(1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Félix Rocquain » pp. 229-242
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(1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Félix Rocquain » pp. 229-242

M. Félix Rocquain

L’Esprit révolutionnaire avant la Révolution.

I

Dans l’état présent des mœurs littéraires, — s’il y a encore des mœurs littéraires, — j’aime particulièrement les livres qui savent attendre l’heure de la Critique au lieu de la lui demander. Ces livres sont rares. Ils sont rares comme la tranquille conscience du talent qu’on a et de la fierté de l’esprit qu’on se sent… Avec l’effroyable prurit de vanité littéraire qu’ont les moins littéraires de ce temps, et qui fait d’eux des mendiants de publicité se trémoussant comiquement autour du moindre article pour qu’on leur en fasse la charité, un écrivain qui publie son livre et le met tout simplement sous la vitrine de l’éditeur, sans importuner personne de son importance et sans viser à la pétarade des journaux, m’est, par cela seul, plus sympathique que les autres, et je suis très disposé à aller vers lui, parce qu’il ne vient pas vers moi avec ces torsions de croupe respectueuses qu’ont les quêteurs d’articles qui veulent qu’on en mette dans leur chapeau… C’est précisément ce qui m’a fait aller à M. Félix Rocquain. Il ne m’a pas envoyé son livre. Le service, pour parler les abominables argots du journalisme et de la librairie, bien dignes, du reste, de parler le même langage, a été oublié, du moins pour moi. Je n’avais jamais entendu parler de M. Félix Rocquain. D’autres que moi, plus heureux, le connaissaient peut-être, mais moi, non ! C’était, pour moi : Anonyme Rocquain… J’ai entendu et j’entends tous les jours parler de grimauds dont on devrait se taire, et je connais assez de gens de talent dont on ne dit pas un seul mot pour que ce que j’écris là puisse l’offenser. Seulement, le titre de son livre me le fit demander, comme si j’avais, sous les meilleurs rapports, connu le nom de son auteur. L’Esprit révolutionnaire avant la Révolution, quel titre plus heureux ! quelle idée plus historique et plus profonde ! Il y a des titres qui vous attirent comme des visages de femme, et qui vous trompent… comme des visages de femme aussi ! Et, malheureusement, celui-ci était de ceux-là. L’auteur de L’Esprit révolutionnaire avant la Révolution n’a point tenu les promesses de son titre. Il nous promettait de nous montrer les origines de l’esprit révolutionnaire. Du moins, c’est ce que son titre impliquait… Et il ne nous a raconté que les Effets révolutionnaires, incapable qu’il était de pénétrer dans cette profondeur des Causes et de jeter sa sonde là-dedans !

II

C’était cependant un beau livre à faire, et presque un sujet vierge à traiter et à féconder !… Et, en effet, tous ceux qui ont jusqu’ici parlé de l’esprit révolutionnaire, ne l’ont guères vu avant la Révolution elle-même. Ils ne l’ont vu qu’aux approches de la Révolution, quand il éclatait déjà jusque dans les yeux des plus aveugles, et qu’il les leur ouvrait, en éclatant ! La plupart des écrivains qui se sont occupés de la Révolution française, — qui est bien moins la Révolution française que la Révolution tout court, sans nationalité, — n’ont pas reculé son origine beaucoup plus loin que la fin du règne de Louis XIV. Ils ont cru qu’elle datait de la Régence et de ses libertinages d’esprit et de sens, du règne de Louis XV qui la surpassa en cette double espèce de libertinage, et surtout de cette Philosophie — autre libertinage aussi mais dans l’ordre de la pensée — qui acheva l’œuvre de destruction commencée, et donna, de sa plume, le coup de balai final ! Quand les historiens ont montré cela, ils ont tout montré, à ce qu’il semble ; Ils ont épuisé le sujet. Ils ne dépassent guères cette circonférence. Ils ne voient que par-dessus l’épaule des faits qui les pressent. Ils ne voient que ce qui est immédiatement derrière eux. Ah ! croyez-le bien, la sagacité des hommes n’est pas plus grande quand il s’agit du passé que quand il s’agit de l’avenir, et, dans tous les sens, leur vue est courte… Mais puisque après toutes les histoires sur la Révolution française, et Dieu sait s’il y en a eu déjà et s’il y en aura encore ! on en intitulait une, entre toutes, L’Esprit révolutionnaire avant la Révolution, la tête qui la pensait, cette histoire, et qui, du propre aveu de son titre, se préoccupait plus de l’esprit révolutionnaire que de la Révolution elle-même, devait le chercher et le prendre partout où il fut. Il était à croire que cette tête remonterait le vulgaire courant que tout le monde a descendu. Il était enfin naturel de croire qu’elle percerait assez avant dans l’intimité cachée de l’Histoire pour toucher le point initial de l’influence subie, pour pénétrer jusqu’au germe où dormait la vie dans cet œuf terrible, qui, pour ce qu’il a donné au monde, a dû mettre plus de trois quarts de siècle à couver !

Eh bien, rien de tout cela ! Titre profond, histoire superficielle. Quand on tombe de son titre dans le volume de M. Félix Rocquain, on tombe d’un quatrième étage… L’auteur de L’Esprit révolutionnaire avant la Révolution, n’a vu, en se vantant, que ce que tout le monde a vu, sans se vanter. Son livre, à le prendre pour ce qu’il est, ne devrait s’appeler que l’histoire des règnes de Louis XV et de Louis XVI jusqu’aux États Généraux ; car il n’est que cela, et encore, nous allons voir tout à l’heure comment cette histoire est écrite !… Le long de cette histoire, bien entendu, l’esprit révolutionnaire qui n’en est plus à son origine, qui est très bien venu, au contraire, très perceptible, très gros et très puissant, se mêle à tout et agite la masse, —  mens agitat molem , — et il faudrait être aussi bête que la masse pour ne pas le voir… Il ne précède déjà plus la Révolution, mais il l’accompagne. Il est même toute la Révolution ; car les États Généraux ne mirent que l’étiquette sur la bouteille, mais la dive bouteille existait ! Et si c’est là ce que M. Félix Rocquain appelle L’Esprit révolutionnaire avant la Révolution, le penseur et l’observateur auxquels je croyais avoir affaire ici s’effacent, et le livre sur lequel je comptais comme sur une découverte n’est plus, pour moi, qu’une banalité !

III

Oui ! c’est une grande erreur, ou plutôt c’est un manque de vue, puisqu’on prétend y avoir regardé, que de dater l’apparition de l’esprit révolutionnaire dans notre histoire de la fin du règne de Louis XIV, et de lui donner pour première origine et pour cause la réaction inévitablement nécessaire de la Régence contre l’accablant despotisme d’un Roi qui avait fatigué et dégoûté la France par soixante ans de pouvoir absolu. J’aime moins, probablement, l’esprit révolutionnaire que ne l’aime, au fond, M. Félix Rocquain, — lequel, du reste, n’est ni très clair, ni très affirmatif dans ses préférences, mais qu’on pénètre mieux cependant qu’il ne pénètre, lui, l’origine de l’esprit révolutionnaire. Seulement, je fais plus d’honneur que M. Félix Rocquain à l’esprit révolutionnaire. Je ne le fais pas aussi nouveau que cela dans notre Histoire. Je ne le regarde pas comme de si moderne roture. Il est plus ancien, cet esprit-là, que M. Félix Rocquain ne le dit. Il est plus ancien que Louis XIV lui-même, et ce ver, qui est devenu de taille à avaler la monarchie de Louis XIV, existait bien avant les vers qui ont dévoré son cercueil ! Pour moi, cet esprit qui ne s’est jamais interrompu dans ses destructions depuis qu’il a paru dans l’Histoire de France, s’y est glissé le jour où le principe religieux sur lequel était fondée une monarchie séculaire, a laissé s’introduire en elle l’effroyable termite qui n’a terminé sa besogne qu’en 1789, et qui n’a troué la cale du navire qu’après avoir troué le cœur de ceux qui auraient dû la préserver et la défendre. Chose amère à dire pour un homme qui aime la royauté ! L’esprit révolutionnaire d’avant la Révolution, a commencé par être royalement révolutionnaire, d’avant et de pendant des règnes qui n’étaient pas ces deux misérables derniers racontés par M. Rocquain, et qui précèdent moins la Révolution qu’ils ne la consomment. C’était là toute l’histoire qu’il fallait écrire. C’était cette origine qu’il fallait retrouver et interroger. Fragment d’histoire, il est vrai, mais de plus d’ampleur et de profondeur que le morcelet qu’on nous donne là. L’histoire de la Révolution n’existe pas sans tous ses prolégomènes, et ils ne sont pas dans le livre de M. Rocquain. À une certaine distance dans notre histoire, deux dates terribles, comme deux Sphinx, se regardent dans le blanc des yeux. C’est 1572 et 1789. L’esprit révolutionnaire d’avant la Révolution est entre ces deux dates. Il y est, mais en haut comme en bas, et peut-être plus en haut qu’en bas, PARCE QUE C’EST EN HAUT… Et il s’y remue, il s’y rassied, il s’y soulève, il s’y délaisse, il s’y reprend, mais c’est inutile ! Il n’y a plus d’unité nulle part, et tout ce qui est divisé et multiple doit périr. M. Rocquain n’a pas vu cela. Il n’a vu et n’a ramassé que les dernières gouttes de la coupe débordée, sans dire quelles mains imprudentes ou coupables l’avaient remplie.

Et c’est dommage, vraiment ! Il a rapetissé, étriqué, étranglé son sujet, et il en a ratatiné le cadavre. La lueur qui était passée de son esprit dans son livre, s’est éteinte. Il a donné des causes prochaines de la Révolution française qui sont les causes secondes ; il n’a pas donné les causes éloignées, qui sont les causes premières… La flamme recroqueville ce qu’elle va brûler, mais c’est la flamme ! et M. Félix Rocquain recroqueville tout sans brûler rien. C’est un homme de peu de passion historique. J’ai vu rarement plus froid. Comme il n’est jamais passionné, il n’entraîne ni n’impose jamais… Je regrette de ne trouver dans un livre qui aurait pu, sous une autre plume, être beau, de personnalité d’aucune sorte. Il n’y a ni une seule caractérisation supérieure, ni une seule conviction arrêtée et nettement articulée, avec l’accent qui fait qu’on la maudit parfois, mais qu’on la respecte toujours. Ah ! certes ! non. Certes ! non, malgré la gravité de son livre et l’honorable peine qu’il a pu lui coûter, ce n’est pas là un historien que l’écrivain de cette histoire. C’est tout au plus un sténographe artistique. Il écrit les faits — tous les faits — et, chose particulière ! ceux qu’il aime le plus, ce sont les plus petits. Ils entrent mieux dans son petit œil… Mais jamais de grandeur, quand il les envisage ! À de certaines places, c’est tantôt un huissier de Parlement qui écrit cette histoire ; c’est tantôt un marguillier janséniste. Pas plus haut que cela. Et encore, le sténographe a le dessus ! Le sténographe, — ce produit moderne d’un temps mécanique, où l’homme n’est plus que la machinette d’un métier, — le sténographe, qui ne prend la responsabilité de rien de ce qu’il écrit, est tellement développé chez M. Félix Rocquain, qu’il n’a pas une opinion à lui franchement exprimée, pour son compte, à ses risques et périls, pendant toute la durée de son histoire, et que tout, même les moindres paroles qui ont un relief quelconque, il les restitue, entre guillemets, à qui les a dites, de peur d’en être soupçonné. Il ressemble à une personne qui mettrait un masque, et qui écrirait loyalement au front de ce masque : « Ne vous y méprenez pas ! ce n’est point ma figure. » Honnête homme ! Est-ce modestie ou défiance de soi qui le fait se couvrir de l’opinion et des mots des autres sur les choses qu’il raconte ?… Seulement, la critique des œuvres de l’esprit n’a pas été instituée pour couronner les intentions vertueuses ; et, d’ailleurs, elle ne croit guères, cette critique, qui connaît ses auteurs, à la modestie ou à la défiance de soi dans un homme qui se carre en un livre d’histoire de cinq cents pages in-8º ; car s’il y a quelque chose qui doive caler l’aplomb d’un homme, ce doit être cela !

IV

Cette absence de personnalité qui distingue (distinction singulière) le livre de M. Félix Rocquain, est, du reste, si complète, et même si étonnamment complète, qu’elle lui constitue une espèce d’originalité, — une originalité à la renverse. On est ordinairement original à force d’être. L’auteur de L’Esprit révolutionnaire avant la Révolution l’est, lui, à force de n’être pas… Il y a dans son livre quelques personnes : Barbier, Mathieu Marais, Buvat, Joseph Languet, d’Argenson, Isambert, Bachaumont, Hardy, Bezenval, Ségur, Mirabeau, Lafayette, et les philosophes Diderot, Grimm, Morellet et Voltaire, — Voltaire, qui emplit tout son siècle et toutes nos bibliothèques ! qui est partout ! qui a l’ubiquité, non de Dieu, mais du diable ! Mais jamais, parmi tout ce monde, il n’y a quelqu’un qui s’appelle M. Rocquain. Il n’y a que l’anonyme M. Rocquain ; que dis-je ? que le non-étant M. Rocquain ! C’est avec les citations tirées des Mémoires ou des écrits de ces gens-là, que l’histoire de M. Rocquain se trouve faite… Je sais bien que l’Histoire ne se fait pas toute seule et qu’il faut la prendre où elle est, c’est-à-dire chez les autres qui l’ont vue ou qui l’ont écrite avant nous. Mais il y a une manière de la prendre qui est le geste du talent et l’assimilation à une âme ou à un esprit qui lui communique de sa force ou de sa lumière. Eh bien, il faut le dire, M. Félix Rocquain n’a pas ce geste du talent qui fait de l’histoire, appartenant à tous, une œuvre glorieusement individuelle ! Je ne voudrais pas être injuste pour lui : il n’a que le métier d’écrire correctement pratiqué, à cette heure où la moyenne du monde fait cette chose assez proprement… D’un autre côté, son érudition n’a pas assez d’embonpoint pour le venger de la maigreur de son esprit. À cela près de deux ou trois peut-être, j’ai dit toutes les sources dans lesquelles l’auteur de L’Esprit révolutionnaire avant la Révolution a puisé son livre, et on vient de voir qu’elles ne sont ni bien nombreuses, ni bien profondes, ni bien difficiles à trouver. Il n’a pas dû se fatiguer beaucoup pour aller à toutes ces fontaines, qui nous coulent trop dans les jambes pour que, si on se baisse un peu, elles ne soient à portée de toute main. Seulement, si on y regarde avec attention, ces sources donnent peut-être des opinions inexprimées de M. Félix Rocquain une idée qu’on n’aurait pas sans elles… « Qui se ressemble s’assemble », dit le proverbe. Et M. Félix Rocquain, qui, dans son livre, ne parle que par la voix des autres, doit penser, s’il en prend la peine, comme les voix dont son livre est l’écho…

Évidemment, en effet, il doit être, dans l’intimité de sa conscience d’historien, de l’avis de ces hommes dont il répète les mots comme un commissionnaire qui fait sa commission, et sa pensée doit transpirer à travers les citations qu’il leur emprunte. Un historien qui n’a pas une de ses sources qui ne soit révolutionnaire, — qui ne soit plus ou moins parfumée (pour lui) mais empoisonnée (pour moi) de l’esprit révolutionnaire, — doit en avoir lui-même, de cet esprit, dans un degré quelconque ; et quand il ne conclut pas dans son livre et en son propre et privé nom, il vous donne le droit de conclure pour lui. Quand, à part même les philosophes dont il se fait sa plus belle ceinture, il invoque le témoignage de toutes les voix gallicanes, jansénistes, parlementaires qui ont le plus insolemment piaillé contre le pouvoir religieux et monarchique d’alors, ou du moins contre ce qu’il en restait encore ; quand sa plus large et sa plus familière et sa plus chère source de renseignements et d’informations est Barbier, le bazochien Barbier, l’avocat consultant au Parlement, et qu’il consulte — qui tient plus de place dans le livre de M. Rocquain que Voltaire, le croirait-on ? oui ! que Voltaire, — il est impossible de ne pas admettre que l’auteur de L’Esprit révolutionnaire avant la Révolution ne soit animé — non pas animé, il n’est jamais animé ! mais rempli, — de cet esprit révolutionnaire, qui est aussi bien d’après la Révolution que d’avant la Révolution ! Il n’est pas douteux pour qui que ce soit que si cet historien avait vécu dans la mêlée du temps qu’il raconte, il n’eût parlé, écrit, agi, dans la mesure de sa force, qui n’est pas grande, il est vrai, mais dans le sens de tous ceux-là dont il nous répète les observations, les opinions et les maximes. Il aurait été assurément gallican, janséniste, parlementaire, et même, qui sait ? peut-être philosophe, aux heures où l’on était tout cela contre le Pouvoir, qu’il fallait ruiner de fond en comble, non pas seulement en fait, mais dans l’essence même de sa notion, parce qu’on ne tue bien un pouvoir que quand on l’a déshonoré ! Certainement, l’esprit révolutionnaire dont M. Félix Rocquain fait l’histoire ne lui inspire pas les mêmes sentiments qu’à nous. Il ne l’exalte pas, je le reconnais, avec la netteté et l’enthousiasme des écrivains qui ont du tempérament et de la chaleur de sang au service de leurs idées. Après un homme comme Michelet, par exemple, M. Félix Rocquain est un triste glorificateur de la Révolution française. Mais, croyez-le ! il tient pour elle et il tient pour ceux qui, dans son livre, annoncent son avènement avec joie. Ils sont pour lui la Loi et les Prophètes, et encore moins les Prophètes que la Loi.

C’est un triste glorificateur de la Révolution française ! mais il l’est comme il peut. Les opinions des hommes ne transforment pas leur nature. Ils peuvent se fausser l’esprit tant qu’ils veulent et ils y réussissent très bien, mais s’ils ont l’âme froide, ils ne sont pas capables de l’enflammer. J’ai dit au commencement de ce chapitre que je ne connaissais pas M. Félix Rocquain. Mais j’estime qu’un livre doit donner exactement la nature d’un homme, et je crois aux livres comme Lavater croyait à la figure humaine. M. Félix Rocquain est un esprit de ce temps, de ce temps sceptique et lassé, qui n’a plus d’enthousiasme même pour le mal qu’il fait cependant ; qui n’a pas plus de flamme infernale que de flamme divine ! L’auteur de L’Esprit révolutionnaire est révolutionnaire, mais modéré, mais discret, mais pudibond, et cette manière dont il l’est ne déplaira peut-être pas trop à ce temps, qui est bien capable de lui faire un succès auquel je n’ai pas beaucoup travaillé aujourd’hui. Je suis allé à son livre qui m’a pipé avec son titre, et je l’ai ouvert par respect pour une grosseur qui témoignait de longues études. On est toujours dupe de la grosseur des colis. On croit qu’il y a là quelque chose. Je n’ai trouvé dans celui-ci que l’esprit des autres… que je connaissais. Mais que M. Rocquain, qui n’y est pas et que j’y cherchais, se console de la sévérité de ma critique en pensant à la bienveillance du public. Le temps est venu des sténographes, même en Histoire ! Sténographes, photographes, calligraphes sont présentement en superbes postures. Ils sont en train d’avoir leur gloire. Et M. Félix Rocquain peut avoir la sienne.

Et pourquoi pas ?…