : le contenu des critiques n’est pas nouveau en soi, mais ce qui provoque le tollé, c’est sa forme dramatique et le public que cela lui permet de toucher.

• La querelle se redouble encore de questions d’ambition et d’hostilité personnelle. L’opposition de Palissot au clan des philosophes se situe peut-être moins sur le plan doctrinal, que sur le plan d’une conquête d’influence. Palissot admire Voltaire (Masseau, p. 143) mais aurait décidé de sortir de l’ombre en s’en prenant aux encyclopédistes. Il devient ainsi inévitablement l’allié objectif de Fréron, et déplace les frontières qui séparent les camps en présence dans le contexte d’une conquête du pouvoir intellectuel et, plus largement, de la définition de « l’homme de lettres ». L’auteur des Qu’est-ce stigmatise ainsi Palissot en tant que sa pièce témoigne d’un irrespect insupportable contre les hommes de talent qui font honneur à leur siècle et, qui plus est, sont pensionnés par l’état. Voltaire, quant à lui, refuse de répliquer à Palissot et d’entrer dans la polémique en raison des protections dont il jouit (Benhamou, p. 22-23). On peut toutefois considérer L’Écossaise comme une réplique à Palissot.

• Il n’est pas anodin que la pièce de Palissot, Le Satirique, n’ait pas été représentée : après 1760, la philosophie ne pouvait plus être perscutée sur l’espace très stratégique du théâtre légitime (Cave, p. 227). Les Philosophes sont repris en 1780, avec un succès bien moindre (Showalter, p. 109).

Chronologie

Chronologie

1757 : représentation du Cercle ou les Originaux et publication des Petites lettres sur les grands philosophes

1758 : condamnation du livre de d’Helvétius (De l’Esprit), révocation du privilège de l’Encyclopédie, et affaire des dédicaces.

[Toutes les dates de parution ici indiquées correspondent à celles enregistrées par l’inspecteur d’Hémery dans son Journal.]

Mai :

• 02/05/1760 : création des Philosophes de Palissot à la Comédie-Française

• 15/05/1760 : parution des Philosophes manqués.

• 29/05/1760 : parution de la Préface de la comédie des Philosophes ou la Vision de Charles Palissot.

Juin :

• 05/06/1760 : parution des Quand, adressés au sieur Palissot (le texte aurait circulé auparavant par voie manuscrite).

• 05/06/1760 : parution de la Lettre de l’auteur de la comédie des Philosophes, au public, pour servir de préface à la pièce. Cette préface aurait été écrite depuis plusieurs semaines.

• 05/06/1760 : parution des Qu’est-ce, à l’auteur de la comédie des Philosophes.

• 05/06/1760 : parution de La Vengeance de Thalie, poème critique de la pièce des Philosophes.

• 12/06/1760 : parution de la Lettre d’un original aux auteurs très originaux de la comédie très originale des Philosophes.

• 19/06/1760 : parution des Petites réflexions sur la comédie des Philosophes.

• 26/06/1760 : parution des Avis.

• 30/06/1760 : parution dans L’Observateur littéraire des Si et les Mais. Lettre à M. l‘abbé de La Porte.

• ??/06( ?)/1760 : parudtion du Philosophe, ami de tout le monde, ou Conseils désintéressés aux littérateurs.

Juillet :

• 10/07/1760 : parution du Conseil de lanternes, ou la Véritable Vision de Charles Palissot, pour servir de post-scriptum à la comédie des Philosophes.

• 14/07/1760 : représentation à la Comédie-Italienne du Petit Philosophe.

• 17/07/1760 : parution de la pièce non représentée des Originaux, ou les Fourbes punis.

• 20/07/1760 : représentation par les marionnettes de Cadet à Passy des Philosophes de bois.

Août :

• 07/08/1760 : parution d’Un disciple de Socrate, aux Athéniens, héroïde.

• 14/08/1760 : parudion des Tristes Adieux de Palissot qui part pour le Royame du Pont.

• 14/08/1760 : parution du Discours sur la satire contre les philosophes représentée par une troupe qu’un poète philosophe fait vivre, et approuvée par un académicien qui a des philosophes pour collègues.

Septembre :

• 11/09/1760 : parution de la Réponse aux différents écrits publiés contre la comédie des Philosophes, ou Parallèle des Nuées d’Aristophane, des Femmes savantes, du Méchant et des Philosophes.

• 11/09/1760 : parution de l’Épître à un ami dans sa retraite à l’occasion des Philosophes et de L’Écossaise.

Noms propres

Noms propres

Références

Références

Corpus

• Palissot de Montenoy (Charles), Les Philosophes, comédie en trois actes en vers représentée pour la première fois par les Comédiens-Français ordinaire du roi le 2 mai 1760, Paris, Duchesne, 1760.

(Résumé. L’intrigue est Philosophes est largement reprise des Femmes savantes : Cydalise, hôtesse de salon (en qui on reconnut alors Madame Geoffrin, cf. Showalter, p. 110-111), est tombée sous l’influence d’un groupe de philosophes et s’est récemment convertie à la philosophie. Aveuglée par leurs flatteries, elle est prête à donner sa fille Rosalie à Valère (Helvétius) qui ne cherche à obtenir sa main, en l’arrachant aux mains de son fiancé légitime Damis, que pour des enjeux d’intérêt financier. Les philosophes apparaissent dans cette pièce comme des êtres cyniques, intrigants et dévorés d’ambition, dont l’hypocrisie est révélée au dénouement. Cydalie bénit finalement l’union de Damis et de Rosalie.

Ce qui fait le succès de sa pièce, en dépit de ses faiblesses formelles et esthétique, c’est la critique générale des philosophes et de l’esprit philosophique (l’attaque brutale et massive de leurs idées morale, sociales et politiques), mais surtout la satire particulière de quelques individus :Grimm et mademoiselle Clairon ; Helvétius (sous le nom de Valère) et Rousseau (respectés dans leur caractère mais attaqués dans leur doctrine ; Diderot, aisément reconnaissable sous le nom de Dorditius (la pièce est truffée d’allusions transparentes à L’Interprétation de la nature ou aux Pensées philosophiques). Une scène visant Rousseau prêta en particulier à l’hilarité générale, lorsque le valet Crispin marche à quatre pattes en mangeant une feuille de laitue afin d’appliquer le retour à la nature prôné par Rousseau. Voltaire est toutefois isolé du reste des philosophes, et opposé à Diderot : Palissot oppose ainsi le pathos de l’auteur du Père de famille à la clarté de Voltaire dramaturge.)

• [Cailleau (André Charles)], Les Philosophes manqués, comédie nouvelle en un acte en prose, à Criticomanie, chez la Satire, rue des Bons Avis, à la Vérité [Paris, Cailleau], 1760.

(L’action se situe dans les foyers de la Comédie-Française et met en scène l’Auteur, les allégories du Parterre, de la Cabale, de la Comédie, de l’Intrigue, de l’Intérêt, de l’Invention et du Dénouement. La pièce orchestre la condamnation de la pièce de Palissot et souligne que son succès des Philosophes tient davantage aux circonstances qu’à ses qualités propres.)

• [La Condamine (Charles Marie de)], Les Quand, adressés au sieur Palissot. Notes utiles ou Prologue de la comédie des Philosophes, s.l., 1760 (Paris, BnF, manuscrits, n. a. fr. 3348, f. 63).

(Ce texte en prose adopte le ton du libelle et attaque l’auteur des Philosophes plus encore que la pièce. Chaque paragraphe du texte commence par « quand » (cette forme avait été récemment mise à la mode par Voltaire, à l’occasion de la querelle avec Pompignan). L’auteur se réclame de « l’intérêt public », présente Palissot comme un homme pitoyable et à la moralité douteuse qui invalident les intentions soi-disant vertueuses de sa dénonciation du « parti » des philosophes. Le libelle circule quelques jours sous forme manuscrite avant d’être publié. L’inspecteur d’Hémery signale dans son journal, à la date du 5 juin, que Palissot a lui-même fait imprimer ce libelle. Il le fait d’ailleurs précéder d’un avis au lecteur.)

• [Morellet (abbé André)], Préface de la comédie des Philosophes ou la Vision de Charles Palissot, Paris, chez l’auteur de la Comédie, 1760.

(Ce texte prend la forme d’un libelle inspiré des visions et prophéties de l’Ancien Testament, également utilisée par Grimm dans la querelle des Bouffons. C’est l’un des textes de la polémique qui a fait le plus de bruit. Des poursuites sont engagées contre le libraire puis contre l’auteur finalement conduit à la Bastille où il reste deux mois. Morellet, en effet, a commis l’imprudence de mettre en cause la protectrice de Palissot, Mme de Robecq, issue de la famille des Montmorency et amie intime du duc de Choiseul. Cette mise en cause provoque la sanction, alors même que les auteurs injures, entre auteurs, avaient été tolérées.)

• Palissot de Montenoy (Charles), Lettre de l’auteur de la comédie des Philosophes, au public, pour servir de préface à la pièce, s.l.n.d. [Paris, Duchesne, 1760].

(Cette préface accompagne la publication de la pièce. Palissot, accablé de brochures et libelles, adopte une stratégie à la fois défensive (il se justifie et se déclare animé par le seul amour du bien public), et offensive puisque sa préface est encore plus mordante encore que la pièce.)

• Les Qu’est-ce, à l’auteur de la comédie des Philosophes, s.l.n.d.

(Ce texte reprend le modèle et les arguments des Quand et en surenchérit les accusations.)

• La Vengeance de Thalie, poème critique de la pièce des Philosophes, Genève, 1760.

(Ce poème en vers dénonce les motivations de Palissot, la Noirceur et la Haine, et déplore la décadence du théâtre français.)

Lettre d’un original aux auteurs très originaux de la comédie très originale des Philosophes, Berlin, 1760.

(Cette lettre livre les observations d’un spectateur du parterre et ses critiques sur la pièce.)

• Candide le cadet, Petites réflexions sur la comédie des Philosophes, s.l., 1760.

(Ce texte réitère les critiques devenues habituelles à l’égard de la pièce.)

• Les Avis, s.l.n.d.

(Ce dialogue à cinq voix donne à voir l’affrontement entre les partisans des deux querelles qui agitent la vie théâtrale : celle des encyclopédistes opposés à Palissot – pour Les Philosophes –, celle de Voltaire contre Fréron – pour L’Ecossaise –. La cinquième voix est celle de l’auteur qui se rattache au clan des antiphilosophes et en reprend les arguments habituels, au nom de la fidélité à la nation, au roi et à la religion.)

• Les Si et les Mais. Lettre à M. l‘abbé de La Porte, Part-tout, 1760.

(Cette lettre est initialement publiée à la suite du compte rendu des Philosophes dans dans L’Année littéraire, périodique est globalement favorable à Palissot. L’auteur adopte une posture d’impartialité, rapportant les arguments invoqués pour et contre la comédie.)

• [Coste (Louis)], Le Philosophe, ami de tout le monde, ou Conseils désintéressés aux littérateurs. Par M. L… C… qui n’est point littérateur, à Sophopholis, chez le Pacifique, à la Bonne Foi, 1760.

(Ce texte en prose prend la défense de Palissot au nom de la « correction des mœurs » et vise notamment Helvétius auteur de De l’Esprit.)

• [Palissot de Montenoy (Charles)], Conseil de lanternes, ou la Véritable Vision de Charles Palissot, pour servir de post-scriptum à la comédie des Philosophes, aux Remparts, 1760.

(Ce texte en prose répond explicitement à la Vision de l’abbé Morellet et met en scène l’auteur des Philosophes qui répond aux critiques.)

• Poinsinet (Antoine-Alexandre-Henri), Le Petit Philosophe, comédie en un acte et en vers libres représentée pour la première fois par les Comédiens-Italiens ordinaires du roi le 14 juillet 1760, Paris, Prault petit fils, 1760.

(Cette comédie en un acte, représentée à la Comédie-Italienne le 14 juillet avec assez peu de succès, reprend largement le propos de Palissot qui s’y voit pourtant égratigné.)

• [Cailleau (André Charles)], Les Originaux, ou les Fourbes punis, parodie scène par scène des prétendus Philosophes, comédie nouvelle en trois actes et en vers par M.** d’aucune académie ni société, Nancy, 1760.

(Cette parodie, jamais représentée, critique scène par scène de la pièce de Palissot. La stratégie de l’auteur consiste à retourner contre les antiphilosophes les griefs que ces derniers adressent habituellement aux philosophes.)

• [Poinsinet de Sivry (Louis)], Les Philosophes de bois, comédie en un acte en vers par M. Cadet de Beaupré, membre de plusieurs troupes et directeur des Comédiens artificiels de Passy, représentée pour la première fois sur son théâtre le 20 juillet 1760, Paris, Ballard, 1760.

(Cette comédie en un acte et en vers est représentée par les marionnettes de Cadet à Passy. C’est une adaptation de la pièce de Palissot pour le théâtre de la Foire où l’on retrouve, sur le mode burlesque, les mêmes accusations portées contre les philosophes.)

• [Marmontel (Jean-François)], Un disciple de Socrate, aux Athéniens, héroïde, Athènes, Olymp. XCV, an I [1760].

(Ce texte en vers prend le parti des philosophes persécutés qui sont comparés à Socrate, représenté sur la scène d’Athènes dans Les Nuées d’Aristophane plusieurs années avant son procès.)

• [Palissot de Montenoy (Charles)], Les Tristes Adieux de Palissot qui part pour le Royame du Pont, à Rapsopolis, 1760.

(Ce texte pourrait passer pour une conclusion de la querelle. Palissot y fait son autocritique tout en décochant encore quelques coups ponctuels contre les philosophes.)

• [Coyer (abbé Gabriel François)], Discours sur la satire contre les philosophes représentée par une troupe qu’un poète philosophe fait vivre, et approuvée par un académicien qui a des philosophes pour collègues, Athènes, chez le Libraire antiphilosophe, 1760.

(Ce discours poursuit la comparaison entre les philosophes et Socrate et fait le lien entre Les Nuées d’Aristophane et la pièce de Palissot, ainsi qu’en Athènes engagée dans la guerre du Péloponnèse et la France dans la guerre de sept ans.)

• [La Marche-Courmont (Ignace Hugary de)], Réponse aux différents écrits publiés contre la comédie des Philosophes, ou Parallèle des Nuées d’Aristophane, des Femmes savantes, du Méchant et des Philosophes, par M.D.L.M.C., Paris, Duschesne, 1760.

(Cette réponse défend Palissot contre les accusations de plagiat et les rapprochements qui sont faits entre sa pièce, Les Nuées, Les Femmes savantes et Le Méchant.)

• [Dorat (Claude Joseph)], Épître à un ami dans sa retraite à l’occasion des Philosophes et de L’Écossaise, Amsterdam [Paris, Duchesne], 1760.

(Cette lettre s’adresse successivement à Palissot, à Voltaire et à Thalie, et appelle de ses vœux le retour à la paix dans le royaume du Parnasse.)

Sources secondaires

• Collé, Journal, Paris, Impr. bibliographique, 1805-1897 (notamment tome II, p. 350 et suivantes).

• Favart, Charles Simon, Mémoires et correspondances littéraires, dramatiques, anecdotiques, publiées par A. P. C. Favart, Paris, L. Collin, 1808 (notamment Tome I, p. 29, 37 et suivantes).

• Journal de l’inspecteur de la librairie, Joseph d’Hémery, Paris, BnF, fr. 22161.

Correspondance littéraire, philosophique et critique (Paris, Garnier, 1877, tome IV, notamment p. 239 et suivantes).

• Fréron, L’Année littéraire, 1760 (notamment Tome III, p. 214, 217, 218, 221)

•  Le Censeur hebdomadaire (notamment tome II, p. 368 et suivantes).

• L’Observateur littéraire, 1760 (notamment Tome III, p. 120 et suivantes).

Bibliographie critique

• Ferret, Olivier, La Comédie des Philosophes et autres textes, édition critique par Olivier Ferret, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2002.

• Barling (Thomas), « La guerre des brochures autour des Philosophes de Palissot de Montenoy », dans Modèles et moyens de la réflexion politique au XVIIIe siècle, Actes du colloque international des Lumières, Publications de l’Université de Lille III, 1977, T. I, p. 241-261.  pb microfiches non consultables BNF.

• Benhamou (Paul), « La guerre de Palissot contre Diderot », dans Les Ennemis de Diderot, Actes du colloque organisé par la Société Diderot (1991), Paris, Klincksieck, 1993, p. 17-29.

• Blanc (André), « La Comédie-Française (1756-1763) », Dix-huitième siècle, n° 13, 1981, p. 210-221.

• Cave (Christophe), « Le rire des anti-philosophes », Dix-huitième siècle, n°32, 2000, p. 227-239.

• Connors (Logan), Dramatic battles in eighteenth-century France : philosophes, anti-philosophes and polemical theatre, Voltaire Foundation, SVEC 2012.

• Delafarge (Daniel), La Vie et l’œuvre de Palissot (1730-1814), Paris, Hachette, 1912.

• Desnoiresterres (Gustave), La Comédie satirique au XVIIIe siècle. Histoire de la société française par l’allusion, la personnalité et la satire au théâtre. Louis XV, Louis XVI, la Révolution, Paris, Perrin, 1885.

• Duckworth, Colin, « Voltaire’s L’Écossaise and Palissot’s Les Philosophes : a strategic battle in a major war », SVEC, 1972, p. 333-351.

• Guénot (Hervé), « Palissot de Montenoy : un ‘ennemi’ de Diderot et des philosophes », dans Recherches sur Diderot et l’Encyclopédie, n°1 (oct. 1986), p. 59-63.

• Masseau (Didier), Les Ennemis des philosophes. L’antiphilosophie au temps des Lumières, Paris, Albin Michel, 2000.

• Moureau (François), « En marge de la représentation des Philosophes, la critique dramatique dans la Correspondance littéraire et dans le Mercure de 1760 », dans La Correspondance littéraire de Grimm et de Meister, Actes du Colloque de Sarrebrück (1974), Paris, 1976, p. 155-172.

• Schowalter (English), « ‘Madame a fait un livre’ : Madame de Graffigny, Palissot et Les Philosophes », dans Recherches sur Diderot et l’Encyclopédie, n°23 (oct. 1997), p. 109-125.

• Truchet, Jacques, « Deux imitations des “Femmes savantes” au siècle des Lumières, ou Molière antiphilosophe et contre-révolutionnaire », in Approches des Lumières. Mélanges offerts à Jean Fabre, Paris, Klincksieck, 1974, p. 471-485.

Liens

Liens

Liens vers d'autres querelles associées

Écossaise (affaire de l’)

Dédicaces (affaire des)

Palissot (querelles de)

Philosophes vs anti-philosophes