Stilicon
, tragédie
Théâtre Classiquepublié par Paul FIEVRE, Mai 2006 revu juillet 2015.
Tragédiehistoire romaineCinq actesvers1651-16602000-2250http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1336391TragédieM. DC LXIV. AVEC PRIVILÈGE DU ROI
Extrait du privilège du Roi
Par grâce et privilège du Roi donné à Paris le troisième mai 1660, signé par le Roi en son conseil, GUITONNEAU : il est permis à Guillaume deLuyn, de faire imprimer, vendre et débiter une pièce de Théâtre de la composition du sieur Corneille, intitulée, Stilicon, pendant sept années entières et accomplies ; Et défenses sont faites à tous autres, de telles qualités [et] condition qu’ils soient, de faire imprimer ladite pièce, vendre, ni débiter, à peine de mille livres d’amende, de tous dépens, dommages et intérêts, ainsi qu’il est plus amplement porté par lesdites lettres
Et ledit de Luyne a fait part du privilège ci-dessus à Augustin Courbé aussi marchand libraire, pour en jouir suivant l’accord fait entre eux.
Registré sur le livre de la Communauté des libraires le 5 mai 1660.
Du depuis ledit sieur Courbé a transporté le droit qu’il avait audit privilège ci-dessus, au Sieurs Thomas Jolly et Louis Billaine marchands libraires à Paris.
À ROUEN, Et se vend À PARIS, chez THOMAS JOLLY, au Palais dans la petite Salle, à la Palme, et aux armes de Hollande.
MONSEIGNEUR,
Quelque indigne que soit STILICON de paraître devant VOTRE ÉMINENCE, j’ose abuser des approbations que le public lu a données, pour cherche à rougir moins d ela liberté que je prends de vous l’offrir. L’Histoire le marque pour un des plus grands hommes de son siècle ; dans les divers honneurs que ses longs services lui firent obtenir, il mérita que l’empereur Théodose, le laissat pour tuteur à Honorius, qui daigna depuis se faire son gendre, et il n’y aurait peut être rien eu jusques à lui de plus éclatant que sa vie, s’il n’eut pas laisse surprendre son devoir aux tendresses considérés de la Nature,et oublié ce qu’il devait à son maître pour rendre ce qu’il ne devait pas à son fils. Mais, MONSEIGNEUR, c’est une tâche qu’il aurait sans doute épargné à sa gloire, s’il avait été assez heureux pour être réservé à naître dans le tmps où je me suis efforcé de la faire revivre. Il ne se trouvait rien alors qui lui offrit l’image parfaite de cette fermeté héroïque, qui soumet à une belle âme l’empire de ses passions ; et ses propres mouvements étant ce qu’il avait de plus illustre à consulter pour règles de sa conduite, ils ne lui suffisaient pas à lui faire acquérir cette pleine et inébranlable vertu, dont il ne voyait point d’exemples. Mais aujourd’hui, MONSIGNEUR, qu’il aurait eu celui de VOTRE ÉMINENCE, et que ces hautes qualités, qui vous assurent l’admiration de toute la Terre, auraient fortifié les favorables dispositions qu’il avait aux grands sentiments, il y a lieu de croire que l’ardeur de vous imiter l’eut garanti des surprises d’une ambition qui l’a mis dans le précipice, et que par cet heureux secours il se serait dégagé de cette heureuse faiblesse, qui l’a enfin abandonné au plus criminel emportement. En effet, MONSEIGNEUR, pour trouver un véritable héros, il le faut chercher dans VOTRE ÉMINENCE. De tous ceux que nous vante l’Antquité, aucun ne nous en fournit un caractère si solide, et vous nous faites voir en vour e qui hors de là semble ne pouvoir être que le vaine idée d’une belle rêverie, et l’inutile effort d’une agréable imagination. Ils s’en trouvent qui leurs diverses inclinaisons nous ont laissé des traits assez achevé de prudence, d’équité, de modération, de constance et de générosité : mais toutes ces différentes vertus n’ont jamais été qu’une imparfaite ébauche de celles que vus nous avez fait paraître, et à bien examiner le Principe dont elles sont parties, il les ont peut-être possédées trop paisiblement, pour ne sembler pas avoir plutôt céder à la pente naturelle qu’il y ont eu, que d’avoir eu besoin de triompher d’eux-mêmes pour s’affermir. Cependant on peut dire qu’il y a ce scrupule dans l’exacte vertu, que tant qu’elle n’a pas été fortement combattue, elle ne mérite point cette véritable estime qui en fait le plus noble prix. Il faut que les grandes épreuves servent à la justifier ; et par là, MONSEIGNEUR, que tout le cours de votre vie quelque chose de si extraordinaire, que nous tâchons inutilement de comprendre ce que nous nous lassons point d’admirer. Si nous vous considérons dans ces temps difficiles, où notre malheur ne nous laissa point de plus redoutables ennemis que nous mêmes, y a-t-il rien de si surprenant que cette tranquille et incomparable sagesse, que les plus violents orages ne purent s’émouvoir ? Si nous vous regardons dans ce glorieux retour, qui a été suivi des acclamations de tous les peuples, que trouverons-nous qui soit plus au dessus de l’homme que cette haute modération avec laquelle vous vous êtes servi de cet avantage ? En vérité, MONSEIGNEUR? il est bine malaisé que VOTRE ÉMINENCE ait refusé de s’applaudir souvent en secret sur cette merveilleuse égalité où vous avez su maintenir votre grande âme dans des révolutions si imprévues, et des changements si peu attendus. Comme l’élévation du rang, où la seule force du vrai mérite vous a fait arriver, n’avait point eu de charmes assez forts pour vous éblouir,vous avez montré qu’il n’y avait point de revers capables de vous abattre ; et n’ayant jamais fait vanité de tirer votre éminente grandeur que de celle de vos sentiments, vous êtes toujours demeuré maître de votre fortune,parce que vous êtes toujours être toujours demeuré maître de vous-même. Aussi, MONSEIGNEUR, il semble que les outrages les plus injustes qu’on ait essayé de vous faire, vous ait tenu lieu de services considérables, et que ne les regardant que comme des acheminements à vous mettre dans un plus sublime degré de gloire, vous avez dédaigné de pénétrer l’intention par l’assurance que vous avez de l’effet. La France n’en pouvait être plus avantageusement convaincue. C’est seulement en redoublant l’infatigable ardeur qui vous faisait travailler pour son repos, que vous vous êtes vengé des effort qu’elle a vu faire pour troubler le vôtre., et vous ne vous êtes point souffert de relâche, que par vos sages conseils vous avez porté notre GRAND ROI à lui accorder un bien qu’elle n’osait plus se promettre, cette PAIX pour laquelle on lui avait entendu pousser de si longs soupirs. Il fallait, MONSEIGNEUR, un zèle pareil à celui de VOTRE ÉMINENCE, pour venir à bout d’une si difficile entreprise. Les obstacles invincibles qui s’y étaient toujours rencontrés avaient beau confondre nos voeux, et repousser nos espérance ; nous ne pouvions douter d’un succès, dont vous nous aviez déjà répondu. Nous ne avions un garant infaillible dans cette miraculeuse vivacité de Génie, qui vous avait fait autrefois apaiser la fureur de deux armées prêtes à venir aux mains, et il ne nous était pas permis d’attendre une moindre merveille de vos soins, dans l’important et fameux accord des deux couronnes, dont les intérêts enfermaient ceux e toute l’Europe. C’est, MONSEIGNEUR, de vos Conférences qu’elle tient l’heureux calme dont elle jouit, et nous la goûtons avec d’autant plus de joie, que le GAGE AUGUSTE que l’Espagne nous a donné de sa durée, est le couronnement illustre de vos pénibles travaux. Vivez, MONSEIGNEUR, et vivez avec cet avantage que pour offrir en vous trop de matière à de juste louanges, vous nous avez réduits dans l’impuissance de vous louer. tout ce que vous faites est si grand, qu’on ne saurait concevoir d’éloges assez forts pour y répondre. Il n’y a que vous seul qui vous puissiez souffrir à vous-même, par les réflexions intérieures que vous ne sauriez quelquefois dispenser de faire sur vous. Un coup d’oeil vous y découvre en un moment ce que nous tâcherions en vain d’exprimer par tout ce que la plus subtile éloquence a d’industrieux. Et pour moi, qui ne sait qu’être dans une perpétuelle admiration des miracles de votre vie, je ne sais aussi que garder en ce rencontre un silence respectueux, si ce n’est que vous permettiez de la rompre, pour vous assurer de la plus profonde soumission avec laquelle je suis,
MONSEIGNEUR
DE VOTRE ÉMINENCE,
Le très humble et très obéissant serviteur, T. CORNEILLE.
ACTEURS
- HONORIUS, Empereur d’Occident.
- THERMANTIE, Impératrice et fille de Stilicon.
- PLACIDIE, soeur d’Honorius.
- STILICON, laissé par Théodose pour tuteur à Honorius, et devenu depuis son beau-père.
- EUCHERIUS, fille de Stilion.
- MARCELLIN, capitaine des gardes.
- LUCILE, confidente de Placidie.
- MUTIAN, confident de Stilicon.
- Suite de l’Empereur.
ACTE I
SCÈNE I. Thermantie, Eucherius.
THERMANTIE.
EUCHERIUS.
THERMANTIE.
EUCHERIUS.
THERMANTIE.
EUCHERIUS.
THERMANTIE.
EUCHERIUS.
THERMANTIE.
SCÈNE II. Honorius, Thermantie, Eucherius, Marcellin.
HONORIUS.
THERMANTIE.
HONORIUS.
EUCHERIUS.
HONORIUS.
EUCHERIUS.
HONORIUS.
EUCHERIUS.
HONORIUS.
EUCHERIUS, à Thermantie.
SCÈNE III. Honorius, Thermantie.
HONORIUS.
THERMANTIE.
HONORIUS.
THERMANTIE.
SCÈNE IV. Honorius, Placidie.
HONORIUS.
PLACIDIE.
HONORIUS.
PLACIDIE.
HONORIUS.
PLACIDIE.
HONORIUS.
PLACIDIE.
HONORIUS.
PLACIDIE.
HONORIUS.
PLACIDIE.
HONORIUS.
PLACIDIE.
HONORIUS.
PLACIDIE.
HONORIUS.
SCÈNE V. Stilicon, Placidie, Mutian.
STILICON.
PLACIDIE.
STILICON.
PLACIDIE.
STILICON.
PLACIDIE.
STILICON.
PLACIDIE.
SCÈNE VI. Stilicon, Mutian.
STILICON.
MUTIAN.
STILICON.
MUTIAN.
STILICON.
MUTIAN.
STILICON.
MUTIAN.
STILICON.
MUTIAN.
STILICON.
ACTE II
SCÈNE I. Placidie, Lucile.
PLACIDIE.
LUCILE.
PLACIDIE.
LUCILE.
PLACIDIE.
LUCILE.
PLACIDIE.
LUCILE.
PLACIDIE.
LUCILE.
PLACIDIE.
LUCILE.
PLACIDIE.
LUCILE.
SCÈNE II. Placidie, Eucherius, Lucile.
PLACIDIE.
EUCHERIUS.
PLACIDIE.
EUCHERIUS.
PLACIDIE.
EUCHERIUS.
PLACIDIE.
EUCHERIUS.
PLACIDIE.
EUCHERIUS.
PLACIDIE.
EUCHERIUS.
PLACIDIE.
EUCHERIUS.
PLACIDIE.
SCÈNE III. Honorius, Eucherius, suite de l’empereur.
HONORIUS à sa suite.
EUCHERIUS.
HONORIUS.
ZÉNON.
HONORIUS.
EUCHERIUS.
HONORIUS.
EUCHERIUS.
HONORIUS.
EUCHERIUS.
HONORIUS.
SCÈNE IV. Honorius, Marcellin.
HONORIUS.
MARCELLIN.
HONORIUS.
SCÈNE V. Honorius, Stilicon.
HONORIUS.
STILICON.
HONORIUS.
STILICON.
HONORIUS.
STILICON.
HONORIUS.
STILICON.
HONORIUS.
STILICON.
HONORIUS.
STILICON.
HONORIUS.
STILICON.
HONORIUS l’embrassant.
STILICON.
SCÈNE VI. Honorius, Stilicon, Eucherius.
HONORIUS.
EUCHERIUS.
HONORIUS.
STILICON.
EUCHERIUS.
HONORIUS.
STILICON.
EUCHERIUS.
HONORIUS.
STILICON.
HONORIUS.
STILICON.
HONORIUS.
STILICON.
HONORIUS.
ACTE III
SCÈNE I. Honorius, Eucherius.
HONORIUS.
EUCHERIUS.
HONORIUS.
SCÈNE II. Honorius, Stilicon, Eucherius.
HONORIUS.
STILICON.
HONORIUS.
STILICON.
SCÈNE III. Honorius, Stilicon, Eucherius, Mutian, Marcellin, suite.
MUTIAN.
HONORIUS.
STILICON.
MUTIAN.
HONORIUS.
EUCHERIUS.
STILICON.
MUTIAN.
STILICON.
MUTIAN.
STILICON.
MUTIAN.
HONORIUS.
EUCHERIUS.
HONORIUS.
STILICON.
HONORIUS.
STILICON.
EUCHERIUS.
HONORIUS.
EUCHERIUS.
HONORIUS.
EUCHERIUS.
HONORIUS.
STILICON.
HONORIUS.
EUCHERIUS.
STILICON.
EUCHERIUS.
HONORIUS.
EUCHERIUS.
HONORIUS.
EUCHERIUS.
STILICON.
HONORIUS.
EUCHERIUS.
HONORIUS.
EUCHERIUS.
HONORIUS.
SCÈNE IV. Honorius, Thermantie, Placidie, Stilicon, Mutian, Lucile.
HONORIUS à Thermantie.
THERMANTIE.
HONORIUS.
PLACIDIE.
HONORIUS.
PLACIDIE.
HONORIUS.
THERMANTIE.
HONORIUS.
PLACIDIE.
STILICON.
THERMANTIE.
PLACIDIE.
STILICON.
HONORIUS.
STILICON.
HONORIUS.
THERMANTIE.
MUTIAN, bas à Stilicon.
STILICON.
ACTE IV
SCÈNE I. Placidie, Lucile.
PLACIDIE.
LUCILE.
PLACIDIE.
LUCILE.
PLACIDIE.
LUCILE.
PLACIDIE.
LUCILE.
PLACIDIE.
LUCILE.
PLACIDIE.
LUCILE.
SCÈNE II. Placidie, Marcellin, Lucile.
PLACIDIE.
MARCELLIN.
PLACIDIE.
MARCELLIN.
PLACIDIE.
MARCELLIN.
PLACIDIE.
LUCILE.
MARCELLIN.
PLACIDIE.
MARCELLIN.
SCÈNE III. Placidie, Eucherius, Lucile.
EUCHERIUS.
PLACIDIE.
EUCHERIUS.
PLACIDIE.
EUCHERIUS.
PLACIDIE.
EUCHERIUS.
PLACIDIE.
EUCHERIUS.
PLACIDIE.
SCÈNE IV. Honorius, Placidie, Eucherius, Marcellin, Lucile, suite.
PLACIDIE.
SCÈNE V. Honorius, Eucherius, Marcellin, suite.
HONORIUS.
EUCHERIUS.
HONORIUS.
EUCHERIUS.
HONORIUS.
EUCHERIUS.
HONORIUS.
EUCHERIUS.
HONORIUS.
EUCHERIUS.
HONORIUS.
SCÈNE VI. Honorius, Thermantie, Eucherius, Marcellin, suite.
THERMANTIE.
EUCHERIUS.
HONORIUS.
THERMANTIE.
HONORIUS.
EUCHERIUS.
HONORIUS.
EUCHERIUS.
HONORIUS.
SCÈNE VII. Honorius, Thermantie, Stilicon, Eucherius, Marcellin, suite.
HONORIUS.
STILICON.
HONORIUS.
STILICON.
EUCHERIUS.
STILICON.
HONORIUS.
EUCHERIUS.
HONORIUS.
EUCHERIUS.
HONORIUS.
THERMANTIE.
ACTE V
SCÈNE I. Stilicon, Mutian.
MUTIAN.
STILICON.
MUTIAN.
STILICON.
SCÈNE II. Placidie, Stilicon.
PLACIDIE.
STILICON.
SCÈNE III. Placidie, Stilicon, Lucile.
LUCILE.
PLACIDIE.
LUCILE.
STILICON.
LUCILE.
PLACIDIE.
LUCILE.
STILICON.
LUCILE.
PLACIDIE.
LUCILE.
STILICON.
LUCILE.
PLACIDIE.
LUCILE.
PLACIDIE.
LUCILE.
PLACIDIE.
STILICON.
SCÈNE IV. Honorius, Stilicon, Placidie, Lucile.
HONORIUS.
PLACIDIE.
STILICON.
HONORIUS.
PLACIDIE.
HONORIUS.
PLACIDIE.
HONORIUS.
STILICON.
HONORIUS.
PLACIDIE.
HONORIUS.
STILICON.
HONORIUS.
PLACIDIE.
SCÈNE V. Honorius, Placidie, Marcellin, Lucile.
MARCELLIN.
HONORIUS.
MARCELLIN.
HONORIUS.
MARCELLIN.
HONORIUS.
MARCELLIN.
PLACIDIE.
HONORIUS.
MARCELLIN.
HONORIUS.
PLACIDIE.
SCÈNE VI. Honorius, Placidie, Stilicon, Marcellin, Lucile, suite.
HONORIUS.
STILICON.
HONORIUS.
STILICON.
PLACIDIE.
HONORIUS.
STILICON.
PLACIDIE.
SCÈNE VII. Honorius, Placidie, Lucile.
HONORIUS.
SCÈNE VIII. Honorius, Placidie, Marcellin, Lucile, suite.
MARCELLIN.
HONORIUS.