(1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Vigny. Œuvres complètes. — Les Poèmes. »
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(1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Vigny. Œuvres complètes. — Les Poèmes. »

M. de Vigny
Œuvres complètes. — Les Poèmes.

I

M. Alfred de Vigny vient de publier ses Œuvres complètes. Publier ses Œuvres, c’est résumer sa vie et tout à la fois l’épurer. Quel artiste, en effet, ayant le respect de son art et de lui-même, quand il s’agit de l’ensemble de ses travaux, ne pratique pas sur ce qu’il écrivit, à des époques distantes et dans des inspirations différentes, la retouche suprême qui affermit et qui achève, et après laquelle il n’y a plus pour l’homme que le désespoir de l’idéal ? D’autant plus épris de la perfection qu’il en est plus capable, M. Alfred de Vigny ne s’est pas pressé pour mettre une dernière main et laisser tomber un dernier coup d’œil sur l’œuvre entière de sa vie. Il a attendu et il a bien fait. La main a été plus sûre, l’œil plus lucide. Le temps n’a rien ôté à M. de Vigny, tout en lui apportant les choses nouvelles qui embaument en nous les choses mortes et qui nous consolent de leur perte. Il est de ces esprits qui ont le bénéfice d’avoir duré sans avoir le mal d’avoir vieilli.

Gœthe disait que le bonheur d’Achille, tombé si jeune sous la flèche de Pâris, était d’être toujours un immortel jeune homme, dans la pensée des générations. Mais il y a plus heureux qu’Achille, et ce sont ces esprits qui auront pu vivre longtemps sans paraître pour cela moins jeunes aux yeux de la Postérité. Virgile est de ces esprits parmi les anciens, et parmi nous, modernes, M. de Vigny. Virgile aurait pu mourir centenaire, il n’eût jamais été le vieux Virgile, comme on dit le vieux Homère. M. de Vigny, non plus, ne portera jamais sur le front de son génie cette couronne de rides qui, plus tard, ira si bien, par exemple, au front chenu et grandiose de M. Victor Hugo.

Et soyez sûr qu’il a conscience de ce privilège de jeunesse immortelle, qui ne révèle sa durée que par le temps qu’il faut aux choses humaines pour atteindre à leur perfection ; soyez-en sûr, car, aujourd’hui, dans le plein jour de ses Œuvres complètes, il a daté avec insouciance tous ses poèmes et s’est vanté très-haut de son droit d’aînesse dans la littérature du xixe  siècle. C’est l’aîné de nous tous, en effet, que M. Alfred de Vigny. Chronologiquement, il est le premier de ces Novateurs, ou plutôt de ces Rénovateurs littéraires, dont nous sommes plus ou moins les fils. Avant lui, on ne trouve dans la littérature du siècle que Chateaubriand, c’est-à-dire un grand poète en prose ; Chateaubriand, qui devait exposer plus tard, sur l’étang classique de Versailles, le berceau de son Moïse, qu’aucune fille de Pharaon n’a sauvé ! Mais en vers, on ne trouve personne. Millevoie mourait de pulmonie, Millevoie, cette faible transition du faux au vrai, qui devait redevenir le faux si vite ! M. Victor Hugo, qui allait être l’Enfant du génie, et M. de Lamartine, qui en était déjà le beau jeune homme, n’avaient pas encore fait entendre, le premier, ces cris sublimes qui ravissaient d’enthousiasme l’âme maternelle de Mme de Staël ; le second, ces soupirs du jeune homme plus puissants que les cris de l’enfant et qui enchantèrent toutes les femmes.

On était en 1815. C’était le commencement du commencement. Et déjà, déjà pourtant, ce Romantisme qui devait éclater quinze ans plus tard, en 1830, avait son Esaü, mais un Esaü qui ne ressemblait pas à celui de la Bible, un Esaü qui avait toutes les grâces de Jacob ! Les premiers poèmes de M. de Vigny sont de cette époque. Chose singulière et qu’on n’a peut-être pas assez aperçue ! Le Romantisme, l’échevelé Romantisme commence dans l’histoire littéraire par des accents d’une douceur, d’une retenue, d’une pureté infinies, en cela ressemblant à ces Grecs, ses ennemis, qui commençaient la bataille par un air de flûte. Rapport piquant dans son contraste ! La littérature du xviie  siècle, la littérature de l’unité et de l’ordre, et même de l’ordre un peu dur, a commencé par l’indépendant génie de Corneille, impérieux et altier dans son indépendance, et la littérature du xixe  siècle, la littérature de l’indépendance et de la variété et même du dérèglement dans sa variété, a commencé par le doux génie de Racine, si suave dans sa correction, et c’est M. Alfred de Vigny, le précurseur du Romantisme, qui a été ce Racine-là !

Et qu’on n’aille pas plus loin que ma pensée ! Quand je dis que M. de Vigny est le Racine du Romantisme, je n’entends nullement établir de comparaison et de hiérarchie entre la littérature du xviie  siècle, qui est une chose, et celle du xixe  siècle, qui en est une autre. Je ne rallume pas de feux éteints. Je ne provoque point aux batailles. Je veux rapprocher deux hommes placés dans des milieux différents sur lesquels ils ont influé, chacun à sa manière, et qui ont même participé à la création de ce milieu ; je veux simplement mettre en regard deux organisations analogues, supérieures toutes deux par une délicatesse exquise et une très grande force, — une force qui donne d’autant plus de plaisir qu’elle est cachée sous la grâce et sous l’harmonie.

Mais je ne veux pas traiter la question de savoir lequel est, absolument, le premier de ces deux hommes, occupé uniquement que je suis de faire saillir les ressemblances de leur génie, ce qui suffira, du reste, encore, pour la gloire de celui qui n’est pas le premier des deux.

II

Il ne s’agit donc ici aujourd’hui que de M. Alfred de Vigny, le poète. Il ne s’agit que de la partie de ses Œuvres complètes où il a été ce que Racine est seulement dans les siennes, car, le poète ôté dans Racine, tout s’en va ; il ne reste rien. On a de lui quelques pages de prose, je le sais ; et les admirateurs de son génie disent qu’il aurait pu devenir ce grand miroir clair qui foudroie, comme celui d’Archimède, et qu’on appelle un historien. Mais de fait, il n’y a qu’un poète dans Racine. Même quand il a cessé d’être le poète idéal, lyrique et tragique, il est encore poète dans la comédie et dans l’épigramme ; tandis que M. de Vigny est tout autre chose ; il ne s’épuise pas dans le poète. Il est à côté, sinon au-dessus. C’est un observateur, c’est un moraliste, c’est un inventeur à tout autre titre qu’au titre de poète, c’est un historien, c’est un romancier, c’est enfin un de ces esprits marqués du caractère essentiellement moderne, qui ont fait vibrer sous leur main un grand nombre de faits, de sentiments et d’idées, et chez qui l’imagination est devenue encyclopédique comme la mémoire.

Certes, toute cette partie des œuvres de l’homme qui a écrit Stello, Grandeur et Servitude militaires, Cinq-Mars, Chatterton, La Maréchale d’Ancre, et traduit Othello et Shylock avec une précision qui est une création dans la langue, toute cette partie si considérable mérite d’être prise à part et jugée, en soi, par la Critique, et voilà pourquoi nous l’y mettons, à part, pour, dans d’autres volumes2, l’y retrouver. Mais le poète devait passer d’abord, parce qu’en toute matière il est le premier par l’invention, et aussi parce qu’il est universel, car, au fond de toute invention, il faut qu’il y ait plus ou moins de poète. Où il n’est pas, l’expression manque, c’est-à-dire la flamme et la vie. L’invention décroît, puisqu’on la sent moins. Et où l’expression est, au contraire, l’invention, quelle qu’elle soit, fût-elle de l’ordre le plus froidement et le plus prosaïquement scientifique, a doublé.

Et d’ailleurs, quand le poète est dans l’homme, il envahit l’homme tout entier ; et toutes ses œuvres ont l’intimité et la couleur de sa poésie. Nous n’aurions qu’un chapitre à écrire sur les œuvres de M. de Vigny, et nous serions forcé de choisir un de ses ouvrages pour donner une idée des autres et de son génie, que ce sont ses Poèmes que nous choisirions. Il est si profondément poète dans ses Poèmes que partout ailleurs c’est l’homme de ses Poèmes, diminué, voilé, modifié par les exigences d’œuvres différentes, mais le même cependant, identique et ineffaçable. Lui, toujours ! L’impersonnalité n’existe pas pour les vrais poètes. Qu’est-ce que ce néant dont les êtres qui ne sont pas font à présent une qualité ? Walter Scott, pour prendre un grand nom, c’est toujours Harold ou Marmion, ou la Dame du lac, ou le Lay du dernier Ménestrel, et il l’est dans les romans les plus supérieurs à ses poèmes. Eh bien ! de même, M. de Vigny dans Stello et dans Grandeur et Servitude militaires, est toujours le poète d’Eloa, mais ici, notons une différence avec Walter Scott. Quoique Stello et Grandeur et Servitude militaires soient, dans leur ordre, des chefs-d’œuvre, la poésie d’Eloa est encore plus belle que ces deux livres ne sont beaux !

III

Eloa ! voilà la poésie de M. Alfred de Vigny, le fond incommutable de son génie, l’âme qui a rayonné, — pressentiment ou souvenir, — dans tout ce qu’il a écrit et tout ce qu’il écrira jamais, s’il écrit encore ! Quelle fatalité bénie ! Il y a de l’Eloa dans tout ce qu’a fait M. de Vigny, mais il y en a et il devait surtout y en avoir dans ses Poèmes, parce que dans ses Poèmes M. de Vigny n’est qu’un pur poète. N’être qu’un pur poète ! Réduction des molécules de l’homme, qui le fait passagèrement divin ! Le magnifique poème de Moïse, à coup sûr, après Eloa, le plus beau du recueil, et qui paraît plus mâle et plus majestueux peut-être à ceux qui oublient ce Satan d’Eloa dont Milton aurait été jaloux, — le poème de Moïse n’apparaît pour la grandeur du sentiment et de l’idée, l’ineffable pureté des images, la solennité de l’inspiration, la transparence d’une langue qui a la chasteté de l’opale, qu’un fragment détaché de cette Eloa qui n’est pas seulement l’œuvre de ce nom, mais chez M. de Vigny, l’angélique substance de la pensée.

Moïse cependant est d’une fière beauté. Ce n’est pas le Moïse vrai, historiquement peut-être, le Moïse hébreu et biblique, mais quel beau Moïse humain, profond à la manière moderne, car il n’y a que les modernes qui soient profonds ! Quelle caducité ennuyée de grand homme qui a tout pénétré ! Quelle prodigieuse fatigue de sa supériorité ! Quelle lassitude de vivre, âme dépareillée, dans l’éternel célibat du génie ! Quel poids au cœur ! Quelle sublimité accablante ! Quelle douleur que celle de cette Fonction, trop près de Dieu, où l’air n’est plus respirable pour une créature humaine, et quel amour de la mort, et quelle simplicité auguste dans la plainte !

Mon Dieu vous m’avez fait puissant et solitaire,
Laissez-moi m’endormir du sommeil de la terre.
…………………………………………………
Vos anges sont jaloux et m’admirent entre eux…
Et cependant, Seigneur, je ne suis pas heureux !
…………………………………………………
J’ai marché devant vous, triste et seul dans ma gloire,
Et j’ai dit dans mon cœur : Que vouloir à présent ?
Pour dormir sur un sein, mon front est trop pesant ;
Ma main laisse l’effroi sur la main qu’elle touche,
L’orage est dans ma voix, l’éclair est sur ma bouche :
Aussi, loin de m’aimer, voilà qu’ils tremblent tous,
Et quand j’ouvre les bras, ils tombent à genoux !
Ô Seigneur, j’ai vécu puissant et solitaire,
Laissez-moi m’endormir du sommeil de la terre !

Il faudrait citer tout le poème, mais je n’ai voulu que le rappeler, par ces vers inouïs, à ceux qui l’ont depuis trente ans dans la mémoire. Dans mon opinion, autant la pensée l’emporte sur le marbre, autant le Moïse de M. de Vigny l’emporte sur le Moïse de Michel-Ange, et ce n’est point parce que M. de Vigny est mon contemporain et mon compatriote que je ne le dirais pas ! Michel-Ange est assez puissant pour tenir sous son pied l’opinion publique comme son glorieux patron tient le diable sous sa sandale d’or, mais la vue du sublime affranchit l’esprit et lui donne le courage de rejeter l’oppression de la plus colossale célébrité et par d’autres grandeurs, la mieux justifiée…

Et cependant le poème de Moïse, qui me fait écrire de telles choses, en mon âme et conscience, n’est, à mes yeux, que le second en mérite des Poèmes de M. de Vigny. Que dirai-je donc du premier ? Que dirai-je d’Eloa ? Eloa, c’est l’Athalie de M. de Vigny, c’est l’Athalie de ce Racine du Romantisme qui, comme le Racine classique, — on vient de le voir à propos de Moïse, — est plus idéal, plus inventif, plus personnel, — toutes choses qui disent à quel point on est poète, — qu’historique et local, et fidèle à la tradition ! Eloa est la chute d’un ange. Qui ne le sait ? Qui ne connaît le sujet de ce poème unique, dans la littérature de ces temps, par sa céleste simplicité ?…

Eloa, née d’une larme de Jésus-Christ, qui pleura Lazare, est l’ange de la Pitié dans le ciel et elle a compassion du Démon, de ce grand malheureux qui souffre, et elle le préfère, dans son Enfer, par ce qu’il souffre, au Paradis où elle est heureuse et à la splendeur de son Dieu ! Donnée qui fait trembler de son audace le christianisme dans nos cœurs, mais exécutée avec cette tendresse et cette candeur qui le rassurent ! C’est l’interprétation de la générosité divine par la plus touchante des générosités humaines. C’est le sublime de la bonté conçue, presque égal à celui de la bonté de l’action… Seulement, comme un palais qui serait taillé dans une perle, il faut voir les détails de cette création inexprimable à tout autre qu’au poète qui a su en faire trois chants, qu’on n’oubliera plus tant qu’il y aura un cœur tendre et un esprit poétique dans l’univers, mais qui n’en sont pas moins trop purs et trop beaux pour cette grossièreté de lumière, de bruit et d’éclat qu’on appelle la Gloire ! Ah ! ces détails, il faut les chercher dans la coupe d’éther où ils sont. On n’en peut retirer aucun de ce poème. On ne prend pas de la lumière entre ses doigts. On ne puise pas dans le creux de sa main le feu des étoiles. La première rêverie d’Eloa, qui sent s’éveiller sa pitié dans le paradis, quand on lui parle de cet Ange absent, parce qu’il est tombé et qu’on lui apprend

           Qu’à présent il est sans diadème,
Qu’il gémit, qu’il est seul, que personne ne l’aime !

et sa descente du ciel vers les fascinantes vallées de misère qui l’attirent du fond de la béatitude, et ce Satan, que la fierté du génie de Milton n’a pas fait si terrible que la tendresse de M. de Vigny, car la séduction est plus redoutable pour les cœurs purs que la révolte, ce Satan qui a en lui la beauté attristée, la suavité du mal et de la nuit, l’attrait des coupables mystères :

Je suis celui qu’on aime et qu’on ne connaît pas !…
Et je donne des nuits qui consolent des jours !

Toutes ces choses, il faut les voir dans ce poème incroyable, que Raphaël essaierait peut-être de peindre, s’il revenait au monde, et où les traits pareils a ceux-ci tombent à travers des magnificences d’expressions radieuses, comme de blanches larmes divines :

Puisque vous êtes beau, vous êtes bon sans doute !
……………………………………………………..
Elle tombait déjà, car elle rougissait.

Et se dire que jamais, depuis cette incomparable poésie, écrite en 1823 (sept ans avant la Rénovation poétique de 1830), nous n’avons rien vu de cette nuance ni rien entendu de ce roucoulement !

IV

Certainement, après Moïse et surtout Eloa, M. Alfred de Vigny aurait pu se dispenser de publier ses autres œuvres poétiques. Il était classé ; mais ne croyez pas que l’inspiration de son génie l’ait abandonné, parce qu’elle ne pouvait pas le porter plus haut. Après Moïse, vous avez Le Déluge, dans lequel je retrouve la même grandeur prise aux sources bibliques, — cette grandeur de touche qui fait entrer une toute-puissante sérénité dans les horreurs de la plus immense catastrophe qu’ait vue la terre. Enfin, il y a un admirable artiste encore dans beaucoup de Poèmes antiques ou modernes du recueil publié aujourd’hui, par exemple, Dolorida, poème byronien, un bas-relief pour la netteté avec des personnages modernes pour la passion et pour le geste ; Suzanne au Bain et la Toilette d’une Dame romaine, intailles qu’on eût crues gravées par André Chénier ; Le Cor, la ballade de Roncevaux, où se trouvent de ces vers jaillis comme l’eau, d’une source, et quoi que deviennent les littératures décadentes qui se tordent dans leur convulsive agonie, éternellement limpides, jaillissants et frais :

Oh ! que le son du cor est triste au fond du bois !

Mais, il faut le dire, dans ces divers poèmes, M. de Vigny ne fut ni plus brillant ou plus profond d’inspiration, ni plus savant ou plus inattendu de forme que les illustres Renaissants de 1830. Quand à cette époque le grand mouvement romantique se produisit, M. de Vigny fut au premier rang du bataillon sacré, mais il ressembla à ces généraux de l’ancien régime qui servaient comme simples soldats dans l’armée de Condé avec leurs épaulettes de généraux. Et de fait, avant l’avènement des nouvelles idées et des formes nouvelles d’alors, il avait, lui — et depuis dix ans ! — toute la perfection et toute la rondeur d’un génie, qui se soutint dans l’outre-mer de son ciel, mais dont l’orbe pur s’échancra… Nulle part, en Europe, ni en Angleterre, où ils avaient Coleridge, ni en Allemagne, où ils avaient eu Klopstock, le peintre aussi de la Pitié chrétienne, il n’y avait un poète de ce rayon de lune sur le gazon bleuâtre, un poète de la tristesse et la chaste langueur du poète d’Eloa. M. de Vigny avait résolu le problème éternel manqué par tous les poètes, d’être pur et de ne pas être froid. On avait chaud sous sa toison d’hermine. Les larmes aussi sont blanches et elles brûlent, et quand elles coulent sur des joues fraîches, elles s’irisent de leur fraîcheur. Voilà la poésie de M. de Vigny. À elle seule elle fut tout le printemps du Romantisme, la tombée de fleurs d’amandier qu’il emporta ! Les questions débattues arrachèrent la Muse à son empyrée. M. de Vigny devint prosateur, presque polémiste. Jean Racine traduisit Shakespeare. Il eut une autre gloire… mais il y a plus beau peut-être que notre puissance littéraire, c’est la pureté immaculée de notre première originalité.