(1912) Marie-Sybille « Marie-Sibylle »
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(1912) Marie-Sybille « Marie-Sibylle »

Marie-Sibylle

Dans la haute rue, à Cologne,
Elle allait et venait le soir,
Offerte à tous, en tout mignonne
Puis buvait, lasse des trottoirs,
Très tard, dans des brasseries borgnes.
Elle se mettait sur la paille
Pour un maquereau roux et rose,
C’était un Juif, il sentait l’ail
Et l’avait, venant de Formose,
Tirée d’un bordel de Shangaï.
Je connais gens de toutes sortes,
Ils n’égalent pas leurs destins,
Indécis comme feuilles mortes
Leurs yeux sont des feux mal éteints,
Leurs cœurs bougent comme leurs portes.