(1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « La Bible Illustrée. Par Gustave Doré »
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(1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « La Bible Illustrée. Par Gustave Doré »

La Bible Illustrée
Par Gustave Doré35

I

Gustave Doré, qui s’est rappelé qu’il y a quelques années j’avais rendu compte des Contes drolatiques, interprétés et illustrés par lui avec un talent qui eût réjoui Balzac lui-même, m’a envoyé sa Bible 36 et m’a mis par là dans l’obligation d’en parler. Je dis obligation et je dis bien. C’en est une très grave et dont je sens profondément la gravité. Voici pourquoi.

Je ne suis pas un critique d’art. Pour être un critique d’art, il faut, avec la vocation dont personne ne peut se passer pour faire grandement quelque chose, c’est-à-dire avec les facultés intuitives ou réfléchies du génie spécial, avoir aussi ce qui constitue, qu’on me passe le mot ! un appris immense. Il faut avoir énormément vu et comparé. Il faut avoir, je ne dis pas la connaissance, mais l’expérience de tous les Musées du monde, et, par-dessus tout cela, posséder la science de l’Art qu’on juge, la science qui perce jusqu’au métier dans ce qu’il a de plus technique. Si, par hasard, il est des Musées qu’on n’ait pas visités, il peut y avoir là tels chefs-d’œuvre qui ne sont pas seulement telles idées de moins pour le critique d’art, mais dont l’ignorance où il en est doit compromettre l’aplomb et lui donner de terribles anxiétés de conscience ; car, en peinture, l’imitation, la ressemblance, la réminiscence, et, je dirai plus, la pillerie, peuvent tenir une grande place et se dissimuler mieux que partout ailleurs. Changer les figures de côté, mettre à gauche ce qui était à droite, à droite ce qui était à gauche, intervertir l’ordre des groupes, distraire un personnage de la scène ou du milieu dans lequel il était placé pour le placer dans une autre scène et quelquefois sous un autre costume, toutes ces choses, et bien d’autres que j’omets, se font et se sont faites, et la Gloire elle-même y a été prise… La Gloire un peu trop vite venue, fille du sentiment exalté d’une époque, a transformé parfois en grand peintre tel grand archéologue, qui avait assez d’exécution et de rétorsion dans la main pour cacher aux ignorants ses… butins, et c’est le critique d’art qui doit réviser ces méprises de la Gloire. Le critique d’art est plus rare que le grand artiste. Comptez combien il y a de grands peintres, et en face mettez ce qu’il y a de critiques d’art ! Ce que je dirai donc de la Bible de Gustave Doré n’a pas la prétention d’être de la Critique d’art, cette chose savante et difficile. Ce sera tout ce que vous voudrez, des impressions personnelles, les impressions d’un Ostrogoth ou d’un Gépide, — mais d’un Ostrogoth ou d’un Gépide à sensations fortes, et qui, d’ailleurs, a été baptisé, ce qui est de rigueur pour apprécier un travail sur la Bible. Or, dans un temps où la Critique, sans fermes principes (malheureusement), n’est plus que du naturalisme et des ébranlements de sensibilité, je ne serai pas plus déplacé qu’un autre en disant les ébranlements de la mienne devant cette immense entreprise qui s’appelle la Bible de Gustave Doré.

C’est sa Bible, en effet, ce n’est pas la Bible, — et c’est par là que je commence la série d’observations que je vais risquer sur cette entreprise, tentée par un seul homme, qui est encore un très jeune homme, avec une audace que n’aurait peut-être pas eue Michel-Ange au temps de sa maturité. Sans doute, la Bible, telle que la voilà, restera quelque chose avec quoi il faudra compter. Gustave Doré, qui ne le sait pas ? est un artiste d’une rare vaillance ; mais, si grande qu’elle soit, sa vaillance peut être inférieure à son audace… Je n’ai pas besoin de revenir aujourd’hui sur une personnalité dont les mérites incontestables ont été reconnus et mis en relief à la lumière électrique de tant d’articles de journaux, un peu éblouissants je crois. Un critique d’art, dont le défaut n’est pas l’enthousiasme, a nommé dernièrement Doré un monstre de génie, dans le sens de prodige. Quand on a dit cela, n’a-t-on pas tout dit ? Et tout ce qu’on pourrait ajouter ne paraîtrait-il pas fade et froid à un jeune homme nourri de cette chapelure de perles fines, comme un empereur romain de la décadence, et qui a certainement la tête très solide s’il n’a pas pour l’instant l’orgueil de Nabuchodonosor ? Pour moi, Gustave Doré a été traité par la Critique comme s’il avait absolument réussi, et justement là est la question tout entière : a-t-il absolument réussi ? Et, question qui se superpose à celle-là et à toutes les autres, pouvait-il absolument réussir ?

II

Eh bien, je ne crains pas de l’affirmer, il ne le pouvait pas ! C’était impossible ! Il ne le pouvait ni au point de vue surnaturel, — qui est bien le point de vue dominateur, on en conviendra, en matière de Bible, — ni même au point de vue seulement humain. Pour toucher à la Bible et traduire en images dignes du texte cette parole surnaturellement inspirée, il faut être soi-même surnaturellement inspiré. Il faut avoir sur soi un rayon de ce Saint-Esprit qui passa à travers tant de Prophètes et de Patriarches, et qui descendit sur les Apôtres quand il n’y eut plus ni Patriarches ni Prophètes. Or, ce rayon de l’Esprit-Saint ne tombe pas aussi souvent du ciel que le génie humain, qui lui-même est rare et n’en tombe pas tous les jours. Or, encore, sans l’inspiration directe du Saint-Esprit, reconnue et attestée par l’Église, toute interprétation de la Bible n’est plus qu’une interprétation individuelle, par conséquent plus ou moins protestante, et alors il n’y a plus là que la question du génie humain à examiner. Mais le génie humain, luttant d’inspiration avec ou contre le Saint-Esprit tel que l’entendent les races chrétiennes — et Doré est de ces races-là — doit, même avant la lutte, se tenir nécessairement pour vaincu.

Et ce n’est pas tout. Il le serait encore lorsque la Bible aurait été créée par le génie de l’homme seul, quand elle ne serait qu’un livre d’homme. Vous imiteriez la Critique impie de ces derniers temps qui veut chasser Dieu de l’Histoire, vous supprimeriez dans la Bible l’inspiration divine, aussi visible que la main terrible sur le mur du festin de Balthazar, et vous ne verriez dans le livre sacré que la force de l’esprit humain élevé à sa plus haute puissance, que pour l’interpréter besoin serait, je ne dis pas d’un génie égal, mais de plusieurs génies ; car le génie de la Bible est multiple. Elle contient toute une population de génies divers, qui n’ont entre eux rien de commun que le souffle de Dieu, qui circule et résonne aussi bien dans les longues trompettes d’argent que dans les spirales d’airain des serpents ou sur la surface unie des cistres d’or !

Hors cette unité surnaturelle qu’atteste la diversité des instruments qui l’expriment, il n’y a rien de commun entre eux. Job n’est pas l’Ecclésiaste ; Isaïe n’est pas Jérémie ; Tobie n’est pas Ezéchiel. Mais, quoique je n’aie jamais cru aux traducteurs ou aux illustrateurs à la douzaine, quoique la puissance de s’incorporer à un génie, déjà très rare, n’implique nullement la puissance de s’incorporer avec tous ou avec plusieurs, et qu’interpréter à merveille les Contes drolatiques de Balzac, par exemple, ne soit pas une raison pour bien interpréter Shakespeare, cependant la difficulté de traduire les différents génies qui concourent à cette grande œuvre de la Bible, à cette Babel sans confusion de langues qui ne menace pas le ciel, mais qui le fait descendre sur la terre, cette difficulté tient encore plus à la grandeur des scènes et des personnages qu’on y trouve qu’à la diversité des génies qui les ont exprimés, et ici la question du surnaturalisme revient par un autre côté, car bien évidemment l’Histoire, la stature de l’Histoire et de l’homme, sont ici dépassées. Le geste humain est devenu plus qu’humain, et tout a pris des proportions telles qu’il y a moins loin des contes de Perrault à Shakespeare que de Shakespeare lui-même au plus petit des douze petits prophètes, et des plus épiques personnages de l’Histoire à ces géants des premiers âges du monde, auxquels, dans le nôtre, un peintre à leur taille et de leur taille doit toujours manquer !

Et si vous ajoutez à ces difficultés absolues et premières, à ces incompatibilités dirimantes, la situation que le temps nous a faite, à nous tous, fils de la Bible, élevés avec la Bible, pour qui la Bible a été la première impression de la vie, vous vous étonnerez qu’un homme ait eu la pensée de lutter contre une impossibilité de réussir aussi colossalement manifeste, et comme s’il ne l’avait pas aperçue. La première impression de la vie, la première image qui se soit incrustée dans nos yeux d’enfant, ces yeux qui grandissent tout ce qu’ils regardent, quand nos yeux d’homme le diminuent et finissent, de désabusement ou de mépris, par ne plus le voir ! le moyen pour un artiste, fût-il le plus grand et le plus sorcier des artistes, de lutter victorieusement contre cela, contre cette première impression de la vie qui nous est restée vivante, flambante, idéale, et qui fait pâlir toute impression présente devant cette force du souvenir qui, elle aussi, a pour loi de se multiplier par la distance !

En effet, qui de nous, quand il était enfant, n’a pas eu sa Bible illustrée, n’a pas penché son jeune front, curieux ou rêveur, sur quelques images, plus ou moins bien exécutées, qui nous faisaient entrer dans l’esprit le texte sacré par les yeux ?… Nous avons vieilli depuis ce temps-là. Nous avons fait l’éducation de nos yeux et de notre pensée. Nous avons vu, sous les plus grands pinceaux, bien des scènes de ces Bibles illustrées de notre enfance. Mais, je l’affirme en toute sécurité, pour les autres comme pour moi-même, les chefs-d’œuvre épars vus depuis n’ont pu effacer en nous l’impression de ces images peut-être grossières, et quand nous pensons à la grandeur des scènes bibliques, c’est à travers le tressaillement d’émotions que ces images nous ont données et que rien dans nos âmes n’est capable maintenant de recommencer ! Eh bien, c’est encore là, joint aux autres, un obstacle contre lequel Gustave Doré n’a pas craint d’aller se briser, et je crois qu’il s’y est brisé, malgré les éloges qu’on lui donne ! — Mais, brisé, je n’en aurai pas moins de l’admiration pour son naufrage, et je n’en rendrai pas moins justice à la beauté de ses débris.

III

Ces beautés — là où il y en a — sont très grandes ; mais sont-elles en proportion, pour le nombre, avec le nombre des sujets que l’illustrateur avait à traiter ?… Dans l’art de la peinture et du dessin, il faut déjà beaucoup de profondeur dans l’inspiration pour s’affranchir des tyrannies de la mémoire, mais que n’en faut-il pas quand on traite, les unes après les autres, deux cents scènes appartenant à l’histoire du peuple le plus un qui ait jamais existé sur la terre ? Ici la difficulté de ne pas se répéter soi-même devient énorme, et s’ajoute à toutes celles qui font de l’interprétation de la Bible intégrale un travail en disproportion avec la force de l’homme. Or, cette difficulté, Gustave Doré ne l’a pas toujours vaincue. Indépendamment des souvenirs involontaires de Martynn, de Schnorr, de notre grand Delacroix, et jusque d’Horace Vernet, qui nous affluent à l’esprit en regardant les dessins de Doré, Doré se fait souvent souvenir à lui-même.

Qu’il me permette de le lui dire : il y a des rabâchages de physionomies, d’attitudes et de sentiments, très explicables du reste avec la tâche qu’il s’est imposée de dramatiser pour les yeux l’histoire du peuple, de tous les peuples, le plus identique à lui-même. Et ceci devient évident quand Doré arrive au Nouveau Testament, bien moins varié que l’Ancien au point de vue dramatique, bien moins fécond en effets extérieurs. Jusqu’à la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ exclusivement, tout se passe, en réalité, dans cette partie du Livre Sacré, en prédications et en miracles, et, groupes individuels ou foules immenses, c’est toujours l’attention — l’attention, avec la gamme de toutes ses nuances, — qui fait le fond de ces tableaux, et un tel fond est vite épuisé. Dans l’Ancien Testament, au contraire, il y a, pour l’invention du dessinateur, beaucoup plus de ressources. Quoique ce soit toujours le même type juif, où le bouc domine, qui s’élève de l’attention jusqu’à l’épouvante, l’épouvante en elle-même est beaucoup plus variée que l’attention, et vous avez ici toutes les variétés de l’épouvante ; car le terrible, dans l’histoire juive, ne ressemble pas au terrible de l’histoire des autres peuples, qui n’ont jamais senti aussi directement, aussi intimement sur leurs têtes l’accablement de la main de Dieu. Enfin, il y a ici la question même du génie, c’est-à-dire de l’espèce d’imagination du dessinateur.

Cette imagination est, selon moi, dans Doré, beaucoup plus biblique que chrétienne. Son Nouveau Testament, où ce qu’il y a de plus beau a été inspiré par l’Apocalypse : la Vision de saint Jean, qui rappelle ce qu’il y a de plus grandiose, de plus pathétique et de plus fulgurant dans l’Ancien, son Nouveau Testament n’a guères de touchant que Jésus guérissant les malades, et encore la tête, l’incompréhensible tête de Notre-Seigneur Jésus-Christ pour tous les artistes, et sur laquelle les plus grands n’ont eu que des lueurs, Doré, qui la change chaque fois qu’il la recommence, la manque toujours. Il est prouvé maintenant, d’après de récentes découvertes, que Raphaël était théologien, ou que, du moins, il était conseillé par les plus forts théologiens de son temps. Je ne sais rien des croyances de Gustave Doré ni des conseils qu’il peut recevoir ou demander, mais je ne crois pas que le génie, sans une foi complète, puisse se tirer de l’interprétation de l’Évangile, tandis que pour l’Ancien Testament il ne s’agit pas d’être Juif pour en comprendre, au moins, la beauté tonitruante et l’effroyable sublime : il ne s’agit que d’avoir l’électrique organisation de l’artiste, et cette colonne vertébrale le long de laquelle court le frisson de l’imagination épouvantée, qui met debout tout ce que nous avons de génie et nous cabre sans nous renverser !

Or, telle est précisément l’espèce d’organisation de Doré. De tempérament, il est un merveilleux moderne, je dirais presque un tempérament romantique, si le mot n’avait bien vieilli pour exprimer une chose si jeune et si vivante que son talent. Le terrible ou la grandeur de la Bible il était homme à Les sentir, et il les a exprimés souvent comme il les a sentis, avec une grande puissance, relativement (bien entendu) aux conditions dans lesquelles j’ai dit que tout interprète de la Bible était naturellement placé. Dans une quantité considérable de scènes empruntées à un monde de grandeur surhumaine, il a montré l’originalité et la fougue dont il avait jusqu’ici fait preuve en ses meilleures compositions.

Les qualités de sa manière y brillent autant que jamais, et les défauts aussi, disent les connaisseurs, c’est-à-dire l’incorrection dans le dessin à force de vouloir sortir du convenu et conquérir l’effet à tout prix, le sacrifice de la personne ou du groupe à la masse ; car Doré est bien plus le dessinateur de la masse et le peintre des foules que le peintre de la personnalité. Seulement je n’ai pas à entrer dans une critique de détail, impossible d’ailleurs en un seul chapitre. Je n’ai voulu et je ne peux que déterminer le caractère général du travail qu’il a entrepris et mené à fin avec une rapidité napoléonienne. En un mot, je ne peux et je n’ai voulu que signaler l’impression qui se fixe dans l’esprit, comme une acquisition nouvelle, quand, le livre immense feuilleté et parcouru comme une longue galerie, on se replie sur soi et on se demande ce qui reste sur l’imagination frappée de tout ce qu’on vient de traverser et de contempler.

Eh bien, je me plais à le reconnaître, il y a là un nombre donné de choses ineffaçablement frappantes, qui s’imposent au souvenir quand la vision qu’on en a eue n’est plus !… Ainsi quelques-unes des parties du Samson, la Reconnaissance de Joseph par ses frères, le Jugement de Salomon, — où la vraie mère a une manière si passionnée de se jeter et de se traîner sur les genoux devant l’homme qui va fendre son enfant d’un seul coup de sabre, — mais dont le dessinateur se souviendra trop dans la Mort d’Athalie. Ainsi la Jézabel jetée aux chiens et culbutée par la fenêtre, la Chute d’Antiochus, les Machabées, etc., etc. ; et surtout, ce qui est plus que tout cela dans le propre génie de Doré, les grandes mêlées, les foules écrasées ou défaites : le Passage de la mer Rouge, par exemple ; l’armée des Amorrhêens détruite par une grêle de pierres, quoique (grand défaut !) les pierres qui tombent ne vous fassent pas peur et qu’en fermant les yeux l’imagination les voie terribles ; Jonathas devant l’armée de Nicanor, où la ligne des éléphants est d’une originalité si formidable ; les Plaies d’Egypte, entre autres la Plaie des ténèbres, où les bêtes rampantes qui se coulent, dans le noir de la nuit, le long des escaliers, où gisent tant d’êtres humains aveuglés de ténèbres et de désespoir, sont du Martynn heureusement retrouvé ; etc. Toutes ces illustrations, qui serviraient à la renommée de Gustave Doré si cette renommée n’était déjà faite, nous continuent le Doré que nous connaissons, mais ne nous le changent pas, ne nous le transfigurent point, et, puisque nous parlons de la Bible, qu’on nous permette cette image biblique : c’était ici une transfiguration qu’il fallait. La Bible, pour lui, — comme pour tout autre artiste qui aurait eu l’idée de son œuvre, — devait être un Thabor pour son talent, et elle ne l’a pas été. Elle ne l’a pas été, mais souvenons-nous qu’elle ne pouvait pas l’être, et j’en ai montré les raisons impersonnelles et absolues.

Les Espagnols disaient : « Ne touchez pas à la reine ! » Charles Ier et les Anglais : « Ne touchez pas à la hache ! » Il faut dire aussi : « Ne touchez pas à la Bible ! », qui est une reine et aussi une hache. Doré, qui en art a une bravoure de héros, n’a pas craint d’y toucher, et, selon moi, c’est une raison de plus pour qu’on n’y touche plus… C’était Turgot qui disait, je crois, à propos de la découverte de l’Amérique : « J’admire moins Colomb d’avoir découvert l’Amérique que d’être parti la chercher. » Doré aurait l’admiration de Turgot, — et, jusqu’à un certain point, il a la mienne. Mais s’il avait aussi, lui, découvert son Amérique, il n’aurait pas eu moins la gloire d’être allé la chercher pour l’avoir découverte, et il aurait eu une gloire de plus !

L’Amérique, il n’y en a une que pour Mame, dont le succès d’éditeur a été complet.