(1909) Le Départ « Le Départ ») »
/ 345
(1909) Le Départ « Le Départ ») »

Le Départ »)

Maudite celle-là qui ayant renoncé
A n’être qu’une amante aime la chaste Gloire ;
Le surnom de sa Vie sera le Désespoir
Et le rire de tous l’écho de sa Pensée.
O douce Vie, ô doux Amour que je rebute
Tendresse du Printemps qui me fait défaillir,
Un vol d’oiseaux divins monte comme un soupir
Dans le firmament clair de mes pures disputes.
Adieu, adieu ! vous qui m’aimiez, oubliez-moi !
Laissez-moi seule, triste et noire, dans la gare
Attendre, les yeux secs, l’heure de mon départ,
Puisque, vous le savez, je ne vous aime pas.
Rayons d’un regard d’homme, ô cordes de ma lyre,
C’est vous qui résonnez quand je chante ; c’est vous,
La cause de l’impossible amour que j’avoue
Et qui m’avez donné la force de le dire.
Et cette lyre accorde et mon cœur et ses yeux ;
Lyre, trop vieille image, mot délicieux.
Le paysage fuit et sans qu’il m’en souvienne,
             O train joyeux, quel bruit tu mènes !…
Louise LALANNE.