Claudel, Paul (1868-1955)
[Bibliographie]
Tête▶ d’or (1890). — La Ville (1898). — Connaissance de l’Est (1900).
OPINIONS.
Emmanuel Signoret
Paul Claudel a écrit ◀Tête▶ d’or et a chanté d’héroïques jardins sous la nuit tombante :
— À l’heure où les faneurs relèvent leurs râteaux.
C’est de plus un esprit hors ligne.
Paul-Armand Hirsch
Un jeune qui ne s’est nullement soucié de prodiguer sa signature même en les recueils d’élite. — Cette haute indifférence pour les petits combats s’explique par deux drames, encore sont-ils sans nom d’auteur : ◀Tête▶ d’or et La Ville. Le bagage littéraire (comme on dit) de Paul Claudel se borne à ces deux chefs-d’œuvre. L’écriture en est d’une originalité exquise, ne se rattachant à aucune vieille ou récente « école », la phrase est quelquefois hachée, pittoresque, imprévue, les assonances bien en relief, le rythme déconcertant ; souvent, la noble envolée lyrique s’impose en sa débordante poésie.
Remy de Gourmont
Relu, ◀Tête▶ d’or m’a enivré d’une violente sensation d’art et de poésie ; mais, je l’avoue, c’est de l’eau-de-vie un peu forte pour les temps d’aujourd’hui ; les fragiles petites artères battent le long des yeux, les paupières se ferment ; trop grandiose, le spectacle de la vie se trouble et meurt au seuil des cerveaux las de ne jamais songer. ◀Tête▶ d’or dramatise des pensées ; cela impose aux cerveaux un travail inexorable à l’heure même où les hommes ne veulent plus que cueillir, comme des petites filles, des pâquerettes dans une prairie unie ; mais il faut être impitoyable à la puérilité : c’est pourquoi nous exigeons de l’auteur de ◀Tête d’or et de La Ville, l’œuvre inconnue de sept années de silence.