Querelle des rites chinois

Dates

1631

Autre(s) titre(s)

Affaire des Cérémonies chinoises (Virgile Pinot)

Fiche rédigée par Isabelle Moreau . Dernière mise à jour le 27 December 2014.

Synopsis

Synopsis

Au point de départ de la querelle, une divergence majeure dans la manière de pratiquer l’évangélisation entre Jésuites d’une part, Franciscains et Dominicains de l’autre, et l’appui de la Société des Missions étrangères. Les Jésuites veulent adapter les doctrines chinoises autant que possible aux doctrines chrétiennes et veulent eux-mêmes s’accommoder aux mœurs chinoises pour mieux évangéliser les populations ; les autres défendent la « pureté » de la doctrine chrétienne contre les accommodations jésuites.

La querelle se cristallise sur trois questions : le culte de Confucius ; le culte des morts et les termes qui servent à désigner Dieu. La querelle a été précédée d’une querelle analogue, entre les mêmes ordres, au Malabare. L’intérêt de l’affaire des cérémonies chinoises, c’est qu’elle ne se limite pas à une simple querelle de théologiens – ce que restera toujours l’affaire des rites du Malabare. La querelle change de nature au moment où elle éclate au grand jour en devenant un enjeu de polémique en France. C’est Pascal qui révèle au public l’existence de cette contestation, en Extrême-Orient, entre les différents ordres religieux sur la manière d’évangéliser les Chinois. La méthode d’évangélisation des Jésuites devient une excellente occasion pour les Jansénistes d’attaquer la morale relâchée des Jésuites.

Enjeux

Enjeux

Querelle complexe qui traverse tout le XVIIe siècle et connaît une poussée pamphlétaire autour de 1700.

On notera : 1) la multiplicité des institutions impliquées et le caractère international de la querelle ; 2) son caractère protéiforme et sa capacité à se greffer sur des querelles existantes.

Querelle ecclésiastique au départ ; elle connaît un tournant polémique en France autour de 1657, en même temps qu’elle élargit considérablement son public ; rencontre les intérêts des Jansénistes ; etc. Voir la chronologie détaillée.

Chronologie

Chronologie

Je m’appuie ici essentiellement sur l’ouvrage de Virgile Pinot. Voir bibliographie.

• Fin XVIe-début XVIIe. 1ère phase préliminaire : querelle interne à la compagnie de Jésus sur l’interprétation à donner aux rites chinois. Elle oppose le P. Ricci (qui pense que la morale de Confucius, interprétée d’une certaine manière, peut être utile à la propagation de la foi) au P. Longobardi, qui le remplaçe à Pékin, comme supérieur des Jésuites. C’est la position de Ricci qui prime : le Traité sur quelques points de la religion des Chinois du P. Longobardi est jeté au feu par le vice-provincial des Jésuites, le P. Hurtado. L’ouvrage n’est pas imprimé à cette époque : il est seulement traduit en espagnol par le P. Navarrete, et imprimé en français en 1701 par le Séminaire des Missions Étrangères pour faire pièce aux Jésuites. Sur cette première phase de la querelle des rites chinois, cf. l’Histoire générale de la Chine ou Annales de cet empire, par le P. de Mailla (11 tomes, 1777-1783, tome X), ou l’Histoire générale de la Chine de Cordier (Paris, Paul Geuthner, 1920, t. III).

• Courant XVIIe siècle. 2e phase entre les différentes missions envoyées en Chine : entre Jésuites d’une part, et d’autre part Dominicains, notamment le P. Morales, et Franciscains, dont le P. Antoine de Sainte-Marie. Querelle de théologiens largement ignorée du public français. Le P. de Sainte-Marie écrit en 1639 un Traité sur quelques points importants de la mission de la Chine qui n’est publié qu’en 1701 en même temps que l’opuscule du P. Longobardi par le Séminaire des Missions Etrangères. L’ardeur combative des Dominicains et Franciscains ne tarde pas à exciter contre eux les autorités chinoises, et ils sont expulsés de Chine (1637). Le Dominicain Juan Bautista Morales adresse au P. Diaz, visiteur des Jésuites, un mémoire en douze articles sur les rites chinois. Le P. Diaz ayant différé sa réponse, Morales part pour Rome où il arrive en 1643, et il obtient du pape Innocent X un décret provisoire prohibant les rites, qu’il fait notifier en 1649 au provincial des Jésuites en Chine. Les Jésuites députent à Rome le P. Martini qui expose l’affaire d’une tout autre manière à la Congrégation du Saint-Office et obtient le décret du 23 mars 1656 approuvant les Jésuites. Nouveau mémoire des Dominicains en 1661, envoyé à la Propagande : ils obtiennent le 13 novembre 1669 un décret de cette Congrégation, confirmé par le pape Clément IX. Dès ce moment la tactique des Jésuites est fixée : toutes les fois qu’ils seront condamnés, ils en appelleront du pape mal informé au pape mieux informé et la querelle recommencera interminablement.

• 1656-1657. 3e phase : ouverture de la querelle au public français par le biais de la polémique janséniste à l’égard des jésuites. C’est Pascal qui, dans Les Provinciales, révèle au public l’existence de cette contestation, en Extrême-Orient, entre les différents ordres religieux sur la manière d’évangéliser les Chinois. La méthode d’évangélisation des Jésuites devient une excellente occasion pour les Jansénistes d’attaquer la morale relâchée des Jésuites et la querelle des rites chinois se trouve désormais mêlée à toutes les luttes.

• 1687 : publication du Confucius Sinarum Philosophus. Ample préface du P. Couplet sur la religion des Chinois. Désormais, les adversaires des Jésuites doivent démontrer que les cultes chinois sont superstitieux et que jamais les Chinois n’ont cru en un Dieu unique, créateur du monde et providence des hommes. Les enjeux de la querelle ne sont plus seulement de discipline ecclésiastique ; c’est une question historique (sur l’antiquité des Chinois et la possibilité qu’ils aient conservé pure la notion d’un Dieu créateur) et philologique (sur les noms chinois pour désigner Dieu). A la même époque Bayle soutient qu’il existe des nations athées.

• 1697 (à partir de). 4e phase : explosion de la querelle. Les attaques contre les Jésuites s’intensifient. Trois adversaires principaux : Bossuet, Mathieu de Noailles et Le Tellier, archevêque de Reims (avec l’appui occasionnel de Godet Desmarais, évêque de Chartres).

• 1699, 16 avril : première réunion de la Congrégation du Saint-Office pour les affaires de la Chine.

• 1700 : Les supérieurs des missions étrangères portent également l’affaire devant l’Assemblée du clergé, en France : condamnation des Jésuites à l’Assemblée du clergé de 1700.

L’affaire des Cérémonies chinoises vient devant la Sorbonne pour la première fois le 1er juillet 1700. Le 18 octobre 1700, la Faculté condamne les cinq propositions qui lui était déférées. Le débat tourne autour de la question du salut des païens / infidèles. La décision de la Sorbonne ne fait qu’envenimer l’affaire. Les presses de toute l’Europe sont mises à contribution et l’on voit paraître successivement l’Histoire de la Censure, la Censure réfutée, la Réfutation d’une prétendue réponse à l’écrit intitulé : Censure réfutée. De ces opuscules on fait des recueils : Pour ou Contre le Culte chinois et les lecteurs même les plus acharnés, comme Bayle, finissent par se lasser de ce déluge.

Une fois réglée en France, la querelle se déplace à Rome (rôle de l’orientaliste Renaudot, agent du Cardinal de Noailles). La légation du Patriarche de Tournon en Chine ne termine la controverse ni en Chine ni en Europe, en particulier à Rome dans les années 1710. Elle a aussi pour résultat un édit de l’empereur interdisant dorénavant aux Européens résidant en Chine d’y demeurer sans avoir de lettres patentes de l’empereur, et ordonnant, à ceux qui voudraient venir en Chine de prendre des lettres patentes à Pékin. La querelle continue donc, avec une violence accrue, mais devient un peu plus insaisissable, parce qu’à l’interdiction du pape de rien publier sur cette question s’ajoute une interdiction du roi du 20 octobre 1711, défendant aux supérieurs des congrégations religieuses de publier aucun écrit sur la question des rites (cf. lettres du P. Roslet au cardinal de Noailles). La Bulle Ex illa die (1715) ne termine pas l’affaire des Cérémonies chinoises. Cependant la phase politique de cette affaire est close ; la bulle Unigenitus (visant les Jansénistes) a relégué l’affaire des Cérémonies chinoises à l’arrière-plan. Légation de Mezzabarba (1720-1721). — Les huit « permissions » ne terminent pas la Querelle.

• 1742, 11 juillet : fin de la querelle. Sous Benoît XIV, la constitution Ex quo singulari met fin à la lutte. Condamnation des rites chinois et défaite des jésuites.

Noms propres

Noms propres

Références

Références

Corpus

• Copie d’un écrit adressé de Rome à un prélat de France, traduit en français. Doutes ou difficultés de grande importance concernant l’état des nouveaux convertis à la foi catholique dans le royaume de la Chine. [Signé : Fr. Jean-Baptiste Moralez.] Paris, jouxte la copie imprimée à Rome, 1645. In-4°, 27 p.

• Hurtado, Thomas, Resolutiones orthodoxo-morales… de vero… martyrio fidei (Cologne, 1655), réponse au De martyrio per pestem du jésuite Théophile Raynaud. Source de Pascal dans Les Provinciales.

• Pascal, Blaise, Les Provinciales, Lettre V, mars 1656. Voir la querelle des Provinciales.

•  [S.-J. Du Camboust de Pontchâteau et A. Arnauld pour t. III et suivants] La Morale pratique des jésuites : Second volume divisé en sept parties. Où l’on représente leur conduite dans la Chine, dans le Japon, dans l’Amérique, & dans l’Ethyopie. Le tout tiré de livres très-autorisez, ou pièces très-authentiques [Bruxelles, E.H. Fricx] 1682 ; Troisième volume. Contenant la justification des deux premiers volumes de cette morale. Contre le livre faussement intitulé, Défense des nouveaux chrétiens & des missionnaires de la Chine, du Japon & des Indes. Avec la réponse à la II. partie de cette Défense qui vient de paraître. [Bruxelles, E.H. Fricx] 1689. Voir aussi les tomes VI (1692), VII (1693) et VIII (1695).

• [Jurieu, Pierre] L’Esprit de Mr Arnaud, tiré de sa conduite, & des ecrits de luy & de ses disciples, particulierement de l’Apologie pour les catholiques... Premiere [-seconde] partie. A Deventer, chez les heritiers de Jean Colombius. 1684. 2 tomes ; in-12 - Publié en réponse à : « Apologie pour les catholiques », dû à Antoine Arnauld.

• [Par le P. M. Le Tellier.] Lettre d’un docteur en théologie à un missionnaire de la Chine. Paris, E. Michallet, 1686. In-12, 120 p.

• 1687 : publication du Confucius Sinarum Philosophus. Réf. complète : Confucius, Sinarum philosophus, sive Scientia sinensis, latine exposita, studio et opera Prosperi Intorcetta, Christiani Herdtrich, Francisci Rougemont, Philippi Couplet,... Adjecta est tabula chronologica sinicae monarchiae ab hujus exordio ad haec usque tempora [auctore P. Couplet, et tabula genealogica trium familiarum imperialium monarchiae sinicae, eodem auctore] Parisiis : apud D. Horthemels, 1686-1687. 5 parties en 1 vol. in-fol., portr. et carte.

• [Par le P. Michel Le Tellier, S.J] Defense des nouveaux chrestiens et des missionnaires de la Chine, du Japon, & des Indes. Contre deux livres intitulez la Morale pratique des jesuites, et l’Esprit de M. Arnauld. [Première partie] A Paris, chez Estienne Michallet : 1687-1690. [56]-568-[12] p. : ill. ; in-12. La mention de 1ère partie figure au titre courant. La 2e partie n’a été publiée qu’en 1690. - En réponse, a été publié : « Apologie des dominicains missionnaires de la Chine… », dû au P. Noël Alexandre, O.P. L’ouvrage de Le Tellier sera condamné par la Congrégation de l’Index le 3 mars 1692.

Seconde édition. Avec une Réponse à quelques plaintes contre cette Défense : A Paris, chez Estienne Michallet, 1688. LI-[9]-570-[12] p. : ill. ; in-12. Aux p. XLVII-LI : « Avertissement sur la seconde edition : avec la Réponse à quelques objections... contre le Livre ».

Troisième édition, Paris : R. Pepie : N. Pepie, 1698. LI-[9]-570-[4] p. : ill. ; in-12.

• [Jurieu, Pierre] La Religion des jesuites, ou Reflexions sur les inscriptions du pére Menestrier, & sur les escrits du pére Le Tellier pour les nouveaux chretiens de la Chine & des Indes, contre la dixneuviéme observation de l’Esprit de Mr. Arnaud. Dans lesquelles on trouvera la défense de l’Esprit de Mr. Arnaud, & un jugement sur la contestation entre l’evêque de Malaga, les jésuites & les auteurs de la Morale pratique des jésuites, au sujet des missionnaires des Indes. A La Haye, chez Abraham Troyel, 1689 (214-[1] p. ; in-12) - Suivi, aux p. 137-214, de : « Nouvelle heresie dans la morale, denoncee au Pape et aux evesques, aux princes et aux magistrats », dû à Antoine Arnauld.

Deuxiéme édition, revûë, corrigée & augmentée. A La Haye, chez Abraham Troyel. M.DC.XCI (1691) [4]-242-[1] p. ; in-12.

• Lecomte, Louis, Nouveaux mémoires sur l’état présent de la Chine, trois volumes, au moins 4 éditions. Première édition 1696 ? Troisième édition : A Paris, chez Jean Anisson directeur de l’Imprimerie royale, rue de la Harpe, au-dessus de S. Cosme, à la Fleur-de-lis de Florence. M.DC.XCVII [-M.DC.XCVIII]. Avec privilege du roy. Titre du t. 3 : « Tome troisième contenant l’histoire de l’édit de l’empereur de la Chine en faveur de la religion chrestienne. Avec un éclaircissement sur les honneurs que les Chinois rendent à Confucius et aux morts ». Par le P. Charles Le Gobien qui signe l’épître dédicatoire. - A la fin du t. 2 : Privilège du 22 juin 1696 octroyé à Jean Anisson. Achevé d’imprimer pour la 3e fois le 5 mars 1698. – A la fin du t. 3 : Privilège du 21 décembre 1697 octroyé à Charles Le Gobien, qui le cède à Jean Anisson. Achevé d’imprimer pour la 1ère fois le 31 mai 1698.

• [Par le P. C. Le Gobien.] Lettre sur les progrez de la religion à la Chine à M. l’abbé de ***. Paris, impr. de A. Léonard, 1697. In-8°, 40 p.

• Le Gobien, Charles, Histoire de l’édit de l’empereur de la Chine en faveur de la religion chrestienne, avec un éclaircissement sur les honneurs que les Chinois rendent à Confucius et aux morts, Paris, J. Anisson, 1698. In-8°, pièces limin., 326 p. et table.

• [Alexandre, Noël], Apologie des dominicains missionnaires de la Chine. Ou Réponse au livre du pere Le Tellier jesuite, intitulé, Défense des nouveaux chrétiens ; et à l’Eclaircissement du P. Le Gobien de la même Compagnie, sur les honneurs que les Chinois rendent à Confucius & aux morts. Par un religieux docteur & professeur en theologie de l’ordre de S. Dominique. A Cologne, chez les heritiers de Corneille d’Egmond, M.DC.XCIX (1699) 603 [i.e. 503]-[7]-196-[6] p. ; in-12. Suivi de : « Documenta controversiam missionariorum apostolicorum imperii Sinici de cultu praesertim Confucii philosophi & progenitorum defunctorum spectantia... ». Même éditeur : version en Italien.

• [Brisacier, Jacques-Charles de ; Thiberge, Louis] Lettre de Messieurs des Missions etrangeres au Pape sur les idolatries et les superstitions chinoises. A Cologne, M. D CC (1700) 182 p., p. 195-206, p. 189-235 ; in-12. Comprend également : « Révocation de l’approbation donnée en 1687 par M. l’Abbé de Brisacier... au livre de la Défense des nouveaux chrétiens & des missionnaires de la Chine. Par le R. P. Le Tellier jesuite » ; « Etat de la question qui se traite presentement à Rome sur les honneurs que les chinois rendent à Confucius et à leurs ancêtres morts » ; « Addition à la lettre au Pape sur les idolatries et sur les superstitions chinoises ».

Autre édition : Bruxelles : D. Wattier, 1700. In-8, 172 p.

Autre édition : A Cologne [i.e. Amsterdam], chez les heritiers de Corneille d’Egmond M. DCC. 178 p. ; in-12 - Comprend également : « Révocation de l’approbation donnée en 1687 par M. l’Abbé de Brisacier... au livre De la défense des nouveaux chrétiens, & des missionnaires de la Chine, par le R. P. Le Tellier jesuite » ; « Adition [sic] a la lettre au Pape sur les idolatries et les superstitions chinoises » ; « Lettre de M. Louis de Cicé... aux RR. PP. jésuites, sur les idolatries & sur les superstitions de la Chine ».

• Université de Paris. Faculté de théologie. Censure de la Sacrée faculté de théologie de Paris, portée contre les Propositions extraites des livres intitulés : Nouveaux mémoires sur l’état présent de la Chine. Histoire de l’édit de l’Empereur de la Chine. Lettre des cérémonies de la Chine (18 octobre 1700.) (S. l. n. d.). In-4°. Pièce.

• [Par le P. M. Le Tellier] Lettre à Monsieur***, docteur de Sorbonne, au sujet de la révocation faite par M. l’abbé de Brisacier de son approbation donnée en 1687 au livre intitulé "Défense des nouveaux chrétiens et des missionnaires de la Chine", etc. (S. l.), 1700.  In-12, 63 p.

• Alexandre, Noël, Conformité des ceremonies chinoises avec l’idolatrie grecque et romaine. Pour servir de confirmation à l’Apologie des dominicains missionnaires de la Chine. Par un religieux docteur & professeur en theologie. A Cologne [i.e. Amsterdam], chez les heritiers de Corneille d’Egmond, 1700. [12]-202-[2] p. ; in-12. Contient de Louis Thiberge : Epistola praepositi, directorum, missionariorum seminarii parisiensis Missionum ad exteros, ad Innocentium XII, Pontificem Optim. Max. [10 aug. 1699. Latine et gallice.]

• [Par le P. C. Le Gobien.] Acte de protestation signifié aux sieurs syndic, doyen et docteurs de la Faculté de théologie de Paris, le 18e jour d’octobre 1700, par le P. Le Gobien, de la compagnie de Jésus, tant en son nom que comme se faisant fort du P. Louis Le Comte, de la mesme compagnie (S.l.n.d). In-4°, 4 p. Au sujet des « Mémoires de la Chine », du P. Le Comte, et de « l’Histoire de l’édit », du P. Le Gobien.

• [Anon.] Propositions sur la religion de la Chine, extraites des « Mémoires de la Chine », de la « Lettre sur les cérémonies de la Chine », de l’ « Histoire de l’édit de l’Empereur de la Chine », et commençant par ces mots : Le peuple de la Chine a conservé près de deux mille ans... Paris, L. Josse, 1700. In-4, 4 p.

• Lecomte, Louis, Des ceremonies de la Chine. A Liege, chez Daniel Moumal, marchand libraire, proche l’Eglise de S. Lambert. 1700. [4]-183 p. ; in-12

• Lecomte, Louis, Lettre à Mgr le duc du Mayne sur les cérémonies de la Chine [S. l.], 1700. In-12, 111 p.

• [Par le P. C. Le Gobien.] Éclaircissement sur la dénonciation faite à N. S. P. le pape des « Nouveaux mémoires de la Chine » composez par le P. Louis Le Comte,... (S. l.), 1700. In-12, 31 p.

• [Par le P. C. Le Gobien] Lettre à un docteur de la Faculté de Paris sur les propositions déférées en Sorbonne par M. Priou. (S. l.), 1600 [sic pour 1700]. In-12, 23 p.

• Le Gobien, Charles, Parallele de quelques propositions dont les unes ont esté déferées au S. Siege & à la Sorbonne, les autres ne l’ont pas esté, quoy qu’elles meritassent beaucoup plus de l’estre [Paris, ca 1701]. 3 parties ([2]-22 ; 34 ; 36 p.) in-12.

• Le Gobien, Charles, Second parallele des propositions du P. Le Comte, avec quelques autres propositions, adressé à Monsieur le Syndic de la Faculté de Theologie de Paris [Paris, 1701 ?]. 36 p. In-12.

• Le Gobien, Charles, Propositions soutenues, ou autorisées par quelques docteurs de la Faculté de theologie de Paris [Paris, ca 1701]. 34 p. in-12

• Traité sur quelques points de la religion des Chinois, par le R. P. Longobardi,... Paris, J. Josse, 1701. In-8°, 100 p. (aussi  Paris, L. Guérin, 1701).

• [Le Gobien, Charles] Remarques d’un docteur en théologie sur la protestation des Jésuites ; avec une réponse au nouveau libellé de ces Pères contre la censure de Sorbonne (S.l.n.d.). In-4°. Pièce.

• Thiberge, Louis, Lettre à Madame de Lionne sur le libelle des jésuites contre M. l’évêque de Rosalie, son fils, à Rome, ce 10 février 1701 [S. l.] [1701]. In-12, 84 p., planche. Contient des lettres de A. de Lionne, évêque de Rosalie, et Bernardin de l’Église, évêque d’Argoli, au P. Grimaldi et aux Jésuites français en Chine. Celles de l’évêque d’Argoli sont : la 1ère, en français et en italien, la 2e, en français et en latin. [A pu être attribué à l’abbé Renaudot.]

• Anciens traitez de divers auteurs sur les ceremonies de la Chine,
[S.l., ca 1701]. Description matérielle : [4]-100-152-27-129-[2]-210-34 p. ; in-12. Réunit : « Traité sur quelques points de la religion des Chinois, par le R. Pere Longobardi… », « Traité sur quelques points importans de la mission de la Chine, par le R.P. Anthoine de Sainte Marie… », « La Bonne foy des anciens jésuites missionnaires de la Chine », « Lettre d’une personne de piété sur un ecrit des jésuites » attribuée au P. Alexandre, « La Vie du grand apôtre de la Chine le vénerable Pere Jean-Batiste de Moralés », format in-8°, et « Sentiment d’un jurisconsulte envoyé à son amy, sur la contestation... touchant les ceremonies chinoises ». Ces textes ont également fait l’objet de publications séparées. Avec p. de t. et paginations particulières.

• Leibniz, Gottfried Wilhelm, Discours sur la théologie naturelle des Chinois ; hrsg. und mit Anmerkungen versehen von Wenchao Li und Hans Poser. Publication : Frankfurt am Main, V. Klostermann, cop. 2002 (308 p. : fac-sim. ; 30 cm). Contient aussi : « Traité sur quelques points de la religion des Chinois » / Nicolas Longobardi ; « Traité sur quelques points importants de la mission de la Chine » / Antoine de Sainte Marie ; « Entretien d’un philosophe chrétien et d’un philosophe chinois sur l’existence et la nature de Dieu » / Nicolas Malebranche ; « Marginalien zu den Texten von Longobardi, Sainte Marie und Malebrache » / Leibniz ; etc…

• [Alexandre, Noël ; aussi attribué à Navarrete, Domingo Fernández ?], Lettre d’une personne de pieté. Sur un ecrit des jesuites contre la censure de quelques propositions de leurs PP. Le Comte, Le Gobien, &c. touchant la religion & le culte des Chinois, faite par la faculté de théologie de Paris. Avec une reponse de l’illustrissime Navarrette archevêque de S. Domingue à l’Apologie des jesuites de la Chine, composée par le P. Diego Moralez... A Cologne, chez les heritiers de Corneille d’Egmond M.DCCI (1701). 129-[2] p. ; in-12. Titre courant : « Lettre sur l’ecrit intitulé : la censure réfutee ». - Par le P. Noël Alexandre O.P. - Fausse adresse; impr. à Amsterdam d’après Weller.

• Acte pontifical. 1704-11-2 : Mémoires pour Rome sur l’état de la religion chrétienne dans la Chine…

• Thiberge, Louis, Mémoires [I-IX] pour Rome sur l’état de la religion chrétienne dans la Chine, avec le décret de N. S. P. le pape Clément XI sur l’affaire des cultes chinois et le mandement de M. le cardinal de Tournon sur le même sujet (S. l.), 1709-1710. 4 parties en 1 vol. in-12.

• Malebranche, Nicolas de, Entretien d’un philosophe chrétien, et d’un philosophe chinois, sur l’existence & la nature de Dieu. Par l’auteur de la Recherche de la vérité, A Paris, chez Michel David, 1708, [2]-73-[3] p. ; in-12. Ouvrage composé dans le courant de l’été 1707 chez R. de Montmort ; de nombreuses copies de cet ouvrage circulèrent dès la seconde moitié de l’année 1707 et Malebranche ne consentit pas de bon gré à cette impression, qui lui laissait entrevoir le déclenchement d’une nouvelle polémique. Les jésuites présentèrent en effet cet ouvrage d’une façon tendancieuse par la plume du P. Marquer dans leurs Mémoires pour l’illustration des Sciences et des Beaux-Arts… à trévoux, juillet 1708, pp. 1134-43, article LXXXIX, etc. (entièrement et fidèlement reproduit par Malebranche dans son Avis au lecteur qui lui répond mot à mot. Malebranche s’en tiendra là ; les jésuites consacreront encore deux articles à l’Avis : Mémoires… à Trévoux, déc. 1708, p. 1977-1986, Article CLIX ; Mémoires… à Trévoux, déc. 1708, p. 1985-2004, Article CLX. Malebranche ne rédigea pas d’autres répliques, mais l’on peut considérer que le Recueil de toutes les Réponses du P. Malbranche à M. Arnauld, Paris, David, 1709, 4 vol. in -12, comme remplissant cette fonction.

• Malebranche, Nicolas de, Avis touchant l’Entretien d’un philosophe chrétien avec un philosophe chinois, composé par le P. Malebranche, prêtre de l’Oratoire; pour servir de réponse à la critique de cet Entretien, inserée dans les Memoires de Trévoux du mois de juillet 1708, A Paris, chez Michel David. 1708. [2]-40 p. ; in-12. Autre édition même éditeur, In-8 °, 73 p. (réédition 1730 ?)

• Thiberge, Louis ; Brisacier, Jacques-Charles de (Abbé), Lettre de Messieurs des Missions étrangères au pape, sur le décret de Sa Sainteté rendu en 1704 et publié en 1709, contre les idolâtries et les superstitions chinoises [S. l.], 1710. In-12, 49 p. - Daté du 10 février 1710.

• Anciennes Relations des Indes et de la Chine de deux voyageurs mahométans, qui y allèrent dans le neuvième siècle [Texte imprimé], traduites d’arabe (par l’abbé Eusèbe Renaudot), avec des remarques sur les principaux endroits de ces relations, Paris : J.-B. Coignard, 1718, In-8° (les « remarques » des dissertations sur la science des Chinois où Renaudot s’efforce de démontrer la fausseté des affirmations des Jésuites sur l’antiquité des sciences des Chinois, sur l’élévation de leurs idées philosophiques et morales).

• Silhouette, Etienne de, Idée générale du gouvernement et de la morale des chinois, tirée particulièrement des ouvrages de Confucius, par M. D. S. Paris, impr. de G.-F. Quillau, 1729. 38-[2] p. ; in-4.

• Halde, Jean-Baptiste du, Description géographique, historique, chronologique, politique, et physique de l’empire de la Chine et de la Tartarie chinoise, enrichie des cartes générales et particulieres de ces pays, de la carte générale & des cartes particulieres du Thibet, & de la Corée ; & ornée d’un grand nombre de figures & de vignettes gravées en taille-douce. Par le P. J. B. Du Halde, de la Compagnie de Jesus. Avec un avertissement préliminaire, où l’on rend compte des principales améliorations qui ont été faites dans cette nouvelle edition. Tome premier [-quatrieme] A La Haye, chez Henri Scheurleer. M. DCC. XXXVI (1736). 4 vol. in-4 ; édition originale in-fol. (Paris, 1735). Cette publication provoque tout aussitôt une série de pamphlets jansénistes, les Anecdotes de la Chine (1733-1742)

• Maillard de Tournon, Charles-Thomas, Anecdotes sur l’état de la religion dans la Chine, ou Relation de M. le cardinal de Tournon,... écrite par lui-même. T. I. [Abrégé des principaux événements de la légation de M. le cardinal de Tournon.] Paris, Aux dépens de la Société, 1733. 2 parties en 1 vol. in-12.

• Anecdotes sur l’état de la religion dans la Chine, concernant diverses pièces... qui ont rapport à la légation de M. le cardinal de Tournon. T. II. [Édité par l’abbé Michel de Villermaules.] Paris, Aux dépens de la Société, 1733. In-12, 430 p.

• Anecdotes sur l’état de la religion dans la Chine... Paris, 7 vol. in-12. Comprend : I. Relation de M. le cardinal de Tournon. - 1733 ; II. Diverses pièces de M. le cardinal de Tournon. - 1734 ; III. Histoire des superstitions des Malabares. Ce qui s’est passé à Rome et à la Chine au sujet des idolâtries chinoises, depuis la mort de M. le cardinal de Tournon jusqu’à la légation de M. de Mezzabarba. - 1734 ; IV. Journal de Mgr Charles Ambroise de Mezzabarba. - 1734 ; V. Suites de la légation de M. de Mezzabarba. - 1735 ; VI. Mémorial de R. P. Michel-Ange Tambourin, et sa soumission au pape. - 1735 ; VII. Décisions de la S. Congrégation de la propagande sous le pontificat d’Innocent XI. - 1742. (Ce dernier vol. ne porte aucune mention de lieu d’édition.) Note(s) :  Publié par l’abbé Villermaules, d’après Barbier

• Goville, Pierre de (Le P.), Lettre de P. de Goville,... contenant sa déclaration au sujet des faits calomnieux qui lui sont imputés par l’auteur des « Anecdotes sur l’état présent de la religion dans la Chine » (S. l. n. d.). In-4°, 8 p.

• Goville, Pierre de (Le P.), Seconde lettre du P. de Goville,... au sujet de la réponse qu’a fait [« sic »] à sa première lettre l’auteur des « Anecdotes sur l’état de la religion à la Chine »… (S. l. n. d.). In-4°, 26 p.

Sources secondaires

• Voltaire consacre à la querelle des rites chinois le dernier chapitre de son Siècle de Louis XIV.

• Recueil des Instruc­tions données aux ambassadeurs de France à Rome, t. II, p. 215

• Charmot, Mémoires, B. N. Fr. 25060 (Délégué de la société des Missions étrangères)

• Journal d’un docteur de Sorbonne [Noël Varet] (1697-1700) p. p. Gazier, Bulletin philologique et historique jusqu’à 1715, 1916.

• Journal des assemblées tenues en Sorbonne

• Arnauld, Antoine, Correspondance. Œuvres complètes, éd. 1775, t. III, p. 229-230

• Saint-Simon, Ecrits inédits, t. II, p. 473-6. Mémoires, t. XXII, p. 96-7 

• Mémoires de Trévoux

• Lettres édifiantes et curieuses, écrites des Missions étrangères, par quelques missionnaires de la Compagnie de Jésus

Bibliographie critique

• Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques, art. chinois (rites) – H. Bernard-Maître.

• Pinot, Virgile, La Chine et la formation de l’esprit scientifique en France (1640-1740), Thèse présentée à la Faculté des Lettres pour le Doctorat ès-Lettres. Librairie orientaliste Paul Geuthner, Paris, 1932, 480 pages. Une édition réalisée par Pierre Palpant, bénévole, Paris.

• Etiemble, René, Les Jésuites en Chine – la querelle des rites (1552-1773), René Julliard, France, 1966.

• Fezzi, L., Osservazioni sul De Christiana Expeditione apud Sinas Suscepta ab Societate Iesu di Nicolas Trigault, «Rivista di Storia e Letteratura Religiosa» 1999, p. 541-566.

• Foss, T.N., Nicholas Trigault, S.J. – Amanuensis or Propagandist? The Rôle of the Editor of Della entrata della Compagnia di Giesù e Christianità nella Cina, in Lo Kuang(a cura di), International Symposium on Chinese-Western Cultural Interchange in Commemoration of the 400th Anniversary of the Arrival of Matteo Ricci, S.J. in China. Taipei, Taiwan, Republic of China. September 11-16, 1983, II, Taipei, 1983, 1-94.

• Wei Tsing-sing, Louis, Louis XIV et K’ang-hi : l’épopée des missionnaires français du grand siècle en Chine, Schöneck/ Beckenried, Nouvelle Revue de science missionnaire, 1965 ; La lutte autour de la liturgie chinoise aux XVIIe et XVIIe siècles, Bruxelles, 1965.

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Liens utiles

Ouvrage de Virginie Pinot, La Chine et la formation de l’esprit philosophique en France (1640-1740) :

classiques.uqac.ca/classiques/pinot_virgile/chine_et.../pinot_chine.rtf