L’Illusion comique
, comédie
Théâtre Classiquepublié par Paul FIEVRE
Mai 2006
Comédiemoeurs françaisesCinq actesvers1631-16401500-1750http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k70407xComédieM. DC. XXXVI. AVEC PRIVILÈGE DU ROI.
Pierre Corneille
Extrait du privilège du Roi
Par grace et privilège du Roi, il est permis à François Targa, marchand libraire à Paris, d’imprimer ou faire imprimer, L’illusion Comique Comédie par Mr CORNEILLE, et défenses sont faites à tous imprimeurs libraires, et autres, d’imprimer, ni faire imprimer, le dit livre sans sa permission, ou de ceux qui en ont droit de lui, et cependant le temps de sept ans à compter du jour que le dit livre sera achevé d’imprimer pour la première fois, à peine aux contrevenants de trois mille livres d’amende, confiscation des exemplaires qui se trouveront contrefaits, et à tous dépens, dommages et intérêts, ainsi qu’il est contenu plus au long aux dites lettres du privilège. Donné à Paris le onzième février six cent trente neuf.
Par le Roi en son Conseil, signé CONRART.
Mademoiselle,
Voici un étrange monstre que je vous dédie. Le premier acte n’est qu’un prologue; les trois suivants font une comédie imparfaite, le dernier est une tragédie: et tout cela, cousu ensemble, fait une comédie. Qu’on en nomme l’invention bizarre et extravagante tant qu’on voudra, elle est nouvelle; et souvent la grâce de la nouveauté, parmi nos Français, n’est pas un petit degré de bonté. Son succès ne m’a point fait de honte sur le théâtre, et j’ose dire que la représentation de cette pièce capricieuse ne vous a point déplu, puisque vous m’avez commandé de vous en adresser l’épître quand elle irait sous la presse. Je suis au désespoir de vous la présenter en si mauvais état, qu’elle en est méconnaissable: la quantité de fautes que l’imprimeur a ajoutées aux miennes la déguise, ou pour mieux dire, la change entièrement. C’est l’effet de mon absence de Paris, d’où mes affaires m’ont rappelé sur le point qu’il l’imprimait, et m’ont obligé d’en abandonner les épreuves à sa discrétion. Je vous conjure de ne la lire point que vous n’ayez pris la peine de corriger ce que vous trouverez marqué ensuite de cette épître. Ce n’est pas que j’y aie employé toutes les fautes qui s’y sont coulées; le nombre en est si grand qu’il eût épouvanté le lecteur: j’ai seulement choisi celles qui peuvent apporter quelque corruption notable au sens, et qu’on ne peut pas deviner aisément. Pour les autres, qui ne sont que contre la rime, ou l’orthographe, ou la ponctuation, j’ai cru que le lecteur judicieux y suppléerait sans beaucoup de difficulté, et qu’ainsi il n’était pas besoin d’en charger cette première feuille. Cela m’apprendra à ne hasarder plus de pièces à l’impression durant mon absence. Ayez assez de bonté pour ne dédaigner pas celle-ci, toute déchirée qu’elle est; et vous m’obligerez d’autant plus à demeurer toute ma vie,
Mademoiselle, Le plus fidèle et le plus passionné de vos serviteurs,
CORNEILLE.
Examen
Je dirai peu de chose de cette pièce: c’est une galanterie extravagante qui a tant d’irrégularités, qu’elle ne vaut pas la peine de la considérer, bien que la nouveauté de ce caprice en ait rendu le succès assez favorable pour ne me repentir pas d’y avoir perdu quelque temps. Le premier acte ne semble qu’un prologue; les trois suivants forment une pièce, que je ne sais comment nommer: le succès en est tragique; Adraste y est tué, et Clindor en péril de mort; mais le style et les personnages sont entièrement de la comédie. Il y en a même un qui n’a d’être que dans l’imagination, inventé exprès pour faire rire, et dont il ne se trouve point d’original parmi les hommes: c’est un capitan qui soutient assez son caractère de fanfaron, pour me permettre de croire qu’on en trouvera peu, dans quelque langue que ce soit, qui s’en acquittent mieux. L’action n’y est pas complète, puisqu’on ne sait, à la fin du quatrième acte qui la termine, ce que deviennent les principaux acteurs, et qu’ils se dérobent plutôt au péril qu’ils n’en triomphent. Le lieu y est assez régulier, mais l’unité de jour n’y est pas observée. Le cinquième est une tragédie assez courte pour n’avoir pas la juste grandeur que demande Aristote et que j’ai tâché d’expliquer. Clindor et Isabelle, étant devenus comédiens sans qu’on le sache, y représentent une histoire qui a du rapport avec la leur, et semble en être la suite. Quelques-uns ont attribué cette conformité à un manque d’invention, mais c’est un trait d’art pour mieux abuser par une fausse mort le père de Clindor qui les regarde, et rendre son retour de la douleur à la joie plus surprenant et plus agréable.
Tout cela cousu ensemble fait une comédie dont l’action n’a pour durée que celle de sa représentation, mais sur quoi il ne serait pas sûr de prendre exemple. Les caprices de cette nature ne se hasardent qu’une fois; et quand l’original aurait passé pour merveilleux, la copie n’en peut jamais rien valoir. Le style semble assez proportionné aux matières, si ce n’est que Lyse, en la sixième scène du troisième acte, semble s’élever un peu trop au-dessus du caractère de servante. Ces deux vers d’Horace lui serviront d’excuse, aussi bien qu’au père du Menteur, quand il se met en colère contre son fils au cinquième:
Je ne m’étendrai pas davantage sur ce poème: tout irrégulier qu’il est, il faut qu’il ait quelque mérite, puisqu’il a surmonté l’injure des temps, et qu’il paraît encore sur nos théâtres, bien qu’il y ait plus de trente années qu’il est au monde, et qu’une si longue révolution en ait enseveli beaucoup sous la poussière, qui semblaient avoir plus de droit que lui de prétendre à une si heureuse durée.
ACTEURS
- ALCANDRE, magicien.
- PRIDAMANT, père de Clindor.
- DORANTE, ami de Pridamant.
- MATAMORE, capitaine gascon, amoureux d’Isabelle.
- CLINDOR, suivant de Capitan, et amant d’Isabelle.
- ADRASTE, gentilhomme, amoureux d’Isabelle.
- GÉRONTE, père d’Isabelle.
- ISABELLE, fille de Géronte.
- LYSE.
- LE GEÔLIER, de Bordeaux.
- PAGE du CAPITAN.
- CLINDOR, représentant Théagène, seigneur anglais.
- ISABELLE, représentant Hyppolyte, femme de Théagène.
- LYSE, représentant Clarine, suivante d’Hippolyte.
- ERASTE, écuyer de Florilame.
- Troupe de domestiques d’Adreste.
- Troupes de domestiques de Florilame.
ACTE I
SCÈNE PREMIÈRE. Pridamant, Dorante.
DORANTE.
PRIDAMANT.
DORANTE.
PRIDAMANT.
DORANTE.
PRIDAMANT.
DORANTE.
PRIDAMANT.
DORANTE.
SCÈNE II. Alcandre, Pridamant, Dorante.
DORANTE.
ALCANDRE.
PRIDAMANT.
ALCANDRE.
PRIDAMANT.
ALCANDRE.
PRIDAMANT.
ALCANDRE.
PRIDAMANT.
ALCANDRE.
PRIDAMANT.
DORANTE.
ALCANDRE.
SCÈNE III. Alcandre, Pridamant.
ALCANDRE.
PRIDAMANT.
ALCANDRE.
PRIDAMANT.
ALCANDRE.
ACTE II
SCÈNE PREMIÈRE. Alcandre, Pridamant.
ALCANDRE.
PRIDAMANT.
ALCANDRE.
SCÈNE II. Matamore, Clindor.
CLINDOR.
MATAMORE.
CLINDOR.
MATAMORE.
CLINDOR.
MATAMORE.
CLINDOR.
MATAMORE.
CLINDOR.
MATAMORE.
CLINDOR.
MATAMORE.
CLINDOR.
MATAMORE.
CLINDOR.
MATAMORE.
CLINDOR.
MATAMORE.
CLINDOR.
MATAMORE.
CLINDOR.
MATAMORE.
CLINDOR.
MATAMORE.
CLINDOR.
MATAMORE.
CLINDOR.
SCÈNE III. Adraste, Isabelle.
ADRASTE.
ISABELLE.
ADRASTE.
ISABELLE.
ADRASTE.
ISABELLE.
ADRASTE.
ISABELLE.
ADRASTE.
ISABELLE.
ADRASTE.
ISABELLE.
ADRASTE.
ISABELLE.
ADRASTE.
ISABELLE.
SCÈNE IV. Matamore, Isabelle, Clindor.
MATAMORE.
ISABELLE.
MATAMORE.
ISABELLE.
MATAMORE.
ISABELLE.
MATAMORE.
ISABELLE.
MATAMORE.
CLINDOR.
MATAMORE.
ISABELLE.
MATAMORE.
SCÈNE V. Matamore, Isabelle, Clindor, un Page.
LE PAGE.
MATAMORE.
LE PAGE.
MATAMORE.
LE PAGE.
MATAMORE.
CLINDOR.
ISABELLE.
CLINDOR.
MATAMORE.
ISABELLE.
SCÈNE VI. Clindor, Isabelle.
CLINDOR.
ISABELLE.
CLINDOR.
ISABELLE.
CLINDOR.
ISABELLE.
CLINDOR.
ISABELLE.
CLINDOR.
ISABELLE.
SCÈNE VII. Adraste, Clindor.
ADRASTE.
CLINDOR.
ADRASTE.
CLINDOR.
ADRASTE.
CLINDOR.
ADRASTE.
CLINDOR.
ADRASTE.
CLINDOR.
ADRASTE.
CLINDOR.
SCÈNE VIII. Adraste, Lyse.
ADRASTE.
LYSE.
ADRASTE.
LYSE.
ADRASTE.
LYSE.
ADRASTE.
LYSE.
ADRASTE.
LYSE.
ADRASTE.
LYSE.
ADRASTE.
LYSE.
ADRASTE.
LYSE.
ADRASTE.
LYSE.
ADRASTE.
LYSE.
ADRASTE.
SCÈNE IX.
LYSE.
SCÈNE X. Alcandre, Pridamant.
ALCANDRE.
PRIDAMANT.
ALCANDRE.
PRIDAMANT.
ALCANDRE.
ACTE III
SCÈNE PREMIÈRE. Géronte, Isabelle.
GÉRONTE.
ISABELLE.
GÉRONTE.
ISABELLE.
GÉRONTE.
ISABELLE.
GÉRONTE.
ISABELLE.
GÉRONTE.
SCÈNE II.
GÉRONTE.
SCÈNE III. Géronte, Matamore, Cindor.
MATAMORE, à Clindor.
CLINDOR.
MATAMORE.
GÉRONTE.
MATAMORE.
GÉRONTE.
MATAMORE.
GÉRONTE.
MATAMORE.
GÉRONTE.
MATAMORE.
GÉRONTE.
MATAMORE.
GÉRONTE.
MATAMORE.
GÉRONTE.
SCÈNE IV. Matamore, Clindor.
MATAMORE.
CLINDOR.
MATAMORE.
CLINDOR.
MATAMORE.
CLINDOR.
MATAMORE.
SCÈNE V. Clindor, Lyse.
CLINDOR, seul.
LYSE.
CLINDOR.
LYSE.
CLINDOR.
LYSE.
CLINDOR.
LYSE.
CLINDOR.
LYSE.
CLINDOR.
LYSE.
CLINDOR.
LYSE.
CLINDOR.
LYSE.
CLINDOR.
SCÈNE VI.
LYSE.
SCÈNE VII.
MATAMORE.
SCÈNE VIII. Clindor, Isabelle, Matamore.
ISABELLE.
CLINDOR.
ISABELLE.
CLINDOR.
ISABELLE.
MATAMORE.
ISABELLE.
CLINDOR.
SCÈNE IX. Matamore, Clindor.
MATAMORE.
CLINDOR.
MATAMORE.
CLINDOR.
MATAMORE, le tire à un coin du théâtre..
CLINDOR.
MATAMORE.
CLINDOR.
MATAMORE.
CLINDOR.
MATAMORE.
CLINDOR.
MATAMORE.
CLINDOR.
MATAMORE.
CLINDOR.
MATAMORE.
CLINDOR.
SCÈNE X. Isabelle, Matamore, Clindor.
ISABELLE.
MATAMORE.
ISABELLE.
CLINDOR.
MATAMORE.
ISABELLE.
CLINDOR.
SCÈNE XI. Géronte, Adraste, Matamore, Clindor, Isabelle, Lyse, troupe de domestiques.
ADRASTE.
MATAMORE.
CLINDOR.
GÉRONTE.
CLINDOR.
GÉRONTE.
SCÈNE XII. Alcandre, Pridamant.
PRIDAMANT.
ALCANDRE.
PRIDAMANT.
ALCANDRE.
ACTE IV
SCÈNE PREMIÈRE.
ISABELLE.
SCÈNE II. Isabelle, Lyse.
LYSE.
ISABELLE.
LYSE.
ISABELLE.
LYSE.
ISABELLE.
LYSE.
ISABELLE.
LYSE.
ISABELLE.
LYSE.
ISABELLE.
LYSE.
ISABELLE.
LYSE.
ISABELLE.
LYSE.
ISABELLE.
LYSE.
ISABELLE.
LYSE.
ISABELLE.
LYSE.
ISABELLE.
LYSE.
ISABELLE.
LYSE.
ISABELLE.
LYSE.
ISABELLE.
LYSE.
ISABELLE.
LYSE.
ISABELLE.
LYSE.
ISABELLE.
LYSE.
ISABELLE.
LYSE.
ISABELLE.
LYSE.
ISABELLE.
LYSE.
ISABELLE.
LYSE.
ISABELLE.
LYSE.
SCÈNE III.
LYSE.
SCÈNE IV. Matamore, Isabelle, Lyse.
ISABELLE.
MATAMORE.
ISABELLE.
LYSE.
ISABELLE.
MATAMORE.
ISABELLE.
MATAMORE.
ISABELLE.
MATAMORE.
ISABELLE.
MATAMORE.
LYSE.
MATAMORE.
LYSE.
MATAMORE.
LYSE.
MATAMORE.
ISABELLE.
MATAMORE.
ISABELLE.
MATAMORE.
LYSE.
MATAMORE.
ISABELLE.
MATAMORE.
LYSE.
MATAMORE.
LYSE.
MATAMORE.
ISABELLE.
MATAMORE.
ISABELLE.
MATAMORE.
SCÈNE V. Isabelle, Lyse.
LYSE.
ISABELLE.
LYSE.
ISABELLE.
LYSE.
ISABELLE.
LYSE.
ISABELLE.
LYSE.
SCÈNE VI. Isabelle, Lyse, le Geôlier.
ISABELLE.
LE GEÔLIER.
ISABELLE.
LE GEÔLIER.
ISABELLE.
LYSE.
LE GEÔLIER.
ISABELLE.
LE GEÔLIER.
ISABELLE.
SCÈNE VII.
CLINDOR, en prison.
SCÈNE VIII. CLindor, le Geôlier.
LE GEÔLIER, cependant qu’Isabelle et Lyse paraissent à quartier.
CLINDOR.
LE GEÔLIER.
CLINDOR.
LE GEÔLIER.
CLINDOR.
LE GEÔLIER.
CLINDOR.
LE GEÔLIER.
SCÈNE IX. Clindor, Isabelle, Lyse, le Geôlier.
ISABELLE dit ces mots Lyse, cependant que le geôlier ouvre la prison à Clindor.
LYSE.
ISABELLE.
LE GEÔLIER.
CLINDOR.
ISABELLE.
LE GEÔLIER.
CLINDOR.
ISABELLE.
LE GEÔLIER.
ISABELLE.
CLINDOR.
LE GEÔLIER.
ISABELLE.
LE GEÔLIER.
SCÈNE X. Alcandre, Pridamant.
ALCANDRE.
PRIDAMANT.
ALCANDRE.
ACTE V
SCÈNE PREMIÈRE. Alcandre, Pridamant.
PRIDAMANT.
ALCANDRE.
PRIDAMANT.
SCÈNE II. Isabelle représentant Hippolyte, Lyse représentant Clarine.
LYSE.
ISABELLE.
LYSE.
ISABELLE.
LYSE.
ISABELLE.
LYSE.
ISABELLE.
LYSE.
ISABELLE.
LYSE.
SCÈNE III. Clindor représentant Théagène, Isabelle représentant Hippolyte, Lyse, représentant Clarine.
CLINDOR.
ISABELLE.
CLINDOR.
ISABELLE.
CLINDOR.
ISABELLE.
CLINDOR.
ISABELLE.
CLINDOR.
ISABELLE.
CLINDOR.
ISABELLE.
CLINDOR.
LYSE.
SCÈNE IV. Clindor représentant Théagène, Isabelle représentant Hippolyte, Lyse, représentant Clarine, Éraste, troupe de domestiques de Florilame.
ÉRASTE, poignardant Clindor.
PRIDAMANT, à Alcandre.
ÉRASTE.
ISABELLE.
ÉRASTE.
ISABELLE.
LYSE.
SCÈNE V. Alcandre, Pridamant.
ALCANDRE.
PRIDAMANT.
ALCANDRE.
PRIDAMANT.
ALCANDRE.
PRIDAMANT.
ALCANDRE.
PRIDAMANT.
ALCANDRE.
PRIDAMANT.
ALCANDRE.
PRIDAMANT.
ALCANDRE.
PRIDAMANT.
ALCANDRE.
PRIDAMANT.