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1 (1902) Les poètes et leur poète. L’Ermitage pp. 81-146
[Questionnaire] Nous avons adressé à deux cents poètes la lettre suivante : Mon cher Confrère, Dans le
oésie” du siècle dernier ? Je voudrais que l’on demandât à deux cents poètes d’aujourd’hui : Quel est votre poète ? On verrait
que l’on demandât à deux cents poètes d’aujourd’hui : Quel est votre poète  ? On verrait. Toute la poésie : non, pas plus que
i vous vouliez bien répondre à la question suivante : Quel est votre Poète  ? « Il s’agit, bien entendu, du xixe  siècle ; e
le emploi avec de précédentes consultations (élection d’un prince des poètes , etc.), nous demandons que l’on n’indique ici auc
prince des poètes, etc.), nous demandons que l’on n’indique ici aucun poète vivant. ……………………………………………………………………… …………………………………
les cent vingt-cinq réponses que voici : Michel Abadie. — Mon poète  ? — Le plus grand de tous, l’Ouvrier Nonpareil à
d’ignorance. Henri Aimé. — Je n’ai pas la vanité d’avoir mon Poète  ; j’en aime plusieurs parce que j’ai parfois l’he
plaisante, lourdement étalés un peu partout ! Le roi, à mon avis, des poètes du xixe  siècle ? La passion de Musset, l’isoleme
e son temps. Baudelairea me semble monocorde. Verlaine est demeuré un poète mineur. Alors qui ? Mon Dieu oui ! il ne reste pl
rilleux à notre mobilité d’esprit d’affirmer une prédilection pour un poète plutôt qu’un autre. Mais il ne faut pas vingt-cin
illustrée en soixante-douze tomes. Voilà pourquoi Baudelaire est mon poète . René d’Avril. — Sans doute a-t-on voulu d
te. René d’Avril. — Sans doute a-t-on voulu dire : Quel est le poète que vous aimez ? S’il s’agissait d’admiration plu
aient à l’esprit : Hugo, Leconte de Lisle, Théophile Gautier. « Votre poète  », marque ici une possession du cœur, presque une
ugo est, à mon avis, le plus grand, le meilleur, le plus lumineux des poètes français. Géant de la pensée, son œuvre — monumen
n élan vers toujours plus de lumière et plus de liberté. C’est que le poète avait entrevu les horizons où, vibrante de foi, d
, les pages connues et préférées. Je ne citerai pas, à mon regret, le poète vivant dont je lis toujours en entier les deux vo
nt le premier rang : pas de prince ! Mais il est, parmi les morts, un poète dont l’œuvre est à la fois suave, héroïque, ingén
suis certain d’être par sa lecture, radicalement guéri ou consolé. Ce poète , c’est Verlaine. Que si j’ouvre Hugo que j’aime c
es suppléments, il en fut l’indispensable complément, à mon avis. Mon poète est donc Verlaine. Émile Blémont. — La que
donc Verlaine. Émile Blémont. — La question : « Quel est votre poète  ? » que vous voulez bien m’adresser, présume un é
d’esprit qui n’est pas le mien. Je ne suis pas plus l’homme d’un seul poète que d’une seule espèce de fleurs ou de fruits. To
n seul poète que d’une seule espèce de fleurs ou de fruits. Tout vrai poète est « mon poète », oui, même le plus humble, à la
d’une seule espèce de fleurs ou de fruits. Tout vrai poète est « mon poète  », oui, même le plus humble, à la page ou à la li
uve autant de saveur, à l’occasion, dans « le vers su par hasard d’un poète ignoré » que dans les plus illustres rimes. Je se
que. Cela dit, je puis ajouter que Victor Hugo me semble le souverain poète du dix-neuvième siècle. Avec une merveilleuse pui
ernel. Vigny l’a parfois devancé, parfois égalé ! Et combien d’autres poètes contemporains me sont essentiellement chers, depu
e rigueur. Par suite, il convient de ne pas être le fervent d’un seul poète , mais de plusieurs. Tout véritable poète a le don
as être le fervent d’un seul poète, mais de plusieurs. Tout véritable poète a le don d’émouvoir le lecteur et, s’il émeut, il
capable d’indiquer ici des préférences et des antipathies. Les vrais poètes , je confesse les avoir aimés chaque et tous, selo
st fort aimable et fort indiscrète. Vous me demandez : « quel est mon poète  ? » Mais, c’est tous les poètes. Chaque poète, to
ète. Vous me demandez : « quel est mon poète ? » Mais, c’est tous les poètes . Chaque poète, tour à tour, devient pour moi le p
mandez : « quel est mon poète ? » Mais, c’est tous les poètes. Chaque poète , tour à tour, devient pour moi le poète par excel
c’est tous les poètes. Chaque poète, tour à tour, devient pour moi le poète par excellence, dans les moments où il me met en
me paraît et m’apparaît absolue… Et je suis obligé de dire que chaque poète devient tour à tour le poète. Chaque femme, au mo
ue… Et je suis obligé de dire que chaque poète devient tour à tour le poète . Chaque femme, au moment où on l’aime, peut faire
mour, car alors on oublie le reste de la vie : c’est ainsi que chaque poète détache celui qu’il aime du reste des choses ; il
ui qu’il aime du reste des choses ; il dissipe le souvenir des autres poètes  ; chaque poète fait croire qu’il est à lui seul t
reste des choses ; il dissipe le souvenir des autres poètes ; chaque poète fait croire qu’il est à lui seul toute la poésie…
ète fait croire qu’il est à lui seul toute la poésie… Mais les autres poètes en font autant, tour à tour, à mesure qu’ils se f
te lucidité après le délire bienheureux… Théodore Botrel. — Le poète , le plus vraiment poète du xixe  siècle, c’est La
ire bienheureux… Théodore Botrel. — Le poète, le plus vraiment poète du xixe  siècle, c’est Lamartine ! Pierre de
pas errer en spécifiant les qualités maîtresses que je demande à mes poètes favoris : la clarté dans la grâce, et dans la gra
r, Leconte de Lisle et le très pur Saint-Cyr de Raissac ? Entre trois poètes si excellents, s’il faut en laisser, je reste ave
ression tout autant d’une intelligence que d’une sensibilité, si tout poète , pour être grand, nous semble devoir se doubler d
listes. Raymond Bouyer. — La majorité nommera Victor Hugo « le poète souverain » du siècle xixe  : mais puisque vous m
verain » du siècle xixe  : mais puisque vous me demandez quel est mon poète … À tel rhétoricien qui fait l’école buissonnière
Delacroix, la suprématie de Richard Wagner : ce critique-là sera mon poète  ; et sans remords, je tiens à voter pour Baudelai
nts d’épaules, me font considérer Charles Baudelaire comme le type du poète mort que je dois le plus vénérer. Je vote pour Ba
er. Je vote pour Baudelaire. Albert G. Brandenburg. — Tous les poètes sont tour à tour mon poète. Mais puisqu’il s’agit
Albert G. Brandenburg. — Tous les poètes sont tour à tour mon poète . Mais puisqu’il s’agit de donner ici un suffrage 
va ma dévotion, et toute entière. Thomas Braun. — Hugo est le poète de tous ; mais, des morts, Verlaine est mon poète
n. — Hugo est le poète de tous ; mais, des morts, Verlaine est mon poète . Paul Briquel. — Toute la poésie et toute
ute la poésie et toute la pensée du xixe  siècle ? Non pas ; Hugo fut poète bien plus que penseur. Si dans l’admirable sympho
tout réformer et de tout braver, c’est pourquoi il est et demeure mon poète préféré. Il ne chante le plus souvent que les ang
auteur de Lucie, du Souvenir, des Nuits… Fernand Caussy. — Les poètes du xixe  siècle sont trop particuliers pour qu’on
e cette question ne peut être résolue que d’une manière générale. Les poètes que vous citez et qui ont écrit Éloa, Les Confide
onomies poétiques ont chacune leur génie personnel, je trouve que mon poète est formé de l’agglomération de ces six génies. M
uve que mon poète est formé de l’agglomération de ces six génies. Mon poète n’est pas plus Alfred de Vigny qu’il n’est Paul V
ou Victor Hugo, etc. Non ! Il est défini par Eux. Supprimez un de ces poètes (je me répète à dessein), mon poète général : Eux
ini par Eux. Supprimez un de ces poètes (je me répète à dessein), mon poète général : Eux, est incomplet. René-Mary Clerf
l possible de vouer au fond de son cœur un culte exclusif à un unique poète  ? Il me semble plutôt que l’on soit porté vers l’
s choisies et d’extraits de son théâtre. Albert Cloüart. — Mon poète  ! Certes j’admire Hugo pour ses imageries somptue
nt, Laforgue, ce tendre et ce narquois… et surtout Verlaine, surtout. Poète sincère et spontané, inventeur d’une forme exquis
trouve lié — par quel don bienheureux ! — l’artiste le plus délicat. Poète de sentiment et d’intimité profonde, sa brûlante
pour, seulement, jouir de la Beauté. Certes, dans son œuvre, tous les poètes du siècle dernier se retrouvent un peu : ce peu n
élicieux artiste qui cisela Hérodiade, mais Mallarmé, Verlaine sont «  poètes d’aujourd’hui ». Il m’est malaisé de choisir entr
lui-ci. Francis de Croisset. — Vous me demandez « quel est mon poète  ? » Poète moi-même, j’aime l’un ou l’autre des gr
Francis de Croisset. — Vous me demandez « quel est mon poète ? » Poète moi-même, j’aime l’un ou l’autre des grands poète
l est mon poète ? » Poète moi-même, j’aime l’un ou l’autre des grands poètes selon la pensée ou l’heure. Faut-il définir par l
lus durable à nos petits-neveux. Julia A. Daudet. — À tous les poètes qui ont fait la gloire de la France dans le siècl
eaux vers. Léopold Dauphin. — Hugo, que le docteur Will, vieux poète allemand, saluait de ces mots, devenus historique
oriques : « phus sêtes hune grand’boîte », eut été un bien plus grand poète encore — c’était du moins ce que prétendait mon a
cette constatation amène une réponse à votre question : Quel est mon poète  ? Franc-Nohain. Les motifs de mon choix ?… Oh, b
s. Je choisis Franc-Nohain parce qu’il est à la fois et le plus grand poète du xixe  siècle et… mon gendre (Ai-je l’esprit de
as ; il reste évident que, si vous demandez à celui-ci : Quel est son poète , il ne me rendra pas ma politesse et vous répondr
it interroger les mânes de Vacquerie ! Floris Delattre. — Mon poète  ! Ce sera l’âme fraternelle qui ressemble à la mi
s nuances vagues, la sourdine, le silence surtout et la solitude… Mon poète , celui où je retrouve le plus de moi-même, c’est
jeune fille, un peu passif, qui sent d’abord plus qu’il ne pense, le poète des après-midi d’ennui et des féminines tendresse
sse Blanche me révéla à moi-même ; j’appris par cœur La Vocation… Mon poète , mon « grand frère aîné en Notre-Dame la Poésie »
ousquet. — Plus que Baudelaire et Mallarmé, j’aime, entre tous les poètes du siècle, Vigny. L’homme et son œuvre m’ont pass
aysages, les sursauts de passion, nous choisissons tour à tour divers poètes dont le chant exalte notre joie ou se mêle instin
nquête. Il s’agit de dire quel est, parmi ceux du siècle dernier, mon poète  ? Cela dépend des jours et des saisons, et aussi
vie et les noirs nuages du destin, j’aime Vigny religieusement. « Mon poète  » serait une synthèse de ces trois. Léon Deub
Léon Deubel, co-directeur de la «  Revue Verlainienne  ». Mon poète  ? LUI Georges Docquois. Vous demandez à c
Georges Docquois. Vous demandez à chacun De nous quel est son poète  ! Quoi ? Dois-je n’en aimer qu’un ! Prétention ca
obablement après d’autres, que Victor Hugo me semble notre plus grand poète parce qu’il a tiré le meilleur parti des ressourc
. Et je suis plus sûr, quand Victor Hugo me frappe, d’être ému par un poète , par des ressources de poète, que par des ressour
Victor Hugo me frappe, d’être ému par un poète, par des ressources de poète , que par des ressources d’écrivain. C’est un poin
entiel. Louis Fabulet. — Vous croyez donc que j’ai lu tous les poètes du xixe  siècle ? Pas plus que tous ceux des autr
n moi, elle chante. Je laisse aux érudits le soin d’avoir lu tous les Poètes , et de juger, si un érudit, qui ne saurait être u
lu tous les Poètes, et de juger, si un érudit, qui ne saurait être un poète , a droit de décider en cette affaire. Je crains b
affirmant que Victor Hugo ne synthétisait pas toute la poésie. Chaque poète voit avec un état d’âme qui lui est particulier,
ation de M. Saint-Georges Lepelletier je ne crois pas encore que « le poète est une pompeuse trompette ! » Donc Hugo est un,
ette ! » Donc Hugo est un, comme Vigny est un et comme Lamartine. Mon poète  ? Mais tous, chacun pour son charme ou pour la jo
e retrouvée à leur lecture, et mes sympathies sont tout aussi bien au poète inconnu — ou méconnu — qui chanta dans la solitud
ntisme, mais il est certain que si jamais nom d’homme fut synonyme de Poète , c’est celui-ci : Victor Hugo. On peut lui préfér
aurez peut-être alors réuni les syllabes définitives du nom de « mon Poète  ». Paul Fort. — Hugo. André Foulon de
cette impression, presque physique, c’est peut-être lui qui est « mon poète  » au sens où l’entend sans doute votre question,
ais cette rencontre, n’est-ce pas ? ne sera jamais pour déplaire à un poète français. Ernest Gaubert. — Sans retranche
vrai dire, il est difficile, je crois, d’obtenir d’une génération de poètes qui aima surtout la poésie, qu’elle fasse un choi
inégales ceux qui vécurent dans son temps. Henri Ghéon. — Mon poète  ? Mais, presque tous, et de Laforgue à Lamartine,
t. J’eusse plutôt aimé la question à rebours : « Quel n’est pas votre poète  ? » Rien d’instructif comme une négation. Mais av
bien en peine de vous le dire. Et puis à quoi cela servirait-il ? Les poètes , c’est comme les robes pour les femmes : il faut
qui complètent le bonheur des convives. A.-M. Gossez. — Votre poète  ? — Et frêles, des cahiers roses, ou mauves, ou b
eut-être encore plus d’admiration pour lui que pour les autres grands poètes du siècle. Il les contient, et il est Hugo. Toute
ien le Lac, etc. Et puis la question est un peu étroite. Quel est mon poète  ? Tous les grands à tour de rôle, quand je les li
peut en effet recevoir qu’une seule réponse : non. Les autres grands poètes que cite M. de Gourmont (je regrette qu’il ait om
xpression qui font de Victor Hugo non pas le seul, mais le plus grand Poète lyrique du dernier siècle et peut-être de tous le
de tous les temps. A. Ferdinand Hérold. — Vous me demandez mon poète  ? Je vous réponds sans hésiter : Victor Hugo.
t injuste de proposer un nom, à l’exclusion du sien, pour désigner le poète prépondérant de l’époque. Par l’universalité du l
érénité douloureuse de la Pensée. Victor Hugo a été, certes, un grand poète , mais il me semble que Vigny est, par excellence,
, un grand poète, mais il me semble que Vigny est, par excellence, le Poète . Francis Jammes. — Le poète qui m’émeut le
que Vigny est, par excellence, le Poète. Francis Jammes. — Le poète qui m’émeut le plus, c’est Guy de Maupassant dans
on romaine, du nom vénérable de Père ! Quant à vous dire quel est mon poète , c’est autre chose. Vous consultez un peintre qui
Leconte de Lisle. Victor Kinon. — À vrai dire, je n’ai pas de poète , aucun n’ayant écrit selon mon cœur. Mais j’admir
’ayant écrit selon mon cœur. Mais j’admire les vers de tous les vrais poètes , particulièrement ceux d’Hugo, de Musset et de Ve
i arrive de balbutier des choses divines. C’est pourquoi, moins grand poète , pauvre Lelian est un plus grand révélateur de po
é des cuistres universitaires et des pseudo-socialos le cher et grand poète Verlaine, pour qu’il me soit permis de désigner i
t et fier Alfred de Vigny. Anatole Le Braz. — « Quel est votre Poète  ? » me demandez-vous. Laissez-moi vous dire que j
t livrer le secret de nos propres goûts poétiques en marquant à quels poètes nous devons nos émotions les plus profondes, — j’
que son âme » mais qui l’eut si riche et si humaine ; Vigny, le seul poète peut-être qui ait pu donner aux songes de l’homme
timent. André Lebey. — Il y a une sensible différence entre le poète toujours relu et celui qu’on juge le plus grand.
ançaises. — Hugo — le père Hugo — est un arbre immense, et les autres poètes sont autour de lui comme des fleurs. On peut préf
t. Georges Le Cardonnel. — Si vous me demandiez quels sont mes poètes , je serais moins embarrassé. Je vous répondrais :
re selon l’heure. Ils sont dans le xixe  siècle, parmi les morts, nos poètes , ceux qui me font comprendre et aimer le plus pos
enant nous voulions assigner la première place au plus artiste de nos poètes , je crois bien que c’est à Leconte de Lisle qu’il
e noble Vigny rajeunit tous les jours. Et puis, il y a ces prosateurs poètes  : Chateaubriand, Flaubert, Villiers. Au-delà de n
umaine, illumina tous ceux qui le suivirent. S’il y a un « plus grand poète  » l’homme qui écrivit les deux Faust, n’est-il pa
grand du xixe  siècle ? Louis Le Cardonnel. — Si le plus grand poète d’un siècle est son plus grand écrivain en vers,
ent du dernier siècle, cette poésie essentielle, dont tous les autres poètes que nous aimons ne semblent avoir reflété, à dive
rés, que des lueurs. Sébastien-Charles Lecomte. — Quel est mon poète  ? Hugo, précisément, parce qu’il contient tous se
de M. Catulle Mendès qui, fidèle à sa vieille politique, acclame les poètes morts pour mieux étouffer les vivants. Nous nous
ndre le jeune et millionnaire, M. Edmond Rostand, seul entre tous les poètes modernes, M. Catulle Mendès a proclamé M. Rostand
re tous les poètes modernes, M. Catulle Mendès a proclamé M. Rostand, poète , lui le dénigreur acharné du métier de Sardou !!!
Sardou !!! Ceci dit, puisqu’il faut donner ici ses préférences, mon poète est Baudelaire, mais il m’est bien pénible de pré
elley ! Maurice Maeterlinck. — Je craindrais l’homme d/un seul poète , autant que l’homme d’un seul livre. J’en compte
o ! Lucie Delarue-Mardrus. — Risquer un choix entre les grands poètes serait commettre une réelle impertinence. Cela re
iration. Paul et Victor Margueritte. — Tous ceux qui parmi les poètes du siècle dernier le furent vraiment, nous sont c
une murmurante forêt. F. T. Marinetti. — J’aime entre tous, le poète Stéphane Mallarmé parce que, méprisant tout ce
verbales. Georges Marlow (Georges Armel). — Vouer à un unique poète , fût-il Victor Hugo, nos multiples et diverses as
. Si à telles heures, l’esprit s’émerveille de la grande éloquence du poète de « la Fin de Satan », à telles autres heures, i
ais, puisque la question n’est pas posée. Louis Mercier. — Mon poète … ? Ce sont mes poètes, que je puis vous désigner 
ion n’est pas posée. Louis Mercier. — Mon poète… ? Ce sont mes poètes , que je puis vous désigner : Victor Hugo, Lamarti
, Baudelaire, Leconte de Lisle, Verlaine, Heine, Shelley, et le grand poète en prose, Villiers de l’Isle-Adam, je les aime to
ie que l’océan n’est tout l’Univers. J. F. Louis Merlet. — Mon poète est Paul Verlaine. D’aucuns diront que je n’avais
, mais il me paraît nécessaire de noter ici pourquoi Verlaine est mon poète . Il est pour moi une excuse à des faiblesses, je
utes, au-dessus d’une religiosité assez floue et peut-être facile, le poète a été sincère. Je pense que nul écrivain n’est to
pensée, une heure vécue, silencieusement… Jules Mouquet. — Mon poète  ? — Albert Samain. Il remplit bien les deux condi
ser ou aimer en-général, et, en particulier, de connaître quel est le poète de M. X… ou de M. Z. Henry Muchart. À VICT
On ne peut nier toutefois qu’il ne se soit placé au-dessus des autres poètes de son siècle et qu’il ne les domine simplement,
res pics. Mais chaque heure a son état d’âme, chaque état d’âme a son poète . Si celui qui répond le plus souvent au plus gran
s et calomniateurs dont on s’est plu ces derniers temps à outrager ce poète . Louis Payen. — Non, certes, Victor Hugo n
t des poèmes d’Ossian seront toujours mon plus sûr refuge. La mère du poète , dans le style des romans à la mode et des élégie
que je sache de l’aube romantique. Edmond Pilon. — Choisir un poète entre tous les autres serait se refuser à soi-mêm
te source prodigieuse jaillie sous la forêt. Et, de toutes parts, des poètes sont venus qui ont puisé à cette source, selon le
de plus tumultueuse et de plus brillante. Georges Pioch. — Mon poète serait celui que rêva sans doute Hugo en écrivant
poète serait celui que rêva sans doute Hugo en écrivant ce vers : Un poète est un monde enfermé dans un homme. Il serait la
es dieux — je ne vois guère qui je pourrais appeler exclusivement mon poète en ce temps saturé de journalisme. Tout grand poè
exclusivement mon poète en ce temps saturé de journalisme. Tout grand poète est mon poète. L’ouvrier inconnu d’un seul beau p
mon poète en ce temps saturé de journalisme. Tout grand poète est mon poète . L’ouvrier inconnu d’un seul beau poème est parfo
n poète. L’ouvrier inconnu d’un seul beau poème est parfois aussi mon poète . Je chéris en des talents aux affirmations très e
es plus grands génies. Et je suis aussi, avec confusion et piété, mon poète . J’aime Vigny et j’adore Wagner ; Tolstoï — sa ré
cheusement Gaudissart ou Edmond Lepelletier. Verlaine est souvent mon poète , et Lamartine l’est parfois, quand il se relève d
, quand il se relève de la chute d’un ange. Mais Hugo est surtout mon poète . Dans ce monde qu’il rêva un peu vaniteusement de
ète. Dans ce monde qu’il rêva un peu vaniteusement de condenser en un poète , il a valeur d’un mont lucide et couronné d’orage
re question : Victor Hugo et vous remercier, comme lecteur et comme poète , d’avoir préalablement épargné tout suffrage aux
Henri Potez. — Je crois bien que Victor Hugo est, en France, le poète souverain du xixe  siècle, et cela au moins autan
is cette question est bien oiseuse. Vous avez entre les mains un beau poète . Il vous ouvre une large fenêtre sur la splendeur
sante influence exercée par les grands romantiques, je dirai, que mon poète préféré, au xixe  siècle, est Leconte de Lisle. I
ostats. À ceux qui s’étonneraient, je répondrai : « Considérez que ce poète , peu lu et mal connu, jugé d’après ses théories é
ssait d’élire un homme-orchestre. Mais tel n’est pas votre but. « Mon poète  », j’ai une grande difficulté à vous le nommer. C
Musset, Baudelaire, et d’autres ; mais ni l’un ni l’autre n’est « mon poète  ». J’approuve qu’on ait mis leur statue sur des p
oë Rambosson. — Il est difficile de répondre à votre question. Mon poète  ? Je n’en ai pas au sens où vous l’entendez. Mon
question. Mon poète ? Je n’en ai pas au sens où vous l’entendez. Mon poète , c’est un être imaginaire et colossal, puissant e
de Victor Hugo, il y a des vers supérieurs aux plus beaux des autres poètes . Et j’ose penser que, si toutes les œuvres des au
s autres poètes. Et j’ose penser que, si toutes les œuvres des autres poètes étaient détruites, la France aurait encore, en co
te quelle nation. Ernest Raynaud. — Votre question limitée aux poètes morts (et français, n’est-ce pas !) du xixe  sièc
latin commence à se délivrer avec peine, je salue la noble figure du poète Écouchard Lebrun qui fut le maître et l’inspirate
, laissez-moi goûter la douceur de celui-ci : c’est que le plus grand poète du xixe  siècle soit encore inconnu comme il advi
le soit encore inconnu comme il advint d’André Chénier, le plus grand poète du xviiie  siècle, qui ne fut, qu’au cours du siè
uivant, révélé à l’admiration des hommes. Adolphe Retté. — Mon poète , c’est Victor Hugo. Non pas que je l’admire exclu
Hugo. Non pas que je l’admire exclusivement, mais parce qu’il est le poète du xixe  siècle qui a su émouvoir le plus d’homme
tor Hugo. Baudelaire est l’anneau qui relie et continue la chaîne des Poètes Français qui part d’Eustache Deschamps pour about
Villon, Ronsard, La Fontaine et Musset. Victor Hugo, plus orateur que poète , à mon humble avis, semble trouver sa verve dans
. Lionel des Rieux. — Vous avez défendu qu’on votât pour aucun poète vivant. Vous avez eu grand tort : j’eusse voté po
uisque (par un contretemps qu’on ne peut trop déplorer) ce malheureux poète n’a été tué par l’impératrice de Russie qu’en sep
vois (presque tout le reste n’est pas littérature) que quatre ou cinq poètes romantiques. Lequel est le plus grand ? Cela dépe
mes de cette école est la Maison du Berger. Léon Riotor. — Mon poète n’est peut-être pas toute la poésie et la pensée
il l’a dit lui-même, « l’écho sonore ». Il fut, en cela seulement, le poète universel, ramassant en son œuvre innombrable l’i
ien plus que sa pensée et que son cœur. Vous me demandez quel est mon poète . Comment vous répondre ? On n’a pas un poète ; on
me demandez quel est mon poète. Comment vous répondre ? On n’a pas un poète  ; on a tous les poètes, tour à tour, selon les an
on poète. Comment vous répondre ? On n’a pas un poète ; on a tous les poètes , tour à tour, selon les années, selon les soirs.
tour, selon les années, selon les soirs. Pourtant si l’on cherche le poète vraiment nouveau, l’homme de pensée du xixe  sièc
Henri Rouger. — Victor Hugo. Maurice Rollinat. — Les grands poètes n’appartiennent pas à telle ou telle nation, mais
sentiments, n’eut pas (quel siècle l’eut positivement d’ailleurs) ce poète essentiellement et totalement interprète de son i
ète de son immense et diverse vitalité. Toutes les œuvres de tous les poètes , de Lamartine à Rimbaud, de de Vigny à Mallarmé,
de Lamartine à Rimbaud, de de Vigny à Mallarmé, soit — une œuvre ; un poète  — non. En vérité la tâche était trop lourde pour
le d’Hugo. Tout ceci m’inquiète peu, au reste, dans la sélection d’un poète . J’ignore si Mallarmé a ou n’a pas imprimé dans s
re de France, me demander de vous désigner pour le xixe  siècle « mon poète  ». Vous spécifiez d’ailleurs qu’aucun poète vivan
our le xixe  siècle « mon poète ». Vous spécifiez d’ailleurs qu’aucun poète vivant ne doit être désigné. Je ne croirais pas p
et intransigeance, je ne doute pas qu’une belle unanimité décerne au poète des Châtiments, de la Légende des Siècles, des Co
oit jamais enrichi notre art français. Frédéric Saisset. — Mon poète préféré est Charles Baudelaire. E. Sansot-Orl
 c’est dire que je ne n’avais pas d’avance trouvé — parmi les défunts poètes du siècle écoulé, celui qui put vraiment réunir l
trépas, rayé du nombre des vivants, l’un de mes plus chers parmi les poètes qu’afflige encore le mal de vivre. Ne pouvant, d’
oire : « Victor Hugo est un grand artiste ; pour moi je ne suis qu’un poète . » C’est très juste. Lamartine est le poète. C’es
pour moi je ne suis qu’un poète. » C’est très juste. Lamartine est le poète . C’est mon poète. Ensuite, s’il faut faire un cho
is qu’un poète. » C’est très juste. Lamartine est le poète. C’est mon poète . Ensuite, s’il faut faire un choix entre plusieur
bilité de Moréas, dans le petit Panthéon que je m’étais construit nul poète n’a pris la place ou trônèrent successivement Hug
s jamais posée jusqu’à présent. Quand je lis la Maison du Berger, mon poète est Vigny, quand je lis Dies iræ, c’est Leconte d
. Et Hugo, et Lamartine, et Musset, et Verlaine lui-même, et d’autres poètes moins illustres ont tour à tour été mon poète, sa
lui-même, et d’autres poètes moins illustres ont tour à tour été mon poète , sans qu’aucun d’eux ait réussi à le rester, pas
vie. Mais peut-être me suffirait-il de lire quelques pages d’un autre poète , Leconte de Lisle par exemple, pour changer d’avi
de Lisle par exemple, pour changer d’avis. Paul Souchon. — Mon poète et, à mon sens, le seul vrai poète du xixe  siècl
d’avis. Paul Souchon. — Mon poète et, à mon sens, le seul vrai poète du xixe  siècle, c’est Lamartine. Hugo écrit, mai
es qui nous la posent ne se doutent point qu’on ne peut être vraiment poète si l’on est en état d’y répondre. L’idée qui gran
comme de la science nous rend presque déshonnête — vis-à-vis non des poètes , mais de la poésie — la pensée d’un choix. Il n’a
cience ou de l’art — de son art ou de sa science. Malheureusement les poètes , en majorité aujourd’hui politiciens de leur art,
edondant) quelle chose monstrueuse, rabaissante pour le génie même du poète et pour toutes les inventions admirables, mais ju
ésie !… Aux siècles passés, la question s’expliquait : Quel est votre poète  ? elle n’est qu’un souvenir atavique, déformé auj
le n’est qu’un souvenir atavique, déformé aujourd’hui, du temps où le poète était, avec l’astrologue, le fou et le majordome,
, le fou et le majordome, de la domesticité des princes. On avait son poète comme on peut avoir encore son médecin ou son bot
« maîtres ». Gabriel Trarieux. — Par ces mots : Quel est votre poète  ? vous voulez désigner, je pense, non le plus gra
s je réponds : Alfred de Vigny. Marc Varenne. — Je n’ai pas de poète préféré, je les aime tous. Savoir prendre l’ouvra
t Verlaine et nombreux sont les instants que je consacre à nos grands poètes d’oc disparus, Jasmin, Aubanel et Félix Gras.
ée par les parnassiens et les autres pasticheurs d’Hugo. Quel est mon poète  ? Chénier, Hugo, Lamartine, Vigny, Desbordes, Lec
it une dose quasi équivalente d’erreur. Vous me demandez quel est mon poète . Sans hésiter je réponds que c’est lui : Hugo. Ce
martine, Verlaine et Laforgue ; mais je ne m’interdis pas les mauvais poètes dont je suis particulièrement friand. Seuls les m
t exclus de ma bibliothèque. Jean Vignaud. — Chacun des grands poètes du xixe  siècle m’apparaît avec son individualité
raisons et des sentiments multiples, différents, contradictoires, mon poète préféré. Tout dépend de ce qu’ils me donnent et d
ui trouvent souvent les accords les plus délicieux ? Je n’ai point de poète . Existe-t-il dans l’ordre de la pensée une hiérar
« Jules Verne en est toute la science ». Et s’il me faut préférer un poète , un des aspects de la pensée du siècle dernier do
r la dignité studieuse et pensive de Vigny. Je pense que Vigny est le poète le plus proche de notre pensée obstinément souria
? Robert de la Villehervé. — Vous me voulez bien demander quel poète je préfère parmi les poètes du xixe  siècle, non
vé. — Vous me voulez bien demander quel poète je préfère parmi les poètes du xixe  siècle, non encore vivants parmi nous ?
s. Hugo serait en tout cas le dernier que je pourrais nommer ; comme poète , et c’est encore là qu’il fut le meilleur, il a r
de sa pauvreté sentimentale. Dans les limites que vous indiquez — un poète mort du xixe  siècle — je m’adresse à Lamartine o
ale proclamation d’un scrutin. Et l’avis motivé d’un grand nombre des poètes notoires de ce temps sera pour le lecteur attenti
rions nous livrer. Il s’agissait d’indiquer une préférence. Plusieurs poètes se sont refusés à choisir, plusieurs ont distingu
sbordes-Valmore, Aloysius Bertrand, Villiers de l’Isle-Adam, etc. Des poètes étrangers, Shelley notamment, ont obtenu des suff
ge au siècle admirable qui légua tant de morts glorieux à l’amour des poètes d’aujourd’hui. Et nous ne terminerons point sans
ié M. Remy de Gourmont auquel nous empruntâmes notre question, et les poètes qui vinrent en si grand nombre nous donner leur o
2 (1920) Enquête : Pourquoi aucun des grands poètes de langue française n’est-il du Midi ? (Les Marges)
[Question] Nous avons adressé à quelques poètes et quelques critiques la lettre suivante : Dans
15 avril, M. Jacques Chaumié fait cette remarque qu’aucun des grands poètes de langue française (il n’est pas, bien entendu,
poètes de langue française (il n’est pas, bien entendu, question des poètes vivants) sauf André Chénier, dont le père était m
t la cause de ce phénomène, a trouvé celle-ci : qu’il n’y a de grands poètes de langue française que dans les pays de langue f
umanité ait connue : Ce fait d’une répartition si tranchée des grands poètes de langue française nous a semblé tellement intér
loir nous dire : 1º Si, comme M. Chaumié, vous ne trouvez aucun grand poète de langue française, — jusqu’en 1880 par exemple 
France, dans toute son histoire littéraire, pas un seul de ses grands poètes  ? Au contraire, un bon nombre de nos grands prosa
ous faut bien admettre l’absence, dans toute la terre d’oc, de grands poètes de langue française, en exceptant les vivants de
ues Chaumié. Oui, le Midi eut pu fournir en tout temps de très grands poètes , si, pervertis et contraints par l’esprit niveleu
n’a pas gagné (nous sommes bien d’accord sur ce point) un seul grand poète de premier rang et la langue d’oc, en a, certaine
autels et nos foyers linguistiques par une poignée de patriotes et de poètes , parmi lesquels j’ai l’honneur d’être, Monsieur l
onneur d’être, Monsieur le Directeur, etc. Alexandre Arnoux Les poètes méridionaux se sont exprimés, au moyen âge, en la
la Renaissance provençale. Voilà pourquoi le Midi n’a pas produit de poète français du premier rang. Cependant la traduction
e vue. Mais puisqu’il a cité Malherbe dans sa nomenclature des grands poètes français, on peut y ajouter Maynard, qui est bien
ètes français, on peut y ajouter Maynard, qui est bien un aussi grand poète que l’auteur de l’Ode à Marie de Médicis. Et le p
ent moins doués pour la poésie que ceux du Nord. Ils ont eu de grands poètes . M. Jacques Chaumié les nomme : Mistral, Aubanel,
che que les autres. Pourquoi n’a-t-elle pas donné davantage de grands poètes de langue française ? C’est parce que le français
iens-Lorrains pas plus que les Méridionaux n’ont donné à la France de poètes de premier ordre, car Verlaine est né à Metz par
s que si les Méridionaux voulaient travailler, ils auraient de grands poètes même en langue française. Mais ils se contentent
un travail constant, une science que l’on ne possède jamais assez. Le poète français ne peut pas chanter comme l’oiseau sous
comprennent, et venant d’Agen, d’Antibes ou de Port-Vendres de grands poètes entreront en gare de Lyon. Jacques Bainville
ns, permettez-moi de répondre par une autre : n’y a-t-il pas de grand poète français dont le père ait pu être de langue d’oïl
ngue d’oc, ou inversement ? Ainsi Renan, qui peut bien passer pour un poète , avait une ascendance bretonne et une autre gasco
arque de M. Jacques Chaumié ? Jules Bertaut L’absence de grands poètes nés dans le midi de la France se peut expliquer p
tte dernière branche de l’art. Dans leurs plus beaux élans, nos vrais poètes ont toujours une certaine retenue qui est un des
é l’avait mis en fureur, qui affirme, dans Les Marges, que les grands poètes français ne sont point gens du Midi. C’est du Nor
ant. — Non point par lui-même, sans quoi tous les oisifs seraient des poètes et Les plus grands des oisifs les plus grands poè
ifs seraient des poètes et Les plus grands des oisifs les plus grands poètes . Le loisir dans le bonheur incite seulement à rêv
c’est à vous entendre, la nature rebelle, la vie âpre qui forment les poètes . — À n’en point douter. Et le plus grand poète… —
âpre qui forment les poètes. — À n’en point douter. Et le plus grand poète … — … réside dès lors, incontestablement, au lieu
ndré de Chénier ceux du sire du Bartas et du président Maynard, vrais poètes que la postérité n’a jamais mis ou remis à leur p
ient non plus que confirmer la règle. Pourquoi peu ou point de grands poètes qui soient strictement du midi de la France ? N’o
vitale pour des vaincus, mais il est sûr que, de bien longtemps, les poètes d’origine française n’auraient pu rivaliser de ta
s de la Ferté-Milon. Qu’il y ait depuis quelques années bon nombre de poètes rigoureusement méridionaux honorant les lettres f
vement durables, ont été très fréquemment des enfants du Midi… Et des poètes des mêmes régions, plus nombreux parce que démocr
ue pour être tout à fait impartial. Il me semble naturel, puisque les poètes du Midi avaient une langue, qu’ils n’aient pas em
e d’un peu humiliant pour le français, qui a su s’imposer au choix de poètes étrangers comme Verhaeren et Mme de Noailles et q
Verhaeren et Mme de Noailles et qui n’a pas su se faire préférer des poètes de Narbonnaise et d’Aquitaine ? Le provençal sera
énie français dans le Midi, malgré les cigales « emblèmes des mauvais poètes  », comme dit Polti. Henri Duvernois Il ne f
e vous envoyer un aveu d’incompétence et d’ignorance : comme a dit le poète  : Je n’ sais pas, je n’ sais rien Je n’ sais rie
, le fait semble irrécusable : le Midi a fleuri en nombreux et riches poètes de langue d’oc ; on n’oserait même décider si Dan
emier ordre : témoignage de la prééminence de la Poésie.) C’est qu’un poète est l’expression sublime du génie de sa terre, pa
ue l’effort de Mistral et ses fidèles enfanta non seulement de nobles poètes en oc, mais à la suite, de beaux poètes francisan
fanta non seulement de nobles poètes en oc, mais à la suite, de beaux poètes francisants : pour ne citer que ces trois, tombés
e dans son ensemble, en s’en tenant strictement aux véritables grands poètes , comme Ronsard, Malherbe, Corneille, Racine, La F
e, et dont le dernier ferait honneur aux Tchécoslovaques, alors, cent poètes du Midi peuvent briguer les mêmes lauriers, et qu
fut un des dieux de son époque, et Pierre Dupont demeure un véritable poète . Bien que le silence sur les contemporains soit d
et, ni celui du grand lyrique qu’est Raymond de La Tailhède. Tous ces poètes ayant écrit en français, je ne vois pas leur inap
ndelin. Ou, du moins, ce sont là des miracles que seuls de véritables poètes peuvent accomplir. Mais, cette question de la lan
our oser écrire dans Les Marges et même ailleurs, qu’aucun des grands poètes de notre langue n’est du midi de la France. An
ne la laisserai pas tomber. Il n’y aurait eu, né en Occitanie, aucun poète valable entre Chénier, qu’on nous interdit de nom
plus d’oc, mais d’oïl ? Qu’entendez-vous, tout d’abord, par un grand poète , et où établissez-vous la démarcation entre un gr
r un grand poète, et où établissez-vous la démarcation entre un grand poète et un moindre ? Lamartine, Vigny, Hugo, Musset, B
martine, Vigny, Hugo, Musset, Baudelaire, Verlaine, Verhaeren, grands poètes sans conteste. Mais Leconte de Lisle ? Mais Théod
gnoret ; et encore moins, quoique leur origine soit signalée dans Les Poètes d’aujourd’hui de MM. Van Bever et Léautaud, je ne
donnel, Magre, Saint-Pol-Roux, Souchon… Jolie collection, ma foi ! de poètes , dont aucun peut-être, selon vous, n’est grand, m
les limites que vous avez prévues, je m’aperçois que de la liste des poètes indubitablement grands que je vous ai proposée, i
ien que le français y soit parlé et cultivé, n’a-t-elle produit aucun poète  ? La Champagne, la Picardie, le Berry, avaient-il
ux dire, leur langue maternelle était la langue d’oc. Et le tour des poètes viendra, Et le tour des poètes est venu… Fern
était la langue d’oc. Et le tour des poètes viendra, Et le tour des poètes est venu… Fernand Gregh Je suis très étonn
enquête à je ne sais quel passé qui exclut les trois ou quatre cents poètes de Toulouse (que vous connaissez comme moi). Ça,
superficiellement. Il est bien évident que le lieu de naissance d’un poète ou plus généralement d’un écrivain ne signifie pa
ément Marot né à Cahors ; mais le père de Clément Marot, lui-même bon poète mais dont la gloire a été éclipsée par celle de s
our la confirmer, c’est que dès le xve  siècle on trouve de charmants poètes français nés en pays d’oc, et qui ne donnent déjà
s, nous trouvons non seulement Agrippa d’Aubigné, né à Pons, mais des poètes comme Olivier de Magny, né à Cahors, Gilles Duran
ophile de Viau qui vit le jour dans l’Agenois. En réalité, les grands poètes français ne sont ni du Nord, ni du Midi ; c’est p
rs réussites les qualités de l’un et de l’autre qu’ils sont de grands poètes français. Sébastien-Charles Leconte La véri
rles Leconte La vérité est plus simple : Tous les Méridionaux sont poètes , et grands poètes. Albert Mockel Votre ques
vérité est plus simple : Tous les Méridionaux sont poètes, et grands poètes . Albert Mockel Votre question est très inté
qu’à notre époque : car il y a beaucoup plus de chances de trouver un poète , sur cent mille âmes parlant français, que sur di
la poésie française, sans quoi il lui eût été facile de découvrir des poètes dans le Midi. Voici d’abord des poètes de second
ût été facile de découvrir des poètes dans le Midi. Voici d’abord des poètes de second ordre, mais dont le dernier est encore
(Dauphinois) ; Pierre Dupont (Lyonnais). Enfin, l’un des plus grands poètes français, un élève de Malherbe qui égale souvent
t facile d’en administrer une seconde preuve en publiant la liste des poètes nés dans certaines provinces du Nord. On verrait
Picardie, le Maine, et d’autres encore, ne sont guère plus riches en poètes que les provinces méridionales. En fait, à part l
ent visitées par la Cour, c’est surtout Paris qui a fourni les grands poètes français. M. Jacques Chaumié n’affirmera pas, san
rançais. M. Jacques Chaumié n’affirmera pas, sans doute, que tous les poètes nés à Paris appartenaient à des familles originai
Puy La remarque de M. Jacques Chaumié paraît juste : les meilleurs poètes de langue française ont été, pour la plupart, éle
t moins sensibles à la poésie que les gens du Nord. Au contraire, les poètes de langue d’oc, soit à l’époque des troubadours,
ière en ces années d’enfance où nous apprenons à sentir. En outre, un poète n’arrive guère à donner toute sa mesure que s’il
t qu’est demeuré Paris, ont fourni à la littérature française tant de poètes et d’écrivains. Jehan Rictus On peut répond
ment gratifié ses enfants. La même remarque qui s’applique aux grands Poètes peut également s’appliquer aux Musiciens. Il n’y
Cahors, et Théophile Gautier de Tarbes, mais les qualifie d’aimables poètes de second rang. On peut reconnaître qu’ils ne son
baud est ardennais et M. Paul Claudel, bourguignon. Il ajoute que les poètes en prose sont logés à la même enseigne que les po
ajoute que les poètes en prose sont logés à la même enseigne que les poètes en vers, Jean-Jacques étant genevois et Chateaubr
ient des réfugiés de la révocation de l’édit de Nantes. Pour d’autres poètes , nés de ce côté de la Loire, nous ignorons peut-ê
Chaumié. Renan, dont il ne parle pas, et qui est bien un peu aussi un poète en prose, a lui-même avoué qu’il était en partie
rbe ? Passons au second point. Même s’il est vrai que tous les grands poètes français soient nés dans le nord de la France, il
qui le rende absolument impropre à la poésie Mais notre Midi a eu des poètes . Outre Marot et Gautier, signalés par M. Chaumié,
es Chaumié. On le voit d’autant moins que le Midi, à défaut de grands poètes , a produit de grands prosateurs, notamment Montai
. Jacques Chaumié avance une explication. Il n’y a, dit-il, de grands poètes français que dans les régions de langue d’oïl. Il
ions de langue d’oc, parce que la race a perdu son idiome, et que les poètes méridionaux n’ont plus disposé de l’instrument qu
Cette théorie se heurte encore à la même objection. Quand il naît un poète de génie, il sait user de l’instrument qu’il trou
trouve à sa portée, ou, s’il le faut, il s’en forge un tout neuf. Les poètes du nord de la France n’ont pas eu à leur disposit
rce qu’il n’y avait plus de langue d’oc qu’il n’y a plus eu de grands poètes provençaux. C’est au contraire parce qu’il n’a pl
s provençaux. C’est au contraire parce qu’il n’a plus surgi de grands poètes dans le Midi que la langue d’oc a végété et litté
rement a disparu, avant la tentative de restauration mistralienne. Un poète de génie, né en Provence ou en Gascogne, aurait f
t elle est posée, on ne peut dire qu’elle soit complimenteuse pour un poète du Midi (encore que le Béarn soit du Sud). Surtou
a fait des vers exquis — Navarrot, béarnais, était aussi un excellent poète français. Et enfin, dans les pays d’oc, il est na
 les trois patriarches de la Renaissance — Cros — Boissière. un grand poète méconnu — Navarrot — ou bien de nos jours, Caméla
ules Lenonaise, Sequanaise, Belgique et Armoricaine aussi fertiles en poètes qu’en ronces. Exception faite pour Adam de la Hal
lde), de la Champagne, de la Bourgogne, on est étonné de ce désert de poètes qu’on aperçoit béant. — Quoi ! la Bretagne idéali
s qu’en Angoulême, en Anjou, etc. Non, en vérité, le Midi, en fait de poètes n’a rien à envier au Nord. Jules Véran La q
couragements et des fleurs distribués par son Académie, un seul grand poète français. Dans le numéro du 27 mai 1905 du journa
pas folie de croire qu’il eût réussi comme il réussit ? Eh donc ! les poètes nés dans le Midi qui ont cru pouvoir rendre en fr
upation : imiter, dans leur manière et jusque dans leurs erreurs, les poètes de Paris ? Pauvres sots ! En poésie, mieux vaut s
 : « L’expérience des siècles justifierait cette conclusion. Pour les poètes français du Midi qu’elle attristerait, qu’ils se
3 (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Hector de Saint-Maur »
titre, qui semblait une démission et une menace de silence. Mais les poètes ont parfois de ces mélancoliques coquetteries, po
t les raffinés ne l’en aimaient que davantage. Il était peu connu, ce poète qui avait passé trente ans dans la volupté de sa
pieds. Saint-Maur eut cette originalité des plus rares que, parmi les poètes de notre époque, ces féroces et sonores amoureux
le au xixe  siècle ! Cordial et gai, — gai comme s’il n’avait pas été poète et le plus sensible des poètes, et qu’il eût été
t gai, — gai comme s’il n’avait pas été poète et le plus sensible des poètes , et qu’il eût été le plus rieur des hommes d’espr
es barricades de Saint-Merry. On l’attribua à Maurice Saint-Aguet, un poète étranglé par la vie, cette étrangleuse de poètes 
urice Saint-Aguet, un poète étranglé par la vie, cette étrangleuse de poètes  ! À qui ne l’attribua-t-on pas ?… Seulement, char
L’Artiste, et exclusivement, je crois, dans L’Artiste, cet écrin des poètes niellé par Arsène Houssaye et par Coligny, que ce
cement de reluire. Comme l’émeraude, ces feux attirèrent. Bientôt, le poète de L’Artiste eut ses quarante personnes auxquelle
ttardée jusqu’au crépuscule, a souvent montré combien, dans les vrais poètes , immortels d’esprit et de cœur, le couchant resse
utres finissent, pourtant, car, avant son Dernier Chant, il avait, ce poète de tant de cordes à sa lyre, publié une traductio
ent beaucoup ceux qui s’imaginaient ne trouver eu lui qu’un délicieux poète , gracieux et coloré. Mais le volume que voici nou
les souffles passant à travers elle ! Saint-Maur est le plus vrai des poètes comme il était le plus vrai des hommes, et c’est
uissance. Ah ! je le sais bien et je ne le dirai pas, le défaut de ce poète que j’aime et qui est le défaut de la presque uni
poète que j’aime et qui est le défaut de la presque universalité des poètes de ce temps, mais je dirai ce que je me permets d
de regretter dans son livre : c’est qu’on y voit qu’il a trop lu les poètes de son époque ; il s’est trop imprégné de ceux qu
er Chant vit assez par lui-même, il a assez en lui de la substance du poète , pour être poète à son tour malgré ceux qu’il a l
z par lui-même, il a assez en lui de la substance du poète, pour être poète à son tour malgré ceux qu’il a lus. Mais pourquoi
bien le reconnaître, la Poésie est une Vierge, et pour la plupart des poètes , à cette heure, elle n’est qu’une veuve… quand el
ce mode nouveau qu’il avait inventé ; car c’est le destin des grands poètes de produire des imitateurs qui vengent la médiocr
uvres. Après Lamartine, humilié dans ses imitateurs, vinrent d’autres poètes inférieurs à cet incomparable. Ils étaient, eux,
lque chose qui nuit à la pureté d’éther que doit avoir le souffle des poètes  ! Et je l’ai dit, c’est le reproche, et le seul r
et a passé par là, dans Saint-Maur ! Quand donc trouverai-je enfin un poète qui préserve la naïveté de sa source, la pureté d
téraire que poétique ? Au fond, Saint-Maur est, de tempérament, assez poète pour se passer de littérature, pour ne pas avoir
ue j’aurais voulu n’y pas retrouver· III Et, en effet, c’est un poète , Saint-Maur, et un poète involontaire. Les poètes
retrouver· III Et, en effet, c’est un poète, Saint-Maur, et un poète involontaire. Les poètes de volonté n’existent pa
, en effet, c’est un poète, Saint-Maur, et un poète involontaire. Les poètes de volonté n’existent pas. Il n’aurait jamais lu
taire. Les poètes de volonté n’existent pas. Il n’aurait jamais lu de poète , — ce que j’aurais souhaité, — qu’il le serait en
poète, — ce que j’aurais souhaité, — qu’il le serait encore. C’est un poète d’organisation et de race, — et de race est le mo
utrin. Ce qui ne l’empêche pas, du reste, d’être lyrique et idéal, le poète du Dernier Chant, quand son âme s’émeut et s’élèv
faire le Vertvert du second, s’il n’était pas fait, ce chef-d’œuvre ! Poète même pour moi, esprit absolu et borné parce que j
Poète même pour moi, esprit absolu et borné parce que je suis absolu, poète pour moi qui n’aime que les intenses, Saint-Maur
beauté accomplie ?… Disque d’or plein que cette poésie, lancé par le poète à une hauteur à laquelle, chez les Grecs, jamais
geur de la touche et du développement, la difficulté facile des vrais poètes et le secret de leur magie ; car il y a deux faci
forme. Je l’ai dit : ce qui distingue le plus ce riche et plantureux poète , c’est le nombre des fibres de sa lyre et la gras
el j’écris, si je vous la citais. Lisez-la ! On ne peut pas citer les poètes comme Saint-Maur ; on aurait trop à citer et un c
cette poésie filtrée, épurée, gardée tant d’années en bouteille parle poète , et devenue ainsi plus savoureuse, comme le vin,
si plus savoureuse, comme le vin, ce fils du soleil et du temps ! Les poètes sont rarement populaires. Ils échappent à la popu
as, par la hauteur de leur pensée. Mais je crois bien que s’il est un poète qui puisse devenir populaire, c’est Saint-Maur, m
e tous les cœurs. C’est ce niveau-là qui pouvait faire son succès. Le poète du Dernier Chant a dit, avec un tour triste et ga
s ne vient pas ! Ce qui fut vrai pour Hégésippe le sera-t-il pour le poète du Dernier Chant ?… L’oiseau qu’il attendait semb
4 (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre quatrième »
piration distincte de l’art, d’écrire en vers, chant intérieur que le poète se chante à lui-même, etc., images décevantes, à
s, à la suite desquelles on est allé jusqu’à l’excès d’ôter le nom de poète à Molière et à La Fontaine. La poésie peut être t
, et avant tout elle est l’art d’écrire en vers. Il n’y a pas plus de poète sans l’art d’écrire en vers qu’il n’y a de peintr
e dix-huitième siècle les a pris l’un pour l’autre qu’on y est si peu poète . La poétique du dix-septième siècle avait contrib
s aux sources de la poésie. C’est un astre qui, dans Boileau, fait le poète , comme ce sont les étoiles, dans Balzac, qui font
étoiles, dans Balzac, qui font l’orateur. L’Art poétique enseigne au poète les genres et leurs conditions, comme des limites
les mauvais écrivains en vers, soit pour apprendre à goûter les vrais poètes . Mais le péril de toute théorie sur l’art d’écrir
figuré, ce précepte n’en dit pas trop ; pris à la lettre, si c’est un poète qui l’exécute, il s’y éteindra. Est-ce pour cela
même dans une pièce marotique, l’art des vers à un jeu n’est pas d’un poète . Boileau avait parlé de la hauteur de l’art des v
u risque de laisser sur le papier une énigme. Ce qui fait que le vrai poète choisit bien les mots, c’est qu’il les invente pl
, si les satiriques ne réclamaient. L’épître, ce genre aimable, où le poète , devenu moins chatouilleux sur les défauts d’autr
lui-même ? L’histoire des lettres françaises doit être sévère pour ce poète dont le caractère gâta le talent, et dont la vie
’abbé de Chaulieu, est bien à l’adresse de cet esprit aimable, un peu poète et charmant dans ce peu, et ces fleurs du paganis
poétique, et qu’elle nous est apparue non comme le seul genre « ou le poète soit poète de profession36 », mais comme celui où
t qu’elle nous est apparue non comme le seul genre « ou le poète soit poète de profession36 », mais comme celui où il est le
oète soit poète de profession36 », mais comme celui où il est le plus poète d’inspiration, J.-B. Rousseau est tombé des quali
e d’inspiration, J.-B. Rousseau est tombé des qualifications de grand poète , de grand Rousseau, d’Orphée de la France, qui lu
louanges modérées que lui donne Voltaire, plus près de bien juger le poète par cela seul qu’il n’aimait pas l’homme. Dans to
tième siècle, et jusqu’à nos jours, J.-B. Rousseau a compté parmi les poètes classiques, et la force de la coutume maintient e
e lyrique, rangé désormais en une place proportionnée, entre le grand poète qui l’a créée en France et les hommes illustres d
popée. La Henriade, après tout, en était une. Elle était l’œuvre d’un poète déjà populaire, et les vers épiques de Voltaire v
faciles. Pour ceux qui, soit meilleur goût, soit prévention contre le poète , pensaient que la France pouvait attendre encore,
ité au monde. Mais tout cela n’est pas la poésie, et ce que veut d’un poète la nation au nom de laquelle la Harpe sollicite d
n’est possible à personne ; j’entends la lire comme on fait des vrais poètes , pour la lire. On ne lit pas la Henriade, on en p
nriade, y vante les beautés de style, que veut-il nous persuader ? Un poète incapable d’inventer et capable d’exprimer est ch
d’inventer et capable d’exprimer est chose tout aussi inconnue qu’un poète qui aurait l’invention et n’aurait pas l’expressi
r du commencement de ce siècle, qui doit faire règle sur ce point. Un poète lui offrait un rôle dans une pièce où ses amis, d
tait aperçu que les bons font applaudir le personnage et les beaux le poète . Aux beaux vers il ne pouvait prêter que sa voix 
quelquefois crédit à la renommée de Voltaire. Si l’invention dans le poète épique est le don de s’oublier lui-même et de viv
l’exhibition, il réussit, il est bon écrivain en vers, il est souvent poète . Tel nous le voyons dans ses Discours en vers, da
ires de Boileau est aussi la plus cruelle Est- ce à dire que les deux poètes ont eu besoin de nuire à autrui pour avoir tout l
Épîtres et les Satires, la composition est ce qu’elle peut. Moins le poète a eu le temps de consulter l’auteur, mieux elle v
est plus élevé et plus aimable, et, par le tour et par l’image, plus poète  ; à Boileau, qui, dans une morale supérieure, tir
te par moments d’avoir à accabler de la sévérité de mes doctrines des poètes qui ont laissé un souvenir, et de n’en faire ment
bien employé, que de travail, et, pour rester en deçà de la gloire du poète , quel talent d’écrire en vers ! Il faut pourtant
e l’explique. Versificateur par nature, le commerce de Virgile le fit poète une fois par reflet, et le plus original de ses o
l’école de J.-J. Rousseau, on a par moments bonne envie de trouver un poète dans le courageux compagnon d’échafaud d’André Ch
durables. Un motif plus à plaindre qu’à louer l’avait fait satirique. Poète débutant, il avait manqué une des couronnes de l’
auver à la fois de la contagion ses sentiments et son goût. Comme les poètes qu’il attaque, il a les défauts organiques du siè
, où tombent tous les écrivains qui le sont par imitation et tous les poètes qui cherchent la poésie hors d’eux-mêmes. Comme l
es cœurs tout prêts. La faveur même de la mode ne lui manqua pas. Les poètes avaient besoin d’une autorité pour justifier cert
ion dont tous les motifs n’étaient pas désintéressés. Celui-là est un poète . Il y en a eu de plus grands ; il n’y en a pas de
à est un poète. Il y en a eu de plus grands ; il n’y en a pas de plus poète . Tout dans ses vers vient de l’homme, et cet homm
de lumière du ciel de l’Orient, où toute chose forme tableau, où tout poète est peintre. Amené en France à l’âge de deux ans,
asme dans l’érudition, il faisait sa lecture familière du recueil des poètes grecs de ce savant40. Quand il vint à Paris, en 1
ur audace41 . André Chénier sut être l’ami de l’homme sans imiter le poète . Il apportait avec lui tout le trésor de sa poési
te diversité de sujets, il en est deux, de tout temps préférés, où le poète avait donné non des promesses, mais des fruits mû
ûrs, avant que la Révolution tuât la poésie et que la Terreur tuât le poète . Ce sont les Idylles et les Élégies. Tous les bon
ont tout dit, si André Chénier n’avait de commun avec tous les grands poètes que tout en a été dit et que tout en est encore à
sont ces trois amours qui les premiers s’éveillent dans l’âme du vrai poète  : l’amour de la nature, l’amour de la beauté pers
a beauté personnifiée dans une femme, l’amour de l’art, qui achève le poète . Tandis que la jeunesse d’André Chénier était dou
n’avaient pu leur donner l’idée de composer des idylles. Ils étaient poètes bucoliques par la mode qui faisait lire avec déli
était le commun succédant au raffiné. Au lieu d’une Iris en l’air, le poète célébrait, — je devrais dire prostituait, — une m
improvisation dans un moment de trouble. Le souvenir inspire mieux le poète que l’émotion présente. Je préfère, dans les Élég
est toujours l’homme, mais l’homme se tenant discrètement derrière le poète . Il est plus poète là où il se déprend de lui-mêm
e, mais l’homme se tenant discrètement derrière le poète. Il est plus poète là où il se déprend de lui-même, où il se transfo
de l’antiquité bucolique ; tout, jusqu’à la mythologie qui, dans les poètes contemporains d’André Chénier, n’est que l’applic
t de Virgile, autant qu’ils y ont cru eux-mêmes, de cette foi du vrai poète dans les choses qu’il crée. De même que Virgile a
ssocions à sa prière. André Chénier est devenu païen, parce qu’il est poète , et nous le sommes un moment avec lui, parce que
poète, et nous le sommes un moment avec lui, parce que là où le vrai poète met son âme il y attache la nôtre. André Chénier
âme il y attache la nôtre. André Chénier est comme le dernier-né des poètes du dix-septième siècle. Il est de ce beau temps d
es dernières colères de ce cœur si passionné et si haut, sinon que le poète charmant des Élégies et des Idylles prenait l’ess
poète charmant des Élégies et des Idylles prenait l’essor d’un grand poète , au moment où le geôlier de Saint-Lazare vint le
5 (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Achille du Clésieux »
Achille du Clésieux46 I Les poètes pleuvent pour l’heure. Borate, cœli, et nubes pl
tes pleuvent pour l’heure. Borate, cœli, et nubes pluant justum. Le poète est presque aussi rare que le juste. Hier, c’étai
ques, nous le connaissions. — La Bretagne le compte dans ce groupe de poètes qui s’ouvre à Brizeux et se ferme à La Morvonnais
me à La Morvonnais. — Achille du Clésieux est de la vieille garde des poètes qui avaient le feu sacré, comme les grenadiers de
guères l’inspiration de ceux qui ont encore la prétention d’être des poètes … Ceux-là, qui sont une bande, et oui, malheureuse
exprimer. La Poésie est une Immortelle. Le vieux Villon, quand il est poète , est aussi jeune que Lamartine ; et s’il n’y a pa
est aussi jeune que Lamartine ; et s’il n’y a pas succès quand il y a poète , c’est une raison pour que la Critique soit plus
nse pas comme elle, et qui en jugeant usurpe sa place, et pour que le poète soit plus fier. Achille du Clésieux n’est pas un
nt le plus goûté aux fleurs amères et aux poisons de la vie parmi les poètes , sont les plus puissants. Les poètes jeunes, à pr
aux poisons de la vie parmi les poètes, sont les plus puissants. Les poètes jeunes, à pressentiments plus qu’à expériences, o
riences, ont un charme moins pénétrant et moins fort que les profonds poètes du souvenir. Pourquoi Dieu l’a-t-il voulu ainsi ?
e nos esprits et de nos mœurs. L’auteur d’Armelle est, avant tout, un poète de sentiment, — une de ces sensibilités d’organis
ête qu’avec la poitrine. C’est l’accent du cœur qui le met à part des poètes d’un temps où l’âme se retire de toutes choses de
nt la sensation et la matière envahissantes… Naturellement, un pareil poète doit être plus ou moins méconnu à une époque vide
i ceux qui se croient les forts de la littérature actuelle, parmi les poètes matérialistes et réalistes de notre décadence lit
amées et à Leconte de Lisle. Achille du Clésieux a l’accent des vrais poètes , qui est un accent passionné. Certes ! il n’a poi
— adouci, plaintif et calmé ; mais il l’a… Comme Lamartine, il est un poète de grande inspiration spiritualiste et religieuse
de sa jeunesse, quand, après le sang qu’avait fait couler ce terrible poète de Napoléon Bonaparte, ce fut au tour des larmes
, excepté La Fontaine, en quelques vers trop rares, mais divins, quel poète français avait vraiment rêvé ?… Les voluptueuses
e fut une Circé, qu’en lui quelque chose résista aux enchantements du poète , et ce quelque chose fut mieux que le talent ; ce
la poésie. Il a glorifié Pope, dans sa critique de Bowles, d’être un poète moral. Du Clésieux, dans son poème, est resté jus
i est absolument le contraire du procédé le plus en honneur parmi les poètes et les écrivains d’aujourd’hui. La société, en se
aisant vibrer plus fort que Racine, c’est Lamartine, le souverain des poètes français du xixe  siècle, et peut-être de tous le
poètes français du xixe  siècle, et peut-être de tous les temps. Les poètes que Lamartine a inspirés, — car tout grand poète
tous les temps. Les poètes que Lamartine a inspirés, — car tout grand poète fait semence de poètes, — les Élisées qui ramasse
ètes que Lamartine a inspirés, — car tout grand poète fait semence de poètes , — les Élisées qui ramassent le manteau du prophè
ceux, enfin, que j’appelle les lamartiniens, — comme, par exemple, le poète d’Armelle, — ont contre eux maintenant le goût pu
d’hui par les yeux, — le plus sensuel des organes. Du Clésieux est un poète à la voix pleine, harmonieuse, étendue, mais qui
quoique le musicien soit bien au-dessus du peintre dans son génie. Le poète d’Armelle n’a pas ces qualités prodigieuses, mais
are, et qu’il faut savoir apprécier ce qu’elle vaut, l’émotion que le poète ressent et qu’il donne, cette émotion, contenue e
premier mot et le dernier de ce chapitre : Achille du Clésieux est un poète d’âme. Il l’est suprêmement, — et il ne l’est pas
est pas que la plume à la main. Il l’est aussi dans la vie. Il est le poète de l’action comme il est le poète du rêve et du s
l’est aussi dans la vie. Il est le poète de l’action comme il est le poète du rêve et du souvenir. Ce lamartinien a l’instin
des beaux vers, et il l’a prouvé par des œuvres chrétiennes immenses. Poète signifie faiseur ; il a fait ; il a agi ; il a cr
ration de la pieuse Bretagne. Il a bâti presque des villes, comme les poètes des anciennes mythologies. Mais sa lyre n’est pou
ur rien là-dedans. Par la vertu de ce Christianisme qui peut tout, le poète d’Armelle a été le seul socialiste pratique de ce
elle (Constitutionnel, 16 août 1876). 47. Les Œuvres et les Hommes. Poètes , 2me série. 48. Dentu. 49. Poètes, 2me série.
47. Les Œuvres et les Hommes. Poètes, 2me série. 48. Dentu. 49. Poètes , 2me série.
6 (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vigny, Alfred de (1797-1863) »
grandeur militaires (1835). — Les Destinées (1864). — Le Journal d’un poète (1865). OPINIONS. Victor-M. Hugo Il no
.] Alphonse de Lamartine Il y eut en ce temps-là un autre grand poète , Alfred de Vigny, qui chanta sur des modes nouvea
e maladie de l’artiste aux époques comme la nôtre, il a été et il est poète  ; il a commencé par être poète pur, enthousiaste,
ues comme la nôtre, il a été et il est poète ; il a commencé par être poète pur, enthousiaste, confiant, poète d’une poésie b
est poète ; il a commencé par être poète pur, enthousiaste, confiant, poète d’une poésie blonde et ingénue. Ce scalpel qu’il
épée, après la harpe ; il a tenté d’être, entre tous ceux de son âge, poète antique, barde biblique, chevalier trouvère. Quel
rés, amené en lui cette transformation, ou du moins cette alliance du poète au savant, de celui qui chante à celui qui analys
s ses Poèmes, parce que, dans ses Poèmes, M. de Vigny n’est qu’un pur poète . N’être qu’un pur poète ! Réduction des molécules
dans ses Poèmes, M. de Vigny n’est qu’un pur poète. N’être qu’un pur poète  ! Réduction des molécules de l’homme qui le fait
mme qui le fait passagèrement divin ! [Les Œuvres et les Hommes : les Poètes (1862).] Théodore de Banville Dans la vie d
 : les Poètes (1862).] Théodore de Banville Dans la vie de tout poète , il y a toujours un grand côté symbolique. Celui-
ants comme ceux d’un prince d’Angleterre, la distinction que tous les poètes ont dans leur âme. Il fut comme un signe vivant e
ace, et qui jetait son manteau de comte sur le corps débile et nu des poètes morts à l’hôpital. Grand artiste, il fut aussi un
ed de Vigny était profondément religieuse et même un peu mystique. Le poète méditait de donner à un nouveau recueil le titre
oderne, la conscience du sacerdoce qu’exerce l’intelligence. Aussi un poète comme Vigny n’est-il pas vraiment un prêtre de la
seur a mûri, il est dans toute la force de sa virilité stoïque, et le poète n’est ni desséché ni refroidi ; seulement il a re
C’est dans le tranquille accomplissement de ce travail suprême que le poète achevait sa vie et son œuvre. [Alfred de Vigny, é
ue colère contre un impérissable souvenir, et je reconnaissais mal un poète à cette haine inutile. Qui donc ose se plaindre d
dont les plaies saignent à son propre cœur. Ah ! celui-là est bien un poète qui porte en soi le grand fardeau des souffrances
paraître, non certes par une vaine gloriole, mais par amour pour les poètes pauvres et misérables de tous les âges, dont il s
saisissants de son originalité, sentit mieux que personne combien les poètes à travers le temps revivent en ceux qui leur succ
uvenirs personnels (1883).] E. Caro M. de Vigny est, parmi les poètes de ce temps-ci, le moins préoccupé de se mettre e
idéalisée) dans une image, dans un tableau. Voyez la Mort du Loup. Le poète a ressenti profondément l’inquiétude et l’émotion
t ces magnifiques pensées, on peut entendre comme le sanglot viril du poète . Pour moi, quand le désespoir s’exprime si hautem
me reconnais pas le droit de le condamner. Ces tristesses sublimes du poète , succédant à de longs silences, ont un accent de
ompe pas. Partout où la souffrance est vraie, il y a de la grandeur. [ Poètes et romanciers (1888).] Francis Vielé-Griffin
— jusque dans Éloa, jusque dans sa Maison du Berger, — sa liberté de poète est perpétuellement entravée par je ne sais quell
Après les poésies, après les romans, voici que paraît le Journal d’un poète , ce précieux recueil de pensées intimes, choisies
lat discret, son mystère, sa hauteur sereine et sa pureté ? Plusieurs poètes lui sont supérieurs par la puissance, et plusieur
7 (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Roger de Beauvoir. Colombes et Couleuvres. »
voir Colombes et Couleuvres. I Lorsque le temps n’est pas aux poètes , il faut sentir qu’on l’est deux fois pour oser f
ns pour lesquelles, hélas ! les sténographes ont trop manqué. Mais le poète se taisait en lui ; du moins le public ne l’enten
e l’entendait pas, et il faut bien le dire à M. Roger de Beauvoir, le poète , c’est la meilleure portion de son être ! Avant d
n Dandy en vers, qui met son gant comme lord Byron ou Moore, il était poète sincèrement, primesautièrement poète, en dehors d
me lord Byron ou Moore, il était poète sincèrement, primesautièrement poète , en dehors de toute fausse étude et de toute Écol
trois personnels et sincères comme tout ce qui s’écoute soi-même, les Poètes de notre temps se classent en Écoles, et, quel qu
eurs, ils ne sont, en définitive, que les attachés d’un système — des poètes de parti pris. Tous, ils ne font des vers que pou
s vrais et se soulager de leurs émotions en les faisant partager. Ces Poètes , qui, du reste, se nomment eux-mêmes des artistes
e ce temps, qui a le malheur peut-être d’être trop littéraire pour un poète , M. Roger de Beauvoir dont la nature ouverte et s
vraie, qui prend sa source dans les sentiments éternels et que chaque poète exprime avec une voix différente, a une fraîcheur
malgré la mélancolie des années, qui met ses safrans sur le front du poète , il y boira toujours, dans cette « coupe rose »,
la haine, la calomnie et l’innocence, les nectars et les poisons. Le poète l’explique à la première page, et déjà vous sente
phaël, est aussi varié dans le choix de ses sujets que peut l’être un poète lyrique, un de ces poètes qu’un philosophe allema
ns le choix de ses sujets que peut l’être un poète lyrique, un de ces poètes qu’un philosophe allemand, poète lui-même, et mêm
l’être un poète lyrique, un de ces poètes qu’un philosophe allemand, poète lui-même, et même plus poète que philosophe (Sche
de ces poètes qu’un philosophe allemand, poète lui-même, et même plus poète que philosophe (Schelling), appelle « les abeille
fontaine de Jouvence que le Temps fait filtrer dans la pensée de tout poète digne de ce nom, nous indiquerons comme étant les
de tombe, à Venise, Le Livre inconnu et la plupart des pièces que le poète adresse à ses enfants. Malheureux par la famille,
ce besoin primitif et inaliénable des saintes affections du foyer, le poète de Colombes et Couleuvres a répété le cri d’angoi
nt. Une douleur plus mâle et plus profonde a exalté les puissances du poète , et le sentiment paternel, — le plus beau sentime
té ! Spiritualiser son inspiration ! Cela doit-il donc tant coûter au poète qui a écrit les vers A ma mère et cette fière et
a toujours empêché de le confondre, malgré ses erreurs d’homme et de poète , avec les Gentils de notre temps, avec les Idolât
anisme ému et qui s’abat tant de fois dans son livre sur la pensée du poète devenue plus sérieuse et plus triste, et qui a ét
couchera le cœur tout entier, nous aurons un Canova de la poésie… Le poète aura fait le beau mariage de la Grâce et de la Pr
a Grâce et de la Profondeur. Il faut bien que la Critique le dise aux poètes , puisqu’ils l’oublient aux tournants du siècle et
son œuvre comme un philosophe allemand sous son système. Oui, que les poètes se le disent : A l’heure qu’il est, tout poète qu
système. Oui, que les poètes se le disent : A l’heure qu’il est, tout poète qui ne sera pas chrétien, dans le sentiment ou da
progrès sera suivi d’un autre ; que là n’est pas le dernier effort du poète et son dernier résultat. Nous avons dit ce qui no
rit qui s’observe et qui se cultive doit éviter. Comme la plupart des poètes faciles et naturels, M. Roger de Beauvoir est que
ir est quelquefois négligé. Il n’est pas très-rare, en effet, que les poètes très vrais soient négliges, tandis que les poètes
, en effet, que les poètes très vrais soient négliges, tandis que les poètes affectés ou les poètes d’Écoles (ces grandes affe
tes très vrais soient négliges, tandis que les poètes affectés ou les poètes d’Écoles (ces grandes affectations organisées) so
brossent comme une pierre précieuse. Ainsi Pétrarque, par exemple, ce poète qu’on aime à la rage quand on l’aime, — car on ne
être. Or, un homme ému n’est encore que la moitié de l’écrivain et du poète , et il faut davantage. M. de Beauvoir, qui joint
que a le droit d’être impitoyable. En effet, ce n’est pas l’esprit du poète qu’elle doit plaindre, mais son travail et sa vol
8 (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « André Chénier »
re est peut-être le seul éditeur de Paris qui publie spécialement des poètes . Il n’a point horreur de la poésie, ce Normand !
. Il ne s’agit pas seulement pour lui des Parnassiens, cette école de poètes comme les Lakistes en Angleterre ; il s’agit de t
es comme les Lakistes en Angleterre ; il s’agit de tous les genres de poètes , anciens et modernes. Il a réédité la Pléiade Fra
es œuvres poétiques d’André Chénier ce que l’on a fait pour le nom du poète . L’édition porte ce titre : Œuvres poétiques d’An
e, on n’a pas uniquement ramassé tout ce qui est sorti de la plume du poète , mais même les choses raturées par sa plume. On n
rde — et je le dis ! — comme un des plus grands et des plus charmants poètes dont la France puisse s’honorer. Il est mort trag
tion ravie que l’imagination caresse l’ébauche et rêve sur le rêve du poète . Les Anciens, plus profonds qu’on ne croit dans l
e regret éternel les idéalise encore ! André Chénier, cette aurore de poète , plus délicieux, comme le soleil, à l’aurore, que
es plus fermes quand elle ne les jeta pas sous le couteau… La vie des poètes est rarement poétique. Ce qu’on n’en sait pas vau
Ce qu’on n’en sait pas vaut toujours mieux que ce qu’on en sait : Le poète est semblable aux oiseaux de passage, Qui ne bâti
bords, et le monde Ne connaît rien d’eux que leur voix ! Tel est le poète . Le meilleur historien qu’il ait, c’est le Mystèr
brin de paille, et c’est à navrer le cœur de tous ceux qui aiment les poètes , cela ! Voilà, en effet, le caractère de la notic
nsacrée à son glorieux parent. Il a oublié que le mystère va bien aux poètes , ces dieux, et que toute divinité est mystérieuse
e homme plongé dans les littératures grecque et latine, et cachant le poète dans la chrysalide de l’érudit. Parmi les poètes,
latine, et cachant le poète dans la chrysalide de l’érudit. Parmi les poètes , tout le monde n’est pas comme lord Byron et le C
éité de source et d’épanchement de Lamartine, par exemple, s’affinait poète avec lenteur dans des tentatives d’expression cen
uvelle édition d’André Chénier est hérissée le font également pour le poète . Elles montrent trop — et fort inutilement — ses
l’analyse et leurs doubles curiosités vaines ; car c’est plus pour le poète que pour personne que le mot de Voltaire est vrai
aphies. Quant à ce qui est de l’analyse et des méthodes de travail du poète , elles nuisent toujours à la beauté synthétique d
rge, en a un superbe, quand il dit qu’on ne sait pas plus comment les poètes s’y prennent pour faire de beaux vers qu’on ne sa
on moi, c’était là que le goût et surtout l’admiration pour un pareil poète devaient s’arrêter. Nous savions de lui tout ce q
raphie, tous ces gens qui veulent attacher des notices aux talons des poètes , ces rêveurs qui nous font rêver et qui se révèle
n ! André Chénier n’était pas un athée comme nous avons depuis vu des poètes athées : Shelley, par exemple, et Leopardi. C’éta
utel invisible, la plus intense prière, enfin, que l’imagination d’un poète révoltée des abominations de la terre ait jamais
inciblement l’attirait, André Chénier ne savait pas, comme disent les poètes , quel dieu il portait dans son sein. Il n’ambitio
talent, d’un feu inextinguible et immortel, nous pouvons induire quel poète il aurait été s’il eût vécu un jour de plus. Augu
dans sa seconde gloire, qui devrait être la première : — sa gloire de poète lyrique, du plus puissant poète lyrique que certa
ait être la première : — sa gloire de poète lyrique, du plus puissant poète lyrique que certainement ait eu la France avant L
n poésie, d’œuvre plus belle ! Seulement, et je parle à ceux qui sont poètes en quelque degré, si l’œuvre avait été plus belle
qui sont poètes en quelque degré, si l’œuvre avait été plus belle, le poète , privé de la poésie de sa mort sanglante, aurait
, c’est précisément (répétons-le une dernière fois !) cette beauté du poète , que l’édition actuelle, avec les appesantissemen
ailé et envolé depuis longtemps dans sa gloire, nous montrent trop le poète rongé par le versificateur et par l’érudit. Cette
s prises chez les Grecs ! Le mérite et la faculté des grands et vrais poètes , c’est l’assimilation rapide, c’est, avec un rien
ndre fleur grecque enfin, pouvait faire tout André Chénier. Les vrais poètes ressemblent à ces femmes qui pour avoir respiré u
ient de faire d’André Chénier dépaysent l’admiration et prosaïsent le poète . Était-ce donc bien la peine de les donner ?
9 (1900) Poètes d’aujourd’hui et poésie de demain (Mercure de France) pp. 321-350
Poètes d’aujourd’hui et Poésie de demain1 [6 février 
m’y suis engagé par le titre même de cette Conférence ce que sont les Poètes d’aujourd’hui et ce que pourra être la Poésie de
Poésie de demain, sans y joindre quelques mots sur ce que furent les Poètes et la Poésie d’hier. Ce n’est pas une heure qu’il
e, si je ne me trouvais rassuré par la liberté de parler davantage en poète qu’en critique. Le critique ou, plus abstraitemen
antisme ou du moins contre ses excès, c’est-à-dire contre les mauvais poètes qui n’en continuaient que les défauts. Cette réac
ôt l’arrivée, dans le Romantisme, encore vivace ou déjà finissant, de poètes nouveaux et de tempéraments neufs. Le Romantisme,
M. Coppée ce lyrisme bourgeois, sentimental et populaire, qui fait du poète des Humbles un humble poète. Mais montons plus ha
is, sentimental et populaire, qui fait du poète des Humbles un humble poète . Mais montons plus haut. Le cher et admirable Léo
poète. Mais montons plus haut. Le cher et admirable Léon Dierx est un poète Lamartinien, Leconte de Lisle s’apparente à Alfre
ien de servile dans ce désir très filial qui lie par l’admiration les poètes de tout à l’heure aux poètes d’hier. Mais les jeu
très filial qui lie par l’admiration les poètes de tout à l’heure aux poètes d’hier. Mais les jeunes gens sont prompts et exig
répudier trop catégoriquement l’École précédente. Le réel mérite des poètes parnassiens lui fut moins visible que leurs défau
ieuse. Verlaine fut l’illustration de ce principe nécessaire que tout poète doit se faire à lui-même sa poésie, en toute indé
nouvelle venait de naître aux lettres, qui reconnaissait en ces deux poètes les devanciers de ses principaux désirs d’art. Ce
comme elle fait Baudelaire. C’est ce désir de nouveauté qui anime les poètes les plus divers. Sans cette recherche du « non en
l’état naturel et successif de toute Littérature ; il fut commun aux poètes d’autrefois comme aux poètes d’aujourd’hui, de mê
de toute Littérature ; il fut commun aux poètes d’autrefois comme aux poètes d’aujourd’hui, de même que ce sera le souci des p
fois comme aux poètes d’aujourd’hui, de même que ce sera le souci des poètes de demain. Tout ce que je veux bien admettre, et
ain. Tout ce que je veux bien admettre, et qui pût mériter aux jeunes poètes d’il y a quinze ans le nom de Décadents, comme l’
ain byzantinisme et un excès de subtilité, les principaux défauts des Poètes qu’on appelait Décadents, défauts plus apparents
nce admirable dans l’artifice démodé et l’obstination stérile. Si les Poètes de l’École Décadente en étaient restés à ces prem
qu’on peut vraiment qualifier de considérable. À l’effort initial des poètes qui, les premiers, tentèrent la fortune d’une poé
férences et des préoccupations intellectuelles de cette génération de poètes et d’écrivains. C’est là qu’on trouvera, avec ses
quelle fut cette doctrine. Le nom de Symbolistes dont on désigna ces poètes n’est point suffisamment explicatif de leurs tend
rlaine et dans Mallarmé. Verlaine fut en effet le plus individuel des poètes , comme Mallarmé en fut le plus idéaliste. J’empru
arrêter un instant sur les moyens d’expression que se sont créés les poètes d’aujourd’hui. Pendant très longtemps, le moyen
rouvaille littéraire des plus curieuses. La découverte en revient aux poètes d’aujourd’hui et je ne suis pas sûr que ce ne soi
sitée fut à peu près celle-ci : La poésie consistait donc à ce que le poète cherchât, par les moyens en son pouvoir, à impose
ainsi qu’agit Hugo qui, puissant et despotique, force et subjugue. Le poète oblige à sympathiser avec lui. Il ordonne qu’on l
sse. La poésie est pour ainsi dire autoritaire. Le lecteur accepte du poète la poésie toute faite. Or, c’est justement tout l
te. Or, c’est justement tout le contraire de cette obéissance que les poètes d’aujourd’hui prétendent demander à leur lecteur.
i prétendent demander à leur lecteur. Au lieu d’imposer sa pensée, le poète , pour ainsi dire, la propose, la présente, l’offr
sera donc plus d’une part l’autorité et de l’autre la soumission. Le poète cherchera moins à dire qu’à suggérer. Le lecteur
e. C’est cette figuration expressive de l’Idée par le Symbole que les Poètes d’aujourd’hui tentèrent et réussirent plus d’une
s exactement les siens. Ce n’est pas seulement dans la nature que les poètes ont cherché les symboles de leurs idées. Ils ont
Les Légendes et les Mythes ont été, de tout temps, en faveur chez les poètes , chez ceux d’autrefois comme chez ceux d’aujourd’
pittoresque par l’éloignement et la distance où il est du nôtre. Les Poètes récents ont considéré autrement les Mythes et les
e la préoccupation d’exprimer symboliquement des idées qui a valu aux poètes d’aujourd’hui le nom sous lequel on les désigna.
adiction avec ce goût d’individualisme que j’ai relevé aussi chez nos poètes . En effet, qui dit école dit communauté de but et
le dit communauté de but et de moyens. À ce compte, le seul groupe de poètes français qui eût jamais mérité ce nom serait la P
emy Belleau ou tout Baïf pourrait être dans Ronsard. Au contraire les poètes d’aujourd’hui sont singulièrement dissemblables l
Verhaeren. Rarement, l’art fut plus nettement individuel que chez ces poètes  ; non seulement ils détestèrent l’imitation récip
blies et eurent un vif et fort sentiment de l’indépendance absolue du Poète et de la Poésie. C’est cet esprit d’indépendance
vous renvoyer aux ouvrages spéciaux qui en traitent et aux œuvres des poètes qui l’ont employé. Grâce à eux il a acquis une in
ividuelle. Tout en parlant poésie, me voici insensiblement arrivé aux poètes , mais c’était déjà parler d’eux que de parler de
oin de me présenter à vous non point comme un critique, mais comme un poète . C’est pourquoi justement je sais le tort que l’o
n disserte. Je ne saurais m’empêcher tout au moins de vous nommer les poètes qui, autour de Paul Verlaine et de Stéphane Malla
llonger cette liste presque indéfiniment. Des prosateurs qui sont des poètes s’y joindraient d’eux-mêmes où M. Paul Adam retro
ais comme preuve dernière que les symbolistes furent tout de même des poètes , que c’est à l’un d’eux qu’on s’est adressé pour
ntièrement dans ses principes et dans ses résultats, attendre que les poètes qui y contribuèrent aient achevé l’œuvre entrepri
t maître de ses plus amples forces intellectuelles, et s’ils sont les poètes d’aujourd’hui, ils sont encore les poètes de dema
ctuelles, et s’ils sont les poètes d’aujourd’hui, ils sont encore les poètes de demain. Pour dire vrai, ce n’est pas à eux se
ce à l’heure actuelle. Le meilleur moyen de savoir ce que veulent les poètes de demain est encore de savoir ce qu’ils reproche
10 (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pommier. L’Enfer, — Colifichets. Jeux de rimes. »
neries, des Assassins, du Livre de sang, des Océanides, un des grands poètes à outrance de ce temps, ne pouvait manquer d’atti
elles sources d’inspiration, méprisées par la génération présente, un poète du xixe  siècle avait eu la hardiesse d’aller pui
deviné la grande poésie cachée dans une conception qui n’a pas eu son poète , car, il faut bien le dire, Dante lui-même ne l’e
vinisantes dont le Catholicisme avait pénétré sa pensée, n’est pas le poète de l’enfer chrétien. Ivre d’antiquité comme les a
yen Age l’admettait, dans sa simplicité terrifiante, n’a donc eu pour poètes que quelques mystiques chrétiens comme sainte Bri
pouvantables que celui du Dante : mais, comme il ne s’agit pas ici de poètes surnaturels, mais de poètes littéraires, nous n’a
nte : mais, comme il ne s’agit pas ici de poètes surnaturels, mais de poètes littéraires, nous n’avons pas à en parler. Quand
se place en dehors des Mystiques et de la Légende, Dante est le seul poète littéraire de l’enfer, et nous sommes si loin, po
uel nous applaudissons aujourd’hui, attend encore, attend toujours un poète de proportion avec sa grandeur ! Eh bien ! pourqu
andeur ! Eh bien ! pourquoi M. Amédée Pommier ne l’a-t-il pas été, ce poète  ? Est-ce le génie qui lui a manqué ? Mais la conc
ibrer et à se souvenir ? Non, rien de tout cela n’a manqué au nouveau poète de l’Enfer. Son poème est là qui répond pour lui.
jet d’un enfer réel, où l’ignominie des Sept Péchés Capitaux force le poète à matérialiser sa pensée, comme l’âme a matériali
verons pas contre les tableaux inouïs de bouffonnerie grandiose de ce poète , qui comprend la gaîté et les plaisanteries du Dé
es, et qu’il est facile de résoudre. M. Amédée Pommier a été un grand poète dans tout ce qu’il a compris de l’idée chrétienne
l n’avait pas eu à sa portée la science même du christianisme. Ici le Poète devait s’épauler au Docteur. Son enfer charnel et
res plus affreux encore au caractère de ces tortures que l’incroyable poète nous retrace avec un relief si effrayant. Les idé
elles nous n’insisterons pas, mais que nous avons voulu indiquer à un poète qui nous comprendra, on les regrette dans le poèm
s qui tiennent à l’incomplet de la notion chrétienne dans l’esprit du poète et au manque d’étendue de son cadre, il n’y a plu
ophes et à la puissance de leur facture, on reconnaît tout d’abord un poète de la plus haute volée, tout à la fois ample et c
, du tragique renversé et redoublé par le contraste. Dès le début, le poète de L’Enfer, malgré la beauté de pose de ses strop
Les actes les plus anonymes, Sont au grand livre enregistrés. Et le poète continue de décrire et de s’avancer dans ce mouve
sobriété ferme. Ce n’est pas Klopstock, ce n’est pas Milton, c’est un poète d’une personnalité différente dans lequel l’inspi
ien de nouveau, de replié, d’inventé par lui dans la pensée. Un autre poète aurait montré peut-être quelque point de vue inco
ot si sublime : « Le ciel brûle plus que l’enfer ! » et dont un autre poète aurait tiré un grand parti. Mais M. Pommier n’a p
une force de style acquise ou spontanée, un faire particulier dont le poète est doué, c’est quelque chose de plus étonnant et
M. Amédée Pommier, par cette mystérieuse intussusception qui fait les poètes , a dans l’âme un peu de ce sentiment formidable q
atériels ! Le spectacle est là, réel et visible, mais le sentiment du poète domine le spectacle. L’ironie de sa parole, la re
onner une idée de sa puissance d’incarnation et de relief. Le nouveau poète de l’Enfer est une imagination plastique du premi
premier ordre. Il a les qualités d’expression en ronde-bosse, que les poètes de ce temps ont placées si haut, et de plus il a
tes semblables à de la sculpture dans un métal incandescent, c’est le poète plus haut que la matière qu’il touche d’une main
te plus haut que la matière qu’il touche d’une main si puissante ; le poète , avant tout, spirituel ! IV Et nous l’avons
u’on s’y méprendra et qu’on doit s’y méprendre. M. Amédée Pommier, le poète chrétien, de tête du moins, doit être appelé maté
énervé, et nous savons si le matérialisme est le vice du livre et du poète . Certes, son défaut n’est pas là ! L’inspiration
qu’ici la victime de la profondeur et la plus faible des deux dans le poëte de L’Enfer, des Assassins, du Livre de sang, des
qu’y a-t-il pour que M. Amédée Pommier se permette de n’être plus le poète de la forme autrefois si ferme, si droite et si s
est pas d’hier dans la littérature. Il est de la glorieuse ventrée de poètes qu’avait portés 1830. Dans le romantisme contempo
endra bientôt encore. Il montrera qu’il y a toujours, quand on est né poète , un bout de cœur à donner à l’éternel vautour. Ma
e plaît, à moi : car sans elle je ne pourrais retrouver l’identité du poète des Crâneries dans le poète des Colifichets, cett
le je ne pourrais retrouver l’identité du poète des Crâneries dans le poète des Colifichets, cette outrance que M. Amédée Pom
n que d’une syllabe pour vous enchanter, si vous avez en vous écho de poète , — qui serait Liszt encore sur une épinette et Tu
ée à épuiser son dernier effort et à dévoiler son dernier mystère. Le poète des Colifichets, ce poète du mot, qui le hacherai
ffort et à dévoiler son dernier mystère. Le poète des Colifichets, ce poète du mot, qui le hacherait volontiers pour en avoir
 de ce mot haché tirerait je ne sais quel incroyable parti encore, ce poète du mot a une haleine, et cette haleine est le plu
du moins par le plus simple et le meilleur moyen de faire juger d’un poète , — la citation. En effet, citer quelques vers tri
, l’entente du vers, ses ressources, son économie, la souveraineté du poète sur le vers, je ne crois pas qu’on puisse aller p
sique qui, en poésie, est une barbarie ou une corruption, l’audacieux poète s’est-il permis de l’élever, solitaire, parmi ses
cette fière et belle épigraphe : Tout est le droit du peintre et du poète  ! n’aurait-il pas osé s’expliquer, lui qui écrit
I Ainsi je finis par un doute. Cet esprit qui ne biaise jamais, ce poète de résolution, cet héroïque qui n’a peur de rien,
tableaux grotesques du petit père André, sachant et très-sûr qu’où le poète met sa griffe la marque reste et reste seule sur
griffe la marque reste et reste seule sur le ridicule effacé, lui, le poète des Crâneries, qui en fera une tant qu’il aura le
auxquels il est impossible de résister ! L’auteur des Colifichets est poète sous les deux espèces, et on le sent en maint end
11 (1895) Les confessions littéraires : le vers libre et les poètes. Figaro pp. 101-162
moins superficiellement l’opinion, les craintes et les espoirs de nos poètes , car l’évolution de Mistral est significative la
êchera pas Mistral de nous donner une merveilleuse épopée et quelques poètes contemporains de mener bataille contre la rime. A
devenu date en cette évolution littéraire. ——— Et maintenant que les poètes se défendent ou attaquent, jugent ou bataillent,
uée dans toutes mes œuvres et si j’avais à recommencer ma carrière de poète , c’est tout bonnement avec celle-là que je recomm
int-Amant, les Le Moine, les Saint-Louis (tous et d’autres excellents poètes et de métier) aimaient la rime, aimant le manuel
La Fontaine riment comme d’honnêtes rentiers ; au xviiie  siècle, les poètes — les menuisiers qui déshonoraient ce nom — rimen
rs les mêmes — les mêmes avec une certitude décourageante. De récents poètes , Henri de Régnier, Albert Samain, Adolphe Retté n
e réforme sérieuse n’a été inaugurée. Il faudrait faire comprendre au poète que la rime est faite pour l’oreille et non pour
st absolu), il n’y a plus de muettes en français. De cette règle, les poètes peuvent induire que le nombre de leurs rimes poss
ez eux » , Roger-Milès, Remacle et quelques artistes devisent avec le poète , nous parlons de l’évolution de Mistral. — Si on
s ? Georges Rodenbach 6 juillet 1895. Le subtil, l’émotionnant poète du Voyage dans les yeux, de Bruges-la-Morte et du
Rhône sera encore une grande œuvre, parce qu’il est une âme de grand poète . C’est dire que le vers, libre ou non, avec ou sa
onc indifférente. Ce qui le prouve c’est que, en ce moment, plusieurs poètes affirment leur beau talent en pratiquant les vers
nt en pratiquant les vers libres, tandis que d’autres se prouvent des poètes aussi modernes, en restant dans l’ancienne prosod
me. Comme on le voit, c’est une leçon très fine et très douce que le poète du bonheur mélancolique et simple donne aux jeune
uillet 1895. L’étrange adversaire des symbolistes, le très convaincu poète scientifique, philosophique et sociologique de En
ralisation tue le génie particulier, caractéristique. Je souhaite des poètes , des artistes de « leurs provinces » — comme des
aboutir en morale, au devoir et à l’Altruisme scientifique. Mais le poète scientifique et sociologique dont le but est la c
ka 13 juillet 1895. Au cours de cette enquête nous rencontrons la poétesse de qui les Rythmes pittoresques et les Joies erra
nce puis elle dit : « Au fond, pourquoi s’occuper de Mistral ? il est poète provençal et ne peut avoir de prétention à influe
orme. Pour l’avoir compris, Gustave Kahn est, vaporeusement, très bon poète  ; tandis que, ne donnant aucunes sensations music
leurs sujets appelaient les rigides architectures du vers ! Bref, le poète , le peintre, le sculpteur, le musicien obéira aux
sensitif et sensationnel, voilà toute la Poésie ; et j’ajoute que les poètes devraient connaître un peu mieux leur syntaxe. Et
ui ne se seraient pas initiés à « la surprise de style » de l’aimable poétesse , nous citerons ce sans doute gracieux petit fol C
ue pour guide, tant que nous rechercherons et donnerons l’opinion des Poètes — nous réservant, d’ailleurs, de les discuter plu
tionnaire toujours mais avec grâce et force, sincérité et utilité, le poète perversement swedenborgien, l’auteur de Philoméla
quelque compétence, parce que je ne sais pas le provençal. Car aucun poète , j’entends aucun poète lyrique, ne saurait être a
rce que je ne sais pas le provençal. Car aucun poète, j’entends aucun poète lyrique, ne saurait être apprécié par quelqu’un q
e saurait être apprécié par quelqu’un qui ne sait pas la langue de ce poète . J’admire Mistral comme j’admire, par exemple, Pé
n sais rien, parce que je n’entends ni le provençal, ni l’italien. Un poète dramatique peut se révéler même sans la traductio
dramatique peut se révéler même sans la traduction (et encore !), un poète lyrique, jamais ; et d’après ce que m’ont dit des
e possible en provençal, et dans toutes les langues, chez les mauvais poètes . — Lors, en français, et chez les bons poètes ? —
ngues, chez les mauvais poètes. — Lors, en français, et chez les bons poètes  ? — Je ne vois pas du tout la banalité produite p
idue et la plus vive sympathie ! et mon plus ardent désir est que les poètes nouveaux nous apportent en effet du nouveau. Quan
ssure, les effets qu’ont tirés de ces modes nouvelles ou rénovées des poètes tels que Henri de Régnier, Verhaerena, Gustave Ka
s par les moyens coutumiers, et si ce n’est que le seul talent de ces poètes qui me fait me plaire à ce qu’ils nomment le Vers
tions, bien plutôt qu’une nouvelle prosodie ! et je vous assure qu’un poète qui ferait surgir un idéal imprévu dans des vers
n’a rien de commun avec les prosodies récentes. Mallarmé, de tous les poètes de sa génération, est le plus strict, le plus sév
t des obscurités qu’on reproche à ce parfait artiste ; à ce délicieux poète , êtes-vous bien sûr que ces obscurités ne sont pa
t il sait où sont ses vrais amis. Ah ! c’est un vrai, tendre et noble poète au moins, celui-là… » Puis, tristement, Catulle M
Poésie ?… — Mistral ? nous dit M. Mallarmé, Mistral est le plus noble poète , le plus populaire, le plus « vrai » de notre épo
équence et l’abondance des poèmes, leurs longueurs, leurs redites, le poète doit se forger un instrument personnel ; mais qu’
s bon. ——— Pouvait-on mieux dire ? Et voici des vers que, par jeu, le poète voulut bien écrire à notre intention pour cette e
ces vers — banvillesquement rimés — : ce fut par expresse volonté du poète qui exprime ainsi le « flou du flou ». M. Stéphan
ts selon les émotions ? ce sera long à définir. Mais de consciencieux poètes recherchent déjà ces lois, tels de Souza, qui dre
e croyions plus inféodé au classicisme. » Et pour terminer, l’aimable poète nous lit quelques strophes inédites, à la gloire
nous avons une cordiale sympathie d’ami et… une presque antipathie de poète  — veut dire par là que brumeux est le Nord, certe
ir ; que le vers libre a servi très heureusement a un grand nombre de poètes , et qu’il y persévérera, j’ose l’espérer ; que le
c comment en des éclats de rire joyeux, et… demi-solitaires, le probe poète qui fut parfois un grand sceptique d’amour, deven
e Croze. Émile Goudeau 10 août 1895. L’exubérant et chaleureux poète des Fleurs du Bitume, le caustique romancier de l
e étant inapplicable au français, autant et mieux écrire en prose ! —  Poète , vous avec raison !… Mais voici une feuille blanc
oulez dire !… » Puis, s’étant socratiquement caressé le front, le gai poète prit une plume, griffonna, griffonna et nous tend
’honneur redoutable d’être le solitaire aède des hymnaires d’Isis, le poète mystique des Noces de Sathan, de la Porte héroïqu
 Je m’étonne de la déclaration de Mistral, qui est cependant un grand poète  ; Hugo qui, certes, écrivit plus de trente mille
pour elle. L’inspiration, qui guide l’imagination et même la plume du poète , entraînera la rime jumelle dans son flot aussi a
ce qui semble importer plus que la rime et le rythme, c’est l’âme du poète . Tout est là. Si elle est noble, pure et forte — 
éternelles. » Mais s’il me semble inadmissible que la rime fatigue le poète parce qu’elle ne peut se renouveler, je trouve to
rnatives de la rime » l’opinion du plus sage et du plus pénétrant des poètes , Georges Rodenbach. En tout cas, nul n’a raison q
onnue improvisation, que nous donna, pour en illustrer un tableau, le poète qui chanta Isis et Dieu en strophes irrégulières,
s sont fort beaux. Gabriel Mourey 10 août 1895. L’opinion d’un poète unissant — par choix et atavisme — l’Angleterre e
cher confrère, Vous me demandez mon sentiment sur la poésie, sur les poètes , sur ces graves questions de rythmes plus on moin
e. L’Avenir de la Poésie en France ? Mon Dieu, il y aura toujours des poètes , mais je ne crois pas qu’ils ajoutent beaucoup à
ascal, un Voltaire, un Chateaubriand, un Flaubert. En revanche, quels poètes que ceux d’outre-Rhin et d’outre-Manche ! Ceci es
, à propos du futur poème de Mistral, le Rhône. Je pense que le grand poète de Mireille fera toujours des choses excellentes
drons du Verbe. Maurice Bouchor 17 août 1895. Le très mystique poète qui, pour les âmes naïves, les âmes saintes, se p
et dévoués. M. Bouchor. Ô très épicurien et, à la fois, socratique poète qui, ne trouvant pas le Meilleur, vous contentez
je rencontre Clovis Hugues, Clovis Hugues le député, le Provençal, le poète … C’était le cas ou jamais de saisir l’occasion pa
s lauriers. Dans notre Midi, Mistral est, comme partout, un admirable poète épique et lyrique ; mais on le connaît trop, il e
u’elle lui commande l’image ou la pensée. L’auteur de Mireille est un poète . Voyez cependant les poètes, ceux de l’école roma
ou la pensée. L’auteur de Mireille est un poète. Voyez cependant les poètes , ceux de l’école romantique, si vous voulez. En o
des écoles ! Eh ! bien, connais pas ! Il y a pour moi deux sortes de poètes  : ceux qui ont du talent et ceux qui n’en ont pas
et de la main vide d’œuvre. — Tenez, mon cher député de la Butte aux Poètes , vous paraissez un peu opportuniste… Bah ! ne pro
t, c’est une galejade, et dites-nous plutôt ce que le devin, que tout poète cache en soi, prévoit pour l’avenir de la poésie
ystérieuse éclosion sociale des temps futurs, en seront peut-être les poètes . C’est diablement ambitieux ce que je vous dis là
à cette virtuosité — crier « assez ! » lorsque l’aimable et excellent poète , solennel, se leva et, d’une voix sonore, chantan
Brand. Alors, un instant, nous nous regardâmes avec dans les yeux, le poète , de la fureur, et moi, de la malice ; puis, nous
le ! Et voici donc rétablie dans toute sa pure noblesse la pensée du poète un instant obscurcie par une simple petite erreur
de. A. de C. Gabriel Vicaire 24 août 1895. Simple et vraiment poète parce que près des humbles, des amoureux, des cro
bonne franquette, M. Gabriel Vicaire estime qu’il ne messied pas à un poète de parler poésie : La Clarté, par Perros-Guirec.
-je besoin de vous la dire ? Je considère Mistral comme un très grand poète , un des plus grands sans doute qui soient à l’heu
urent souvent erronés ; cependant, ils ont eu le mérite d’inciter les poètes au culte de ce que la poésie doit avoir de coloré
et très érudit directeur de l’Annonciation ce qu’il pensait, lui, le poète libertaire qui prépare le Martyrologe anarchiste,
es et assourdies dont la fadeur nous éverva, voici que de très jeunes poètes installent une Beauté héroïque et concentrée. Dan
, pliantes, friables. C’est une chose assurée. Il ne faut point qu’un poète fasse retentir dans de dures trompettes mugissant
es les bruissements doux de l’eau, des printemps, des fleurs. Mais le poète est lui-même cette pompeuse trompette qu’embouche
 Toute chose est balancée et sonne selon un rythme. Ce n’est point le poète qui crée le rythme (ainsi que l’a prétendu Mallar
é), mais c’est le rythme essentiel des choses qui scande et dirige le poète . Ainsi l’ont compris instinctivement les Verhaere
istique de cette Muse de Mistral : la lumière et la joie. Lui-même le poète l’a bien exprimé dans sa chanson des Bons Provenç
e Sarah Bernhardt surgit, tel le génie familier du Comte, LA MUSE DES POÈTES . L’Enquêteur. En vos paroles, comte, la rime
ement, la jolie pièce de l’Alouette : « Il faut, profère gentiment ce poète du seizième siècle —  que je dise cela de moi, qu
e le surprenant et délicieux poème de M.  Dierx, un des plus parfaits poètes de ce temps et de bien des temps ? Je veux dire l
ulantes rimes. (Mais une voix d’or tintinnabule ; c’est la Muse des Poètes qui s’éjouit.) La Muse ; ton aussi vague qu’un
mble. Mais ces vers-là ? Rozalès. Ça, c’y moi qui a écrit. Bono poète , moi, Moussié ; moi li Sarrazin di Constantinople
me poser. Je pense qu’il faut tenir M. Frédéric Mistral pour un grand poète  ; je ne saurais, néanmoins, préciser mon opinion,
t Dante et Racine, et La Fontaine, et jusqu’à Homère, tous ces grands poètes n’ont-ils pas donné, comme forme à leur inspirati
ard, le plus inspiré mais non le plus parfait, ni le plus poli de nos poètes . Nous devons, certes, remercier le grand Ronsard
u’ils le pouvaient, suivant la belle ordonnance gréco-latine. Mais le poète français, qui serait risible de vouloir emprunter
en tapisserie, un peu) de l’Hellade. M. Henri de Régnier, qui se juge poète plus intéressant et populaire que Mistral et… les
sorte de mode hellénique ; aussi, nous plaît-il de saluer en ces deux poètes (qui, sans doute, se croient ennemis), MM. De La 
imal, à qui vous me permettrez de les comparer, puisque le plus grand poète de l’antiquité n’a pas hésité de se servir d’une
l’idée maîtresse du Symbolisme qui me paraît juste et qui, en fait de poètes , a produit un prosateur de premier ordre, un seco
égnier, Adolphe Retté, Stuart Merrill, Ferdinand Hérold, qui sont des poètes de race et de vrais artistes, mais dont cette pro
eille, à l’harmonie et à la raison rythmique, n’en sont pas moins des poètes de talent et plus sûrs de leur avenir dans l’hist
s-même. Austin de Croze. Robert de Souza 21 septembre 1895. Le poète , très distingué lui aussi, des Fumerolles, l’enra
ir clair, parce qu’on n’a pas su être désintéressé. Mais en dépit des poètes — et des autres — les œuvres multipliées ont gran
t être, politiquement, judicieuse ; elle n’a pas plus de sens pour le poète que pour le philosophe. Quant à la technique, mal
ibre » élargit, par chaque œuvre nouvelle, sa conquête. Désormais les poètes n’auront plus à être jaloux des musiciens ou des
Louis Dumur 21 septembre 1895. M. Louis Dumur, dont plusieurs poètes de l’art le plus opposé nous dirent grand bien, a
us demandé une lettre. La voici : Monsieur et cher confrère, … « Les Poètes modernes ont introduit la plus grande liberté dan
l’allitération. La variété des vers modernes est infinie, puisque les poètes ne se soumettent plus à des règles fixes et qu’il
n’y a pas de vers sans mesure ; mais il est bien juste de laisser le poète libre de choisir celle qui lui convient, et de ne
ni inventée, ni voulue. Je suis pour qu’on laisse liberté absolue au poète . Si je me suis servi d’une prosodie basée sur l’a
tout autre comme forme prosodique. Liberté en tout et pour tous ! Les poètes de talent en seront plus à l’aise et ce sera doré
, aussi le portèrent à exagérer, avec sa forme, ses tendances ; et le poète étrange qu’il était, transparent dans ses mots, t
que, vainement, nous attendons, chaque année, le volume de vers de ce poète , vraiment poète, sinon dans la réalisation, du mo
nous attendons, chaque année, le volume de vers de ce poète, vraiment poète , sinon dans la réalisation, du moins, dans le vou
aisons et mal d’accord avec la naïveté célèbre qui ne permet pas à ce poète de se laisser inscrire parmi les Quarante… » Mais
axon. Eh bien, c’est un fait et il faut l’accepter. Que Moréas et les poètes romans s’évertuent à nous prouver que la philosop
a confectionner : Le Symbole est le mode d’expression par lequel « le poète doue d’authenticité la nature ». Cette formule éc
out l’art. — Certes, voilà une formule que devraient bien méditer les poètes  !… Mais ne parlerons-nous pas du vers libre, du v
et Henri de Régnier, nous n’avons eu garde d’omettre le nom du jeune poète Adolphe Retté qui, lui du moins, racheta la stric
Kahn et même de son puîné, le très jeune, très ardent et très curieux poète — naguère tant anarchiste, lui aussi ! — André Ib
raductions des vers de Mistral, je crois que celui-ci est un fort bon poète , une sorte de Théocrite très nourri de Virgile. —
Quant à l’influence de Mistral, je la crois grande et louable sur les poètes du félibrige, je la crois nulle et peu désirable
r les poètes du félibrige, je la crois nulle et peu désirable sur les poètes de langue française, car je considère le provença
é… L’évolution parnassienne est terminée ; elle n’a donné aucun jeune poète de valeur depuis une dizaine d’années. Le seul gr
ucun jeune poète de valeur depuis une dizaine d’années. Le seul grand poète qu’elle ait produit fut Paul Verlaine ; mais il f
, la tendance actuelle me semble vers la pleine et libre expansion du poète soucieux de liberté intégrale… C’est l’individual
terme, fort vague, ne signifie en somme pas grand-chose, car tous les poètes de valeur, de toute éternité, furent des symbolis
e crois que, pour les curieux de poésie, la sélection entre les vrais poètes et les adaptateurs sera plus facile à faire parce
abeilles. Évidemment, M. Adolphe Retté est meilleur théoricien que poète  ; est-ce bien sa faute ? Après tout, comme dans u
on littéraire », le petit Dorchain (c’est Sully Prudhomme qui parle), poète très original, fait partie, avec Bouchor, Richepi
l, fait partie, avec Bouchor, Richepin et Fabié, de la génération des poètes à considérer en dehors des parnassiens et des sym
n’oserais approuver ni improuver avec assurance la tentative du grand poète Mistral. Pour ce qui est de notre langue, au cont
age que d’appeler vers libres les lignes inégales que quelques jeunes poètes qualifient ainsi, qui n’offrent aucune sécurité à
rter de vos questions, ils compléteront plutôt un peu mes réponses. Poète qui, veillant dans la nuit calme et noire, Vois p
pas d’avis que le musicien doit être, autant que possible, son propre poète , son librettiste ? — Parfaitement ! J’ai toujours
ète, son librettiste ? — Parfaitement ! J’ai toujours rêvé d’être mon poète , de me mettre en musique. Mais, quand on a des co
fut rapidement, rapidement. M. Edmond Rostand 12 octobre 1895. Poète phocéen, ni préraphaélite, ni magiste, un peu mys
alent. » Adversaire de toutes écoles ou chapelles, il espère que les poètes vont se mettre à s’aimer entre eux et que l’âge d
12 (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Mistral. Mirèio »
crément littéraire, devient l’expression de nos adorables progrès, un poète de nature, de solitude et de réalité idéalisée, n
avec plus ou moins de puissance, et il vient bien moins de ce que le poète chante que de sa manière de chanter. Oui, c’est l
de ce que le poète chante que de sa manière de chanter. Oui, c’est le poète qu’on est et c’est l’accent qu’on a qui font l’œu
se déformer le cerveau, il y aura toujours la chance de rencontrer un poète épique, dût-il se lever d’entre les nations, accr
o, de ce poëme que je viens d’appeler plus haut une épopée, est-il un poète épique surgissant tout à coup parmi nous, et la C
regarderait à deux fois. Et cependant, si le caractère distinctif du poète épique est de voir grand, de jeter sur la nature
ien convenir que l’auteur de Mirèio a dans le talent quelque chose du poète épique, et son poème est là pour le prouver. C’es
es de dire et de peindre des civilisations présentes, qui donnent des poètes comme Edgar Poe pour les plus forts de ses produi
poésie naïve ou de la poésie raffinée, sous couleur de naïveté… si le poète qui s’est traduit lui-même dans une de ces traduc
prit, un moment, l’Angleterre ? On pourrait très bien supposer que le poète fruste, salin et amer, découvert aujourd’hui comm
nné à Daphnis et Chloé des proportions d’Iliade, est en définitive un poète que l’on peut mettre, ici ou là ! dans le groupe
ète que l’on peut mettre, ici ou là ! dans le groupe hiérarchique des poètes , mais qui a certainement droit d’entrée dans l’hé
compte, et ce n’était pas une vaine fantaisie de critique qui se fait poète sur un poète, j’aurais aimé à rencontrer dans M. 
n’était pas une vaine fantaisie de critique qui se fait poète sur un poète , j’aurais aimé à rencontrer dans M. Frédéric Mist
écouvert, et dont le nom, beau comme un surnom, convient si bien à un poète de son pays, un homme né et resté dans la société
, ayant le bonheur d’avoir les mœurs de ses héros et d’être un de ces poètes complets, dont la vie et l’imagination s’accorden
! Cela a été une déception ! Mais, voyez ! cette déception funeste au poète , bien loin d’enlever à son œuvre quelque chose de
ui, par le détail, devient épique et qui fait jaillir de la pensée du poète tout un monde grandiose, passionné, héroïque, inf
reste dans la suavité. Partout, à toutes les places de son poème, le poète de Mirèio ressemble à quelque beau lutteur qui ga
i expriment les deux grandes faces de tout art et de toute pensée. Le poète de Mirèio est un André Chénier, mais c’est un And
es deux sont à lui au même titre et font également sa poésie, car les poètes vraiment grands sont ton-jours le résultat de deu
originalité. Et il y puise, sans les épuiser l’une et l’autre… Jamais poète n’a tordu plus vigoureusement un sujet que M. Fré
’elles montre, par le magnifique dialogue qu’elles tiennent, comme le poète entend la nuance qui diversifie ces fronts de vie
e et que l’on pressent dès les premières strophes que lui consacre le poète … : « Ourrias, né dans le troupeau, élevé avec les
s deux ; ses bas-reliefs fourmillent de tels détails, que de tous les poètes , difficiles à citer dans un chapitre de la nature
es Lettrés, en effet, affirment qu’il faut de rigueur une langue à un poète , et, disent-ils, le provençal n’en est pas une, m
du Génie ? Or, s’il n’y a eu que des patois, il y a donc eu aussi des poètes qui n’ont pas eu besoin d’une langue toute faite
des poètes qui n’ont pas eu besoin d’une langue toute faite pour être poètes , — et ce ne sont pas les moins grands !
13 (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Th. Gautier. Émaux et Camées »
pour le fini et la correction du détail. M. Théophile Gautier est un poète reconnu maintenant par toutes les opinions, un po
e Gautier est un poète reconnu maintenant par toutes les opinions, un poète incontestable et incontesté de ceux-là mêmes qui
l’on regrettât le fond ou la forme de la poésie de M. Gautier, de ce poète de la matière rutilante ou ténébreuse, personne n
ésie, sur la divine spontanéité. Dans ce volume d’Émaux et Camées, le poète , systématique au fond, a donné sa poétique avec l
e doit voir dans l’appréciation des œuvres d’un homme et surtout d’un poète , c’est bien moins le point de départ que le progr
despote heureux de sa pensée ; puis, dans un effort suprême, lui, le poète de l’effort, il s’est ramassé en un volume, d’une
est encore, ce progrès qui peut augmenter, dans l’inspiration même du poète . Jusqu’ici M. Théophile Gautier était le poète de
l’inspiration même du poète. Jusqu’ici M. Théophile Gautier était le poète de la matière, somptueux ou dégoûtant comme elle,
pante, la préoccupation matérielle de cette imagination objective, le poète n’est déjà plus matérialiste au même degré. Le po
on objective, le poète n’est déjà plus matérialiste au même degré. Le poète du matérialisme adoré, étreint, possédé, est deve
egré. Le poète du matérialisme adoré, étreint, possédé, est devenu le poète du panthéisme qui, philosophiquement, n’est que d
it de reste, — mais qui, poétiquement, n’en est plus. Certainement le poète , dans cette transformation, n’est pas spirituel c
is le Panthéisme, qui a eu des philosophes comme Schilling, n’a eu de poètes comme M. Gautier, dans les plus belles pièces d’É
épousait la mer, car le Doge n’y jetait que son anneau, tandis que le poète d’Émaux et Camées, en épousant le Panthéisme, s’y
Nous l’ignorons, seulement elle s’est développée dans ce livre où le poète n’avait pour but, croyait-il, que de se resserrer
ce n’est par la trahir !), a prétendu parfois qu’il pouvait faire un poète comme Brard et Saint-Omer font des calligraphes !
t Saint-Omer font des calligraphes ! Il ne l’a cependant pas fait, ce poète -là, et nous le demandons et l’attendons toujours.
un fils de Goethe. Il se soucie peu de Byron, par exemple, qui est un poète passionné. On montrait dernièrement à M. Gautier
poète passionné. On montrait dernièrement à M. Gautier les vers d’un poète … norvégien, très peu connu à Paris, et on avait l
que, voilà qu’il devient byronien ! (voir Tristesse en mer). C’est un poète passionné qui éclôt dans le poète, indifférent à
! (voir Tristesse en mer). C’est un poète passionné qui éclôt dans le poète , indifférent à tout, excepté au relief et à la co
és, et sont teints de sang comme des flèches. Oui, le sang du cœur du poète , qui voulait nous faire croire qu’il n’en avait p
ce qu’ils sont dans le sens et dans la donnée des facultés connues du poète et de ses puissances. Vous y rencontrez dans une
rait encore, quel que fût le système d’idées dans lequel se plaçât le poète , — fût-ce même dans le plus abaissé de tous ! Et
devant un rose vif. En vertu de ses consanguinités d’imagination, le poète d’Émaux et Camées chante l’Amour, ce sujet de poé
se ressentir de l’ancienne inspiration, trop ardemment matérielle, du poète , et, comme cette merveilleuse pièce du Contralto,
14 (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Alfred de Vigny »
On a quelquefois assez insolemment posé la question de savoir si les poètes étaient capables d’écrire en prose avec la supéri
s grands prosateurs ne sont pas tenus d’être nécessairement de grands poètes . Un en a vu même qui, comme Malebranche, n’ont ja
ple, presque tous les grands prosateurs ont été un jour plus ou moins poètes . Tous, ou presque tous, ont commencé à aiguiser s
s Aristote, qui a écrit deux poésies qui le classent parmi les grands poètes , jusqu’à Schelling, qui a publié un recueil de ve
reuve a eu lieu, éclatante et incontestable, de la faculté qu’ont les poètes d’entrer dans la prose avec la supériorité de leu
démenti par l’histoire du xixe  siècle en Europe, que tous les grands poètes contemporains ont été de grands prosateurs. Nous
de Walter Scott dont les romans ont effacé les poèmes sans effacer le poète . Mais les Mémoires de Byron valent ses poésies !
nt des prosateurs presque identiques en valeur à ce qu’ils sont comme poètes  ; et Alfred de Vigny, qui est de cette constellat
omme deux sœurs dans le même berceau. Il en est qui disent qu’on naît poète , mais qu’on devient prosateur. Moi, je crois qu’o
endre secrètement le deuil en voyant cette infidélité du plus pur des poètes à la plus pure des Muses, qui ne lui avait rien r
locons tombés des ailes de l’Ange qui s’en était allé pendant que son poète regardait la terre, et vous le verrez tout à l’he
rs de Vigny fut un livre navrant pour ceux qui croyaient que le jeune poète portait, en sa tête blonde, tout une sainte famil
int après Cinq-Mars, Stello, qui est l’effort puissant et couronné du poète devenu enfin un grand artiste en prose, n’eut pas
le plus aristocratique de la pensée ; car il s’agit dans ce livre de poètes , d’artistes, d’êtres exceptionnels, dont la cause
er roman, qui est la base même de sa thèse, discutée entre Stello, le poète spleenétique, et le docteur Noir, son médecin. Ce
ancier, qui est l’hostilité éternelle de tout gouvernement contre les poètes , et représentant vis-à-vis de ces morts illustres
cité ou le génie, et la liberté qui choisit le bien ou le mal. Vigny, poète toujours et cachant les injustices de sa poésie s
r se passer d’idéal ! L’idéal est, en effet, toujours nécessaire à un poète tel que Vigny, même quand il condescend à la pros
cette vie chétive et de l’histoire. C’est qu’il est vraiment un grand poète , un poète comme eux, palpitant, souffrant et chan
chétive et de l’histoire. C’est qu’il est vraiment un grand poète, un poète comme eux, palpitant, souffrant et chantant dans
, un poète comme eux, palpitant, souffrant et chantant dans les trois poètes dont il nous dit la mort, et presque comme s’il l
s plaintes contre l’ordre social et par les douleurs homicides de ses poètes , il ne le raffermit pas. Eh bien, on n’en veut po
st certainement son génie, le génie d’Éloa, retrouvé partout dans son poète . Cette création d’Éloa, qui, dans l’avenir, sera
de Vigny dans cette rêverie où elle ne plane plus qu’à l’œil seul du poète … Ce cygne de la famille de celui de Mantoue qui n
squ’à Véron. Mais cette idée d’écrire des Mémoires, le chaste et fier poète ne la réalisa pas. L’eider qu’il était, cette her
lui. Le livre que nous donne Ratisbonne sous le titre de Journal d’un Poète 4 est bien autrement intime, sincère, pensé, vécu
Quel rapport ?… Je vais vous le dire. L’un est géomètre, l’autre est poète  : c’est la différence. Mais tous les deux ont sur
as dans lesquels l’homme puisse trouver un asile… Alfred de Vigny, le poète , fut moins violent, moins exaspéré que le géomètr
s, des rhythmes et des mascarades de forme à juger. On sentait que le poète , pour la première fois, y trahissait un secret d’
ait sa cruelle cantharide. Le fatalisme perçait dans l’inspiration du poète d’Éloa et de Moïse. Et, malgré le stoïcisme qu’il
stoïcisme qu’il opposait à la fatalité des choses, on sentait que le poète , en ces Destinées, saignait sous l’acier poli de
au plus positif du mot, un désespéré. Il ne le fut pas comme tant de poètes , — comme Byron, par exemple, ou comme Lamartine,
a poésie exprime tout autre chose que le désespoir. Jamais, parmi les poètes dont nous savons la vie, et jamais en dehors des
is, parmi les poètes dont nous savons la vie, et jamais en dehors des poètes , nous n’avons rencontré un homme si continûment d
t de ses cuisses de marbre, de sa fixité et de son poids. L’esprit du poète des Destinées dompte, de sa raison et de son dése
fera la physionomie d’Alfred de Vigny supérieure à celle de tous les poètes de son temps, qui n’ont pas souffert d’une blessu
clès, se faisait suivre par ce lion… Il apparaîtra plus grand que les poètes de ce temps, qui ne sont que des poètes ; car il
apparaîtra plus grand que les poètes de ce temps, qui ne sont que des poètes  ; car il fera l’effet d’une poésie, — la poésie d
ous avons voulu imiter Carrel. 1. Œuvres complètes ; Journal d’un poète (Pays, 15 mai 1860 ; Nain Jaune, 24 janvier 1867)
mai 1860 ; Nain Jaune, 24 janvier 1867). V. Les Œuvres et les Hommes. Poètes , lre et 2me séries. 2. Poètes, 1re série. 3. L
r 1867). V. Les Œuvres et les Hommes. Poètes, lre et 2me séries. 2. Poètes , 1re série. 3. Librairie nouvelle. 4. Michel Lé
15 (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Henri Heine »
le diminuaient comme caractère. Aussi une voix (celle de la veuve du poète allemand) s’éleva-t-elle contre cette Corresponda
ce que, dans le jugement de la postérité, Henri Heine, comme tous les poètes , ne comptera que par son génie, lequel ne sera pa
ans ses œuvres. Qu’importent ces laideurs morales passagères chez les poètes , où tout est de passage ; chez les poètes, ces in
morales passagères chez les poètes, où tout est de passage ; chez les poètes , ces innocents coupables lorsqu’ils sont coupable
i. II C’est qu’en réalité, — au fond, — Henri Heine n’est qu’un poète , et que, comme tous les poètes, il porte dans la
é, — au fond, — Henri Heine n’est qu’un poète, et que, comme tous les poètes , il porte dans la vie morale des impuissances par
issances particulières à ces enfants terribles et charmants. C’est un poète , et, de plus, un poète du xixe  siècle, de tous l
à ces enfants terribles et charmants. C’est un poète, et, de plus, un poète du xixe  siècle, de tous les siècles celui-là cer
e, de tous les siècles celui-là certainement qui protège le moins ses poètes contre eux-mêmes et les difficultés ou les convoi
rasse d’une seule conviction à lacer sur le sein nu et délicat de ses poètes … et Heine en a fait l’expérience. Né juif, devenu
oi, à la Sensation, qui a décidé de sa vie ; — car Henri Heine est le poète de la Sensation, du Doute et de l’Impression pers
solée, dans le désert de son cerveau. III Je l’ai dit, c’est le poète moderne par excellence, — l’excellence du mal de
enri Heine, qui en a plusieurs, c’est la compréhension philosophique. Poète , c’est-à-dire tout le contraire d’un philosophe,
hique, se retournant contre la philosophie, en cette ironique tête de poète  ! Poète, il ne m’étonne jamais qu’il le soit. Il
e retournant contre la philosophie, en cette ironique tête de poète ! Poète , il ne m’étonne jamais qu’il le soit. Il l’est to
hommes et les choses, qu’il se trompe ou qu’il ait raison, Heine est poète comme on respire ; il est poète, et poète idéal…
trompe ou qu’il ait raison, Heine est poète comme on respire ; il est poète , et poète idéal… Je l’aime, mais je sais le juger
qu’il ait raison, Heine est poète comme on respire ; il est poète, et poète idéal… Je l’aime, mais je sais le juger. On juge
, ni un historien, ni un critique, ni un jugeur d’hommes, et comme le poète est encore au fond de sa faute, il sera bien vite
u fond de sa faute, il sera bien vite pardonné ! V C’est que le poète , je l’ai dit, est la grande affaire, la grande ré
dont on doive se préoccuper quand il s’agit de Henri Heine, tellement poète qu’il emporte tout dans le tourbillon de sa créat
hésite point à l’affirmer, Henri Heine est certainement le plus grand poète que l’Europe ait vu depuis la mort de lord Byron,
l s’était naturalisé parmi nous, la France n’a vécu que sur les vieux poètes qui existaient de son temps à lui et que la perso
tes ! pas, en Angleterre, le mol Tennyson, le lauréat de la reine, le poète des élégances et des convenances anglaises, tout
ux-là, entre lui et Dieu ! Avons-nous bien le droit d’en connaître ?… Poète en rapport direct avec le monde et l’Histoire par
direct avec le monde et l’Histoire par la poésie, il a fait œuvre de poète , il a fait œuvre de beauté. Faire œuvre de beauté
a fait œuvre de beauté. Faire œuvre de beauté, c’est la moralité des poètes  ; car la beauté élève le cœur et nous dispose aux
16 (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Lamartine »
flots de son azur divin !… Il n’y a ici que le jeune homme d’avant le poète , le Prince des Ténèbres qu’il est encore avant d’
qui est le plus magnifique instrument que Dieu ait mis aux mains des poètes . Jamais le Lyrisme n’est monté plus haut dans des
s mettant de plain-pied avec nous, qui doivent empêcher de juger deux poètes séparés par des siècles, et de dire, sans tremble
ence qu’on ne croit sur l’imagination déconcertée et qui compare deux poètes immortels ! Seulement, la Critique, plus forte qu
l a chanté Dieu et un Dieu inconnu à Virgile, et, depuis Virgile, nul poète chrétien dans les nations chrétiennes ne l’a chan
é avec de tels accents· Voilà le mérite absolu de Lamartine parmi les poètes . Le livre qui donne la mesure complète de son gén
u’il est impossible de l’expliquer, et que lui-même, comme les autres poètes , plus artistes que lui par la volonté et le trava
il ne pensa jamais, par un travail quelconque, à y ajouter. C’est un poète en dehors de toutes les littératures, et c’est sa
i il est fatal de le comparer, était, malgré le peu qu’on en sait, un poète littéraire. Il tirait des perles du vieux fumier
isait pas, mais organisait pour régner et il régnait déjà. Les autres poètes du temps, tous poètes plus ou moins littéraires :
sait pour régner et il régnait déjà. Les autres poètes du temps, tous poètes plus ou moins littéraires : Sainte-Beuve, Théophi
re et ce qu’on n’avait jamais vu, du moins au même degré : — un grand poète sans littérature ! III Et comme on le sent,
cette préoccupation de littérature qui, dans les Mémoires des autres poètes , apparaît dès les premiers mots ! Byron montrait,
ait Chateaubriand, et ce grand Lettré, qui dans sa prose fut aussi un poète , n’a pas cessé de se mirer littérairement dans to
r sa grande âme, la réalité grandissait. Faculté non de dupe, mais de poète , faculté enchanteresse et qu’il eut toujours, et
lité, mais dans la vie et même dans la vie politique, où sa nature de poète l’égara. C’est la poésie de Lamartine qui sauve l
jamais respirée. Seulement, elle ne fut pas de force à monter avec le poète jusqu’à la hauteur de ses Harmonies, et comme, pl
s tard, il devait rester au plafond où il avait voulu siéger seul, le poète resta seul aussi dans son ciel… Ce qu’il y avait
réhensibles à la majorité des hommes. Et c’est ainsi que la gloire du poète parmi eux fut diminuée par le fait même de la sup
, liront avec une saveur profonde la simple histoire du plus rare des poètes , qui, dans tout le cours de son livre, n’a pas l’
oulu s’en séparer lui-même, quand il a voulu greffer sur le Lamartine poète le Lamartine politique et ajouter cette autre glo
visible que la République à laquelle il crut quelques jours. D’autres poètes , d’autres écrivains, d’autres hommes de génie n’o
le second Empire, n’y venait plus. Son génie n’abdiquait jamais, à ce poète qui était orateur comme il était poète, et pour l
génie n’abdiquait jamais, à ce poète qui était orateur comme il était poète , et pour les mêmes raisons : parce qu’il avait so
tait de moi. Il ne le reconnaissait pas… V Tel il fut, ce grand poète mêlé de grand homme. Tel cet ignorant de lui-même
s, et qui, pour l’honneur de sa poésie, fut ce que j’ai appelé : « un poète sans littérature ». Quelles avaient été, en effet
ais apprise et qu’il traversa au galop de son génie, la divination du poète . Il fit de l’Histoire comme il faisait des vers.
ces tout à coup dans la gloire, et nous sommes dans un de ceux-là. Le poète incomparable des Harmonies dont personne ne parle
17 (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Alfred de Vigny »
me il a pensé, et qui n’avait pas deux manières d’être, comme tant de poètes , grands dans leurs vers, petits dans leur vie ! C
era la bouche aux âmes communes toujours prêtes à jeter la pierre aux poètes , qu’on ne peut trouver une contradiction dans sa
peut trouver une contradiction dans sa vie, et que ce qu’il fut comme poète , il le fut également comme homme. C’est là, je l’
t, dont le monde est plein, cette joie de pouvoir dire que la vie des poètes les plus éclatants n’est que leur poésie à la ren
de la même boue que tout le monde. J’ai eu l’honneur de connaître le poète d’Éloa et de Moïse, et je dois dire que jamais je
ec laquelle il avait écrit Le Giaour. Mais Alfred de Vigny restait le poète d’Éloa sans sa plume. Saint-Simon a prétendu que
quette même avec son valet de chambre. Alfred de Vigny devait être un poète encore, avec le sien. Absolument comme mademoisel
ue de toucher à une seule des branches de ce bois sacré, le luxe d’un poète  ! Certes ! la pièce de vers qui roucoule dans tou
r est triste au fond des bois est bien belle. Mais, ici, l’action du poète est encore plus belle et plus poétique que ses ve
ques, peut porter le même nom aujourd’hui. Il peut s’appeler aussi le poète La Pensée. Dans ce portrait dont il est question,
omme nous entendons le regard, nous autres polissons de la terre ! Ce poète d’Anges, en effet, qui aima, dit-on, fort peu ang
it versé. III C’est là, en effet, — chose étrange ! — ce que le poète et l’homme, toujours un dans Alfred de Vigny, son
l’attendrissement sublime. Or, tout cela a cessé d’être. Le style du poète reste toujours aussi mélodieux de pureté que jama
rs aussi mélodieux de pureté que jamais, mais c’est moins la forme du poète qui est changée que son fond même… Cette coupe d’
porté le parfum. En vain, les femmes, ces flatteuses nées de tous les poètes , ont-elles appelé Alfred de Vigny le printemps ét
éternel en voyant ses cheveux si longtemps d’un blond invincible, le poète d’Éloa n’a pas plus impunément vieilli que nous t
les cygnes. Il n’a pas chanté la jeunesse perdue que chantent tant de poètes au déclin, vieux Titons amoureux d’Aurores ; cett
emps plongée : Notre mot éternel est-il : C’était écrit ? se dit le poète , et il ajoute : Sur le livre de Dieu, dit l’Ori
cident répond : Sur le livre du Christ ! Mais sur le sien, à lui, le poète a écrit sans horreur le mot fataliste dans sa bri
rs et que les plasticités de Rubens sont la visée commune de tous les poètes , rien de plus curieux et de plus inattendu que ce
fonde pour dégorger… Et ce n’est pas tout. À une époque encore où les poètes les plus chrétiens d’inspiration introduisent dan
ttitude, cette glorification du silence, si neuve dans la bouche d’un poète , — un oiseau chanteur ! — je les retrouve à toute
ne stoïcité presque impie, qui vont assez avant dans l’inspiration du poète pour qu’on en comprenne la profondeur et pour que
amson, — le type le plus majestueux dans sa tristesse du fatalisme du poète , — de Samson qui sait que Dalila l’a vendu aux Ph
auté n’est que l’éclat du sang du cœur blessé, durci par la fierté du poète  ! Franchement, dans les abaissements de la poésie
r, et surtout L’Esprit pur, poésie cornélienne, l’exegi monumentum du poète , dans laquelle, se mesurant à ses ancêtres, gens
rne avec regret de ces poésies qui n’ajoutent rien à ce qu’on sait du poète charmant, transparent et lumineux, qui s’est étei
qui avons dit combien l’homme dans Alfred de Vigny était toujours le poète , ces poésies dernières nous font mieux comprendre
moi, sur le compte de ce dessèchement de la veine si commun chez les poètes communs qui n’ont pas en eux la source intarissab
18 (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Maurice Rollinat »
s une publicité qui tenait aux multiples facultés très rares chez les poètes , mais exceptionnellement puissantes dans celui-ci
un hippogriffe, ses auditeurs fanatisés. Il est musicien comme il est poète , et ce n’est pas tout : il est acteur comme il es
s ses touchantes Mélodies irlandaises. Seulement, ce ne serait pas un poète rose comme Little Moore, qui chantait l’amour et
Moore, qui chantait l’amour et ses beautés visibles ; c’est, lui, un poète noir, qui chante ses épouvantes de l’invisible et
celui de Baudelaire. Il n’a pas cette identité absolue avec le grand poète d’hier, qui a, pour sa gloire, le bonheur d’être
x ! Baudelaire ressuscita, lui, Edgar Poe ; car la poésie de ces deux poètes , dont l’un traduisit l’autre, n’est pas, comme on
Maurice Rollinat se débattit dans cette pénombre d’obscurité dont un poète encore plus fier que lui ne serait pas pressé de
pâmoisons. II Mais n’importe ! Après tout, c’étaient encore des poètes  ! C’était encore de la poésie ! Elle était gâtée
ntérêt du prosaïsme de leurs esprits et de leurs âmes, traitaient les poètes avec insolence et marquaient du mot méprisant de
us plus bas ou plus insensés que nous sommes, la proportion entre les poètes et les hommes n’en resterait pas moins dans son é
lus, pour peu qu’on respecte sa langue, même comment nommer, mais les poètes modernes, de cela seul qu’ils sont des poètes, on
omment nommer, mais les poètes modernes, de cela seul qu’ils sont des poètes , ont l’horreur instinctive de cette fange dont il
s, en l’entendant parler des choses de la vie réelle, que c’est là un poète visionnaire ! Car il est visionnaire, et je crois
terrible !… Dieu s’est revanché. Et c’est ainsi que nous avons eu un poète moderne de plus. IV Elles parurent et firen
les au bruit qu’elles font ! J’avais montré, de loin, à l’horizon, le poète qui allait y poindre et qui l’a, d’un trait, subi
à deux courants contraires, ce succès a été ce qu’il devait être. Le poète , sensible comme ces sybarites qu’on appelle des p
devait être. Le poète, sensible comme ces sybarites qu’on appelle des poètes , a pu s’en plaindre et en souffrir, mais ce n’est
s’en étonner ! Talent à triple face, M. Maurice Rollinat, trois fois poète , l’était deux fois trop dans un pays où c’est mêm
s un pays où c’est même souvent trop que de l’être une fois. Il était poète , comme tous les poètes, mais il était le grand di
e souvent trop que de l’être une fois. Il était poète, comme tous les poètes , mais il était le grand diseur et le grand acteur
nnante électricité, et on est allé dans l’ingratitude jusqu’à nier au poète sa sincérité. L’émotion qu’il avait causée était
êtée. Ceux qui avaient applaudi avec le plus d’enthousiasme l’étrange poète à trois voix, ont mieux aimé se déclarer dupes d’
tiste que de reconnaître la force réelle d’un talent vrai. Les petits poètes du temps qui lisent leurs vers dans les salons de
presque de lui-même, M. Maurice Rollinat était trop du pays bleu des poètes pour ne pas s’enivrer de son bonheur et ne pas se
vouloir être une unité. Seulement, qu’importe à la Critique, comme au Poète , qu’un monsieur quelconque, désarmé de tout princ
et n’étant que la marionnette de son genre de sensibilité, trouve un poète adorable ou insupportable, selon le fil qu’il a e
ose pour elle : c’est, après avoir constaté le genre d’inspiration du poète , de déterminer son degré de puissance et sa place
n degré de puissance et sa place dans le hiérarchique Pandémonium des poètes , où il faut le mettre et où il doit rester. Et to
me on le voit, c’est le côté noir de la vie, réfléchi dans l’âme d’un poète qui l’assombrit encore. Les imbéciles sans âme et
nité et la vie que l’horreur, mais l’horreur la plus épouvantée !… Le poète des Névroses ne méprise pas à la manière d’Hamlet
isation, nous avons été trempés dans un bien autre Érèbe que le grand poète anglais. Nous avons, nous, passé par Edgar Poe et
ncore une fois, la Critique ne doive jamais poser, quand il s’agit de poètes , que la question de puissance, laquelle implique
oi qui trouve une individualité à M. Rollinat qui jette à l’ombre les poètes actuels, je veux bien convenir de l’énorme trou q
sent entre deux frissons. Je comprends très bien que la lecture de ce poète , hanté perpétuellement par tous les spectres de c
partialité. Mais l’homme qui secoue de telles peurs est assurément un poète d’une énergie plus grande que celle des autres po
st assurément un poète d’une énergie plus grande que celle des autres poètes contemporains, dont, certes ! le mérite n’est pas
’est pas la force. Lui, il l’a jusqu’à en abuser. C’est évidemment un poète de la famille du Dante, qui a mal tourné en tomba
ui a produit sur certaines âmes, et c’était ces âmes-là auxquelles le poète des Névroses aurait dû tenir le plus, un effet de
19 (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Jean Richepin »
ons sociales les plus hautes, mais sur les mérites intellectuels d’un poète au début de la vie4 et aux premiers accents d’un
trict et pur registre de sa voix. Il n’est pas fait pour n’être qu’un poète comme Paul-Louis Courier fut un prosateur. Il a,
ogie d’imagination finit dans un homme et où l’imitation commence. Le poète de La Chanson des Gueux est d’une race et il port
iqu’il ait été parfois effleuré par les peintres, les conteurs et les poètes . Seulement, aucun d’eux ne l’a touché à fond et n
ées ; qui les avait contemplées ne pouvait plus les oublier. Chez les poètes , par exemple, nous avions Le Vieux Mendiant du Cu
ie du rire à outrance, qui aurait eu tout, s’il avait eu du cœur ! Le poète de La Chanson des Gueux ne les peint pas que de p
me M. Richepin ne le sera probablement jamais, est très nécessaire au poète des Pauvres s’il veut creuser dans leurs abjectio
aurait été comme il est tout, il l’eût été intensivement comme il est poète , et son talent — dans sa Chanson des Gueux qui n’
stablement, ce talent est très grand. L’homme qui chante ainsi est un poète . Il a la passion, l’expression, la palpitation du
ainsi est un poète. Il a la passion, l’expression, la palpitation du poète . Mais son livre n’est pas qu’un recueil de poésie
Champs sont très supérieurs aux deux autres, et sans que le talent du poète y soit pour tout, mais par le fait aussi du sujet
e n’est point dans ces partis pris de jeune homme qu’est le talent du poète de La Chanson des Gueux. Je l’ai dit déjà, là où
ichepin. Ici, ce sont les gueux qui manquent, mais ailleurs, c’est le poète des gueux. M. Richepin ne l’est point partout, da
re d’écrire le mot qui explique le mieux les défauts et les fautes du poète de La Chanson des Gueux : il a trop le dandysme d
rop le dandysme de ce qu’il chante. Fait pour être naïf puisqu’il est poète et qu’il a des sensations vraies, il devient dand
on lui-même. Il est vrai que c’était le dandysme du dandy pur mêlé au poète , — le dandysme de Brummell, qu’il admirait, disai
nt pouvaient se passer. Seulement, — voici quelque chose en faveur du poète que je blâme, — l’affectation, qui, ordinairement
l’a fait trouver dangereux… Je crois qu’on peut dire à la décharge du poète de La Chanson des Gueux, qu’il n’a pensé qu’à son
— je l’ai dit, mais j’insiste parce que la cause est grave et que le poète condamné de La Chanson des Gueux vaut la peine qu
y a plus qu’à savoir si nous avons, malgré l’horreur de son livre, un poète de plus dans M. Richepin. Eh bien, je dis sans so
’il n’en est pas moins la production d’un génie poétique qui, dans le poète , peut un de ces soirs s’éclipser ou disparaître,
a de sa propre lueur dans l’histoire littéraire d’un siècle qui a des poètes comme Hugo, Vigny, Musset, Baudelaire et Lamartin
nommer, mais qu’on sent dans les profondeurs de l’âme maîtrisée… Les poètes qui diffèrent le plus de ce dernier venu par le s
le sujet de leurs chants, lui ressemblent par cela seul qui les fait poètes . Or, ce qui fait les poètes, ce n’est ni la coule
ui ressemblent par cela seul qui les fait poètes. Or, ce qui fait les poètes , ce n’est ni la couleur, ni le relief, ni l’éloqu
ence, ni aucune des forces qui font aussi les prosateurs, quoique les poètes puissent les avoir comme les prosateurs. C’est au
st monocorde. Mais je ne sache pas que d’être monocorde soit, pour un poète , une infériorité ou une diminution de puissance,
docteurs en sincérité se sont établis carrément dans la conscience du poète Richepin pour mieux savoir que lui ce qui s’y pas
on s’en souvient, appliqué déjà cette méthode de trahison à un autre poète , Rollinat, l’auteur des Névroses, acclamé par eux
une bêtise de l’Envie ; car si le saltimbanque domine et explique le poète , il est plus surprenant que le poète lui-même… On
ltimbanque domine et explique le poète, il est plus surprenant que le poète lui-même… On a déplacé l’un pour donner sa place
raison. On ne peut pas retourner ce qui est de la personne contre le poète , quand il y a poète dans un homme. La vie de la p
pas retourner ce qui est de la personne contre le poète, quand il y a poète dans un homme. La vie de la pensée et la vie de l
soient son passé et son caractère, qu’on n’a pas à juger ici, il est poète dans ses vers, il y a la sincérité du poète, et c
a pas à juger ici, il est poète dans ses vers, il y a la sincérité du poète , et c’est à l’évidence de l’accent qu’on le recon
s qui chante dans sa voix, seulement l’esprit du temps relevé dans le poète , puissancialisé, poussé au sublime, — le sublime
fière ! Le siècle de Schopenhauer et du Nihilisme a enfin trouvé son poète . Jusqu’ici, il ne l’avait pas. Avant ce livre des
le plus profond de ses flots. Qui ne voit pas cela ne voit rien ! Le poète d’un matérialisme si frénétique est malade d’infi
est dévoré par l’absolu du désespoir… et pour lui comme pour tous les poètes , c’est la douleur, qu’elle soit réelle et sentie
el Richepin, du moins pour moi. C’était, dès sa Chanson des Gueux, un poète parmi les poètes les plus distingués de ce temps.
moins pour moi. C’était, dès sa Chanson des Gueux, un poète parmi les poètes les plus distingués de ce temps. Maintenant, cher
de l’athéisme de Richepin ? Qu’est-ce que l’athéisme de Leopardi, ce poète pâle et froid comme la lune ? Shelley avait écrit
20 (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dierx, Léon (1838-1912) »
mystère, sous un jour qui s’atténue par degrés — est, ayant tout, le poète crépusculaire et automnal. Dans le rythme grave d
es Morice L’œuvre de M. Léon Dierx est très noble et très pure. Ce poète , que le succès, aussi peu quêté, a peu favorisé,
cès, aussi peu quêté, a peu favorisé, durera, cher surtout aux jeunes poètes . Une mélancolique intelligence de la nature et de
u’il ait jamais existé un homme plus intimement, plus essentiellement poète que M. Léon Dierx. » [Littérature de tout à l’he
les aimer ; c’est que, sous ses rythmes en cristal de roche, ce rare poète , si peu soucieux de réclame et de « succès », con
qu’en vérité… ce serait à craindre quelque fatal renoncement chez ce poète , si l’on ne savait pas que, tôt ou tard, les âmes
oduit un effet de vague d’autant plus délicieux, que le vers de notre poète est particulièrement fait et très précis, toute f
its (1894).] Gustave Kahn Léon Dierx est vraiment un admirable poète . Il n’y a nulle exagération à dire, et le disant
nous montrent les étés des grandes îles de rêve, presque toujours le poète se promène dans une fastueuse allée de forêt, dan
t, se promenant dans cette allée de hauts arbres qui se rouillent, le poète évoque le grand accord des choses, non leurs larm
s grandes âmes teintées de tristesse contemplative. Léon Dierx est le poète de la forêt d’automne. Il y entend des cors grave
nifique escorte de fatigue des ciels et de douceur fanée des sons. Le poète vit aussi à de plus belles heures passer la Nuit
du sphinx. [La Revue blanche (1896).] Edmond Pilon Notre grand poète (Paul Verlaine) n’est plus ; avec présomption on
rité, il y aura beaucoup d’injustice dans cette enquête. S’il faut un poète divin, à force de modestie, et noble, à cause d’œ
énération de 1885, il est permis d’estimer que M. Léon Dierx reste le poète le plus généralement aimé par elle. [La Presse (6
octobre 1898).] Eugène Montfort Il y a aujourd’hui un admirable poète . Ce poète, ce pur parleur aux âmes, c’est Léon Di
98).] Eugène Montfort Il y a aujourd’hui un admirable poète. Ce poète , ce pur parleur aux âmes, c’est Léon Dierx. [La P
sse (6 octobre 1898).] Stuart Merrill Si ce titre de prince des poètes doit s’adresser non seulement au talent, mais au
aimer. [La Presse (8 octobre 1898).] Maurice Le Blond Parmi les poètes parnassiens, celui dont, toujours, nous avons aim
vons aimé le haut talent et admiré le pur génie, c’est Léon Dierx, le poète de Odeur sacrée , du Gouffre, de l’Ode à Corot, d
nt Léon Dierx. [La Presse (10 octobre 1898).] Léon Deschamps Le poète dont la vie fut noblement acquise à l’art, celui
21 (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Henri Cantel »
jeunes gens qui desservent la Revue française, voici Henri Cantel, un poète qui réunit en volume les poésies jusque-là disper
est que le regain ! Théodore de Banville et Leconte de Lisle sont les poètes de ce paganisme, et il a reçu en pleine imaginati
 ; car elle est en péril. Elle est en péril avec l’inspiration que le poète a choisie ou subie, mais qui ne lui est pas venue
dégoût ou l’ennui d’une forme fausse qui n’a point été tirée d’où les poètes puissants tirent la leur, c’est-à-dire des entrai
Justement, à trois pièces de distance de cette Impression, le pauvre poète , avec cette nonchalance que ne connaissent point
n du travail, son astral pinceau à la main ! Non ! la personnalité du poète qui a dit cela n’est heureusement pas venue, et n
ue, sans ce paganisme, elle serait venue : nous ne le croyons pas. Le poète des Impressions, dans les rares pièces où il a to
re universelle maintenant et désormais éternelle, n’est pas encore le poète qui tire une note à lui, une note bien à lui, neu
fini dort ! Mais s’il l’avait pincée plus dru, s’il avait auguré (les poètes sont des augures) que là nichait, comme un rossig
es lâches rêveurs qui demandent un paradis sur la terre, et auquel le poète crie : Et suspends le travail du mal et du malhe
e n’est pas le fils de Pan, celui-là ! ce doit être son neveu. Car le poète est naturaliste, et c’est sa manière d’être relig
ndant, malgré tout ce paganisme rapetissant et glaçant qui empêche le poète d’Impressions de s’élever et le fixe à la terre,
l’harmonie. Beau milieu d’accords, mais milieu, et milieu en tout. Le poète plane, mais pas assez haut. Il n’a pas cette forc
n’a de cruauté encore. On a dit qu’au lieu de demander simplement au poète ce qu’il a fait, et surtout ce qu’il a voulu fair
on même, la pensée fondamentale et première, — car c’est là qu’est le poète , — l’originalité, la vitalité, l’éternité du poèt
c’est là qu’est le poète, — l’originalité, la vitalité, l’éternité du poète (s’il est éternel !). Or, pour juger cette inspir
nir que le travail des facultés humaines et sa puissance font tout le poète (ce qui n’est pas), et que la substance sur laque
tout le poète (ce qui n’est pas), et que la substance sur laquelle le poète accomplit son merveilleux travail n’est rien ou p
ose de grossier ou d’inerte, quelque argile. Mais cela n’est pas ! Le poète n’est pas un potier ! S’il moule quelque chose de
r c’est ce que l’homme n’a pas fait. Le monde, le monde sur lequel le poète opère, existait et avait son prix (et son prix ét
vait son prix (et son prix éternel) avant d’être pétri par la main du poète , avant d’être animé de son souffle : il vivait, e
ant d’être animé de son souffle : il vivait, et vivait si bien que le poète n’a qu’augmenté sa vie en lui donnant la sienne,
de se cantonner, comme on semble l’exiger, dans l’inspiration même du poète , et de le juger dans l’isolement abstrait de cett
inspiration. Il n’y a pas moyen de dire seulement, par exemple, à un poète païen : « Voyons ce qu’a produit votre paganisme 
à un poète païen : « Voyons ce qu’a produit votre paganisme ! » A un poète chrétien : « Voyons ce que vous avez tiré des idé
étien : « Voyons ce que vous avez tiré des idées chrétiennes ! » A un poète qui n’est ni païen ni chrétien : « Voyons votre œ
, les feuilles mortes peuvent tuer les racines. Organisé pour être un poète , qu’il ne revête pas sa poésie de formes épuisées
22 (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Théodore de Banville »
héodore de Banville aura fait partie de cette brillante Heptarchie de poètes qui ont régné sur la France vers le milieu de ce
r maintenant la Poésie n’est plus ! — reste immuablement et fièrement poète . Les uns sont morts, et c’est ce qu’ils ont fait
e en devenant académiciens. M. Théodore de Banville n’a voulu qu’être poète et rien que poète. C’est du marbre aussi, cela !
émiciens. M. Théodore de Banville n’a voulu qu’être poète et rien que poète . C’est du marbre aussi, cela ! Arrivé à cet âge d
l’édition définitive, n’a de définitif que cette édition, mais, comme poète , il n’en est pas au dernier mot, au mot définitif
de M. de Banville, n’avait pas le droit de compter. L’inspiration du poète qui était allé des Cariatides aux Odes funambules
de rayonnement. On n’imaginait pas qu’elle pût jamais changer dans le poète , et pourtant ce rare phénomène s’est accompli ! E
poète, et pourtant ce rare phénomène s’est accompli ! En général, les poètes , et même les plus grands, restent asservis à l’in
et si étonnant, qu’en vérité on peut tout croire de la puissance d’un poète qui, après trente ans de vie poétique de la plus
, après trente ans de vie poétique de la plus stricte unité, apparaît poète tout à coup dans un tout autre ordre de sentiment
e tout à coup dans un tout autre ordre de sentiments et d’idées, — et poète , certainement, comme, jusque-là, il ne l’avait ja
au monde, adorerait à genoux ! Cela le met à part d’Alfred de Vigny, poète anglais en langue française, qui avait la beauté
avec des dents d’opale qui n’ont jamais rien coupé ni rien mordu. Le poète lyrique exceptionnel qu’il est rit dans le bleu c
nd on en a, et bien souvent elle se mesure à l’abus qu’on en fait. Le poète qui a métamorphosé ses nobles Cariatides en clown
rter du sentiment ou de la pensée sur ses ailes, c’est tuer en soi le poète par le jongleur. Le bleu, ici, ce n’est plus le b
’est plus le bleu de l’idéal ou du rêve, c’est le bleu du vide, et le poète des Cariatides l’a dit mieux que moi : Pourquoi
s que l’auteur des Orientales n’aurait, certes ! pas pu écrire, où le poète funambule, qui s’était grisé d’air sur la corde d
e Rabelais se joue de Pindare, et où le très étrange et très charmant poète bouffe que voici exécute des ponts-neufs et des p
ce volume, et nous arrivons enfin au magnifique et poignant avatar du poète , nous arrivons à ces Idylles prussiennes que j’ai
oup surgir du Banville connu un Banville qu’on ne connaissait pas. Le poète des Funambulesques écrivait prophétiquement à la
Théodore. Tel l’honneur de ce livre, et telle la meilleure gloire du poète qui l’a écrit et dont le lyrisme, autrefois éclat
sies, ces noires poésies de circonstance, appelées des Idylles par le poète avec une atroce ironie, écrites, comme il le rapp
mmage de reconnaissance au Dieu qui nous fit ces loisirs. L’accent du poète , de celui qui fut le doux, le bon, le gai et le p
plus forte raison tout ce qu’ils frappent ! Le Bismarck évoqué par le poète a, sur ce cheval rossé par la guerre, la taille h
e, de pareils vers, qu’on ne s’aperçoit pas même des incorrections du poète  ; car il y en a ici : on ne se soûle pas avec des
ance, mais tout cela a l’air de s’étouffer dans le cœur et la voix du poète , et on épouse sa sensation… Les hommes sont si fa
est cette Complexité admirable et mystérieuse qu’on appelle un grand poète  ! M. Théodore de Banville est cette Complexité. I
mi les Profonds. 6. Voir Les Œuvres et les Hommes, 3e volume : Les Poètes .
23 (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [I] »
relevé complet de tout ce qui s’est publié depuis 1830 concernant ces poètes , dissertations, notices, réimpressions entières o
er par eux) se sont mis à rechercher avidement les exemplaires de ces poètes , et, qui plus est, ils les ont lus, ils les ont a
cesseur de M. Brunet, ne faisait pas figurer une seule fois le nom du poète vendômois dans les huit volumes de sa Bibliograph
un indice. Notez que cette surenchère ne porte pas seulement sur les poètes de la Pléiade, elle s’est étendue sur les satelli
prix fabuleux ; et quelques-uns des mêmes hommes qui acquéraient ces poètes coûte que coûte, et les couvraient de maroquin po
Jean Bonnefons et Gilles Durant, un inconnu même, André de Rivaudeau, poète poitevin, par M. Alfred Giraud ; Maclou de La Hay
s’est prise d’émulation, et chacun s’est piqué d’honneur pour quelque poète du xvie  siècle, de sa ville ou de ses environs.
ubliait dans le Recueil de l’Académie normande tout un mémoire sur le poète évêque Bertaut (1840). Un autre poète évêque, Pon
normande tout un mémoire sur le poète évêque Bertaut (1840). Un autre poète évêque, Pontus de Tyard, est devenu le sujet d’un
n écrit fort développé et fort circonstancié de M. Jeandet (1860). Un poète dramatique normand, auteur d’une tragédie de Mari
cle pour des ouvrages de prose, a essayé de remettre à flot un de ces poètes inconnus qui n’avait été imprimé qu’une seule foi
ples égarés de la Pléiade jusque hors de France. Charles de Rouillon, poète belge du milieu du xvie  siècle, a été signalé pa
e trace s’est perdue (1860) ; le même M. Helbig nous rendait un autre poète flamand qui avait figuré à la cour des Valois sou
le nom travesti de Sylvain (1861). On s’est conduit, à l’égard de ces poètes naufragés et coulés, comme dans un sauvetage : ç’
me dans un sauvetage : ç’a été à qui repêcherait son homme. Tel autre poète suisse de Neufchâtel, Blaise Hory, s’est vu déter
sûr, celle que M. Reinhold Dezeimeris a donnée de Pierre de Brach, le poète bordelais, ami de Montaigne. L’éditeur a enrichi
ue instant de l’antiquité et qui n’étaient pas hors de propos chez un poète de la Renaissance : c’est toute une anthologie fr
attribués (1855), en attendant la réimpression complète des Œuvres du poète à laquelle, poète lui-même, il s’est appliqué ave
en attendant la réimpression complète des Œuvres du poète à laquelle, poète lui-même, il s’est appliqué avec une sorte de pié
in, qui fait de jolis vers, n’a voulu donner que les Chefs-d’œuvre du poète Des Portes dans un petit volume, de facile et agr
letet, conservé à la Bibliothèque du Louvre et contenant les Vies des Poètes françois. On a souvent exprimé le regret que ce m
ein d’ardeur, M. Philippe Tamizey de Larroque, en a tiré les Vies des Poètes gascons au nombre de six (1866). Du Bartas nécess
une trentaine d’années, autour de cette famille particulière de vieux poètes . On a pu voir qu’il y a eu beaucoup de hasard et
e. Il était nécessaire pour cela que les critiques qui s’occupent des poètes du xvie  siècle y arrivassent préparés par la con
ur, il a fait, de plus en plus, pencher le plateau en faveur du vieux poète . Dans une étude du Développement de la Tragédie e
de justice qu’on ne l’avait fait encore à l’effort tenté par quelques poètes de la Pléiade pour instituer une comédie qui ne f
on ont rendu ce genre de service par les publications d’auteurs et de poètes du xve et du xvie  siècle qu’ils ont données dan
ues points) dans les notices qui ont accompagné le choix intitulé Les Poètes français, dirigé par M. Crépet. Nous y retrouvons
ons fréquemment le nom estimable de M. d’Héricault, du moins pour les poètes de la première moitié du xvie  siècle. Quant à ce
poètes de la première moitié du xvie  siècle. Quant à ce qui est des poètes de la seconde moitié du siècle et qui forment ce
sa sensibilité. M. Marty-Laveaux se propose avant tout, pour les sept poètes de la Pléiade103, Ronsard, Du Bellay, Belleau, Jo
offrir une base certaine à l’étude philologique. L’édition de chaque poète sera accompagnée d’une notice biographique placée
ent que dans des acceptions différentes de celles dans lesquelles les poètes les ont employés ; les mots bizarres, forgés par
santé, où il avait été retenu dans sa chambre, pour lire les anciens poètes grecs et latins. Une noble idée d’émulation le sa
se et ses ressources, le second, plus particulier, et s’appliquant au poète et à la poésie. Les remarques abondent et se pres
douce éloquence de la muse homérique. Et moi je dirai en parodiant le poète  : il n’y a pas de plus grand honneur que de comba
nde à le citer ici de préférence à d’autres qui ont pensé de même, au poète Miçkiewicz par exemple, parce qu’il embrasse plus
ncus qu’avant eux il n’y avait eu ni lettres ni lettrés, ni poésie ni poètes . Existait-il un chef-d’œuvre incomparable qui s’a
e, ce furent des convulsions d’enthousiasme. On laissa les œuvres des poètes et des chroniqueurs du Moyen Age pourrir dans les
es délaissées ; mais on mit en lumière tous les philosophes, tous les poètes , tous les historiens de l’Antiquité, et on les im
’épopée n’ait pu être fixé et consacré à temps chez nous par un grand poète en une œuvre mémorable et durable qui eût montré
re Philippe-Auguste et saint Louis. Au lieu de cela, faute d’un grand poète comme Homère ou comme le puissant rhapsode qui de
issant rhapsode qui de loin nous donne l’idée d’un Homère, faute d’un poète supérieur qui pût, sinon fixer la langue, du moin
n somme, il lui a fait perdre près de deux siècles et peut-être vingt poètes . Voilà une gloire et des services dont la postéri
24 (1936) Réflexions sur la littérature « 1. Une thèse sur le symbolisme » pp. 7-17
niser la forme avec la pensée qu’elle traduisait : une forme, chez un poète , ne traduit jamais une pensée, c’est la critique
ue qui traduit par des pensées les formes indivisibles qu’a créées le poète , — et s’il y a quelques exceptions, si la forme e
r Zola » ; les coups de boutoir de Zola, au Figaro (1896), contre les poètes nouveaux ; au supplément du Figaro (1894), la sér
angereuse qu’elle paraît d’abord très naturelle. Il s’est adressé aux poètes eux-mêmes. Il a tant bien que mal agencé en corps
mbolisme, comme Mm Charles Morice, Rémy De Gourmont, Robert De Souza ( poètes par occasion et le dernier mieux que cela) formul
ernier mieux que cela) formulèrent beaucoup plus heureusement que des poètes plus notoires les idées de l’école. Il fallait su
du café François Ier  ? Quelle lumière cette lanterne sale du pauvre poète peut-elle jeter sur la bonne chanson et sur sages
nversé l’ordre de son exposition, étudié d’abord les œuvres de chaque poète , puis, à titre d’indication, les doctrines que le
res de chaque poète, puis, à titre d’indication, les doctrines que le poète a cru imaginer, ou qu’il a empruntées à quelque s
e pour pénétrer, avec Mockel et Mauclair pour guides, l’esthétique du poète . Mais que d’erreurs ! Le démon de l’analogie donn
. — La part de l’intentionnel et du conscient est fort exagérée ; nul poète plus que Mallarmé n’est mené, tyrannisé, par les
les associations les plus accidentelles et les plus imprévues ; comme poète , il est ici plus près des romantiques et de Verla
effort. » Les certificats de M. Faguet sont, quand ils concernent un poète , bien discutables. Les stances, qui ont été salué
 sentiments philosophiques d’une élévation assez haute pour valoir au poète qui les fixe dans ses vers l’honneur de se voir c
était pauvre, ou la vache qui a mangé les bas noirs de la fiancée du poète , sont-ils plus « excentriques » que bien des ball
larmé. Que Ghil ait été chef d’école, soit ; mais les vers du délicat poète Mockel nous permettent-ils de voir en lui un disc
On voit ici que M. Barre a lu attentivement les écrits théoriques des poètes qu’il étudie, les cahiers de leurs aspirations, e
physique… disons, à sa décharge, que des critiques se sont unis à ces poètes pour nous duper. « La vérité nouvelle, écrivait M
dans Baudelaire. Aucune de nos périodes poétiques n’a compté plus de poètes purement verbaux, et qui l’ont su, et qui en ont
une poésie raffinée, davantage vers le monde intérieur, de révéler le poète , l’homme, plus simples, plus nus, avec moins d’ap
ine de Baudelaire, ce qui prédestinait celui-là à devenir notre grand poète chrétien. Là est ce qui donne tant de fraîcheur à
actuelle trouve encore de l’inspiration neuve. Mais pas un des trente poètes nommés par M. Barre ne nous donne, sur le seuil d
ymbolisme tel qu’il y était entré, et qu’aujourd’hui le fait, pour un poète , d’écrire en vers comme si ni Verlaine, ni Mallar
qu’il ne pourra jamais trouver le chemin de l’oreille populaire. « Le poète , écrit-il justement, doit flatter avec ses vers u
c ses vers une habitude ancestrale. » Qui a dit le contraire ? Un bon poète , chez nous, retrouve, sous la convention de mètre
vraiment un théâtre symboliste ? Si je considère les trois meilleurs poètes de la génération qui suivit Verlaine et Mallarmé,
leur chef-d’œuvre, avec l’homme et la sirène, Phocas le jardinier, le poète et sa femme. Le dernier a même trouvé une veine c
forme théâtrale l’a mieux servi que l’autre. Comparez de même avec le poète et sa femme les géorgiques chrétiennes : la trouv
te et sa femme les géorgiques chrétiennes : la trouvaille métrique du poète , et, dans un tableau d’idylle, l’emploi si heureu
concevoir autrement que parlée. Et le contraste est curieux avec les poètes de la génération parnassienne qui (sauf Leconte D
e, à laquelle il ne suffit pas de mettre une majuscule, rétraction du poète sur lui, persistance à se contempler et à se dire
usement tentées ? La syntaxe de Mallarmé est un jeu tout personnel au poète , qui ne comportait aucune influence, aucune actio
25 (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIIe entretien » pp. 223-287
t-Point que nous vîmes s’avancer, quelque temps après, un autre jeune poète , encore inconnu à lui-même et aux autres. Il vien
arables des retentissements souvent importuns qu’elle donne au nom du poète , alors on n’en veut plus, ou bien on n’en veut qu
s discrets, comme une confidence du talent échappée à l’imprudence du poète . Mais il faut y prendre garde cependant : quand c
serrure, et la France se dit avant qu’on y ait pensé : « J’ai un vrai poète de plus. » IV J’ai subi moi-même cet inconv
s à quelques battements de mains ou à quelques battements de cœur des poètes ou des femmes des salons de mon temps. J’aurais d
e sentais pas la puissante organisation créatrice qui fait les grands poètes  : tout mon talent n’était que du cœur. Mais je me
e planète, la planète du bon sens. XII C’est ainsi que le jeune poète dont je parle vient de faire sa modeste apparitio
e aujourd’hui : Qui est-il ? Digito monstrari et dici hic est . Quel poète est-il ? Je n’en sais rien : qui peut dire où l’e
grande voix dans le plein soleil. Ce nouveau venu de la couvée de nos poètes commence, comme ces oiseaux jaseurs, à chanter co
ment ne me trompe pas, il fera ce que nous appelons de notre temps un poète intime, c’est-à-dire un de ces poètes rassasiés d
nous appelons de notre temps un poète intime, c’est-à-dire un de ces poètes rassasiés de la pompeuse déclamation rimée dont n
ns nos théâtres redondants et ronflants d’emphase ; il sera un de ces poètes nés d’eux-mêmes, originaux parce qu’ils sont indi
nés d’eux-mêmes, originaux parce qu’ils sont individuels ; un de ces poètes qui n’ont pour lyres (comme on dit) que les corde
nt-Pierre, Chateaubriand, ont faite dans la prose. Il sera de plus un poète sérieux, ayant le respect de ceux qui l’écoutent,
te sérieux, ayant le respect de ceux qui l’écoutent, et non un de ces poètes moqueurs et siffleurs, tels que nous venons d’en
rtels ! XIII Son petit livre rappelle au premier coup d’œil ces poètes condensés en sonnets d’or et d’ivoire qui, tels q
ers robustes, gracieux ou tendres, vers polis comme l’ivoire, que ces poètes miniaturistes façonnent non pour le temps, mais p
eune homme s’il peut un jour rendre un Pétrarque aux philosophes, aux poètes , aux amants ! Ce serait un grand don en un petit
re à quatre-vingts ans passés, je leur ferais voir ce que c’est qu’un poète  ! » Je me dis, comme Voltaire, quand je contempl
is je laisse avec confiance une si belle épopée à ce jeune espoir des poètes . Il a le cœur, l’imagination et la main capables
montagne boisée, à quelques lieues de la plaine habitée par le jeune poète breton. Je demande pardon au lecteur de ces vers
z lequel on va souper le soir d’un beau jour : c’est la politesse des poètes . Souvenez-vous d’Homère suspendant une guirlande
quitter. On a recueilli quelques-uns de ces hymnes, salut et adieu du poète errant à ces hospitalités d’un soir. Cela n’est p
t et légitimement immortel ; qu’on se figure, par exemple, que Solon, poète d’abord, et poète élégiaque dans sa jeunesse, pui
immortel ; qu’on se figure, par exemple, que Solon, poète d’abord, et poète élégiaque dans sa jeunesse, puis restaurateur, lé
s montagnes de l’Attique ; qu’on se représente en même temps un jeune poète d’Athènes, moins oublieux que ses compatriotes, b
e dis sans fausse modestie), on n’aura rien qu’un homme incomplet, un poète tel quel, un citoyen honnête, trompé dans son amb
ge Aux grands maîtres vivants ou morts que nous aimons ; Guidé par un poète , un ami de mon âge, J’ai pris l’âpre chemin des p
ient entre deux mondes, En haut la solitude, en bas l’humanité... Le poète et son guide font halte au sommet, puis commencen
opice à la lecture Et la libre amitié dans la libre nature... Ici le poète change de ton, et, saisi de ces frissons lyriques
l, un homme s’avance : Au sillon de la plume, avant son laboureur, Le poète est debout, et marche à son labeur. L’antre de l
on labeur. L’antre de la sibylle a la nuit du mystère ; La grotte du poète est sombre, nue, austère. Sa mère et son enfant s
e de chaleur, Et le feu, la lumière, harmonieux mélange, Éclairant le poète avec un jour étrange, De leur chaude auréole enfl
fruits mûrs, Des oiseaux voletant dans leur cage fleurie, La femme du poète aussi travaille et prie. Artiste matinale, elle é
ts d’oiseau. C’est charmant ! tu connais ces arches de corolles Où le poète , heureux aux jours de liberté, Chantait, et pour
llent aussi, pour mieux la refleurir ! Les mains lourdes de dons, le poète avec grâce Descend vers les oiseaux et les chiens
rant sur la pelouse Ouvrent leur arc-en-ciel et perchent sur le banc. Poète en action, il rassemble et convie Autour de son f
pas s’élève. Et le maître, emporté par des souffles divins, S’en va, poète équestre, au-dessus des ravins, Au galop, dans le
n noisetier, pour m’asseoir sur la mousse avec mes convives. Le jeune poète se trouvait apparemment là, et voilà comment il r
eux sous des cheveux gris ou sous nos fronts chauves. ………………………… Le poète , En mettant pied à terre au sommet du plateau Ape
et leur solidité. Nous l’admirons et nous le regrettons. Que le jeune poète ne s’y trompe pas : ce qu’il faut aux vers, ce n’
. Il a reçu ce don des dons : qu’il ne s’égare pas sur les traces des poètes politiques, systématiques, empiriques, métaphysic
et surtout de celle qu’on appela la faction de l’avenir. Deux de ces poètes , amis de M. Alexandre, sont pleins de vertu, de p
bien qu’une opinion, quelle qu’elle soit, n’est point du domaine des poètes . Pourquoi ? parce que l’opinion est transitoire,
immortel. Le plus grand patriote de l’Europe peut être un détestable poète , quoiqu’il soit excellent citoyen, et le premier
un détestable poète, quoiqu’il soit excellent citoyen, et le premier poète de Rome a pu être un très mauvais citoyen (nous v
c’est assez ; le cœur et l’imagination, voilà tout ce qu’il faut aux poètes  ! Soyez charmant, et pensez ce que vous voudrez !
omme dont nous vous entretiendrons bientôt avec l’admiration grave du poète et avec la tendresse de l’amitié. C’est Joseph Au
qu’il adressa, comme un vrai Horace à un faux Virgile, les adieux du poète sédentaire au poète errant ! J’analyserai avant p
e un vrai Horace à un faux Virgile, les adieux du poète sédentaire au poète errant ! J’analyserai avant peu de mois sous les
n avais besoin : « Ce n’était pas la saison des roses », comme dit le poète persan Saadi. XXII Je vis entrer une rose p
nné à une femme de rendre à ce qu’elle ne peut venger ; qu’elle était poète malgré elle ; que ses émotions coulaient de ses l
n allemand, en français, en italien, en grec, en hébreu, éloquente et poète sur dix instruments antiques ou modernes, sans di
tudes. La jeune fille avait seize ans, et de plus elle était un grand poète . Tant de sciences chez elle n’étaient que les jou
ent venus se transfigurer depuis Hugo, comme sur un humble Thabor des poètes , les chênes ont été abattus, pour convertir en un
26 (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « De la poésie et des poètes en 1852. » pp. 380-400
De la poésie et des poètes en 1852. Lundi 9 février 1852. La poésie ne me
aison la vraie jeunesse et la durée. La grande affaire, c’est que les poètes de vingt ans ne se contentent pas de chanter entr
e nous inquiétons pas sur ce point outre mesure ; le jour où un grand poète naîtra, il saura se dénoncer lui-même et se faire
ur le mouvement qu’elle a suivi dans ces dernières années. Parler des poètes est toujours une chose bien délicate, et surtout
i vous n’en avez pas fait vous-même, vous ne savez pas quel prix tout poète met à ses vers. Quand on juge les ouvrages d’un a
hacun de ces volumes ; car pour peu qu’il y ait au fond une nature de poète , si incomplète qu’elle soit, on a chance d’y renc
ceux qui méritent distinction et souvenir, un hommage avant tout aux poètes discrets qui ne publient pas ! Il est aujourd’hui
s dans un magnifique volume (1851), nous avertissent que l’auteur est poète , homme de talent, doué de facilité naturelle, et
851) et les dédie « à ceux qui chantent encore ». De ce nombre est un poète à demi populaire, dont le nom revient souvent dan
té au séminaire, et rappelle quelquefois aussi le ton de sentiment du poète catholique breton, M. Turquety. À défaut de l’Hym
t de lui un ami. Μ. N. Martin, auteur d’Une gerbe (1850), et l’un des poètes aussi du groupe de M. Arsène Houssaye, mêle à son
ords du Rhin pour marraine. Il est impossible de passer auprès de ces poètes de l’ancien Artiste et de la nouvelle Revue de Pa
e cœur, et qui ont le mérite d’être vrais. La vérité, voilà ce que le poète doit chercher avant tout de nos jours, car les fo
dré Chénier, et sans s’y enchaîner. Ce que j’ai lu depuis de ce jeune poète me l’a montré de plus en plus en voie de se dégag
Brizeux a étendu à tout le volume. Au-dessous et en dehors des grands poètes du temps, de ceux qui ont exercé action et influe
temps, de ceux qui ont exercé action et influence, M. Brizeux est un poète d’élite et qui compte : c’est une nature individu
ont courtes et sèches ; elles sont déjà finies lorsqu’on croit que le poète n’a que commencé à préluder. Il semble toujours a
à fait apprivoisé ni tout à fait sauvage, et qui ressemble à certains poètes , se sent saisi d’un plus violent désir de liberté
e petit tableau des plus gracieux, et qui amène sa moralité aussi. Le poète , en se promenant, entend le coup de fusil d’un ch
de vivre, il mourut à mes pieds. La moralité, c’est que le chanteur poète s’est toujours repenti d’avoir tué l’oiseau chant
cessé de se remuer en tous sens, de se cultiver et de s’enrichir. Des poètes sérieux, consciencieux, élevés, y travaillent, et
pardonner la poésie : à l’état pur, elle n’existe guère que pour les poètes entre eux. Il y a quelques années, à Lyon, on a v
tes entre eux. Il y a quelques années, à Lyon, on a vu se produire un poète éminent, noble, harmonieux, solitaire, sentant et
ue. M. de Laprade possède au plus haut degré ce qui manque trop à des poètes de ce temps, distingués, mais courts ; il a l’abo
à fait à la région pacifique de M. de Laprade que je rattacherai deux poètes , dont l’un est maintenant un politique, MM. Henri
’un cultive et embrasse toujours, et que tous deux aiment encore5. Un poète que j’apprécie infiniment et dont l’élévation est
mple, une variante de l’Hoc erat in votis d’Horace, de ce vœu de tout poète et de tout sage qui ne demande désormais au ciel
cle fortuné, Le bonheur de mourir aux lieux où je suis né ! Un autre poète de l’île Bourbon (car cette race de créoles sembl
s-uns, a un caractère des plus prononcés et des plus dignes entre les poètes de ce temps. Jeune, mais déjà mûr, d’un esprit fe
me et haut, nourri des études antiques et de la lecture familière des poètes grecs, il a su en combiner l’imitation avec une p
x, comme indication originale, donner ici la pièce intitulée Midi. Le poète a voulu rendre l’impression profonde de cette heu
empé sept fois dans le néant divin ! Dans cette dernière partie, le poète , en traduisant le sentiment suprême du désabuseme
et a fait un pas vers l’Inde. Qu’il ne s’y absorbe pas. Chacun de ces poètes que j’effleure en passant, mériterait une étude ;
nt profiter. J’ajouterais qu’on trouverait en ce moment bon nombre de poètes particuliers très distingués, et qu’on pourrait t
ue, c’est une inspiration vive, passionnée, appropriée, qui mette les poètes en communication directe avec le public, et qui f
62. [NdA] M. Ampère a, depuis, compromis à jamais sa réputation de poète ou même de demi-poète, en publiant son César, scè
’ai exprimé dans les pages qui précèdent mon dernier sentiment sur le poète distingué dont la veine ne s’est pas renouvelée d
rs recueils de M. de Laprade : « Est-ce que vous trouvez que c’est un poète , ça ? » me dit tout à coup l’enfant du siècle, ba
un jour les dernières poésies de M. de Laprade avec celles d’un autre poète également moral et froid, concluait en disant : «
27 (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Théodore de Banville »
Théodore de Banville14 I Théodore de Banville est le poète du rhythme. Il est le dernier venu dans cette éco
 ! Le xixe  siècle a d’autres affaires à démêler que la gloire de ses poètes … et le mal est bien grand, puisque la poésie comm
me ; profanation,  abaissements perdus ! Dans un temps rapproché, les poètes matériels, comme les poètes immatériels, périront
nts perdus ! Dans un temps rapproché, les poètes matériels, comme les poètes immatériels, périront. La matière ne les sauvera
onte d’en bas et peut ensevelir du soir au matin une littérature, les poètes de la forme auront le sort des poètes de l’idée,
r au matin une littérature, les poètes de la forme auront le sort des poètes de l’idée, parce que la forme, le travail de la f
sis a publié le beau volume de Théodore de Banville. D’ordinaire, les poètes jeunes encore, les poètes aux pensées infinies, p
e de Théodore de Banville. D’ordinaire, les poètes jeunes encore, les poètes aux pensées infinies, pour parler comme eux, ne s
retrouvent vivants quand ils ont fait leur testament, Banville, plus poète et mieux portant que jamais, fera mentir le titre
plis et du talent prouvé par l’œuvre même. Or, cette œuvre qu’hier le poète dressait devant la postérité, comme son exegi mon
les lit plus, nous ne parlons pas des curieux qui lisent tout ou des poètes qui cherchent des manières à renouveler parce qu’
était un homme sans talent, sa médiocrité ne prouverait rien. Mais un poète comme Banville, qui n’a eu qu’un tort pour sa glo
ent individuelle et solitaire. Les aigles et les lions vont seuls. Un poète individuel fonde une école parce que le succès ou
les mille hasards du terrain où s’enfoncent ses racines ; mais si un poète individuel fonde une école malgré lui, ou s’il ac
puisqu’elle ne nous donne ni une idée ni une sensation de plus que le poète dont elle est l’écho. Telle est pourtant la réali
rescence, de l’arabesque et même du funambulesque, n’y font rien : le poète des Stalactites et des Cariatides — il faut bien
e des Stalactites et des Cariatides — il faut bien le dire ! — est un poète monotone et froid. Il est monotone parce que la m
st bientôt fait ! Le voulez-vous ? Voulez-vous savoir à quel point un poète très loin, et avec raison, de l’école du bon sens
chante, la moins sacrée ! — et vous êtes au bout de la sensibilité du poète . Vous l’avez saigné à blanc et il n’a plus rien d
thologie païenne prise à la Renaissance, les Callipyges, comme dit le poète , et toutes les Vénus avec leurs noms grecs ; ôtez
Pierrot, et c’est fini ! Le monde de la sensation est parcouru et le poète n’a rien vu davantage ! La nature et ses grands s
ien vu davantage ! La nature et ses grands spectacles, — car pour les poètes qui manquent de cœur il y a encore la nature, — l
ntermédiaire de quelque peintre dont il a vu les toiles ou de quelque poète dont il a lu et admiré les vers. Voilà comment il
is non féconde. C’est un grand rhétoricien poétique ; ce n’est pas un poète . Quand il appelait un de ses volumes : Stalactite
estait que Théodore de Banville, il passerait peut-être pour un grand poète  ; car il est une poésie générale qui meurt avec t
c toute époque et qu’on impute parfois, quand l’époque n’est plus, au poète qui n’a fait que la réfléchir. Privés de renseign
fixe dans un système, il aura passé la moitié de sa vie à se préparer poète . Que fera-t-il maintenant ? Que voudra-t-il être
, 22 novembre 1856 ; 1er novembre 1857). V. Les Œuvres et les Hommes. Poètes , lre et 2e séries. 15. Michel Lévy frères. 16.
les Hommes. Poètes, lre et 2e séries. 15. Michel Lévy frères. 16. Poètes , Ire série.
28 (1857) Cours familier de littérature. III « XIIIe entretien. Racine. — Athalie » pp. 5-80
te sur la page ; Enfin le théâtre, scène artificielle sur laquelle le poète fait monter, aux yeux du peuple, ses personnages,
et se développer qu’en pleine et opulente civilisation. Les premiers poètes sont des poètes sacrés ; les seconds sont des poè
r qu’en pleine et opulente civilisation. Les premiers poètes sont des poètes sacrés ; les seconds sont des poètes épiques ; le
on. Les premiers poètes sont des poètes sacrés ; les seconds sont des poètes épiques ; les troisièmes sont des poètes lyriques
acrés ; les seconds sont des poètes épiques ; les troisièmes sont des poètes lyriques ; les quatrièmes sont des poètes dramati
s ; les troisièmes sont des poètes lyriques ; les quatrièmes sont des poètes dramatiques. La raison en est simple : les peuple
ir, ni assez de richesse, ni assez de luxe public pour élever à leurs poètes ces édifices vastes et splendides, ces institutio
sentations scéniques. Les acteurs eux-mêmes ne manquent pas moins aux poètes pour jouer leurs œuvres que les édifices, les déc
rs aussi que se forment ces grands acteurs aussi rares que les grands poètes , qui, comme Roscius, Garrick, Talma, Rachel, Rist
dans un état très lettré, très oisif et très opulent des nations. Les poètes dramatiques ne sont pas seuls dans leurs œuvres,
cessoires étrangers à la poésie elle-même et qui ne demande, comme le poète épique ou le poète lyrique, qu’une goutte d’encre
à la poésie elle-même et qui ne demande, comme le poète épique ou le poète lyrique, qu’une goutte d’encre au bout d’une plum
us visiblement vérifié que dans Racine et dans les cinq ou six grands poètes ou grands écrivains qui furent avec lui comme la
en purifiant tout dans son cours. C’est le moment où l’on dit que les poètes créent les langues. Créer est un mot impropre ; i
de tous ; mais il est vrai de dire que c’est le moment où les grands poètes et les grands écrivains façonnent la langue, lui
i assigne leur mission aux peuples. Les peuples donnent le lingot aux poètes , et les poètes frappent de leur empreinte ce ling
mission aux peuples. Les peuples donnent le lingot aux poètes, et les poètes frappent de leur empreinte ce lingot : voilà la v
vre et aux Tuileries autant qu’à Florence par ses artistes et par ses poètes presque naturalisés français. Enfin, dans ces der
ui parlent en foudres. Quels plus riches matériaux de langue un grand poète éclectique comme Racine pouvait-il trouver sous l
’œuvre achevé et insurpassable de la langue poétique française, si ce poète surtout savait choisir avec la sûreté de bon sens
trop exclusivement français sont des critiques, des écrivains ou des poètes , qui sont eux-mêmes trop étrangers dans leurs ten
intime qui, pour le regard clairvoyant du philosophe, existe entre le poète et ses œuvres. Nous réservons cette vie que nous
eur zèle et y persévérèrent jusqu’à la mort. C’est ainsi que le futur poète d’Athalie fut imbibé dès sa tendre enfance de ces
ine ? Passons : VIII Le roi et la cour avaient goûté son ode de poète lauréat sur la Nymphe de la Seine. Les solitaires
même d’Uzès. Il se renferma dans la solitude de ses pensées et de ses poètes grecs, et il ébaucha, à l’insu de son oncle, la t
sujet, ne fut excusée qu’à cause des beaux vers et de la jeunesse du poète . On y sent la tension pénible d’un talent naissan
ier essai : cependant rien n’indiquait encore qu’un rival était né au poète vieilli du Cid. IX L’année suivante, 1665,
tragique de Racine n’éclata dans sa plénitude que dans Andromaque. Le poète français y égale, comme poète épique, Homère et V
ns sa plénitude que dans Andromaque. Le poète français y égale, comme poète épique, Homère et Virgile, chantres des mêmes cat
n’est qu’une élégie héroïque pleine d’allusions aux amours du roi. Le poète cesse d’être tragique à force d’efféminer l’amour
phigénie, Phèdre enfin, son chef-d’œuvre profane, élevèrent le nom du poète au zénith de sa gloire. Nous analyserons ailleurs
istance la nature de son génie : « qu’il avait un admirable talent de poète épique, mais qu’il ne lui trouvait pas le nerf vi
avait raison selon nous ; et en assignant au jeune Racine le rôle de poète épique, il ne lui assignait certes pas une gloire
par l’impatience d’une foule. La seconde de ces causes, c’est que le poète tragique est privé, par la nature même de son suj
de la poésie, c’est-à-dire d’un des plus grands charmes du poème. Le poète tragique est comme le sculpteur en bronze ou en m
ions et leur paysage ? Enfin la troisième de ces causes, c’est que le poète dramatique ou tragique ne peut, par la concentrat
main de la pitié ou de la terreur. Qu’en résulte-t-il ? C’est que le poète tragique est conduit à ne peindre que des péripét
ieuses de la poésie, cette musique de l’âme. Elles sont interdites au poète tragique : il ne prend l’homme qu’en flagrant dél
ois causes d’infériorité relative dans le cadre même de son œuvre, le poète épique, qui peint et qui chante la nature entière
n’est pas supérieur, non pas en génie, mais en genre et en charme au poète de théâtre ? Racine avait donc tort d’être humili
ces tragédies. C’était là un de ces services qui lient pour jamais un poète reconnaissant à son protecteur. Molière avait le
ersonnalité et la facilité d’oubli des services reçus dans le cœur du poète devenu le favori de la cour et de la scène. On a
t de voir le jeune Racine, leur élève bien-aimé, prêter son talent de poète au théâtre. Nicole, après Pascal, le plus rude éc
ait écrit dans une de ses polémiques, « qu’un faiseur de romans ou un poète de théâtre était un empoisonneur public, non du c
nneur public, non du corps, mais des âmes ; il avait ajouté qu’un tel poète devait s’accuser de la mort d’une multitude d’âme
ressait surtout à lui. Rien n’était plus faux ; Nicole s’adressait au poète Saint-Sorlin, espèce de fou qui se donnait pour p
ment pour Racine. Pascal, l’hercule de la polémique, aurait écrasé le poète aussi téméraire qu’ingrat dans son injure. L’immo
talité de la vengeance aurait immortalisé l’agression. La facilité du poète à oublier les amitiés et les services quand sa gl
pie sous les vanités et sous les voluptés de la vie mondaine du grand poète , se réveillât dans son âme, et qu’elle vînt lui i
i que l’époux et le père, et qui ne lut pas même ses chefs-d’œuvre de poète . Il éleva dans l’ombre et dans la piété une famil
ns des exploits de son règne, et il choisissait ses témoins parmi les poètes , ces échos éternels du temps. La vie de Racine, d
cette faveur ainsi consolidée par ses charges, ne fut plus celle d’un poète , mais celle d’un saint dans sa maison et d’un cou
té élégante ; on en peut dire autant de Boileau. Pendant que ces deux poètes réunissaient leurs forces pour écrire, à la gloir
ts bien rarement réunis. Tacite, parmi les historiens, aurait pu être poète  ; Dante, parmi les poètes, aurait pu être histori
Tacite, parmi les historiens, aurait pu être poète ; Dante, parmi les poètes , aurait pu être historien ; cela ne fut donné ni
e au rôle de courtisan. On y sent l’homme achevé du monde plus que le poète  ; il voulait dégoûter son fils des vers : « Ne c
r par la présence de la cour et par le génie emprunté aux plus grands poètes de son siècle. La représentation d’Andromaque de
que ce désir du roi et de Mme de Maintenon pour faire rompre au grand poète un silence qu’il gardait depuis dix ans par scrup
énie. Jusqu’à Esther et Athalie, nous concevons qu’on accuse ce grand poète de n’avoir été qu’un sublime plagiaire de l’antiq
i qui chante, c’est l’écho des deux temples qui résonne dans l’âme du poète convaincu, et qui de son âme se répercute dans se
rs, il faut l’avouer, et cet aveu n’est pas cette fois à la gloire du poète chrétien, Racine voulait que son sujet même, tout
span, l’altière Vasthi. Elle avait goûté, aimé, protégé la fortune du poète , il n’était pas beau à lui de célébrer, dans sa c
it peur, ne comprenait de route vers la gloire que sur les traces des poètes olympiens. Il détourna de toutes ses forces son a
l’Aminta du Tasse. Ce genre de composition avait été inventé par les poètes italiens du seizième siècle et importé en France
ecrètement sa jalousie de faveur : c’est ici la lâche complaisance du poète  : il convertissait, dans le sanctuaire même, l’en
pirer à l’une en poison pour l’autre ; il employait l’esprit saint du poète à flatter la haine d’une femme. Mais l’intérêt de
ment en David français. Il dépouille le vieil homme. Ce n’est plus le poète de l’école classique : c’est le poète de la foi ;
e vieil homme. Ce n’est plus le poète de l’école classique : c’est le poète de la foi ; ce n’est plus le poète du roi : c’est
te de l’école classique : c’est le poète de la foi ; ce n’est plus le poète du roi : c’est le prophète de Dieu. Son génie, tr
29 (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Ronsard »
us avons pu nous dire avec la même joie, en nous embrassant, du grand poète que je n’hésite pas à nommer littérairement notre
s vu sorti tout entier de son tombeau. Quelques fragments de ce grand poète , qui est à la langue poétique moderne ce que Rabe
s siècles, se reconnût, avec orgueil et acclamation, dans Ronsard. Un poète de ce temps — de ce temps « de cénacle », comme o
, — écrivit alors un livre qu’on lit encore avec plaisir sur le grand poète du xvie  siècle ; mais l’artiste intégral, en Ron
té a eu d’implacables représailles. Il avait été mis à mort, ce grand poète , par un grammairien. Révolte démocratique déjà !
fûmes pas ses contemporains, — ce qu’il fut en réalité, cet illustre poète d’une époque finie ; avant la savante édition de
des lions, se sont fait chasser comme des pleutres ; mais Ronsard, le poète , n’a pas lâché de l’épaisseur d’un ongle le monde
ans ce monde prosaïsé, Ronsard régnait toujours sur ce qui restait de poètes vieillis et sur les facultés plus ou moins poétiq
t sur les facultés plus ou moins poétiques qui déjà alors jouaient au poète . Et non seulement il régnait sur eux et sur elles
ande et fatale manière de régner ! Et, en effet, prenez-les tous, les poètes de 1830, de cette époque de rénovation et de rena
issance, et regardez si tous n’ont pas pour géniteur suprême le grand poète de la première, qui ne fut pas (comme on le dit)
ette force qu’on nomme Ronsard ; c’était le πνευμα d’un de ces grands poètes de leur temps et de tous les temps, qui ont pour
littérature, quelques vagissements, quelques gracieuses balbuties de poètes au berceau, quelques rêveuses pubertés. Mais il n
organisée ; mais d’homme complet dans sa force et dans sa majesté de poète , il n’y en avait pas eu avant Ronsard, Ronsard es
ie et dans sa vie. Il était né grand seigneur comme il était né grand poète , — par le même hasard, diraient les sots. Il avai
e la force, — la grâce des lions, lorsque les lions sont amoureux. Ce poète , ce grand seigneur, cet homme de cour, qui n’aima
use, mais dont la passion colore toujours la diaphanéité, Ronsard, ce poète jupiterréen de la Renaissance, ne peut déguiser c
illée dans sa coupe comme les roses qu’il y effeuillait, où ce maître poète , qui a fait des chansons comme il a fait de tout
e et l’exubérance de son dessin. Quant à moi, j’oserai l’affirmer, le poète qui nous a fait pour la première fois en français
Évidemment, c’est là un génie consanguin. Ronsard n’est nullement un poète concentré, comme, par exemple, le fut Dante. Il n
e qui a lâché tous les freins et toutes les ceintures. Ronsard est le poète de l’accumulation et du nombre, du nombre infini.
e fontaine, qui est bien tout ce qu’a pu écrire de plus surprenant un poète doué du génie du nombre. Poète-phénomène que ce R
nt impatienté, que j’ai signalé au commencement de ce chapitre, où le poète , malgré la langue qu’il avait parlée, à force de
ré la langue qu’il avait parlée, à force de Poésie, ressuscita ! — Le poète , dans Ronsard, avait-il, en ses derniers jours, d
nous a donné à connaître dans son ensemble et en détail le magnifique poète dont tout le monde ne connaissait que des fragmen
30 (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pécontal. Volberg, poème. — Légendes et Ballades. »
re qui ornent le front de sa Muse ne sont pas des étoiles. Il y a des poètes plus ou moins mêlés à la littérature active des j
cho des cœurs vont lui manquer ! Triste destinée, mais touchante ! Un poète qui n’a pas abaissé sa poésie, — qui la tient hau
ui ne l’entend plus ou qui l’entend avec indifférence. Promettre à ce poète que l’avenir le vengera un jour de son temps, ce
emier mérite et la première infortune de M. Siméon Pécontal. C’est un poète de grande inspiration chrétienne. Dès 1838, il pu
e débutant de 1838 n’eût pas l’abondance et la spontanéité géniale du poète des Harmonies, il se plongeait hardiment dans la
iduelles de l’auteur de Volberg, c’étaient réellement des qualités de poète . Il avait l’ampleur, la correction et la simplici
s’élève, M. Pécontal avait des virilités de pensée qui annonçaient un poète de reploiement et de réflexion, — oiseau rare dan
s’envole… Et toujours en riant on sort du Capitole ! Mais ce que le poète de Volberg avait surtout, et à un degré suprême,
de rythme, et dont la simplicité est divine. Cette simplicité que le poète a trouvée dans une grande délicatesse d’organisat
Ici, comme il est aisé de le distinguer, le sentiment qui a créé le poète des Ballades, que M. Siméon Pécontal nous a donné
tés terribles, et encore, un jour ou l’autre, le plus napoléonien des poètes ne le ramènera pas des intérêts matériels à la po
intérêts matériels à la poésie. Elle peut entonner son chant de mort. Poète lyrique (il l’a bien prouvé dans son ode magnifiq
nde dont elle est la seconde épreuve, ne peut être abordée que par un poète qui a encore de l’esprit du Moyen Age dans la pen
, simplicité, naturel, battements de cœur qu’on sent dans les vers du poète comme l’artère de la vie dans la gorge de l’oisea
remplir ! IV Ai-je donné une idée de M. Siméon Pécontal, de ce poète dans la légende, de ce poète dans la tradition, m
né une idée de M. Siméon Pécontal, de ce poète dans la légende, de ce poète dans la tradition, mais dans une tradition plus i
te manière et qui s’éteint, en s’éloignant. M. Siméon Pécontal est un poète lyrique et élégiaque, de cette simplicité qui à t
ffle au front, de ses lèvres pures, ses incantations mystérieuses. Le poète légendaire doit tenir de la nourrice, de la vieil
e la nourrice, de la vieille fileuse, du mendiant, ces trois immenses poètes sans le savoir, venus en pleine terre de toute ci
eur accent spontané et profond auquel il doit joindre l’expression du poète de langue et de société avancée. Cela n’est pas f
ia un parfum sauvage. Voilà pourtant M. Pécontal ! En résumé c’est un poète ému, sincère, d’une nuance charmante et — puisque
nte et — puisque la poésie est l’intensité — intense à la manière des poètes de nuance, dont l’intensité, en ordre inverse des
manière des poètes de nuance, dont l’intensité, en ordre inverse des poètes de relief et d’énergie, est la transparence et la
f et d’énergie, est la transparence et la morbidesse. Ce n’est pas un poète sans défaut, et les siens, nous les connaissons e
31 (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre II. La poésie lyrique » pp. 81-134
Chapitre II. La poésie lyrique Il est difficile de classer les poètes . Ils répugnent à tout ordre. Nous n’avons pas mêm
ent le vers libre ou la prosodie traditionnelle, en effet beaucoup de poètes ont usé alternativement de ces deux métriques. Ce
’art ou de sentiment. » Son âme, qui s’apparente parfois à celle des poétesses ultra-romantiques, se complaît dans des décors de
Sur un vaisseau chargé d’oranges et d’olives. Maurice Magre est un poète , il n’est, peut-être, que cela, mais combien parm
tage ne sont pas même cela. Car, Maurice Magre est instinctivement un poète . Il ne pouvait pas ne pas l’être et, précisément,
re et son cœur si profond qu’on reconnaît en elle, le sang des grands poètes , la voix des meneurs d’hommes. Dans ces instants,
uchart. — Dans la Revue Périgourdine, M. Henry Cellerier écrit sur ce poète (août 1903). « Parcourons la table des Balcons s
 Touny-Lérys (Chansons Dolentes et Indolentes), M. Joseph-Marie Bosc, poète de la nature, très ému, très doux, très souple do
rmitage, du Mercure de France, de Vers et Prose, un certain nombre de poètes gardent toujours cette étiquette de symbolistes.
Jammes et M. Charles Guérin sous ce vocable.   M. Paul Fort. — « Ce poète est une perpétuelle vibration », estime M. Remy d
le meilleur commentateur de son œuvre, M. Pierre Louÿs  : — un grand poète , un écrivain dont chaque ligne émeut, à la fois p
le unir les qualités contraires de ses deux aînés… » M. André Gide, poète , critique, philosophe, moraliste, passe auprès de
ssance, le Chemin des Ombres heureuses, la Prairie en fleurs), est un poète et un moraliste en même temps. La sagesse voluptu
 Remy de Gourmont à propos des balbutiements effacés et simulés de ce poète qui a les dons les plus rares sans doute mais qui
ement des bibliophiles que cet humouriste ait pu passer pour un grand poète  ; sa prose vaut mieux.   M. Henry Bataille (Le B
ontanée et inquiète de la nature que l’on trouve chez tous les grands poètes , chez Musset comme chez Verlaine. M. Henry Batai
ds poètes, chez Musset comme chez Verlaine. M. Henry Bataille est un poète du vers-libre. Comme M. Vielé-Griffin il demeure
ristes avaient rompue. Il y a apporté des dons de penseur plus que de poète .   M. Olivier de la Fayette nous a favorablement
ythmes impairs nous font prévoir en M. O. de la Fayette l’un des bons poètes de notre temps.   M. Henri Ghéon publiait, en 18
la sincérité, l’éclat, le parfum.   M. Henry Bauquier, critique des poètes , est un poète païen.   M. Fernand Hauser (La Mai
l’éclat, le parfum.   M. Henry Bauquier, critique des poètes, est un poète païen.   M. Fernand Hauser (La Maison des Souven
Fernand Hauser (La Maison des Souvenirs, Le Château des Rêves) fut un poète délicat et quelque peu précieux, avant de devenir
C’est parmi les Indépendants 30 que nous citerons trois des meilleurs poètes .   M. André Rivoire a pour lui la tendresse pres
, fluide, ésotérique du symbolisme le grave et douloureux et puissant poète qui évoquait, en d’admirables pages lyriques, le
1902) une tentative d’embrigadement qui n’était pas dans la pensée du poète . La Maison de l’Enfance, la Beauté de Vivre, les
oux de Marguerite et du Sang de la Sirène sont dignes des plus nobles poètes de France : Mais le sang a voilé mes yeux, et ri
he Lacuzon déclarait (1902) dans la préface d’Éternité : « Le don du Poète est une condition psychique supérieure, comme l’h
encore : L’espoir comme un fanal aux portes de la Mort. Au fond ces poètes réalisent ce qu’avait rêvé Louis Bouilhet et ce q
qu’importe… puisqu’ils ont du talent. VII. — L’École romane Les poètes qui la composèrent sont célèbres aujourd’hui pour
inuscules inventions verbales. En plein triomphe de la périphrase, le poète du Lac osa écrire ces vers d’une simplicité héroï
. Et cependant ils ne sont ni lâchés ni faciles. Je ne connais pas de poète contemporain, si ce n’est Emmanuel Signoret, qui
la sonorité, à l’intégrité de la forme. Chez lui comme chez tous les poètes nés autour du Rhône, il faut noter aussi l’influe
ment des mystiques. Lui qui avait paru un instant à l’avant-garde des poètes individualistes qui mêlent anarchie et socialisme
oisirs meilleurs que la condescendance des sociétés républicaines. Ce poète sera du retour des Princes. M. Maurras reconnut e
es premiers.   M. Léo Larguier séduit dès l’abord. Dans la Maison du Poète et les Isolements, le métal des vers sonne avec u
iel d’un instant. Sur sa secrète douleur, sur sa passion profonde, le poète a poussé les volets. Il ne sait plus rien des con
soucis et tout ce qui me guette, Mais sachez que le cœur du paisible poète Est un morne désert par l’ouragan noyé, Labouré,
soir, le plus pauvre des hommes. M. Louis Le Cardonnel, lui, est un poète catholique. Soucieux même de conformer sa vie à s
ses chants, il a revêtu la robe sacerdotale. Il penche sa douceur de poète sur des agonisants et du même ton dont aux matins
t de Shelley que d’un mouvement intérieur spontané. M. Erlande est un poète dont on doit attendre beaucoup.   M. Louis Merci
t un poète dont on doit attendre beaucoup.   M. Louis Mercier est un poète traditionnel ; il célèbre la terre, les fruits, l
groupements poétiques. Cependant, il faut mentionner hors pair : Les Poètes du Beffroi. — Autour de la revue le Beffroi, diri
Léon Bocquet puis par M. Bocquet seul, se sont réunis tous les jeunes poètes du Nord, Henri Delisle, poète élégiaque et civiqu
t seul, se sont réunis tous les jeunes poètes du Nord, Henri Delisle, poète élégiaque et civique (Heures, pour la Cité), Flor
ouvient de Rodenbach, Roger Allard (La Divine Aventure), Théo Varlet, poète moderniste très curieux, Jules Mouquet (Nocturnes
s curieux, Jules Mouquet (Nocturnes Solitaires), Pierre Turpin, grand poète inconnu, l’admirable et vibrant auteur de la Lumi
, l’admirable et vibrant auteur de la Lumière Natale, M. Léon Deubel, poète à l’âme ardente, hésitante et blessée, qui, après
les nets profils d’Athènes. Il annonce La Lumière d’Hellas. Tous ces poètes ont subi, plus ou moins profondément l’influence
Lorraine.   L’École de Nancy. — Le groupe lorrain comprend un grand poète  : Charles Guérin dont nous avons déjà parlé et il
harles Guérin dont nous avons déjà parlé et il comprend aussi de bons poètes . M. René d’Avril (Promenades dans l’Âme), un peu
tressaillent d’une force mal dirigée mais réelle et qui promettent un poète vigoureux. X. — Les femmes et la poésie La
vinez les louanges ! D’autant qu’elles acceptent encore moins que les poètes hommes, les reproches des critiques. L’irritabili
oètes hommes, les reproches des critiques. L’irritabilité foncière du poète se complique de vanité féminine et d’orgueil. On
écrivit alors le premier article de louanges en l’honneur du nouveau poète . Depuis… ç’a été une avalanche, un délire irraiso
emme de vingt ans. » Depuis elle a donné Ferveur et Horizons. Peu de poètes ont atteint comme elle aux limites exaspérées du
ité l’art de son mari ; au contraire. Elle se rapproche davantage des poètes qui ont succédé au Parnasse. Son émotion profond
notre cœur. Au milieu du concert orphique et aphrodisiaque des autres poétesses , elle se place résolument sous l’égide du stoïcis
ations de vers en de jeunes revues. Mais on sent et espère en elle un poète voluptueux et tendre qui comptera parmi les meill
e Marie Dauguet nous fut présentée par M. Remy de Gourmont : c’est un poète naturiste subtil et simple à la fois.   Mme Mari
me Pierre de Bouchaud (Cardeline) est plus connue pour ses romans. Le poète seul mériterait déjà longuement notre attention.
mériterait déjà longuement notre attention. Chaque jour le nombre des poétesses augmente. La poésie descend à être un sport monda
32 (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre VI. Le beau serviteur du vrai »
mble. Génération des talents nouveaux, noble groupe d’écrivains et de poètes , légion des jeunes, ô avenir vivant de mon pays !
source ! Que pense Eschyle de l’art pour l’art ? Certes, si jamais un poëte fut le poëte, c’est Eschyle. Écoutez sa réponse.
pense Eschyle de l’art pour l’art ? Certes, si jamais un poëte fut le poëte , c’est Eschyle. Écoutez sa réponse. Elle est dans
ouilles d’Aristophane, vers 1039. Eschyle parle : « Dès l’origine, le poëte illustre a servi les hommes. Orphée a enseigné l’
vers l’infini. Prenez garde, vous qui tracez de ces cercles autour du poëte , vous le mettez hors de l’homme. Que le poëte soi
e ces cercles autour du poëte, vous le mettez hors de l’homme. Que le poëte soit hors de l’homme par un côté, par les ailes,
te larme soit la larme humaine. Ainsi humain et surhumain, ce sera le poëte . Mais être tout à fait hors de l’homme, c’est ne
malheur est heureux. Non, ce n’est pas une mauvaise rencontre pour le poëte que le devoir. Le devoir a une sévère ressemblanc
le peuple, c’est la loi de croissance du génie. II Il y a deux poètes , le poëte du caprice et le poëte de la logique ;
c’est la loi de croissance du génie. II Il y a deux poètes, le poëte du caprice et le poëte de la logique ; et il y a
ance du génie. II Il y a deux poètes, le poëte du caprice et le poëte de la logique ; et il y a un troisième poëte, com
e poëte du caprice et le poëte de la logique ; et il y a un troisième poëte , composé de l’un et de l’autre, les corrigeant l’
jour, il y a trente-cinq ans, dans une discussion entre critiques et poètes sur les tragédies de Voltaire, l’auteur de ce liv
té. Orphée apprivoise les bêtes fauves ; Amphion bâtit des villes. Le poëte dompteur et architecte, Linus aidant Hercule, Mus
a vérité. Tout est grand dans ces lointains grossissants. Eh bien, le poëte belluaire, que vous admirez dans Orphée, reconnai
tte force, le vers. Les barons, peu timides, sont interdits devant le poëte  ; qu’est-ce que c’est que cet homme ? Ils craigne
le privilège accordé aux minstrels patronnés par les lords Dalton. Le poëte avait droit de réprimande et de menace. En 1316,
vers le Nord, il semble que le grandissement de la brume grandisse le poëte . En Écosse, il est énorme. Si quelque chose dépas
e connaissait Amadis que par Tressan. On montre à Staffa la pierre du Poëte , Clachan an Bairdh, ainsi nommée, suivant beaucou
yant édifice. La galerie de Fingal se prolonge à côté de la chaise du Poëte  ; la mer se brise là avant d’entrer sous ce plafo
. Il y a des Polognes égorgées à l’horizon. Tout mon souci, disait un poëte contemporain mort récemment, c’est la fumée de mo
ubliques régnantes imposent à la conscience du penseur, philosophe ou poëte , des obligations austères. Incorruptibilité doit
ment pour me donner la démangeaison de contester. Mais quand c’est un poëte qui parle, un poëte en pleine liberté, riche, heu
la démangeaison de contester. Mais quand c’est un poëte qui parle, un poëte en pleine liberté, riche, heureux, prospère jusqu
Goethe a écrit cela. Qu’on s’en souvienne, et que personne, parmi les poètes , ne retombe plus dans cette faute. Entrer en pass
loir, à la bonne heure, voilà qui est bien. Cela vaut la peine d’être poëte . Prenez garde, vous perdez le calme. Sans doute ;
t de l’Odyssée. Ces colères, quand elles sont justes, sont bonnes. Le poëte qui les a est le vrai olympien. Juvénal, Dante, A
dans sa chambre quand il était, lui le roi, malade, faisant-ainsi du poëte le second de son apothicaire, grande protection a
fit un âne capitolin, mais un âne. On comprend que les rois disent au poëte  : Sois inutile ; mais on ne comprend pas que les
end pas que les peuples le lui disent. C’est pour le peuple qu’est le poëte . Pro populo poeta, écrivait Agrippa d’Aubigné. To
saint Paul. Qu’est-ce qu’un esprit ? C’est un nourrisseur d’âmes. Le poëte est à la fois fait de menace et de promesse. L’in
re aux oppresseurs apaise et console les opprimés. C’est la gloire du poëte de mettre un mauvais oreiller au lit de pourpre d
tes les détresses, toutes les faims et toutes les soifs, ont droit au poëte  ; il a un créancier, le genre humain. Être le gra
le genre humain. Être le grand serviteur, certes, cela n’ôte rien au poëte . Parce que, dans l’occasion et pour le devoir, il
s trouble l’ïambe courroucé : « Toi, vertu, pleure si je meurs ! » Le poëte est le seul être vivant auquel il soit donné de t
de son action civique, et d’ailleurs Ennius n’était qu’une ébauche de poëte , vaste mais informe. Pas de poëte sans cette acti
rs Ennius n’était qu’une ébauche de poëte, vaste mais informe. Pas de poëte sans cette activité d’âme qui est la résultante d
x séries ne coïncident pas sans quelque effort. Cet effort incombe au poëte . Il fait à chaque instant fonction de philosophe.
moins sacré que penser. Rien de tout cela n’est l’Art pour l’Art. Le poëte arrive au milieu de ces allants et venants qu’on
, entraîne déperdition de beauté pour la poésie et de dignité pour le poëte , on ne peut énoncer cette proposition sans sourir
33 (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine, Recueillements poétiques (1839) »
lérance pour les personnes, tout ce qui faisait de lui dès l’abord un poëte d’harmonie, d’onction et de grâce ondoyante ; il
chez les poëtes anglais de l’école des Lacs, les mêmes avec qui notre poëte a plus d’une ressemblance pour le génie. Wordswor
aire au simple amant d’Elvire, et qu’on était décidément en face d’un poëte , force était d’aller au delà, de recommencer avec
ien des cœurs épris de l’amant et qui bientôt se crurent dupés par le poëte , l’idéal, dès ce moment, fut rompu. M. de Lamarti
enter, elle était touchante, elle prêtait aux plus riches qualités du poëte , et l’induisait sans violence à des tons rajeunis
 ; au troisième chant du coq, on a droit de s’écrier, et d’avertir le poëte le plus aimé qu’il renie sa gloire. Le volume act
. Le volume actuel est précédé d’une lettre-préface, dans laquelle le poëte , écrivant familièrement à l’un de ses amis, lui e
ous force, pour ainsi dire, de pénétrer, est différent ! «… Ma vie de poëte , écrit-il, recommence pour quelques jours. Vous s
ce qu’est la prière… » Nous concevons ce qu’a d’impatientant pour le poëte , et pour tout écrivain célèbre, l’idée absolue qu
de préface, on ne les relèverait pas ; mais il est à craindre que le poëte ne pense en vérité ce qu’il dit de la sorte. Lui
égère, que le public l’a pris davantage au sérieux ? Mais c’est comme poëte uniquement qu’il se prend à la légère ; dès que l
int) ? Ne tient-il pas à vous de vous enfermer dans votre quiétude de poëte , et de laisser le monde politique travailler pour
as permis à ceux qui ne sont, qui ne veulent être que littérateurs et poètes , qui croient ainsi servir le monde à leur manière
en s’enfermant, non pas dans sa quiétude, mais dans son ministère de poëte et d’écrivain, en  gardant, pour toute tribune, s
Juge mettant au dernier jour dans la balance, d’une part les rimes du poëte , et de l’autre ses actions sociales : on devine c
tre pensée si l’on croyait que nous voulons en rien blâmer l’illustre poëte de sa participation aux choses politiques : nous
s doute, mais la négligence aussi dans le détail et dans l’emploi. Un poëte , au contraire, qui, avec les hautes facultés et l
appui véritable et solide ; il finirait, en étant de plus en plus un poëte incontestable, bien économe et jaloux de sa gloir
ces pourtant sont d’une grande beauté ; car ce n’est pas le talent du poëte qui diminue en rien, veuillez le croire : il se p
e la récuser, de la déjouer. On avait déjà remarqué qu’un autre grand poëte  l’enfermait, la pauvre critique, dans un cercle é
hyle du Prométhée encore, ou, au pis, à Claudien,… mais à Horace ! Le poëte le lui redit en vingt façons ; il croyait lire Ti
bli de toutes choses lointaines, et au sein amoureux de la nature, le poëte reçoit donc l’épître de M. Adolphe Dumas, et lui
ure de vie heureuse dans une bastide du Midi. Quel regret pourtant le poëte me laisse au lieu du charme ! De quelle façon il
herbe (qui lui-même ne le disait que par coquetterie) de se comparer, poëte , au joueur de quilles. Pascal pensait qu’un bon p
de se comparer, poëte, au joueur de quilles. Pascal pensait qu’un bon poëte n’est pas plus nécessaire à l’État qu’un bon brod
né pleine excroissance. Ici l’habitude semble prise. Le public ami du poëte en a souffert amèrement. Conçoit-on que, dans une
n mauvais son, ou plutôt comme une mauvaise odeur dans un concert. Un poëte qui a tant de choses n’aurait-il donc pas le goût
crudités matérielles qui jurent pour le fond avec la région épurée du poète spiritualiste ; le ton général est de plus changé
Charité, en parlant de la femme, celui qui fut le plus harmonieux des poètes dit sans hésiter : Mais si tout regard d’homme à
riomphe presque complet des défauts de l’école dite matérielle sur le poëte qui en était le plus éloigné d’instinct et qui y
en souvient. L’humanitarisme est devenu une préoccupation si chère au poëte , qu’il l’introduit partout, jusque dans le Toast 
Humanité en personne, le Cosmopolitisme qui arrive dans les chants du poëte  ; c’est un tiers un peu immense et qui engloutit
’auteur qu’à tous les poëtes de ce temps-ci.  C’est que maintenant le poëte se livre en scène de la tête aux pieds : le contr
onne ne l’avait jamais vu sans. Racine, au contraire, c’est-à-dire le poëte d’alors, dérobait chastement tout ce qui était de
ue elle-même, dont ne se séparait jamais le roi, n’est plus restée au poëte , puisqu’on lui demande de ses cheveux.  La conclu
y dévouer ? Qui sait ? me disais-je, peut-être qu’après tout le grand poëte que voici n’a pas tort, et qu’en se donnant plus
34 (1896) Essai sur le naturisme pp. 13-150
e M. André Gide, qui est un délicieux génie, Michel Abadie, admirable poète païen et héroïque, Paul Fort dont on connaît d’ex
l’attitude des héros romanesques, anime les élégiaques propos de nos poètes . Les nouveaux Classiques dont on se réclame volon
s ne sympathisons avec les plus intimes de notre entourage. Ainsi les poètes , de plus en plus, tendent à dédoubler leur âme et
— l’Œuvre d’Art ? Elles en sont les essentiels matériaux, et tous les Poètes , il faut s’en persuader, sont, avant tout, des se
riomphale la pompe des trompes d’airain.   Voilà pourquoi les récents poètes , nullement émotionnés du contact universel, crain
gée. L’éducation naturelle vaut l’assouplissement intellectuel. Et le poète authentique ne peut pas être un civilisé, mais un
x sites champêtres. On rechercha l’expression rare et l’archaïsme. Le Poète cessa d’être un sage et un Pontife pour devenir u
l’esprit critique se développa au détriment de l’angélique candeur du Poète .   Mais la Littérature Artificielle comme d’aille
idérer les aspirations, chaque jour précisées davantage, des nouveaux poètes et aussi leur piété pour les maîtres qu’ils se so
font si habilement MM. Marcel Schwob, de Gourmont et P. Quillard. Le Poète redevient un mystique et fruste paysan. Comme un
a ressource et est toujours à son service ; à lui, rien de refusé. » Poète  ! sois moins archéologue, idéologue ou érudit, dé
re de Baudelaire, l’audition de Wagner, la fréquentation de plusieurs Poètes anglo-saxons, comme Poe et Shelley, Emerson et Sw
en un concert dominical, pendant le jeu d’un morceau symphonique, ce poète prendre des notes et inscrire ses impressions. On
l’épithète rare devait donc aboutir à cette hérésie : la discorde du Poète et de la Nature. Faut-il évoquer la simplicité d’
sa phrase inharmonieusement construite. À l’évolution du langage, le poète ne peut rien, sa volonté et sa syntaxe y échouera
rythmes à Mistral, leur cadence aux tambourinaires. Hugo, qui fut le poète badin des Orientales, devint un Jean de Pathmos,
n Stéphane Mallarmé, une transformation définitive. Ce qu’il dénie au poète c’est l’ancien souffle lyrique, ce qu’il prêche c
guère, hélas ! qu’une curiosité esthétique, et ce n’est pas un grand poète . Maurice Barrès et la littérature égotiste
nthropomorphique. Dans leurs fictions, les fontaines empruntèrent aux poètes les visages de leurs amantes. Et les nymphes naqu
se restreint à l’humanité. Art d’allégorie et d’emblème. Si certains poètes firent parfois intervenir les noirs cyprès, les m
devenu célèbre : « Les paysages sont des états d’âme. »   Les jeunes poètes — ceci se passait vers 1886 — embrassèrent donc a
nge et de langueurs. C’est le temps des sites invraisemblables où les poètes placeront des personnes fabuleuses qui seront leu
es qui nous sont si précieuses. Tout cela est si lointain. Ah, si ces poètes regardaient à leurs alentours, ils y verraient de
de ces suaves héroïnes s’embrase d’une ardente passion. C’est que, le poète , s’il veut donner naissance à des créatures vivan
vantes et toutes palpitantes d’être, ne peut rester solitaire. Car le poète est incomplet. Et il a besoin d’être fécondé. Il
l faut considérer les choses comme de saintes et ardentes hosties. Le Poète , sous les apparences surprend les petites âmes qu
, ce qui distinguera l’art futur, c’est précisément le renoncement du poète à exprimer ses sentiments individuels. Déjà Linné
bien le génie flamand tout entier qu’incarne et résume le prodigieux poète des Villages Illusoires, ce génie complexe qui an
t des sadismes cérébraux, ouvrons les Flamandes, la première œuvre du poète , pour nous y exalter parmi ces Édens charnels, ce
ableautins, d’un coloris vif, chaleureux, très ardent. Ainsi l’art du poète fut, au début, descriptif ; et, alors, soit qu’il
énétique. Voici le temps des Apparus dans mes chemins et le talent du poète va subir une totale et logique métamorphose. Déso
ne héroïque trilogie qui demeurera —  à coup sûr — le chef-d’œuvre du poète . C’est que les extravagants caprices qui sollicit
igrations des peuplades volatiles (hirondelles ou cigognes) ; mais ce poète visionnaire et romantique, qui s’émeut de sensati
mps qu’il s’enivre de ses visions maudites. Les sombres prophéties du Poète vont commencer. Il y a, en effet, de terribles ma
ges semblent avoir survécu. Sont-ils réels ou sont-ce des songes ? Le poète les dénomme des Villages Illusoires. Sous le vent
gie d’une race étrangère. Et les Flandres doivent vénérer en lui leur poète national. Adolphe Retté À Léon Bazalgette.
, mais surtout une physionomie humaine des plus attirantes. Parmi les poètes de cette époque, sa vie et son œuvre demeurent d’
c l’art qu’un rapport vague et incertain. Il ne pense pas que pour le poète , la littérature doive, seule, exister ; mais il c
latrices, l’idée d’une loi littéraire, où, sans distinction, tous les poètes devaient s’asservir, l’épouvantait. Et tandis qu’
s la liberté de l’expression. Avant toute chose, pensait M. Retté, le Poète doit être un individu. Il doit s’affranchir de l’
ns d’exposer. N’étant pas partisan de la Liberté, il prétendit que le poète devait s’asservir à la nature, se soumettre au jo
’était en ces termes qu’il préconisait l’expression spontanée : « Un poète chante, — l’aurore — l’été. Le cantique où il les
es, de gouffres, la Nature lui enseigne les rythmes. » « Comme si le poète méditait ! Il ne crée rien, étant tour à tour océ
puis, est-ce bien le vers libre que défend si magnifiquement ce jeune poète  ? C’est plutôt une forme d’art supérieure, plus c
asard, sans suite aucune. Cela formait des recueils disparates, où le poète composait un florilège de ses meilleurs vers, dan
chanter non pas dans l’unique but de créer des strophes inanimées. Le poète aime que la foule, en écho, répète ses rimes sonn
que humaine. Il en est de même de ces frissonnantes Cantilènes où des poètes font retentir, en paroles scandées, le rythme tum
e pathétique des auditeurs et ranime l’orgueil de la tribu. La vie du poète a des courbes harmonieuses et ce sont ces inflexi
seaux pleins de froment, à la réunion de ses voisins attentifs. Si le poète chante pour lui-même, et d’une flûte égoïste, il
r lui-même, et d’une flûte égoïste, il est misérable ou incomplet. Le poète s’exprime pour tout le monde. C’est un Maître de
s la préface de l’Archipel en Fleurs qu’il nous a confié son idéal de Poète  ? « Je voudrais rencontrer, dit-il, une brute, u
l’espoir qui anime de sa joie, le monde nouveau, vibre dans l’âme du poète et l’embrase. Avec une maladresse délicieuse, ave
in ! le rapprochement de ces deux noms me comble d’émotions. Ces deux poètes furent à peu près contemporains et sensiblement d
distrait à peine. Il n’a même plus le cœur de pleurer. Et ce sera le poète de l’ennui. Vielé-Griffin, qui par l’indépendance
u dans le nihilisme métaphysique. C’est un annonciateur de joie et le poète de la Vie et de l’Action. Ce débarqué des rives o
eul et son maître, il a clamé la joie de vivre. C’est pourquoi de ces poètes l’un est mort, Jules Laforgue, l’autre vit, Franc
s d’une éternelle robe printanière. M. Vielé-Griffin est à la fois un poète didactique et un poète allégorique. Poète didacti
printanière. M. Vielé-Griffin est à la fois un poète didactique et un poète allégorique. Poète didactique ! il prêche l’optim
lé-Griffin est à la fois un poète didactique et un poète allégorique. Poète didactique ! il prêche l’optimisme, avec une voix
ie, Au Seuil et les Chansons à l’Ombre qui sont le chef-d’œuvre de ce poète , scintillent de brèves maximes. Tantôt elles le s
comme sa chair. Car M. Francis Vielé-Griffin est encore et surtout un poète allégorique. Mais son genre d’allégorie est tout
pisserie, parmi l’ingénieux agencement des vieilles laines fanées. Le poète d’Eurythmie, des Lavandières, des Étoiles Filante
gage de ses convictions, et vous vous apercevrez, promptement, que le poète s’est allégorisé en la stature ou la fonction de
ague songe lumineux, nous n’éprouvons jamais directement la pensée du poète . On la pressent seulement sous l’apparence de son
cipale de ces indécisions. On a écrit déjà des volumes sur le vers du poète des Cygnes, ainsi que sur sa technique. Je n’en r
nous excédèrent, nous nous sommes passionnés pour la mansuétude de ce poète . À sa suite, et avec l’espoir au cœur, nous nous
qu’il faudrait s’y arrêter quelque temps. Bien que, parmi les jeunes poètes , on soit d’ordinaire peu instruit à ce sujet, je
le et la moisson une églogue — ou bien avec M. Herbert Spencer que le poète est un être contingent, nullement indispensable,
ros véridiques et atteindre, en même temps, à l’Épopée. La théorie du Poète que présente Saint-Georges de Bouhélier est donc
e Saint-Georges de Bouhélier est donc héroïque et enthousiaste. « Le Poète , proclame-t-il, est semblable à l’Amour. Et sa mi
e. Et certains ont perdu la leur. Et ce sont celles-ci qui créent les poètes . Âmes de pirates, de rois et de laboureurs. Voilà
rois et de laboureurs. Voilà où ils puisent leurs splendeurs. Et les poètes vers ces héros se mettent en marche, afin de les
e forte intuition cosmique et d’une lumineuse évidence La mission des poètes est donc de chanter, comme à d’autres sont dévolu
milieu d’eux comme des voyageurs… » À l’instar des autres hommes, les poètes qui expriment les merveilles ignorées de notre pr
et chantent les Archanges-Lèvres. » Dans le dynamisme universel, le poète est donc une simple force de la nature, et comme
se différencie de l’art pour l’Art qui est relatif aux sentiments du poète , et de l’Art Social qui est éphémère, asservi à l
. Ils péroreront ou prêcheront à tout instant sur le ton même dont le poète aurait usé. Que Faust ou Werther, Meister ou Otti
aradis et il ressuscite le Dieu Mort qui gît en chacun des hommes. Le poète ne crée rien. « Et c’est l’eurythmie de la Nature
i détermine les rythmes de son harmonie. » « Il ne faut point qu’un poète fasse retentir dans les dures trompettes mugissan
s, les bruissements doux de l’eau, des printemps, des fleurs. Mais le poète est lui-même cette pompeuse trompette qu’embouche
s. Toute chose est balancée et sonne selon un rythme. Ce n’est pas le poète qui crée le rythme, mais c’est le rythme essentie
me, mais c’est le rythme essentiel des choses qui scande et dirige le poète . » Si, comme nous l’avons vu, le poète est préde
hoses qui scande et dirige le poète. » Si, comme nous l’avons vu, le poète est prédestiné, le poème aussi a ses lois, et il
duelle et étroite d’un seul, mais impersonnel. La rose chantée par le poète surpasse en grâce toute rose, elle est la rose vé
volatilise, se transverbe ou s’immobilise, selon que le musicien, le poète ou le peintre l’envisage. Ce n’est plus l’Art-Mir
é. Car dans le moindre frisson où se pâment les blés et les cœurs, le poète percevra une loi éternelle ; de la réalité il déd
parses) et déjà les générations et les écoles revendiquent l’œuvre du poète . On se dispute la gloire de l’avoir célébré. Les
es d’art pur, et que le pauvre Lélian, qui demeurera éternellement le Poète du cœur, ne fut point un artiste littéraire. Il f
i, c’était la simplicité et surtout l’absence de toute virtuosité. Ce poète élégiaque, à vrai dire, ne composa pas d’élégies,
econnaître l’empressement, l’enthousiasme de nos aînés à proclamer le poète , mais ils n’ont guère ressenti son influence, dir
les attendries, discrètes et abritées de l’amour monogame. Soudain le poète , épris de vagabondage, s’évade aux paysages belge
ux paysages belges, et ces aventures si terribles pour l’existence du poète , nous vaudront les Romances sans paroles. Enfin c
e Bouhélier À Andriès de Rosa. Ce jeune Sage est aussi un grand Poète . Il a vingt ans à peine, et c’est un de ceux de l
e charme. Leurs enseignements suppléèrent aux fictions gracieuses des poètes , aux syllogismes des philosophes ; à parcourir fr
uire au miel enivrant et sucré de ses phrases. Les premières pages du poète en sont suavement odorantes. Ceux qui comprirent
t-il pas comme un dieu farouche de la métallurgie. Et nous-mêmes, les poètes , ne subissons-nous pas, malgré nos vœux, l’autori
laise, à la polir, à l’arrondir. Leur tâche est sacrée et auguste. Le poète insiste et s’étonne. « Ces gens-là agissent comm
unes ambitions et aboutit à la plus délicieuse des réformes d’art. Ce poète sut donc accorder ses soupirs avec le sanglot des
e ses gestes dénonce à tout homme sensible la précieuse présence d’un Poète béni. Ce serait là sans doute de la critique auss
’usage, et d’ailleurs serait futile, car les personnes qui éliront ce poète pour confident retrouveront, dans son œuvre, le m
35 (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre sixième »
poésies de Toiture et de Saint-Amant. — § IV. Condition et mœurs des poètes de 1627 à 1660. — § VI. Des obstacles et des seco
teur de la poésie française. — § VI. Caractère et tour d’esprit de ce poète . — § VII. Principes de sa poétique. — § VIII. Des
l’art d’écrire en prose donnèrent de grandes lumières à celui de nos poètes qui a le mieux connu, et peut-être le mieux prati
Depuis deux siècles, Boileau a été comme un épouvantail dont tous les poètes ont eu peur. Tous en effet le trouvent sur leur c
fatigues, de sueurs, quiconque veut arriver à la gloire des vers. Le poète dramatique, le poète lyrique, l’élégiaque, le poè
quiconque veut arriver à la gloire des vers. Le poète dramatique, le poète lyrique, l’élégiaque, le poète comique, et jusqu’
oire des vers. Le poète dramatique, le poète lyrique, l’élégiaque, le poète comique, et jusqu’à l’auteur de sonnets, ont à co
’écrit rien de durable. De là, tantôt des attaques ouvertes contre ce poète , et tantôt des admirations, comme celle de Voltai
Pradon, et qui, comme toute impiété, n’a réussi à personne. Les seuls poètes qui n’aient pas attaqué Boileau sont Molière, Rac
egrés de l’excellent au pire ? Si Boileau est le plus contesté de nos poètes classiques, en revanche il est un des plus popula
y eût déjà des modèles, il n’y avait pas de doctrine. Deux sortes de poètes jouissaient alors de la faveur publique. Il y ava
tre cents vers dans sa journée. Balzac parle agréablement d’un de ces poètes « qui n’appelait jamais le ciel que la calotte du
tres adverbes, plus jeunes, disait-il, et plus efféminés75. » Mais ce poète était fort vieux, et il avait pu connaître Ronsar
urs ou des remercîments, les quittances rimées des gages que certains poètes recevaient des grands seigneurs à titre de domest
tion, toute la société polie, provoquaient l’émulation intéressée des poètes , et retardaient le dernier progrès qui restait à
Ce qu’endure une fleur que la bise ou la pluie Bat excessivement. Le poète italien n’a rien écrit de si mauvais. C’est la pu
r cela qu’il restait à faire après Malherbe, même contre Malherbe. Le poète le plus en renom alors à la cour de France n’étai
s », c’est au sein de cette opulence, si nouvelle dans la maison d’un poète , qu’il acheva ce poème tout plein des futilités i
t les fils de Rome dans leur pays, policés par ses philosophes et ses poètes , et conquis au goût des lettres et des arts, l’It
sormais avec l’école nationale, et qui finit par avoir le dessus. Les poètes formés par la poétique nouvelle s’appelèrent cult
tels qu’ils se montraient en public, et c’est à quoi se bornaient les poètes qui vivaient de leurs dons, et qui les avaient à
ense et incessante. Imaginez une sorte de défi général entre tous les poètes de l’Espagne et de l’Italie, à qui mettra en vers
eaux esprits de l’Espagne, Balthazar Gracian (1601-1658), donnait aux poètes de son pays la recette de cette falsification lit
tyrannie exercée par la mode italo-hispanique, qu’à côté des mauvais poètes qui s’y jetaient, en pleine illusion, par médiocr
usion, par médiocrité et frivolité, des esprits supérieurs, de grands poètes , qui avaient goûté de la vraie gloire, allaient d
ins des cartes géographiques. » Il n’épargnait pas les épigrammes aux poètes à la mode, qu’avait portés, disait-il, vers le ge
i leur a réussi ; car, dans le style ancien, ils n’eussent jamais été poètes , dans le nouveau ils le sont devenus du jour au l
gauloises. Je n’ai, pour mon compte, aucun chagrin à reconnaître que, poètes ou prosateurs, nous perdons tout à imiter l’étran
ier le tour d’esprit de nos voisins. § IV. Conditions et mœurs des poètes de 1627 à 1660. La condition des poètes et tro
V. Conditions et mœurs des poètes de 1627 à 1660. La condition des poètes et trop souvent leur caractère étaient conformes
c des enjolivements à mériter qu’on recommençât 94. La plupart de ces poètes étaient joueurs, avares, parasites. Le même Voitu
et. Un puéril commerce de louanges était la seule amitié qui liât ces poètes entre eux. Il n’était si petit auteur qui ne pût
manière de certificats, des pièces de vers à sa louange, signées des poètes les plus à la mode. Les écrivains de Port-Royal s
rande maison, occupés d’intrigues politiques. Veut-on voir comment un poète entrait au service d’un grand seigneur ? L’anecdo
remarque pour qu’on ne donne rien à Boileau au-delà de son dû. Si les poètes de la première moitié du siècle étaient seuls res
’esprit dont le loue Bossuet, il osait à peine se prononcer entre les poètes contemporains de sa jeunesse et les nouveaux venu
e, ont estimé qu’il n’était ni de bon goût ni généreux d’attaquer des poètes obscurs, et d’entretenir la postérité des ridicul
uer des poètes obscurs, et d’entretenir la postérité des ridicules de poètes oubliés. Obscurs et oubliés, oui ; mais à quoi le
x, souvenons-nous qu’il avait vingt-cinq ans, qu’il s’attaquait à des poètes en crédit, que ces poètes étaient tous contre un
ait vingt-cinq ans, qu’il s’attaquait à des poètes en crédit, que ces poètes étaient tous contre un seul. Ils étaient puissant
e berner l’autre98. Puissants comme clients des grands seigneurs, ces poètes ne l’étaient pas moins comme coterie. Ils s’assem
our égarer, soit pour intimider le goût du public, une association de poètes ligués par le danger commun, tenant à tous les gr
n d’ailleurs d’être sans mérite, et dont quelques-uns, très médiocres poètes , étaient de fort habiles gens ? Ils avaient la po
théâtre ; ils furent réprimandés99. Voilà en quel crédit étaient ces poètes « obscurs » pour qui se sont attendris les contem
ue part, c’était plutôt du côté du tour d’esprit personnifié dans les poètes en possession, que du côté du génie national s’an
doute pour le mérite du vers que pour la justesse du trait ; moins en poète charmé de son art qu’en homme sincère qui se pein
dont j’accuse les autres. » Voilà donc un homme qui se connaît, et un poète qui n’est que cet homme-là se faisant voir dans s
ce fin des choses, de ce fin du fin, après lequel couraient tous les poètes de l’époque ; mais il s’en faut qu’elles l’aient
cueils de poésie du temps. Le licencieux était le seul naturel de ces poètes , comme les subtilités du galant étaient tout leur
différent que le licencieux ne fût que le travers secret de certains poètes , ou qu’il continuât d’être un genre à la mode qu’
récieuses109. De même, avant Boileau qui donc connaissait de méchants poètes  ? Ces marquis et ces méchants poètes, qu’était-ce
qui donc connaissait de méchants poètes ? Ces marquis et ces méchants poètes , qu’était-ce que de vains fantômes créés par des
ins fantômes créés par des imaginations malfaisantes ? Ainsi tous ces poètes étaient les jouets de leur vanité. S’ils s’admire
son rang. Boileau a dit avant nous de Molière qu’il est le plus grand poète du siècle de Louis XIV ; de Pascal, qu’il en est
que les épigrammes de Boileau s’adressent à certaines tragédies de ce poète , dont le succès troubla la vieillesse du grand Co
a dignité de sa vie, ne rendirent pas moins méprisables les mœurs des poètes contemporains, que ses satires n’avaient rendu le
i tant de vers faits de génie, comme dit La Bruyère, a été inspiré au poète par l’homme, au génie par la vertu ; c’est celui-
acine. Mais s’il n’eut pas cette force de sympathie qui communique au poète toutes les passions qu’il peint, et qui lui révèl
a vie, comme en tous les ouvrages de l’esprit, c’est la raison. Aucun poète de son temps n’en avait reçu le don plus pleineme
its incertains, à réparer la poésie, à relever la condition morale du poète  ; il avait à remplir la tâche de législateur du P
er l’art d’écrire en vers ! Nul ne convenait mieux à cet emploi qu’un poète chez lequel dominait la raison. Aussi bien, la ra
’est pas la raison d’un géomètre ; c’est celle d’un homme qui sent en poète ce qu’il enseigne en théoricien. § VII. Princi
e vulgaires, paraissaient inouïs aux contemporains de Boileau, et aux poètes qui ne se sentaient pas en règle sur ce point. Pr
un art agréable plutôt qu’utile ? Il lui est arrivé de dire qu’un bon poète n’est pas plus nécessaire à la république qu’un b
Ce jour-là il n’y eut plus d’un côté des penseurs, et de l’autre des poètes  : le poète fut le plus divin des penseurs. Ces do
il n’y eut plus d’un côté des penseurs, et de l’autre des poètes : le poète fut le plus divin des penseurs. Ces doctrines ne
ie française après Villon, quel goût d’aller choisir Marot, cet autre poète bourgeois, un Villon avec des inclinations plus h
arlé froidement de la passion ? Voici des vers où il la recommande au poète , en même temps qu’il en peint avec une brièveté a
lle chercher le cœur, l’échauffe et le remue116 . A-t-il interdit au poète les inspirations de l’amour, lui qui admet l’amou
il leur ouvre tous les trésors et toutes les libertés du style122, ce poète dont on fait un grammairien timide, blâmant en au
toujours quelque enseignement sur ce qui doit se faire. Il invite le poète à chercher la passion au fond du cœur ; il fait p
r leur antiquité, que les convenances mêmes de notre esprit. Quand le poète mêle les genres et confond leurs limites, il fait
je m’attends à quelque chant sublime ou gracieux ; si l’inhabileté du poète me jette dans quelque récit, ou me détourne vers
ter la disposition que je prête soit à l’épopée, soit à la satire. Le poète n’est pas si maître de nos âmes que le lui disent
et tout au plus bonnes pour les versificateurs de profession. Pour le poète , qu’a-t-il affaire de tous ces préceptes sur la l
23 ? La haute idée qu’il a de Molière, a-t-on dit, de n’y voir qu’un poète qui a le secret de la rime ! N’est-ce pas pitié q
vé le Misanthrope ? On oublie que le même homme, invitant ailleurs le poète à s’accoutumer aux difficultés de la rime, dit qu
n se consumant à les chercher ? Toute la querelle de Boileau avec les poètes contemporains porte sur la rime qui ne sert pas a
ur objet. Que dis-je ? il n’en est pas une qui n’assure la liberté du poète par la manière même dont elle la règle. Une doctr
s qui provoqueraient la contradiction, et qu’il rend ses décisions en poète , non en philosophe, par de vives images tirées de
eau. Cette raison, ce vrai, importunaient comme des fantômes tous les poètes de la vieille école. Rien ne les irritait plus qu
e : et telle en a toujours été la force dans notre pays, que tous les poètes qui n’en ont pas compris le sens, ou qui ont osé
ue poétique, d’où la mode les avait bannis, il opposait aux mœurs des poètes un idéal formé de toutes les qualités de l’homme
s poètes un idéal formé de toutes les qualités de l’homme de bien. Le poète , selon Boileau, doit se défendre contre les éloge
ues ; travailler pour la gloire, et non pour le gain129. Beau type de poète , surtout si l’on songe que Boileau en avait pris
its dans sa propre vie, et qu’il se donnait lui-même en exemple à des poètes pour lesquels chacun de ces traits était un repro
car si la vertu n’est que la raison dans la conduite de la vie, quel poète pourra donner une image plus sensible de la raiso
grand siècle. Les doctrines en avaient été débattues entre les grands poètes de ce siècle, Molière, Racine, La Fontaine, Boile
exclusivement littéraires, et les autres semées de traits contre les poètes contemporains, des préfaces agressives, des ouvra
a jeunesse à l’entrée de l’âge mûr134. Le combat est engagé entre les poètes en possession et le nouvel arrivant. Du côté de B
ce de la jeunesse, et les attaques sont sans ménagements. Les mauvais poètes , « nation farouche qui prend feu si aisément, ces
1674, la bataille est gagnée. Le roi s’est déclaré pour les nouveaux poètes contre les anciens. Molière dîne à la table de Lo
Si l’humeur satirique s’y fait voir encore, ce n’est plus contre les poètes vaincus, mais contre les gens d’église, touchés d
ret de sa gloire, qui est de s’être cherché le premier parmi tous les poètes de son temps, et de s’être connu. Cette dispositi
ge qui parut froid, malgré de grandes beautés, soit qu’on y sentît un poète déshabitué, depuis plus de vingt-cinq ans, de la
t de Racine, qui le laissait seul, et le dernier survivant des grands poètes du dix-septième siècle, des infirmités douloureus
aux nôtres. Pour le Lutrin, qui n’est qu’un cadre de fantaisie, où le poète des trois époques fait entrer des beautés propres
donné son vrai sentiment ? Quoi qu’il en soit, il n’y a guère que les poètes , ou les critiques intéressés à relever le drapeau
aire, et par malheur elle est dirigée contre Malherbe, qui, parmi les poètes de son temps, n’estimait guère que Regnier. Il y
estimant la poésie d’après ce qu’elle rapporte, il défie les nouveaux poètes de tirer de leurs vers les dix mille livres de re
rien de vrai qu’au goût il ne soit tel, est, en fait de poésie, d’un poète qui prend son caprice pour règle, et, en fait de
t une hauteur de cœur qu’il n’avait pas. Bon nombre des pensées de ce poète n’ont pas toute la clarté dont les écrivains de s
ntre la froide épithète, qui les résume tous155. Changez les noms des poètes immolés par Boileau à l’esprit français, sous d’a
t-il pas l’esprit français lui-même, tour à tour lecteur, critique et poète  ? Comme lecteur, il revendique son droit de blâme
e qui choque le bon sens156 ; comme critique, il attaque les méchants poètes , à la seule condition de distinguer l’homme de l’
on de distinguer l’homme de l’auteur, et la vie de l’écrit157 ; comme poète , justiciable à son tour du lecteur et du critique
ature, il se compare à l’esprit humain tel que l’ont peint les grands poètes , il distingue dans ces peintures ce qui lui resse
e qui lui ressemble ; dans les règles appliquées ou inventées par ces poètes ce qui lui est conforme. Mais ce serait méconnaît
ue art y reconnaît en quelque sorte sa règle et sa morale. Non que le poète y trouve le secret des vers faits de génie, ni le
uvrages de l’esprit, qu’importe qu’il n’ait pas la vertu de faire des poètes de génie ? Il ne les empêche pas du moins de naît
de cet enthousiasme intérieur, de ce feu sans lequel il n’y a pas de poète . Ce n’est pas au poète à spéculer et à raffiner ;
térieur, de ce feu sans lequel il n’y a pas de poète. Ce n’est pas au poète à spéculer et à raffiner ; il sent et il peint. V
’est le vrai dans la conduite de la vie. Boileau ne s’adresse plus au poète ni au juge des écrits, mais à l’homme ; non plus
uré. Ils voient un versificateur à la chasse d’une rime, au lieu d’un poète s’opiniâtrant à éclaircir toutes ses pensées, et
’est celle de n’employer ce grand art qu’à de grands sujets. Tous les poètes d’ailleurs sont enclins à s’y tromper. L’habitude
Lutrin. En revanche, il y en a un plus grand nombre qui sentent leur poète . Cependant le tout est un peu froid. On pense à l
quelque langage plus grand que l’humain. S’il s’impose le travail du poète pour dire précieusement des choses au-dessous de
opposer une sorte d’idéal formé de traits empruntés à tous les grands poètes de toutes les nations. Il est très évident que Bo
ne sont des sujets de poésie, il faut bien avouer que Boileau est un poète . Pour moi, je l’estime si excellent, qu’il n’en e
118. Mais pour bien exprimer ces caprices heureux, C’est peu d’être poète , il faut être amoureux. (Chant ii.) 119. Tout
ain), charitable et discrète, Sait de l’homme d’honneur distinguer le poète . (Ibid.) 159. Tous les jours, malgré moi, clou
ire un plus bel éloge du reste qu’en le supposant traduit de ce grand poète . » 170. « Si tu veux que je pleure, commence p
36 (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Madame Ackermann »
il reprit presque au même instant la nitidité de son plumage. Mais de poète lyrique restant dans sa peau et dans son âme à lu
s endroits l’auteur des Poésies philosophiques rappelle ; Lucrèce, ce poète des choses, mais qui n’en avait pas les larmes, n
ous n’avons plus. Pour nous, le vers dans lequel chante maintenant le poète athée peut être intrépide à bon marché et ne pas
entendre. Situation nouvelle, et qui n’est que d’hier ! Un très grand poète anglais, mais malheureusement empoisonné par l’Al
s son nom. Dans ses poèmes, qui étaient pour lui, comme pour tous les poètes , la vraie réalité de sa vie, il n’était et ne fut
de la nature. De son temps, qui pourtant n’est pas très lointain, le poète athée, organisé dans toute l’animalité de son ath
et se mît sur pattes, il fallait le temps où nous sommes parvenus. Un poète athée (comme Diderot l’était à certaines heures,
ar exemple quand il disait que la chair se fait comme le marbre) ; un poète athée (comme La Mettrie, quand il écrivait son Ho
’avait pas entendu non plus — car dans les vieilles civilisations les poètes ne viennent qu’après les philosophes — de poésie
le me lit l’effet d’une matrone simple et grave, mais nullement d’une poète , même quand elle dit ses vers. Se croyant philoso
phique du néant exaspère son âme, qui a soif d’infini puisqu’elle est poète , et si elle l’accepte, cette nécessité, comme phi
poète, et si elle l’accepte, cette nécessité, comme philosophe, comme poète , elle la maudit III Elle la maudit, — et vo
quoique, pour elle, ce soit la Vérité. Au moins, dans tous les autres poètes qui chantent les angoisses familières aux âmes pa
ser tout à l’heure et tout anéantir ! Assurément, ce désespoir que le poète éprouve, ce désespoir exprimé dans de superbes ve
u xixe  siècle, moins odieuse pourtant que Proudhon parce qu’elle est poète , parce qu’elle est plus idéale que ce crocheteur,
e. Elle n’y tiendrait pas. On ne peut rien couper ou détacher dans ce poète mâle, qui ne se préoccupe jamais des détails comm
dans ce poète mâle, qui ne se préoccupe jamais des détails comme les poètes ses contemporains. — par ce côté plus ou moins fe
l’ampleur et la majesté dans le mouvement de l’ascension lyrique. Le poète des Poésies philosophiques est une aigle, qui dép
as ce chapitre sans une citation qui fasse comprendre à quel genre de poète rare nous avons affaire. Nous n’ébrécherons pas,
ngues, d’un déroulement plus large, d’une passion plus irritée, où le poète est plus Spartacus contre Dieu, plus insolent et
ses cendres qu’on appelle avec le tremblement du respect : « un grand poète  », que l’abondance dans les sujets et la variété
e n’a pas madame Ackermann. Elle n’a pas, comme le phénix et le grand poète , cette faculté de renaître perpétuellement de ses
absorbé, en tout cas, par la philosophie, qui n’a jamais rencontré de poète lui appartenant si exclusivement· En donnera-t-el
stion plus profonde que la personnalité de madame Ackermann. Un grand poète peut-il être athée longtemps et sans déchet ? Par
emps… Madame Ackermann, malgré la force prolifique de ses facultés de poète , n’a pas produit en proportion avec la force de s
’athéisme, cette teigne du temps, aurait-il desséché sa noble tête de poète et condamné son génie à la stérilité des terres m
37 (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Brizeux. Œuvres Complètes »
qu’à applaudir à cette faveur d’une tombe dans la patrie, faite à un poète qui fut national et qui était assez pauvre pour r
t-être moins convenu. Il eût été moins en rapport avec la modestie du poète et la chasteté de son talent. Les poètes qui, com
n rapport avec la modestie du poète et la chasteté de son talent. Les poètes qui, comme Brizeux, n’ont eu jamais que le toucha
nement de sa vie et le triste destin de Brizeux. Né avec un talent de poète , d’une délicatesse presque fragile, — mais la per
— Brizeux, dont le nom seul exprime tout ce qu’il fut, est mort comme poète , non pas hier, — il y a quelques jours, — comme l
t autant de caméléons qui lui reflétaient son génie ! Eh bien, si peu poète qu’on pût être, c’était beaucoup, à cette époque,
Brizeux, manqué de la force qui se fait aimer. Mais Byron, comme les poètes absolument grands, avait les toutes-puissantes qu
écrivant la sienne. Il n’avait pas ce qui console de tout les grands poètes  : l’égoïsme de leur génie. Si pour Byron la premi
n’avait pas ce bonheur d’être un paysan, — un vrai paysan, — dans un poète . La civilisation, cette Dalila de toutes manières
’homme d’école et d’imitation remplaça ce qu’il y avait de timidement poète , — mais de poète après tout, — dans le rougissant
d’imitation remplaça ce qu’il y avait de timidement poète, — mais de poète après tout, — dans le rougissant auteur de Marie,
dont il est l’étoile, est-ce que le ver luisant ne s’éteint pas ?… Le poète bucolique de Marie, devenant le poète lyrique de
r luisant ne s’éteint pas ?… Le poète bucolique de Marie, devenant le poète lyrique de La Fleur d’or, de cette fleur qui veut
rop tard. On ne ressuscite pas la Muse. Ce n’est pas impunément qu’un poète , fait pour rester sédentaire, est devenu nomade.
tré ne comprit pas et ne pouvait pas comprendre. Il n’était pas assez poète pour se passer d’une langue toute faite, et celle
st, en définitive, la langue de tout le monde, — de tout le monde des poètes du xixe  siècle et sans exception ! C’est celle q
âpres habitudes de sa province n’est venu se mêler à la langue de ce poète par trop francisé à la fin, de ce chantre des mœu
ton que la Critique s’adresse aujourd’hui pour lui demander compte du poète , pour lui reprocher de ne pas l’avoir fait plus f
avoir fait plus fort et plus grand. Plus Breton, en effet, il eût été poète . La Nationalité l’aurait pris et porté plus haut
chaque jour de plus en plus, il ne nous reste bientôt plus pour être poète que la patrie ! Et le meilleur conseil à donner à
outes-puissantes à créer, sur la cornemuse des pâtres ou la flûte des poètes , des Ranz des vaches irrésistibles. Mais abandonn
es lecteurs de plus ! Voilà le grand reproche à faire avant tout à ce poète , qu’on nous a trop donné pour un Breton pur-sang
eut faire de sa poésie, voilà le reproche qu’on a droit d’adresser au poète , qu’il atteint et enveloppe dans l’intensité de s
té par-dessus. On le prendrait plutôt pour un sous-préfet que pour un poète idylliquement sauvage, — mon Dieu ! oui, un sous-
e flamboyant, ne nous a pas effacé Chénier, tandis qu’il n’y a pas de poète au xixe  siècle qui, par le contraste, ne puisse
vue des Deux-Mondes ! En effet, où Gustave Planche était critique, un poète comme Brizeux devait paraître presque éblouissant
té qui n’a pas d’âge, l’originalité absolue, manquait à Brizeux, à ce poète parfumé de Bretagne, mais qui n’en était pas péné
tré moderne, quand on est de naissance, et qu’on s’en vante assez, un poète breton ! Ainsi, dès Marie, dès son premier souven
si le Breton, dans Brizeux, n’est pas une de ces ruses familières aux poètes de décadence, quand ils veulent réveiller, par un
 ! Le croirez-vous ? il n’a pas craint de s’appeler quelque part « un poète rural »… Pourquoi pas municipal ?.. Un poète rura
ppeler quelque part « un poète rural »… Pourquoi pas municipal ?.. Un poète rural ! Ce n’est pas armoricain, cela, que je sac
i, de ce mot dont il s’est insulté : j’aime mieux dire que c’était un poète qui n’a pas assez respecté la virginité de ses im
les pièces A ma mère, L’Aveugle, ce sujet qui a toujours inspiré les poètes , Ne va pas rester sur ton livre, Le Maçon, Le Che
t pâtre, dans Brizeux ! Demandez-vous où est le génie, et le génie du poète encore ?… Le génie du poète, c’est de faire vivre
ndez-vous où est le génie, et le génie du poète encore ?… Le génie du poète , c’est de faire vivre l’imagination dans son rêve
réalité supérieure. Il y a dans le Ranz des vaches, cette poésie d’un poète que je ne connais pas, plus de patrie que dans la
ir lu les vers de celui qu’elle a nommé un peu trop généreusement son poète , aucun d’eux, fût-il exilé, ne se brûlera la cerv
38 (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Laurent Pichat »
t vrai, que Laurent Pichat, depuis de longues années, voulait être un poète , mais elle est si rare, la poésie, que je ne croi
te, une manière d’homme politique… Démocratie et politique ! Quand un poète tombe là-dedans, c’est la culbute de Phaéton, non
effet ; car il ne s’agit de rien moins que de l’aurore du monde ! Le poète des Réveils, qui n’avait plus précisément la jeun
dernes, où, fat pour le compte de son temps, Pichat l’a ramassée. Les poètes sont capables de tout ! — Le croiriez-vous ? C’es
ont être, toute poésie en mourrait du coup, et Pichat, cessant d’être poète , ne serait plus que le plus vulgaire des rêveurs.
homme est égal à Pichat comme X est égale à X. Tel est le rêve de ce poète chez qui l’imbécile Démocratie a tout dévoré… exc
é ! Et tel est aussi le mérite — le seul mérite — du livre de Pichat, poète malgré lui, poète incorrigible, poète démocratiqu
si le mérite — le seul mérite — du livre de Pichat, poète malgré lui, poète incorrigible, poète démocratique… c’est-à-dire un
ul mérite — du livre de Pichat, poète malgré lui, poète incorrigible, poète démocratique… c’est-à-dire un aristocrate qui a d
as versé dans des idées et des doctrines qui rongent et diminuent les poètes , mais qui ne sont pas de force à complètement les
de pur, d’idéal et d’immortel. Tenez ! qui lirait, à cette heure, le poète des Réveils, s’il n’y avait que ses idées dans se
supporter. Ces insupportables idées de l’auteur des Réveils, d’autres poètes que lui, du reste, les ont déjà exprimées, et, di
Ce qui n’est pas reconnaissant ! IV Ainsi, vous le voyez ! Plus poète , plus vraiment poète quand il est involontairemen
nnaissant ! IV Ainsi, vous le voyez ! Plus poète, plus vraiment poète quand il est involontairement le catholique du pa
tholique du passé que quand il est l’athée de l’heure présente ; plus poète quand il remonte par la pensée dans ce monde qui
vous faire entendre pour vous prouver que nous avons ici affaire à un poète , ce n’est pas l’expression réussie de la haine qu
dans nos cœurs. Écoutez ! C’est le commencement du volume, ce que le poète appelle La Clé rose : À l’inspiration qui dort,
é rose était perdue. Qui sait ce qu’encore il offrait De richesse au poète avide ? Pauvre trésor, pauvre coffret ! Restez cl
on encore. Seulement, les âmes poétiques, presque aussi rares que les poètes , sur ces vers mélodieusement profonds, en auront
je serai obligé de l’abréger, tout en regrettant ce que j’en ôte. Le poète est monté au sommet d’une montagne. C’est là que
      L’écume au revers du rocher. Tu n’as jamais porté la barque du poète , Ni bercé dans tes nuits sa tendresse inquiète ;
eur comme une marguerite,            En attendant le thé du soir. Ni poète , ni fleur, ni rêve, ni verdure. Rien de ce qui vi
ue, qui, par sa mâle et altière expression, rappelle ce Byron dont le poète parle ici, et qui, de son ironie, aurait, je m’im
ue Laurent Pichat, l’athée et le démocrate, reconquiert son blason de poète . C’est par là qu’il rentre dans la plénitude et l
ivre des Regrets !), il serait peut-être alors intégralement le grand poète dont il n’aura été qu’un fragment…
39 (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Victor Hugo. Les Contemplations. — La Légende des siècles. »
vers, trop rares, hélas ! qui marquent mieux les profanations dans le poète et le deuil des regrets dans ceux qui l’aimèrent,
énormités intellectuelles que voici, a failli être pour la France le poète que Gœthe et lord Byron sont pour l’Allemagne et
r nous c’est d’une simplicité terrible et d’une logique prévue que le poète soit traîné, par les idées dont il est l’esclave,
s effrénées et vulgaires qu’hier encore nous déplorions dans un autre poète , l’Américain Edgar Poe, M. Hugo n’en est pas tout
fosse commune de l’erreur où il a roulé et nous chercherons ce que le poète — le poète uniquement — est devenu dans sa chute,
ne de l’erreur où il a roulé et nous chercherons ce que le poète — le poète uniquement — est devenu dans sa chute, et s’il es
volumes dont le second l’emporte en énergie sur le premier. Non ! le poète des Contemplations ne décroît point. Il progresse
e verbe et le rythme qu’il avait fait sa voie et élevé sa fortune. Le poète des Contemplations est le Ronsard du xixe  siècle
ons physiologiques de la mémoire. Depuis qu’il y a des peuples et des poètes , on versifie pour graver dans le souvenir des hom
élever au-dessus des vulgarités de la vie, le vers n’a jamais chez le poète d’Hernani et des Burgraves cette destination gran
nt dans le faux, qui fait de l’auteur des Contemplations, non plus un poète , comme celui des Orientales et des Feuilles d’aut
x volumes qui, selon le compte de M. Hugo, font le total de sa vie de poète , « C’est une âme, dit-il, qui se raconte » là-ded
quelconque. Autant valait dire que ce sont des vers pour des vers. Le poète déjà connu est toujours le Narcisse éternel qui a
us connaissons. Ce serait en vain : il n’y en a pas. Nous revoyons le poète que la Critique lassée a tourné et retourné sous
t achèvement prodigieux. Ici, le croira-t-on ? mais il faut lire ! le poète a tour à tour du Dorat et du Jocrisse ; il est oi
l’amour, l’amour, l’amour trouble et affaiblit tellement la raison du poète , qu’il le répand sur la nature, à tort et à trave
et où, si vous exceptez une ou deux pièces, entre autres celle que le poète intitule : Magnitudo parvi, et qui est bien la pl
s Contemplations a rappelé la partie solide et artistement ciselée du poète charmant qui fut digne d’être Grec ; mais, quoiqu
générale, mais cela suffira pour éclairer sur la valeur absolue d’un poète qui a touché le zénith de sa vie et de son talent
qui a touché le zénith de sa vie et de son talent. De 1843 à 1855, le poète retardé a eu le temps de devenir enfin un homme.
ce par une si grande douleur qu’il ne faudrait pas être un bien grand poète pour agir sur les âmes, en chantant le malheur ré
e, la sottise, hélas ! reviennent envahir l’esprit éperdu et perdu du poète . Ils l’envahissent à quatre vers de distance des
it pas besoin de produire son triple chef-d’œuvre. Il pouvait être un poète de pacotille, et de pacotille avariée. Il pouvait
vions porté sur les poésies d’un homme que l’on a trop nommé un grand poète , avait été de montrer cela et de le prouver. Pour
il n’y en ait pas quelques-uns qui aient trompé le système dépravé du poète . Mais ces vers, rares d’abord — rari nantes in gu
acultés sensibles et raisonnables de l’humanité, comme doit l’être un poète , et qui, au contraire, peut écrire des choses com
ous nous rangerons. Arrivé là de sa théogonie et de sa cosmogonie, le poète , le songeur (il s’appelle ainsi lui-même), plisse
s regards d’une fantaisie rêveuse et la caresse d’imagination que les poètes font à la Chimère. André Chénier a bien été païen
ont à la Chimère. André Chénier a bien été païen et Grec, et il a été poète  ! Mais André Chénier ne se croyait pas un penseur
ent fangeux d’épithètes, tels sont les moyens et les ressources de ce poète qui fabrique à froid et par dehors tous ses vers.
t avec M. Hugo, ce n’est pas une difficulté ! Misérable parabole d’un poète épuisé ! Comparez-la, pour savoir où est la vraie
multiplient et aillent secouer dans leur silence prudent les amis du poète  ? Nous ne pourrions continuer longtemps. La facul
a, Celui dont l’âme est toujours prête         À Jehova ! Je suis le poète farouche,         L’homme devoir, Le souffle des
ès tout, qu’un recueil de vers. J’y ai cherché, selon l’indication du poète , le commencement d’un grand poëme qui doit s’ache
en d’appuyé, d’allant droit au cœur de l’œuvre, tout en respectant le poète et la langue dont on se sert pour lui parler ; ri
s n’avons pas trouvé dans La Légende des siècles le livre rêvé par le poète dans sa préface, si ces petites Épopées n’en form
caractérisant très bien son genre de travail, — nous avons trouvé un poète que nous n’attendions guère, un poète vivant quan
travail, — nous avons trouvé un poète que nous n’attendions guère, un poète vivant quand nous pensions trouver un poète mort 
us n’attendions guère, un poète vivant quand nous pensions trouver un poète mort ! Vous venez de le voir, Les Contemplations
bété de métempsychose. Et nous l’avons dit, malgré l’exil ! car si le poète était banni alors, sa poésie n’était pas exilée e
hose que les convulsions d’après la mort de ce vigoureux organisme de poète qui devait, tant il était robuste, avoir terrible
n ! Dieu soit loué, nous avons échappé à cette obligation funèbre. Le poète expirant dans Les Contemplations ressuscite aujou
donné à dévorer, comme Oreste son cœur aux serpents des Furies ?… Le poète de La Légende des siècles a-t-il rompu avec le co
son flot brillant le mal même ; mais il est certain nonobstant que le poète s’est séparé, non de conviction absolue, mais de
ir, et qui s’efforçait d’en violer les voiles ! Il est certain que le poète s’est retrempé dans les sains courants de la trad
vent à l’âme par les yeux, M. Victor Hugo est, pour qui se connaît en poètes , un poète primitif, attardé dans une décadence, a
e par les yeux, M. Victor Hugo est, pour qui se connaît en poètes, un poète primitif, attardé dans une décadence, aimant tout
in de Satan qu’il projette, — une pensée moderne bonne à laisser à un poète comme Soumet, qui a fait quelque part la Fin de l
Résurrection du Lazare, mais justement c’est par le Moyen Age que le poète est remonté à ces sources d’inspiration d’où est
, lorsque l’expression se fausse tout à coup ou grimace, c’est que le poète transporte les qualités et les défauts du Moyen A
re caractéristique que nous connaissions. IV Eh bien ! c’est un poète d’une individualité pareille, c’est l’homme qui,
u-dessous de Juvénal. Dans Le Satyre, où le Panthéisme a eu enfin son poète en M. Hugo, comme en Hegel il avait eu son philos
phe, quoiqu’il y ait quelque chose de bien tonitruant dans la voix du poète , l’Antiquité, pourtant, qu’il a chantée, est une
petit écrin d’anneaux, l’idée moderne, cette tyrannie de la pensée du poète , finit par arriver, amenant un ridicule qui, comm
ore à nos yeux le meilleur de ses livres, M. Victor Hugo est un grand poète . Mais les grands poètes n’ont pas toujours la fac
eur de ses livres, M. Victor Hugo est un grand poète. Mais les grands poètes n’ont pas toujours la faculté de se juger. Aujour
ntre de La Rose de l’infante, ce Vélasquez terminé et couronné par un poète , préfère peut-être à ces chefs-d’œuvre et à tant
nt ne tient-il point aux sujets que le plan de son poème a imposés au poète  ; et dans les poèmes qui vont suivre et qui doive
M. Hugo, qui doivent le plus le désarmer de son génie ?… De tous les poètes contemporains qui autour de lui firent pléiade, M
40 (1888) Portraits de maîtres
ndrions volontiers pour devise de combat cette lyrique exclamation du poète Théodore Aubanel : « Que tout ce qui est beau res
on seulement de rêver, mais de voir et de réfléchir, qui constitue le poète . Au contraire la vie trop active des familles de
p de loisirs, beaucoup de silence pour devenir et surtout pour rester poète cette facilité de s’abstraire et de se posséder p
ique, la nature, première conseillère, première inspiratrice du futur poète , se montrait à lui grandie et comme transfigurée,
la tentation de confondre l’auteur inexpérimenté des Natchez avec le poète de René et des Martyrs, de plus en plus maître de
ité réclame contre cette confusion autant vaudrait estimer les grands poètes de tous les temps à la mesure de leurs débuts, Vi
rendre hommage selon l’exacte mesure au talent des prosateurs et des poètes qui continuaient le xviiie  siècle en 1801. Malgr
maque et Ovide ont toujours compté parmi les insignes appréciables du poète d’ordre secondaire. Je ne veux point ignorer qu’É
Lemercier. Je dirai même mieux, tous ces hommes de talent étaient des poètes dans la signification sérieuse mais restreinte de
la signification sérieuse mais restreinte de ce mot. Aucun n’était le Poète , c’est-à-dire l’interprète des rêves, le confiden
ssi bien les prosateurs estimables dont nous avons parlé que tous les poètes asservis aux anciennes formes d’ode ou d’élégie,
ima dans la prose essentiellement lyrique de Chateaubriand. Il fut le poète réclamé par le siècle à son aurore, homme de géni
ents qui se recrutaient dans l’élite, l’âge d’or dont s’éprennent les poètes , l’âge d’or restait toujours en arrière. Le prése
, à savoir admirer dans les âmes de nos pères et dans l’œuvre de leur poète Chateaubriand, cette mélancolie exclusive et tyra
archers virils et résolus du combat civique, et de nos jours mêmes le poète qui chez nous a créé pour ainsi dire une mélancol
La Fontaine, dans une période d’ailleurs si riche et si grande, aucun poète , aucun prosateur ne témoigne le sentiment des bea
comme la Cybèle du Bérécynthe appelant sur son sein maternel tous les poètes et tous les hommes à leur suite, tels qu’autant d
naît Shakespeare. Peut-on comprendre René dédaignant Hamlet ? Un seul poète anglais devait trouver grâce devant les préventio
ouver grâce devant les préventions de Chateaubriand, un seul, mais ce poète est Milton, et ce n’est pas peu de chose que d’av
o. En cette occasion, il vit juste et sut tourner nos regards vers un poète encore mal connu des Français. Dans son Génie du
viser au paradoxe, la commencer ainsi : « Je viens parler d’un grand poète inconnu qui s’appelait Alphonse de Lamartine. » I
apables de le comprendre ni dignes de l’admirer. À vrai dire ce grand poète , ce prosateur non moins grand, l’un des honneurs
fert du renversement de l’ancienne société. De là comme pour tous les poètes d’alors, le regret du passé. Il fut longtemps pau
ésolument à La Fontaine c’est qu’il n’a jamais existé deux natures de poètes plus dissemblables. Tout l’art de La Fontaine rés
noblesse de l’expression et la mélopée continue du style. La forme du poète contemporain est incontestablement plus large, sa
ragédies de Ducis et je l’en félicite ; mais il se laissa prendre aux poètes alors en vogue, à Delille, à Parny, deux hommes d
se doute pas du travail d’innovation qui s’était, opéré même chez les poètes du Directoire, du Consulat, de l’Empire (travail
. La sincérité des confidences littéraires est toujours relative. Les poètes brûlent leurs vers mais en conservent des copies.
t conclure qu’il faut se garder de désespérer les débutants. Un jeune poète nous rappelle le marbre dont parle la Fontaine. S
bagatelles rimées. Il développa surtout son génie par ses lectures de poètes en tout sens et dans toutes les littératures. Ain
res de poètes en tout sens et dans toutes les littératures. Ainsi les poètes étrangers, au moins italiens et anglais, furent l
des Lakistes. Il n’a rien de commun non plus avec Byron. Byron est un poète de doute et de désespoir, Lamartine un poète d’es
avec Byron. Byron est un poète de doute et de désespoir, Lamartine un poète d’espérance et de consolation. Il descend plutôt
martine un poète d’espérance et de consolation. Il descend plutôt des poètes de la reine Anne avec leur grande allure un peu s
e aucune des qualités de premier ordre qu’il déploie ailleurs chez le poète . C’est du pseudo Racine avec beaucoup de Voltaire
Médée. En 1811, un voyage en Italie développa l’imagination du jeune poète . La réflexion, l’expérience, la vie, achevèrent d
érieux, irrésistible. Le public, pour la seconde fois, trouva dans un poète ce qu’il avait trouvé dans la prose de Chateaubri
plaisir que lui avait fait cette lecture, car il fit envoyer au jeune poète la collection des classiques latins de Lemaire et
légiaque ou lyrique, Lamartine ne serait donc que le plus inspiré des poètes de la vieille école, un Jean-Baptiste sublime. Ce
Foi, le Temple, sont avec plus de mouvement écrits dans la langue des poètes de l’Empire. Mais alors, où donc réside la nouvea
s inconnu aux Français, qui n’avaient obtenu, même de leurs meilleurs poètes , que l’élégie érotique, l’ode sonore et pompeuse,
se, révélatrices du Lyrisme, et qui suffisaient à constituer un grand poète novateur et créateur, c’étaient l’Isolement, le S
telle suavité pénétrante, d’un enchantement aussi mélodieux. Tous les poètes semblaient rauques et durs auprès de ce maître ch
issants. Partout du reste à cette date, on cessa d’écouter les autres poètes pour entendre cette lyre lamartinienne, dont les
tout le cortège d’Artémis, toute la suite de Titania. Tels, en 1820, poètes étonnés et ravis, hommes attentifs, vieillards ém
que ; rien n’y fait reparaître cette pâle et frémissante figure de la poétesse éolienne. Rien n’y trahit l’ardeur de ces strophe
gieuses et d’amoureuses peintures poussé jusqu’à la confusion par les poètes et les romanciers de 1830. Laissons à la religion
pages d’une beauté sans égale encore dans notre langue, le Passé, le Poète mourant, trop long mais de beaucoup supérieur à l
honie où, avec des prodiges de souplesse, d’ampleur, de diversité, le poète fait passer devant nos yeux une invocation, un ch
e d’avoir fait une élégie de Phédon. Ce grief nous paraît injuste. Le poète a la faculté d’interpréter, comme il l’entend, le
ésius. C’est un agrandissement de proportions, mais qui est permis au poète à plus forte raison, puisque l’humanité ne fait p
et qui peut-être ne pouvaient être démêlés qu’à distance. À la fin le poète illumine en quelque sorte le visage de Socrate. I
ne aussi poétique fiction. En amplifiant ainsi le mythe de Platon, le poète français ne le trahit pas : il établit cette comm
ir un parallèle non plus avec un prosateur comme Platon, mais avec un poète et un des plus grands poètes de l’époque, Byron,
c un prosateur comme Platon, mais avec un poète et un des plus grands poètes de l’époque, Byron, qui s’est peint sous le nom d
à leur prétexte. Ce malheureux Sacre chanté par les trois plus grands poètes du siècle, Hugo, Soumet et Lamartine, n’a vraimen
té dans la cathédrale de Reims que ce Lamartine, illustre en tant que poète , mais obscur dans l’État, apprenti diplomate, hie
mouvement et de souffle Et combien ces qualités qui caractérisent le poète de race ont, sauf exception, disparu de la poésie
à Florence dans l’église de Santa-Croce parmi les tombeaux des grands poètes toscans ; telle autre sous les chênes verts du ca
; mais l’impulsion donnée est trop puissante. Il n’appartient pas aux poètes médiocres de s’emparer ainsi du lecteur. Ce souff
ttiédi…… Ce sont des images comme en trouvent seulement les premiers poètes à l’imagination encore vierge, les aèdes légendai
plus encore que dans les Méditations la nature a révélé son secret au poète des Harmonies. Toutes les voix chantent ou soupir
souvent contesté la force à Lamartine, comme on le fait pour tous les poètes qui se respectent en préservant la dignité de l’e
place pas la parole, comme le faisait déjà remarquer Sainte-Beuve, un poète ne passe point pour vigoureux. Et pourtant il y a
ces musculaires. C’est donc à grand tort que l’on taxe de mollesse un poète tel que Lamartine. Quand il eut affaire au sottis
constance, et dans l’ensemble le recueil n’ajoute rien à la gloire du poète alors à son apogée. Cette publication, en effet,
sies d’Alfred de Vigny : ce sont à notre avis, pour ne parler que des poètes disparus, les plus purs exemplaires de la beauté
ement de la Chute d’un Ange ! En cette œuvre inégale et démesurée, le poète éminent se retrouve, mais par intervalles, au mil
raine ; elle a pu contribuer à incliner vers les sujets bibliques des poètes plus fortunés dans leur interprétation que le cha
parfois retentissant de TousSaint-Louverture, Lamartine n’a plus été poète que dans sa prose, prose supérieure peut-être à s
dans les harangues politiques où l’orateur s’élève aussi haut que le poète . Les discours sur l’émancipation des esclaves et
yle, témoignaient ce jour-là moins de prévoyance et de sagesse que le poète qui déchirait les voiles de l’avenir comme le rep
le pays ivre de légende et d’aventure, ne faisons pas retomber sur le poète homme d’État l’inintelligence et l’aveuglement de
aux temps anciens les oracles se rendaient en vers, de notre temps un poète se révéla le prophète des destinées nationales. L
de partager en ce siècle le monopole de la clairvoyance avec un autre poète , Edgar Quinet. L’un disait : « Prenez garde au De
re. Est-il à part l’exception prodigieuse de Victor Hugo, beaucoup de poètes contemporains qui soient assurés d’une telle prol
ù l’avait porté l’enthousiasme de nos pères et de nos aînés. Image du Poète tel que le rêvaient les Anciens, ailé, sacré, sub
s farouches, les appétits plus fauves encore des hommes déchaînés. Le poète de 1820, le citoyen de 1848, sont à titre égal ét
s répétées, de fréquentes études rétrospectives, le zèle des nouveaux poètes et des critiques de récente venue ont mis autour
les hauteurs Parmi les maîtres purs de nos savants musées L’idéal du poète et des graves penseurs, J’éprouve sa durée en vin
lfred de Vigny qu’à ses fortes qualités et que le pessimisme final du poète n’exerce un funeste attrait, quand ses idées géné
aître dans d’autres conditions car sur presque toutes ces enfances de poète et de romancier ont pesé des tristesses de famill
eure, c’est-à-dire dans ses poésies suprêmes et dans son Journal d’un poète .   * * *   Les débuts d’Alfred de Vigny sont int
ternelle a, plus qu’on ne le croit, secondé la vocation de nos grands poètes elle a laissé sur leur génie une ineffaçable empr
e et si précise, avec la poésie de Milton. Dans la seconde manière du poète des relations évidentes s’accuseront avec la muse
direction de l’auteur de Saül et de Clytemnestre, un des plus grands poètes de ce siècle, et pour lequel nous demanderons un
à fait indépendant, qu’il avait grandi comme isolément vis-à-vis des poètes de sa génération. Cette assertion n’est pas exact
sa génération. Cette assertion n’est pas exacte, et la prétention du poète nous semble à cet endroit par trop ambitieuse. D’
x Italies de Jules de Saint-Félix, le dialogue du « vieux pâtre et du poète  » d’Émile Deschamps, l’Idylle de Musset, la Phyll
avait puisé André Chénier. De Vigny du reste était l’ami de tous ces poètes du premier groupe romantique, surtout d’Émile Des
ps par lequel il connut Victor Hugo. Plus tard, dans son journal d’un poète , il a rendu justice à tous les astres de transiti
esse, l’éclat dans la netteté. De Vigny déploie des qualités qu’aucun poète moderne n’a possédées au même degré : ce sont des
oème plus large. Le cadre, le décor, sont quelque peu fournis par des poètes antérieurs, mais la donnée appartient à Vigny. Ce
amais assez une qualité fondamentale qui relève de Vigny au-dessus de poètes encore mieux doués par la nature. C’est l’art de
de notre temps ont si bien retrouvé dans un autre ordre de sujets des poètes habiles autant que sympathiques, François Coppée,
thiques, François Coppée, Armand Renaud, Eugène Manuel. Dans Moïse le poète a voulu sous les traits du prophète hébreu, du co
tte pensée. N’accédons pas à de Vigny, quand il dit avec excès que le poète « devrait marcher seul comme le lion ». Nous acce
la solitude se limite aux heures de méditation féconde, pourvu que le poète , sortant de son volontaire isolement, vienne auss
L’isolement ne devrait jamais ressembler à l’égoïsme contemplatif. Le poète ne doit pas s’assimiler à l’ascète mais au missio
style offre les mêmes qualités, mais l’allure est plus romantique. Le poète est devenu partisan, ami de Victor Hugo, de Saint
hème peut sembler banal, mais on ne saurait imaginer avec quel art le poète a établi, conduit, gradué sa narration, avec quel
é, selon nous, un véritable progrès sur la première œuvre en prose du poète d’Éloa. La fiction de Stello est ingénieuse, le d
s termes : « Il existe toujours antagonisme entre le politicien et le poète , jalousie, mauvais vouloir, et par suite indiffér
concertés, mais d’un art si soigneux et si délicat, que la cause des poètes a dictés à leur légitime défenseur. Quant aux exe
en admettant que Gilbert, Chatterton, André Chénier, représentent le Poète éternel, perpétuellement en butte à la malfaisant
le guérir de cette fantaisie en lui racontant ces trois histoires de poètes méconnus par les trois gouvernements qui se parta
ravissant de Mlle de Coigny, cette jeune captive du plus adorable des poètes . Auprès des pages délicieuses les pages éloquente
la Multitude. Mais la plus belle de toutes est cette « déclaration du Poète  », d’Alfred de Vigny s’exprimant tout entier par
, lorsque le don de fortifier les faibles commencera de tarir dans le Poète , alors aussi tarira sa vie car, s’il est bon à to
aura sa revanche si désirable pour l’esprit français. Le théâtre des poètes a pour nous un charme incomparable. Aussi, malgré
langue énergique et sonore. Antérieurement, sous la Restauration, le poète avait donné à la Comédie-Française un More de Ven
ise Pour goûter Chatterton, il faut d’ailleurs aimer la poésie et les poètes , être dans un état de grâce auxquels les esprits
chez qui ce même Vigny, comme un juge de l’églogue antique, salua le poète naissant au lendemain des Cariatides et à la veil
a veille de la vingtième année, a payé sa dette royalement. « Lui le poète , beau et souriant avec ses cheveux d’or, vêtu ave
paraître, non certes par une vaine gloriole, mais par amour pour les poètes pauvres et misérables de tous les âges, dont il s
saisissants de son originalité, sentit mieux que personne combien les poètes à travers le temps revivent en ceux qui leur succ
érive d’une pensée analogue à celle qui créa Stello. Ce n’est plus le poète , c’est le soldat étudié, plaint, glorifié dans se
prend, l’on sent, l’on admire davantage l’hymne en prose dédié par le poète à ses anciens compagnons d’armes. On ne marchande
ier bien heurté, le second très pénétrant et déjà dans la forme où le poète nous a légué ses derniers chefs-d’œuvre. On sent
s modernes ; enfin il vise de plus en plus au caractère distinctif de poète philosophe. On dirait même qu’il s’attribue le pr
idente, opposant l’idée à la forme, comme si la forme pouvait chez un poète aussi artiste que Vigny se séparer de l’idée, com
t pas à contester la gloire d’autrui. Nous croyons sincèrement que ce poète eut souvent de mauvais conseillers et que son gén
e définitive. Qu’eût-il pu ajouter de plus ? Rien n’est pire pour les poètes que de se répéter indéfiniment. Les onze poèmes q
ous, dans l’harmonie. Aussi bien ce dédain protecteur témoigné par le poète à ses aïeux, cette affirmation si hautaine de sa
ement nous paraissent des chefs-d’œuvre absolus, l’Introduction où le poète fait tenir dans une terza rima sonore et superbe
nelle eût difficilement atteinte. En revêtant les traits de Samson le poète se rehausse et se transfigure. Ce n’est plus un a
ontemporaine. Il achève de placer Alfred de Vigny au premier rang des poètes disparus, entre Lamartine et Laprade, plus doués
éserve s’impose à notre conscience. Nous ne pouvons approuver chez le poète ce pessimisme devant l’éternel mystère qui le dés
eler. Sachons reconnaître un des initiateurs de notre siècle dans le poète qui déclarait la Raison et la Justice « reines de
inées que l’un peut qualifier de testamentaire, la piété filiale d’un poète ami, confident des plus désignés, est venue ajout
xécuteur des volontés d’Alfred de Vigny, sous ce titre « Journal d’un poète  » a rassemblé des fragments, des notes, mémoires
œuvre l’image d’un écrivain exemplaire, prosateur exquis et profond, poète dont le talent toujours égal s’est confondu plus
uer le paysage, il faut l’animer, et ce sera toujours la tendance des poètes de le peupler de figures idéales. Or, il y a un g
ance des poètes de le peupler de figures idéales. Or, il y a un grand poète dans un romancier tel que George Sand. Ainsi dans
son intelligence et de son cœur, fut bonne, admirablement bonne. Les poètes de sa Pléiade l’eussent volontiers surnommée « la
es aristarques de coterie. Sans doute Béranger n’est point le « grand poète  » dont la France s’est engouée, auquel Sainte-Beu
traitaient en rival Lamartine et Victor Hugo, mais c’est bien un vrai poète , et l’un des premiers de notre siècle après les p
ne, l’Anjou, le Vendômois, de nos jours le Bourbonnais, ont donné les poètes de la grâce et des délices, si la Champagne a sus
les novateurs en alliés et en amis. Sa vocation une fois décidée, le poète a fait de tout temps des chansons. Les premières
es était poussée à l’idolâtrie. Ce n’est pas assurément le style d’un poète souverain, d’un Victor Hugo, d’un Leconte de Lisl
art, et, si cette expression ne paraît pas inconséquente, d’un grand poète de second ordre. Certes, ce style n’est pas dénué
int, ayant nous-même prêché d’exemple. Mais elles ne sont pas tout le poète il est encore d’autres dons, naturels ou bien acq
n vers s’inscrivent à la suite du Renard de la fable. Les plus grands poètes en ont à leur heure, et, si deux ou trois poètes
ble. Les plus grands poètes en ont à leur heure, et, si deux ou trois poètes d’ordre éminent jamais n’en ont déployé, c’est qu
Contemplations, et le Bouilhet des « Stances à M. Clogenson » et du «  Poète aux étoiles » n’a point fait tort, que nous sachi
a Colombe. Ces chansons trahissent encore une grâce indispensable aux poètes et dont Béranger a le secret, une grâce facile, l
eaux que l’hiver exile Reviendront avec le printemps. Un des gentils poètes de Julie n’aurait-il pas jalousé ce crayon d’une
. C’est par là que Sainte-Beuve encore a eu raison de le qualifier de poète charmant. On peut appliquer à sa muse ces deux ve
tourterelle. Le mouvement, ce don si rare, que ne possèdent pas des poètes renommés, cette qualité superbe qui fait tant par
s représente une des qualités supérieures de l’écrivain. À combien de poètes , même célèbres, fait défaut cette faculté de disp
e strophe d’une belle pièce dédiée à Béranger par un de nos meilleurs poètes du jour, M. Armand Silvestre : Salut, ô Béranger
cond rang, tout en lui accordant la place d’un vrai, d’un inoubliable poète . Il nous reste à noter des mérites qui tiennent à
onservateurs du genre humain. Le patriote enfin nous apparaît dans le poète , profondément ému par les malheurs de la France a
sent dans une juste harmonie. Béranger ne cesse pas d’être artiste et poète et en même temps il fait découvrir en lui le cons
us fidèles à sa patrie, Béranger n’est pas moins imbu, comme tous les poètes d’alors, d’idées humanitaires aujourd’hui bien di
vons insisté. Nous tenions surtout à faire apprécier dans Béranger le poète original, supérieur par la variété de l’invention
ne façon de laisser une œuvre durable, un nom immortel. Tous les bons poètes ne sont pas uniformément divins et sublimes. L’Œd
le ferveur d’admiration chez Sainte-Beuve pour les orateurs, pour les poètes  ! Comme il est ravi par la magique éloquence de C
ien littéraire, du critique si compréhensif, du romancier délicat, du poète parfois exquis. Nous n’avons pas le loisir d’insi
nalyse patiente, sagace, complète. M. Levallois a surtout apprécié le poète avec autant de finesse que de nouveauté. Pour lui
s Pensées d’août. Et maintenant Sainte-Beuve n’est guère estimé comme poète que des seuls lettrés de profession. C’est une in
r comment Sainte-Beuve était devenu critique et seulement critique de poètes en vue et en pleine lutte. La cause de la poésie
temporains trahissent tant de gêne et d’embarras que, pour parler des poètes uniquement, ses Nouveaux lundis viennent contredi
sous ses trois principaux aspects : l’historien ; le professeur ; le poète . I C’était une heureuse idée que d’aborder r
Le professeur a-t-il égalé, chez Michelet, l’évocateur du passé, le poète de la nature ? Nous ne pouvons sur ce point que n
rtie dogmatique du cours de 1847 ! Qui ne reconnaîtrait le plus grand poète de notre siècle dans ce portrait de l’homme de gé
ur de la jeunesse ! IV Nous retrouvons enfin dans le Banquet ce poète de la prose, plus élégiaque et plus lyrique à cou
iment à une agape que Michelet nous convie, et celui qui nous invite, poète autant que Platon, n’est pas moins expert que Soc
trouvons comme d’habitude des contemplations merveilleuses. Tantôt le poète s’attarde aux étoiles dans ces nuits qui sont des
abord le banquet mystique de Lyon, la ville du travail et du rêve. Le poète applaudit à cette patiente recherche du mieux, à
ence de la justice et la communion de l’amour. Ce rêve splendide d’un poète est-il destiné à se transformer en réalité grandi
ompli. Et qu’on n’objecte pas la difficulté de cet accomplissement au poète du Banquet et à son commentateur. Quiconque eût p
omme au large front de penseur, aux yeux de lion, le grand artiste et poète rare dont nous pleurons la perte, comme si elle d
M. Zola, comparez-les à ces morceaux si justement colorés de Gautier, poète ou prosateur, et vous comprendrez la différence d
tous les dons du génie. Il avait, outre l’intuition particulière aux poètes , une érudition profonde dont nous avons reçu les
e exquise ou éclatante, en même temps qu’il égalait ou surpassait les poètes les plus accomplis de ce siècle, sauf celui dont
ie et d’éloquence ? En quoi du reste l’érudition serait-elle chez les poètes un signe d’infériorité ? A-t-elle dérobé la moind
s imposeraient des théories renversantes sur la prétendue naïveté des poètes et voudraient au besoin planter le laurier delphi
reur, quand ils se permettent de juger le caractère et la fonction du poète . Le poète n’est pas l’homme abrupt qui, témoin in
d ils se permettent de juger le caractère et la fonction du poète. Le poète n’est pas l’homme abrupt qui, témoin inconscient
suite se dominer et se régir. Impétueux et maître de lui-même le vrai poète apparaît comme le Dionysos de la Fable sur un cha
me l’a si bien dit Charles Baudelaire, Gautier est le plus souvent un poète supérieur. Non qu’il dispose du grand vol lyrique
s impurs échappés de tes mains, Nature, tu nous dois encore bien des poètes . On ne connaît pas assez le Gautier songeur et m
qu’il y avait chez Gautier dans un autre ordre d’idées l’étoffe d’un poète familier, d’un causeur didactique, Régnier plus a
 Émile Montégut l’ont fait ressortir, est à son heure le plus ému des poètes , jusque dans ses Émaux et Camées, œuvre d’art ava
ise de tous ceux qui prétendent au rang de bon prosateur ou d’éminent poète . S’ils préfèrent à cette méthode des succès plus
durable ne seront pas faites pour eux. IX. Victor de Laprade Le poète dont nous devons retracer la physionomie sévère e
nt de l’églogue virgilienne par tous les amateurs de lyrisme, reconnu poète de premier ordre par les éloges de la haute criti
la poésie et l’exercice de toutes les vertus privées. Sa carrière de poète commence donc réellement en 1841 avec l’apparitio
n effet, depuis les Contes d’Espagne et d’Italie et les Iambes, aucun poète débutant ne s’était imposé soit au grand public,
nd Psyché parut, on attendait donc depuis longtemps l’apparition d’un poète original et cette révélation se produisit avec un
reconnut un caractère neuf et personnel. Or créer c’est tout pour un poète et dans cet ordre de productions plus qu’ailleurs
nous apparaît avec cette démarche altière et svelte à la fois que le poète définit : La lente majesté du port et de la tail
rimaient cette interprétation de la nature plus profonde que chez les poètes antérieurs. Le sunt lacrymæ rerum avait trouvé so
lacrymæ rerum avait trouvé son commentaire le plus expressif. Jamais poète ne s’était plus identifié avec le mystérieux univ
une vie spirituelle circulant à travers les mondes ne dérobait pas au poète la notion d’un dieu personnel et distinct. Mais à
r, un philosophe, Barthélemy Tisseur, un de ces Lyonnais mystiques et poètes jusqu’au fond de l’être dont Michelet a suivi la
st Victor de Laprade qui a enseigné le maniement de cette strophe aux poètes qui sont venus après lui. Et d’une manière plus g
t d’or. II Une deuxième manière commence réellement pour notre poète avec son troisième volume les Poèmes évangéliques
semble à plus forte raison que l’Évangile se dérobe à l’émulation du poète , car il la défie par son inimitable simplicité. N
ntre autres M. Marc Monnier, en qui l’on doit pourtant reconnaître un poète d’un talent très sûr et très exercé. Dans son ens
des ultramontains fanatiques, aient jusqu’au dernier moment honoré ce poète de leur infatigable malveillance. Leur haine avai
847, ne sont pas exempts de tendances humanitaires. Mais plus loin le poète rompt en visière au socialisme phalanstérien dont
it encore à l’Allemagne. Sévère contre les appétits des niveleurs, le poète n’est pas moins rigoureux pour les fautes d’une s
Ici la perfection de la forme répondait à la noblesse de l’idée et le poète avait justement défini le rêve qu’il réalisait da
nfare, le vendangeur glorifie le vin comme « le soleil des âmes ». Le poète des Alpes et des forêts n’avait laissé échapper d
865) vinrent attester une remarquable diversité d’inspiration chez un poète que plus d’une fois on a taxé de monotonie : un p
qu’on pourrait appeler la troisième manière de Victor de Laprade. Le poète d’action, de combat, s’annonçait par des indices
, suivant ses inclinations, et il n’a pas cessé non plus de parler en poète de premier ordre. Car ce n’est pas le choix du su
fort incertaine. Mais ce qui demeurera toujours, au grand honneur du poète et du patriote, c’est cette revendication de la j
ant ses satires politiques. Elles venaient faire entendre le verbe du poète dans ce chœur de voix éloquentes, graves ou raill
iaient à l’Empire la résurrection future de la liberté. Il fallait un poète à l’Union libérale qui se formait à peine, mais q
out le siècle défile dans ces satires, depuis les faux dévots, que le poète n’épargnait pas, jusqu’aux faux démocrates, qu’il
ne à la comédie, a été complété par les Tribuns et Courtisans du même poète . Ce sont trois saynètes dont l’une est du genre s
. Thraséas y prononce de fières paroles, profession de foi d’un grand poète et d’un honnête homme car dans Victor de Laprade
ncipes de moralité et de vertu. Avec une telle république, l’œuvre du poète est en harmonie constante ; elle y a sa place com
re, l’un des meilleurs ouvrages et l’une des meilleures actions de ce poète , homme de bien. Ce beau livre, simple recueil des
n’y a pas d’ouvrage plus instructif et plus fortifiant. On y voit le poète aimer ses enfants de la bonne manière, avec une t
haute et de triomphe plus radieux servir la patrie par son talent de poète . Tels sont les aspects successifs et variés à cou
s et du Livre d’un père. Un seul de ces titres eut fait le renom d’un poète . Devant une telle vie, une telle œuvre, on ne peu
ourageux le désigne à la reconnaissance de la postérité. Aucun de nos poètes ne peut montrer une existence mieux remplie, plus
son caractère, soit par l’élévation de son talent, réalisé le type du Poète , c’est-à-dire un enthousiaste prêchant d’exemple,
, l’Histoire de mes idées. Plus d’une fois nous y pourrons démêler le poète et le citoyen dans l’enfant. Cet enfant naquit à
pas la seule fois dans notre siècle qu’on ait vu l’enfance d’un grand poète couvée par la tendresse et l’intelligence materne
la cause de l’indépendance grecque qui avait suscité la croisade des poètes , il obtint d’être adjoint à la commission délégué
vrage, ainsi que dans ses belles pages sur les théories de Herder, le poète de la prose se décèle à tout moment : c’est la Gr
ée, Quinet franchissait les âges classiques et avant nos trois grands poètes hellènes, Laprade, Banville et Leconte de Lisle,
nie guerroyant de la France respire principalement dans ces valeureux poètes . Ajoutez que leur langue de fer les secondait à m
mme plus tard les Esclaves, est écrit en vers. Quinet est un si grand poète dans sa prose qu’on peut, sans lui faire tort, ém
onieusement suivies, rigoureusement opposées comme chez les meilleurs poètes de notre temps. De là beaucoup de métaphores inco
érentes et de phrases obscures. Le siège de Constantine, le Combat du poète , une ode à Lamartine, qui figurent dans les Mélan
beautés éparses. Le mythe éternel de Prométhée qui depuis a tenté des poètes de talent, MM. Louis Ménard, Édouard Grenier, Gus
té compris par Edgar Quinet comme l’avait entendu Tertullien. Pour le poète moderne comme pour les Pères de l’Église, Prométh
soit un croyant, ou que l’imagination, à défaut de la foi, concède au poète la mise en œuvre de ces traditions canoniques ou
sicale et peinte qui rejoint les sons et les couleurs des plus grands poètes . Une citation pourra tout au moins en donner quel
lote. » Après la rencontre sur le chemin du Calvaire, l’Ahasvérus du poète commence son odyssée fantastique. Rien n’est écla
il est aisé de voir que ce fut pendant le règne de cette religion de poètes (le polythéisme hellénique). Il avait renoncé à c
ments qu’a témoignée Lamartine, qu’ont plus d’une fois manifestée les poètes d’ordre éminent et l’élite des hommes d’étude. Co
quand la tempête eût éclaté. Il fut de ceux qui peuvent dire avec le poète latin : « Tout était soumis, sauf l’âme irréconci
lement la compagne, mais l’inspiration du travailleur, du penseur, du poète . Faite comme la Portia de Shakespeare pour s’asso
ître, que nous prendrons pour objet d’une brève étude en l’honneur du Poète de nos préférences, de l’invariable élu de notre
marquise Mahault. Éviradnus et Roland nous figurent dans la pensée du poète l’idéal de justice, tel qu’on pouvait le concevoi
rie de la Légende des Siècles, qui comprenait encore deux volumes, Le poète suit toujours pour la fixer d’âge en âge la tradi
rte travaillé pour produire ce génie synthétique de Victor Hugo ; les poètes antérieurs se sont résumés dans sa poésie multipl
te mêlée des littérateurs de 25 à 35 ans nous mettons à part quelques poètes franchement idéalistes, certains critiques qui ré
s, 24 mars 1885. 6. Ces pages ont été écrites avant la fin du grand Poète qui fut pour nous le plus bienveillant des patron
41 (1910) Muses d’aujourd’hui. Essai de physiologie poétique
ons nouvelles pour être troublé. C’est ce qui explique que les grands poètes et les vrais musiciens exagèrent toujours l’expre
é, et que ce point de vue nous fasse juger d’une manière nouvelle nos poètes des siècles disparus, et les lecteurs qui furent
ugie : J.-J. Rousseau, Chateaubriand, tandis que la versification des poètes ne contient aucune émotionnée cadence : Jean-Bapt
se. » Mais ce que j’essaie d’expliquer presque scientifiquement, les poètes l’accomplissent avec une merveilleuse inconscienc
sent avec une merveilleuse inconscience. Inconscience nécessaire. Les poètes et les musiciens, loin d’être des êtres très inte
en moi une atmosphère de sentiment ému ; et on comprend que les vrais poètes sont, en effet, comme la perpétuation à travers l
importance tance secondaire. Même, par le jeu magique de son art, le poète peut donner aux mots qu’il manie un sens inattend
, elle éveille en nous les images qui l’ont fait naître. C’est que le poète est le maître du langage, et que le langage est a
Voivenel1, est fonctionnellement rattaché au centre du langage. Les poètes sont de grands amoureux. » Le langage est la plus
degré extrême soient, d’autre part, des excités génitaux ? » Chez les poètes , le langage est l’expression directe de leur sens
vécu, dans tel souvenir d’une page lue, etc… Ces imaginatifs sont des poètes . Cette hypertrophie de la sensibilité et de l’ima
es. Cette hypertrophie de la sensibilité et de l’imagination chez les poètes les a fait qualifier, par certains savants, de dé
presque silencieuse : la poésie est, en réalité, le rythme musical du poète , c’est un geste musculaire nécessaire à la vie ce
musculaire nécessaire à la vie cellulaire de son organisme. Le mot de poète évoque je ne sais quelle signification d’exil ; u
e. Le mot de poète évoque je ne sais quelle signification d’exil ; un poète est toujours « ailleurs » ; il ne vit que dans le
, d’après cette méthode critique, analyser l’œuvre de quelques femmes poètes et montrer que, par leur poésie, elles créent en
lier ? Le but de la poésie masculine est la conquête de la femme : le poète fait la roue comme un paon ; son ramage est son p
u’elle devine la blessera. Mais on s’aperçoit vite que, chez la femme poète , ce n’est pas le désir de l’homme qui domine, mai
e transposition de la sensualité impossible. J’imagine que les femmes poètes trouvent dans leur poésie leur plus parfaite eury
sincérité. J’ai lu presque tous les livres de vers des jeunes femmes poètes , leurs poèmes sont souvent émus, ce sont des minu
miniscence littéraire. Trop près de la sensation directe ; les femmes poètes , en effet, n’atteignent la cristallisation refroi
stallise en un beau vers, immuable. Mais, le plus souvent, ce que ces poétesses cherchent à exprimer, c’est la vibration immédiat
ir : leur poésie me semble souvent une nudité aguichante. Toute femme poète fait un peu le geste de Phryné qui se dénude deva
s de leur horlogerie sentimentale. Cependant quelques-unes, parmi ces poétesses , doivent être distinguées, parce que leur poésie,
ne minutieuse analyse : je voudrais seulement rechercher pourquoi ces poétesses ont chanté, et, pour ainsi dire, les raisons phys
gné aucune des manifestations. J’ai cherché, dans l’œuvre de quelques poétesses encore peu connues du public, l’expression secrèt
tre que la mise en fusion d’éléments nouveaux, qui attendent un grand poète pour être fixés en art. Il faut comprendre que Ve
te de précurseur de Verlaine. Si le vingtième siècle produit un grand poète , ce poète n’ignorera ni l’ardente nostalgie de Mm
urseur de Verlaine. Si le vingtième siècle produit un grand poète, ce poète n’ignorera ni l’ardente nostalgie de Mme de Noail
t me préfère à elles. Cet espoir, où se mêle un regret désespéré, la poétesse le dira avec une plus belle précision encore dans
algré sa volonté de déposer dans son œuvre ses émotions brûlantes, la poétesse se rend compte qu’elle ne nous laisse, hélas ! qu
Il n’y a plus que toi et que moi sur la terre. En même temps que la poétesse cherche à éteindre son angoisse de la mort, elle
jours déçu, et toujours renaissant. Où est le bonheur ? et le rêve du poète le cherche dans toutes les villes du monde, dans
, est cette atmosphère lumineuse, elle-même extériorisée, de l’âme du poète . Les midis accablants de juillet lui donnent cett
dans l’art des vers. Dans le Cœur innombrable, son premier volume, la poétesse ne développait pas ses motifs, et personnellement
es veulent laisser sur leurs toiles la lumière qui les a éblouis, les poètes désirent fixer les sensations qui les ont troublé
our reconstituer l’atmosphère vitale nécessaire à l’épanouissement du poète . Gérard d’Houville Mme de Régnier, qui sign
epose des cris impudiques et quelquefois vulgaires de quelques autres poétesses . Quand je refermerai mes grands yeux dans la mor
cre et en soie Gerbe claire mirée en un miroir obscur… Mais, chez ce poète encore, nous trouverons les motifs de sa poésie d
éelle expression d’une race, sa poésie et son enfant, permettent à la poétesse de vivre imaginativement et artistiquement dans u
de décembre 1900, je détache cette petite fleur au parfum sensuel. La poétesse chante la fragilité de la beauté féminine que l’a
de développement physique de la race qu’elle porte en elle ; mais la poétesse , semble-t-il, s’est voulue infertile, c’est son œ
uis jamais plus être que de passage… Mais d’abord, dans Occident, la poétesse prend contact avec la nature, c’est-à-dire prend
t en elle qu’un apaisement, elle était le symbole de la sérénité. Les poétesses ont fait de la nature un lit voluptueux ; elles s
creusés lentement par les pas des hommes. Dans cette nature, la jeune poétesse entre pieds nus et prend un contact direct avec e
ir ta grand âme ? … Je t’ai chantée, aimée, admirée en mon cœur, Moi, poétesse vierge, ô toi la poétesse Courtisane… Vierge ! C
i chantée, aimée, admirée en mon cœur, Moi, poétesse vierge, ô toi la poétesse Courtisane… Vierge ! Cette muse étale sa virgini
le, et que le plaisir de ciseler une image un peu étrange est pour le poète une joie supérieure aux réelles délices de la ten
on à la vie : les rêves de la vierge se précisent ou s’effondrent. La poétesse s’enferme avec elle-même, s’observe et observe le
sance. Ces vers, composés avec maîtrise, dépassent la sincérité de la poétesse , c’est un motif harmonisé. Ce sera en baissant so
le précisera encore davantage sa volonté de partir vers l’inconnu, la poétesse exprimera avec plus de sagesse, plus de retenue,
me, la Figure de proue, se termine par un hymne à sa terre natale. La poétesse repartira encore vers des pays mystérieux, mais c
rue-Mardrus, je voudrais faire cette remarque : tandis que les jeunes poètes mâles semblent avoir oublié la suggestion des poè
s que les jeunes poètes mâles semblent avoir oublié la suggestion des poètes symbolistes, ces Muses prolongent en leurs vers l
nde extérieur, s’en être isolé comme une particule chimique. Alors le poète s’aperçoit, au bout de cette analyse, de cette in
’analyse, nous plaçant en spectateur isolé des contingences, voici un poète , une femme, qui tente une synthèse de la vie, ess
. Dès les premiers vers de son premier livre : À travers le Voile, la poétesse exprime ce désir de s’engloutir dans la nature, q
transposition de l’amour sensuel, qui demeure à l’étape du désir. Le poète s’aime dans les choses comme un amant s’aime dans
au bord du bois, Éteule où le troupeau bêlant rôde et piétine. Aucun poète , peut-être, ne s’est approché aussi près de la na
étonnement, et comme en état d’hypnose, à ses invites, qui l’a faite poète et lui a donné l’intuition de l’eurythmie verbale
de même que le peintre peut mettre du sentiment dans ses couleurs, le poète peut, par la combinaison des mots, peindre toutes
On a expliqué la technique de la poésie symboliste en disant que les poètes de cette école avaient voulu, non plus décrire, m
é du vers qui recrée en nous cet état de sensibilité qui fut celui du poète à la seconde de l’inspiration. C’est ce qui fait
ans couleur et sans reflet. Il est peut-être moins nécessaire pour un poète de posséder une langue très riche de mots qu’un s
f, de cette suggestion, dont j’ai parlé. Cependant, s’il y a de vrais poètes presque tout à fait ignorants, il n’y en a pas de
Il faudrait encore citer la série de poèmes intitulée Parfums, où le poète a noté toutes les odeurs, tous les accords d’odeu
exacte. Derrière ces parfums, c’est le désir qui « s’embusque » ; le poète leur donne aussi une signification métaphysique :
cceptés dans notre langue. Qu’on ne voie pas là un reproche ; un vrai poète ne saurait noyer sa personnalité dans l’admiratio
personnalité dans l’admiration d’un maître. J’ai cependant entendu un poète avouer cette craintive faiblesse : « Je n’ose tro
rancis Jammes, disait-il, de peur d’être tenté de l’imiter. » Ô petit poète , si Jammes traduit si parfaitement ta propre sens
sensibilité, lis-le, aime-le, et tais-toi. Admirer, aimer les grands poètes  ; mais il faut que cette admiration, cet amour ne
r : l’Amour mouillé, dont voici les dernières strophes… Adieu, dit le poète à l’Amour, Adieu, mais crois que je jouis Du mal
n meurs ! Ce bonheur de souffrir, c’est le bonheur des saints et des poètes . Cette plaie divine qui s’épanouit comme une rose
pouvait écrire, un livre dont la sensualité est vraiment féminine. La poétesse ne s’élance pas vers la nature, elle s’ouvre à el
eurement. C’est la sensibilité de l’homme qui vivifie la nature ; les poètes romantiques l’avaient attristée de mélancolie : i
a voici devant elle, comme un jeune dieu plein de vie et de santé. La poétesse trouvera pour la décrire toutes les images qui év
idable soleil… Les premiers vers rappellent un cantique à Jésus ; la poétesse , dans son ardeur de néophyte païen, ne peut oubli
uisque je dois mourir, tout me navre et me nuit… Pour un instant, la poétesse se dissocie de la nature et prend conscience de s
olution, c’est-à-dire au maintien de l’espèce. C’est l’intuition d’un poète qui l’a deviné. Renée Vivien Je ne sais de
araphrase à tout instant. » Sa poésie, où elle a mêlé l’intuition des poètes du nord, leur inquiétude, à la volupté et à la sé
e christianisé l’émotion de Sapho, en substituant à la sérénité de la poétesse grecque une sorte de perversité romantique. Ces i
d’une très subtile délicatesse et d’une très délicate perversité. La poétesse chante comme pour endormir une peine profonde : e
oésie d’artificielle ; mais on devine que c’est avec sincérité que la poétesse s’est suggestionnée cette perversité, qui donne u
n se fait abstrait et ne veut retenir que le dessin des étreintes. La poétesse , avec méthode, décortique sa sensation à froid, e
uelles nous rappellent Verlaine, le Verlaine qui chanta les Amies. La poétesse s’écrie sur le mode verlainien : Et comment jama
lques strophes, Renée Vivien nous impose cette interprétation, que la poétesse grecque nous laissait plus savamment deviner : L
son imagination ; et davantage encore : dans la digne sérénité de la poétesse grecque, la muse française a trouvé le beau coura
ue de larges accords, Et nous aimons, comme on aimait à Mytilène. La poétesse nous fait ses aveux : on l’avait condamnée aux la
lambeaux éteints et Sillages, ne furent pas mis dans le commerce ; la poétesse , dédaigneuse de la gloire, ne voulait plus chante
be, ici, c’est l’apparition de la mort, qui hante déjà l’esprit de la poétesse . Amoureuse de sa chair, de sa ligne et de sa grâc
on ami M. Sansot. Ces suprêmes aveux composent trois volumes, dont la poétesse a elle-même fixé les titres : Dans un coin de vio
dernier volume. À chaque vers, on apercevra l’image de la mort que la poétesse devinait toute proche d’elle. D’abord, semble-t-i
chair, à l’être tout entier, un rythme parfait. Ceci explique que les poètes ne chantent jamais le bonheur dans l’amour ; mais
te nonchalant Qui tente d’affermir tes lourds cheveux croulants. Nul poète n’a mieux su enclore l’amour de la nature en un v
vagues : La mer bat les rochers… Ô ma peine immobile… Au retour la poétesse se retrouve seule avec son amour et sa détresse.
le rythme un peu angoissé d’un sein de femme. Hélène Picard Les poètes possèdent cette merveilleuse faculté de créer de
leur vie, d’un mensonge religieux, philosophique ou sentimental, les poètes sont les êtres les plus vivants, parmi ces indivi
ggestions livresques. Dans son premier recueil, l’Instant Eternel, la poétesse nous dit, avec une très belle sincérités le besoi
ce silence et les lilas qui l’emplissaient ! L’exaltation passée, la poétesse réintègre sa tristesse solitaire, et j’aime cette
t défaillir, et elle « tombe sur la nuit, lourde comme une rose ». La poétesse nous dit elle-même ce qu’il entre de réminiscence
ans son amour : elle a accumulé dans son bien-aimé tous les héros des poètes  ; il synthétise en lui toutes les sentimentalités
nsi que, le soir, un tilleul… dans l’orgueil de se sentir une grande poétesse  : Oh ! cet instant lyrique où mon âme divague Av
………. Splendide incohérence ! Ardeur vive de l’Être !… Quelles larmes, Poète , exaspèrent tes yeux, Quand de toi, tout à coup,
ne Picard : les Fresques, est tout bousculé par ce désordre sacré. La poétesse parle de son œuvre faite éternelle « de par la pa
’homme. Elle a encore agrandi son désir de tous les désirs des grands poètes , et grossi sa propre ardeur de tous les apports d
t où, demain, s’épanouiront les sensualités hautaines de la femme. La poétesse nous restitue, par ses vers, la lumière qui accom
de amoureuse : « Les lèvres où passa l’amour n’ont plus de rire. » La poétesse a bien compris la vanité égoïste de l’homme qui t
va-t’en ! Au bout de la conception qu’elle se fait de la passion, la poétesse ne trouve plus qu’une issue pour s’évader, les ai
ation de la femme. Mais il semble que c’est en élevant la voix que la poétesse a réussi à couvrir les bruits de la vie qui l’imp
ne belle sonorité, grave et sensuelle. Parmi les derniers vers que la poétesse n’a pas encore réunis en volume, je cueille ces d
nveloppe la terre, et que nous pouvons nous situer dans l’étendue, la poétesse éprouve vraiment le vertige d’une course haletant
nt, après avoir communié à cette inconsciente angoisse des choses, la poétesse s’évade du rêve dionysiaque, et se place, spectat
ici que dans la dernière partie de son volume : l’Âme en bourgeon, la poétesse , fructifiée par l’amour, se penche vers le mystèr
ns humaines. Tandis que la Terre tourne, l’emportant vers la mort, la poétesse chante sa joie et sa douleur et, sachant que sa f
elle vit désormais dans ce passé toujours présent, si présent que la poétesse en parle comme de la seule réalité immédiate : L
étape de sa vie et qu’un des aspects de sa sensibilité. Voici que la poétesse a trouvé la stabilité de son être, et son prochai
d’analyste. Laurent Évrard n’a pas cru qu’il lui suffirait, pour être poète , de s’abandonner aux intuitions de sa pensée ; el
er à son gré les images et les idées. Aussi pourrait-on penser que le poète s’est trouvé un peu étouffé par l’artiste, mais q
ressentie est d’abord presque tout intellectuelle. Mais on admire le poète de ne nous avoir lui-même livré son émotion qu’in
exacte et de la concision qui est d’un art interdit à la plupart des poètes . Quel artiste a jamais su féminiser ainsi la forê
osant le rythme même de son cœur. Dans ce poème : Roues de Moulin, le poète a cherché à rendre musicalement le bruit obstiné
ssement d’une sonorité ; on trouverait de tels jeux de rimes chez les poètes du xve  siècle. Mais voici la Légende de Saint Ma
te à cette musique l’évocation même de ce jardin, recréé par l’art du poète . Le jardin san-Vital est somptueux et maudit : L
tions de la qualité du talent de Laurent Évrard. Alors que les autres poètes , hommes et femmes, se penchent avec tristesse sur
e culture intellectuelle, telle me paraît être l’ambition de la femme poète . Si, selon Buffon, le génie, pour l’homme, est un
ngue patience, une longue recherche de soi-même, le génie de la femme poète est une spontanéité, l’expression de la vibration
illes, butineuses de sensations fraîches, n’aura pas été inutile : un poète de génie viendra qui fera du miel avec cette cire
voulu consciencieusement se bâtir une vie, un nid, avec des plumes de poète et des brindilles de littérature. La tristesse d’
42 (1887) La vérité sur l’école décadente pp. 1-16
’infatigable Léon Vanier. La chose était des plus simple : un clan de poètes très divers de talent et d’inspiration, sans théo
bêtise écrivassière — ; Il est temps de le dire ! Fiat lux ! Les poètes Je ne veux pas parler dans cette mince brochu
pas sur le moindre écrit. Verba volant, scripta manent ! Les seuls poètes intéressants, les seuls vrais écrivains, — parmi
d’une autre raison sociale à leur fortuite congrégation, que celle de Poètes . Aux œuvres de ces poètes il faut rattacher celle
à leur fortuite congrégation, que celle de Poètes. Aux œuvres de ces poètes il faut rattacher celle de prosateurs tels que J.
quelque 30 ans) — n’est ni le plus fécond ni le plus original de ces poètes , néanmoins l’accent tout particulier de tel de se
marades « arrivés » feint de mépriser le talent, est selon moi un des poètes les mieux doués de notre littérature contemporain
des deux « maîtres » de la jeune littérature, est tout simplement un poète très personnel et exquis, malgré — et peut être à
thographique de ses poésies, éparses jusqu’ici en maintes revues ; le poète avait fait paraître en 1876 une idylle : L’Après-
« parnassien » et à dessein un peu guindé des plus jeunes d’entre ces poètes chez qui la réaction contre le rigide « formisme 
ement, de Sites, suite de sonnets délicats ; c’est un des plus jeunes poètes du groupe et l’un de ceux qui promettent le plus.
la disposition typographique du volume ; — mais la pensée reste d’un poète . M. Kahn est en outre un critique et un savant.
lés par M. Bourde, du Temps, qui ouvrit le feu. C’est un très aimable poète qui donna jadis chez Lemerre Le Jardin des rêves,
de Paul Verlaine pour que nous en puissions arguer de l’avenir de ce poète . Jean Ajalbert Poète, « impressionniste » a
nous en puissions arguer de l’avenir de ce poète. Jean Ajalbert Poète , « impressionniste » a publié Sur le vif, Paysage
étiques — et fait présager plutôt un curieux prosateur analyste qu’un poète symbolique. Jules Laforgue Si malheureuseme
rs du honteux tapage fait autour du silencieux et modeste travail des poètes contemporains. Mais rend-on responsable de L’Amer
43 (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Paul Bourget »
hien ressemble aux lacs de l’Ecosse. Il n’y avait plus alors d’autres poètes sur la place que les Parnassiens, mais M. Paul Bo
une Race. Et il est de celle-là. Il est justement de cette famille de poètes naturellement les plus antipathiques à l’esprit q
ent dont on était las ?… Théophile Gautier avait vécu toute sa vie de poète sans être Parnassien, mais les Parnassiens l’ont
ni la réalité, ni le mérite d’ouvrier, ni l’impassibilité des grands poètes qui croient que l’on peut donner des leçons de po
ffrir d’un jugement qui le rapproche, même pour le diminuer, du grand poète qu’il admire le plus. Venu après de Musset et le
ronien deux fois. Il a, chose singulière ! d’autres rapports avec son poète que ceux qui viennent de l’analogie des natures e
dans les vents de la mer Égée a peut-être passé sur ses cheveux ! Les poètes sentent ces impondérables… II L’auteur de L
our sa Muse l’anxiété, car on ne choisit pas sa Muse, quand on est un poète  : on la subit, comme le cœur subit son vautour, n
roïques et fatales creusées dans l’imagination du lecteur comme aucun poète n’en creusa jamais à pareille profondeur dans l’i
t sa Jeanne de Courtisols sont cet éternel sujet, repris par tous les poètes  : la mort dans l’amour et par l’amour. Dans Jeann
ais mourir Mais, après tout, et malgré la mélancolie de la touche du poète , ces deux poèmes ne donnent pas la valeur réelle,
de M. Paul Bourget. M. Paul Bourget est bien plus homme et bien plus poète quand il ne parle que de lui, de sa propre pensée
ron, — et c’est peut-être sa plus profonde ressemblance avec le grand poète qui accable toute comparaison, — sceptique comme
t et le cœur ! Seulement, — au lieu de lui en faire un reproche, à ce poète d’un temps meilleur dans ce temps mauvais, je lui
re bien avant dans nos âmes ! III Je l’ai dit, c’est une âme de poète que M. Paul Bourget. Il n’a pas effacé de son fro
faut être dans ce siècle de bijoux faux ou vrais, et dans lequel les poètes ne sont plus que des lapidaires. Il n’est pas l’o
une réalité… Lui, il comprend la poésie autrement qu’un ouvrage et le poète qu’un bon ouvrier. Il met au-dessus de tout le se
quiète, mais j’en ai cité assez pour juger le livre et la tendance du poète Les poètes, quoi qu’en disent les jeunes gens, qu
is j’en ai cité assez pour juger le livre et la tendance du poète Les poètes , quoi qu’en disent les jeunes gens, qui ne se con
jusqu’aux profits de ceux qui ne sont plus jeunes, les gloutons ! les poètes ne se brassent pas en quelques jours. L’Enfant su
ille, Byron lui-même, Byron dont je viens de tant parler, n’a pas été poète du soir au matin. Dans ses Heures de loisir, il a
est vieux. Sophocle est vieux. Il faut toujours, pour faire un grand poète , du passé sur le cœur et sur la pensée…
44 (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Poésies nouvelles de M. Alfred de Musset. (Bibliothèque Charpentier, 1850.) » pp. 294-310
dans laquelle il se tournait pour la première fois vers ce prince des poètes du temps, et lui faisait, à son tour, cette sorte
narguant l’étiquette, avait tardé plus qu’un autre à lui apporter. Le poète de Namouna et de Rolla lui disait donc en fort be
près avoir nié et blasphémé, un éclair soudain s’était fait en lui : Poète , je t’écris pour te dire que j’aime, Qu’un rayon
mes. Comment lord Byron eût-il accueilli, je vous prie, une avance du poète Keats, de ce jeune aigle blessé qui tomba sitôt,
garda si bien les dehors, jugeait-il dans le principe M. de Lamartine poète , sinon comme un homme de grand talent et de mélod
talent et de mélodie, qui avait eu un succès de femmes et de salons ? Poètes , allez donc tout droit au public pour avoir votre
e début il a voulu marquer avec éclat sa séparation d’avec les autres poètes en renom alors. Pour qu’on ne pût s’y méprendre,
singulariser, il fût bientôt arrivé à se distinguer manifestement des poètes dont il repoussait le voisinage, et dont le carac
us prétexte d’avoir à conter une histoire qu’il oublie sans cesse, le poète exhale tous ses rêves, ses fantaisies, et se livr
étant elle-même déjà sur le retour. On peut dire qu’Alfred de Musset poète est tout entier dans Namouna, avec ses défauts et
r bond, je m’en retourne grommelant dans mon antre. » En général, nos poètes français modernes, Béranger à part, n’ont visé qu
ne répond pas à l’autre. La très belle partie de Namouna, celle où le poète se déclare avec une pleine puissance, est au chan
ien de plus charmant, de mieux trouvé et de mieux enlevé. Pourtant le poète a beau faire, il a beau vouloir nous composer un
que innocent dans ses crimes ; ce candide corrupteur n’existe pas. Le poète n’est parvenu qu’à évoquer, à revêtir un moment p
les deux espèces de roués ? Est-ce que la poésie existerait moins, ô poète , s’il n’y avait pas de roués du tout ? Dans le gr
us grands des mortels figurent, il y a place au premier rang pour les poètes pieux, c’est-à-dire pleinement humains, et qui on
afficher des prétentions au roué ; mais au fond il avait le cœur d’un poète honnête homme. Car, remarquez-le bien, même chez
un déshonneur pour une femme d’avoir été aimée et chantée par un vrai poète , même quand elle semble ensuite en être maudite.
o. Mais, dans ces compositions de suprême et un peu froide beauté, le poète n’a pas la passion en lui ; il attend le mouvemen
si profonde et d’une âme si ouverte encore aux impressions vives. Ce poète blessé au cœur, et qui crie avec de si vrais sang
raitée aussi presque avec culte, avec tendresse. Que restera-t-il des poètes de ce temps-ci ? Téméraire serait celui qui préte
aces déjà mortes, combien de couleurs déjà pâlies et passées ! Un des poètes dont il restera le plus, Béranger, me disait un j
squ’alors, mais une poésie très inégale et très mêlée. La plupart des poètes se sont livrés sans contrôle et sans frein à tous
les illustres les plus sûrs d’eux-mêmes, sépare déjà le mort du vif. Poètes de ce temps-ci, vous êtes trois ou quatre qui vou
a le reste d’un bienveillant oubli. Rien ne subsistera de complet des poètes de ce temps. M. de Musset n’échappera point à ce
cine, et qui exaltent aujourd’hui les moindres bagatelles du brillant poète , à l’égal de ce qu’il a fait de mieux et de réell
ue qu’après, comme il arrive d’ordinaire, mais elle existe. Il est le poète favori du jour ; le boudoir a renchéri sur l’Écol
sant pour l’observateur, et qui n’est pas du tout désagréable pour le poète . Seulement, qu’il se hâte en ceci de jouir, et qu
Chénier avec une pensée de Molière, une satire Sur la paresse, où le poète s’est excité d’une lecture de Régnier ; un joli c
arme et de passion encore, où il ne s’est inspiré que de lui-même. Le poète est allé revoir des lieux qui lui furent chers, q
a que je sois fou de Louison ; ce n’est qu’une bluette. M. de Musset, poète dramatique, a encore beaucoup à faire. Au théâtre
45 (1899) Préfaces. — Les poètes contemporains. — Discours sur Victor Hugo pp. 215-309
ralité de ces études. Il est du reste un fonds commun à l’homme et au poète , une somme de vérités morales et d’idées dont nul
que usuelle, son action serait nulle et sa déchéance plus complète. Ô Poètes , éducateurs des âmes, étrangers aux premiers rudi
ne étroite personnalité et jamais au profit de principes éternels ; ô Poètes , que diriez-vous, qu’enseigneriez-vous ? Qui vous
estimées. Mais cette élite exceptionnelle n’infirme pas l’arrêt. Les poètes nouveaux enfantés dans la vieillesse précoce d’un
s idées et des sentiments étrangers au génie homérique, empruntés aux poètes postérieurs, à Euripide surtout, novateur de déca
, n’ayant rien de commun avec l’art, me démontreraient plutôt que les poètes deviennent d’heure en heure plus inutiles aux soc
merveilleux instinct des races gréco-latines. Quant aux créations des poètes postérieurs, elles ne présentent pas ce caractère
i nié aucune des époques de l’art. J’admire et je respecte les grands poètes qui se sont succédés depuis Homère ; mais je ne p
ues de l’antique Orient pour peupler les déserts de l’Europe. Les Poètes contemporains3 Avant-propos [1864] Au m
opos [1864] Au moment d’entreprendre cette série d’études sur les poètes modernes, morts et vivants, il est indispensable,
tout ce qui frappe pour la première fois son entendement. Les grands poètes , les vrais artistes qui se sont manifestés dans s
rit. Le reste se meut dans le tourbillon illusoire des apparences. Le poète , le créateur d’idées, c’est-à-dire de formes visi
son génie. La pensée surabonde nécessairement dans l’œuvre d’un vrai poète , maître de sa langue et de son instrument. Il voi
e une trompette de carrefour. J’étudierai dans cet esprit l’œuvre des poètes contemporains. Je demanderai avant tout à chacun
ace, je le sais, dans le cours de ces études. Il est à craindre qu’un poète ne puisse juger un autre poète avec une équité co
de ces études. Il est à craindre qu’un poète ne puisse juger un autre poète avec une équité constante. Ma conscience me rassu
s les siècles les premiers cris sublimes de l’âme humaine, les grands poètes populaires et nationaux. Quand les races ont véc
res misères et les joies rapides de la foule, ce sont encore de vrais poètes populaires et nationaux, dignes de sympathie et d
ées, et, à plus forte raison, dans la masse inculte, il n’y a plus de poètes populaires, il est insensé de supposer qu’il puis
que la France du dix-neuvième siècle possède, affirme-t-on, un grand poète populaire et national, mort hier, en qui revit l’
tester aucune de ses vertus domestiques ; mais je nie radicalement le poète aux divers points de vue de la puissance intellec
se faire comprendre de tous. Je me résume donc. Béranger n’est ni un poète national ni un grand artiste. Il avait les qualit
triotiques, très vénérables en eux-mêmes, sont impuissants à créer un poète , impuissants à enseigner le génie de l’Art, qui n
et le goût dépravé d’une sorte de mysticisme mondain attendaient leur poète . Il vint, chanta et fut adoré. Les germes épidémi
rable malheur de réprimander avec une sévérité quelque peu puérile le poète de Caïn et de Manfred, aux applaudissements injur
tes. Il n’est pas bon de plaire ainsi à une foule quelconque. Un vrai poète n’est jamais l’écho systématique ou involontaire
qu’ils expriment participe nécessairement de leur vague confusion. Le poète se demande à satiété ce que peuvent être le temps
ens. La célébrité de M. de Lamartine n’est point de la popularité. Un poète ne saurait être populaire, en France, qu’à cette
la nature extérieure, toutes les vraies richesses intellectuelles du poète sont contenues dans la Chute d’un Ange. Les lacun
uée sombre avant de descendre sous l’horizon ; homme rare assurément, poète souvent très admirable, M. de Lamartine laissera
de la Chute d’un Ange ? Que lui a-t-il manqué pour être un très grand poète , l’égal des plus grands ? Il lui a manqué l’amour
onvaincre, de remarquer que ces deux cents années n’ont produit aucun poète lyrique digne de ce nom ? L’admirable auteur de l
.-B. Rousseau et Le Franc de Pompignan, Victor Hugo ne sera jamais un poète national. Certes, je l’en glorifie pour ma part.
lera pas ce lion à l’omnibus littéraire. Le prétendu orgueil du grand poète n’est autre chose, au fond, que l’aveu pur et sim
le était destituée depuis deux siècles, mérite toute la gratitude des poètes et tout le respect des rares intelligences qui ai
termes corrélatifs. Si la faculté intuitive est prédominante chez le poète , il ne perçoit, ne compare et ne juge qu’avec plu
s penseurs abstraits, sont-ils mieux compris et goûtés que les grands poètes  ? Si nous avouons sans peine notre inaptitude à s
parce qu’elle est plus juste. C’est pour cela que la sensibilité des poètes virils est la seule vraie. Je n’ai nul besoin de
par l’hommage rendu au génie de Victor Hugo, dans le monde des vrais poètes , et je n’en sortirai plus. Quant aux insultes imb
s persuadés. C’est ce qu’un critique célèbre qui, lui aussi, a été un poète autrefois, entendait par la tour d’ivoire où viva
igoureuse de l’image. Ce sont là des vertus d’art souvent refusées au poète  ; mais celles qui lui sont propres et qui ne lui
e et l’écrivain dramatique n’ont guère été que les échos affaiblis du poète , plus rapprochés de la foule, très remarquables s
personnelle, il ne m’appartient pas de décider ici. L’une veut que le poète n’emprunte à l’histoire ou à la légende que des c
ivement. À ce dernier point de vue, rien ne rappelle dans le Moise du poète le chef sacerdotal et autocratique de six cent mi
ur vingt-quatre mille Israélites par la tribu de Lévi. La création du poète est donc toute moderne sous un nom historique ou
t attachée au poème d’Éloa. On sait l’histoire mystique conçue par le poète . Éloa est une Ange née d’une larme du Christ. Les
l’extrême bienveillance et l’exquise politesse de l’homme ont nui au poète . Moïse est de beaucoup supérieur à Éloa. On retro
on, des élans lyriques d’une beauté suprême éclatent à chaque page du poète anglais, tandis qu’une incurable élégance énerve
tandis qu’une incurable élégance énerve bien souvent les créations du poète français ; car il est visible que la timidité de
en aucune façon Théocrite. En fait de tendresse et de mélancolie, le poète syracusain ne saurait lutter contre Alfred de Vig
n d’être. Alfred de Vigny, semblable en ceci au plus grand nombre des poètes contemporains, n’avait aucun sens intuitif du car
iments et des passions propres aux époques et aux races disparues. Si poète veut dire créateur, celui-là seul est un vrai poè
ces disparues. Si poète veut dire créateur, celui-là seul est un vrai poète qui donne à ses créations la diversité multiple d
aine, et la Colère de Samson est une pièce sans égale dans l’œuvre du poète . C’est très beau et très complet. De tels vers re
bovine, ovine, chevaline et humaine. Il faut espérer que les derniers poètes seront bientôt morts et qu’il leur sera épargné d
ne se pétrissent pas entre eux comme des morceaux de terre glaise. Le poète satirique est un moraliste par excellence, pourvu
er catholique est, dit-on, pavé de bonnes intentions ; la géhenne des poètes aussi. Il est entendu que ceci s’adresse infinime
le. Il n’est donc pas impossible de démêler, dans l’œuvre générale du poète , sous la violence et la crudité des termes, un es
naïf de toute préoccupation d’art qui caractérisent, prétend-on, les poètes sincères. Point de système, point de métier, une
e et l’outrecuidance perturbent ce qui lui reste d’entendement. Si le poète est avant tout une nature riche de dons extraordi
e. Auguste Barbier n’a rien de commun, assurément, avec cette lie des poètes . Ce n’est point un quêteur de réclames et de popu
est jamais le produit d’une inspiration irréfléchie, et que tout vrai poète est doublé d’un ouvrier irréprochable, en ce sens
es ; il n’a ni le souffle haletant ni la fureur de l’âpre et fougueux poète des Tragiques, qu’il rappelle parfois ; mais il p
Pianto restera certainement son vrai titre de gloire. C’est là que le poète a renfermé les meilleurs vers qu’il ait dus à son
e l’indifférence publique, on distingue encore un groupe restreint de poètes fort paisibles qui poursuivent leur route, contre
suprême degré. Ce fait est malheureusement incontesté. À la vue de ce poète sinistre — le moins offensif et le plus poli des
plus avant, à l’infini, il est à peu près impossible de remonter. Les poètes dignes de ce titre, ceux que nous aimons, se gard
t dessers, bien que mal faits, payant ainsi d’ingratitude ces chastes poètes qui consacrent à ce labeur infécond plus de veill
ne sommes plus ici dans le monde de la banalité universelle. L’œil du poète plonge en des cercles infernaux encore inexplorés
ars 1887 [1887] Messieurs, En m’appelant à succéder parmi vous au Poète immortel dont le génie doit illustrer à jamais la
e mes paroles. Messieurs, l’avènement d’un homme de génie, d’un grand poète surtout, n’est jamais un fait spontané sans rappo
ginales. Il semble que tout a été pensé et dit, et qu’il ne reste aux poètes futurs qu’à répéter incessamment le même ensemble
les idées révolutionnaires à travers l’Europe doublement conquise. Le Poète , de qui l’âme contenait virtuellement tant de sym
ociales, Victor Hugo est, avant tout, et surtout, un grand et sublime poète , c’est-à-dire un irréprochable artiste, car les d
violentes hostilités que les Orientales ne désarmèrent pas ; car nul poète n’a été plus attaqué, plus insulté, plus nié que
oir et entendre, ce qui est plus rare qu’on ne pense. Aussi, le grand Poète saisit-il d’un œil infaillible le détail infini e
eur expression définitive ; et c’est pour cela que la sensibilité des poètes virils est la seule vraie. Ai-je besoin, messieur
t unanime et enthousiaste, le génie et la gloire incontestée du grand Poète . Ce sont, en effet, d’admirables vers, d’une soli
es disparus appelle l’attention des intelligences élevées, nos grands poètes ont rarement tenté de rendre intellectuellement l
me il conviendrait, ces œuvres multipliées où l’intarissable génie du Poète se déploie avec la même force démesurée. Torquema
et l’éloquence lyrique des personnages semblaient aux adversaires du Poète l’unique mérite et à la fois le défaut fondamenta
imagination, est-il donc juste ? N’a-t-il pas été toujours permis aux poètes tragiques d’emprunter à l’histoire de larges cadr
travers le beau. Les Burgraves, dont l’insuccès fit prendre au grand Poète la résolution de renoncer pour toujours au théâtr
nt à la reprise de cette tragédie légendaire dans laquelle le sublime poète de l’Orestie eût reconnu un génie de sa famille.
l était, du reste, impossible que Victor Hugo cessât un moment d’être poète , l’eût-il voulu. Ne sont-ce pas deux épopées que
amatiques, ces noms ne sortiront plus de notre mémoire ; la vision du Poète est devenu la nôtre. L’autre épopée, les Misérabl
Gilliatt rencontre la pieuvre, de cette merveilleuse vision du grand Poète  ? L’infinie richesse de la langue, le charme exqu
et proclamait si ardemment son amour du beau ; alors que d’illustres poètes , d’éloquents et profonds romanciers, de puissants
e l’animalité ou dans celles de la matière inerte. Or, Dieu, selon le Poète , étant toute justice et toute bonté, et les âmes
ais qu’importe ! Cette foi, faite d’éblouissements, a ouvert au grand Poète l’horizon illimité où son imagination plonge sans
46 (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Banville, Théodore de (1823-1891) »
uctions dont l’audace correcte Fait voir quelle sera votre maturité. Poète , votre sang nous luit par chaque pore ; Est-ce qu
ce serait de marquer dans la littérature contemporaine la place d’un poète auquel il me semble qu’on n’a pas jusqu’ici rendu
qu’aucune négligence, aucune transaction ne s’est interposée entre le poète et son but… Des deux grands principes posés au co
ouloureux et sévère de l’art et de la pensée indignée ! Je vous aime, poète , et je vous remercie d’avoir sculpté mon nom dans
mantique (1868).] Théophile Gautier Banville est exclusivement poète  ; pour lui, la prose semble ne pas exister ; il p
utier et Édouard Thierry (1868).] Jean Prouvaire Déidamia : Le poète du Sang de la coupe et des Exilés n’a jamais été
décembre 1876).] Jules Lemaître M. Théodore de Banville est un poète lyrique hypnotisé par la rime, le dernier venu, l
artie essentielle, M. de Banville a été, à certaines heures, un grand poète et a plusieurs fois, comme il le dit volontiers,
héodore de Banville aura fait partie de cette brillante Heptarchie de poètes qui ont régné sur la France vers le milieu de ce
e en devenant académiciens. M. Théodore de Banville n’a voulu qu’être poète et rien que poète. C’est du marbre aussi, cela !
émiciens. M. Théodore de Banville n’a voulu qu’être poète et rien que poète . C’est du marbre aussi, cela ! — L’inspiration du
e et rien que poète. C’est du marbre aussi, cela ! — L’inspiration du poète qui était allé des Cariatides aux Odes funambules
de rayonnement. On n’imaginait pas qu’elle pût jamais changer dans le poète , et, pourtant, ce rare phénomène s’est accompli !
et si étonnant, qu’en vérité on peut tout croire de la puissance d’un poète qui, après trente ans de la vie poétique de la pl
près trente ans de la vie poétique de la plus stricte unité, apparaît poète tout à coup dans un tout autre ordre de sentiment
e tout à coup dans un tout autre ordre de sentiments et d’idées, — et poète , comme certainement jusque-là il ne l’avait jamai
avec des dents d’opale qui n’ont jamais rien coupé ni rien mordu. Le poète lyrique exceptionnel qu’il est rit dans le bleu c
ance, mais tout cela a l’air de s’étouffer dans le cœur et la voix du poète , et on épouse sa sensation… Les hommes sont si fa
poésies de M. Déroulède, par exemple. [Les Œuvres et les Hommes : les Poètes (1889).] Charles Morice Ce n’est pas assez
t pas assez de dire que M. Théodore de Banville est le plus grand des poètes vivants qui ont réalisé leur œuvre, je crois qu’i
bienfaisante d’un intarissable fleuve de pierreries nouvelles ? — Le poète des Exilés et des Odes funambulesques a sauvé le
unira : la Joie. Ce mot suffirait pour indiquer le rang magnifique du poète  : il a la joie ! [La Littérature de tout à l’heur
olume ses hebdomadaires vaticinations de l’Écho de Paris (journal des poètes , dit-on, ce qu’on ne croirait guère, vu la copieu
et M. Arsène Houssaye, M. Théodore de Banville a été un des premiers poètes de ce temps qui aient suivi les traces de Chénier
toujours son cœur pesant, ulcéré et gonflé de tendresse. Mais le beau poète des Exilés eut des émerveillements d’enfant barb
mple ivresse de créer. Néanmoins l’humanité retiendra le nom du divin poète qui chanta dans un jardin de joie, Erynna, le Fes
re les cailloux clairs, Banville, jeune dieu des époques de lumière, Poète dont la voix tour à tour grave et douce Disperse
47 (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Sully Prudhomme (1839-1907) »
’on ne saurait trop louer et qui est comme la note caractéristique du poète  : Le Vase brisé… C’est bien là, en effet, la poés
qu’on ait vues. S’il est vrai qu’une des facultés qui font les grands poètes c’est de saisir entre le monde moral et le monde
recueils offrent le même genre de richesse. J’ose dire que, parmi nos poètes , il est, avec Victor Hugo, dans un goût très diff
s (1886-1889).] Charles Morice M. Sully Prudhomme n’est pas un poète . Des trois actes qui décomposent l’action esthéti
se maintenant toujours dans les vieilles généralisations. Quant au «  poète  » sentimental, qui est l’autre face de ce « poète
sations. Quant au « poète » sentimental, qui est l’autre face de ce «  poète  » philosophe, je pense qu’il a déjà rejoint dans
ours la tête chenue. On dit qu’il y a encore en M. Sully Prudhomme un poète lyrique chargé de dire des vers officiels devant
érité. Il avait, pour y réussir, non seulement les dons mystérieux du poète , mais encore une absolue sincérité, une inflexibl
t une heureuse illusion que celle des âmes simples qui croient que ce poète est religieux ; n’a-t-il pas gardé de la religion
mais d’une correction des plus plaisantes en cette période de jeunes poètes lâchés, lamartiniens sans génie, hugolâtres sans
marquables. Peu de temps après, Lemerre imprima les Épreuves, du même poète . C’était un recueil très curieux de sonnets surto
ailles d’argent. [Les Hommes d’aujourd’hui.] Remy de Gourmont Poètes lauréats. — Tout comme le Royaume-Uni, la Républi
lauréats. — Tout comme le Royaume-Uni, la République française a ses poètes lauréats, des espèces de poètes lauréats. Elle a
me-Uni, la République française a ses poètes lauréats, des espèces de poètes lauréats. Elle a Prudhomme, elle a Silvestre, ell
t Prudhomme coassait. Celui-ci est vraiment effrayant ; c’est bien le poète officiel, le poète qui manque aux comices de Mada
t. Celui-ci est vraiment effrayant ; c’est bien le poète officiel, le poète qui manque aux comices de Madame Bovary ; il est
la vertu du sacrifice, s’est comme transposée dans son imagination de poète . Il en est résulté une œuvre originale, complexe,
que sur le chemin de l’héroïsme et de l’idéal. C’est pour cela que le poète est pensif et qu’il est triste. [La Revue bleue (
48 (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre II. Quelques traditions sur Pindare. »
dre manifeste, par un type présent et familier pour nous, ce génie du poëte thébain si difficile à expliquer et à traduire :
e qui pouvait se rencontrer de merveilleux dans les souvenirs liés au poëte thébain ne tenait qu’à l’excès de l’admiration po
ession : Non sine dis animosus infans. Oύκ ἄνευ θεῶν, avait dit le poëte thébain, bien qu’il ne racontât point lui-même le
poser d’après son portrait. » Ne le cédant qu’à une telle rivale, le poëte thébain n’en passa pas moins pour inspiré. On rac
emple de Delphes, l’appelait à haute voix par ces mots : « Pindare le poëte est invité au souper du Dieu. » Cette vocation r
vocation religieuse semblait attachée de naissance il la personne du poëte , venu au monde durant une des fêtes du Dieu, comm
chantant lui-même un hymne de Pindare ; et on trouvait une réponse du poëte à cet insigne honneur, dans un hymne dont il ne r
iens vers rappelant plusieurs souvenirs merveilleux de la jeunesse du poëte  : « Autant le clairon retentit plus haut que des
a flûte pastorale30. » Entre ces fables populaires, la longue vie du poëte paraît s’être écoulée dans le culte des dieux et
seule maison qui portait pour inscription : Ne brûlez pas le toit du poëte Pindare. » Générosité facile qu’Alexandre imita p
ausanias marque la place sur le bord de la fontaine Dircé, et d’où le poëte entendait, la nuit, les prières chantées tout aup
tant imprévue. Quelques jours auparavant, Proserpine était apparue au poëte endormi, et, se plaignant à lui d’être la seule d
ait entendu en songe ; et il fut dit que, dans cet hymne posthume, le poëte , parmi différents surnoms donnés à Pluton, l’avai
pportant la remarque, n’ajoute rien, et n’affirme pas que le génie du poëte se retrouvât dans cette réminiscence de sa vieill
nt l’imagination des Grecs aimait toujours à entourer le nom du grand poëte qui les avait charmés. Nulle fiction semblable n’
inconnue mais ancienne, consacrent par de touchants détails la fin du poëte dans les fêtes d’Argos32 : « Protomaque et Eumét
es cendres retirées des flammes d’un bûcher étranger. » La gloire du poëte grandit sur sa tombe, placée dans le lieu le plus
r la poésie et l’éloquence, n’avait produit, selon Plutarque34, aucun poëte lyrique, mais seulement un faiseur obscur de dith
49 (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218
onvénient que de nuire à leur auteur, mes jugements sur le mérite des poètes , des poètes contemporains surtout, étaient bien p
e de nuire à leur auteur, mes jugements sur le mérite des poètes, des poètes contemporains surtout, étaient bien propres à cho
Rapport un Dictionnaire bibliographique et critique de la plupart des poètes français du xixe  siècle, — je dis « la plupart »
ne glissent entre les doigts ! — et de faire suivre le nom de chaque poète d’appréciations contemporaines. Ainsi, non seulem
s d’impartialité, mais encore ne seraient pas passés sous silence des poètes de valeur que la nécessaire rapidité de mon disco
vez consenti à penser que je n’avais pas tort ; et, grâce à vous, les poètes jugés sans ménagement ou non nommés dans le Rappo
ar l’allure du labour et le geste du métier — ou bien l’art, déjà, de poètes errants ? On ne sait que confusément ce qu’elles
ue et épique vivait dans l’âme franke des trouvères d’oïl. À côté des poètes mignards, il y eut de rudes chanteurs doués d’une
ste — quelqu’un a pu dire, à peine paradoxalement, qu’Homère était un poète de la décadence — n’offrent rien de plus beau, de
notre race cette effusion de l’esprit des multitudes en l’esprit des poètes fut bien vite interrompue. Que cela aurait été su
ndissante vers la perfection de la pensée et de la forme, grâce à des poètes de plus en plus maîtres de l’idée et dompteurs du
laintifs étonnant de charme, d’émotion et d’art, l’un des plus grands poètes de France. Sans nul doute, François Villon est im
e la poésie française, Sainte-Beuve ait jugé avec tant de légèreté un poète si intimement attendri, aux scrupules si douloure
t plein de complimenteuse indulgence et comme d’adulation pour Marot, poète de Cour, il est bien d’avis que le poète libertin
omme d’adulation pour Marot, poète de Cour, il est bien d’avis que le poète libertin et fripon de la blanche savetière ou de
ou feint de confondre avec l’œuvre même la biographie si douteuse du poète . Au contraire, cette œuvre est faite, non pas de
sa mère, « la povre femme ». Ce qui distingue Villon d’entre tous les poètes de son temps, c’est que, outre le talent le plus
ui la phrase s’écoule en rythmes onduleux, fut dénié le don du vers ; poète , il versifie, et rimeur, il rimaille. Il faut che
r dans Clément Marot, quelles qu’aient été la grâce spirituelle de ce poète de bonne compagnie, sa tendresse pas toujours mig
à faire en la Cour » ; à Bonaventure Des Périersc, conteur vif, plat poète , bien que, se souvenant d’Ausone, il ait dit que
latonisa didactiquement ; à Jacques Pelletier, plus mathématicien que poète , donnant une précision d’algèbre aux langueurs de
e la petitesse ; et de tels temps hélas ! reviendront. Sans doute les poètes en qui s’amenuisait jusqu’aux plus vaines mignoti
rge sur le mont Capitolin, et de toute l’Italie vinrent vers elle les poètes pour la chanter, les peintres pour la peindre, le
on de Fœneste, même quand il écrira les Tragiques. Mais pas un de ces poètes , charmants, délicats, subtils, magnifiques aussi,
, charmants, délicats, subtils, magnifiques aussi, ne fut en effet un poète véritablement français. Hélas ! Joachim Du Bellay
r, avait conseillé et enseigné : « Lis donc, et relis premièrement (ô poète futur), feuillette de main nocturne et journelle,
nt et très lyrique Joachim Du Bellay conseille, ordonne même au futur poète , au futur poète français, c’est d’être grec, lati
ue Joachim Du Bellay conseille, ordonne même au futur poète, au futur poète français, c’est d’être grec, latin, italien, tout
e espèce de mal de Naples. Il ne faut point penser d’ailleurs que nos poètes du xvie  siècle, sous les enthousiasmes d’apparat
aire de la poésie était encore si incertain, encore en formation, les poètes durent tenter d’acquérir le plus grand nombre pos
épend pas du plus obstiné des grammairiens ou du plus impertinent des poètes , qu’une syllabe formée d’une consonne et d’un e m
e, dans le mot amour, par exemple, mour soit bref et a long. Quelques poètes , les plus médiocres, cela va sans dire, ce Jodell
non sans quelque air de supériorité, à franciser latinement — par des poètes de brasserie littéraire, naguère lycéens, persuad
r il fut un temps où ce critique, en sa désolation de ne plus être un poète , et en son remords, aiguisé jusqu’à quelque intim
squ’à quelque intime rage, d’avoir failli à l’égard du plus grand des poètes , accueillait avec une faveur comme enthousiaste t
er davantage, l’héritage prosodique, encore douteux et confus, de nos poètes primitifs, et des poètes qui l’avaient immédiatem
prosodique, encore douteux et confus, de nos poètes primitifs, et des poètes qui l’avaient immédiatement précédée. Elle use du
poème plébéien de Cimelier, la Chronique de Bertrand Duguesclin. Les poètes courtisans, les petits « rhétoricqueurs », s’en a
pression de cet esprit. On pourrait dire, je crois, qu’ils furent des poètes grecs, latins ou italiens, mais, en même temps, d
ques latins et des tragiques grecs, vous serez étonné de voir que les poètes de notre Renaissance ne s’attachèrent à répudier
assez français en un mot, ni personnels, par la matière poétique, nos poètes de la Renaissance instaurèrent, en s’inspirant de
llot ne sera pas éloigné de lui ressembler. Vous le retrouverez, plus poète , dans le violent génie éphémère d’Auguste Barbier
trop peu. Ce qui est certain, c’est que, quoique devant beaucoup aux poètes de Rome et ne laissant pas d’avoir beaucoup empru
t « populacier », à prendre ce mot dans un sens d’éloge ; de tous les poètes de son époque, il est le seul qui, sans être gêné
l’a pas interrompu ; il n’est pas moins grec, pas moins latin que les poètes dont il crut rebrousser et abolir l’influence. Pa
u, c’est Ronsard qui persiste et triomphe non seulement dans les cent poètes lyriques, bizarres, burlesques, que, en un récent
éâtre, à parler d’une façon générale, et hors des cas où il plaît aux poètes de tenter la résurrection des vagues époques loin
e simplification sans doute admirable, fit consister tout le génie du poète en le seul essor lyrique. Je me résigne à cette i
s-je, a existé, sans ressemblance, autre que l’indispensable génie du poète , avec l’ode ou l’épopée. C’est pourquoi, dans la
s du tout regretter que tout lien de succession ait été rompu par nos poètes dramatiques et comiques avec la niaiserie des Mys
le, devant qui l’éternel respect des esprits s’agenouille, plus grand poète que Racine, n’est pas, quant au Théâtre, aussi pa
ur d’Horace, de Polyeucte, de Pompée, de Théodore et de Suréna est un poète épique, et le plus grand qu’il y ait eu au théâtr
dû ne pas voir en Corneille le plus définitif, le plus parfait de nos poètes dramatiques. Mais quel esprit un peu haut ne s’éb
toire concession que le génie ait faite à tout le monde… Achevons. Le poète Pierre Corneille, — si l’on prend le nom de poète
monde… Achevons. Le poète Pierre Corneille, — si l’on prend le nom de poète , comme il convient ici, dans son sens exclusif, —
ement malgré les subtilités et les joliesses, dans les menuailles des poètes galants qui ronsardisaient à l’hôtel de Rambouill
Jean de La Fontaine qui laisse encore assez perplexes la plupart des poètes . Il est bien évident que ses fables, où se cache
etæ minores » précédents ; et voici le temps de la pensée. Certes, le Poète pense ; c’est de lui, dans les temps nouveaux, qu
dis-je, ne fut plus qu’un souvenir. Hélas ! sans poésie, il y eut des poètes  ; et ce fut, en même temps qu’abominable, à peine
r le baiser. Il faudra arriver jusqu’à Évariste Parny pour trouver un poète qui ait aimé, peut-être. Homme étrange alors, ce
la moins bonne part de lui-même, que la postérité conclut l’âme d’un poète . Elle n’a pas le temps de lire les « Œuvres compl
t en eux des charmants, des « polis », des subtils, des parfumés, les poètes du xiiie  siècle eurent l’âme et la parole vulgai
de Sade apparut comme un abominable Homère. Non, il n’y avait pas de poètes dans ce temps, puisque aucun cri d’amour ne prote
mé les Droits de l’Homme, l’autre décrétera et établira les Droits du Poète . De même que, par la parole et l’action, à la tri
re un vent fait d’un passage de spectres, devenir de fort acceptables poètes allemands ; et Goethe qui nous surveillait, non s
ée, d’avoir quelque ressemblance avec un Brummell qui serait un grand poète  ; Pétronen extraordinairement lyrique et ironique
e la première édition des Martyrs, révéla à notre pays l’existence du poète martyr ; la même année naissait Victor Hugo. Cepe
ns l’idée du déplorable assagissement auquel aurait pu se résoudre un poète vanté en ses jeunes années par Lebrun le Pindariq
e fut quelque chose comme une ode énorme dont tout un peuple était le poète . Nos combats républicains pour la liberté de tout
et agi pour l’amour de la liberté et de la victoire ; nous serons des poètes lyriques, comme nous avons été des orateurs, des
us serons des poètes lyriques, comme nous avons été des orateurs, des poètes épiques, comme nous avons été des guerriers ; et
ux qui, pieusement, s’inclinent devant la solitaire renommée du divin poète silencieux ! et je proclamerai la sublimité de sa
les rénovateurs du théâtre français. Écrivant selon qu’avait parlé le poète professeur, M. Hinzelin, le regrettable critique
ent et plus librement même qu’en aucune autre œuvre prochaine du même poète , l’audacieux système de l’école nouvelle, — puisq
beau succès, Alfred de Vigny donna, pourrait-on dire, sa démission de poète dramatique comme, capitaine, il s’était retiré de
e s’y meut largement, à l’aise ; celui qui allait devenir un si noble poète était un poète déjà ; et c’est en somme sans trop
ement, à l’aise ; celui qui allait devenir un si noble poète était un poète déjà ; et c’est en somme sans trop d’infériorité
ne parle que des drames romantiques en prose, car le vers des grands poètes demeure immortellement irréprochable et invincibl
épandit. Chatterton, c’est la magnifique revendication des droits du poète dans la société. Oublions, parce qu’il est vraime
urs fut si altièrement strict ! — et ne voyons, et n’entendons que le poète qui, les mains pleines d’espoir, de rêve, d’idéal
ui s’intéressent à ce qu’il y a de romance dans la légende des jeunes poètes phtisiques morts à l’hôpital, il faut dire que no
dait, la thèse dramatisée par Alfred de Vigny aboutirait peut-être au poète courtisan, au poète parasite ; et même, en mettan
tisée par Alfred de Vigny aboutirait peut-être au poète courtisan, au poète parasite ; et même, en mettant les choses au mieu
pas moins, qu’on aime davantage. Et cette revendication en faveur du poète était normale de la part de celui qui doit à la p
en 1817. Il m’est cruellement pénible de suspecter la bonne foi d’un poète aussi vénérable que l’est Alfred de Vigny ; tout
e singulière propension, — coquetterie d’homme d’une part, orgueil de poète de l’autre, — à se rajeunir quant à son âge et à
s âmes icariennes, passent en bel appareil de gloire les trois grands poètes blancs de notre âge : Alfred de Vigny, Leconte de
ire. Lequel, — car il n’y a pas lieu de parler ici de vingt médiocres poètes , précurseurs presque inconscients, comme il s’en
erait pas à être en son vrai destin, — l’auteur des Ballades a été un poète fort imbu de catholicisme décoratif, selon Chatea
ient de naître dans la parole rythmée et rimée. Jusqu’à ce temps, les poètes de notre pays avaient sans doute rêvé, espéré, ai
oute rêvé, espéré, aimé, souffert en tant qu’hommes, mais en tant que poètes , non ! Comme ils sont rares, depuis que s’étaient
de la vie. De sorte que, déjà, dans l’œuvre d’Alphonse de Lamartine, poète gentilhomme qui deviendra tribun, s’affirme la co
nt, la transposition de celle-là en celle-ci. Ô quelle infinie âme de poète amant fut Alphonse de Lamartine ! De l’amour de l
dans des yeux, et dans des lacs pareils à des cieux et à des yeux. Un poète était né en France qui, le premier, concentra dan
dire que ces imperfections étaient indispensables à sa perfection. Ce poète , meilleur, eût été moindre. C’est un génie qui co
ve plutôt que l’idée. Ainsi donc nous apparaît-il comme un prodigieux poète lyrique. Et son lyrisme ne sera jamais atténué, n
ne sublime âme personnelle. Victor Hugo, lui, est universel. C’est un poète qui sans doute est un homme distinct de tous les
l y avait en outre, en le maître que notre admiration a tant aimé, un poète dans le sens le plus voisin de ce mot, un poète p
ation a tant aimé, un poète dans le sens le plus voisin de ce mot, un poète prodigieux par l’invention, un artiste incomparab
permettant aucune réserve, n’entendant pas que l’on admirât un autre poète , exigeant que Musset fût, lui seul, le parangon s
ns croire et dire que toute l’humanité-poète ne vivait pas en un seul poète élégiaque. Que reste-t-il à présent de ces opinio
ous qui toujours admirâmes en Alfred de Musset ses prodigieux dons de poète instinctif, et qui surtout combattîmes, à propos
e de naguère. C’est nous qui maintiendrons qu’Alfred de Musset fut un poète , un vrai poète, un rare et grand poète ! Et si Lo
’est nous qui maintiendrons qu’Alfred de Musset fut un poète, un vrai poète , un rare et grand poète ! Et si Lorenzaccio lui-m
ons qu’Alfred de Musset fut un poète, un vrai poète, un rare et grand poète  ! Et si Lorenzaccio lui-même (certainement son me
ention du sujet, — le plus sublime peut-être qu’ait jamais imaginé un poète chrétien, — et par des trouvailles d’épisodes, et
de beautés cependant, et quelle largeur paisible de vision ! Tous les poètes ont connu des heures, après les torturantes lectu
s-Valmore, la chère et douloureuse Marceline, la seule femme qui soit poète sans cesser d’être femme, qui n’ait pas été un « 
’erreur assez commune. Il arrive souvent que, entre vingt œuvres d’un poète , l’admiration de ses contemporains et celle aussi
sublime épopée : La Chute d’un Ange ? Théophile Gautier, en tant que poète , — et c’est le poète que je dois célébrer en lui,
Chute d’un Ange ? Théophile Gautier, en tant que poète, — et c’est le poète que je dois célébrer en lui, — a subi une sélecti
poésie, avec elles, s’en exile ; et Théophile Gautier fut toujours un poète . D’ailleurs, ses facilités d’être attendri, et se
aussi la plus touchante, la plus décente des idylles. De sorte que ce poète , tantôt réputé insensible, tantôt accusé d’être e
esse tourmenté des éternels problèmes de l’existence et du trépas. Ce poète que l’on s’imagine volontiers semblable à quelque
e ce monde, vers les sublimités d’en haut, tel m’apparaît cet inspiré poète en qui une erreur presque générale s’obstine à ne
prouve son impassibilité. Car tout homme qui a observé et compris les poètes sait de quelles douleurs ils furent excruciés par
du génie, où chaque banc vaut l’autel ! Pour ce qui est des moindres poètes , dénués d’infini, dénués à jamais de tout espoir
ce fidèle fut un indépendant. Considérez toute cette vie littéraire. Poète , Auguste Vacquerie a tenté les grands problèmes d
ffet, jamais il ne consentit à une autre ambition que celle d’être un poète et un journaliste républicain : on lui offrit d’ê
lus touchant ? S’ils ne l’avaient eue en leurs âmes, instinctive, les poètes naguère appelés Parnassiens auraient pu apprendre
des réactions ! Qui donc, aujourd’hui, songe à la Lucrèce de Ponsard, poète qu’on avait fait venir du Dauphiné pour être Roma
me, qui assure à François Ponsard une place notable parmi les mauvais poètes tragiques ; certainement, — si le grand homme aux
re cependant, bien qu’on s’en puisse attrister : trois jeunes hommes, poètes magnifiquement doués, et qui devaient bientôt jet
point, (car enfin ils étaient trop grands, et trop lucides, ces trois poètes , pour qu’il leur fût possible de méconnaître l’én
possible de méconnaître l’énormité et la perfection du plus grand des poètes ), était indigne d’eux. En même temps, ils furent
pas que dériver de Victor Hugo, ce n’était pas « pasticher » un grand poète , mais user de l’universelle liberté qu’il avait é
arités sentimentales. Je suis bien persuadé que l’un des trois grands poètes qui triomphent au verso descendant de ce siècle,
or Hugo n’avait pas encore été le Christophe Colomb. Le troisième des poètes de qui je fais ici le procès, — mais je les admir
aller jusqu’à la puérilité ; il est des rythmes de Hugo que nos trois poètes ont évité d’employer, afin de se dérober à la com
, plus générale, fut plus hautement avouée, — en face de Victor Hugo, poète et politique, les purs poètes n’ayant d’autre sou
tement avouée, — en face de Victor Hugo, poète et politique, les purs poètes n’ayant d’autre souci que la manifestation de leu
e, est simple, facilement soluble : il est bien certain que jamais le poète , en sa générale conception des hommes et des chos
eauté est l’éternelle et adorable moralisatrice des foules. Les trois poètes qui procédaient, et voulaient se différencier de
pourrait rien avoir de subversif. Au surplus, l’hostilité de quelques poètes contre le souverain poète fut de courte durée. Dè
ersif. Au surplus, l’hostilité de quelques poètes contre le souverain poète fut de courte durée. Dès qu’ils eurent acquis la
ture. Les plus belles Amoureuses de Paris s’avanceraient vers le cher poète , rythmiquement processionnelles : les unes, les p
même le discours que je vais vous tenir ; mais il fut composé par des poètes , âgés de dix-huit avrils, qui me l’apprirent et m
’y croire, et, grâce à vous, grâce à votre exemple suivi par d’autres poètes , des journaux existèrent, lus, relus, admirés, ac
ion du monde poétique : on peut le dire, il faillit faire de nous des poètes étrangers à nous-mêmes ; on songe avec terreur à
, qu’à l’heure actuelle les jeunes hommes qui n’ont pu frayer avec ce poète s’expliquent mal, dans ses plus parfaits poèmes,
le ; ce en quoi ils ont parfaitement tort. Bien différent de quelques poètes , d’ailleurs admirables, qui dédaignent l’achèveme
s son livre et, l’ayant relu, pensons. Il fut, je le crois, entre les poètes de son heure, le plus violent des révoltés, le pl
mme des coups de tonnerre de l’autre côté de la mer, ces trois grands poètes  : Théodore de Banville, Leconte de Lisle, Charles
xistence. Un très brave esprit, Louis Bouilhet se leva. Il sied qu’un poète , certes le plus humble de tous, mais enfin un fai
sur la foi de quelques affirmations trop rapidement proférées, qu’un poète à peine recommandable par une ou deux pages resté
a mémoire des lycéens de 1860. En réalité, Louis Bouilhet fut un vrai poète , c’est-à-dire un très parfait artiste en même tem
La minute d’alors offrait cette particularité, que le plus grand des poètes français souffrait en une petite île anglaise, ta
tarcy qui rallumait les soirs illustres du romantisme. Un instant les poètes purent croire que c’en était fait de l’opérette,
oir d’espérer ! Cependant, oserai-je écrire que Louis Bouilhet fut un poète de génie ? non, elle ne brûla pas en lui la mysté
due. C’est grâce à lui que Gustave Flaubert est demeuré le prodigieux poète qu’admireront sans fin les postérités après les p
st bien ; regarder plus haut qu’en haut, c’est mieux. Louis Bouilhet, poète , exigeait que Gustave Flaubert, romancier, fût po
Louis Bouilhet, poète, exigeait que Gustave Flaubert, romancier, fût poète aussi : il l’exigeait, il l’obtenait. S’il se tro
usset, quelques hommes, oh ! qu’ils soient oubliés ! se croyaient des poètes . De l’art, nul soupçon ; de la langue, du rythme,
retour, que de dames se sont évanouies délicieusement à la lecture du Poète malade ou des Jeunes Filles mourantes, qu’on ente
ntir une émotion vraie, et quel plus bel éloge pourrait-on faire d’un poète que celui-là : “Il fit pleurer les dames de son t
r leurs contemporains de l’amour qu’ils portaient à leurs mères ? Les poètes bons fils ont été innombrables. Nous en avons enc
ous en avons encore quelques-uns de cette sorte. Aujourd’hui même, un poète est mal vu dans le monde quand il n’a pas au moin
pas au moins une vieille tante à pleurer. « Mais de tous ces mauvais poètes , les plus exécrables assurément étaient les derni
une goutte de rosée qui est une larme humaine ; dans cette goutte, un poète fait tenir tout un océan de douleurs, et c’est so
cipaux de force et de grandeur, et dans quel monde inconnu trouver un poète qui ne soit pas pétri d’humanité ? Mais, encore u
’il ne faut qu’avoir beaucoup de chagrin pour mériter le nom sacré de poète , le digne homme qui vient d’accompagner au cimeti
arfaite ce qu’on a ressenti, voilà ce qui est indispensable pour être poète , et voilà aussi pourquoi les vrais poètes sont si
est indispensable pour être poète, et voilà aussi pourquoi les vrais poètes sont si rares ! En un mot, puisque vous êtes homm
poésie, puisque, autour de moi tout petit, daignèrent se grouper les poètes qu’alors dédaignait la foule, et puisque vinrent
rigeait un journal hebdomadaire intitulé : L’Art. Bien qu’ouverte aux poètes , cette feuille, si j’ai bon souvenir, ne laissait
l idéal. Je ne pense pas qu’à aucune époque d’aucune littérature, des poètes du même moment aient été à la fois plus unis de c
que de sa propre initiative ; on aurait fort étonné les quatre grands poètes dont nous attestions la gloire, en leur disant qu
ons beaucoup plus vers le peuple que ne l’avaient fait les précédents poètes , en leur réaction contre la gloire trop répandue,
er outre mesure ; mais nous pensions que, devenus critiques, quelques poètes de jadis trouveraient, dans les ressouvenirs de l
pprécié et remis à sa place, avec une parfaite justesse, Sainte-Beuve poète  ; plus récemment encore, M. Léon Deschamps s’est
l’évolution parnassienne : « Je suis terriblement en retard avec les poètes  ; il y a des années que je n’ai parlé d’eux. » En
de ne pas louer avec des légèretés de phrases quelques-uns des vrais poètes d’alors qui commençaient d’attirer l’attention gé
commençaient d’attirer l’attention générale, et qu’il aurait dû, lui, poète de jadis, encourager de sa toute-puissance. Il di
Des Essarts « que son nom l’oblige aussi parce qu’il est le fils d’un poète  » ; s’il s’attarde un peu à Sully Prudhomme, c’es
t, mais il réserve sa meilleure condescendance à Georges Lafenestres, poète aimable, au reste, par le sentiment et le rêve ;
le-même est un peu aux ordres du public et ne saurait appeler sur les poètes une curiosité, ni forcer une attention qui se por
ux ordres du public ! Cette parole, de la part d’un homme qui se crut poète , est monstrueuse, tout simplement. Mais, en vérit
ne pouvait hélas ! se défaire du chagrin de ne pas avoir été un grand poète  ; il en voulait à Victor Hugo et à Alfred de Vign
lore ; et il avait peur, avec des rages, dissimulées d’amabilité, des poètes nouveaux, défenseurs du génie de Victor Hugo et a
vivra dans la mémoire des hommes ? Je salue en Léon Dierx le plus pur poète , l’âme la plus irréprochable de toute une générat
taines personnes moins rebelles à la compréhension de quelques autres poètes , dont plusieurs ne le valent point ? Est-ce qu’il
nération environne ce noble homme, illustre à l’écart ; et, comme les poètes , les philosophes aiment son rêve qui sent, pense,
re si tendre, François Coppée demeure exquis, délicat, ailé, vraiment poète , en un mot ; son vers s’arrête volontiers aux min
lliers de l’Isle-Adam ; elle commence de s’en apercevoir. Un jour, le poète d’Axël et de l’Ève future me conta, en un plus be
n’espère pas avoir donné une idée même lointaine de l’extraordinaire poète qui n’est plus. C’est à peine si j’ai fait entrev
erai seulement quelques mots. Je crois très fermement que de tous les poètes de la génération appelée parnassienne, aucun ne f
es, les hôpitaux, où elle l’obligea ; et voici — pas autre chose — un poète de plus assassiné par la vertu des sots et l’ingr
binaisons rythmiques, qu’un jeune joueur de chalumeau. Mais il est le Poète Lyrique. Mais il a en lui le don lyrique. Et c’es
du cœur de son esprit, c’était Armand Silvestre. Et, en effet, aucun poète contemporain, si l’on excepte Victor Hugo et Théo
ion de tout soi, qui est le grand, peut-être l’unique devoir des âmes poètes  ! Dans les plus hautaines et plus parfaites œuvre
on vraiment prophétique dans la préface dont elle honora, — la grande poétesse , — les premiers poèmes du grand poète Armand Silv
ont elle honora, — la grande poétesse, — les premiers poèmes du grand poète Armand Silvestre. Il se produit, en la chimère de
ière vers l’arrivée en l’immarcescible et définitive lumière. Et, nul poète , avec plus de ferveur que Silvestre, ni dans plus
ches pures vers l’éternelle beauté du Ciel ? J’en viens à parler d’un poète qui fut le plus délicieux des esprits, la plus ai
qui, peut-être, n’avait pas été d’abord celui de son dessein, par des poètes qu’un très ardent respect, ou bien, chez quelques
, ou, pour mieux dire, l’extase de ma surprise. Incontestablement, un poète , rare, exquis, parfait, se révélait à moi. Bien é
fut très bref, encore qu’y assistât, si j’ai bonne mémoire, le grand poète Mistral. Après le dessert, Stéphane conduisit dan
puisqu’ils firent, les mêmes gorges chaudes à propos de tant d’autres poètes , si parfaitement clairs. Au surplus, — et cela au
re, nous nous reprenions souvent à espérer qu’il allait être le grand poète que nous avions espéré de lui. À chaque instant,
ments approbateurs de Villiers et l’enthousiasme de tout un groupe de poètes naguère si jeunes, — que je ne me suis pas trompé
sible dans la réalisation du verbe et du rythme. Néanmoins, plusieurs poètes , nouveaux en un temps pas encore lointain, consta
tine et du divin Musset, contre la verve soûle et l’art débraillé des poètes de brasserie, bas-suivants de Murger. Si aucun de
tenir toute, si vaste qu’elle fût. Eh ! nul ne saurait douter que ce poète — ce grand poète — porte en lui la nature, l’hist
vaste qu’elle fût. Eh ! nul ne saurait douter que ce poète — ce grand poète  — porte en lui la nature, l’histoire, les religio
laire, lueurs sans doute, mais brouillards ! Par un choix dont peu de poètes sont capables, — peut-être aussi par la fatalité
’envole, tinte et meurt dans le ciel rose et pâle. Certes, parmi les poètes qui furent les compagnons de ma jeunesse, d’autre
ole France, et ce délicieux et mélancolique Verlaine, père de tant de poètes nouveaux, et l’âme infinie de Léon Dierx. Mais Jo
ui en décuple l’intensité, il mérite d’être placé au premier rang des poètes d’un temps que l’avenir aimera. Les Trophées marq
euses : admirer qui l’on aime, c’est la joie. Que d’autres, parmi les poètes de la période parnassienne, il faudrait nommer !
-unes de nos admirations, ne placera pas au premier rang, en tant que poètes , — car quelques-uns d’entre eux conquirent d’autr
n’ai pas encore nommés ?, Souvenons-nous d’abord de Léon Cladel, vrai poète bien qu’il ait écrit peu de poèmes. Non seulement
ni Maurice Montégut, furieux, violent, plutôt dramaturge en effet que poète , débordant de passion forcenée. Un temps, on nous
mée, une ligne de moi, qui ait manqué de respect à ce sain et violent poète . Mais voilà, il n’est pas un artiste. Seuls, les
rit un chef-d’œuvre dans l’argot des dieux, devînt un des plus grands poètes lyriques de ce temps, pour que Maurice Bouchor, i
mme, c’était du Parnasse. N’est-ce pas ici qu’il faut placer quelques poètes , qui, beaucoup plus jeunes que nous, et n’ayant p
l’estime de tous les lettrés, M. Auguste Dorchain, irréprochablement poète , se plaît, dans ses compositions lyriques, aux ch
our. Il convient d’honorer, en M. Edmond Haraucourt, un vaste et haut poète , épris des cimes, pâtre, ailé lui-même, sur les n
eusement, plus sincèrement grec que lui ? Il me semble que, parmi les poètes récents qui viennent de découvrir le Parthénon et
tion, d’une tendresse toutes particulières pour l’adorable et discret poète Jacques Madeleine, plus adorable d’être si discre
leine, plus adorable d’être si discret. Il ne ressemble à aucun autre poète , tant il est soucieux de cultiver seulement, avec
a créatrice vieillesse du génie suprême, et de la maturité des grands poètes qui le suivirent, et, même malgré eux, lui obéire
rouvé tout cela… C’est à vous que nous parlons, ô jeunes et vaillants poètes  ! C’est à vous que nous nous adressons, ô sublime
t vaillants poètes ! C’est à vous que nous nous adressons, ô sublimes poètes à venir, qui nous jugerez, qui nous imiterez et a
oétique nouvelle, a eu un grand succès de lecture et de presse. » Des poètes de France complimentent ce novateur péruvien ; He
. Je ne crois pas qu’elle soit née, telle qu’elle est, du caprice des poètes  ; elle me semble être un fruit naturel de notre l
prosodiques et même grammaticales de sa langue natale. Que l’aimable poétesse Marie Krysinska veuille bien me pardonner si je n
un bégaiement délicieux et baroque convenant parfaitement aux femmes poètes dont la paresse instinctive est souvent synonyme
, non sans un dandysme qu’ils regrettèrent bientôt, par deux ou trois poètes jeunes alors, cette épithète : décadent, est parf
compte-là, Homère, comme le disait Villiers de l’Isle-Adam, serait un poète de la décadence ; Valmiki aussi, puisqu’il procéd
u’elle est celle qu’acceptèrent le plus généralement un bon nombre de poètes  ; ensuite parce que la sonorité en est belle et q
le verbe n’exprime ni totalement ni immédiatement. Par le symbole, le poète , tout en disant ce qu’il dit, fait entendre autre
e l’inexprimé. Mais, en ce cas, tout le monde serait d’accord, et les poètes appelés symbolistes n’auraient rien inventé du to
iers de chansons à boire et les rimeurs didactiques, quel est donc le poète qui n’a pas dit, qui du moins n’a pas espéré dire
est pas tout à fait le symbole tel que le conçurent de tout temps les poètes . Il en dérive, certes, car on est toujours le fil
ption de l’idée en soi. » Ici apparaît la différence. La plupart des poètes conçoivent et expriment une idée, en l’espérance
nous demeureraient éternellement inconnues ? Ce seraient des âmes de poètes , soit, mais que nous importerait, puisque nous n’
que le sable et le ciel, soit un magnanime rêveur, soit à sa façon un poète . Après ? le sais-je ? en suis-je sûr ? Vous me di
t un peu ; et, enfin, si je suis destiné à ignorer toujours qu’il est poète en effet, c’est parce qu’il l’est en silence, ou
teint, les Symbolistes ne différeraient en somme que par l’excès, des poètes qui les précédèrent, symbolistes moins radicaux.
e de faire surgir tout entiers le tempérament et la responsabilité du poète , dégagés de la commune discipline] du rythme. J’e
prolongés, revêtement vague d’une pensée elle-même non exprimée ? Le poète , lui, a chanté son vers selon son rêve et son hal
critique avisé de tout, romancier de qui la perfection déconcerte et poète racinien, à la façon d’André Chénier, dans les No
ure, — ne sont pas la suite nécessaire des libertés conquises par les poètes précédents. Au contraire, on peut proclamer, (je
n seul rythme d’alexandrin qui n’ait eu son exemple dans les vers des poètes les plus classiques et le plus soumis à la règle.
ques et le plus soumis à la règle. Insistons sur ce point. Chez aucun poète moderne, les vers-libristes exceptés, ne se renco
ilité ». Puis, la rime résulte-t-elle, en effet, d’un effort chez les poètes véritablement doués du don de l’art, don naturel
grandiosement ou passionnément lyrique ou épique, se garde tout vrai poète , — je n’en suis pas du tout d’accord. La rime n’e
evenant comme souligné par un son, plus remarqué, aide, chez tout bon poète , à l’expression plus intense d’une part de l’idée
x discussions de systèmes et aux aridités techniques, je parlerai des poètes eux-mêmes qui, par rang de date, se placent tout
par rang de date, se placent tout de suite après les Parnassiens, des poètes que, il y a quelques années, on appelait encore l
s poètes que, il y a quelques années, on appelait encore les nouveaux poètes  ; quelques-uns, d’ailleurs, ne furent pas symboli
phane Mallarmé, de qui assez généralement elle se réclame, — ces deux poètes « maudits », selon le mot du pauvre Lélian, qui o
ne semble-t-il pas avoir été écrit, en marge du Satyre, par un jeune poète enthousiaste de Victor Hugo jusqu’à l’imitation s
t, sans doute, pour rester charmant sans cesser d’être triste, que ce poète se complut à l’ironie, une ironie pas méchante, q
d’ailes presque invisibles, qui ne se pose point. Plus volontairement poète , (ce mot « volontairement » implique dans ma pens
ensée un rare et bel éloge, car si l’inspiration est indispensable au poète , la volonté, don aussi, qui choisit, règle et coo
es aînés, probes, vaillants, admirables ; un bel enthousiasme pour un poète , grand entre tous, (c’est Léon Dierx que je veux
endances envers qui se soumit à la discipline préférée. Mais c’est du poète Gustave Kahn que je dois parler ici. Quel esprit,
s classiques ; on pourrait suivre, peut-être, personnalisé en ce seul poète , tout le mouvement de la poésie naguère nouvelle,
uceur du miel. Qu’il se soit souvenu, qu’il ait voulu se souvenir des poètes de la Pléiade, cela n’est pas contestable ; mais,
ntestable ; mais, en réalité, plutôt qu’à eux-mêmes, il ressemble aux poètes qu’ils imitèrent ; il remonte en deçà de la Renai
eu loin en prononçant, à propos de M. Jean Moréas, ces mots : « grand poète  ». Voilà un excès que doit réprouver M. Jean Moré
endre, même un peu vite, du zénith rêvé, il serait encore, en bas, un poète terrien, de valeur réelle ; un Icare qui pourrait
i de Régnier passe pour « le premier et le plus célèbre » de tous les poètes qui étaient hier encore les « poètes d’aujourd’hu
et le plus célèbre » de tous les poètes qui étaient hier encore les «  poètes d’aujourd’hui ». Une chose pourrait m’incliner, p
lement, jusqu’à même l’extériorité de ses poèmes, de plusieurs grands poètes qui le précédaient à peine ; il ne saurait être c
lles, et d’avoir, devenu un maître à son tour, une belle postérité de poètes . Le titre de son dernier livre de vers calomnie c
point du tout réalisé. Pourtant je crois comprendre les poèmes de ce poète . Non, sans doute, je ne les comprends pas. Heureu
uées paresseuses ? Vers le temps où commençaient de se manifester les poètes symbolistes, parut Éphraïm Mikhaël. Il ne leur re
t la vie pour ne pas inquiéter les vivants. Et lui, parce qu’il était poète , il n’ignorait pas quelles furent la naissance et
ez délicieusement surpris de merveilleuses pages, que les plus grands poètes de notre âge seraient fiers de signer et dont la
i. Ce sera quitter à peine Éphraïm Mikhaël que de parler ici de trois poètes qui furent ses fraternels amis, et qui semblent a
groupe ami il faut placer M. Stuart Merrill ; mais s’il avoisine les poètes que je viens de nommer, il ne leur ressemble pas 
e « la vieille volupté de rêver à la mort ». Vu contraire de quelques poètes dissidents qui rentrèrent dans le devoir classiqu
sans doute ce compatriote de Walt Whitmant. Cependant de remarquables poètes belges maintenaient la tradition de la forme clas
saires. En vérité, M. Émile Verhaeren apparaît comme un très puissant poète  ; si la Flandre doit s’enorgueillir d’un tel enfa
e plu, à Bruxelles, aux rythmes les plus effrontément parnassiens des poètes de France, M. André Fontainas, qui est assez jeun
era lui-même. Suis-je bien sûr de ne pas oublier quelque très notoire poète belge ? Chantefable un peu naïve, de M. Albert Mo
i de grâce ni de tendresse en le négligé de leur apprêt. En outre, ce poète a tenu, dans l’Art indépendant, si j’ai bonne mém
gislateur belge du Parnasse symboliste et vers-libriste. Revenons aux poètes français de France. Doit-on considérer surtout le
qu’il exista, bien avant Valmiki, Linos, Homéros, ces décadents, des poètes vraiment ingénus qui chantaient sans le faire exp
e rencontre, entre le théâtre Antoine et l’église de la Madeleine, un poète , ou un romancier, ou un auteur dramatique, qui, n
ire et de la vie. Je tiens M. Paul Fort pour un des plus intéressants poètes de sa génération, et il serait chagrinant, — auta
ses plus ardents admirateurs a écrit : « Francis Jammes est un grand poète  ; il a l’audace la plus noble, celle de la simpli
ne doit rien aux poèmes de M. Francis Jammes, — voit cependant en ces poètes « deux âmes sœurs, pareillement sensibles et qui
er, avec moins de simplicité volontaire, un moindre souci d’être le «  poète des choses inanimées et des bêtes muettes », et q
obert de Montesquiou a répudié ces clowneries indignes d’un véritable poète  ; et, grâce à Dieu, il ne pouvait point renoncer
leurs, pour nous, se pacifient de mystère et d’immensité. Et l’âme du poète se charma en l’universel apaisement auquel elle s
s bleues et dorées des étoiles, ou dans les rosées de l’embrun. Aucun poète de l’heure actuelle n’achève, à l’égal de Charles
ables âmes-fleurs toutes deux sont fanées. Mais, l’un et l’autre, ces poètes avaient mieux que la fragilité du printemps ; c’é
nte, sans cette recherche d’extorquer l’émotion, qui a, chez quelques poètes , l’air d’une importunité mendiante, un délicieux
Paul Souchon, païen comme les « païens innocents » d’Hippolyte Babou, poète souriant et chaleureux de la latine Province ; M.
igne fatal et magnifique, une sorte de vénération se mêle à ma joie ; poète , au début de la vie, on admire avec un respect he
dant le vers libre, préconisé il y a quinze ans environ, par quelques poètes qui, aujourd’hui, ont cessé d’être de jeunes homm
mphante, s’est-il victorieusement maintenu, a-t-il été adopté par les poètes plus récents, vraiment jeunes encore ? Il convien
la vérité de dire que le vers libre fut admis et employé par tous les poètes appelés Symbolistes, ou paraissant se rattacher a
naturellement, approuvé, recommandé par un assez grand nombre de nos poètes qui, quoique écrivant en français, étaient étrang
pays par la naissance ou par l’origine. Mais, s’il fut adopté par des poètes vraiment français, soucieux des singularités exté
qui l’encense, parfois dans quelque intérêt et au détriment d’autres poètes qu’encensent d’autres groupes, élites aussi ? — l
oyauté du génie, n’achève point la gloire ; pour la vraie grandeur du poète , il n’y a de bon et juste écho que dans l’immensi
rrivé. Il est certain, incontestable, avéré que, d’entre les premiers poètes vers-libristes, beaucoup, la plupart pourrait-on
éternel, doit progresser, et c’est ce qu’ont parfaitement compris les poètes tout récents pour qui les Symbolistes sont déjà d
atus, il faut distinguer. Certains hiatus, usités chez nos plus vieux poètes , sont tolérables ; Ronsard, qui les proscrivit to
n exemple, mais dans certains cas seulement ; lesquels ? l’oreille du poète est le seul juge, comme l’a dit excellemment M. L
eur trop rare différence, — elle ne saurait jamais, du moins chez les poètes français qui sont vraiment des artistes, engendre
le bon Vergalo Della Roca, ingénieux Péruvien, — je m’étonne que des poètes doués de quelque sens du rythme aient pu s’accord
ellement un son insupprimable hors du cas d’élision, que d’excellents poètes , plutôt que de l’abolir, en ont fait un « temps f
syllabe. Est-ce donc en vue uniquement de la facilité, que plusieurs poètes le suppriment, notamment lorsque, comme dans « jo
ont donc, à mon avis, les nouveautés qui, de la technique de quelques poètes de naguère, acceptée, pas tout entière, par quelq
quelques poètes de naguère, acceptée, pas tout entière, par quelques poètes d’aujourd’hui, sont destinées à s’établir, avec u
t l’on continuera d’aller, j’en suis persuadé, toujours plus loin. Le poète , selon l’haleine de son inspiration ou la ligne p
s nécessaire de recourir à cette ingéniosité pour motiver le droit du poète à diviser comme il lui plaira l’alexandrin ; et i
liste d’avoir, par de plus hasardeuses ambitions anarchiques, que des poètes plus récents restreignent et soumettent à l’étern
ne sorte de suprématie reconnue, il y a six ou sept ans, par quelques poètes de l’École dite « de Toulouse », à M. Maurice Mag
capable sans doute de former et de diriger des groupes ; et c’est un poète abondant, éclatant, prolixe, au lyrisme oratoire,
r foi. Elle n’est pas nouvelle, car il est impossible de concevoir un poète vraiment poète en qui elle ne serait pas aussi es
st pas nouvelle, car il est impossible de concevoir un poète vraiment poète en qui elle ne serait pas aussi essentielle que l
« la splendeur et la force de la vie » ; chaque vivant, ne fut-il pas poète , a bien le droit d’avoir sur ce point un avis per
Lamartine, d’Alfred de Vigny, de Musset, de Dierx, ou de Verlaine, le poète dût désormais se résigner à n’être qu’une espèce
lliers. Je ne parie pas pour le Comte. À cette énumération de tant de poètes , ajouterai-je des noms de poètes encore ? parlera
omte. À cette énumération de tant de poètes, ajouterai-je des noms de poètes encore ? parlerai-je des belles poétesses, Mme Lu
ètes, ajouterai-je des noms de poètes encore ? parlerai-je des belles poétesses , Mme Lucie Mardrus, la comtesse de Noailles, Mlle
on seulement les êtres vivants, mais les circonstances sont autour du poète comme un cercle toujours plus rapproché de chiens
r elles la douceur des destinées obscures. Mais, après ce radotage de poète embourgeoisé par le grand âge, je n’ai qu’à admir
des génies romantiques, où s’ajoutèrent les gloires parnassiennes, un poète , — il ne s’agit plus de juger les systèmes de tel
il ne s’agit plus de juger les systèmes de telle ou telle école, — un poète a-t-il surgi, très haut, très vaste, très puissan
armi les enthousiasmes reconnaissants ; il se peut aussi que l’un des poètes d’hier, dont plusieurs n’ont pas même atteint enc
divin de l’homme : l’Ode et l’Épopée, le xixe  siècle, commencé en un poète tel que Victor Hugo, s’achevât par un poète tel q
e  siècle, commencé en un poète tel que Victor Hugo, s’achevât par un poète tel qu’Edmond Rostand, qui recommence, et continu
elon leur devoir, se bornaient généralement à être les interprètes du poète , s’ils avaient coutume de se modifier, de se tran
brisement de l’extase consentante. N’ai-je aucune querelle à faire au poète qu’aida une telle poétesse, — oui, poétesse, car,
nsentante. N’ai-je aucune querelle à faire au poète qu’aida une telle poétesse , — oui, poétesse, car, chanter ainsi les vers c’e
e aucune querelle à faire au poète qu’aida une telle poétesse, — oui, poétesse , car, chanter ainsi les vers c’est comme si on le
n artiste nouveau, en qui, souvent déjà, j’ai pu louer un remarquable poète , ne point rompre les traditionnelles règles desqu
e giron commun de l’éternelle règle ! Je devrais donc me réjouir d’un poète tel que M. Rostand, fidèle en apparence aux lois
u important. À travers toutes les diverses prosodies éclate l’âme des poètes qui sont vraiment des poètes. En réalité, notre a
les diverses prosodies éclate l’âme des poètes qui sont vraiment des poètes . En réalité, notre art pourrait se passer de tech
s de l’Hérodias de Flaubert, a triomphé l’œuvre tendre et heureuse du poète que je n’aime pas le moins entre ceux que préfère
ille souffles de la fantasque chimère ! De sorte qu’en effet un grand poète comique, qu’avait fait prévoir le premier acte de
voir le premier acte des Romanesques à la Comédie-Française, un grand poète , divers, multiple, heureux, follement inspiré, et
plus de choses que ne lui en enseignèrent Gassendi et Campanella ; un poète tragique, capable par la belle ordonnance du plan
, que s’il n’éprouvait ni joie, ni pitié, M. Rostand ne serait pas un poète , la Poésie étant faite, — en haut de la pensée, —
ix personnes ! Car l’heure est venue, triomphale et admirable, où les poètes sont, en effet, les maîtres de Paris. Car la foul
, il faut garder le rythme, cet enlacement qui conduit les âmes où le poète veut, et la juste rime, qui fixe le point d’arriv
ndrement encore. Ah ! que je suis content d’avoir vu l’œuvre d’un tel poète exprimée par un tel comédien ! Oui, oui, sans dou
op de fâcheuses soirées où l’on récita tant de vers, est sauvé par un poète . L’Aiglon (16 mars 1900.) Applaudissements
naît, cette jeune gloire d’Edmond Rostand ! Nous y réchauffons, vieux poètes , nos rêves enfin débiles et frileux. Napoléon II,
le doute, comme l’ironie, comme la mollesse, comme la lâcheté ! Aucun poète dramatique ne donna jamais une émotion plus inten
autre, la plus grande des comédiennes de France et le meilleur de nos poètes dramatiques. II Bien que le Rapport sur le
eu. Garnier (Paul-Auguste) Rêves et beautés. Gossez (A.-M.) Poètes du Nord. Griffin (Francis Vielé-) L’Amour sa
apaire (Hugues) Au vent de galerne. Larguier (Léo) La Maison du Poète . Lebesgue (Philéas) Les Folles Verveines.
50 (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Jules de Gères »
’était en 1859… Mais, moi, je m’en souviens. On n’oublie pas plus les poètes qu’on a lus que les femmes qu’on a aimées… Jules
ètes qu’on a lus que les femmes qu’on a aimées… Jules de Gères est un poète . Je trouvai, un jour de désespoir où la littératu
connaisseurs l’ont enchâssée dans leur souvenir et qu’il n’est pas de poète , et, ce qui est aussi rare que les poètes, d’espr
uvenir et qu’il n’est pas de poète, et, ce qui est aussi rare que les poètes , d’esprits sensibles à la poésie, qui ne connaiss
ovince qu’on trouve cette aristocratique originalité. Comme Burns, un poète plus grand que lui, Jules de Gères n’a pas quitté
du pâtre relève de la sculpture ; mais être clerc de notaire, pour un poète , c’est de l’infortune prosaïque, et d’autant plus
de journée, ses voleurs, ses vagabonds et ses filles de joie. Mais un poète , l’homme du pur sentiment, de l’idéal et du rêve 
u diable en train de caricatures… diaboliques. Et être resté pourtant poète là dedans, s’y être préservé, ne pas s’y être éte
… Dix ans ! c’est bien long dans la vie, a dit tristement un autre poète , qui ne le fut, lui, qu’un jour. Pendant ces dix
 ; elles repoussent. De Gères nous dit que c’est un appel fait par un poète appartenant à la Société des sonnettistes (il par
scendance, mais il n’a aucunement besoin d’elles pour se retrouver un poète , — c’est-à-dire un solitaire, un isolé, une tour
t-à-dire un solitaire, un isolé, une tour seule (il me comprendra, le poète de la Tour seule !). Il sait de reste que, lion o
poète de la Tour seule !). Il sait de reste que, lion ou gazelle, le poète n’obéit qu’à sa nature, et qu’il ne marche librem
gazelles, j’aime mieux cela pour désigner et différencier les divers poètes et les diverses poésies, que l’appellation pédant
s diverses poésies, que l’appellation pédantesque et traditionnelle : poètes majeurs, poètes mineurs, poetæ majores, poetæ min
es, que l’appellation pédantesque et traditionnelle : poètes majeurs, poètes mineurs, poetæ majores, poetæ minores, employée p
que en faveur de Pope contre Shakespeare, — et dans laquelle le grand poète de génie prouva qu’il avait sur son beau front ce
e la Soif de l’infini, qu’on se demandera comment une pareille âme de poète peut se pelotonner assez pour vouloir tenir dans
ans des écrivains moins doués. Un jour, madame de Girardin, qui était poète , quoique bas bleu (cela peut se rencontrer), écri
ublime que l’idée. Fût-elle seule, une telle pièce sacrerait un homme poète … Quand mon ami (qu’on me passe cette fierté !) Ma
cientifique ne lui fait pas peur, non plus qu’à Victor Hugo, ce grand poète de mots, qu’on peut appeler Victor le Hardi… Mais
qu’on peut appeler Victor le Hardi… Mais Gères n’est pas pour cela un poète de mots. L’âme, chez lui, tient encore une plus g
imes (Constitutionnel, 26 octobre 1875). V. Les Œuvres et les Hommes. Poètes , 1re série. 44. Dentu. 45. V. Poètes, 1re série
. V. Les Œuvres et les Hommes. Poètes, 1re série. 44. Dentu. 45. V. Poètes , 1re série.
51 (1909) De la poésie scientifique
Brisson, et tant d’autres des Revues de médiocratie pensante, et aux poètes nouveaux-venus ou retardataires appâtés de louang
seur dans la voie philosophique comme nous l’avons dit souvent 5 , le poète de Justice et de Bonheur souhaitait avec une étra
ndices encore vagues purent sans doute se relever lors du Congrès des Poètes , qui ainsi demeure une date, en mai 19016  Depuis
sarcasme et la mutilation des idées, se sont ressaisis, avec quelques poètes vieillissants et peu sûrs, sans doute, de la dura
gemment que la médiocrité et le manque de volontés de maints nouveaux poètes étaient tels, qu’on les pouvait manier et récompe
 », d’autre part  d’un tacite pacte entre gardiens du dogme et divers poètes nouveaux (ou retardataires, avons-nous dit), l’on
de s’écrier : « Quelle admirable France qui ne cesse de produire des poètes , encore des poètes ! » Et qui se ressemblent tous
elle admirable France qui ne cesse de produire des poètes, encore des poètes  ! » Et qui se ressemblent tous, pourrait-il dire
l à propos, car si l’Étranger, partout, étudie, traduit, commente les Poètes Français et subit leur action  ce sont ceux d’hie
on honneur réunit sous son sourire parnassien, la plupart des apaisés poètes du « Symbolisme ». — Et le triomphe n’était pas p
ion ressassée du passé… Mais nous avons hâte maintenant de nommer des poètes , parmi les principaux, survenus depuis dix ans en
on dont nous résumions en un article notre pensée, et que deux autres poètes rappelaient en des Déclarations, à leurs premiers
e mes dires en rappelant la tradition de l’Orient. M. Abel Pelletier, poète évolutionniste, de notre génération aussi, qui ap
ilosophique. M. John-L. Charpentier, toute particulière personnalité, poète scientifique, critique d’unique valeur en la géné
ne de dedans en dehors, comme si elle était une science elle-même… Le poète doit contribuer par son œuvre à la préparation de
que vigoureux. M. Florian-Parmentier, de qui la Physiologie morale du poète doit être lue. Ses déductions philosophiques part
, « l’impulsion » émotive première  sont à retenir, M. Robert Randau, poète d’AUTOUR des Feux dans la Brousse, (auteur des On
essence et leur mystère en l’entre-pénétration émotive des Formes, ce poète plein de merveilles les incarne et les exprime av
intensité. M. Ricciotto Canudo peut être dit, comme le précédent, un poète en prose : de direction évolutionniste, de grande
lle en portait les puissances, atteindre les créateurs eux-mêmes, les Poètes , et ceux-ci qui par leur acquis intellectuel, leu
nés de mêmes sources. Quant aux quelques livres de critique émanés de poètes du « Symbolisme » recueils sans liens de composit
exalter, elle devait être complexe, de sens universel. J’appelai les poètes aux poèmes cosmogoniques et ethniques  et à chant
ntation verbale, la première en date, orienta alors la généralité des poètes nouveaux vers leurs recherches de musique verbale
encore (en novembre 1886, rappelle M. G. Walch, en son Anthologie des poètes de 1866 a 1906), distinguait un article du «  Fig
opéenne s’occupa », rapportent, entre autres, M. Walch et, dans leurs Poètes d’Aujourd’hui, MM. Van Bever et Léautaud cet émoi
nouveaux, et en tête, Paul Verlaine. Verlaine a pris place parmi les poètes « Symbolistes »  S’il l’est par certaines qualité
iffuse  et qu’on peut dire naturellement persuasive sur plusieurs des poètes nouveaux venus. Un vers de son petit poème, « Art
éraments. Et est-ce généralement par des apports de technique que ces poètes surgirent, de valeur capitale. Or, la première in
e » dont M. Gustave Kahn allait être le théoricien. Or, deux nouveaux poètes étaient apparus, aux côtés de Mallarmé. Nous parl
in, en même temps que de M. Emile Verhaeren : les deux plus puissants poètes du « Symbolisme »  Viélé-Griffin, lui, très perso
r Anthologie, la disent suggérée, au principe, par Jules Laforgue, ce poète inquiet qui lui-même paraît avoir été touché de l
araît avoir été touché de la sensibilité de cet autre grand et inégal poète du désenchantement qui se veut ironique, Tristan
que le premier à relever de mon appel en cette direction, dont maints poètes depuis se sont plus ou moins inspirés. (Aussi, di
précepte et l’exemple ont porté, par mon Œuvre-une, qui amenèrent les poètes de hasardeux recueils, sinon à composer et ordonn
ations générales de la Vie : ce qui doit être la pensée nécessaire du Poète , désormais. Ainsi, ne pouvant contenir son intens
is, que, le délivrant du sens erroné que nous a transmis à l’égard du poète et de l’art poétique la tradition imaginative, no
tous deux, donc, exprimeront le moment palpitant où la cérébralité du poète s’unit tout à coup, en commotion de certitude, à
le plus d’être. Or, le vrai don poétique, le don qui a été, quand les poètes des Livres sacrés sous les créations théogoniques
tact que ce soit, cette certitude qui naît de leur identification  le Poète , alors, de chacun de ces points comme centres vib
se Symphonie-verbale, sous la domination évoluante de l’Idée émue. Le poète devra donc admettre la langue poétique sous son d
it incidemment Balzac.) Donc, en élection (qui sera spontanée) par le poète possédé de l’Emotion, en élection des mots au mie
ions et ces retards » dont parle Becq de Fouquières qui ne vit que le poète peut à son gré scinder tes mesures numériques, ma
sie soit une Métaphysique émue de la Vie connue par la Science, et le poète un poète-philosophe ». Pour la première fois depu
es ingénieusement relevées parmi la nature pour s’exprimer seuls : le poète demeurant dans la naïve et présomptueuse concepti
ns les plus personnelles et le plus lointainement évoluantes pour les poètes persuadés que la Poésie doive devenir l’émotion s
ée, de M. John Charpentier33, que nous avons aimé citer un « Jeune », poète et de claire valeur critique, toutes qualités qui
dent précieuse : « Depuis assez longtemps déjà, parmi la majorité des poètes une tendance scientifique s’accuse, qui tous les
Bien qu’en ironisa un des protecteurs particulièrement malheureux des poètes emprunteurs ou négateurs de l’instant, M. Ernest
e-même qu’un point dans l’espace34… » Brièvement parmi les principaux poètes de non-commune valeur et de caractère, notoires o
s avertis sur le mouvement d’hier. Il a aimé et traduit et étudié les poètes Symbolistes, en même temps qu’il s’est trouvé dev
que » dont la valeur se double, ici encore, de la grande notoriété du poète . C’est, ému aussi de ce sens universel qui requie
riété du poète. C’est, ému aussi de ce sens universel qui requiert le poète russe, qu’en Angleterre, en 1905, c’est-à-dire vi
erre, en 1905, c’est-à-dire vingt années après mes premiers dires, un poète qui œuvra avec un remarquable talent en le mode o
cadémie, M. Poincaré parla de la poésie scientifique, en savant et en poète . C’est que la « Poésie scientifique » a été appor
essentiel. Que l’on me permette de laisser maintenant conclure, deux poètes . L’un d’hier, l’on s’en souvient, M. Gaston Morei
ue Indépendante ( 1889 à 1893), mais qui en sortait en même admirable poète et critique lors de la réapparition pour une anné
a renouvelé l’imagination, la matière poétique Française… « Il est le poète épique et lyrique du Cosmisme, de l’Ecoulement de
avec intention et en soulignant il n’a pas hésité à voir en le vieux poète Gautier de Metz un lointain et intuitif précurseu
e avait souhaité en la Préface de ses premiers Poèmes antiques que le Poète reprît son rôle ancien d’éducateur de l’humanité
existe. (Article de la Justice, Janvier 1893). 6. « Le Congrès des poètes tenu à Paris, dit en son Anthologie M. G. Walch,
ention, laissent croire que l’auteur conçoive comme « décadents » les poètes venus autour de Mallarmé. Mais tout s’explique en
publiée, pour la première fois, et en entier, en une Etude sur-moi du poète russe Valère Brussov. (Viessy (La Balance), Mosco
5. « Son livre de début, Légende d’âmes et de sangs, qui révélait un poète ne procédant d’aucun maître, et dont la préface,
 René Ghil ne sera jamais banal. » (Ad. van Bever et Paul Léautaud. — Poètes d’aujourd’hui, 1900). 16. Au mois de mai et suiv
Charpentier  Les Temps nouveaux, Avril 1908). 23. Quant à quelques poètes actuels non précisés se disant «  néo-Symbolistes
re de son estime : « … M. René Ghil occupe une place à part parmi les poètes Français. Son but a été de produire dans une expr
r les lecteurs anglais d’apprendre qu’il est un des très peu nombreux poètes Français dont les, œuvres sont acquises, dès qu’e
52 (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Jasmin. (Troisième volume de ses Poésies.) (1851.) » pp. 309-329
e l’ai pu faire autrefois, ce qu’est véritablement Jasmin, le célèbre poète d’Agen, le poète de ce temps-ci qui a le mieux te
utrefois, ce qu’est véritablement Jasmin, le célèbre poète d’Agen, le poète de ce temps-ci qui a le mieux tenu toutes ses pro
apillotes, Jasmin n’était encore qu’un aimable, gracieux et spirituel poète , fait pour honorer sa ville natale, mais il n’ava
ions tous laconiques et éloquents, pleins de verve et d’action, vrais poètes enfin lorsque nous n’y songions pas ; et je compr
pte d’Horace que Jasmin a retrouvé à son usage, et c’est ainsi que ce poète du peuple, écrivant dans un patois populaire et p
ureux je fais sur nos richesses poétiques si dissipées par nos grands poètes du jour ! Ô Jocelyn ! Jocelyn ! quel délicieux po
s oublier. Cette manière élevée et sobre dont Jasmin conçoit l’art du poète , il l’a exprimée avec bien de la gentillesse et d
, et qui sont une suite de récitations et d’ovations continuelles, un poète du département de l’Hérault, un poète en patois,
et d’ovations continuelles, un poète du département de l’Hérault, un poète en patois, appelé Peyrottes, potier de son état,
a charmante réponse et la leçon qui s’adresse à d’autres encore qu’au poète potier : Monsieur, Je n’ai reçu qu’avant-hier, v
Agen de la charité publique, et que nous autres petits drôles, dit le poète , nous tourmentions sans crainte quand elle sortai
ou, comme on dit, à la première pause. Le mois de mai est revenu ; le poète le décrit comme tout poète méridional le saura to
ière pause. Le mois de mai est revenu ; le poète le décrit comme tout poète méridional le saura toujours décrire. Au milieu d
folle et ne guérira jamais. — Telle est en abrégé l’histoire dont le poète a su faire une suite de scènes vives, sensibles e
cas. Depuis lors, cette langue éparse et morcelée avait encore eu ses poètes particuliers en Béarn, à Toulouse, dans le Rouerg
n Béarn, à Toulouse, dans le Rouergue, en différents lieux ; mais ces poètes d’un naturel aisé ne faisaient aucun effort pour
montrer l’homme à l’œuvre et en action. Il y a dans Jasmin, à côté du poète , un déclamateur et un acteur, et tous ces hommes
en lui est d’accord, tout coule de source : on sent que l’homme et le poète ne sont qu’un ; et, comme l’homme est à la hauteu
mme et le poète ne sont qu’un ; et, comme l’homme est à la hauteur du poète , on s’abandonne bien vite, en l’écoutant, à la si
Et en entendant ces vers si sentis, chacun donnait avec larmes, et le poète nageait dans la joie de son cœur de voir le chape
rdinal Gousset), le consécrateur de l’église rebâtie, dit à Jasmin : Poète , on nous a parlé de votre pièce sur la circonstan
tendue. M. l’archevêque, homme d’esprit, et qui comprend la race des poètes , promit d’essayer au dessert d’introduire la pièc
vait prêcher une heure après sur l’infinité de Dieu, ayant entendu le poète , changea subitement son texte ; il annonça au déb
e peuvent raconter sans émotion. La vie de Jasmin, de ce gai et riant poète , est remplie de ces traits graves et touchants. E
Toulouse, où il avait gagné pour la première fois son titre envié de poète universel de tout le pays languedocien, il avait
 ; il fit des tournées heureuses et fructueuses, et l’ivresse même du poète , qui semblait, avant tout, heureux de réciter ses
i ont procuré la considération qui ne suit pas toujours la renommée ; poète , elles l’ont amené à la perfection de son talent
es conditions que Pline le Jeune exigeait pour la petite propriété du poète et de l’homme d’étude : « Tantum soli ut… reptare
mais le moral s’y joint toujours. C’est sur cette vigne que compte le poète pour empêcher ses amis de lui échapper, pour les
’Agen au xvie  siècle, et dont la tradition et la légende ont fait un poète presque populaire. Illustre Scaliger, il ne s’est
est un de ces petits chefs-d’œuvre qu’on ne peut attendre que de ces poètes accomplis en qui le sentiment et le style s’uniss
fois l’âme et le goût. Qu’ai-je à dire encore sur le côté sérieux du poète  ? Faut-il lui faire un mérite d’avoir su résister
utes les tentations mauvaises qui n’ont pas été sans l’assiéger ? Nul poète n’a reçu autant d’éloges que lui, et nul ne se gê
éloges ne lui ont fait faire aucune folie : il a porté son ivresse de poète avec un rare bon sens : « Je ne sais aucun faux p
pourtant ; l’auditeur achève la pensée. Heureux de la conversion, le poète s’écrie en finissant, dans un sentiment qui débor
ral élevé, qu’on a pu dire avec raison : « Si la France possédait dix poètes comme Jasmin, dix poètes de cette influence, elle
e avec raison : « Si la France possédait dix poètes comme Jasmin, dix poètes de cette influence, elle n’aurait pas à craindre
53 (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Henri Heine »
nie qu’il a pris jusqu’ici à contre-sens de sa nature, comme bien des poètes , du reste, ces enfants gâtés et terribles, si sou
point et nous faire illusion encore. Lui seul, en sa qualité de grand poète , pouvait renverser ses facultés sans les briser,
énie, ce rêveur épris jusqu’à l’angoisse de toutes les béatitudes, ce poète aussi intimement religieux de tempérament que Klo
d’Hegel le Fossoyeur ! Au lieu de rester ce qu’il était, un délicieux poète , d’une puissante suavité, un filleul des fées, un
Dieu merci ! et que nous avons encore de beaux fragments de ce grand poète , qui s’est manqué, en recommençant trente-six foi
gne, du temps de la jeunesse de Heine. Schelling existait, — un grand poète en métaphysique ! — un panthéiste aussi comme les
» Voilà, le croira-t-on ? le philosophe et la philosophie auxquels le poète a suspendu sa liane amoureuse. Phénomène qui touc
n ! Ce n’est pas même l’amour de la mort ; car la mort peut tenter un poète , la mort est quelque chose encore de la vie : ell
ie : elle en est l’image silencieuse, immobile et glacée, et un grand poète peut vouloir être le Pygmalion de cette Galathée
évoré jusqu’à la dernière fibre, — la fibre harmonieuse de ce cœur de poète qui sait chanter sous la morsure de tous les vaut
t de race immortelle ! Selon nous, c’est incontestablement le premier poète allemand depuis la mort de Goethe ; c’est le prem
le premier poète allemand depuis la mort de Goethe ; c’est le premier poète européen depuis Byron. Seulement, lorsque la Crit
ur l’oreille avec une crânerie de si mauvais ton : « Qu’as-tu fait du poète  ? » au radical, qui s’est roulé dans l’ivresse de
me ce livre remanié, modifié, changé. Essai de critique, écrit par un poète , on y chercherait en vain la fermeté de jugement
s très vives qu’il exprime, on n’a conscience que d’un scepticisme de poète qui s’agite dans l’image et ne creuse pas jusqu’à
de et de la polémique que Heine, le plus naturellement romantique des poètes allemands, se moque perpétuellement de la poésie
orme non plus n’a pas échappé à la double influence qui lutte dans le poète , — la spontanéité et le parti pris. L’ironie, la
ne d’infirmité intellectuelle — que Henri Heine, l’un des plus grands poètes de ce temps, a été infidèle au génie de la poésie
nt, tour à tour charmant et superbe, et qu’il intitule les Aveux d’un poète , ferme comme d’un jugement définitif ces deux vol
tié, parce que je ne puis voir que lui », Heine, le grand et charmant poète , reviendra à la source de cette lumière qui passe
nonder une âme, à travers de pauvres yeux fermés. Dans ces Aveux d’un poète si familiers et si nobles, si élevés et si intime
nie, — cette rose à mille feuilles de facultés différentes, — qui fut poète , philosophe, historien et critique, encyclopédiqu
rieure ! quelle suavité et parfois quelle énergie d’images ! Quand le poète , le véritable poète est le fond d’un homme, et qu
ité et parfois quelle énergie d’images ! Quand le poète, le véritable poète est le fond d’un homme, et que cet homme est asse
ans son splendide article sur le Don Quichotte. Ici, en sa qualité de poète , c’est-à-dire de voyant, il a vu et senti des cho
ur le bûcher qui le dévore. Au contraire ! Il est de la race du grand poète , impie au stoïcisme, qui disait : « Je les attend
Forme, ayant la sensibilité nerveuse de la femme et l’imagination des poètes qui s’ajoute à cette sensibilité terrible… Et, da
éraire ? Un jour, Scarron le donna… Mais Scarron n’était pas un grand poète comme Henri Heine. Il ne fut qu’un bouffon à qui
mant les gouttes de sang de ce cœur déchiré ? « Ô terre ! — disait le poète grec, — j’ai craché sur toi, et tu es toute empoi
maux de Heine que sa pâle poésie est différente de la poésie du grand poète allemand, lequel reste supérieur à Voltaire autan
spondance nous entretient. En ces lettres, écrites de 1844 à 1855, le poète du Romancero et des Légendes devient le plus terr
ctuel qu’il était, en conversation aussi animé, aussi éclatant, aussi poète que dans ses livres, sent la paralysie lui inflig
regret de sa longue agonie !… Mais du moins ce fut là une douleur de poète , — et du poète qui avait chanté l’amour avec la p
ongue agonie !… Mais du moins ce fut là une douleur de poète, — et du poète qui avait chanté l’amour avec la poignante ironie
ut c’est peut-être mieux comme cela, que le monde, si indifférent aux poètes , sache bien ce qu’un grand poète — l’un des plus
a, que le monde, si indifférent aux poètes, sache bien ce qu’un grand poète — l’un des plus grands de tous — a pu souffrir po
peu [16 juin 1867]. 18. Voyez Les Œuvres et les Hommes, t. XI : Les Poètes . 19. Correspondance (dernier volume) [31 décemb
54 (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Vigny. Œuvres complètes. — Les Poèmes. »
ans la littérature du siècle que Chateaubriand, c’est-à-dire un grand poète en prose ; Chateaubriand, qui devait exposer plus
II Il ne s’agit donc ici aujourd’hui que de M. Alfred de Vigny, le poète . Il ne s’agit que de la partie de ses Œuvres comp
tes où il a été ce que Racine est seulement dans les siennes, car, le poète ôté dans Racine, tout s’en va ; il ne reste rien.
rchimède, et qu’on appelle un historien. Mais de fait, il n’y a qu’un poète dans Racine. Même quand il a cessé d’être le poèt
it, il n’y a qu’un poète dans Racine. Même quand il a cessé d’être le poète idéal, lyrique et tragique, il est encore poète d
il a cessé d’être le poète idéal, lyrique et tragique, il est encore poète dans la comédie et dans l’épigramme ; tandis que
dis que M. de Vigny est tout autre chose ; il ne s’épuise pas dans le poète . Il est à côté, sinon au-dessus. C’est un observa
st un moraliste, c’est un inventeur à tout autre titre qu’au titre de poète , c’est un historien, c’est un romancier, c’est en
mettons, à part, pour, dans d’autres volumes2, l’y retrouver. Mais le poète devait passer d’abord, parce qu’en toute matière
car, au fond de toute invention, il faut qu’il y ait plus ou moins de poète . Où il n’est pas, l’expression manque, c’est-à-di
le plus prosaïquement scientifique, a doublé. Et d’ailleurs, quand le poète est dans l’homme, il envahit l’homme tout entier 
, que ce sont ses Poèmes que nous choisirions. Il est si profondément poète dans ses Poèmes que partout ailleurs c’est l’homm
façable. Lui, toujours ! L’impersonnalité n’existe pas pour les vrais poètes . Qu’est-ce que ce néant dont les êtres qui ne son
dans Stello et dans Grandeur et Servitude militaires, est toujours le poète d’Eloa, mais ici, notons une différence avec Walt
ans ses Poèmes, parce que dans ses Poèmes M. de Vigny n’est qu’un pur poète . N’être qu’un pur poète ! Réduction des molécules
e dans ses Poèmes M. de Vigny n’est qu’un pur poète. N’être qu’un pur poète  ! Réduction des molécules de l’homme, qui le fait
entif, plus personnel, — toutes choses qui disent à quel point on est poète , — qu’historique et local, et fidèle à la traditi
ut voir les détails de cette création inexprimable à tout autre qu’au poète qui a su en faire trois chants, qu’on n’oubliera
u Klopstock, le peintre aussi de la Pitié chrétienne, il n’y avait un poète de ce rayon de lune sur le gazon bleuâtre, un poè
, il n’y avait un poète de ce rayon de lune sur le gazon bleuâtre, un poète de la tristesse et la chaste langueur du poète d’
le gazon bleuâtre, un poète de la tristesse et la chaste langueur du poète d’Eloa. M. de Vigny avait résolu le problème éter
loa. M. de Vigny avait résolu le problème éternel manqué par tous les poètes , d’être pur et de ne pas être froid. On avait cha
55 (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Le Livre des rois, par le poète persan Firdousi, publié et traduit par M. Jules Mohl. (3 vol. in-folio.) » pp. 332-350
Le Livre des rois, par le poète persan Firdousi, publié et traduit par M. Jules M
un immense poème composé, il y a plus de huit cents ans, par un grand poète , l’Homère de son pays, et dont le nom frappe sans
arle, il n’y a pas bien longtemps que je le connais d’un peu près. Ce poète , pas plus qu’Homère, n’a inventé les sujets qu’il
Je voudrais ici, par manière de variété, donner quelque aperçu et du poète et de l’œuvre. Il est bon de voyager quelquefois 
rent ! » a dit Pascal. Ce Firdousi ou Ferdousi, par exemple, ce grand poète qui, à première vue, nous étonne, et dont nous ne
Turcomans en chantant des tirades de son épopée. On trouverait peu de poètes , dans notre Occident, qui jouissent d’une pareill
gnante était celle de Zoroastre. Leurs petites cours se remplirent de poètes persans qui reprirent et remanièrent avec émulati
en vers ces histoires, et le cœur de tous s’en était réjoui. Mais ce poète , nommé Dakiki, n’avait pas en lui tout ce qu’il f
régea les recherches, lui procura un certain recueil déjà fait, et le poète , voyant la matière en sa puissance, sentit sa tri
de guerres, et le temps semblait peu favorable aux récompenses. Tout poète , en tout pays, cherche son Auguste et son Mécène 
à l’abri de l’orage ; mais le jeune gouverneur périt assassiné, et le poète se trouva de nouveau à la merci du sort. C’est al
n Mahmoud, qui, dans sa cour de Ghaznin, s’entourait d’une pléiade de poètes , mettait au concours les histoires des anciens ro
enfin et réussit à le charmer. Il triompha, dans un défi, de tous les poètes de Cour, et le sultan, dans un moment d’enthousia
dis par l’enchantement de sa parole. Pendant les premières années, le poète vit se réaliser son rêve. Sa vie était comme une
la bravoure et de la pitié. À mesure qu’un épisode était composé, le poète le récitait au roi ; il s’asseyait devant lui sur
ent et exécutèrent plus négligemment ses ordres ; ils payaient mal le poète , qui se trouvait ainsi dans la gêne au milieu de
l le poète, qui se trouvait ainsi dans la gêne au milieu de l’or. Les poètes de cour, les rivaux et ennemis littéraires de Fer
tînt les eaux, et d’être ainsi le bienfaiteur de sa contrée. Ce noble poète avait l’âme royale. Il était au bain quand on lui
on adresse, il y trouva une satire sanglante. C’était la vengeance du poète , la flèche de Parthe qu’il lui lançait en fuyant,
sur l’avis que lui donne un vieillard, qu’il n’afflige plus d’autres poètes , et qu’il ait soin de son honneur ; car un poète
flige plus d’autres poètes, et qu’il ait soin de son honneur ; car un poète blessé compose une satire, et elle reste jusqu’au
dant le sultan Mahmoud avait reconnu son injustice, et il envoyait au poète les cent mille pièces d’or qu’il lui devait, avec
qui suffit à mes besoins, et ne désire point ces richesses. » Mais le poète avait une sœur qui se rappela le désir que celui-
ccepta la somme ; la digue tant désirée fut construite, mais quand le poète n’était plus : quatre siècles après, on en voyait
rale. Le livre se compose d’une suite d’épisodes sans lien étroit. Le poète raconte toute l’histoire des premiers rois de Per
r nouvelle, de faire la part de ce qui revient en propre au talent du poète . Toutefois, grâce à la méthode fidèle et religieu
ies et tant de siècles qui, de loin, semblent ramassés en un jour, le poète a conçu le sentiment profond de l’instabilité des
si, et qu’on y respire dans les intervalles où pénètre la lumière. Le poète a eu raison de dire, au début de son livre, en le
isant, par des parties brillantes et légères, comme il convenait à un poète nourri dans le pays du pêcher et de la rose. Le p
nde, qui a refleuri dans mainte ballade en tout pays, et que bien des poètes ont remaniée ou réinventée à leur manière, jusqu’
commence à se nouer avec un art et une habileté qui appartiennent au poète . La solution fatale est à la fois entrevue et ret
: « Comment veux-tu gouverner ce monde que gouverne Dieu ? s’écrie le poète . C’est le Créateur qui a déterminé d’avance toute
e Hippolyte, immolé ici de la main de Thésée. La moralité que tire le poète de cette histoire pleine de larmes est tout antiq
ré la colère que ce récit inspire involontairement contre Roustem, le poète n’accuse personne : Le souffle de la mort, dit-i
, sous le régime du sultan Mahmoud, ont traversé la vie et l’œuvre du poète Ferdousi, ne continuent pas aujourd’hui de le pou
56 (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Baudelaire  »
zarre conteur, et qui va incessamment lui faire connaître le puissant poète dont le conteur était doublé ; Baudelaire, qui, d
nous dégradent et nous dévorent, pour avoir transgressé ses lois. Le poète des Fleurs du mal a exprimé, les uns après les au
irie infernale que tout coupable a de son vivant dans la poitrine. Le poète , terrible et terrifié, a voulu nous faire respire
forts) quelque lambeau saignant de notre cœur dans nos œuvres, et le poète des Fleurs du mal est soumis à cette loi comme ch
eption de son esprit. Quoique très lyrique d’expression et d’élan, le poète des Fleurs du mal est, au fond, un poète dramatiq
e d’expression et d’élan, le poète des Fleurs du mal est, au fond, un poète dramatique. Il en a l’avenir. Son livre est un dr
ypocrites et des perfides. C’étaient des scélérats qui parlaient, les poètes étaient innocents ! Un jour même (l’anecdote est
te dont parle Pascal. Ce profond rêveur qui est au fond de tout grand poète s’est demandé, en Baudelaire, ce que deviendrait
plus préoccupés. S’appelât-on l’auteur des Fleurs du mal, — un grand poète qui ne se croit pas chrétien et qui, dans son liv
Charogne, la seule poésie spiritualiste du recueil, dans laquelle le poète se venge de la pourriture abhorrée par l’immortal
nu après Voltaire, dans un temps qui n’aura point de saint Thomas. Le poète de ces Fleurs, qui ulcèrent le sein Sur lequel el
s des transformations et des métempsycoses il n’a pas la foi du grand poète catholique, qui lui donnait le calme auguste de l
is. Baudelaire n’a pas voulu être dans son livre des Fleurs du mal un poète satirique, et il l’est pourtant, sinon de conclus
s bien qu’il y a ici une architecture secrète, un plan calculé par le poète , méditatif et volontaire. Les Fleurs du mal ne so
, elles perdraient donc beaucoup à n’être pas lues dans l’ordre où le poète , qui sait bien ce qu’il fait, les a rangées. Mais
ne peuvent plus que remonter. Charles Baudelaire n’est pas un de ces poètes qui n’ont qu’un livre dans le cerveau et qui vont
ès Les Fleurs du mal, il n’y a plus que deux partis à prendre pour le poète qui les fit éclore : ou se brûler la cervelle… ou
est égal, malgré la science et malgré la prose, il y a du poème et du poète aussi dans cette analyse, qui se fait honneur d’ê
les faiseurs d’analyse ! Oui ! heureusement, il y a là du poème et du poète  ! Toute cette observation minutieuse d’états path
pas dupe de cette drogue à laquelle il a goûté. Il est évident que le poète est au-dessus du poème (car par l’expression ce l
ession ce livre en est un), et que, contrairement à Dante, qui fut le poète de la foi candidate en harmonie avec des croyance
foi candidate en harmonie avec des croyances-vérités, il est, lui, le poète de l’ironie retorse qui se moque de nous en voula
ulant d’abord nous faire envie, pour, après, nous faire peur. Jeux de poète  ! Baudelaire, je vous en avertis, est là tout ent
iciels… ou, plutôt, derrière. Il y a là une autre personne. Il y a le poète très railleur et presque mystificateur connu sous
ce de sympathie et de respect. VI J’ai dit que Baudelaire était poète . Qui ne le sait, qui n’a pas lu ces Fleurs du mal
nt des fleurs plus saines. Baudelaire peut-il en être innocenté ? Les poètes , ces Infirmes puissants, ne sont pas toujours res
mœurs étaient régicides. Au xixe  siècle, que voulez-vous que fût un poète qui venait après le René de Chateaubriand et le m
ais ce n’est pas tout ; l’auteur si particulier des Fleurs du mal, ce poète froid, souple, gracieux et terrible à la manière
iva. C’est cette ironie naturelle et très cultivée qui fut la Muse du poète des Fleurs du mal. Peintre à froid d’horreurs à f
est à toute page ici, — en ces Paradis artificiels. L’auteur, qui est poète , entend admirablement les mises en scène de son i
e semble que je vois ici un petit bout de rire silencieux ! Ainsi, un poète comme toujours, mais non plus le poète des Fleurs
de rire silencieux ! Ainsi, un poète comme toujours, mais non plus le poète des Fleurs du mal, qui était tragique, mais un po
mais non plus le poète des Fleurs du mal, qui était tragique, mais un poète comique inattendu, voilà, de présent, l’auteur de
ou du moins très inspiré de Quincey, un vieux mangeur d’opium qui fut poète dans le temps en Angleterre, et qui n’avait pas a
s ce qu’il en dit. Je crois bien, pour mon compte, qu’il a fait de ce poète une poésie, une Fleur du mal nouvelle, dont il no
57 (1926) La poésie pure. Éclaircissements pp. 9-166
res essentiels de la beauté poétique. Il devrait s’en tenir là, mais, poète lui-même, il sent confusément que tout lui reste
vant. C’est là même ce qui rend difficile la lecture continue de tels poètes , parmi les plus hauts, Dante, par exemple. Nous l
endre des termes plus doux, demander à M. Ingres un air de violon. Le poète nous promet tout ensemble beaucoup plus et beauco
llart, juge d’enfer, menoit à Montfaulcon Semblançay l’âme rendre… le poète des châtiments ne fera pas mieux. Là-dessus, rema
tivités de surface, raison, imagination, sensibilité ; tout ce que le poète nous semble avoir voulu exprimer, a exprimé, en e
pour si peu qu’il est poésie. En sa qualité d’animal raisonnable, le poète observe d’ordinaire les règles communes de la rai
nes de la raison, comme celles de la grammaire ; non en sa qualité de poète . Réduire la poésie aux démarches de la connaissan
se, avoue encore le classique Rapin, que ce que disent la plupart des poètes , s’il était dépouillé de l’expression. » d’où il
experte fait chanter la page comme « un petit roseau… la forêt ». Le poète n’est qu’un musicien entre les autres. Poésie, mu
s Balzac l’ancien ne sont-ils pas aussi harmonieux que n’importe quel poète  ? D’Ablancourt, de qui, au gré de Saint-évremont
ur place, le rythme, la rime, nous ouvrent soudain l’accès, et que le poète , s’il veut faire passer en nous son expérience po
la prose, cette musique verbale devient, dès qu’elle s’est imposée au poète , une véritable incantation. « magie suggestive »,
par où nous revêtons, non pas d’abord les idées ou les sentiments du poète , mais l’état d’âme qui l’a fait poète : cette exp
les idées ou les sentiments du poète, mais l’état d’âme qui l’a fait poète  : cette expérience confuse, massive, inaccessible
mière de l’homme. C.q.f.d. Avec tous ceux qui lisent poétiquement les poètes , j’avais remarqué que, pour sentir le charme d’un
nt qu’il peut déclarer Poe et Valéry « les plus intellectualistes des poètes  ? » le sont-ils en tant que poètes ? Toute la que
y « les plus intellectualistes des poètes ? » le sont-ils en tant que poètes  ? Toute la question est là. Et même en tant qu’an
e d’ivoire, attendant qu’elle s’entr’ouvre. III. Le témoignage des poètes  : une splendide lettre que j’ai reçue de Fagu
uvoir donner ici tout entière. Qui nous éclairera sur le « mystère du poète  », si ce n’est le poète lui-même ? Fagus n’a pas
tière. Qui nous éclairera sur le « mystère du poète », si ce n’est le poète lui-même ? Fagus n’a pas pris la peine de me lir
i, J. Boulenger et moi, une collection « arc-en-ciel » des principaux poètes , recueil dont l’originalité — indéniable ! — sera
ffrent la première belle occasion d’éclaircir ma pensée. Car avec les poètes , comme trop souvent avec les critiques profession
de Villeneuve-Lès-Avignon, un jeune instituteur, qui est aussi gentil poète , M. Raymond Christoflour, vient à mon aide avec d
pas comme Fagus que, pour résoudre la question de la poésie pure, le poète pourrait se faire le spectateur de lui-même, anal
nous dit, d’accord avec notre correspondant comme avec tous les vrais poètes  : le vers de Victor Hugo-« l’ombre était nuptiale
ge du mystérieux courant que nous avons dit… IV. Paul Valéry ou le poète malgré lui : répétons-le : ce que j’affirme o
répétons-le : ce que j’affirme ou ce que je nie, des milliers de poètes , de critiques, de philosophes l’ont affirmé ou ni
rce que sa préface m’avait fait comprendre que, s’il peut y avoir des poètes et des poèmes didactiques, l’idée même de poésie
oésie-raison n’est-elle pas réduite en miettes ? Mais, de ce fait, le poète , chez lui, se trouverait finalement en désaccord
me assez fréquent dans l’ordre religieux, beaucoup plus rare chez les poètes , du croyant, qui coupe une à une les racines touj
les racines toujours renaissantes de sa foi-Scherer, par exemple-; du poète né, qui veut tuer en soi le poète, et qui, pour n
de sa foi-Scherer, par exemple-; du poète né, qui veut tuer en soi le poète , et qui, pour notre bonheur, ne réussit jamais qu
mais qu’imparfaitement dans ses tentatives de suicide. Car Valéry est poète , il l’est essentiellement même, sinon surtout, da
, bien qu’il raille l’inspiration, ou qu’il la piétine. Valéry ou le poète malgré lui : ces deux mots dégagent, me semble-t-
deux éléments qui s’enchevêtrent l’un dans l’autre : la perversité du poète qui se renie ; la splendeur de l’auréole qu’il ne
finitive, à cette précision absolue où il voit le souverain bien ; le poète se tait, ou, du moins, incline au silence, parce
tion lui a permis d’entrevoir, de sentir, de toucher presque. Pour le poète , la prose est impure parce qu’elle est trop préci
sition plus tragique, ni en apparence plus irréductible entre un vrai poète et la poésie. V. Une distinction dangereuse d’
Thibaudet avait établi cette distinction fondamentale : « Il y a les poètes qui savent faire des vers parce qu’ils sont poète
ale : « Il y a les poètes qui savent faire des vers parce qu’ils sont poètes  ; et il y a les poètes qui sont poètes parce qu’i
es qui savent faire des vers parce qu’ils sont poètes ; et il y a les poètes qui sont poètes parce qu’ils savent faire des ver
ire des vers parce qu’ils sont poètes ; et il y a les poètes qui sont poètes parce qu’ils savent faire des vers. " Lamartine
ne voit en lui aucune nécessité qui le contraigne à être expressément poète . » à propos de la poésie pure, Thibaudet vient de
marqué lui-même, mais pour l’oublier aussitôt. De quoi s’agit-il ? Du poète lui-même pris en soi et de l’état poétique ; ou,
ou de loin, la contemplation proprement dite. Pas n’est besoin d’être poète pour en savoir quelque chose. La réponse dont nou
borieuse, de tout l’être au modèle que l’inspiration lui a montré. Au poète , on ne demande pour toute réponse que des mots. E
icable, la défigurent plutôt. Ils ont mieux à faire que d’écrire : le poète , en tant que poète, n’a rien autre à faire. Ses m
nt plutôt. Ils ont mieux à faire que d’écrire : le poète, en tant que poète , n’a rien autre à faire. Ses mots dépendent étroi
orte quel poème, inspiration, fabrication, cela ne fait qu’un. Que le poète le sache ou non, définir, peindre, émouvoir, choi
de connaître, de raisonner, d’imaginer, de sentir : expérience que le poète est pressé de traduire, et qu’il ne peut s’approp
le magicien se propose. Il en va de même pour les mots qu’emploie le poète , et c’est uniquement par là qu’ils se distinguent
e lecteur capable de s’approprier à son tour l’expérience poétique du poète . C’est bien là d’ailleurs, l’unique objet que pou
encore, d’Oxford, par exemple, une des capitales de l’esthétique-des poètes , naturellement, beaucoup de poètes, des officiers
des capitales de l’esthétique-des poètes, naturellement, beaucoup de poètes , des officiers, des médecins-une des plus belles
» ou des « iles d’or " dissipent toute cette fumée, dont s’entoure le poète qu’on essaie de nous fabriquer. Que d’autres coll
n’éclate pas sur son front le signe lumineux où nous reconnaissons le poète . Pour moi, je brûlerais sans trop de remords la m
te, encore une fois ? Dès ce jour, du fond de mon cœur, je l’ai salué poète , et avec quelle joie ! Vous dites que la grande p
grand nombre. Un paysan, Mistral, ce fils de roi ! Ni l’homme, ni le poète , ou, si l’on veut, le poète, mais comme Virgile.
stral, ce fils de roi ! Ni l’homme, ni le poète, ou, si l’on veut, le poète , mais comme Virgile. La fin de cette lettre désol
t raison. La poésie est la sœur germaine de l’humour ; dans tout vrai poète , un mystificateur sommeille. Malheur à lui et à n
nie de Sophocle  ; Virgile a prévu, a voulu Scarron. Eh ! Oui ! Tout poète se moque de nous, mais en se moquant d’abord de l
sse trop. Aussi, pour que ne s’affadisse pas, au moins dans l’âme des poètes , le sel indispensable de l’humour, paraissent à p
nent, bon gré mal gré, une inquiétude salutaire dans le camp des faux poètes . — vallée de Josaphat, comme vous savez. Ceux-ci,
e fois pour toutes, à quoi bon le répéter ? Mais je comptais sans les poètes . Ils ont toujours peur qu’on les prenne pour des
t heureusement ce jour-là, qu’il a adoré la précision ; il parlait en poète , non en philosophe, et fort d’une claire expérien
s nous donnent beaucoup mieux : ce je ne sais quoi qui transfigure en poète un pauvre homme pétri de prose, qui l’élève à l’é
manière des philosophes : la poétisation des images est opérée par le poète , plus ou moins inconsciemment ; ce qui ne veut pa
pération de l’esprit. ces opérations, où m’a-t-il vu les interdire au poète  ? Que la raison collabore au poème le plus chétif
ier, il faudrait l’avoir perdue, ou tout ignorer de l’homme qui, même poète , reste un « animal raisonnable ». Je l’ai dit et
ilà ce que Fagus lui-même n’est pas à la veille de nous démontrer. le poète , dit-il encore, est un individu lucide. Goethe,
st toujours la même simplification. En tant qu’animal raisonnable, le poète est lucide ou devrait l’être ; en tant que poète,
imal raisonnable, le poète est lucide ou devrait l’être ; en tant que poète , il ne l’est pas, il ne peut l’être. L’activité r
e : ainsi cette diablesse de raison arrive à faire déraisonner les poètes eux-mêmes. Sa tyrannie a beau leur avoir joué les
rofonde solitude, en méditant les mystiques et en s’oubliant dans les poètes  », un prêtre me fait le grand honneur de m’écrire
lle fois non ! La connaissance particulière que nous étudions chez le poète ou chez le mystique, n’est pas infra, elle est su
, ils deviennent poésie. Est-il donc si difficile de comprendre qu’un poète pur, qui ne serait que poète, ne se rencontre jam
il donc si difficile de comprendre qu’un poète pur, qui ne serait que poète , ne se rencontre jamais sur les routes de ce mond
dis pas comprennent, mais saisissent, palpent, s’approprient soit le poète lui-même, soit les heureux qui lisent poétiquemen
ul jugement ne peut étreindre comment passe-t-il de l’âme profonde du poète , dans un tissu de phrases abstraites, de symboles
ne poétique fondée sur les analogies que je crois pressentir entre le poète et le mystique. un professeur de philosophie — en
l’âme à toute l’âme, entre l’écrivain et nous. Pour moi, Bossuet est poète , au sens le plus rigoureux du mot, et poète infin
us. Pour moi, Bossuet est poète, au sens le plus rigoureux du mot, et poète infiniment supérieur à Boileau. J’oppose non pas
ement la poésie au prosaïsme. La prose d’Anatole France est-elle d’un poète  ? Vraiment, je ne sais plus. Jadis, je n’aurais p
st, dès sa naissance. Quelque illusion, une autre magie que celle des poètes , nous aura empêchés d’en discerner le prosaïsme f
réalisées. France a, d’ailleurs, été parfois plus qu’un artiste… un poète donc ? Pour moi, je n’en veux pas douter. Mais pe
as douter. Mais peut-être seulement un homme d’esprit. " il y a trois poètes , disait Boileau, M. Corneille, Molière et moi. M.
mes. — la victoire du silence (p. 45) : rien ne peut être étranger au poète , si toutefois le magasin de sa raison reste, « da
s " …. etc : cela m’a donné l’idée de reprendre le vieux livre de nos poètes (1888), que je n’avais pas relu depuis bien longt
e mène à aucune certitude… (non. Mais les certitudes où la pensée des poètes -en tant que pensée-nous mène parfois, n’ont qu’un
e chose de divin, non pas seulement chez certains, mais chez tous les poètes , quand ils parlent en poètes. même chez ceux-et c
lement chez certains, mais chez tous les poètes, quand ils parlent en poètes . même chez ceux-et c’est le grand nombre — dans l
mple métaphore ou une allégorie « conscious » (voulue, appliquée). Le poète n’a pas commencé à se proposer une idée, un princ
ésentation »…. etc : comparez avec ces quelques lignes d’un admirable poète , Mrs Meynell : on dit d’un poète qui évoque de be
c ces quelques lignes d’un admirable poète, Mrs Meynell : on dit d’un poète qui évoque de belles images : c’est un grand myst
ages : c’est un grand mystique. Or il est vrai sans doute qu’un grand poète , autrement dit qu’un grand mystique, est un magni
s à ses plus hauts moments d’inspiration. » ce n’est pas parce que le poète excelle à créer des similitudes qu’il est grand m
très pénétrants, de l’étameur, dans le soleil d’oc. ce qu’a écrit le poète Jean Soulairol dans le cri de Béziers n’est pas
es passages à nos citations de Bergson et aux déclarations de tant de poètes , critiques, philosophes qui sentent profondément,
se de la plate espèce, « la prétendue poésie » de quelques soi-disant poètes . il n’y a pas dans toute l’esthétique baudelairie
ion révélatrice. Deux sortes de démons se partagent l’inspiration des poètes  : il y a le démon du silence — et c’est l’inspira
muet. la poésie pure est silence, comme la mystique. Nombre de vrais poètes parlent néanmoins, ou bégaient, comme nombre de m
Ces idées, ces images, ces sentiments, tout ce que vous croyez que le poète « avait à dire », tout cela, pour le poète, est e
ce que vous croyez que le poète « avait à dire », tout cela, pour le poète , est encore silence. da poetam, et sentiet quod d
on la rejettera bientôt comme un coquillage dépouillé de sa perle. Le poète didactique, lui, va jusqu’à donner la solution to
cité par Thibaudet, « la poésie de Mallarmé », p. 156). Shelley : un poète est un rossignol « qui chante dans les ténèbres »
avec des grains de sable, avec de l’air, avec des riens. les mots des poètes conservent du sens, même lorsqu’ils sont détachés
unication entre les habitants d’une sphère supérieure et nous. « le poète ne prend de toutes choses que ce qui leur vient d
est toujours le point de départ de la poésie. Tout se tient avec les poètes , les philosophes français de l’époque (ceux du mo
e pure, pourraient être rattachés par de multiples fils aux dires des poètes les plus éloignés les uns des autres, de l’extrêm
Musset et Rabindranath Tagore ? dans tout vers remarquable d’un vrai poète , il y a deux ou trois fois plus que ce qui est di
et Tagore, dans son gitanjali (numéro 75) : les mots dont se sert le poète , ils ont plus d’un sens pour les hommes, et chacu
ait son choix… comment d’ailleurs entend-il ce sens pour lui-même, le poète hindou ? jamais, dans ce temps-là, je n’ai cherch
érieuse que celle d’un peintre, d’un statuaire, d’un musicien, — tous poètes . Comme j’aurais aimé recevoir des confidences sur
là cette expérience particulière, ineffable, intraduisible, par où le poète prend un contact intime avec les réalités qui l’i
imental, poétique, religieux, mystique. Les simples, les enfants. Les poètes , les artistes : de grands enfants. 2e état. Anal
poétique de l’Irlande contemporaine ; l’Irlande, où tout le monde est poète , même et surtout les paysans. Vous verrez tous ce
, hélas ! Par quelque côté, et toujours menacés de le redevenir. Tout poète a dans son cœur un classiciste qui sommeille, tou
éments de l’élaboration poétique. Je n’accorde pas à M. Landry que le poète sépare l’expression musicale de l’expression ment
où " nous revêtons, non pas d’abord les idées ou " les sentiments du poète , mais l’état d’âme « qui l’a fait poète… » et les
idées ou " les sentiments du poète, mais l’état d’âme « qui l’a fait poète … » et les dernières lignes ne sont pas oubliées s
tigue n’a pas assez vu que, selon moi, ou plutôt selon la plupart des poètes , qu’ils soient créateurs où restent en puissance
elque chose à ce sujet, il y a lieu de les écouter " … eux aussi, les poètes , je l’espère, du moins fermement, « peuvent nous
58 (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Dante »
tête dans ce riche et vaste manteau. Les uns voyaient dans l’œuvre du poète florentin encore plus l’Histoire que la Poésie ;
ainsi, ou n’a pas vu qu’on diminuait tout ce qu’il était, ce puissant poète . Ce qu’il fallait voir, avant tout, dans le Dante
ant poète. Ce qu’il fallait voir, avant tout, dans le Dante, c’est le poète , la profonde individualité du poète et l’original
ant tout, dans le Dante, c’est le poète, la profonde individualité du poète et l’originalité de son œuvre. Mais c’est ce dont
ant, l’encyclopédie vivante du xiiie  siècle, ont passé bien avant le poète , selon la petite spécialité de chaque commentateu
, que de sentir en lui cette unité et cette simplicité sublime : — le poète  ! Il y eut même un de ces spécialistes qui crut f
r dans ces appréciations que nous avons signalées et qui ne voient le poète , dans cet homme à tant de titres extraordinaire,
ividualité du Dante, solitaire et tombé du ciel comme tous les grands poètes , et qui sont, prenez-y garde ! leur propre expres
réclame enfin pour l’individualité beaucoup trop sacrifiée des grand poètes . Dante sort du Moyen Âge comme Byron sort du xixe
rait aussi aisé. Eh bien, c’est cette tendance à dissoudre les grands poètes dans leurs siècles, et en particulier dans le sie
il le devait, sur le Moyen Âge, le regard qu’il arrête ensuite sur le poète , lui, du moins, il ne fait pas de ce grand poète,
rrête ensuite sur le poète, lui, du moins, il ne fait pas de ce grand poète , qui se sépare de son temps de toute la hauteur d
Il ne donne pas dans ces bourdes allemandes. Il aborde l’homme et le poète à part, — comme ils le sont dans l’esprit humain
. Magnier a été brave avec le Dante. Un autre jeune homme, sentant le poète comme il le sent, se serait prosterné devant lui
été juste. Du moins, si le critique était chétif en proportion de son poète , il n’a pas été terrassé par l’aspect de la tête
l’enthousiasme, et il n’a vu dans l’auteur de la Divine Comédie qu’un poète à la manière des plus grands, mais, notez-le bien
la manière des plus grands, mais, notez-le bien ! rien de plus qu’un poète . Il n’a été que cela, en effet, cet homme qu’on a
je ne sais quel chimérique et éblouissant faisceau ; il n’a été qu’un poète  : mais c’est suffisant pour la gloire, un poète,
au ; il n’a été qu’un poète : mais c’est suffisant pour la gloire, un poète , cette prodigieuse anomalie entre la vie et la pe
malie entre la vie et la pensée, mené par ses passions comme tous les poètes , et dont l’existence fut d’une tristesse et d’une
ie de son génie même, ce prieur de Florence qui ne devait être que le poète de Florence, ce Guelfe devenu Gibelin sans motif
59 (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIIe entretien. Vie du Tasse (3e partie) » pp. 129-224
ur l’économie domestique et particulièrement sur l’agriculture. Notre poète traita lui-même ces divers sujets avec une grande
ne réminiscence de cette soirée chez l’hôte champêtre. On sent que le poète retouchait sans cesse son ouvrage, pour y ajouter
t de très haut la ville, est un des sites les plus pittoresques qu’un poète pût imaginer pour son repos. Il rappelle les deux
iveto à Naples et de Saint-Onufrio à Rome, qui donnèrent plus tard au poète , l’un l’asile de ses derniers beaux jours, l’autr
ur de la maison d’Este. Le duc de Savoie, Charles-Emmanuel, honora le poète qui portait avec lui l’illustration et l’immortal
cette protection empressée du marquis Philippe d’Este, prodiguée à un poète qui aurait été poursuivi par la haine de son neve
tions de la princesse Marie de Savoie et des dames de la cour pour le poète qui avait élevé dans son poème les femmes jusqu’à
usiasme de la cour, à Turin, ne purent prévaloir sur l’inconstance du poète . Il écrivit, au printemps de 1579, à son protecte
modérer cette impatience de quitter Turin ; il engagea amicalement le poète à attendre quelques semaines, après lesquelles il
re de leur maison, étaient refroidies, au moins en apparence, pour le poète . Le Tasse oublia qu’il avait à se faire pardonner
ace de son poème. Aucun de ces motifs n’explique la dure captivité du poète  ; nous avons trop de preuves de la réalité de sa
traire la flétrissure éternelle d’Alphonse, devenu le bourreau de son poète  ? Les papes, les cardinaux à Rome, les Médicis à
et la charité. Le prince, en agissant ainsi, fut plus insensé que le poète , et plus féroce que la nature : l’amitié se lassa
ite par Gilbert, insensé aussi dans l’hôpital de Paris, prouve que le poète conservait tout son génie en pleurant la perte de
tes années de sa jeunesse. Trompée peut-être par l’inconstance de son poète , elle avait tourné toutes ses pensées vers le cie
à jamais à son immortalité. Aimée, servie ou négligée par l’infortuné poète dont elle avait protégé les premiers chants, Léon
oème tout entier. La publication du poème, stérile pour la fortune du poète , fut au moins propice à l’adoucissement de sa cap
affecté, dans l’intérieur de l’hôpital Sainte-Anne, à la réclusion du poète . Il put y recevoir de rares visiteurs ; le voyage
usieurs heures dans sa prison. Ce prince, charmé du rétablissement du poète , demanda le Tasse au duc de Ferrare. Le duc de Fe
duc de Ferrare n’hésita pas à consentir à la liberté et au départ du poète pour la cour de Mantoue. Cette condescendance emp
ère fois Alphonse. Le duc devait répugner à contempler sa victime, le poète à remercier son geôlier. Le duc de Mantoue emmena
du Tasse, charmé de voir son fils lié d’affection avec le premier des poètes d’Italie, lui fit préparer des appartements sompt
ents ; mais jamais je n’ai été plus humilié de n’être plus un heureux poète qu’en ce moment ; je passe un délicieux carnaval
à l’instigation de la jeune princesse de Mantoue sa fille, envoya au poète un riche présent en argent, pour payer le voyage
de la présence du Tasse, sortit en grand cortège pour complimenter le poète et pour lui offrir tout ce qui pourrait faciliter
la Rome moderne, Sixte-Quint dédaigna même d’accorder une audience au poète . Le Tasse se persuada que ce refus humiliant vena
hevalerie et d’amour, avait retrouvé tout son génie national dans son poète . Elle l’accueillit comme sa propre gloire et voul
sa rencontre, à cheval, avec un cortège d’honneur et voulut loger le poète dans le palais de son père. Le Tasse, ennuyé, com
ipèrent en peu de jours, comme à son premier voyage, la mélancolie du poète . Il se lia d’une amitié, d’abord poétique, puis i
penser. » Pendant cette douce détente de l’âme et de l’adversité du poète , son poème, revu et perfectionné, se multipliait
es. Quand la crédulité manque, le prophète ne prophétise plus ; or le poète est le prophète de l’imagination des hommes. X
des grands faits qui ont imprimé leur trace profonde sur la terre. Le poète qui chante un de ces récits doit donc le chanter
Sans cette vérité, le poème n’est plus épique, il est romanesque ; le poète ne chante plus, il joue avec son imagination et a
fondamentale entre Homère et le Tasse qui nous semble juger les deux poètes et les deux poèmes. Homère a fait le poème épique
poème épique, le Tasse a écrit un opéra en vingt chants : l’un est un poète , l’autre est un trouvère, mais le plus accompli d
eunesse, des femmes et de l’amour. Le Tasse restera à jamais aussi le poète des beaux jours de la vie où l’imagination sourit
a vie où l’imagination sourit à ses premiers songes. Il ne sera ni le poète sévère de la raison, ni celui de la vérité, ni ce
son, ni celui de la vérité, ni celui de la religion ; mais il sera le poète de l’enchantement. Conçu à dix-huit ans, terminé
sévérité que nous, parce qu’il était peut-être plus critique et moins poète que le Tasse. « Il n’y a, dit-il, dans les temps
ait de chanter la dernière ; les Muses regrettent encore que ce jeune poète ait été surpris par la mort avant d’avoir exécuté
nt, le Tasse d’imagination. On ne balancerait pas sur la place que le poète italien doit occuper, s’il faisait quelquefois rê
es idées du Tasse ne sont pas d’une aussi belle famille que celles du poète latin. Les ouvrages des anciens se font reconnaît
it un assez bel effet. » Ce jugement est d’un chrétien plus que d’un poète . Un poète aurait oublié le sujet pour adorer les
z bel effet. » Ce jugement est d’un chrétien plus que d’un poète. Un poète aurait oublié le sujet pour adorer les détails. N
re, et où la passion poétique de la renaissance italienne faisait des poètes tels que Dante, Pétrarque, le Tasse, les véritabl
de l’Arno. Le grand-duc et les gentilshommes de sa cour comblèrent le poète d’accueil, d’honneurs et de libéralités. La Tosca
vait la passion des lettres et le culte du Tasse ; il honora le grand poète , non-seulement pour illustrer le règne de son onc
du siècle et l’injustice de la nature envers le Tasse. XVII Le poète profita de ces favorables dispositions du neveu d
econd message sa protection sur tous ceux qui seraient de la suite du poète  ; il lui rendit, à son apparition sur la route en
c les mêmes honneurs qui l’avaient accueilli partout sur sa route. Le poète reconnaissant résolut de dédier à ce jeune homme
c’est encore le parfum que la postérité a voulu respirer. Malheur aux poètes qui refont leurs œuvres : la poésie est de premie
spire pas à midi le souffle matinal de l’aurore ; la jeunesse dans le poète fait partie du charme ; le génie est comme la bea
ique du sujet y contraste péniblement avec l’amoureuse imagination du poète . Pendant qu’il écrivait ce poème, les nécessités
réconcilier avec lui ; mais Alphonse, justement offensé de ce que le poète avait effacé dans sa Jérusalem nouvelle la stance
ntife, recevra de vous autant de lustre qu’elle en confère aux autres poètes . » La mauvaise saison fit remettre le couronnemen
s. » La mauvaise saison fit remettre le couronnement au printemps. Le poète passa l’hiver à se préparer à la mort plus qu’à c
lus que ce que la Jérusalem délivrée lui a jamais produit. La joie du poète peut à peine se dépeindre ; le brevet de cette pe
marque de déférence est d’autant plus remarquable de la part de notre poète qu’il est de sa nature assez fier, peu propre aux
ie. Dernièrement je lui demandai avec candeur quel était celui de nos poètes qui, selon lui, méritait la première place. À mon
nt, qu’il admirait l’audace d’un si mince compagnon. Il ajouta que le poète a quelque chose de divin ; que les Grecs le nomma
n dans l’univers ne mérite le nom de créateur, si ce n’est Dieu et le poète . Il est juste alors, continua-t-il, qu’il connais
sias de Platon, d’où, il résulte que ce philosophe, loin de blâmer un poète qui se loue lui-même, l’exhorte au contraire à ne
on père : Alors Lodovico Ariosto doit être considéré comme un mauvais poète , car il dit au commencement : « Celle dont l’amo
ne lettre que je vous ai écrite l’année dernière au sujet de ce grand poète . Rome, le 15 mars 1595. » XXII Peu de jou
la colline. Le prieur et les frères, debout sur le seuil, reçurent le poète , et pressentirent à sa maigreur, à sa faiblesse e
ur les lèvres, le corps transfiguré de ce Christ dont il avait été le poète . On le rapporta anéanti de faiblesse et d’extase
r triomphal sur lequel je désire être couronné, non pas du laurier du poète , mais de la gloire des saints dans le ciel ! » À
il crut consommé, s’endormit avec confiance au murmure des psaumes du poète couronné que le cardinal son ami, le prieur et de
. Son dernier soupir se confondit ainsi avec le murmure d’un hymne du poète  : In manus tuas, Domine, commendo spiritum meum
le triomphe de la mort. Jamais le sort, en effet, n’avait préparé aux poètes futurs une plus saisissante et plus éternelle ima
providence de sa fortune ; mourant dans ses bras avec la couronne du poète en perspective et le triomphe pour tombeau : on n
x jeunes gens et aux femmes, qui aiment à trouver dans la vie de leur poète autant de poésie que dans ses vers ! Selon nous,
vers parmi tous les chantres modernes de l’Occident. Ce n’est pas le poète , c’est le conteur divin. Lamartine.
60 (1857) Articles justificatifs pour Charles Baudelaire, auteur des « Fleurs du mal » pp. 1-33
ours la tristesse. C’est la tristesse qui le justifie et l’absout. Le poète ne se réjouit pas devant le spectacle du mal. Il
réponds que le vieux Florentin reconnaîtrait plus d’une fois dans le poète français sa fougue, sa parole effrayante, ses ima
n] Ce titre est significatif, et nous en remercions la loyauté du poète  : jamais mur bastionné ni grilles de fer n’ont in
lecture aux âmes pures et novices.. Quels sont donc les sujets que le poète a traités ? L’ennui qui dévore les âmes prompteme
et n’y trouve que les âcres ferments du délire et de l’impiété ; — le poète et l’amant, qui demandent au sang de la vigne tou
es ravissements de l’esprit et de l’amour ! La Mort ferme le livre du poète , comme elle ferme les courtes joies et les sinist
lques clameurs discrètes mais concertées se sont fait entendre. « Le poète a passé trente ans, et il se complaît dans la pei
es : l’affirmation du mal n’en est pas la criminelle approbation. Les poètes satiriques, les historiens, les dramaturges ont-i
u bien. ? Mais laissons toutes ces considérations et revenons à notre poète , pour ne plus nous occuper que de ses vers et de
u et relu d’excellents livres, Proclus, Joseph de Maistre, les grands poètes de tous les temps. Il est, dans ses relations, to
zarre conteur, et qui va incessamment lui faire connaître le puissant poète dont le conteur était doublé, M. Baudelaire qui,
i nous dégradent et nous dévorent pour avoir transgressé ses lois. Le poète des Fleurs du mal a exprimé, les uns après les au
irie infernale que tout coupable a de son vivant dans la poitrine. Le poète , terrible et terrifié, a voulu nous faire respire
forts) quelque lambeau saignant de notre cœur dans nos œuvres, et le poète des Fleurs du mal est soumis à cette loi comme ch
eption de son esprit. Quoique très lyrique d’expression et d’élan, le poète des Fleurs du mal est, au fond, un poète dramatiq
e d’expression et d’élan, le poète des Fleurs du mal est, au fond, un poète dramatique. Il en a l’avenir. Son livre actuel es
pocrites et des perfides. C’étaient des scélérats qui parlaient ; les poètes étaient innocents ! Un jour même (l’anecdote est
te dont parle Pascal. Ce profond rêveur qui est au fond de tout grand poète s’est demandé en M. Baudelaire ce que deviendrait
plus préoccupés. S’appelât-on l’auteur des Fleurs du mal, — un grand poète qui ne se croit pas chrétien et qui, dans son liv
Charogne, la seule poésie spiritualiste du recueil, dans laquelle le poète se venge de la pourriture abhorrée par l’immortal
nu après Voltaire, dans un temps qui n’aura point de saint Thomas. Le poète de ces fleurs, qui ulcèrent le sein sur lequel el
des transformations et des métempsycoses ; il n’a pas la foi du grand poète catholique qui lui donnait le calme auguste de la
M. Baudelaire n’a pas voulu être dans son livre des Fleurs du mal un poète satirique, et il l’est pourtant, sinon de conclus
s bien qu’il y a ici une architecture secrète, un plan calculé par le poète , méditatif et volontaire. Les Fleurs du mal ne so
, elles perdraient donc beaucoup à n’être pas lues dans l’ordre où le poète , qui sait bien ce qu’il fait, les a rangées. Mais
peuvent plus que remonter. M. Charles Baudelaire n’est pas un de ces poètes qui n’ont qu’un livre dans le cerveau et qui vont
s les Fleurs du mal, il n’y a plus que deux partis, à prendre pour le poète qui les fit éclore : ou se brûler la cervelle…… o
e à l’art et pour qui c’est encore quelque chose que l’avènement d’un poète . Et, à ce sujet, ne calomnions pas trop la sociét
ondes de cette ville qui contiennent tant de germes pour l’avenir, un poète original, un esprit bien trempé, trop poète ou tr
germes pour l’avenir, un poète original, un esprit bien trempé, trop poète ou trop artiste selon quelques-uns, mais dont les
t bien les vers, répond l’autre. Oui, si par bien peindre et être bon poète , on peut entendre ne manquer ostensiblement à auc
arvienne à coudre convenablement ensemble quelques hémistiches de nos poètes modernes. C’est le même procédé que ci-dessus, po
ien ! je le déclare, la présence d’une moutonnerie si persistante, le poète qui met la main sur mon cœur, dût-il l’égratigner
rs conseils ne sauraient remédier. Il faut en pareil cas supprimer le poète ou garder les défauts. Les défauts de M. Delacroi
taient les rhapsodes et les trouvères, qui n’étaient pas toujours des poètes , le livre aujourd’hui le dit plus clairement et p
eur de Jocelyn, mais personnelle, si nous sous-entendons que l’âme du poète est nécessairement une âme collective, une corde
ut degré ces qualités d’intensité et de spontanéité que je demande au poète moderne. Il a les dons rares, et qui sont des grâ
On dira que parfois le ton est poussé au noir, ou au rouge, et que le poète semble se complaire à irriter les plaies où il a
cependant chacun les a dans sa bibliothèque et s’en fait honneur. Les poètes en ce temps-là n’écrivaient que pour les poètes o
’en fait honneur. Les poètes en ce temps-là n’écrivaient que pour les poètes ou pour les âmes assez grandes pour comprendre l’
pas inutiles. Il faut bien cependant que le public sache ce qu’est ce poète terrible dont on veut lui faire peur. Pour nos le
on, où l’auteur présente l’action fécondante du malheur sur la vie du Poète  : il naît, et sa mère se désole d’avoir porté ce
érision et en haine ; elle l’insulte, le trompe et le ruine ; mais le Poète , à travers ces misères, continue de marcher vers
final d’Haydn : Vers le Ciel où son œil voit un trône splendide, Le Poëte serein lève ses bras pieux, Et les vastes éclairs
es forts aux saintes voluptés ! Je sais que vous gardez une place au Poëte Dans les rangs bienheureux des saintes Légions, E
crois pas que jamais plus beau cantique ait été chanté à la gloire du Poète , ni qu’on ait jamais exprimé en plus beaux vers l
pittoresque aux sensations les plus subtiles et les plus fugaces. Le poète assis près de sa maîtresse, par un beau soir d’au
t, la tête séparée du tronc. — De quel crime ténébreux, se demande le poète , cette malheureuse a-t-elle été victime ? À quell
nt encensés ; on nous a tant de fois répété à tous, grands ou petits, poètes , artistes, bourgeois, que nous sommes les plus ve
sommes les plus vertueux, les plus parfaits, les plus délicats, qu’un poète qui vient nous secouer dans notre satisfaction hy
de vigueur et de franchise, ne viendrait-il pas nous rappeler que le poète n’est pas nécessairement un douceâtre et un thuri
talent. En célébrant, avec quelque pompe peut-être, l’avènement d’un poète , en traitant avec quelques développements une que
61 (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mistral, Frédéric (1830-1914) »
’aidant de la naïve traduction en pur français classique faite par le poète lui-même. Nul ne sait mieux ce qu’il a voulu dire
n’allons pas plus avant : nous enlèverions aux lecteurs futurs de ce poète des chaumières l’intérêt qui s’attache à tout dén
près un débordement du Rhône dans les jardins de la Crau. En ceci, le poète nous semble manquer de cette habileté manuelle de
avons lu, depuis que nos cheveux blanchissent sur des pages, bien des poètes de toutes les langues et de tous les siècles. Bie
harme plus inattendu, plus naïf, plus émané de la pure nature, que le poète villageois de Maillane — Si nous étions riche, si
ui, par le détail, devient épique et qui fait jaillir de la pensée du poète tout un monde grandiose, passionné, héroïque, inf
nes à la Michel-Ange !… Partout, à toutes les places de son poème, le poète de Mirèio ressemble à quelque beau lutteur qui g
i expriment les deux grandes faces de tout art et de toute pensée. Le poète de Mirèio est un André Chénier, mais c’est un An
rie l’aubépine sanglante du Calvaire. [Les Œuvres et les Hommes : les Poètes (1869).] Théophile Gautier Chacun a lu Mirè
eune maître chanteur sans concevoir des espérances si hautes. Un vrai poète était né, un poète dont la littérature française
r sans concevoir des espérances si hautes. Un vrai poète était né, un poète dont la littérature française devait s’honorer au
n feutre à larges bords, ont pu ne pas se douter qu’ils croisaient un poète dont la gloire est universelle. [Poètes provençau
se douter qu’ils croisaient un poète dont la gloire est universelle. [ Poètes provençaux contemporains (1888).] Charles Maur
erne le Félibrige, sorte d’Église nationale, dont les pontifes, étant poètes , sont souvent peu traitables. Mais à l’intelligen
dia, Mallarmé et Verlaine, je n’en persiste pas moins à accorder à un poète de la Provence la palme des poètes français. [La
persiste pas moins à accorder à un poète de la Provence la palme des poètes français. [La Plume (31 octobre 1894).] Remy d
écrit en provençal, un « Étranger » qui écrit en français : un grand poète appelé Verhaeren ? Quels cris ! Us oublient Leibn
ls disent en leur langage : « La Patrie avant tout ! Nous voulons des poètes français ! Nous voulons Mistral ! » [Mercure de F
est un miroir où elle se reconnaît. C’est en cela qu’il est un grand poète , ce qui ne veut pas dire seulement, quant à lui,
tête et son nom s’auréolent. C’est-à-dire que Mistral est plus qu’un poète . Il est la poésie même avec son caractère d’étern
62 (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [III] »
nous tombons de haut. Sa Préface, comme il est arrivé quelquefois aux poètes , nous paraît démesurément plus grande que l’œuvre
vec une certaine hauteur et d’une façon dégagée qui ne messied pas au poète de race en face des pédants. Mais les vers qui ve
as séparer de l’ensemble de l’œuvre lyrique française les deux grands poètes contemporains (Lamartine et Victor Hugo) qui l’ac
ore d’apprécier la première et tout à fait généreuse tentative de ces poètes de la Pléiade, qui entrevirent de loin le but et
 : on en distingue au moins deux ou trois, celle de l’Immortalité des Poètes  ; une autre à Madame Marguerite, sur le conseil d
e en sa langue ; une autre encore, intitulée : Les Conditions du vrai Poète . Dans ces diverses pièces, Du Bellay redit en ver
auffer entre soi et de se donner du cœur. Dans Les Conditions du vrai Poète , il continue de mettre sa poétique en vers ; il p
’ont laissé Ne fasse encore émerveiller le monde. Allons, courage, ô poète  ! nous approchons de la grandeur. Dans un des son
écution et au style ; rarement le sonnet tout entier répond au vœu du poète et du lecteur. Tel sonnet commence magnifiquement
u jour… etc. Mais l’expression fléchit dans les vers qui suivent. Le poète a ouvert la bouche et a poussé un beau son, mais
se compose d’une suite de sonnets plus familiers et plus naturels. Le poète les écrit, dit-il en commençant, comme il écrirai
r, le sourire de la docte et gracieuse Marguerite, cette patronne des poètes , et la haute faveur du Prince ou de la Cour ; et
encore vivants après trois siècles. Il n’est jamais plus sincèrement poète que lorsqu’il dit de cet accent pénétré et plaint
me d’affaires à Rome, l’intendant et l’économe de sa maison. D’autres poètes aussi ont été gens d’affaires : l’abbé de Chaulie
sa peine. Mais Du Bellay n’est point de cette famille épicurienne de poètes  : il n’entend rien au lucre, et il a conscience q
dresse volontiers, dans ses confidences, à Olivier de Magny, agréable poète de sa volée, en exil, comme lui, dans la Ville ét
n siècle ; le goût n’était pas venu. Mais le talent était venu, et le poète était mûr ; c’est, je le répète, au moment où il
qui paraît adressé à Ronsard. Du Bellay y met en contraste l’heureux poète qui brille et fleurit en Cour de France et les tr
Bien loin sur un étang trois cygnes lamenter. Cette image des trois poètes , comparés à trois cygnes arrangés flanc à flanc e
le trait de pinceau de cette imagination merveilleuse, même après le Poète mourant de Lamartine, où la similitude du cygne e
t été publiés en 1849 par M. Anatole de Montaiglon. On conçoit que le poète ait reculé au moment de l’impression ; et, en eff
’on voulait être complet, à ne point séparer, en Du Bellay à Rome, le poète latin du poète français : car, poète latin, il l’
e complet, à ne point séparer, en Du Bellay à Rome, le poète latin du poète français : car, poète latin, il l’a été aussi à s
séparer, en Du Bellay à Rome, le poète latin du poète français : car, poète latin, il l’a été aussi à sa manière alors, et av
nt et si sincère, que ceux qui s’y inspiraient directement devenaient poètes dans la langue des Anciens. Du Bellay, venu à Rom
français, et je ne sais pas de meilleure leçon de goût pour un jeune poète que de lui donner à lire la pièce latine, si élég
langue ; on n’atteint que là à ce qui est proprement la signature du poète , la particularité de l’expression. Du Bellay l’a
rée, et qui dès lors était l’objet des vœux de tout savant et de tout poète , ce pays « où le citronnier fleurit », n’était pl
t ce côté ecclésiastique et contentieux des dernières années de notre poète . M. de Liré (comme on l’appelait alors) eut bien
es oreilles bien chatouilleuses. » Si l’on souffre un peu de voir un poète obligé de descendre à ces justifications, on n’es
lui a dues, m’a paru un peu sévère dans ses conclusions sur l’aimable poète . La santé de Du Bellay, ne l’oublions pas, était
r aujourd’hui. Mais toutes nos sympathies restent acquises au cœur du poète qui nous a révélé si à nu ses sentiments et livré
n estimerais pas moins, et, dussé-je être taxé de partialité pour les poètes , il m’est impossible, même après la publication d
ne, d’avoir été fait intendant et homme d’affaires tandis qu’il était poète , et d’avoir commis cette autre faute grave de s’ê
pectacle de l’âme et des dispositions intérieures du pauvre et triste poète , dans les derniers mois de sa vie, qu’une autre l
s Henrici secundi…, per Joach. Bellaium. L’état de surdité absolue du poète lui interdisait d’aller rendre en personne ses de
pos était manqué116. Le deuil fut grand parmi tous les lettrés et les poètes . Du Bellay n’avait guère que trente-cinq ans. Il
die, et l’époque y est étudiée par tous ses aspects. La biographie du poète commence par une sorte de mémoire sur la commune
touché de cette notice me paraît être dans l’exposé des relations du poète et de la reine Marguerite. 109. Ouvrier était a
itent de ne point se perdre ; on y reconnaît le tour philosophique du poète , élève d’Andrieux, en même temps qu’ils ont la ma
’autant plus que c’est la meilleure preuve que je n’ai pas surfait le poète  : Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voya
donné, au nom de Henri II, dans les termes les plus flatteurs pour le poète , tel qu’il se lit à la suite des sonnets des Anti
ce aussi continue. Le cardinal Du Bellay, quand il se fâcha contre le poète , n’avait donc encore reçu que le volume des Regre
la ne dut point raccommoder auprès de lui les affaires de l’imprudent poète . 115. Joachimi Bellaii Andini poetæ clarissimi
eur y a réuni toutes les pièces nouvelles concernant la biographie du poète , les quelques lettres françaises qu’on a de lui.
63 (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. de Lacretelle » pp. 341-357
e dit qu’on en aura toujours bien pour huit jours du Lamartine, de ce poète oublié et dépassé par MM. les Parnassiens, qui se
r qu’on le voie mieux. Mais, après ces huit jours de tapage, le grand poète pourra très bien retomber dans le silence de sa s
l, et c’est là un mot beau et vrai, car c’est là qu’avec sa nature de poète il devait siéger. Mais il essaya d’en descendre,
exclusivement la poésie — et « c’est assez ! » comme dit Médée, car, poète , quand on l’est à ce point, on n’est jamais autre
Monarchie du Dante et le Mare Clausum de Milton, n’ont fait celles du poète de la Divine Comédie et de l’auteur du Paradis pe
gné. — Incontestable ! Je ne sache en aucun siècle, dans l’ordre, des poètes , d’homme plus grand. Il n’a pas le bonheur, si c’
, quand on les trouvait beaux : « beaux comme de la prose ! » Le seul poète après Racine, André Chénier, avait poussé son mél
éternels. C’était simple et profond à la fois comme jamais chants de poète ne le furent. Il aurait fallu n’avoir pas d’âme p
n élégiaque — quelque chose de si splendide et de si grandiose, qu’un poète épique, impossible, dit-on, en France, y aurait p
pas produit d’effet plus grand ! Et il ne s’y épuisa pas. Il y a des poètes qui meurent sans mourir, — qui deviennent les sar
s Lamartine, l’inépuisable Lamartine n’a jamais cessé d’être le grand poète des premières Méditations ; et, jusqu’à sa derniè
emps, dans laquelle, hélas ! il se jeta, avec la passion enivrée d’un poète , et qui coupa et barra le flot superbe dont il ét
res poésies, — Les Recueillements, Jocelyn, La Chute d’un ange, où le poète fut l’ange même dans sa chute, le Dernier chant d
enfin partout, dans tous ses poèmes, Lamartine se sentit au niveau du poète des premières Méditations, jamais il ne monta plu
j’aurais voulu voir, dans un livre étoilé et aimanté de son nom ! Un poète n’est pas que dans ses vers. Quand on est poète a
manté de son nom ! Un poète n’est pas que dans ses vers. Quand on est poète au degré où le fut Lamartine, on chante encore lo
encore lorsque l’on parle, et Lamartine, plus que personne, était ce poète immanent, qui poétisait tout en parlant de tout.
t tout en parlant de tout. Il était plus qu’éloquent, puisqu’il était poète  ! Eh bien ! voilà pourquoi j’aurais voulu l’enten
de Lamartine, et peut-être ne le regarderait-il pas comme un si grand poète , s’il n’était pas républicain. Puisqu’il parlait
Puisqu’il parlait de Lamartine, il ne pouvait pas taire absolument le poète , mais le républicain l’emporte, pour lui, sur le
absolument le poète, mais le républicain l’emporte, pour lui, sur le poète , comme la forme l’emporte sur le fond. Il dit bie
e M. de Lacretelle est presque à l’inverse du mien. Le mien, c’est le poète , — le poète irréprochable ! — non l’homme d’actio
etelle est presque à l’inverse du mien. Le mien, c’est le poète, — le poète irréprochable ! — non l’homme d’action, qui ne le
pas pour l’Histoire, si on l’entendait quand il s’agit d’un si grand poète , et si sa voix pouvait rivaliser avec cette grand
u des avirons soulevés quand la barque touche au rivage ! Le génie du poète confisquera ses fautes. Les biographies du moment
et qui peut-être le fît mourir. Du moins, il en souffrit trop pour un poète qui devait savoir que l’aumône, déshonorée par l’
64 (1893) Du sens religieux de la poésie pp. -104
tendue ; sa bibliothèque n’est pas là pour lui offrir les vers de tel poète que l’orateur invoque. Peut-être, avec le temps,
n : mais un peintre comme Eugène Carrière n’est-il pas religieux ? un poète comme Stéphane Mallarmé n’est-il pas idéaliste ?
ot Poésie Mesdames, Messieurs. Il est, dit-on, dangereux pour un poète de disserter sur la poésie. Chacun croit bien sav
   * Nous aurons à chercher ensemble quelles fatalités conduisent le poète , de notre temps, à plus ou moins longuement ratio
nt à tous, tous estiment justement apprécier le choix qu’en a fait le poète . C’est le tort principal de la poésie, de n’avoir
 : Qu’est-ce que la poésie ? que faut-il faire pour mériter le nom de poète  : Chasser tout souvenir et fixer la pensée. Cha
l’art lui-même. Ce n’est pas tant de trop raisonner qu’on reproche au poète doué d’esprit critique. Dans bien des sourires de
us a pu démêler un peu de pitié pour ces vains jongleurs de mots, les poètes , qui ne concourent guère, croit-on ! au progrès d
hasard de la vie nous laisse voir, ne nous hâtons pas de dire que le poète ne ressemble pas à son œuvre ; songeons plutôt qu
ent de déformation : notre propre personnalité. Entre la sensation du poète et la nôtre, l’œuvre qui résulte de la première e
n à nous de ressentir pour notre propre compte les sentiments dont le poète a souffert ou joui et qu’il exprime selon la sinc
notre esprit ne peut donc être rigoureusement identique avec celle du poète . Mais il n’y a pas d’écart entre l’auteur et son
, et, d’autre part, entre cette double notion et l’affirmation que le poète ne fait jamais que son propre portrait ? Par la B
divine est en quelque sorte un synonyme de la notion humaine pour le poète , en ce sens que l’une et l’autre correspondent à
e, dans la création du poème, par l’angle spécial selon lequel chaque poète voit et conçoit la notion divine. Cet angle spéci
’est la pensée qu’exprime, dans son style synthétique, mon maître, le poète Stéphane Mallarmé, par cette page qu’il a bien vo
refléter, au dehors, mille rhytmes d’images. Quel génie pour être un poète  ; quelle foudre d’instinct renfermer : simplement
ntre la crainte ou l’espérance et le regret en pleurs ou souriant. Le poète est celui pour qui le présent existe. Une œuvre d
cette commotion a été jetée la sensibilité puis l’intellectualité du poète , est la condition primordiale de l’œuvre, qui n’e
s observations analogues à propos de l’œuvre musicale. Entre tous les poètes et plus nettement peut-être encore que le peintre
forme arbitraire, étrangère, ou peu s’en faut, à la pensée du ou des poètes primitifs. Quant aux grands poèmes modernes, tels
ar de longs instants de remplissage sensibles dans l’œuvre surtout du poète anglais. Poe estimait que cent vers sont l’extrêm
également aux économistes, aux géographes, aux statisticiens et… aux poètes  ! Plusieurs, encore que l’erreur devienne un peu
que l’erreur devienne un peu caduque, se croient en droit d’exiger du poète les déductions ou la morale induit le moraliste.
que. Mais j’observe surtout que ce procès qu’on fait si volontiers au poète , on l’épargne au peintre et au musicien. Pourquoi
ce : le signe de la vérité pour le philosophe est l’évidence, pour le poète la beauté. N’oublions pas qu’aux origines, la poé
de la vérité. Il est curieux de suivre dans l’ondoyante histoire des poètes leurs luttes contre le divin sphinx qui garde enc
tes contre le divin sphinx qui garde encore le dernier mot du secret. Poètes de pensées, poètes d’idées, poètes de sentiments,
sphinx qui garde encore le dernier mot du secret. Poètes de pensées, poètes d’idées, poètes de sentiments, ils ont tour à tou
e encore le dernier mot du secret. Poètes de pensées, poètes d’idées, poètes de sentiments, ils ont tour à tour infligé au con
, Hésiode, Théocrite. Il semble pourtant que l’avenir appartienne aux poètes de pensée, que ce trouble siècle où nous sommes l
quel intérêt assigner, dans cette grande œuvre commune, des rangs aux poètes qui furent les précurseurs de l’art futur ? Il es
pourtant certain que pendant le combat romantique, et tandis qu’Hugo, poète de sentiment, de geste et de verbe, agitait glori
ur l’avenir dans l’œuvre moins éclatante et peut-être plus durable du poète qui célébrait avec une extraordinaire clairvoyanc
madone. Ici, la pensée et le sentiment s’accompagnent. Mais voici un poète plus récent que, pour mon compte, j’admire avec p
ous l’action corrosive du perpétuel examen. Au commencement, quand le poète n’était vraiment que le porte-voix de l’humanité,
, quand le poète n’était vraiment que le porte-voix de l’humanité, le poète s’effaçait devant le poème, et c’était une énorme
e du gouvernement du monde. Pourtant la poésie n’est point morte : le poète , en tant qu’artiste personnel, est peut-être le c
ature à elle, qui est l’inspiratrice), ces chanteurs se sont tus. Les poètes savants commencent à parler. Restés les héritiers
prit critique a grandi. Il ne tarde pas à pénétrer dans l’âme même du poète et d’abord l’envahit en ennemi, lui imposant mill
derne, qui portent la marque indéniable d’un subjectivisme exalté. Le poète s’étudie et se raconte, voit en soi-même un synth
t s’il feint encore de craindre l’eau bénite, c’est une concession du poète au symbole de la fable. Non ! Méphistophélès repr
a Beauté et la choisit pour guide vers la vérité. C’est l’attitude du poète moderne, — elle atteint son plus haut période et
uvement, qui est objectiviste, est survenu à temps pour détourner les poètes de l’aimable abus des petits égoïsmes filés en mé
récompenses dont elles ont perdu le secret, — je ne crois pas que les poètes , seuls dépositaires de richesses réelles, aient l
parlent mieux que d’autres d’amour et de rêve, — musiciens, peintres, poètes  : — vous donc, l’humanité immense, écoutez-les !
e pas tout entière en ses immédiates apparences. Elle a un sens et le poète est celui qui est chargé d’en révéler les splende
celui qui est chargé d’en révéler les splendeurs significatives. « Le Poète , dit Carlyle, est le révélateur de l’infini. » L
fini. » L’avenir de la poésie, je le répète, me semble donc être aux poètes de pensée qui seront doués aussi d’une sensibilit
é extrême et qui tâcheront de n’ignorer rien des secrets de leur art. Poètes de la pensée, qui sauront la voiler, l’embellir d
mule, je n’en sais pas de meilleure. Vous ne reprocherez donc plus au poète ses raffinements qui sont, au fond, pour lui, des
rit. Mais, de cette proscription je ne sais s’il faut se plaindre. Le poète exilé et couronné de lauriers, le poète triomphan
ais s’il faut se plaindre. Le poète exilé et couronné de lauriers, le poète triomphant dans la vénération du monde, ce sont d
l faut tout cela pour faire un Dieu ; il faut tout cela pour faire un poète . Le poète est bien cet être, ce Jésus éternelleme
t cela pour faire un Dieu ; il faut tout cela pour faire un poète. Le poète est bien cet être, ce Jésus éternellement ravi d’
mais les esprits dont je parle, et qui se recommandent de très grands poètes , estiment qu’il y a beaucoup d’art et du meilleur
té, l’humanité s’élève aussi vers plus de beauté et tend les bras aux poètes . L’excuse de ceux-ci, quand ils semblent parfois
où nous sommes, dans l’actuelle et très forte régression de nombreux poètes vers le mysticisme, en plein triomphe pratique de
ivistes. Les mystères religieux ont soudainement acquis, aux yeux des poètes et des artistes dont je parle, un irrésistible ch
personnellement intéressés pour ne pas apercevoir ces analogies, les poètes considèrent volontiers l’histoire comme une symph
le domaine infini où éclatera le dernier accord de rendant final. Les poètes veulent croire que telles sont les conditions de
modernes a fait plus beau que la Joconde. Voilà ce que répondent les poètes et je crois qu’ils ont bien raison. Ni l’idéal, n
qui était dans l’Église une expression adéquate se transforme chez le poète en pur symbole et signifie tout le songe du prése
e. Et, plus encore que ces orientations précises de l’inspiration des poètes , vous noterez le fiévreux, l’ardent désir de savo
jà : « Ce n’est plus un duel courtois, c’est un combat sérieux que le poète doit soutenir contre l’Isis éternelle ; il ne veu
notre espérance voudrait voir tout proche, c’est l’attitude grave des poètes et des artistes de l’heure présente. Ils pressent
d’affirmations : qui les lui donnera ? — Le salut est dans la main du Poète , cette main qui seule compte les pulsations et ch
e la juste part soit faite aux deux naturels conducteurs du monde, le poète et le savant. Encore, celui-ci a-t-il pour lui ce
son chemin vers l’absolu lui méritent l’estime des passants. Mais le Poète  ! — Pourtant il détient la sécurité du monde. Ce
s loin vers l’idéal moral et matériel de la vie. Est-ce à dire que le poète , dans la société rêvée, prendra, au propre, les g
ois, l’accent religieux de l’art, tel que nous l’entendons, oblige le poète à des fonctions en quelque sorte sacerdotales. L’
quoi nous plaindrions-nous ? parce que notre ombre s’est effacée ? Un poète a exprimé cette idée dans un poème, qu’il va vous
65 (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIIe entretien. Poésie sacrée. David, berger et roi » pp. 225-279
ont écrits avec de l’âme, et plus il y a d’âme dans un livre, dans un poète , dans un orateur, dans un historien, plus le livr
dans un poète, dans un orateur, dans un historien, plus le livre, le poète , l’orateur, l’historien sont sûrs de ce que nous
est le génie du cœur. L’âme est par conséquent le génie essentiel du poète lyrique ou de l’orateur, car le poète ou l’orateu
onséquent le génie essentiel du poète lyrique ou de l’orateur, car le poète ou l’orateur ne produiront d’émotions religieuses
ces livres ou de ces chants, l’historien de ses propres mystères, le poète de ses propres œuvres, quel serait donc l’insecte
sol, pour contenir les idées de l’humanité sur Dieu ou les dieux. Les poètes lyriques (ceux qui chantent), les auteurs des hym
s ne parlons que des lyriques hébreux, et principalement de David, le poète berger, le poète guerrier, le poète roi, le plus
des lyriques hébreux, et principalement de David, le poète berger, le poète guerrier, le poète roi, le plus complet, le plus
x, et principalement de David, le poète berger, le poète guerrier, le poète roi, le plus complet, le plus pathétique, le plus
âge du monde, la poésie et la musique étaient étroitement unies ; les poètes et les musiciens n’étaient presque toujours qu’un
s des prophètes. V Les prophètes étaient donc non seulement des poètes , des inspirés, mais des tribuns sacrés qui enseig
foudre divine. C’était par conséquent l’idiome le plus lyrique qu’un poète pût trouver tout préparé pour lui ; car tout homm
œur, et Jéhova lui-même prenait la parole à chaque instant, souverain poète qui parlait par le tonnerre et l’éclair dans les
et les sentiments ? Dans sa propre vie. Y en eut-il jamais une où le poète et l’homme aient été plus confondus en un seul cr
id dans la Bible. Nous confessons que la vie du prophète berger et du poète roi dans la Bible est par elle-même un poème mill
en drame, que l’Iliade. Il y a dans une telle vie de quoi faire vingt poètes , si David n’avait pas été déjà poète en naissant.
e telle vie de quoi faire vingt poètes, si David n’avait pas été déjà poète en naissant. Qu’on en juge par l’esquisse abrégée
lées des fleuves taris. Cette scène des premiers exploits de l’enfant poète surgit devant moi comme une pastorale de Théocrit
histoire des anciens jours. Ajoutons : et quel début pour la vie d’un poète et d’un héros ! XII Cette fois Saül garde D
onde fois Saül, saisi d’une fureur réelle ou simulée, pendant que son poète l’endort aux sons de ses vers et de sa harpe, che
es flancs des roches d’Engaddi. Nous y avons souvent dormi nous-même, poète sans harpe et sans épée de l’Occident. XVII
elle et dormant sur son sein, et il l’aimait comme sa fille ! » Quel poète épique a de pareils accents sortis du cœur ? Quel
qui fut aussi naturellement un poème épique ? y eut-il jamais pour un poète une source plus abondante, dans son propre cœur,
pétrir autrement le cœur de cet homme ? Aussi David est-il devenu le poète des âmes et le poète des temples. Lisons maintena
cœur de cet homme ? Aussi David est-il devenu le poète des âmes et le poète des temples. Lisons maintenant ses chants, et ess
oser cette vie avec ses hymnes ou avec ses gémissements immortels. Le poète et la poésie sont ici une seule chose. Il n’y a p
rtir du style figuré, qu’était-ce en réalité que cette harpe dont les poètes hébreux, et surtout David, accompagnait ses chant
Il paraît, d’après l’Écriture, que David, tout à la fois musicien et poète , avait deux instruments, l’un pour la mélodie, l’
et à la fin de la strophe, avait sans doute été inspirée aux premiers poètes ou prophètes hébreux par la nature de leur contré
te répétition donnait au peuple ou au chœur de s’associer au chant du poète , en répétant après lui ce qu’il avait déjà dit ou
abulaire universel des joies ou des douleurs de l’homme. C’est que ce poète était plus qu’un poète ; il était l’inspiré de l’
joies ou des douleurs de l’homme. C’est que ce poète était plus qu’un poète  ; il était l’inspiré de l’humanité passée et de l
urs du temps et du genre d’inspiration qui distingue David des autres poètes lyriques de toutes les langues. Voici ce passage
utres règles que l’inspiration, le délire et le génie ; le plus grand poète lyrique sera précisément celui qui sera possédé d
esse est sincère et sacrée, il sera David. XXVII Le premier des poètes lyriques profanes est le poète grec Pindare. L’ho
era David. XXVII Le premier des poètes lyriques profanes est le poète grec Pindare. L’homme le plus capable de le compr
avec la rapidité et l’éblouissement de l’éclair. Certes, si ce grand poète , au lieu de naître dans une nation vaniteuse de r
XXVIII Mais Pindare était tout simplement un barde hellénique, un poète lauréat à la solde de toutes les villes grecques
ne à sa gloire d’un exorde resplendissant ! « Ô Phinthès, poursuit le poète , attelle au timon mes mules infatigables, afin qu
venant sans cesse au prix inestimable des louanges distribuées par le poète à ses héros : « Comme le vent emporte le navigat
dantes engraissent la terre et la fécondent, « Ainsi les louanges des poètes contemporains aux hommes qui veulent illustrer le
66 (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre III. Grands poètes : Verlaine et Mallarmé, Heredia et Leconte de Lisle » pp. 27-48
Chapitre III. Grands poètes  : Verlaine et Mallarmé, Heredia et Leconte de Lis
de Lisle I Disons d’abord quelques mots d’adieu à notre vieux poète . Des essais sur Verlaine, on en écrira longtemps,
sson triste quand un bref et indifférent écho nous annonça la mort du poète . Il n’y avait guère de regret dans notre émotion.
nce. Verlaine était intelligent et fin, et malin. Voyez son livre des Poètes maudits. Il a su donner bonne figure jusqu’au pau
le charme presque esthétique de sa démarche ingénue dans le siècle.   Poète , il sut d’abord à merveille les secrets de son in
gérait. Il ne faut pas plus être embarrassé du vers, quand on se sent poète , que du clavier, si l’on est virtuose. Leconte de
parfait et charmant de l’écrivain. La grâce unique est dans l’âme du poète . Il a dit, comme il a pensé : Sagesse d’un Louis
rien de la dire sans l’expliquer, fût-ce en deux mots. Or la palme du poète serait à celui qui le plus juste sait dire les ve
volontiers un secours qu’une chronique. Ce n’était pas assez ; le bon poète aura mieux, et beaucoup mieux. Sans doute les jeu
cœurs sensibles et délicats se heurteront à la femme et à la vie, le poète de Dalila et de La Maison du Berger aura ses fidè
ne suffisait plus aux curiosités des jeunes hommes de vingt ans : le poète voulut bien leur « donner lui-même un Florilège,
, comme il a fait ceux de Verlaine, l’an d’avant. Le public vient. Le poète n’a pas été à lui ; point la condescendance habit
intitulé scolaire de pages classiques, Mallarmé méprise se montrer le poète aisé des anciens jours, dénie recevoir des adhési
produit. Aujourd’hui quelle est au juste l’action particulière de ce poète  ? Les uns, ne comprenant pas, croient l’objet obs
te ou de viole qui chantent sur le vers libre à cette heure plus d’un poète , poète, refuse de suivre la mesure au métronome o
e viole qui chantent sur le vers libre à cette heure plus d’un poète, poète , refuse de suivre la mesure au métronome obsédant
ur la fuite plus mesurée et savourée du rêve, le délicieux maître, le poète . Il nous est le Poète, celui qui sait de toutes c
ée et savourée du rêve, le délicieux maître, le poète. Il nous est le Poète , celui qui sait de toutes choses le Rêve. Pour so
nt l’idée était : « Le jour de fête, les jeunes artisans de vers, les poètes , vont visiter le Poète. Il les accueille et les e
our de fête, les jeunes artisans de vers, les poètes, vont visiter le Poète . Il les accueille et les encourage. Vous, vous ex
cet admirable mécanicien, vous pensez qu’on a induit de l’origine du poète cette facile assertion que les plus admirables de
ce qu’on n’ignore pas que les Trophées furent faits en trente ans, le poète agençant pendant vingt semaines les mots d’un son
vertie comprend mieux. Mais cette observation s’applique également au poète . Le Moyen Âge, la Renaissance, c’est par des chro
, Moschus, Théocrite, Catulle. La matière était plus assimilable à un poète . Plus longtemps que le glorieux panache des Conqu
venu mûr et qui se souvient tout haut. IV La mort de l’illustre poète Leconte de Lisle serait un prétexte suffisant à d
tillés suspensifs, décousue comme la diction de Mounet-Sully, de bons poètes y avaient déjà renoncé. Déjà Gautier était impass
mu et d’émouvoir sans geste. Il était seulement plus sensible dans le poète que nous venons de perdre, par le recul, l’antiqu
ables vers, ce qui est bien la seule œuvre qu’on puisse demander à un poète , de les avoir faits non seulement avec âme, avec
aux modestes. Et personne mieux que Leconte de Lisle ne fut « le bon poète  », comme le définissait, je crois, Racine : « un
67 (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Oscar de Vallée » pp. 275-289
André Chénier qu’on trouverait dans son livre serait moins le Chénier poète , dont la gloire est faite et n’a plus besoin qu’o
ction et de courage qui a presque disparu dans l’absorbante gloire du poète , et qui était pourtant dans le poète, dans cet êt
paru dans l’absorbante gloire du poète, et qui était pourtant dans le poète , dans cet être charmant d’une imagination si divi
le courage de les écrire, et en les lisant, je ne m’étonne pas que le poète , qui prit tout et confisqua tout dans André Chéni
riorité intellectuelle de l’écrivain, n’a pu s’empêcher de revenir au poète et de finir son livre par des vers plus beaux que
s les proses du monde, et qui enterrent le prosateur dans la tombe du poète , à mille pieds dans les rayons de cette tombe, fa
udit, par s’embraser comme les feux du Styx pour les scélérats que le poète , exaspéré de cette poésie terrible, y plongea. Qu
eut sa minute de révolutionnaire. Comme Louis XVI, qui n’était pas un poète , mais qui avait en lui la Bonté, la Bonté tout au
s le beau tableau de David, André Chénier eut, lui, parce qu’il était poète , l’illusion de la Révolution française, et il se
ndré Chénier, qui avait en elle toutes les causes d’erreur qu’ont les poètes , dut naturellement se faire prendre à cet Idéal i
xante ans après Chénier, égara aussi Lamartine. Lamartine, plus grand poète que Chénier et plus coupable, car il avait vécu d
sa raison qui le distingue même comme écrivain et comme polémiste, ce poète  ! Quand il parle la langue de ce journalisme que
préférer et qu’il parla. Transformation étonnante dans un homme aussi poète , il fit surtout du journalisme avec la puissance
sance de la raison éclairée, honnête, impersonnelle et éternelle ! Le poète qui, jusque-là, n’avait chanté que l’amour, l’ami
. J’ai cherché en vain l’épithète, l’épithète révélatrice des grands, poètes et qui rapproche d’eux les grands prosateurs, je
cobins qui le lui grandisse, il y a aussi des idées qui le firent, de poète , journaliste. Comme Chénier, M. Oscar de Vallée d
res qu’une Jeanne Hachette, tout au plus ! Si André Chénier, ce jeune poète mort sur l’échafaud, au lieu de regarder du côté
lecteur comme la sienne, n’a pu éviter le fascinant regard qu’ont les poètes , même après leur mort, et qui empêche de voir en
est point particulier à Chénier, du reste. C’est une loi. Le génie du poète , quand réellement il existe, est si extraordinair
oire, bête presque toujours, ne l’est point quand elle ne voit que le poète dans le poète ! Ce sont ses jours d’esprit, à la
sque toujours, ne l’est point quand elle ne voit que le poète dans le poète  ! Ce sont ses jours d’esprit, à la gloire… Je m’e
e, un instant, que cela !… Ce ne fut qu’un instant, en effet ; car le poète , toujours vivace, avant d’être immortel, comprimé
lus fort qu’elle, comme l’instinct est plus fort que la réflexion. Le poète reparut après le journaliste. Il reparut pour mou
68 (1878) La poésie scientifique au XIXe siècle. Revue des deux mondes pp. 511-537
Justice, poème par Sully-Prudhomme, Paris, 1878. Il y a encore des poètes , mais la poésie se meurt ; elle languit dans l’in
de vraie inspiration, c’est le manque d’haleine, l’essoufflement des poètes  : on ne fait plus guère que des poèmes en quelque
istent dans leur généralité et s’appliquent à toute une génération de poètes . Il est naturel, dans cet épuisement momentané de
r des sujets épuisés et des formes vieillies, on vit éclore parmi les poètes une sorte d’émulation généreuse pour retremper l’
enter hardiment ces voies infinies et libres où la science invite les poètes à la suivre : Torricelli, Newton, Kepler et Gal
infidèles au culte des anciens ? Mais croyez-vous donc que ces vieux poètes eux-mêmes, que Virgile ou l’Aveugle divin, s’ils
mère d’un âge scientifique, quelle plus haute ambition peut tenter un poète  ? André Chénier eut celle-ci comme il en eut bien
Veut rejeter sur toi sa honte et sa faiblesse ?… Il n’est si mauvais poète ou sot traducteur qui ne vous avertisse dans sa p
otes où se marque le plan qui va toujours grandissant dans la tôle du poète , où l’on sent partout, à travers une prodigieuse
licité en France par la curiosité scientifique et tenté par plusieurs poètes à la fois s’ébauchait presque en même temps en Al
ertain âge, à un certain degré de complication, la science échappe au poète  ; le rythme devient impuissant à enserrer la form
ingué, l’exposition des théories scientifiques et l’inspiration qu’un poète peut y puiser. Il est bien vrai qu’au degré de co
des phénomènes et les évaluations numériques qui les déterminent. Un poète serait insensé qui voudrait refaire, dans les con
du détail des expériences et de la formule précise, qui échappent au poète , n’y a-t-il pas pour lui, au contact de la scienc
ement un objet infini. Qu’y a-t-il de plus propre à remuer l’âme d’un poète , à exciter son imagination, à le tirer hors des r
d géomètre qui est aussi parmi les plus grands des philosophes et des poètes  : « L’imagination se lassera plus tôt de concevoi
opice à la grande inspiration, tout ce qui est humain appartenant aux poètes , tout ce qui touche à la vie de l’âme, à ses idée
y a pour beaucoup d’âmes un état de crise vraiment pathétique dont un poète contemporain a su tirer un brillant parti pour so
et les grands sujets apparaissent de toutes parts. Il ne tient qu’aux poètes d’oser y faire d’abondantes moissons, s’ils ne tr
sies superbes qui ont épuisé le champ pour plusieurs générations. Nos poètes contemporains sont même, à cet égard, dans des co
encombrée de mythologie. Même dans les plus brillants morceaux où le poète nous donne des fragments de l’œuvre future et des
, dépouilles de Téthys. Il exprime en beaux vers ce souhait pour les poètes qui viendront et auxquels il fait appel, Que la
contraste singulier, elle règne encore dans le style au moment où le poète veut qu’elle ne règne plus dans les idées : De l
ur un plus noble ton, En langage des dieux fasse parler Newton ! Les poètes d’aujourd’hui ont un double avantage. De plus en
uveaux. Mais dans cette seconde moitié du siècle, peu fécond en vrais poètes , il s’est formé toute une école d’ouvriers de sty
stérile en grandes œuvres, il aura préparé des ressources utiles aux poètes qui viendront plus tard et que tenteront les suje
rument est admirablement préparé ; le public attend, quand viendra le poète  ? II En attendant qu’un André Chénier plus
ommence l’œuvre d’Hermès et tente l’épopée de la science, voici qu’un poète , singulièrement estimé des connaisseurs et qui da
e hasard ; il y apportait une culture scientifique bien rare chez les poètes . Il serait intéressant de rechercher depuis 1865,
eint dans l’excessive condensation du style ; l’élan, le mouvement du poète latin s’embarrasse dans la rime, qui l’arrête ou
ts. — Cet essai de traduction est précédé d’une préface étendue où le poète examine l’état et l’avenir de la philosophie. Luc
us sommes en défiance des effets poétiques de cet état d’esprit où le poète se dit à lui-même : « Sachons ignorer. » J’admire
mots que nous devons recueillir. « Dans cette tentative, nous dit le poète , loin de fuir les sciences, je me mets à leur éco
es durs arrêts de la science positive ; l’autre, Appel au cœur, où le poète invoque la conscience humaine, seul tribunal où l
la date des sinistres événements qui avaient détruit la confiance du poète dans la dignité humaine. La seconde nous révèle u
ité humaine. La seconde nous révèle une disposition moins sombre ; le poète s’est réconcilié avec la vie, avec la société, av
me un traité. Le prologue marque le lien qui existe dans la pensée du poète entre Les Destins et La Justice ; il reprend l’id
ais quel voile d’idéal qui en cache la vulgarité. On dirait qu’ici le poète traduit Schopenhauer : L’Amour avec la Mort a fa
positive, de la vigueur et de l’éclat de l’expression. On voit que le poète s’est mis tout entier dans son œuvre avec son goû
tique de faire l’examen de conscience du public, le nôtre et celui du poète , et de chercher les raisons de cette hésitation o
lleurs les motifs de cette résistance, ceux que les meilleurs amis du poète doivent lui indiquer pour l’aider à la vaincre un
’aider à la vaincre une autre fois, bien convaincus d’ailleurs que le poète ne sort pas diminué de cette difficile épreuve, q
a puissance et les limites de son art. Une des plus graves erreurs du poète , à mon avis, c’est le choix qu’il a fait de rythm
maître ? Plus les sujets étaient difficiles, plus il convenait que le poète gardât toute sa liberté pour les exprimer. Au con
faut attribuer des vers pareils à ceux-ci ; il s’agit de réveiller le poète de sa langueur : Mais si je lui montrais la Gloi
iste après) où tu veux. Je n’aime guère non plus ces strophes, où le poète exprime la loi de la faim qui fait passer son san
les vers où l’art a défailli ; c’est d’ailleurs moins au compte qu’au poète qu’au compte du sonnet que je veux mettre ces déf
ésiste à la doctrine, quand on en a senti l’insuffisance, l’ardeur du poète est contagieuse, on est ému, non de la vérité qu’
la Voix, la raison et le cœur, l’amour et la science ? Il a suffi au poète de déclarer que la justice fait partie de l’essen
e avoir une valeur absolue ? Il serait pédantesque de trop presser un poète et d’appliquer à ses conceptions la même dialecti
Chercheur, et il garde toute sa force devant la brusque conversion du poète . En tout cela, je ne vois pas la conviction entho
ion savante, quels riches tableaux il aurait pu tracer ! J’imagine un poète darwiniste, nous décrivant, nous peignant la natu
’imagination, et certes de pareils sujets étaient dignes de tenter un poète tel que M. Sully-Prudhomme. Il a été trop exigean
tentative même une audace et une force qui honorent singulièrement le poète , et s’il s’est trompé, croyons bien qu’on ne se t
69 (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Verlaine, Paul (1844-1896) »
ns paroles (1874). — Sagesse (1881). — Jadis et naguère (1884). — Les Poètes maudits (Corbière, Rimbaud, Mallarmé, etc.) [1884
ance (1897). OPINIONS. Edmond Lepelletier Parmi les jeunes poètes qui ont le plus contribué au puissant renouveau p
on art, plus factice et plus lâche, il n’eût, comme la plupart de nos poètes français, accumulé que des rimes, sans unité d’en
ints par le hasard, sur le rideau de nos désirs. Contre cette loi, le poète n’est pas sans s’être rebellé, mais, en somme, il
prophète russe, je sens qu’après avoir lu Sagesse je dirais au pauvre poète aujourd’hui couché dans un lit d’hôpital : « Tu a
peut-être le seul dont nous puissions dire cela avec assurance, car, poète , il domine cette époque indéniablement. [Entretie
de lui. Mais c’est lui qui n’a rien d’eux, ou presque rien, si jamais poète ne fut plus « personnel », — à la façon de Baudel
peut-être la supposition que du sang germain coule dans les veines du poète . On peut même prétendre que Verlaine est le seul
r pour marquer la place qu’on accorde en Allemagne à notre plus grand poète lyrique.] [Entretiens politiques et littéraires (
isait des vers comme un ange ; — un bohème qui donne l’idée d’un vrai poète  ; — un Villon buveur d’absinthe ; — un Hégésippe
lement. Ce dernier livre contient peut-être les plus belles pièces du poète , celles où son vers — qui n’a pas toujours cette
cité. [La Plume (février 1896).] Adolphe Retté Verlaine fut un poète qui croyait ce qu’il disait. À l’écart d’une trou
’aime Verlaine en bloc, comme on doit aimer, me semble-t-il, un grand poète qu’on aime vraiment. [La Plume (février 1896).]
ution littéraire comme le père spirituel d’un de vos deux plus grands poètes  : M. Francis Vielé-Griffin ; de même que M. Stéph
il faut que notre admiration et notre sympathie choisissent parmi les poètes un nom comme un symbole, c’est de celui de M. Sté
de la fable des Deux Pigeons. Seulement, comme c’est en même temps un poète inouï de douleur, d’ironie et de passion, je croi
ent dans tous ses livres leur plaisir. Verlaine restera, en effet, un poète de l’amour et le témoin des formes que ce sentime
éreuses confusions du monde et de la divinité au sein de l’amante, le poète de la Bonne Chanson nous a ramenés sur la terre,
mort, son souvenir est un de ceux qui n’attristent pas. [Critique des poètes (1897).] Émile Verhaeren Depuis la mort de
héodore de Banville et Leconte de Lisle. Théodore de Banville fut un poète ironique et burlesque, autant qu’ingénu et mervei
ophe, mythologue, historien, il reste assez bellement et spontanément poète pour charger de science les grandes ailes tendues
oit les pairs, soit les vassaux magnifiques de celui qui fut l’énorme poète de notre siècle et qui tint aussi, comme Charlema
et spécial ; elles haussent celui qui les écrivit au-dessus des deux poètes dont nous avons parlé. L’œuvre totale de Paul Ver
qu’en grand il a exprimée, chantée et immortalisée. J’ai dit « grand poète  ». Je voudrais prouver que Paul Verlaine mérite c
Je voudrais prouver que Paul Verlaine mérite ce haut titre. Un grand poète est celui qui mêle sa personnalité si profondémen
réation et reconnaissance ; offre et acceptation. Parfois, les grands poètes se succèdent comme des antithèses. Victor Hugo f
s, des satyres et des séraphins prient Pour le pauvre homme bon et le poète parti Vers les églises d’encens et les riches pra
70 (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Santeul ou de la poésie latine sous Louis XIV, par M. Montalant-Bougleux, 1 vol. in-12. Paris, 1855. — I » pp. 20-38
I 1er septembre 1855. Santeul, le poète latin si fier de ses vers, si heureux de les réci
ami plus fameux que l’omousion du concile de Nicée ; ceux des autres poètes sur le même sujet sont demeurés ensevelis avec le
les faire valoir ; — Santeul, qui était si fort de cette nature de poète et d’enfant qui tire vanité de tout, serait presq
fini encore) à ruiner son autorité comme chrétien, ou du moins comme poète et coryphée des fidèles. En même temps, un jeune
ne raison pour tout sacrifier de celui qui fut aussi et avant tout un poète . M. Montalant-Bougleux a eu le mérite de le senti
es 1650-1660, c’était encore une condition et une carrière que d’être poète latin. Sur la liste des gens de lettres que Chape
e Chapelain proposait aux libéralités de Colbert en 1662, le titre de poète latin est une qualification qui recommande plusie
estes ; il était latin et tout latin, ne voulant céder le pas à aucun poète et se croyant le premier, et le criant à tout ven
dit : Si l’on avait dressé à cette date (vers 1660) une pléiade des poètes , comme autrefois en Égypte du temps de Ptolémée P
gation de Saint-Victor à Paris. Ces deux derniers furent tout entiers poètes et rien que poètes, parfaitement ignorants d’aill
tor à Paris. Ces deux derniers furent tout entiers poètes et rien que poètes , parfaitement ignorants d’ailleurs et étrangers à
e bibliothécaire-machine. C’est ainsi que Santeul est le pur et franc poète . Et qu’on ne me cite pas La Fontaine comme lui di
eprésenter que lui. La Fontaine, une si parfaite et si naïve image du poète , a trop d’esprit, de finesse, de goûts différents
e Apollon ! Nous sommes délaissés, et une nuit profonde ensevelit les poètes latins ; plus d’honneur pour eux, pas un sourire
tins ; plus d’honneur pour eux, pas un sourire pour leurs chants… Les poètes français ont je ne sais quelle douceur qui attire
cela maintenant, car ce qui leur a plu d’abord plaît à tous. Et nous, poètes ausoniens, nous nous obstinons à chercher un nom
les inscriptions des fontaines publiques et des monuments ; il fut le poète municipal, pensionné comme tel, avant d’être le v
uvre ; il ne ressemblait pas, quand il allait par la ville, au chétif poète de Régnier, qui va prenant ses vers à la pipée. L
és, et même à l’avance… Sa gibecière n’était jamais vide ; c’était le poète replet et exultant. On commandait de toutes parts
» Ce distique lui valut une montre de cent cinquante francs. Enfin le poète victorin avait enseigne au soleil pour tout ce qu
passagère comme les sujets. J’ai déjà nommé du Périer, un des grands poètes latins de ce temps-là, et aujourd’hui tout à fait
g, pour lui marquer son estime, lui avait envoyé, ainsi qu’à d’autres poètes latins, une médaille d’or massif à son effigie da
fflait, était rendu… « En fait d’essoufflement pittoresque, voilà, ô poète latin, ce qui vaut encore mieux que ton vers, et
et au libertinage. Il y avait au premier abord chez Santeul un air de poète rabelaisien, de poète de carnaval ; mais quand on
y avait au premier abord chez Santeul un air de poète rabelaisien, de poète de carnaval ; mais quand on allait au fond, on vo
aints et des martyrs qui, rangés dans le ciel, n’attendaient que leur poète . C’est ainsi du moins que Santeul se fait adresse
j’en ai pour preuve des lettres mêmes, inédites, adresséés par lui au poète devenu néophyte et un moment repentant. Santeul,
us-Christ : il lui marque qu’à sa place il n’oserait pas se nommer le poète de Jésus-Christ : Vous avouez, lui dit-il, que l
re que c’est lui qui vous les a inspirées ? N’êtes-vous pas autant le poète d’Apollon, puisque vous avez invoqué Apollon et l
oi les larmes par où je puisse laver les taches de ma vie antérieure, poète trop peu chrétien ; et que tu n’aies point à me p
a lui suggéra, qui la lui dicta presque dans les mêmes termes, que le poète docile a suivis ; il n’a fait qu’y changer quelqu
e fut jamais, de même dans Santeul devenu auteur de saintes hymnes le poète resta incurable. On raconte que, lorsque ses hymn
71 (1831) Discours aux artistes. De la poésie de notre époque pp. 60-88
vellement. Les philosophes, disions-nous, ont engendré le doute ; les poètes en ont senti l’amertume fermenter dans leur cœur,
nsée la plus intime, sa vie intellectuelle, sa vie morale, prenez ses poètes  : vous trouverez en eux tout cela, et de plus vou
cela, et de plus vous y trouverez le germe de l’époque suivante. Les poètes sont des hommes de désir, et c’est leur pensée qu
. Béranger fait des odes comme Horace et Anacréon, et il n’est pas de poète plus populaire que lui. Le poète et le siècle ne
race et Anacréon, et il n’est pas de poète plus populaire que lui. Le poète et le siècle ne sont donc pas si tristes que vous
s plus grands poèmes. D’un autre côté, ajoutera-t-on, nierez-vous les poètes chrétiens ? Oubliez-vous le plus grand de tous, o
us Lamartine ? Manzoni n’a-t-il pas fait des hymnes sacrés ? Tous les poètes de la Restauration n’ont-ils pas plus ou moins fa
Les artistes, de leur côté, réclament fièrement leur indépendance. Le poète , disent-ils, est complètement libre, il fait ce q
vous le prophète, le vates que l’Humanité a toujours cherché dans ses poètes . III. Byron. Si ces principes sont vrais, l
ants grecs ou illyriens. Nous dire cela ne peut être réservé qu’à des poètes sortis directement des trois grands peuples qui s
ntre de l’Humanité, la France, l’Allemagne et l’Angleterre ; qu’à des poètes qui auront porté avec douleur les graves pensées
auront porté avec douleur les graves pensées de notre âge ; qu’à des poètes qui auront senti l’impulsion des philosophes du D
pulsion des philosophes du Dix-Huitième Siècle, ces prédécesseurs des poètes actuels ; qu’à des poètes, enfin, qui nous montre
Dix-Huitième Siècle, ces prédécesseurs des poètes actuels ; qu’à des poètes , enfin, qui nous montreront leur ligne de parenté
des faveurs des princes, visité par les philosophes, encensé par les poètes , par les musiciens, par les peintres, par tout le
poétique, ne pouvait ni l’estimer comme homme, ni le comprendre comme poète , menant sa vie errante de pays en pays, cherchant
ité comme d’une tempête perpétuelle, en sorte qu’en lui l’homme et le poète se confondent, que sa vie intime répond à ses ouv
e auréole de foi religieuse qui brille sur les œuvres des deux grands poètes de la France ? Pourquoi semblent-ils faire antith
our Lamartine qu’il existe un préjugé qui le fait considérer comme un poète chrétien, je dirais presque comme un poète sacré,
e fait considérer comme un poète chrétien, je dirais presque comme un poète sacré, et qui cache ainsi à la foule séduite le v
ni, sont écrasés par lui. C’est en ce sens que Lamartine est un grand poète religieux, quoique dévoré de doute et d’incréduli
tes les institutions chrétiennes sont écroulées. Est-ce à dire que le poète soit trompeur pour voiler ainsi sa pensée ? Assur
le et la Révolution qui est cette Philosophie en action, que les deux poètes qui ont le plus directement exprimé l’état d’anar
produit, depuis trente ans, une nombreuse couronne de penseurs et de poètes qui se sont rattachés au Christianisme. Ne croyez
et religieux, qu’ils sont revenus vers le Christianisme. Supposez un poète frappé de cette grande ruine du monde social, com
s ces grands écrivains et les a emportés sur ses ailes. Voilà donc ce poète tombé dans la contemplation de l’infini, de l’har
Lamennais, Chateaubriand, Ballanche, Lamartine, Victor Hugo. Quand le poète s’est une fois rapproché du Christianisme par le
dain et Sion ne sont que des échos sonores pour donner à la parole du poète un accent de foi religieuse. On se fait un paradi
de Voltaire ne ressemblaient au Paganisme. Aussi, pour apprécier les poètes chrétiens de notre temps, les plus sérieusement r
r la vie, c’est-à-dire à la fois la vie du Christianisme et la vie du poète , une foi véritable, une communion de l’un avec l’
éros marchant encore dans sa force et dans sa beauté : ainsi font nos poètes avec leur fiction de Christianisme ; ils commence
ve pour une réalité ? Or c’est là précisément ce qui est arrivé à nos poètes chrétiens. La Restauration a été le fantôme qui l
lui, mais que son aspect seul a suffi pour éveiller dans le sein des poètes , et qui lui est revenue par eux. Chez des politiq
rent les païens. Quant à ceux qui tiennent à la fois du penseur et du poète , comme M. de Chateaubriand et M. Ballanche, leur
hristianisme à toute la série des initiations de l’Humanité. Mais les poètes purs sont plus changeants ou plus naïfs : comme i
ment, ou ils seraient obligés de se taire ; car l’art c’est la vie du poète qui s’exprime telle qu’elle est au moment où il c
croyances chrétiennes se font le plus sentir. On dirait alors que le poète habite encore les frontières de ce monde à la foi
is pour toujours. Cette remarque s’applique également à l’autre grand poète dont la France est fière. On l’a déjà dit avant n
qui avait bien de quoi les séduire. Eux et M. de Chateaubriand, trois poètes , ont été non seulement les chantres, les bardes i
lies, il en porte encore le deuil. Lamartine fut plus spécialement le poète religieux de la Restauration, c’est-à-dire qu’il
nes du monde, et qui arrangèrent la philosophie exprès pour elle, les poètes semblèrent pendant longtemps faire de la poésie,
un idéal qu’ils poursuivaient, ne voyant pas, dans leur exaltation de poètes , combien les temps étaient changés et combien ce
me étant les formes essentielles et uniques de l’art, ces deux grands poètes ne diffèrent que dans l’emploi qu’ils en font. Il
s ont pu ou qu’ils pourront revêtir. Et remarquez que ces deux grands poètes , mis en parallèle sous le rapport de leurs ressem
our refaire, par besoin de forme religieuse, le Styx et l’Achéron des poètes ses devanciers. Cependant, comme ils présentent l
st aussi par là qu’ils diffèrent profondément de Byron et de tous les poètes que j’appellerais volontiers Byroniens, qui, n’ay
résultat. Si donc notre voix devait être entendue de ces deux grands poètes , nous dirions à l’un : « Le mystique lui-même, da
n sociale que le culte de l’art, la religion de l’art !  » Oui, grand poète , tu sais dire la superstition de l’Arabe, qui cro
ombres silencieuses de ses capitaines. Mythologie usée, à laquelle le poète ne croit pas, à laquelle personne ne saurait plus
, l’espérance et la charité lui manquent, comme à celle de Lamartine. Poète , d’où vient l’Humanité, et où va-t-elle ? Voilà c
s-nous. Puisque tout est doute aujourd’hui dans l’âme de l’homme, les poètes qui expriment ce doute sont les vrais représentan
le, la gloire et les plaisirs qui lui sont dus, et qui se trouve, lui poète , dans un hôpital, occupé à disséquer des cadavres
nos drames et tous nos livres, voilà l’école ou plutôt la famille de poètes que nous appelons Byronienne : poésie inspirée pa
elle pendant plus de quinze ans, à tel point que l’on a vu les mêmes poètes passer alternativement de l’une à l’autre, sans m
ts, comme Condillac des pensées. Racine est plus souvent éloquent que poète . L’amour de Roméo qui cherche ses rapports et ses
étoiles et le chant du rossignol, voilà la poésie. Voltaire n’est pas poète quand, pour peindre l’amour, il emploie tous les
ais l’auteur du Cantique des Cantiques, dont Voltaire se moquait, est poète quand il compare les dents de sa maîtresse à de p
72 (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Auguste de Chatillon. À la Grand’Pinte ! »
gueule et en éclats de rire pour le recueil de poésies de ce nouveau poète , d’un nom si beau, — M. Auguste de Châtillon ! Su
oreau, qui y trouve la mort. Il est d’une autre race de buveurs et de poètes , lui. Il n’est ni si gai ni si sauvage ! C’est un
cordial et sincère. Je veux fortifier et réchauffer cette pensée d’un poète , qui, s’il a bu, je le crains bien, a bu surtout
ce, mettre la main, — une main presque protectrice, — sur l’épaule du poète inconnu encore, comme si c’était l’un des siens ;
et qui laisserait tout ce vermillon couler avec faste, tandis que le poète , en M. de Châtillon, a la pudeur d’essuyer sa ble
plus dans cette mort de toute splendeur, qui est maintenant la vie du poète  ! M. de Châtillon, comme un vrai poète, se consol
, qui est maintenant la vie du poète ! M. de Châtillon, comme un vrai poète , se console de tout avec le soleil ! Consolation
chose que je ne vanterai jamais assez, tant elle est rare, et dont le poète est doué en M. de Châtillon, comme s’il avait été
Je m’en contenterais bien. Cette idée d’une maison qu’il n’a pas, ce poète de si grande maison, revient sans cesse dans les
se Ouverte sur mon rêve d’or. Et vous avez là toute l’originalité du poète , tout le neuf d’une manière inconnue. Ce n’est en
fluence et une influence terrible dont il n’est pas le seul parmi les poètes à porter le poids et que je voudrais lui voir rep
nie seul est assez robuste pour pouvoir rejeter ce fardeau… Dans tout poète , il y a deux choses : ce que Dieu y a mis et ce q
rofondes convictions, aux grandes choses, l’influence du monde sur le poète ne détruit pas le don de Dieu, cette originalité
s’est abaissé, alors tout est menacé du chef-d’œuvre de Dieu dans le poète . Or, pour rester dans l’ordre littéraire, qui ose
al ? Voyez ! à partir de 1830 et de ce romantisme qui avait donné des poètes comme M. de Lamartine, M. Victor Hugo, Alfred de
accueilli avec joie et même avec tressaillement toute personnalité de poète qui a cherché à se dégager de la prose du temps,
il naît dans le sang versé de son cœur, car c’est là toujours que les poètes naissent, une fragilité comme un poète élégiaque,
car c’est là toujours que les poètes naissent, une fragilité comme un poète élégiaque, une créature de bonté, de simplicité,
econnaître que M. de Châtillon, triple artiste, peintre, sculpteur et poète , qui n’est pas un jeune homme sans expérience, et
excepté l’intérieur de l’église qui importait plus que le dehors, le poète va chanter la Mère Godichon, ce qui soulève… et f
homme, en regardant la pourpre et l’or d’un beau soleil couchant, les poètes ont aussi leurs blasons, comme les gentilshommes,
73 (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIIIe entretien. Poésie lyrique. David (2e partie) » pp. 157-220
ns David à Pindare. Quelle différence d’accent, disions-nous, avec le poète lyrique de Bethléem ! Dans Pindare, c’est l’imagi
prédilection ! « Voici ce que m’a dit Jéhovah, ajoute à l’instant le poète en se transportant tout à coup dans la personne e
et incohérente comme l’insulte du guerrier provoqué à son ennemi. Le poète s’adresse d’abord aux envahisseurs du sol sacré ;
c les éclairs et les grondements de sa foudre dans les paroles de son poète , ajoute à ce chant de guerre un caractère surnatu
ces odes ou de ces psaumes, on croit voir que, peu de jours après, le poète eut besoin pour lui-même de la consolation et de
nent du sel sacré des maximes les livres de Salomon, son fils, ou des poètes persans d’une autre époque. Ce n’est plus l’ode,
personnelle de la vie de David. Si nous avons bien compris la vie du poète , cette ode a été composée, selon nous, pour le so
Jusqu’à quand ?… suivi sans doute dans le chant d’un front abattu du poète sur sa harpe et d’un long silence de son instrume
, l’espoir revient au malade : « Oh ! reviens à mon aide, reprend le poète  ; reviens, Jéhovah ! Délivre mon âme ! assiste-mo
uel esprit soudain de jubilation et d’innocence saisit tout à coup le poète et le malade. L’élégie se transfigure en hymne, l
aül contre sa fidélité. L’ode finit par une imprécation fulminante du poète contre ses calomniateurs : « Lève-toi, Jéhovah m
se repent pas, Jéhovah tend son arc et vise. » Il paraît ici que le poète , justifié et vengé, se complaît à chanter un cant
rgueil, dérivant de la grandeur de sa destinée, arrête tout à coup le poète et le fait passer de l’humilité de sa condition d
Après cette idée formidable de la puissance de son protecteur, le poète vainqueur et couronné revient à lui et se rend à
Puis, passant sans transition de l’ordre matériel à l’ordre moral, le poète chante en strophes réfléchies la sagesse de Jéhov
hovah, dans ton nom ! » XII Mais les vicissitudes de l’âme du poète suivent les vicissitudes de la destinée humaine.
rset bondit de la terre au ciel, du ciel à la terre, comme le cœur du poète ou comme les taureaux de Basan. On s’étonne que l
coupe est pleine pour moi ! » L’enthousiasme toujours figuré du vrai poète le ressaisit aussitôt ; il chante d’une voix immo
sur moi ! » XV Le philosophe se révèle aussitôt après dans le poète . Il célèbre l’immatérialité de Jéhovah pour appre
omnies ! « Ce ne sont pas les ennemis qui m’outragent ! » s’écrie le poète  ; « c’est toi, homme, qui avais ma confiance, ma
e et triste reprend bientôt l’accent de cette mélancolie que ce grand poète a épanchée, avant nous et mieux que nous autres m
es temps écoulés et des prodiges accomplis le rend plus pieux et plus poète . « Moi », dit-il, « mon âme languit après tes pa
de ton temple vaut mieux que mille dans les tentes des pervers. « Ou poète , ou joueur de flûte, toutes mes pensées sont à to
ssement d’une foule à l’accent jailli d’une seule âme ! Écoutez ! Le poète . « Glorifiez Jéhovah, car il est bon ; car sa mis
ieu des dieux, car il est bon ; car sa miséricorde est éternelle ! Le poète . « À celui qui a été l’architecte intelligent du
gent du firmament ! Le chœur. « Car sa miséricorde est éternelle ! Le poète . « À celui qui a couché la terre sur les eaux !
erre sur les eaux ! Le chœur. « Car sa miséricorde est éternelle ! Le poète . « À celui qui allume les grandes lampes du firma
mpes du firmament ! Le chœur. « Car sa miséricorde est éternelle ! Le poète . « À celui qui a fait le soleil pour le jour ! Le
leil pour le jour ! Le chœur. « Car sa miséricorde est éternelle ! Le poète . « À celui qui a fait la lune et les étoiles pour
es pour les nuits ! Le chœur. « Car sa miséricorde est éternelle ! Le poète . « À celui qui a fendu en blocs la mer de joncs
sseur. XXI Tout finit par un chœur de louange à Dieu, auquel le poète convie tous les peuples, toutes les bouches, tous
ise : Jéhovah ! Dieu !… » Voilà l’enthousiasme presque inarticulé du poète lyrique, tant les paroles se pressent confusément
nisson des échos de Bethléem, d’Horeb ou d’Engaddi ! Ce n’est plus le poète , ce n’est plus le prophète ; c’est la vibration d
s toutes les âmes et tous les âges ; il y a dans le cœur du héros, du poète ou du saint, des élans de force qui brisent le sé
e l’Océan porte les ondulations de ses rives. Telle est la voix de ce poète qu’on peut appeler véritablement le barde de Dieu
e pour leur prophète, toutes les âmes modernes l’ont adopté pour leur poète . Quant à moi, lorsque mon âme, ou enthousiaste, o
n écho à ses enthousiasmes, à ses piétés ou à ses mélancolies dans un poète , je n’ouvre ni Pindare, ni Horace, ni Hafiz, poèt
élancolies dans un poète, je n’ouvre ni Pindare, ni Horace, ni Hafiz, poètes purement académiques ; je ne cherche pas même sur
J’étais déjà dans cette disposition pour ainsi dire innée pour le poète David, il y a quelques années, quand je visitai l
n a si souvent touché le cœur et ravi la pensée. C’est le premier des poètes du sentiment ; c’est le roi des lyriques ! Jamais
’accords si intimes, si pénétrants et si graves ; jamais la pensée du poète ne s’est adressée si haut et n’a crié si juste ;
latin après un psaume ! Tout pâlit. XXV J’aurais, moi, humble poète d’un temps de décadence et de silence, j’aurais,
, avec le temple et ses édifices, sur lesquels le regard du roi ou du poète pouvait plonger du haut de sa terrasse. Devant lu
ues-uns de ces térébinthes, aïeux du térébinthe qui me couvre, que le poète sacré venait sans doute attendre le souffle qui l
ntre les chardons, les épines, les cactus et les ruines du tombeau du poète . C’étaient les mêmes notes que David avait entend
s, ces joies du ciel et ces tristesses de la terre qui l’avaient fait poète . Son âme était répandue dans cet air du soir, ins
onance de la nature, des ruines, des siècles écoulés, avec la voix du poète qui les a éternisés par ses hymnes. J’ouvris le p
uelque poésie dans l’âme des familles de l’Occident, ce n’est pas aux poètes profanes qu’on le doit, c’est au pauvre petit ber
ompatissante qui associe l’étranger, enfant de douleurs, comme dit le poète , à toutes les douleurs de ses frères inconnus !
ivement l’oreille je distinguai la récitation cadencée des psaumes du poète , qui sortait du couvent des moines latins de Terr
74 (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Roger de Beauvoir »
ous oranges, citrons et grenades, cueillis en Espagne du temps que le poète y voyageait, — et c’était du temps de sa jeunesse
ieux que moi. Mais, faible comme une jolie femme qui le serait, — les poètes comme lui sont les jolies femmes de la pensée, — 
-être vrai comme : Et la collation avecque la musique, de cet autre poète , que Corneille, qui n’y faisait pas tant de façon
is, et que vous retrouvez aujourd’hui dans le fond de votre tiroir, ô poète  ! — J’aime mieux le cri qui termine cette poésie
mais du Roger de Beauvoir trahi par la vie, ce cri qui promettait un poète nouveau dans le poète connu, dans le poète de Cap
voir trahi par la vie, ce cri qui promettait un poète nouveau dans le poète connu, dans le poète de Cape et d’Epée et même da
, ce cri qui promettait un poète nouveau dans le poète connu, dans le poète de Cape et d’Epée et même dans le poète de Colomb
dans le poète connu, dans le poète de Cape et d’Epée et même dans le poète de Colombes et Couleuvres, déjà si personnel et p
gnifiquement féconder un homme, je m’attendais à voir sortir le grand poète , le poète définitif, du fond de cette riche natur
nt féconder un homme, je m’attendais à voir sortir le grand poète, le poète définitif, du fond de cette riche nature de poète
le grand poète, le poète définitif, du fond de cette riche nature de poète qui s’est tant dépensée sur les grands chemins, e
ce bouffon qui ne fut pas sublime, ce qu’il s’agissait d’être pour un poète comme Roger de Beauvoir, — le livre que voici ne
s ou virilement désolées que j’aurais voulu voir tomber des yeux d’un poète qui a eu l’honneur de souffrir (c’est toujours un
n entend et qui s’appelle Paris. D’ailleurs il en parle lui-même. Les poètes ont le droit de résonance ! Ils ont le droit de p
vie-là, il l’a aussi expiée. Mais il n’est pas Scarron pour cela, le poète de Colombes et Couleuvres, celui qui, dans Les me
maîtresse ! Je voudrais pouvoir citer la pièce tout entière ; un tel poète , de cette fraîcheur d’accent, ne peut pas être, n
je le sais ! Il pouvait être, dans un recueil qu’il n’a pas fait, le poète qu’il est, j’en suis sûr, au fond de son âme, s’i
es de la forêt du Tasse, dont on fait les flûtes divines qui sont les poètes . Quand je rendis compte du livre intitulé Colombe
vers qui s’impriment dans ce temps de descripteurs qui se croient des poètes , de tricoteurs de vers qui n’ont pas une idée ou
ruits de mon panier (Pays, 19 mai 1862). V. Les Œuvres et les Hommes. Poètes , lre série. 32. Michel Lévy.
75 (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VII. Repos »
que hautain ou véhément, il ne deviendra qu’après bien des efforts un poète comique ou un consciencieux réaliste. Il ne s’int
fort peut-être, mais avec un effort triomphant. Jacques Fréhel est un poète né qui a su devenir un romancier. Artiste enfin c
du complet épanouissement. Car le romancier s’est formé sans nuire au poète et, si tous deux ont collaboré presque également
t, si tous deux ont collaboré presque également aux Ailes brisées, le poète triomphe aux contes du Cabaret des larmes. N’est-
ssis parmi le caprice des lueurs, un mendiant, un peu sorcier, un peu poète , un peu philosophe, « trace des cercles dans les
t l’analyser et on s’aperçoit immédiatement qu’il ne comprend rien au poète dont il parle. Armand Silvestre est un latin. Il
frappé comme une médaille. Il a presque toujours senti, le délicieux poète du rêve et de la brume, qu’il n’était point fait
nconscient préfacier trouve que dans son œuvre « abondent les vers de poète , ceux en qui se formule une pensée dans une image
r le fait l’inepte syllogisme du critique aveugle : Les seuls vers de poète sont ceux en qui se formule une pensée dans une i
une pensée dans une image ; or je sens bien que Boissier est un vrai poète  ; donc Boissier doit faire beaucoup de vers-formu
à louer avant tout. — On ne saurait mieux avouer qu’on n’a compris du poète que ce qu’il a de moins personnel, ses tentatives
. C’est ici chose parfaitement originale et exquise ; c’est autour du poète et du lecteur la création d’une atmosphère de jad
e blesse. Esquisses et fresques nous donne de Boissier tout ce qu’un poète peut nous donner de lui, même avant d’être arrivé
s de taille, en tracer l’architecture avec l’équerre et le compas. Le poète , abandonné d’une infidèle, songe Dans sa chambre
on « hymne géant » Clamait vers l’Infini l’ivresse de renaître. Le poète contemplait la ville endormie ; elle lui paraissa
és dédaigneusement comme les promesses et les conseils de la Nuit. Le poète arrive au repos d’un lac « endormi comme un regar
’Idée. Le Chemin de la douleur fait suite au Chemin de l’Irréel. Le poète , délivré des préjugés représentés par la Nuit, la
de la souffrance actuelle semblent crier l’éternité de la douleur. Le poète écoute, dans la prière désolée de la femme, la gr
lyrique. Le second chant commence par l’idylle à travers la forêt. Le poète et la bien-aimée vont regardant dans leurs yeux l
La foule ne comprend pas ; elle s’irrite. Et des pierres blessent le poète  ; et des pierres blessent la femme. Il regrette d
… Cependant, à l’écart, la foule des esclaves délibère sur le sort du poète et décide qu’il sera crucifié. Le troisième chant
oisième chant nous ramène sur cette colline, devant ce calvaire où le poète releva la femme et lui fit partager son illusion
, et sur leurs enfants, et sur les enfants de leurs enfants ! Mais le poète lui adresse des paroles apaisantes et lui recomma
indre les autres forces de renouvellement et continuera son œuvre. Le poète est crucifié. Le poète meurt. Le jour meurt. La f
de renouvellement et continuera son œuvre. Le poète est crucifié. Le poète meurt. Le jour meurt. La foule s’écoule. La femme
e l’idée un peu excessive qu’Émile Boissier se fait de la fonction du poète . Il n’a rien abandonné des prétentions romantique
poète. Il n’a rien abandonné des prétentions romantiques. Il voit les poètes comme des soldats Dont les bras sont armés pour
eront, la foule doit se taire. Oui, il faut nous taire à la voix des poètes . Mais non pour attendre d’eux le conseil de salut
e la Mort dans le premier poème ; dans le second tous les discours du Poète et de la Bien-Aimée sont particulièrement riches
de passer sous silence l’autre grand mérite d’Émile Boissier : il est poète par la musique autant que par l’imagination. Et c
antes, et dans les visions douces et lointaines, je ne connais pas de poète à lui comparer. Il y a deux mètres qu’il manie av
e point d’entendre l’exquise symphonie. Je ne sais pas aujourd’hui de poète en vers — non pas même le génial Verhaeren, — auq
he Lacuzon] Adolphe Lacuzon est coupable de rester si longtemps le poète d’Éternité. Toute puissance crée un devoir et Lac
profond, claires comme le soleil, mais que les yeux aveugles des faux poètes ne sauraient voir. La vraie sincérité, celle qui
essentiel ». La poésie est donc simple grâce à un effort prolongé du poète . Elle est « révélatrice ». Elle est « la réalisat
a nature avec sa poésie immanente et l’émotion de cœur et d’esprit du poète , son « immense extase de conviction », sa « compr
que, malgré la main de pitié vague qui caressait sa main peureuse, le poète n’était plus là. Elle l’appelait inutilement ; el
es vers cités disent mieux que tout commentaire l’admirable talent du poète . Il est fait de gravité dans la pensée, de nobles
salue en deux sortes de poèmes une sincérité égale : dans les uns, le poète , ému de sa merveilleuse diversité, exprime avec f
re et brutalisent la chute. Or l’enfant qui tombe est un sensible, un poète , un de ceux que le choc de la vie risque de tuer
u’il aima, admirant « la vastitude de l’image céleste réfléchie », le poète maintenant s’évade, le cœur soulevé. Il monte l’e
est faite de contrastes inattendus, de brusqueries soudaines. Car le poète est complexe, savant, fougueux, amoureux du détai
le aussi de dire les ressources verbales, syntaxiques, rythmiques, du poète . Ses moyens d’expression — de l’alexandrin au ver
attendu et l’à-propos. Comme la science de la vie est universelle, le poète se manifeste observateur, mathématicien, théologi
ici à pleines mains l’or sonore des vers bien frappés et de poids. Le poète , par exemple, dit de son âme élancée vers la mati
éder, tel un héraut, et là me suivre, tel un page. Et je pense alors, poète , que c’est votre âme qui tourne ainsi autour de m
76 (1828) Préface des Études françaises et étrangères pp. -
en spécial) voyons quels monuments impérissables nous ont laissés nos poètes classiques : Voltaire se présente avec ses épître
un volume de satyres et son admirable Lutrin ; et Lafontaine, le plus poète de tous, avec ses fables et ses contes. Voilà des
s et modernes dans trois autres genres, et fort heureusement pour les poètes du siècle actuel, ces genres sont : l’Épique, le
sentait que l’Ode inspirée et la grande Élégie n’avaient pas eu leurs poètes , comme l’Épître, la Satyre, la Fable. Quant à l’É
popée française ; à cette époque on trouve Ronsard et quelques autres poètes de la Pléiade, trop vantés alors, et surtout trop
dans cette Pléiade brillante, l’homme d’une puissante imagination, le poète de génie enfin, capable d’enfanter une œuvre épiq
ne pouvait sortir que de la tête d’un érudit, d’un philosophe et d’un poète . Le Lyrique, l’Élégiaque et l’Épique étant les pa
ed de Vigny dans le Poème. Mais avec quelle habileté ces trois jeunes poètes ont approprié ces trois genres aux besoins et aux
s ou dont elle n’offrait que des modèles incomplets. Il est encore un poète qu’il est impossible d’oublier : il n’a fait que
r la terre de France. Certes, il existe en ce moment plusieurs autres poètes qui cultivent avec un juste succès les quatre gen
vertueux qui fait pleurer les marchandes de modes. De tous temps les poètes ont souffert de l’indifférence ou de l’ignorance
miracle qui arrive de loin en loin, quelle illusion peut se faire un poète de nos jours, quand le Dante, le Tasse, le Camoën
que les succès du bel esprit et des grâces fardées. Honneur donc aux poètes dont les accents mâles et sévères ne provoquent p
ires en France, nulle part les individus ne sont plus distingués. Nos poètes et nos artistes doivent donc s’attacher uniquemen
la prose. M. de Chateaubriand et madame de Staël ont été les premiers poètes de l’époque. Beaucoup de gens s’en sont contentés
de la mélancolie de Directoire. Leur défiance durait encore quand les poètes réels sont arrivés, et cette défiance invétérée s
ut-être à se guérir entièrement. Si les œuvres d’André Chénier, de ce poète immense, sitôt moissonné par la faux implacable q
de quelques préventions défavorables, il est bon de rappeler que les poètes ont en général été de bons écrivains en prose, qu
vers faibles et sans chaleur. Nous rappellerons aussi que les grands poètes ont toujours été les hommes les plus instruits et
ur temps ; ce n’est même qu’à ces conditions qu’ils étaient de grands poètes . Et qu’on ne dise pas que dans un siècle comme le
des philosophiques sont portées à un si haut degré de perfection, les poètes ne peuvent plus acquérir la prépondérance qu’ils
s besoin d’aller chercher des exemples hors de chez elle ; ses jeunes poètes , nourris des souvenirs de son passé, enrichis des
séparer de la mort pour s’attacher à la vie, et tout en éclairant les poètes de cette nouvelle école sur leurs défauts et leur
e l’ignorance ou du pédantisme scholastique. Cependant, philosophes, poètes , historiens, vraiment dignes de ces noms, unissez
la comédie. C’est faire injure à Molière que de le nommer le premier poète comique du monde ; on doit dire : le seul, tant i
illustré, pendant deux siècles, par une succession non interrompue de poètes du premier ordre ; ce qui rend la Melpomène franç
rrangeant, sans les dénaturer, selon le goût de leur siècle ; car les poètes dramatiques (et c’est ce qui nuit beaucoup à la d
art prodigieux, et chacun avec des procédés bien différents. Ces deux poètes immortels n’ont rien de pareil entre eux, et c’es
ntéressant dans ses fables, si neuf par les pensées, est resté, comme poète et comme écrivain, bien au-dessous de Corneille e
s la littérature française par les historiens, les philosophes et les poètes de la nouvelle école ; pourquoi l’art dramatique
ivées de la magie du style et du jeu des acteurs, ne donnent du grand poète qu’une idée toujours imparfaite et quelquefois tr
êmement rares, et que les hommes de génie sont très rares aussi ; les poètes dramatiques peuvent se diviser en trois classes :
par des situations fraîches, des caractères créés et par un style de poète . Le Paria est l’ouvrage de M. de la Vigne qui a e
ssé. Nous pouvons affirmer que le ton, la couleur, toute la poésie du poète allemand a passé dans l’œuvre du poète français ;
la couleur, toute la poésie du poète allemand a passé dans l’œuvre du poète français ; c’est une tragédie d’un intérêt puissa
e souviendra enfin que ses cartons renferment une belle tragédie d’un poète trop tôt pleuré, et que le public l’attend. Ce qu
ttait. Du reste, il n’est pas question de vouloir détrôner nos grands poètes au profit d’un usurpateur, comme quelques gens de
e besoin de vérité en tout, est universellement senti, et en cela les poètes actuels sont plus heureux que leurs prédécesseurs
nt inséparables et qui du moins ne ressemblent pas aux défauts de nos poètes . Il est temps que ses chefs-d’œuvre soient reprod
rigés ; nous n’avons d’autre ambition que de faire connaître le grand poète anglais au public français ; si nos ouvrages sont
e Racine, ne sont pas capables même de sentir les beautés de ce grand poète . Ils font l’effet de ces latinistes qui sont tout
a reproduit avec génie la manière franche, l’expression mâle du grand poète Régnier ; et remontant aux premiers âges de notre
sification que suit l’école actuelle qui a repris aussi à nos anciens poètes cette richesse élégante de rimes, trop négligée d
familiarisées avec la versification d’André Chénier et de nos jeunes poètes , se perdent dans les déplacements de césure et da
ave et pur qui sort d’un récitatif bruyant et agité. Que peut dire un poète , quand il s’entend reprocher des contrastes comme
aussi de croire que tels versificateurs font mieux les vers que tels poètes . Le talent suit toujours le génie. Sans doute, av
ds maîtres, et il y a des gens lettrés qui lui savent gré de cela. Le poète au contraire arrive avec ses beautés et ses faute
en relief : voilà tout. Ces quatre hommes n’en sont pas moins quatre poètes divins. La critique devrait donc apprendre à se m
a Forêt de Windsor de Pope, traduction faite de verve, noble chant de poète , suivi d’un trop implacable silence. Mon œuvre la
77 (1857) Cours familier de littérature. IV « XXe entretien. Dante. Deuxième partie » pp. 81-160
elconque, historique ou fabuleux, accomplissant le fait chanté par le poète . Ici il n’y a point de héros, point de personnage
ective ; ils passent, comme une revue de fantômes, devant les yeux du poète et du lecteur ; c’est la procession des ombres da
té, dans les abîmes. Cela n’attache pas ; cela éblouit. Le vertige du poète donne le vertige au lecteur. En troisième lieu, u
nde, de la Perse, de la Grèce, de Rome, de l’Europe moderne même. Les poètes indiens chantent les aventures humaines ou divine
ce serait saint Thomas d’Aquin, car ce sont ses pensées que chante le poète . Mais quel poète divin ! Nous allons vous l’expos
homas d’Aquin, car ce sont ses pensées que chante le poète. Mais quel poète divin ! Nous allons vous l’exposer, non par l’ens
gorie et une allusion. « Au milieu de la route de la vie », chante le poète dans le premier tercet (strophe de trois vers), «
irai aux portes des enfers ! » « Comment j’y pénétrai », continue le poète , « je ne saurais le dire, tant j’étais plein de s
vèle son nom par ses œuvres. Virgile, touché des louanges filiales du poète toscan, le remet dans le droit chemin, en lui fai
le demi-jour des allusions. On marche à tâtons à la suite de ces deux poètes , sans savoir si c’est dans la réalité ou dans la
éternité, qu’on avance. III « Le jour se retirait », chante le poète au commencement du second chant, « et l’air rembr
s, des imprécations, des coups portés et reçus dans l’ombre, jette le poète dans la stupeur. Il interroge son guide. « Ce son
ne d’entre ces âmes, est reconnu par ses pareils Gloire au souverain poète  ! Onorate l’altissimo poeta ! s’écrie cette foul
ème parmi ces grands esprits. » Puis la confusion de l’imagination du poète jette la confusion dans ses tableaux. Électre, Én
épisode du poème : Françoise de Rimini. V Ici ce n’est plus le poète scolastique, c’est l’amant qui parle ; il se souv
aventure l’avait si fortement ému dans celui-ci. VI Écoutons le poète . Il décrit d’abord, en vers qui frissonnent, l’ou
oublier le crime. Il se souvient d’avoir aimé, il aime encore. « “Ô poète  ! » dit-il à son guide Virgile, « je serais curie
à l’haleine du même vent qui les emporte à travers l’espace ! ” Et le poète à moi : “Observe”, me répondit-il, “le moment où
ns la douleur, comme ils n’ont fait qu’un dans la faute ; La pitié du poète ému qui les interroge et qui les envie (on le rec
a poésie ou l’émotion par le beau, n’est-elle pas produite ici par le poète en quelques vers plus complétement que par tout u
Aussi c’est pour ces soixante vers surtout que le poème a survécu. Le poète de la théologie est mort, celui de l’amour est im
t, pour comble d’ennui, poursuivis et mordus par le chien Cerbère. Le poète y lance quelques imprécations, aujourd’hui aussi
us avec ceux de l’histoire et du temps, des rencontres inattendues du poète avec les âmes de ses contemporains morts avant lu
croupe (encore ici n’employons-nous pas le mot cynique employé par le poète ) ; des démons qui mordent la langue tirée contre
englue leurs ailes ; des dialogues sans intérêt et sans fin entre le poète florentin et les obscurs concitoyens de sa ville,
ève les écailles du poisson ; Antée, qui prête son dos gigantesque au poète pour lui faire franchir un fossé des enfers ; des
un être humain comme nous, l’ homo sum, humani nihil a me alienum du poète latin ; cette sympathie désintéressée qui fait à
uccessivement se coucher et mourir aux pieds du père, un à un, dit le poète , et le faisant mourir ainsi quatre fois en eux av
ne manque là que la mère ou le souvenir de la mère absente ; mais le poète a senti avec un merveilleux instinct qu’il fallai
sse à se coucher sur ses pieds pour mourir à son ombre. Si l’immense poète n’est pas là, où est-il ? Ni Homère, ni Virgile,
ndre l’architecture fantastique de la montagne idéale sur laquelle le poète place son Purgatoire et où il est accueilli par C
qu’il vivait, reçoit Dante en commémoration de cette Béatrice dont le poète se réclame. La lumineuse sérénité d’un jour sembl
ir, s’apercevant à ma respiration que j’étais encore vivant », dit le poète , « pâlirent du prodige. « Et, de même qu’un messa
nt les yeux, presque à chaque page du Purgatoire. La fibre irritée du poète de l’Enfer s’était détendue dans un plus long exi
stinctions de la philosophie transcendante ne sont pas rendues par le poète avec moins de vigueur et de clarté que les scènes
ternelle justice ?… » XVII Après plusieurs autres chants où le poète , de plus en plus inintelligible, fatigue le lecte
s-tu point qu’ici l’homme est heureux ? ” » « Mes yeux », continue le poète , « tombèrent sur la claire fontaine ; mais, en m’
ncieuse de l’amant infidèle, la foi du chrétien repentant, la joie du poète qui retrouve sa jeunesse, son innocence et sa ver
as déjà été effacés par l’eau de ton cœur ?… » Le oui que balbutie le poète fut si imperceptible à l’oreille qu’il ne put êtr
, quand il avait commis ces fautes.) « Elle m’apparut », poursuit le poète , « de l’autre côté du ruisseau verdi par l’ombre
es visions du poème. « Mais parce que mon papier est plein », dit le poète , « que j’avais destiné à ce second cantique, le f
ième Partie. Le Paradis Dès les premiers vers on reconnaît le même poète , poète des limbes, entre les fantômes du moyen âg
rtie. Le Paradis Dès les premiers vers on reconnaît le même poète, poète des limbes, entre les fantômes du moyen âge et le
gien. On pressent Pétrarque et Abailard dans le philosophe et dans le poète toscan. Il s’épouvante des océans de lumière qu’i
oral. C’est Aristote et Platon en vers. « Ô vous », s’écrie alors le poète saisi d’enthousiasme, « vous qui, sur une trop pe
s en elle ! » Il entre avec elle dans la première étoile. Écoutez le poète . « La perle éternelle nous reçut dans son sein,
t une série de définitions de casuistes plus que de philosophes et de poètes . Il y a là une charmante comparaison, à propos de
u sacrifiant son fils innocent représentant d’une nature coupable. Le poète s’y perd dans la métaphysique la plus subtile et
y argumentent, les chefs des ordres monastiques y défilent devant le poète  ; le pape et les cardinaux y sont injuriés comme
s quinze chants d’hiéroglyphes ! XXIII Un retour de l’esprit du poète vers l’ingrate Florence, au dix-septième chant, r
ubmerge la poésie. Tout ce qu’on peut comprendre, c’est que tantôt le poète exalte, tantôt il objurgue les ordres monastiques
e en véritable délire. Les feux conversent, les flammes chantent ; le poète lui-même, interrogé sur la foi, répond des choses
erre ; avec une autre voix alors, avec un autre vêtement reviendra le poète , et sur les fonts de mon baptême je prendrai la c
aincu plus que ne le fut jamais, à aucun tournant de son poème, aucun poète ou tragique ou comique ! » XXV En effet, j
cie, patronne de Palerme, y chantent des Hosanna éternels. La tête du poète se trouble, les paroles lui manquent ; il compare
hardiment en finissant ce que nous avons dit en commençant : sublime poète , déplorable poème, mais impérissable monument de
us qu’eux, qu’il est malheureux pour leur littérature moderne que les poètes qui sont venus après le Dante, tels que Tasse, Pé
leurs disciples, ne se soient pas collés davantage sur les traces du poète de la Divine Comédie pour conserver à leur langue
lilée pour philosophes, des Machiavel pour historiens, des Tasse pour poètes épiques, des Arioste pour poètes chevaleresques,
avel pour historiens, des Tasse pour poètes épiques, des Arioste pour poètes chevaleresques, des Pétrarque pour poètes mystiqu
s épiques, des Arioste pour poètes chevaleresques, des Pétrarque pour poètes mystiques, des Dante pour poètes créateurs de lan
s chevaleresques, des Pétrarque pour poètes mystiques, des Dante pour poètes créateurs de langue ; mais, quoi qu’elle en dise,
78 (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lamartine, Alphonse de (1790-1869) »
7). OPINIONS. Victor Hugo Voici donc enfin des poèmes d’un poète , des poésies qui sont de la poésie ! Je lus en en
il manquera à votre exil le triomphe que Platon accordait du moins au poète  : les palmes, les fanfares et la couronne de fleu
usible des formes dont jamais langage humain ait revêtu une pensée de poète , est d’un symbole constant, partout lucide et imm
— est lui-même un Racine ; c’est un spiritualiste de l’art ; c’est un poète platonique ; la chair, la réalité ; le fait lui r
n poète platonique ; la chair, la réalité ; le fait lui répugnent. Le poète des Méditations a en horreur tout ce qui n’est p
à ce qui en sera sorti ; il restera le nom harmonieux et sonore d’un poète auquel son siècle aura été trop doux et la gloire
ource des larmes si longtemps glacée se remettait à jaillir. Le jeune poète se révélait, dès ce premier livre, comme le Psalm
e, j’ai l’habitude de laisser à Lamartine la première place parmi les poètes du siècle. Le Lac, quoique la langue en ait vieil
qu’un homme ; une étoile plutôt qu’un drapeau ; un arome plutôt qu’un poète , né pour faire couler en beaux discours, en beaux
e passât d’artifice. C’était, pour ainsi dire, la respiration même du poète suspendue ou précipitée par ses souffrances ou se
caressante expression de leur inquiétude confuse. La langue aisée du poète ne tenait point la pensée à l’étroit, elle ouvrai
ssitôt les hommes reconnaissent que cette merveille leur est née : un poète vraiment inspiré, un poète comme ceux des âges an
sent que cette merveille leur est née : un poète vraiment inspiré, un poète comme ceux des âges antiques, ce « quelque chose
« quelque chose de léger, d’ailé et de divin » dont parle Platon. Ce poète , aussi peu « homme de lettres » qu’Homère, ce qu’
communs ; par là et par d’autres traits, il semble que l’âme du grand poète , qui avait exprimé ces choses avec tant de puissa
Édouard Rod Lamartine fut essentiellement ou plutôt exclusivement poète et il eut, avec toutes les puissances, toutes les
poète et il eut, avec toutes les puissances, toutes les faiblesses du poète . Il semble vraiment que son âme ne lui ait pas ap
s complètement, sans doute : le moment arrive toujours, même pour les poètes les plus admirés, où la réflexion reprend ses dro
son dialogue immortel avec Dieu, avec l’Amour, avec la Nature. Si le poète est incapable d’éteindre le Réel, il est aussi af
aise. Et enfin, et surtout, ce que l’on reconnaît, c’est que d’autres poètes ont eu peut-être d’autres qualités, plus d’art et
ux-là, des âmes plus singulières ; mais nul, assurément, n’a été plus poète , si, dans la mesure on ce mot de poésie exprime c
rs la voix intérieure, tour à tour douce et triomphante ; et ainsi le poète de l’Isolement , du Soir, du Souvenir, de l’Autom
e rythme naturel du lyrisme dans la poésie et dans l’art. [Lamartine, poète lyrique (1898).] Georges Rodenbach Chaque f
tains chants, le viiie , notamment, sont composés de fragments que le poète n’a pas pris soin de relier ensemble. Mais si la
re. Il est en effet à l’âge des chefs-d’œuvre, à cette maturité où le poète atteint toute sa puissance de conception et possè
uait dans ses premières années. Cette longue phrase lyrique, qu’aucun poète n’a su conduire mieux que lui, mais qui était sou
79 (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre X. »
un tour plus extraordinaire et plus libre. Par un art nouveau, que le poëte créait comme ses acteurs et son théâtre, par un s
la soixante-sixième olympiade, sous l’archonte Ménon, la naissance du poëte Eschyle, cinq cent vingt-cinq ans avant notre ère
ans après Marathon, et l’année même de Salamine, deux journées où le poëte , qui célébrait ainsi la seconde, avait également
. Au temps de Salamine, nous dit encore un témoignage authentique, le poëte thébain Pindare atteignait sa quarantième année.
rathon. C’est là que, plus tard, pour chorège d’un drame donné par le poëte Phrynicus, elle avait eu Thémistocle. C’est là qu
s, lui attribue dix-sept tragédies. Comment, dirons-nous, si le grand poëte lyrique, né sur ce territoire thébain, qui a tant
l pas eu quelque louange d’exception ou quelque regret marqué pour le poëte dont il aime d’ailleurs la gravité religieuse, et
té une citation, un fait, une parole, aux dix-sept tragédies du grand poëte lyrique ? Il faudrait donc le supposer là tout à
re en iambes latins des monologues de Sophocle, pouvait-il oublier le poëte grec qui aurait uni à l’enthousiasme de l’ode la
i d’autre part on remarque, dans la liste non contestée des chants du poëte thébain, un ordre de poésies lié, sous le nom d’H
e d’une poésie déjà savante, mais surtout naturelle et passionnée, le poëte n’aspirait pas à l’universalité, à la primauté da
universalité, à la primauté dans les genres divers. En même temps que poëte , il pouvait être guerrier de terre et de mer comm
on générale du dévouement à la patrie ; mais, d’ordinaire, il n’était poëte que dans une seule des grandes et simples divisio
s de l’art, la tragédie, la comédie, le poëme lyrique ou gnomique. Le poëte tragique, en particulier, était à l’aise et suffi
ides trompées par Apollon, depuis les Choéphores jusqu’au Cyclope, Le poëte tragique, avec cette fécondité d’un art nouveau,
if semblait confondre en un seul, il ne passait pas de sa vocation de poëte tragique à celle de chantre lyrique, ailleurs du
est conservé même à ce sujet une belle et modeste réponse de ce grand poëte . Les frères d’Eschyle, les deux guerriers dignes
it « que la chose était faite dès longtemps, et pour le mieux, par le poëte Tynnichos ; que si à l’œuvre de celui-ci il oppos
ce qui dut inspirer et retenir dans le cercle lyrique la vocation du poëte thébain. Entre ces deux villes, Thespies et Tanag
o-béotienne, portant des robes ornées de franges. Comment le renom du poëte Hésiode, cet éveil du génie grec, dans le pauvre
dans toutes les autres cités de la Grèce. Cela même portait le jeune poëte de Thèbes à prendre pour unique objet de ses chan
t toute sanglante, pour ainsi dire, ne pouvait tenter l’âme élevée du poëte thébain. Une fois, nous l’avons vu, il avait rapp
vu, il avait rappelé et enlacé dans un de ses hymnes deux vers de ce poëte  ; mais ailleurs il maudit, il abhorre les exemple
. Panégyriste des rois de Sicile près desquels se retira plus tard le poëte Eschyle, Pindare ne les loua que de leurs vertus,
e rappeler Denys de Syracuse, à double titre de despote et de mauvais poëte . Mais l’antiquité était peu comptée alors. Voltai
obligation pour les fils et un titre d’orgueil pour les citoyens. Le poëte lyrique, avec son autorité sainte, dans les fêtes
Léonidas, ses trois cents Spartiates et les Béotiens de Thespies. Le poëte de Thèbes eut il supporter cette douleur, dans la
on de son père, riche citoyen d’Égine ; et tout aussitôt la pensée du poëte s’élève à la joie du patriotisme commun, comme po
traducteur m’abuse en ce moment ; mais combien cette joie réservée du poëte , cette tristesse du Thébain mêlée au triomphe des
fierté fidèle, et en même temps quel art délicat dans ce souvenir du poëte , qui, se nommant avec orgueil le nourrisson favor
urd’hui la glorieuse alliée d’Athènes ! Dans le langage elliptique du poëte , ce qui est exprimé fait ressortir avec éclat tan
la patrie commune et la joie de sa gloire, dans cette distraction du poëte qui met le mot de barbares à la bouche même des P
deux mondes ; du monde civilisé et du monde barbare ! Ce jour-là, le poëte tragique d’Athènes était plus grand que le poëte
are ! Ce jour-là, le poëte tragique d’Athènes était plus grand que le poëte même de Delphes et d’Olympie. 107. Βιογράφοι, e
80 (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. J. Autran. Laboureurs et Soldats, — Milianah. »
guérissent. Laboureurs et Soldats ! c’est le plus beau sujet pour un poète . Laboureurs et Soldats ! c’est Hésiode et c’est H
’instinct du sujet, mais avait-il le détail ? Avait-il ce qui fait le poète  ?… Quand nous nous en allons en égoïstes Contempl
il toutes les promesses de son titre, et M. Autran est-il vraiment le poète , doué du génie des sujets auxquels il a si noblem
complète de la manière de M. Autran qu’ils ont fixée. La manière des poètes importe plus à la Critique que le menu ou le gros
nu ou le gros des œuvres, car c’est par la manière qu’elle classe les poètes et qu’elle peut les caractériser. Sauf l’exceptio
il sera toujours. Il a sa manière qui ne changera pas. La manière des poètes , c’est leur visage. Assurément, il y a une grande
ir, même quand il le transfigure. Il en est de même de la manière des poètes . Qu’ils la reprennent en sous-œuvre, qu’ils la mo
a été donnée comme notre autre visage pouvait être changée au gré du poète et du penseur, M. Autran serait, nous le croyons,
quetterie, à savoir : qu’avec de certains procédés, on peut créer des poètes , comme Vaucanson fabriquait des joueurs de flûte
u clairon, tubæ clangor ! Mais rien ne sort. L’instrument étouffe. Le poète de Laboureurs et Soldats a dans ses vers quelque
s grâce, — que pèche le vers de M. Autran, malgré l’effort visible du poète pour en travailler, sinon pour en remplir le vide
orie des travailleurs, — des hommes de peine en littérature. C’est le poète du labor improbus dans sa gloire manquée. Il a pr
ses qualités, telle est aussi sa manière. Évidemment, il n’est pas un poète à la hauteur des sujets qu’il a su choisir, et no
ne s’emparent point de M. Autran comme ils s’emparent des véritables poètes , dont la préoccupation, la rêverie, les pentes d’
ent Ruth, Tobie, Josué, les Machabées, — n’est pas digne de ce nom de poète , et encore s’il y allait ! Mais Dieu sait où il v
d’un vieux bourgeois comme Gorgibus, mais devient dans un poème où le poète parle toujours, d’une incomparable platitude. Vou
sans habit, ainsi qu’un pauvre hère ! Ah ! le pauvre hère, c’est le poète , le poète attaché à cette rime exacte qui est son
t, ainsi qu’un pauvre hère ! Ah ! le pauvre hère, c’est le poète, le poète attaché à cette rime exacte qui est son bourreau
ue la mâle simplicité du récit : ce serait nier la poésie et l’art du poète que de le prétendre ; mais il fallait un poète qu
la poésie et l’art du poète que de le prétendre ; mais il fallait un poète qui eût la corde militaire ; et, il faut bien le
ourquoi donc, cette vulgarité étant donnée, parler si longtemps de ce poète  ? L’auteur de Milianah et de Laboureurs et Soldat
81 (1923) Paul Valéry
ent la suite. * * * Il est entendu que Valéry, comme Mallarmé, est un poète , un grand poète. Dans le monde de la littérature
* * Il est entendu que Valéry, comme Mallarmé, est un poète, un grand poète . Dans le monde de la littérature pure (peut-être
vec toute la ferveur et toute la plénitude qu’il appelle du cœur : le Poète . Effet, en partie, d’imagination. Que Valéry soit
le Poète. Effet, en partie, d’imagination. Que Valéry soit, un grand poète , nous le savons, et nous le saurons peut-être, to
, impérieusement, comme une exigence de vocation poétique. Il y a les poètes qui savent faire des vers parce qu’ils sont poète
étique. Il y a les poètes qui savent faire des vers parce qu’ils sont poètes , et il y a les poètes qui sont poètes parce qu’il
tes qui savent faire des vers parce qu’ils sont poètes, et il y a les poètes qui sont poètes parce qu’ils savent faire des ver
aire des vers parce qu’ils sont poètes, et il y a les poètes qui sont poètes parce qu’ils savent faire des vers. On mettrait L
ne voit en lui aucune nécessité qui le contraigne à être expressément poète . S’il fait des vers, ce n’est pas que ce qu’il a
encore moins le vrai Léonard que le William Shakespeare de Hugo ou le Poète Tragique de Suarès ne concernent Shakespeare. Mai
celui d’une « Comédie Intellectuelle qui n’a pas encore rencontré son poète  » et qui serait plus précieuse que la Comédie Hum
ique, ce n’est pas la musique source de rêverie qui l’intéresse comme poète , c’est la musique élevée sur les genoux de la mat
té se dépense à vaincre des résistances réelles. » Ces résistances le poète ne les trouve pas hors de lui, mais en lui. La te
technicien qui tire son nom de l’acte créateur pur, ποιειν, c’est le Poète . On comprend dès lors la pensée dont Valéry a ani
pas plus un philosophe, à proprement parler, que M. Bergson n’est un poète . Métaphysiquement tout est dans tout. Mais réelle
sophe celui qui possède et qui utilise la technique philosophique, et poète celui qui possède et qui utilise la technique poé
ité, un être, une efficace analogue. La raison qui a fait admettre au poète tel mot, tel vers, elle contient encore toute viv
e les arrangements de cette sorte nous réservent, et donner le nom de poètes à ceux que la fortune favorise dans ce travail. »
e nom de poètes à ceux que la fortune favorise dans ce travail. » Le poète , dont la fonction est de créer, et, d’une façon g
Mais surtout il ne veut pas les organiser en philosophe. En tant que poète , il choisit de ne pas être un esprit, et d’être u
tous ces Socrates possibles, choisisseurs et artisans, architectes et poètes , qui sont devenus Idées. Mais en les abandonnant
ique, qui aide à classer les profondes intuitions de Valéry. Mais, ce poète philosophe, s’il est autodidacte en matière philo
se sert, et dont s’était servi Mallarmé, pour esquisser la figure du Poète . « Pour ce héros glacial, le véritable ennemi, c’
ns l’espace où se meuvent les mortels. Pareil à ces orateurs et à ces poètes auxquels tu pensais tout à l’heure, il connaissai
(je veux dire, musicien pur, musicien mu si quant de musique). Il est poète , et c’est dans le domaine de la poésie qu’il a ré
s matériaux, la danseuse la maîtresse des mouvements de son corps, le poète possède les mots de la langue, avec leurs valeurs
nt les vers, la stance, le poème. Ces mots, qu’en fait d’ordinaire le poète  ? Il les plie à un usage social. Il les emploie à
hommes. C’est pourquoi, jusqu’au xixe  siècle, la plupart des grands poètes ont été des épiques, et surtout des dramatiques.
a masse vivante et active de la poésie devient le lyrisme. Même si le poète emploie la forme dramatique, ou la forme épique,
ne, sinon à tous les hommes, du moins à un groupe ou à une époque. Le poète joue en interprète d’un public, et il trouve un p
en bloc, qu’il anime et enthousiasme en masse. Le schème universel du poète reste le rhapsode ; — cette rhapsodie se déverser
sume très simplement dans l’intention commune à plusieurs familles de poètes (d’ailleurs ennemies entre elles) de reprendre à
e vulgaire ne pense choses. Mais elle est beaucoup moins familière au poète et surtout au lecteur de poèmes. Elle dérangera d
s flamboyantes. L’œil énorme de Victor Hugo fonctionne ici, un œil de poète qui voit, et qui ramène, comme le pêcheur sa pêch
aux logiques détruit logiquement par l’autre, et leur réalité pour le poète comme leur réalité pour le physicien consistant d
dre ou une nature de relations. C’est bien, en partie, de son fond de poète que Valéry s’est intéressé si vivement à Einstein
Seulement h = h n’est pas noté par un mathématicien, mais créé par un poète , et cela s’écrit ainsi : Car l’Hydre inhérente a
dre inhérente au héros Les équations de l’algébriste ce sont chez le poète les assonances et les allitérations. Allitération
elle n’atteste que le hasard ? Oui, s’il s’agissait d’un autre que du poète . Mais, dans le monde du poète pur, monde plein, s
Oui, s’il s’agissait d’un autre que du poète. Mais, dans le monde du poète pur, monde plein, sans lacune et sans désordre, i
e plus loin que la chance, et disons liberté : liberté dévolue au pur poète d’affecter chaque mot de la langue commune d’un e
que mot de la langue commune d’un exposant pris à la langue propre du poète , et que son art lui permette d’imposer au lecteur
e au vol pur Ne puisse se poser, tout humide d’azur. Cette langue du poète elle peut, comme les rapports métaphysiques, se p
choses, mais des mouvements. Pas de poésie sans une absence. Pour le poète le seul être qui manque ne dépeuple pas tout, — m
me des mathématiques les fait commander à toute matière. Pas d’âme de poète qui ne soit vide, et ce vide fait sa vie, fait le
ont avec une facilité singulière de son esprit à les résoudre. Peu de poètes écrivaient plus facilement que Victor Hugo et peu
rive à les reconstituer, révèle sur-le-champ le degré intellectuel du poète , la qualité de son orgueil, la délicatesse et le
absurde d’accorder la moindre valeur aux difficultés vaincues par un poète qui écrirait trois cents vers sans employer une f
t son plumage. En réalité elles restent libres, sauf à la rime, et le poète s’en dispense ou en use selon la chance des mots.
ue Valéry cherche ces rencontres de voyelles et de consonnes comme un poète du xve  siècle cherchait les rimes redoublées et
un jour. Les Idées ont tissé leur toile dans le silence intérieur du poète  : Nous étions non éloignées, Mais secrètes araig
n éloignées, Mais secrètes araignées Dans les ténèbres de toi. Et le poète brise cette toile emperlée des Idées, ces allusio
une chair et une âme, l’une et l’autre privilégiées, l’âme vivante du Poète , la chair aussi vivante, visuelle et verbale du P
ue Kant n’attribuait qu’à la volonté qui se donne sa loi, mais que le Poète attribue au vers qui en lui se donne sa forme. H
éry, dans ce dialogue, celle de la poésie, et qu’il y pense autant au poète qu’à la danseuse : « Ame voluptueuse, vois donc i
hangé depuis le romantisme et le Parnasse. L’école de Flaubert et des poètes parnassiens demandait, exigeait presque une belle
la substance réelle. C’est par tout autre chose qu’une source que le poète recréera une source. La réalité matérielle d’un o
a connaît, et il nie l’objet en tant qu’objet. Cette même absence, le poète la sent, et il la répare dans une certaine mesure
ont l’intensité n’est bornée que par les moyens limités de l’individu poète . Plus une image est pour nous inattendue, c’est-à
, poétique ou spirituelle, ce qui implique qu’à la limite, et pour un poète d’une imagination divine, tous les objets servira
’image en contrebande sous la figure de leur dualité logique. Mais le poète , lui, sait bien que c’est la dualité de ses image
trois volumes, ou plutôt trois plaquettes de vers que la plupart des poètes s’accordent à considérer comme un des sommets act
larmé désignait déjà du doigt, c’est la méditation de la substance du poète par lui-même, le poids de cette substance dans un
’on peut appeler soit l’antipode du lyrisme, soit un hyperlyrisme. Le poète ne nous accorde pas plus de confidences sur sa de
plus de confidences sur sa destinée personnelle que ne le faisait un poète parnassien (et Mallarmé nous montre comment le Pa
ouve évidemment l’existence d’une intelligibilité intérieure, dont le poète à la clef. Il en est de même pour tout poème de q
purement poétiques, et qui obligent au moins le lecteur à définir le poète , contrairement à Gautier : Un homme pour qui le m
ci monde moral. Nous ne sommes pas chez Amiel. La Jeune Parque, où le poète a voulu exprimer ce qui existe en lui de plus aut
Mais Valéry, qui le croit sans doute aussi, peut en faire état comme poète . Il est même curieux qu’il retrouve en poète, en
peut en faire état comme poète. Il est même curieux qu’il retrouve en poète , en lui conférant le baptême poétique d’une belle
à cette vis a tergo qui se confond avec l’inspiration. La réalité du poète en chair qu’il y a dans le Satyre, c’est un Hugo
nt un métaphysicien qui veut prendre contact avec le monde ; c’est un poète qui veut reprendre contact avec son art. Et en pr
le. » L’ayant posé, on ne saurait le résoudre, mais on peut si on est poète le sentir, et, sinon le faire sentir, du moins co
quelques traits nés de ce sentiment. Dans le Fragment de Narcisse, le poète élimine cette existence de l’Autre, cette multipl
une partie du poème une Dormeuse. Un beau corps ensommeillé semble au poète un pur contact avec l’être, avec le courant de la
des bras amoureux, mais voici qu’il est tombé dans le sommeil, et le poète équilibre, compare les deux possibles, en faisant
t de Ronsard : Mignonne levez-vous ! vous êtes paresseuse... Ici le poète souhaite que la dormeuse demeure dans son absolu,
la lumière et pour l’action, — ici ramenée à son Idée en des yeux de poète . Les vers d’amour de la Fausse Morte prendraient
pe non seulement à la prise de l’esprit, mais à la prise poétique. Le poète peut bien l’envelopper de loin dans un réseau de
me du cheval ailé — et d’une chair solide d’athlète, l’imagination du poète fait contracter à son tronc substantiel et dur. C
e fait une herbe ! Dans l’ode d’Amour, qui fait suite au Platane, le poète se fond avec une facilité heureuse dans le mouvem
étique. Dans Palme trouve conscience de lui le monde construit par le poète , œuvre de sa technique propre, ou plutôt équilibr
y et la poésie romantique. Dans l’ode romantique que veut exprimer le poète  ? Lui-même. Il faut que le lecteur croie le poète
ue veut exprimer le poète ? Lui-même. Il faut que le lecteur croie le poète , comme l’enfant par l’aigle ou l’homme par le che
e toute interprétation tendancieuse. Quant à la figure de lui, que le poète voudrait imposer au lecteur, diffère-t-elle beauc
’il le dit quelque part, dans le problème de rendement qui se pose au poète , à l’heureux possesseur d’une technique, n’entre
a poésie, considérée en elle-même et non dans le sentiment qu’en a le poète , mais en réalité il ne l’est pas, ou il ne l’est
a pas allégorie, mais, comme chez Valéry, symbole, et où, sans que le poète songe à nous communiquer une idée, un sentiment d
s à cette inévitable nécessité du métier : attendre, comme Faguet, le poète au coin d’un bois pour lui demander ses « idées »
demander ses « idées ». Si Valéry bergsonise, c’est un peu comme les poètes du xviie  siècle auraient, selon Nisard, cartésia
lui plutôt que sur dix sujets qui se proposent à ma plume. Le Valéry poète est déposé sur un chemin par un Valéry d’amplitud
che vibrante « m’enfante » parce que mon être, et surtout mon être de poète , consiste à épouser cette vibration mystérieuse,
lement qui pourra jaillir, à tel moment, en lui, n’oublions pas qu’un poète peut fort bien se contenter d’un sujet, ou de que
sujet. Souvenez-vous de ce simple Toast de Mallarmé, à un banquet de poètes , toast qui, presque sans mots, plante son drapeau
ornes que des lignes vivantes d’horizon et de mers, — kiosque d’où le poète , Que la vitre soit l’art, soit la mysticité, la
Valéry n’en a mis lui-même à la produire. N’oublions pas que ce grand poète avait trouvé en lui-même plus de raisons de se ta
que de parler. Notons qu’il revint à l’art de vers, qu’il se retrouva poète (et poète autrement entier que dans les essais de
ler. Notons qu’il revint à l’art de vers, qu’il se retrouva poète (et poète autrement entier que dans les essais de ses vers
he, un sens propre, opposé au sens vulgaire qui est celui de tous les poètes . Le langage ordinaire appelle univers la totalité
ne sont pas des ministres socialistes. Ne prenons pas, en Valéry, le poète métaphysicien pour un métaphysicien poète. Il for
prenons pas, en Valéry, le poète métaphysicien pour un métaphysicien poète . Il formule poétiquement un objet métaphysique, e
découve en lui les lignes d’une technique possible. Une technique de poète ne peut pas se convertir en une technique de méta
er leur technique propre, pareil à un philosophe qui reprocherait aux poètes d’attacher une importance bizarre à ce que leurs
losophes, il se tient en plein dans les conditions de sa technique de poète . Le poète, l’artiste, n’ont guère à débattre ce q
il se tient en plein dans les conditions de sa technique de poète. Le poète , l’artiste, n’ont guère à débattre ce qu’ont fait
nventer : à savoir la technique propre de la critique. Dans ce Valéry poète métaphysicien, il est certain (et les profondes i
ais il était bien difficile à sa technique de coexister avec celle du poète . Appliquons-lui ce beau passage d’Eupalinos : « J
sonne » fut favorisé par l’occasion, mais plus favorisé encore fut le poète qui sut l’empêcher d’être pour lui-même, le gober
sens propre et figuré, ce n’est pas en réalité un sens double pour le poète , c’est un sens dédoublé par nous. Le feu de la pa
Il achève le Parnasse, ou plutôt il est, avec Mallarmé, avec certains poètes mineurs comme Stuart Merrill, de ceux qui achèven
un public raffiné et restreint peut accorder, certains moments, à des poètes comme Mallarmé et Valéry, la critique surtout, de
technique poétique, à savoir la technique critique, il est alors des poètes qui viennent aider à cette technique, et que l’ar
82 (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Sainte-Beuve. Les Poésies de Joseph Delorme, Les Consolations, les Pensées d’août. »
quoiqu’il n’en parle pas, elle republiera les Pensées d’Août, du même poète . Nous aurons donc ainsi, dans un format distingué
er le Joseph Delorme, ce premier recueil de vers qui, dans l’œuvre du poète , est le premier, de toutes manières, et dans lequ
. Sainte-Beuve a été un jour, aux yeux des connaisseurs, un trop rare poète pour que l’Imagination autant que la Critique ne
ofesseur (ces trois choses n’en font qu’une), a rongé le Sainte-Beuve poète . Joseph Delorme n’aurait pas professé. L’original
le poids de tant de connaissances, inutiles à qui a vraiment génie de poète . M. Sainte-Beuve a écouté les livres plus que la
qui a fait faiblir la poésie aussi dans Gœthe ; et je cite Gœthe, ce poète , qui n’a pas selon moi la grandeur qu’on lui donn
-Beuve. Il est devenu un artiste laborieux en vers, au lieu d’être le poète qu’il avait commencé d’être. Il a voulu avoir du
out) ; il ne se révèle pour la première fois que dans celle-là que le poète a intitulée Bonheur champêtre, et dans laquelle p
uits illuminées Et le pavé mouvant, etc., etc. Ce lyrisme, auquel le poète s’est assoupli par la volonté, l’exercice et surt
e d’Alfred de Musset, et avec un sens poétique qui aurait indigné les poètes anglais, ces premiers poètes du monde ! Les Rayon
un sens poétique qui aurait indigné les poètes anglais, ces premiers poètes du monde ! Les Rayons jaunes, admirable merveille
aractérisation la plus vive et la plus pénétrante de la manière de ce poète pathologique, que M. Guizot appela, un soir, un W
ècle répercutée dans celle d’un homme qui a les dons de peinture d’un poète . Le monde extérieur qu’il décrit passe à travers
urs eu avec lui-même cette sincérité poétique du Joseph Delorme, quel poète ne serait-il pas devenu, quelles autres émotions
z voir ce qu’il en a fait ! V Quand on est d’organisation aussi poète que le fut l’auteur des Poésies de Joseph Delorme
travers tous les travaux d’érudition littéraire auxquels se livra le poète , guéri (voulait-il) de cette hypocondrie puissant
s les unes des autres, montrent à quel point le Joseph Delorme que le poète s’était cru arracher du sein, était toujours près
r et de reparaître, du fond de cette organisation qui, chez les vrais poètes , a la profondeur d’un abîme. Quelques-unes de ces
t il ne l’était pas ! Heureusement il roulait encore dans la veine du poète quelques gouttelettes de ce poison qui avait donn
mes d’un Joseph Delorme qui se survit ; par exemple, dans celle où le poète ne s’est jamais mieux peint, parce qu’il veut qu’
e professeur avec sa préoccupation des modèles anciens, ont envahi le poète , le poète naïvement et cruellement descriptif, qu
ur avec sa préoccupation des modèles anciens, ont envahi le poète, le poète naïvement et cruellement descriptif, qui peignait
leurs, quelles que soient les dates de ces pièces où je le trouve, ce poète d’ordre décadent et composite, M. Sainte-Beuve n’
s, mon fils ! Nous ne sommes plus un misanthrope, et pour preuve, le poète qui naguère en avait les défiances fait précéder
as très grande ; mais au point de vue de la puissance qu’exercent les poètes sur leur pensée, elle a son intérêt et doit, selo
y tromper, ces deux choses qui sont consubstantielles dans les grands poètes , leur moralité et leur génie, et font du tout, qu
Delorme, nous a si intimement pénétrés, allez, M. Sainte-Beuve, alors poète et observateur, et inspiré pour son propre compte
u contraire l’Augustin vrai que je cherche, l’Augustin dans lequel le poète veut fondre le René pour en faire un type inatten
grand fleuve de religiosité sentimentale et de vague christianisme le poète des Consolations. C’est un Lamartine, en effet, à
qui laisse le cœur froid et n’a jamais consolé personne, pas même le poète qui n’est plus cet énergique fouilleur d’âme que
olations. VII Et cet artiste en mots a diminué encore (comme le poète dans Les Consolations avait diminué) dans le troi
n du lettré qui, en M. Sainte-Beuve, s’est substitué graduellement au poète . Mais les Pensées d’août attestent plus vivement
à mi-côte de tout, est le lieu où il a chuté, et cela a été, pour un poète comme il l’était, tomber assez bas que d’y descen
l a été un écho… à s’y méprendre quelquefois ! Mais la voix ! mais le poète  ? Il peut rédiger l’épitaphe pour le tombeau du p
voix ! mais le poète ? Il peut rédiger l’épitaphe pour le tombeau du poète qu’il placera aussi sur son coteau modéré. Il n’e
83 (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Gères. Le Roitelet, verselets. »
ins souvent, un sens bien à eux, un timbre distinct, un accent de fin poète . Le roitelet, c’est un aigle, pour les roseaux !
e la Chine, son affaire était faite ! Roitelet, verselets, poésies et poète , vaudraient aujourd’hui cent pour cent de plus da
euls leur fécondité et peuvent vivre impunément, n’importe où. Il est poète , ce n’est pas douteux, et nous le prouverons tout
olontaires. C’est une loi du temps et de tous les temps que quand des poètes grands ou petits, vrais ou faux, immortels ou éph
aut de M. de Gères ! Il n’imite pas pour imiter, mais il rappelle les poètes de son temps, et il les rappelle parce qu’au lieu
ères ne sait pas ou peut-être a-t-il oublié que la fraternité tue les poètes autant que les peuples, et qu’ils doivent ressemb
tour               Seule ! C’est ainsi, en effet, que s’élèvent les poètes . Seulement ils ne sont pas muets, eux, et leur me
ur seule, à toute page du livre d’aujourd’hui (et on le regrette), le poète qui souvent y poind cependant fin, acéré, brillan
té privée, nous ferons, comme critique, ce que lui n’a pas fait comme poète . Nous raturerons hardiment la moitié au moins de
utre moitié ! III Ce serait presque une anthologie avec un seul poète , — une anthologie non pas grecque de sentiment, c
un disque, car, chez les Grecs, rondeur voulait dire perfection ! Le poète des Verselets est au fond un artiste ingénieux, p
ême quand il la soigne le plus, n’est pas chez lui comme chez tant de poètes de ce temps l’unique préoccupation de sa pensée.
de sa pensée. Il n’est point pour la Beauté stérile. Ce n’est pas un poète d’art pour l’art. Il ne creuse pas de coupes dans
Ses verselets ont toujours la prétention de dire quelque chose, à ce poète qui a autant de bon sens qu’un prosateur. C’est u
ans la mélancolie de l’élégiaque cette virilité. Il est bien moins le poète d’un sentiment trompé ou blessé que le poète rési
té. Il est bien moins le poète d’un sentiment trompé ou blessé que le poète résigné à la vie et à tout ce qu’elle renferme d’
te fait par l’âme condamnée, il y en a plusieurs. Ils y sont tous. Le poète n’en a omis aucun. IV Nous avons cité une d
i et éprouvé souvent, il faut un grand espace pour rendre compte d’un poète et d’un poète inconnu, pour le faire comprendre,
ouvent, il faut un grand espace pour rendre compte d’un poète et d’un poète inconnu, pour le faire comprendre, accepter… ou r
84 (1923) Les dates et les œuvres. Symbolisme et poésie scientifique
tiste », qui a su aimanter autour des Ecrits pour l’art b de nombreux poètes , et parmi eux d’anciens symbolistes. L’année 1893
té celui qui a su réunir pour une ultime rencontre, en 1886, les deux poètes restés à distance depuis l’époque du Parnasse ? T
le grand poème sacré, dont l’auteur était en même temps le savant, le poète et le prêtre. J’ai traité la question dans mon vo
n, nous trouvons dès le xiiie Gauthier de Metz2 et Brunetto Latini3 ( poète « scientifique », souligne avec intention Gustave
ène Lemercier malgré ses imaginations étranges, et André Chénier. Les poètes philosophes, mais, par leur pessimisme, en contra
r pessimisme, en contradiction avec la Science et somme toute restant poètes égotistes : de Vigny, Leconte de Lisle, Sully Pru
ité, de ses propres pré-conceptions, Symbolistes avant la lettre  ces poètes ont regardé l’univers et l’ont à leur gré dissoci
manière de Mallarmé et les Jeux d’inanité non point même sonore des «  poètes Rhétoriqueurs » du XVe siècle ?… Que si maintenan
lles, ainsi que nous en rencontrerons l’assertion de la plume même de poètes et critiques Symbolistes, l’on peut prétendre que
enseignait l’anglais (tous, nous avions été en classe d’allemand), un poète peu, connu et assez étrange, qui tout le temps de
s. Sur les données évolutives, et immédiatement requises, non par les poètes mais par les prosateurs Naturalistes qu’elle élar
e »6, et de sa voix aux savantes sonorités nous lisait avec amour ses poètes . Quand vint Léon Dierx, et son nostalgique poème
rumeurs »  et ouvris alors une parenthèse pour protester « qu’un seul poète , un grand poète, avait des vers pareils », en exa
vris alors une parenthèse pour protester « qu’un seul poète, un grand poète , avait des vers pareils », en exaltant du « Faune
t il reproduisit avec erreurs et désordre (1908). Journaliste pressé, poète socialiste, et pamphlétaire, spontané et tellemen
stes » et plus tard, du Salon des Humoristes… Puis Verlaine donne des Poètes maudits qui paraîtront en 1884, les Etudes sur Ma
t et conscience », et Francis Enne : « ils ont compris qu’il était un poète oublié : Paul Verlaine… » … Il en était ainsi, su
enta à Armand Silvestre13. Bedonnant un peu, accueillant et gai, mais poète , se passionnant à parler poésie, Silvestre me don
n est discutée passionnément », M. G. Walch14 dans son Anthologie des poètes français en expose succinctement les volontés nou
 Son livre de débuts, dit de son côté M. Van Bever15, qui révélait un poète ne procédant d’aucun maître, et dont la Préface,
ression musicale sur toute la génération montante, sur quasi tous les poètes du divers Symbole  de préciser les principes et l
de la vie. Un seul trait étrange en ce masque si intellectualisé : le poète de l’Après-midi d’un faune avait les oreilles lég
n soi. Une grande émotion passa par son visage : — Et puis, mon cher poète , dit-il doucement, lointainement, tout se résume
ma Bibliothèque, près de Corbière et de Verlaine et de Mallarmé, des poètes pour lesquels mon affection artistique est grande
t, et, le pont traversé, c’est Valvins  et tout de suite la maison du poète , sur la rive d’une Seine large et calme comme un
de son talent à manoeuvrer cette voile, évidemment heureux, alors que poète cependant, en même temps que marin attesté par le
l a donné à cette Revue en les révélant, de premières études de ses «  Poètes maudits » que l’éditeur Vanier publiait en 84. No
maintenant, en émoi encore amorphe d’âmes chercheuses de soi-même des poètes avides d’autre chose qui sont entre autres : Jean
propre apport de pensée ou d’expression parmi les premiers essais des poètes tout à l’heure nommés  ces essais, quand pourtant
che, quand ensuite l’on suppute le sens de pareille impulsion vers le poète retrouvé des Romandes sans paroles et de Sagesse,
d’intuition du Moi participant d’elle. Aux premiers mois de 1885, les poète que l’on nomme « Décadents » autour de Verlaine,
évélé à la nouvelle génération, disions-nous, par la publications des Poètes maudits — mais son nom ignoré était allé égalemen
emble que ce livre surtout, a écrit Van Bever, décida de la gloire du poète  ». Je trouvai là, de mardi en mardi, arrivés avan
le »  non point Mallarméen cependant, mais qui, pour moi demandant du Poète une évocation de la Vie toute, représentait la le
la longue opiniâtreté satirique de la « Jeune Belgique » dévouée aux poètes de réaction parnassienne, comme Valère Gille, Alb
Gilkin… … Durant ce temps, aux Mardis de Mallarmé étaient venus deux poètes nouveaux, en qui tout de suite quelque chose de d
tenaient latent tout le devenir d’art lointainement évocateur du pur poète des Poèmes anciens et romanesques, de Tel qu’on s
coordonnée et, dirons-nous, un peu monstrueuse, de ce grand et inégal poète , qui, à travers ses erreurs et les sautes de pass
oureuse vers la pureté et l’ordre ! Or, à l’adresse que me donnait le poète des Fêtes galantes, c’était — une hésitation long
evant le comptoir et, quand il m’eût présenté au « patron » : « jeune poète , vous savez ! », il commanda du vin : Et pas du b
après ? Je témoignai de tout mon respect, de mon admiration, pour le poète de « Sagesse ». Mais quelque chose de mauvais ven
re particulièrement, demain, le naissant « Symbolisme ». Verlaine, le poète attendri, intense et gracile, conscient de son ar
es et contemplant en Mallarmé sa propre gloire, alors devint vraiment poète des Fêtes galantes, de la Bonne chanson, des Roma
à l’égard de Mallarmé. Verlaine allait avoir quarante-deux ans et le poète de l’Après-midi d’un Faune n’était son aîné que d
Vers Novembre de 85, vint ou plutôt revint aux Mardis de Mallarmé un poète éloigné de Paris depuis cinq années mais qui, dou
ose d’approchant ! « Je me tus, terrorisé ! » dit plaisamment le doux poète des Gammes. Je n’étais pas encore l’un de ceux, s
ntistes, écrit Van Bever en son Anthologie. Et d’autre côté, dans les Poètes français contemporains que G. Walch, il est dit :
i selon un éclectisme très averti, avec tendance progressive vers les poètes nouveaux venus. Elle compta les noms de Coppée, C
e prime emprise de Baudelaire sur lui, l’Art Symbolique  alors que de poètes s’avérant de premier plan seront apportées de sub
poser des hypothèses, et par les qualités d’émotion que suscite en le poète la recréation consciente de l’Univers en lui. Pou
trange Traité du verbe, le plus sincère et le plus vrai manifeste des poètes de demain. M. Ghil a d’abord l’allure d’un sous-l
ute la bravoure et toute l’audace. M. Ghil est jeune, et, de tous les poètes qui font du bruit en cette époque, il nous paraît
it prétendre pourtant que le signataire de cet Echo aperçût là, en le poète dont il détachait ainsi le nom, le promoteur d’un
n seul esprit documentaire, les Revues principales où s’expriment les poètes nouveaux, généralise-t-il sous le terme « Décaden
ier Donc, l’année 86 se termine sur l’agitation produite parmi les poètes et la presse par la parution du Traité du verbe e
Revue qu’il mettait exclusivement au service de mes théories, et des poètes qui voudraient se grouper autour d’elles. Le prem
. Pour d’intelligents et probes regards ouverts sur les agitations de poètes en les derniers mois de l’année 1886, énonçait la
en février 87, un passage de mon étude était à retenir : « Naguère le poète de si exquis et lointain talent, M. Henri de Régn
des vers sur une phrase écrite par Théodore de Banville, vœu du noble poète des Exilés réalisé par Paul Verlaine, qui préféra
inité du talent (qu’explique d’ailleurs une identité de race) avec le poète anglais Charles Algernon Swinburne, un barbare su
ied, le mode qui détruit la mesure générale de l’alexandrin, et où le poète procède par coupures rythmiques — qu’il rend sens
omédies. Mais Henri de Régnier parle de Swinburne (« épris du Rythme, poète d’épopée, plein du grec », a dit Maupassant en se
a et n’aura point même ampleur d’inspiration : il reste, somme toute, poète égotiste. Et il n’énonce pas encore de théorie ex
de dans ses réalisations toutes personnelles du Vers)libre, en 87, le poète artiste des Palaisentre plus avant dans la voie d
temps morale et esthétique par où passa presque névropathiquement le poète des Moines… Il m’en avait écrit, en Janvier, en m
antique. Mais mon dessein est de consacrer quelques pages à part à ce poète puissant et complexe, entièrement personnel quand
e que ce livre ne soit « qu’un » poème, en une œuvre-une. Bien que le poète n’ait pu encore en ce livre essentiellement doux
l’Œuvre et l’évolution de Mallarmé, qu’il me semble nécessaire à tout poète nouveau-venu de passer par l’enseignement du Maît
int d’Emile Verhaeren (« Art Moderne », Bruxelles, 24 avril 87) où le poète qui venait de terminer les SOIRS en se montrant e
r Avril, et Draner silhouetta un très vieil Académicien couronnant un poète  lyre au dos et genou en terre : devant lui un li
les attardés de la poétique d’hier. Et l’intérêt commençait avec les poètes du Centre devenant vite Centre-gauche, s’accroiss
e à ordonner selon les puissances poétiques et le tempérament de tout poète . Quant au Vers lui-même : Pour « sa merveilleuse
M. Francis Viélé-Griffin, il n’est pas un théoricien. Il juge que le poète doit être un intuitif, il n’a confiance, pour ce
issait depuis près de deux ans, publiant et les Aînés et les nouveaux Poètes , attentive au mouvement qui venait de Paris. Nous
Bellement, un article d’Ernest Mahaim avait présenté aux lecteurs les poètes des « Ecrits ». Durant un an et demi environ, tem
aleur documentaire la constatation de Gustave Kahn : « Mais parmi les poètes , de ceux qu’on rencontrait chez Mallarmé, nous so
on départ sur des données science et ses directions philosophiques («  poète ne procédant d’aucun maître », selon le dire de V
contemporaine des lettres françaises(1914), Florian-Parmentier51, le poète de Par les routes humaineset de l’épique Ouragan,
et c’est là, nous n’en pouvons douter, ce qui a éloigné peu à peu les poètes de M. René Ghil… suivre le maître de la Poésie sc
la discipline de l’Ecole Scientifique était faite pour décourager les poètes à l’inspiration mobile et impulsive, tout autant
cherché est donc atteint ». D’autre part, d’une remarquable Etude du poète et critique John. L. Charpentier52, en l’Antholog
nous voulons le dogme scientifique. Nous avons appris la Science, et, poètes , nous la voulons poétiquement synthétiser. En des
ent et intégralement le Traité du verbe (édition dernière, 1888). Aux poètes qui en lui estimèrent présents la seule nécessité
correspondances idéales par analogies d’images nuancées), le délicat poète suggérait son imprécise mélancolie, sa nostalgie
’importance de cette technique nouvelle sera de permettre à tout vrai poète , disait-il, de concevoir en lui son vers ou plutô
nce prosodique très avertie, Gustave Kahn poussait à l’extrême, et en poète suavement mélodique, les recherches de Becq de Fo
es et Lumignons a conté avec verve l’incident, qui émut grandement le poète des Palais nomades. Ensuite, de Nion entendit que
Echo de Paris », Nestor (Henri Fouquier)56 cite six ou sept vers d’un poète des « Ecrits » et déclare que « l’esthétique du G
e Paris et de tous points de la Province, un approchement de nouveaux poètes de qui la sincérité venait, simple et désintéress
espect et compliments, et en vint à la question. Les nouveautés de ce poète Français l’avaient vivement intéressé, mais surto
dre que c’est là un signe irréel, un dessin géométrique selon quoi le poète rend saisissable le mouvement du Monde, son dével
rcure de France » — Intellectualité, anarchie et idées sociales — Les poètes ésotériquesL’incident Sarcey-René Ghil et la pres
galement, visibilité de ces accentuations au gré de la sensibilité du poète , par des retours à la ligne. Somme toute, en les
inuellement mis en pratique désormais, de Théodore de Banville : « Le Poète coupe son vers comme il l’entend. » Les « Entreti
rnier qui, devant un nombreux auditoire, a parlé des écrivains et des poètes socialistes de la génération actuelle. Le confére
urmont parle très mal de Maupassant, plus mal encore parle de Zola le poète des Cornes du faune, Ernest Raynaud : « Zola, c’e
que « personne. n’a eu le courage de lire le livre ». Ernest Raynaud, poète « roman » avant la lettre, exalte d’autre part Ma
us, à Ronsard, à La Fontaine, à Vigny  en la personne de Jean Moréas, poète Français ! ».Nous étions à l’heure où Moréas, rev
à la rédaction du « Mercure de France » ! Fidèle m’était également le poète de grande sincérité, qui ne paraîtra instable en
déalistes qui sont en lui, tout naturellement attirera à lui tous les poètes du Symbolisme : c’est Pierre Quillard, Ferdinand
resque éphémère remous parmi le « Symbolisme », voici d’une genèse de poètes et d’écrivains ésotériques  mages et occultistes.
Salon de peinture). De Guaita en est le Grand-Maître. Les principaux poètes et écrivains ésotériques sont Albert Jhounet, Vic
ique-scientifique de lui procédant : il aperçoit les philosophes, les poètes de l’ère nouvelle, et dit… ». Suit un extrait d’A
ouvelle, et dit… ». Suit un extrait d’Article sur le devoir social du poète , qui naturellement n’a rien à voir avec le Magism
ndre, il faut une clef : quelques méchantes langues prétendent que le poète prête la sienne, qui est une clef de Garangeot. V
e le prier de comprendre ce que moi et mes amis représentions : « Les poètes des « Ecrits pour l’Art », parce qu’ils travaille
ne comprend pas. M. Sarcey a aussi vite fait de dire de tels ou tels poètes , chercheurs d’harmonies subtiles, de pensées non
de leur dire très nettement leur fait » dit M. Sarcey, en parlant des poètes de la Jeune-Ecole. Il ne nous paraît pas qu’il y
posés ainsi que Ronsard et Du Bartas : c’est tout ce qu’il a vu en le poète de la Création en effet… Je n’aurai point la sévé
dons de sonorités verbales et de Jeux de syntaxe  et nierai, avec le poète d’Antonia et de Mari magno, que Moréas ait été Sy
ver groupés en solennité autour du Parnasse, voire du Romantisme, les poètes qui avaient voulu en être la négation et qui, ent
», et, après avoir vanté le seul Parnasse et protesté que de tous les poètes vivants le plus digue d’admiration était Armand S
e laissa pas tout d’abord d’être visiblement imbu de plusieurs grands poètes qui le précédaient à peine. » Mais « le titre de
t des anciens et des nouveaux-venus du Symbole, en même temps que les poètes qui s’essaient à des réactions néo-quelque chose.
en s’écriant : « Quelle admirable France qui ne cesse de produire des poètes , encore des poètes !… » (Bien qu’il me sut irrédu
elle admirable France qui ne cesse de produire des poètes, encore des poètes  !… » (Bien qu’il me sut irréductible, il devait p
qui l’avait pour critique littéraire, il consacra immédiatement aux «  poètes nouveaux », une série de Médaillons qui s’évertua
et qui, par surcroît de ridicule annonçait les Vingt-huit jours d’un poète  ! de Charles Morice, quel outrecuidant résumé de
Allemand. A cette heure, là ne connaissait-il point assez les autres poètes du Symbole, et trop Moréas ? Mais il m’écrivait d
sentiment, à la passion  Aux classifications arbitraires un groupe de poètes se refuse, qui ne convient pas que le vrai, le dé
arme spécial de la trouvaille émotrice qui est la caractéristique des poètes anglo-saxons — et aussi de M. Vielé-Griffin, n’en
es pensers et les choses Asiatiques. D’autres, depuis. Et le puissant poète Russe Valère Brussov (en la Revue « Viessi » la B
ée vers l’inhabituel et le rare qui a fait dire à M. Merrill que « ce poète ne ressemble à aucun autre ». De là l’immense imp
euvent tarder à venir et qui, philosophes ou critiques, romanciers ou poètes , réalistes ou fantaisistes, se seront résolument
n Jean Royère  et en la « Revue de l’Epoque », à propos de Lamartine, poète social, 1922), constituent matière d’un volume et
esponsabilité est la mienne. Maintenant, avant d’évoquer le groupe de Poètes d’âme aussi intrépide et d’une solidarité de pens
ente parole, vertement rétorquée par les saltants Siamois. Quant au «  Poète  », son portrait est tout particulièrement traité 
bre clair, argentin, répétant : « Voulez-vous une cigarette ? »… Le «  Poète  » était moi-même qui n’intervenais au dialogue qu
s faut du Mystère, cherchez-en la dedans, et vous en trouverez ! Le «  Poète  », imperturbable, avait le dernier mot : — Voulez
ience pour délivrer l’Humanité, il pouvait vraiment parler devant des poètes , même non « scientifiques »  tant il était d’églo
i, au Sud-Ouest, et en Belgique  voire au Portugal, représenté par le poète Eugenio de Castro. Beaucoup, qui correspondront l
ne me disait-il pas d’ailleurs « qu’il était musicien et quelque peu poète … »   Or (et il sied le retenir, comme planter une
ter une première pierre de témoignage sur la route d’un devenir), les poètes qui venaient d’isolée spontanéité se grouper aux
tendant à son harmonie à travers le heurt de ses luttes, imposait au poète notre concept du cerveau humain devenant connaiss
), un article apologétique très sur le « criminellement dédaigné » le poète de la Création du monde. Nous le retrouvions avec
emple que vous donnez qui m’ont davantage ancré en cette idée, que le Poète doit être un savant aussi… Mon rêve depuis longte
même  de tout mon vouloir vers vous et à vous. (Anvers, juin 91). Du poète de Flumen et de Bois ton sang, Pierre Devoluy78 (
é par les méditations de la vie à une poésie plus large, où l’on soit poète au sens antique — et prochain — du titre, de chan
ous (et cet allant et clair Marcel Batilliat, aux « Ecrits » l’exquis poète musical et rythmique — et qui le demeurera, lorsq
de « Rythme et Synthèse », 1922). Fantaisie imaginative d’un magique poète pouvant tous les modes, qui commence en sorte de
e Critique scientifique. La même activité perdure en Moreilhon, et le poète de qui imprègne continuellement l’inspiration une
’en les principes de la Poésie-scientifique trouvaient à les unir les poètes des « Ecrits », il est mieux de l’avoir de quelqu
er partout la Synthèse à l’Anecdote. C’est notre vouloir d’exiger des poètes de l’avenir un thème longuement pensé, sur lequel
J’en avais remis le titre sur sa demande amie, et pour une année, au poète de verbe si délicatement musical et de pensée phi
. Par une plaquette, Eurythmies, parue en 1904, il se révéla lui-même poète original, pénétrant, d’un rythme étrangement musi
aès, en Belgique, Sadia Lévy. Y arrivaient, aux derniers numéros, les poètes d’un groupement nouveau qui devait ensuite se dis
roupement nouveau qui devait ensuite se dissocier, plus prosateur que poète  : René Arcos, Georges Duhamel, Alexandre Mercerea
de l’homme et de l’universel en rapports connus par la Science, et le poète un poète de la Science »… C’est en tant que « poè
e et de l’universel en rapports connus par la Science, et le poète un poète de la Science »… C’est en tant que « poète scient
la Science, et le poète un poète de la Science »… C’est en tant que «  poète scientifique »  qu’en sa thèse la Poésie scientif
ut à ses surhaussantes Paroles devant la vie lui, demeuré en prose un poète et que sacre une ardeur tendre et droite d’aposto
uté, le Symbolisme. Et sera-t-il permis de voir ensuite que, par deux poètes surtout, a été vaincue, alors qu’ils demeurent po
is là, grand-mère ! » Il l’avait vu en quelque maison amie : un grand poète  ! lui avait-on dit. Le premier souhait était, dir
llarmé durant une dizaine d’année, de 1862 à 73 environ, dénoncent un poète doué extraordinairement, de qui le Verbe a des so
e heure. En tous les poèmes de cette époque, l’ascendant souverain du poète des Fleurs du mal est évident. Mais, disions-nous
re. Nous pouvons relever de directes réminiscences, qui s’imposent au poète . Par exemple, ce vers de « l’Azur » : Où le béta
poème, il ne les comprend plus ! C’est qu’ils ont été récrits par un poète  ». Je sais, parce que le Maître lui-même me le di
une « mandore ». Et le dit le vers, Dans le doute du Jeu suprême le poète peu à peu amène une analogie entre le lit absent,
semble-t-il, à travers le traducteur de Poe que Mallarmé s’attache au poète du « Corbeau ». Là encore il semble qu’il subisse
lairé sur lui-même ? La prestigieuse intellectualité philosophique du poète d’Euréka n’est saisie en somme que par le grand V
ons spiritualisées  Or, de quelle préoccupation en l’esprit avide des poètes nouveaux d’alors dut être Baudelaire, qui s’impos
vait d’un Article enthousiaste salué au nom de la pléiade nouvelle le poète en qui ils reconnaissaient leur Maître. De cet ar
ion en une des Lettres de Baudelaire (Editions du Mercure, 1907) : le poète , d’un air léger car, n’est-ce pas, il serait dépl
comprit aussi complètement que Stéphane Mallarmé l’apport poétique du poète des Fleurs du mal ses poèmes de dix années le pro
ique Baudelairienne, pas plus que n’en portent l’empreinte les divers poètes Parnassiens. L’empreinte, si nous la trouvons si
autre action extérieure  le Mallarmé de première période devint-il le poète d’HÉRODIADE et de l’Après-midi d’un faune ? Le po
ode devint-il le poète d’HÉRODIADE et de l’Après-midi d’un faune ? Le poète aussi du « Pître châtié » ou du « Tombeau d’Edgar
« allusionnistes », pour servir de support aux analogies que crée le poète , de plus en plus va à perdre ses contours : et c’
é sonore » !… — Mais la vraie, l’évidente déterminante du passage du poète à sa seconde manière, à sa seconde œuvre (mais sa
« Fleur » étrange et comme d’ardeur glaciale, cette Hérodiade dont le poète évoque la volupté comprimée sous les pierreries d
en plus intellectualisées, pour dégager en la dominante l’idée que le poète a eu en vue, qui ne doit naître que d’un total d’
ime encore lors de l’Enquête Huret, nous l’avons vu. En même temps le poète s’est astreint à ne se plus laisser aller aux gra
ellement évoquer ou suggérer au lieu de dire et montrer, n’est pas un poète . En cette vertu — que possédèrent d’ailleurs tous
un poète. En cette vertu — que possédèrent d’ailleurs tous les grands poètes , mais dont lui plus que nul autre concentra les p
ors du seul Symbolisme. Malheureusement cet art dévolu au Symbole  le poète des dernières œuvres (la « Prose à des Esseintes
un article caractéristique92. Richard Wagner, méditation superbe d’un poète qui reçoit une inspiration qu’il raisonne et retr
ant son œuvre scénique et sa Symbolisation  l’on verra que le rêve du poète se présente en variante littéraire de solennelle
ncarner ce décor, soit que, détachant une ou plusieurs Ballerines, le poète les vit comme des sensations voltigeantes autour
t simultanée Figuration, doivent produire une communion nouvelle ? Le poète ne l’a pas dit. Ils ne devaient être d’aucun temp
teurs permanents de son drame, et non ce qu’ils devaient exprimer. Le poète que d’aucuns nous donnent comme réalisant l’Idée
tique et fascinant » comme « l’essai surprenant d’une méthode dont le poète n’avait pu pénétrer encore les ressources, ni tou
ppréciation mesurée, admirative certes, qu’émet en son Anthologie des poètes français, G. Walch, quand ainsi qu’à regret son i
ommable du spectacle contemporain de la Pensée Française. Je sais des poètes actuels qui de cette éparse Rêverie qui ne put êt
en tant que réalisateur d’un peu du rêve dramatique de Mallarmé ? Le poète à la grande âme et au grand verbe du Miroir et de
e  Toutes qualités, il est vrai que l’on trouve en tout vrai et grand poète  : mais avec des intensités, des intentions, des r
tions et les conclusions hasardées ou démenties par l’œuvre réelle du poète , auxquelles ont pu donner lieu le trop peu que l’
de sa splendide Beauté  inscrivant le nom de Mallarmé parmi ceux des Poètes prédestinés de qui l’existence est une nécessité
vie avec un cœur universellement humain, et le sens de la mission du Poète nouveau d’assumer philosophiquement des pré-conce
tit volume : De Stéphane Mallarmé au Prophète Ezechiel, pour tenir du poète d’Antonia, des Epoux d’Heur-Le-Port et de Mari Ma
is demandons-nous si, quand un long temps de méditation aura amené le poète à ne comprendre leçons que des Réalités, la volon
e premier éducateur, la Bible est le suprême exemple qui enseigne aux poètes comment on peut aller au Symbole par le chemin du
Stéphane Mallarmé au Prophète Ezéchiel.) Donc, sans pouvoir suivre le poète en le développement serré de sa pensée, l’express
me semble, que du concours de réalités harmoniées, composées (car le poète requiert en première qualité de l’œuvre, la « com
t en Versets, tels que de la Bible. Non point de la prose, puisque le poète suit les règles de la pensée poétique, et qu’elle
elles, un sens a priori, tout dépend de la valeur de préconception du poète . Cette pré-conception d’Edouard Dujardin  du poèt
e préconception du poète. Cette pré-conception d’Edouard Dujardin  du poète de complexe et d’unitive intelligence transposée
et en le devoir qu’il assigne à la Poésie, le méditant et l’émouvant poète en est venu à se rapprocher de la Poésie-scientif
ie-scientifique  à la limite où nous sépare l’irréductible. … L’autre poète aux puissances capaces plus encore de l’éclatemen
plus encore, de la Vie  le reproche tombe entièrement devant ce grand poète … Le sens de la nature et de la Vie dès lors aperç
iste où se devaient restreindre les autres. « Je ne pense pas, dit le poète Paul Jamati99, qu’on puisse écarter sans examen l
l Jamati99, qu’on puisse écarter sans examen l’influence de Mallarmé, poète et dialecticien, sur l’art de Vielé-Griffin… Cert
ment chrétien et ses aspirations au-delà d’une Matière en laquelle le poète ne veut, par la connaissance, trouver certitude e
revue « Rythme et Synthèse », Mars 1921, consacre à l’Œuvre du Grand Poète , Paul Jamati  l’un des mieux sachant et des plus
e. » Judicieusement, tout au principe, l’étude de l’Œuvre aperçoit le poète se dégager de l’inspiration uniquement personnell
st Tantale, Ulysse, Dédale, Pénélope. Revifs, pas tout à rait. Car le poète les réinvente. Ils ne sont plus les Mythes ancien
ds que s’ils traduisaient simplement les variables moments émotifs du poète qui les éveilla, ils ne sont pourtant plus à la m
al et cosmique. Sous les trois formes, qu’il traita parallèlement, le poète demeure le même : celui que l’enthousiasme emport
commencée reste en chemin. Elle ne parvient pas, en effet, à faire du poète , identifié à la matière même de son chant, la con
e esprit et matière », et protester que pour le Moderne, la pensée du poète doit partir de la connaissance, de la science con
est pas lésée. Elle s’élève, au contraire, jeune et entière, vers le poète qui sut allier au Symbolisme, qu’il dépassa, le s
ouche l’ensemble de sa sensibilité. Et mon admiration s’élève vers le poète qui inscrivit, en tête du premier poème de son pr
périeuse est mon amante. » J’ai donné la parole à l’un des nouveaux poètes que groupe à leur tour vers l’interprétation que
l’interprétation que lui donnera leur personnalité, cette mission du poète désormais, de multiplier « le lien qui manquait e
er et mauvais ?… Je n’ai qu’à assentir à l’admiration exprimée par le poète Paul Jamati   Et aussi à ses restrictions qui ne
, disons-nous, de son tempérament. Verhaeren est durablement le grand poète de la patrie Flamande : parce qu’il amasse en lui
et l’on serait tenté de dire non seulement son grand, mais son unique poète , n’étaient près de lui trois autres : Maeterlinck
eurs éléments dissociés. L’expression est heureuse, pour rendre de ce poète l’impulsion pathétique, l’opulence en puissants r
suivante, qui nous éclaire singulièrement sur l’être intime du grand poète . Nous suivions une après-midi les rives de la Sei
e et méprisante protestation qu’éleva en sa revue la « Phalange », le poète Jean Royère. (Après avoir repris une année les « 
gique, mais seulement en Allemagne ! Explication aisée : c’est que le poète des Villes tentaculaires n’a de Français que la l
ue Whitman est germanique. (Ah ! Les a-t-on assez découverts, le rude poète Américain et son « Chant d’Exposition », depuis M
ilosophie révélée lyriquement. Plus grand philosophe que Nietzsche et poète supérieur à, Goethe dont il surpasse le panthéism
ette toute petite remarque en douceur, que l’on pouvait attendre d’un poète très averti et sans arrière-pensée : « La seule
ière-pensée : « La seule pensée de M. Zweig est que Verhaeren est le poète de la vie, de l’énergie moderne. Il en fait le cr
ené Ghil, qui a pourtant plus de droit qu’Emile Verhaeren au titre de poète scientifique. » (« La Phalange », 20 Mai 1910) A
les, Les Flambeaux Noirs. La lettre est curieuse et émouvante, que le poète m’écrit à propos des Débâcles, en 88 : curieuse d
évolution bien personnelle, Emile Verhaeren demeure lui-même. Il est poète de la vie, sans calcul, car il est la vie. Unilat
us peut-être que Verhaeren même est conscient de ma pensée : « Que le poète aille dans les campagnes et les villes, partout o
ndra plus vigoureux et plus pur au sein de la vie… Assez longtemps le poète a rêvé loin des hommes ». Jeune et prématurément
ouvelantes, a été et demeure évidemment Nicolas Beauduin102, l’un des poètes marquants de l’heure présente. Nous trouvons succ
magination et au verbe de M. Nicolas Beauduin. Je sais bien que si le poète avait fui avec horreur les Dynamismes qu’il exalt
quelques éléments anciens sont fort adroitement repris, que la foi du poète en l’avenir mécanique fut ébranlée. On sent qu’il
persuasion de Francis Vielé-Griffin. Nous l’avons dit en passant, le poète des Flamandes et des Moines, dès le volume des So
de l’idée propulsant le Rythme). Mais encore à l’action du splendide poète de la Lumière de Grèce nus avons dû, il me semble
elles sensitivités en émois vierges parmi la Nature, du même complexe poète , s’apparentent peut-être les mélodieuses Heures C
t importante appartient aux Lettres Françaises, pour leur honneur, le poète national de la Belgique. Poète national : c’est s
tres Françaises, pour leur honneur, le poète national de la Belgique. Poète national : c’est sous ce vocable, grand quand il
grands poèmes nous trouvons à son apogée peut-être la personnalité du poète . Il est là tout lui-même, lui seulement, tel et p
emportant sa terre et son peuple avec lui : poètes-Forces, et partout poète d’énormité de la Vie que sait-il comme dédoubler
édoubler qu’on ne sait quelle atmosphère d’ondes et d’émois occultes, poète d’une œuvre qui est un grand accomplissement…   M
œuvre qui est un grand accomplissement…   Mais, où placerons-nous un poète de qui le nom n’est point assez prononcé : Robert
oète de qui le nom n’est point assez prononcé : Robert d’Humières, le poète duDésir aux destinées, impeccable et profond. Bea
sir sacré », du Désir aux destinées ne détient pas tout le concept du poète , s’il en décèle l’essentielle émotion. Quelque li
l est évident — en les rapprochant point par point — que la pensée du poète telle qu’elle s’exprime en l’Anthologie, s’est en
il sied de voir en Robert d’Humières malgré son œuvre restreinte, un poète de haut évertuement, qui ne périra pas. XV D
des Hautes-Etudes sociales, le 27 Mai 1901  se tint une Assemblée des poètes . Et même usa-t-on de l’appellation quelque peu po
isateurs et à leurs amis, c’étaient, à la trentième année, d’honnêtes poètes de peu d’œuvres encore. La première séance s’ouvr
rnand Gregh, P.-N. Roinard, Bouhélier, Maurice Magre et son groupe de poètes du Midi, etc. Parmi la Presse, Emile Berr et Serg
ique le Vers libre ; Quelque chose d’assez normand ; et d’ailleurs un poète de terroir Normand tout à l’heure n’allait-il poi
ie de l’avenir. L’Humanité et la Beauté sont-elles incompatibles ? Le poète peut-il se croire au-dessus de l’intérêt général,
, gracieusement, protestant que plutôt s’indiquait à la présidence le poète qui venait de parler. A huit heures et demie, qua
vers devait désormais être « musical ! » L’on parla de la mission du poète , et aussi de « décentralisation poétique, réactio
es Morice !), en qui crut sans doute Sully-Prudhomme avoir trouvé les poètes nouveaux, mais non pas d’âge, qu’il enverrait « à
, « sans s’en plaindre, le peu d’action exercée sur l’inspiration des poètes par les prodigieuses conquêtes de la Science : « 
qu’il reproduisit longuement en une lettre écrite en 1892 à l’un des poètes des « Ecrits pour l’Art », lettre demeurée en mes
! N’insistons plus, et attachons-nous à ce qui demeure, retournant au poète tourmenté et grand des Destinées, de Bonheur et d
une réaction qui ne sut guère qu’emprunts au passé ou démarquages des poètes immédiats : car l’on ne peut construire de quelqu
us ma plume. Bien qu’appartenant tous deux à l’époque Mallarméenne et poète en dehors du Vers et sa propre rythmique : Paul F
nte : la Vie unanime, malgré tant du mode prosaïque qui présageait un poète mourant tôt pour passer à la prose où il donna le
livre récent, Orphée(1922)  Georges Périn, hier disparu de sa vie de poète pure et discrète : un poète de qui le nom sera re
 Georges Périn, hier disparu de sa vie de poète pure et discrète : un poète de qui le nom sera retenu, d’une sensibilité et d
z et Henri Strentz. Mais nous dirons alors d’une émouvante Pléiade de poétesses , sœurs de Desbordes-Valmore, en qui la poésie exp
euses et graves parues sur la doctrine Mallarméenne et les principaux poètes qui en dépendent, que de traductions parues en It
tres « incommunicable » : est-il nécessaire de laisser la parole à un poète de la nouvelle génération, de qui soient apprécié
me  il apparaît certain aux yeux mêmes des Jeunes d’à présent que des poètes de la plus belle valeur furent influencés par « l
lleurs proclamé  à leurs débuts. S’il fallait citer, aujourd’hui, les poètes teintés ou nuancés de ghilisme, à peu près tout c
En voici assez pour, sommairement, indiquer quelle fut l’influence du poète et de ses théories  quand j’aurai ajouté que René
issement » des Symbolistes  Mendès s’écriait imperturbablement : « Le poète doit être universel ! Il doit s’élever du général
évolution, que récemment rappelait en une saisissante étude sur les «  Poètes dans la tourmente Russe » Armen Ohanian108, l’aut
lles routes et de nouvelles formes dans la « Poésie Scientifique » du poète Français. Valère Brussoff, premier interprète des
René Ghil avec celles des Russes. En 1904, dans la revue des nouveaux poètes « Viessy », parut son Etude sur la Poésie Scienti
n du monde moderne industrialisé à outrance, trouvèrent écho chez les poètes . Ils saisirent en lui, facilement, ce qui les rel
lusieurs moments fondamentaux, restés inaccessibles à l’attention des poètes et des auteurs des livres sacrés du passé. Il arr
é Ghil de ses appels vers les sphères ouraniennes de l’Intellect, les poètes russes commençaient à lutter contre l’Inconscient
où les stagnantes marais de la vie Russe ne laissaient entrevoir aux poètes ni l’Univers, ni ses Rythmes ! Si l’aîné des Symb
mu également de ce sens universel qui requiert le grand et volontaire poète Russe, Valère Brussov, qu’en Angleterre un poète
grand et volontaire poète Russe, Valère Brussov, qu’en Angleterre un poète qui avait œuvré avec talent en le mode ordinaire,
Dans la correspondance des Arts, érigée en procédé artistique par les poètes contemporains, démontrer une activité volontaire
aire et considérable », tel était son dessein. Et l’auteur divise les poètes , sur cette conclusion, en trois groupes : 1° — «
rrespondance comme un fait de sensibilité et un champ nouveau pour le poète . Là, Baudelaire est le grand maître. C’est ce que
nous de revenir, après des siècles d’analyse, et plus avertis que les poètes primitifs, à ce sens Universel et Synthétique : à
, en face de Mallarmé dressa comme un égal  apparaîtra sans doute aux poètes qui se soucient de réaliser en puissance l’art de
urellement pas à des œuvres constructives, de Synthèse. Non. Ils sont poètes du détail — mais pas de l’analyse  du détail, du
qué ? Non, ce n’est point le Maître du Symbole, ce n’est davantage le poète de l’incomparable verbe mélodique de l’Après-midi
et pesant méticuleusement toute chose, « grammairien de génie »   Les poètes qui les ont élus se proposent d’exprimer le détai
t, malgré qu’en Mallarmé tout soit voulu et prémédité longuement, nos poètes ne regardant que le résultat ont donc voulu voir
ence et sa philosophie, haïe hier, haïe continuement  Donc, comme nos poètes tout à l’heure, supprimer le « contrôle de la rai
étude sur Gustave Kahn était signée d’Antoine Orliac, Antoine Orliac, poète intense, pathétique, parmi la poésie nouvelle. Il
lence ; à quelle sensation d’éternel, dirions-nous, doit atteindre ce poète qui « s’évade », mais de qui la philosophie spiri
tel ou tel domaine spécial, que, selon ses tendances personnelles, le poète conçoive l’image du tout. Loin d’être un dogme, e
ance cataloguer les milles réflexes de Beauté qu’elle animera chez le poète  ? Il est probable cependant que ceux qu’un vœu ra
l’éthique et de la politique, posés du point de vue de l’action. Les poètes ne sont-ils pas les constructeurs ? Qui construit
a réponse aux mille questions qui se groupent en faisceau ardent. Les poètes sont dorénavant les hommes de toutes les synthèse
i des éléments ou nouveaux ou hésitants. Je dirai de quelques-uns des poètes et écrivains de ce Groupe qui tend, il me semble,
uerons que, ainsi qu’alexis de Holstein de qui nous allons parler, le poète du Vent de guerre, des poèmes de l’enfance et d’a
social, en même temps en pleine réalité et sur le plan philosophique. Poète , Gabriel Brunet113 se double d’un critique de qui
e. Si, d’autre part, Gabriel Brunet parle de la Poésie, il dit : « Le poète est par excellence l’esprit philosophique et l’ho
le sens du général dans le particulier. Plus philosophe encore est le poète , puisqu’il est essentiellement l’homme qui, par u
ropres comme en une voix humaine l’âme et ses contours muants, que le poète s’est tout entier révélé. Il s’est dit lui-même e
mense ? ». Nous dirons encore Alexis de Holstein, le plus « Jeune » : poète à suggestions concentrées se détendant aux nuance
ion particulière à Valère Brussov. Des traductions de poèmes du grand poète Grec Costi Palamas  et du poète Serbe Sibe Militc
v. Des traductions de poèmes du grand poète Grec Costi Palamas  et du poète Serbe Sibe Militchich, de qui la pensée et l’œuvr
tant prononcés par la « Poésie scientifique. ». Avec A. Schneeberger, poète , et le méthodique mais très sensible critique art
2)   … Maintenant, à l’avant dernier numéro de la troisième année les Poètes de « Rythme et Synthèse » — pour se situer plus e
ur assignant la mission de synthétiser la Vie universelle. Les grands poètes , religieux des antiquités de l’Ancien et du Nouve
x moral, soit à plus d’ordre, plus d’amour, plus de compréhension. Au poète , comme au savant, comme à l’artiste, échoit le rô
vous appartenez au grand mouvement d’art cosmique dont M. René Ghil, poète scientifique, s’avère l’initiateur » (R. et S.  j
ès partagés. 11. Emile Goudeau (1849-1906) : journaliste, romancier, poète (Fleurs du bitume (1878) Poèmes ironiques (1884),
il posa en concurrent du Figaro. 13. Armand Silvestre (1837-1901) : poète , conteur, librettiste, critique d’art, il figura,
opos de saison, Au pays des rêves. 14. Gérard Walch, Anthologie des poètes français contemporaines, Delagrave, 1906 (Théophi
e 97 et 1912), il composa en 1900 avec Paul Léautaud l’anthologie des Poètes d’aujourd’hui (Compte-rendu par René Ghil dans la
ard, 2005, p. 921. 29. Constantin Dmitrievitch Balmont (1867-1942) : poète symboliste russe. Sous les cieux du Nord, 1894, L
eil (1903), Amour solitaire (1903). 30. Valère Brussov (1873-1924) : poète russe, critique d’art, traducteur. Admirateur de
articulier, y publièrent. Voir plus loin. 36. Charles Van Lerberghe. Poète symboliste belge (1861-1907). Reine illusion (188
lexions sur l’art des vers (1892) 43. Edouard Dujardin, Les Premiers Poètes du vers libre, 1922. 44. A.C. Swinburne, Poèmes
45. Georges Knopff (1860-1921), écrivain belge de langue française. Poète , musicien et traducteur, il collabora en particul
). Il est enfin l’auteur de Toutes les lyres (anthologie critique des poètes contemporains), 1909, dont il est ici question.
auteur d’éditions critiques de l’œuvre de Chénier, d’anthologies des poètes français du xvie   siècle, et de traités sur la v
i d’esthétique théâtrale (1879). 54. . Robert de Souza (1864-1946) : poète symboliste (Fumerolles, 1894, Sources vers le fle
lisme. Anecdotes et souvenirs, L. Vanier, 1903. 59. Abel Pelletier : poète et critique, Abel Pelletier est en particulier l’
ue indépendante, nouvelle série. 71. Edmond Haraucourt (1856-1941) : poète (La Légende des sexes, poèmes hystériques et prof
ettres » entre 1920 et 1922. 72. Victor-Emile Michelet (1861-1938) : poète , il est l’auteur de La Porte d’Or, 1907, L’Espoir
nouvel explosif, la mélinite. 75. Emmanuel Delbousquet (1874-1909) : poète (En les landes ou le lointain cor, préfacé par Re
Guerre, Les Robinson de la Somme) 77. Joachim Gasquet (1873-1921) : poète , un temps membre des Félibriges, critique d’art p
(Cézanne, 1921) 78. Paul Gros Long, dit Pierre Dévoluy (1862-1932) : poète d’abord proche des symbolistes, puis membre du Fé
orges Jamati : voir note n°99. 80. Alexandre Mercereau (1884-1945) : poète , il participa en particulier au groupe de l’Abbay
visme culturel. En 1913, il publia Paroles devant la vie : la vie, le poète , la fiancée, la femme enceinte, la mère, soi-même
ntalisme, etc., 1901. 91. « On » 92. « Richard Wagner, rêverie d’un poète français », repris dans Igitur, Divagations, Un c
ne Mallarmé, un héros, 1898. 97. Paul-Napoléon Roinard (1856-1930) : poète et critique, il fonda avec Zo d’Axa, en 1891, L’E
frère Georges (cf. ci-dessus) la revue Rythme et Synthèse. A la fois poète (Le Vent de guerre, poème symphonique (1921), Poè
trois volumes d’Œuvres complètes. 100. Marcello Fabri (1889-1945) : poète , peintre, essayiste, critique d’art né en Algérie
gards sur le destin des arts, 1947) 101. Maurice Magre (1877-1941) : poète (La Chanson des hommes (1898), Le Poème de la jeu
Histoire albigeoise du xiie  siècle, 1931). 102. Nicolas Beauduin : poète (L’Homme cosmogonique (1922), Signes doubles), il
revue La Vie des lettres (1913) 103. Robert d’Humières (1868-1915) : poète (Du Désir aux destinées, 1902), chroniqueur, trad
e ce dernier qu’il s’agit ici. 107. Louis Le Cardonnel (1862-1936) : poète d’abord membre du groupe « Nous autres » (1884),
85 (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Appendice. Histoire raisonnée des poètes dramatiques et lyriques » pp. 284-285
Appendice. Histoire raisonnée des poètes dramatiques et lyriques Nous avons déjà montré
ns déjà montré qu’antérieurement à Homère il y avait eu trois âges de poètes  : celui des poètes théologiens, dans les chants d
ntérieurement à Homère il y avait eu trois âges de poètes : celui des poètes théologiens, dans les chants desquels les fables
encore des histoires véritables et d’un caractère sévère ; celui des poètes héroïques, qui altérèrent et corrompirent ces fab
nt les anciens peuples, jeter un jour tout nouveau sur l’histoire des poètes dramatiques et lyriques. Cette histoire a été tra
de la confusion. Ils placent parmi les lyriques Amphion de Méthymne, poète très ancien des temps héroïques. Ils disent qu’il
antant des vers en l’honneur de Bacchus. À les entendre, le temps des poètes lyriques vit aussi fleurir des poètes tragiques d
s. À les entendre, le temps des poètes lyriques vit aussi fleurir des poètes tragiques distingués, et Diogène Laërce assure qu
e par le chœur seulement. Ils disent encore qu’Eschyle fut le premier poète tragique, et Pausanias raconte qu’il reçut de Bac
oudre ces difficultés, il faut reconnaître qu’il y eut deux sortes de poètes tragiques, et autant de lyriques. Les anciens lyr
mère, et écrits aussi en vers héroïques. Chez les Latins les premiers poètes furent les auteurs des vers saliens, sorte d’hymn
’admira, on ne célébra que les exploits des héros. Alors parurent les poètes lyriques semblables à l’Achille de l’Iliade, lors
jeux olympiques au milieu d’un peuple admirateur ; là chantaient les poètes lyriques. De même Horace parut à l’époque de la p
86 (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Gustave Rousselot  »
ien pis que d’être inconnu. Est-il sorti de là, Gustave Rousselot, le poète  ? Je ne veux point le penser. Cela me serait désa
sais bien qu’on passe beaucoup de choses à l’orgueil insignifiant des poètes . Leur orgueil même est une des formes de leur rhé
me peut-être modeste, qui sait ? mais rusé comme un maquignon quoique poète et qui essaierait de blesser à vif la Critique po
er devant qui que ce soit », et il demande qu’on décourage les jeunes poètes  ! Après de tels langages, voilà Rousselot tenu, i
ente et soutenue que la sienne. Il est vaincu, Hugo ! Lui et d’autres poètes contemporains ont parfois agacé et fait lever dan
essairement besoin d’être vrais. — Et c’est ce qui fait le danger des poètes , ces fascinateurs ! La beauté de leurs chants peu
’emploi qu’on en fait. C’est ainsi, par exemple, qu’Ovide, qui fut un poète immense, est resté encore, pour nous chrétiens qu
pour nous chrétiens qui l’avons dépassé en sentiments et en idées, un poète , malgré l’erreur de ses mythologies. C’est ainsi
nser que dans ce pauvre temps de débilitation universelle la race des poètes n’est pas encore perdue, et que Gustave Rousselot
organique du mot. Non pas. C’est mieux que cela. Le souffle, chez des poètes dignes de ce nom, vient de l’enthousiasme. C’est
thousiasme, cet élargisseur des poitrines et des cœurs, qui donne aux poètes cette longue haleine et cette force d’enlever leu
abuchodonosor lui-même, ce petit ! fou enfin, si vous le voulez, mais poète , poète par l’enthousiasme, par la palpitation sac
onosor lui-même, ce petit ! fou enfin, si vous le voulez, mais poète, poète par l’enthousiasme, par la palpitation sacrée, pa
?… C’est surtout par l’enthousiasme et l’âme, et l’émotion, qu’il est poète . L’âme fait tout pardonner. Religieuse envers et
Le déisme n’est qu’un athéisme déguisé », voilà, en quelques mots, ce poète nouveau, à son début, qui lave les sottises de so
oésie se fait avec de la douleur comme la vie, et que les plus grands poètes furent les plus vieux, depuis Homère jusqu’à Milt
ardé l’irréprochabilité de son airain et de son marbre, tandis que le poète du Poème humain, de ce jeune Bacchant ivre de l’E
mot-Titan, qui demandait dans sa préface qu’on décourageât les jeunes poètes et qu’on jetât sans pitié dans le barathrum des S
ombre ordinaire de syllabes… Mon idée — ajoute-t-il — est même que le poète a le droit de compter les mots en variant, au bes
, et que ceci soit mon dernier mot, ce jeune garçon a vraiment âme de poète . Il a sur le front la petite étoile. La Critique,
ec mansuétude : Vous seriez un fameux Jocrisse si vous n’étiez pas un poète . Mais, Ganymède nouveau, l’enthousiasme vous a ar
87 (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Amédée Pommier »
il débuta, dans un moment où, excepté Barthélemy et Barbier, tous les poètes étaient emportés par le lyrisme contemporain. C’e
eur de sa satire la vis comica de l’esprit gaulois. Et, en effet, ces poètes , cette constellation de la Lyre de 1830, n’ont po
es sentait profonds en lui, serait assez comme cela pour sa gloire de poète , n’y aurait-il pas autre chose dans ce fourmillan
et le xixe se rejoignaient en lui et s’y étreignaient pour faire un poète d’ordre composite, très rare et très équilibré, e
, et tout aussitôt, on en a ! » Pommier manqua de ces quatre amis. Ce poète , qui n’avait dans le rythme de rival que Théophil
que de publicité, avait accepté pendant quelque temps comme un de ses poètes  » quoiqu’il en fût un, tomba dans l’oubli quand d
e ses poètes » quoiqu’il en fût un, tomba dans l’oubli quand d’autres poètes , bien inférieurs à lui, tapageaient. L’attention
al genus irritabile vatum n’existait pas pour Amédée Pommier, pour ce poète encore plus exceptionnel par son âme que par son
nvie, ce mal de presque tous les hommes, qui est deux fois le mal des poètes , n’approchait point de sa candeur. Il n’était poè
fois le mal des poètes, n’approchait point de sa candeur. Il n’était poète que de génie, mais il n’avait pas l’effroyable lé
ait poète que de génie, mais il n’avait pas l’effroyable légèreté des poètes , de ces oiseaux charmants qui chantent et qui s’e
vie, qui fut longue, à la même place, — et c’est peut-être là que les poètes , ces malheureux inquiets, seraient le mieux, s’il
mme l’autre, divine ! Il les aimait et elles l’admiraient, et lui, le poète trompé peut-être dans ses aspirations de renommée
en vers, qui devait être avancée, des Métamorphoses d’Ovide, le seul poète , disait-il, romantique, de l’Antiquité. Hélas ! t
ttendrissent les blessures et ne les ferment pas. Ce fut alors que le poète de tant de poésies vigoureuses se mit à écrire ce
nt dans nos âmes comme la pointe aiguë d’un ciseau dans le marbre. Le poète , c’est vrai, est ici moins que l’homme, moins que
st ici moins que l’homme, moins que l’historien, plus puissant que le poète , qui a forcé le poète à regarder dans son cœur et
me, moins que l’historien, plus puissant que le poète, qui a forcé le poète à regarder dans son cœur et à nous en faire l’éco
s dans la mort. Eh bien, je ne peux m’empêcher d’admirer cette fin de poète , d’un poète qui a perdu sa Muse, — la Muse humain
rt. Eh bien, je ne peux m’empêcher d’admirer cette fin de poète, d’un poète qui a perdu sa Muse, — la Muse humaine qui ne doi
y faire monter. 7. Voy. Les Œuvres et les Hommes, IIIe vol. : Les Poètes .
88 (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre I. Des poëtes anciens. » pp. 2-93
Bossu de la Motte, se rangerent de son côté contre les défenseurs du Poëte Grec, à la tête desquels étoit la savante Madame
rites, & contiennent des observations utiles ; mais il jugeoit un Poëte Grec, & il n’entendoit pas le Grec. Il ressem
r en dire du bien. Il est tems de venir à présent aux traductions du Poëte Grec. La plus complette que nous ayons est duë à
. C’est celle au moins qui plaît & qui fait le mieux connoître le Poëte Grec avec toutes ses grandes qualités, comme avec
de déprimer l’Iliade d’Homere ; il prit un moyen plus sûr d’avilir le Poëte Grec ; ce fut de le travestir en vers françois. E
de vie, qu’un squelette aride & désagréable. Toutes les fleurs du Poëte Grec se fanent entre ses mains. L’expression même
un prix infini dans cette langue admirable. On prendra une idée de ce Poëte dans l’Origine des Dieux du Paganisme & le se
ion jusques sur les habits de ses Acteurs, qu’il rendit héroïques. Ce Poëte est quelquefois sublime & souvent outré. Le s
vons-nous que la moindre partie. De plus de cinquante Comédies que ce Poëte avoit composées, onze seulement sont parvenuës ju
nous : & c’est même trop, si l’on fait attention à l’abus que ce Poëte a fait de son esprit. “Ce Poëte, Comique, dit M.
i l’on fait attention à l’abus que ce Poëte a fait de son esprit. “Ce Poëte , Comique, dit M. de Voltaire, qui n’est ni Comiqu
rit. “Ce Poëte, Comique, dit M. de Voltaire, qui n’est ni Comique, ni Poëte , n’auroit pas été admis parmi nous à donner ses F
que l’antiquité donne à celles que nous avons perduës. Anacréon, ce Poëte des jeux & des ris, fut le rival de Sapho dan
amp; des ris, fut le rival de Sapho dans la Poésie érotique. C’est le Poëte des cœurs tendres & sensibles. Nous avons bea
irent dans la traduction françoise. Pindare, quoique le plus célébre Poëte Lyrique des Grecs, a eu moins de Traducteurs en n
ns Jeux de la Grèce. Nous n’avons point de traduction complette de ce Poëte . On trouvera quelques-unes de ses Odes mises en f
onna dans les bouffonneries, les turlupinades, les jeux de mots de ce Poëte Comique. Ses plaisanteries sont basses & ses
r l’exposer ensuite en plein Théatre. Nous avons vingt Comédies de ce Poëte , dont trois l’Amphytrion, le Rudens & l’Epidi
core rassemblé dans le dernier volume les fragmens des Comédies de ce Poëte , & les Sentences choisies éparses dans ses Pi
diction ! Tout ce que la Langue Latine a de délicatesse, est dans ce Poëte  ; c’est Cicéron, c’est Quintilien qui le disent.
n françois les six Comédies qui nous restent de Térence. Si jamais ce Poëte pouvoit recevoir quelque honneur en passant dans
hoses, divisé en six Livres, fit choix d’une matiere digne d’un grand Poëte . Il ne pouvoit même en choisit une plus intéressa
este ; mais il est étouffé dans tout le reste, où loin d’y trouver un Poëte qui imite, qui peigne & qui remuë, on entend
ouvrage de l’antiquité.” Plusieurs écrivains se sont exercés sur ce Poëte dans le siécle dernier & dans celui-ci ; mais
x vol. in-12. sa Traduction libre de Lucréce. Il a moins considéré ce Poëte comme le maître ou le précurseur de Virgile, que
est le nom du traducteur) a très-bien entendu toute la philosophie du Poëte latin. Il lui prête même quelquefois un langage u
est pas un mal. Mais il seroit assez difficile que les aménités de ce Poëte , attachées, comme elles le sont, à une langue plu
sur le troisiéme Livre des Georgiques de Virgile. Catulle. Ce Poëte né à Vérone, a des graces & de la délicatesse
lus agréable, qu’il enchassa dans une espêce d’histoire galante de ce Poëte , grossie de quelques anecdotes amoureuses, vrayes
ompt les mœurs, les sentences de Publius Syrus peuvent les former. Ce Poëte connoissoit le cœur humain. Ses maximes, quoique
yere a répandu dans ses caractères presque toutes les sentences de ce Poëte  ; les exemples qu’il en rapporte sont sensibles.
ues. Le plan & la conduite en sont admirables, & supposent un Poëte qui avoit autant de jugement que d’imagination. S
contagion du faux esprit qui regne dans tant d’écrits modernes. Aucun Poëte ancien ne mérite autant d’être traduit que Virgil
sens faux qu’il donne à son auteur ; elles sont moins faites pour le Poëte que pour le traducteur. La traduction du P. Fabre
746. en 4 vol. in-12. est la meilleure qui ait été encore faite de ce Poëte , au moins pour la lettre ; car quelques critiques
cteur. Enfin c’est une belle copie d’un beau tableau. Les Eglogues du Poëte latin ont aussi paru en vers françois avec moins
s’enchaîner aux termes. Enfin il a étendu ou resserré les pensées du Poëte , suivant le besoin des transitions, & les con
t un peu de honte. Mais, peut-être, n’est-ce là que le discours d’un Poëte qui se répent aisément en vers des fautes qu’il c
& on le lit dans le monde. Une distinction si avantageuse pour le Poëte latin, vient sans doute de la variété du choix de
es regles essentielles de la poésie ; c’est une école de goût pour le Poëte & même pour l’Orateur ; une Rhétorique écrite
s l’ordre & dans la nature même des Odes. De toutes les piéces du Poëte , il n’en a laissé que trois dans leur ancienne si
deux, & quelquefois de deux il n’en fait qu’une. Ici il enleve au Poëte plusieurs vers qui avoient paru sous son nom. Il
nde. Il y en a pourtant qui servent à mieux faire entendre Horace. Ce Poëte , si digne d’être traduit, l’a été encore de nos j
traduire les ouvrages en vers qu’en vers ; mais il n’y a qu’un grand Poëte qui soit capable d’un tel travail, & ce grand
a qu’un grand Poëte qui soit capable d’un tel travail, & ce grand Poëte n’est pas facile à trouver. Le partage d’Horace a
ncher, sans en altérer la perfection. De toutes les productions de ce Poëte les Métamorphoses sont la plus justement célébre.
vol. in-8° a évité cet inconvénient. Son objet a été 1°. de rendre le Poëte latin avec la fidélité la plus scrupuleuse, sans
ue nous avons citées ; mais quand on la rapprochera du texte de notre Poëte , qu’on le trouvera peu reconnoissable, l’auteur n
calendrier des Romains mis en vers. Ce sujet étoit fort sec, mais le Poëte doué de l’imagination la plus heureuse, trouva le
age d’Ovide n’auroit pas manqué d’être bien reçue. Les Elégies que ce Poëte composa pendant son exil ont été mieux traduites
e l’interprétation ; & qu’il y a plusieurs endroits où le sens du Poëte est manqué. A l’égard du style, à quelques affect
’à d’Assouci tout trouva des lecteurs. Ce trait piqua vivement notre Poëte burlesque ; & voici de quelle maniere il s’en
de l’Académie Françoise où se trouve la traduction des Elégies de ce Poëte en vers françois, à Paris 1712. 3. vol. in-12. Ce
de ces privilèges, qu’il n’est pas toujours facile de reconnoître le Poëte dans le traducteur. Le même Auteur, après nous av
z bien conserver le tour simple de l’original latin. Perse. Ce Poëte satyrique est remarquable pour la morale pure &am
rrés & pressans Affecta d’enfermer moins de mots que de sens. Ce Poëte a été traduit en vers & en prose. Le Noble en
ésent en 1704. in-12. Le soin qu’il prit d’habiller à la françoise le Poëte Romain, fait quelquefois un effet assez singulier
te a mieux aimé s’accommoder au goût du siécle, que de représenter le Poëte absolument tel qu’il est. Mais sans lui ôter que
versions barbares, plates, ou allongées, énervent toute l’énergie du Poëte latin. Le P. Tarteron, Jésuite, en donna une en 1
loquence par-tout, il ne l’a pas cru déplacée dans un discours sur un Poëte très-éloquent. Lucain. Lucain, neveu de Sé
guerre de César avec Pompée. Ce poëme porte le titre de Pharsale. Un Poëte françois très-boursouflé, préféroit l’enflure de
t d’éclaircir quelques détails, & le plus souvent de concilier le Poëte avec les Historiens dont les textes sont rapporté
ux qu’on a traduits ou imités en françois. Santeuil. C’est à ce Poëte que nous sommes redevables de ces belles Hymnes q
nvention, ni moins d’agrémens dans la conduite. Le Physicien & le Poëte s’y montrent dans un jour avantageux, sur tout da
l’auteur de s’exprimer en beaux vers sur tant de sujets différens. Un Poëte françois auroit bien de la peine à en faire autan
89 (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Œuvres de Louise Labé, la Belle Cordière. »
degré de sévérité qui est de mise, je vais noter quantité de noms de poètes qui, sans l’enrichir toujours, sont venus augment
à. Citons-en quelques-uns. Dans la première époque, on a introduit un poète resté jusqu’alors des plus obscurs, Roger de Coll
Collerye, qui vécut à Auxerre, et dont on a prétendu faire un type de poète provincial. Dans tout ce qu’on a dit sur lui, on
sur lui, on n’a pas seulement exagéré, comme cela est arrivé pour le poète Coquillart de Reims, lequel, du moins, était célè
leur autorité privée, l’ont promu le Roi des bohèmes de son temps, ce poète qui fut ignoré aux xve et xvie  siècles, excepté
ui est, en effet, une curiosité locale, je le demande, est-ce bien le poète , celui qui mérite qu’on l’appelle et qu’on le sal
de de M. Abel Jeandet sur le savant et trop savant Pontus de Tyard52, poète , philosophe, mathématicien, astronome, qui savait
tire un peu à lui et pousse le plus haut qu’il peut dans l’ordre des poètes son cher Pontus ; mais il n’y a pas à cela grand
, avait annoncé, de plus, le dessein de réhabiliter Salmon Macrin, un poète latin dans le genre lyrique, contemporain et ami
e réhabilitation, ou plutôt de ces exhumations toutes provinciales de poètes du xvie  siècle : Alexandre, surnommé le Sylvain
re pour n’en avoir pas approuvé les horreurs54 ; — et Blaise Hory, un poète Suisse de Neufchâtel, pasteur d’un petit village
André de Rivaudeau, le poitevin59, etc., etc. : — et Nicolas Ellain, poète parisien, aussi enterré qu’un poète de province60
etc., etc. : — et Nicolas Ellain, poète parisien, aussi enterré qu’un poète de province60. — Enfin, nous attendons de jour en
ovince60. — Enfin, nous attendons de jour en jour Pierre de Brach, le poète bordelais, l’ami de Montaigne, que le jeune érudi
ne découverte de quelque valeur et comblé une lacune, en signalant un poète inconnu de la fin du siècle, Pierre Poupo, dont l
chaque soldat ou caporal. Vite, hâtons-nous et revenons à l’un de ces poètes qui n’ont pas besoin d’être réhabilités ni recons
liberté. De méchantes langues se sont raillées de lui, et un aimable poète du temps, ami de Joachim du Bellay, Olivier de Ma
peut-être tout simplement poussé par une fatuité ou un libertinage de poète , signifie très nettement au bonhomme qu’il connaî
t pas une trop mauvaise place, littérairement parlant. Après tout, le poète chez elle n’y perd pas. Ce n’est pas une Mainteno
beau, mon désiré heur pour bonheur ne soit bien dur et heurté. Louise poète a beau faire, elle se ressent un peu de son maîtr
r mon plus clair jour. Et voilà de ces cris qui font vivre un nom de poète et qui ont leur écho, sans faillir, de génération
es, c’est quand elles n’aiment plus. » Elle était de cette famille de poètes dont l’un, et qui était hier encore un d’entre no
les, et que répétera l’avenir. Honneur donc et place à part entre les poètes du xvie siècle à la belle Cordière, à cette « Ny
timent d’école, dans aucune classification. Le foyer était au cœur du poète . III. Louise Labé ne passa guère quarante ans ; o
ses legs et donations, bien de la bonté ; mais plus rien de l’ancien poète ne transpire : le voile funèbre s’abaisse et nous
ncore en te reconnaissant. Qui donc a fait ces doux vers ? une femme poète de nos jours, et je les trouve dans un tout petit
ortel sanglot ; en voici quelques notes vibrantes : Parmi nous maint poëte à la bouche inspirée Avait déjà rouvert une sourc
e vie et toute une âme ; il mériterait d’être inscrit sur la tombe du poète . Enfin, je signale dans ce même petit volume une
a vie, mais tant d’autres qui l’ont subi et porté jusqu’à la fin, les poètes délicats et tendres, les esprits souffrants et do
suite d’un article sur Louise Labé, ajouter ces vers émus d’une femme poète qui lit dans leur texte les Fragments d’Alcée et
57, chez Aubry. 54. Œuvres choisies d’Alexandre Sylvain de Flandre, poète à la Cour de Charles IX et de Henri III, précédée
Michaud). 56. Œuvres du chanoine Loys Papon, seigneur de Marcilly, poète forésien du xvie siècle, imprimées pour la premi
articles intéressants, notamment ceux de M. Édouard Turquety, sur les poètes du xvie  siècle. 60. Celui-ci a été publié par M
et Portraits du xvie  siècle ; ces volumes, joints à relui des Femmes poètes du même siècle (Didier, quai des Augustins), offr
90 (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Victor Hugo, Toute la Lyre. »
je lui avais manqué de respect. Pourquoi ? Pour avoir dit que, si nul poète ne parlait plus haut à mon imagination, deux ou t
l dans l’esprit, une fois ces grandes vibrations éteintes ? Voici. Le poète nous explique en cinq ou six cents vers que la Ré
dans la quatrième partie. Et voici les pensées qu’on y trouve : — Les poètes primitifs aimaient la nature, et elle leur parlai
par Nisard, Shakespeare par Planche, Homère par Zoïle, etc.     — Les poètes sont les guides du génie humain  Les sommets sont
mence, toutefois, par une série de pièces moins impersonnelles, où le poète nous dit sa vie, se raconte plus familièrement, s
umanité, Nature, Philosophie, Art, Foyer, Amour, Fantaisie). Mais, le poète ayant écrit : Et j’ajoute à ma lyre une corde d’
peuple est sublime. Ô l’enfant ! Ô la femme ! Pardonnons, aimons. Les poètes sont des mages. Toinon, c’est Callirhoé. » Vous n
grand’chose de plus des quinze volumes de vers lyriques de l’immense poète . —    Eh bien ! me direz-vous, ne sont-ce pas là
rins. Il nous a certainement confié plusieurs milliers de fois que le poète est un prophète et un voyant. Il n’y a pas une se
un jeu que je propose aux rares honnêtes gens qui ont vraiment lu les poètes contemporains. Quelqu’un nous citerait au hasard
e. Cette illusion vous paraîtra moins gasconne si vous songez que nul poète , en effet, n’a été ni plus souvent, ni plus aisém
parodies (et il s’en trouve quelquefois) appartient de droit au grand poète parodié. Mais cela prouve au moins qu’il y a dans
qu’elle chante, par eux, ce qu’elle n’aurait su dire toute seule. Ces poètes , qui ont un don que je n’ai pas, sont après tout
que, ayant vécu dans le siècle qui a le mieux compris l’histoire, ce poète n’en ait vu que le décor et le bric-à-brac, et qu
rend tout à fait injuste à l’endroit des honnêtes gens à qui le grand poète à légué sa malle. Toutes ces « rognures », ils on
opeaux », cela ? Mon ami est impertinent. Ce sont du moins, dirait le poète , les copeaux de la massue d’Hercule. Non, non, qu
llevoye et du Soumet. Mais le symphoniste des Contemplations, mais le poète épique de la Légende ! » L’autre jour encore M. S
a preuve, c’est que Toute la Lyre se compose de pièces écrites par le poète aux diverses époques de sa vie, et que cependant
tre, que des différences de degré, non d’espèce. Cette puissance, le poète l’a sans doute appliquée, dans le cours de sa vie
tor Hugo est unique, il est dieu. On peut affirmer, je crois, que nul poète , ni dans les temps anciens, ni dans les temps mod
cite à me réfugier dans la pensée délicate ou dans le tendre cœur des poètes qui me sont chers : mais son Verbe m’écrase. « Un
chose qu’un cliquetis de mots, un vers ému et tragique — (comme si le poète , à force de remuer les vocables, d’épuiser toutes
ne ; ou bien, c’est quelque idée toute simple, même banale, et que le poète laisse banale, comme Dieu l’a faite. Dans les deu
ce songeur si peu philosophe a quelquefois des vers profonds ; et ce poète , de beaucoup plus d’imagination que de tendresse,
ble ouvrier de style qu’il a été, sans être par là même un fort grand poète . Et si son nom est encore livré aux vaines disput
uvernants Victor Hugo est à part dans notre littérature, qu’il est le poète national, le grand, l’unique, enfin qu’« il n’y a
-ce à l’auteur dramatique ? Est-ce à l’écrivain populaire ? Est-ce au poète  ? Est-ce au penseur ? Est-ce à l’homme ?   Ce ne
et bien que le peuple ne puisse le comprendre entièrement — c’est au poète que s’adressent ces hommages que nul autre écriva
e écrivain n’a jamais reçus. Et, certes, il n’est point de plus grand poète que Victor Hugo. Mais enfin on peut croire qu’il
le large et libre essor, par l’aisance souveraine et toute divine. Ce poète , qui est un médiocre ouvrier de rimes, a des stro
nous avons tous admiré également et tour à tour ces trois merveilleux poètes , selon nos âges et selon les journées. Pour moi,
ourrais me prononcer entre ces deux-là, et je me redirais les vers du poète Charles de Pomairols, parlant de Lamartine : (…)
Guignol épique. Ces conceptions peuvent être, à coup sûr, d’un grand poète  : elles ne sont pas d’un homme puissant et origin
d’une génération antérieure à la nôtre ? Chose singulière, les jeunes poètes se détournent de cet Espagnol retentissant, de ce
omans socialistes de la bonne George Sand. Et, pour ne parler que des poètes , quel plus grand cœur que Lamartine ? Et qui, mie
ux, et tous deux plus aimables.   Ainsi — et ce point réservé que nul poète ne fut plus grand par l’imagination et par l’expr
aussi la chance de vivre longtemps. Bref, il sut grossir sa gloire de poète de la gloire spéciale d’un Raspail et d’un Chevre
91 (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre premier. »
de Pindare. C’est une réparation qu’elle devait au génie de ce grand poëte , trop négligé en France, même au dix-septième siè
manière un peu timide, un peu faible. À ses yeux, « les beautés de ce poëte consistent principalement dans le nombre, dans l’
rait dû lui apprendre : s’indignant qu’on ait pu croire les chants du poëte grec un amas de chansons « cousues ensemble, et p
i tant de souvenirs de l’Iliade repris et entraînés dans les flots du poëte thébain, n’a-t-il pas cité, du moins en preuve de
le sublime dans Pindare et n’admirait pas assez le génie de ce grand poëte , c’est qu’il a cru de bonne foi l’avoir imité, da
ise par le roi Guillaume, et ode parodiée alors si plaisamment par le poëte anglais Prior, chargé plus tard d’une ambassade à
du goût, et non médire de Boileau qui, dans son domaine, était grand poëte aussi. Quoi qu’il en soit, l’érudition proprement
une petite démocratie, il se garde bien d’être simple et uni comme le poëte grec : il ne nomme pas ce coq guerroyant au logis
e grecque il la Fortune, l’image des vicissitudes que voyait t’œil du poëte , et de porter dans l’expression cette alternative
as embarrassée pour rendre l’expression littérale et l’accent même du poëte thébain, pour nommer l’oiseau domestique, non moi
tous les cas, et sans empiéter sur les droits et usurper la langue du poëte français, banni maintenant comme l’exilé de Crète
as plus cette fois du tour noble et léger et de la dignité sereine du poëte , qu’il n’en avait ailleurs atteint la sublime gra
ni cette propriété toute-puissante qui rend présent à tout ce que le poëte a vu dans son plus rare délire. Tout cela était l
dien de l’enthousiasme lyrique au dix-septième siècle, n’était pas un poëte  ; c’était un prêtre, un orateur sacré, Bossuet. C
s d’expression. Il fallait aller plus loin, pour être juste envers le poëte et pour toucher aux sources profondes de l’art. L
e fils d’un musicien de Béotie, habitant une petite maison de Thèbes, poëte et chanteur, et, à ce titre, hôte bien voulu dans
hommes qu’une page de l’évêque de Meaux est le plus fidèle crayon du poëte olympique, et que la prose française de Bossuet,
esse Palatine et dans le récit des guerres sauvages de Pologne, ou le poëte , dans sa joie triomphante de Marathon et de la fu
t, à l’occasion d’une prouesse vulgaire et d’un nom sans souvenir, le poëte thébain suscite une émotion profonde par quelque
re sur la faiblesse de l’homme et les jeux accablants du sort. Car ce poëte , ce musicien, est un sage, un disciple immédiat d
. Par-là, et non pas seulement par de belles formes d’imagination, le poëte de Dircé s’élève ; il est lui-même un prêtre et,
les nombreux symboles du polythéisme. Mais, de tant d’œuvres du grand poëte , il n’est resté que la portion presque la plus pr
jeux de la Grèce, reconnaître le caractère profondément religieux du poëte . Ce n’est pas, comme dans l’arrière-saison du cul
de la poésie. Dans Pindare, et plus qu’ailleurs, ce ton religieux du poëte , si différent des formules d’invocation de l’épic
e, dans ce temple, près de la statue du dieu, la chaire de fer, où le poëte s’était assis pour chanter ses hymnes9. Un court
alliance de la religion et de la poésie, à la veille du combat, où le poëte Eschyle allait chasser devant lui les Perses vain
ortelle et à l’avenir des méchants et des justes, que ce caractère du poëte se montre, soit dans les trop rares fragments de
é pour en revenir » ? Certes, ce grand bienheureux ainsi nommé par le poëte , n’est pas le Jupiter corrupteur et profane, le d
s n’est pas fugitive. » Ces idées sublimes, dont Platon a félicité le poëte thébain, étaient-elles une leçon recueillie dans
out droit. De là découle toute la philosophie religieuse et civile du poëte thébain. À ses yeux, ce n’est ni la force du nomb
se découvrirait encore plus d’une ressemblance entre la politique du poëte thébain et celle que Bossuet a parfois tirée des
a dans ses vers l’illustre Athènes, le rempart de la Grèce (eh ! quel poëte , quelle âme généreuse aurait pu s’en taire ?) ; i
st un conseil de justice et de clémence ; et par là, cette mission du poëte lyrique se rapproche encore de celle du prêtre, d
et auront su garder leur âme de toute injustice, qu’à ce prix seul le poëte les voit cheminant, par la route de Jupiter, jusq
ù se plaçaient d’eux-mêmes les principaux traits de la physionomie du poëte grec. Ce ne sont pas, en effet, seulement quelque
aux seconds. » Le grand orateur romain avait senti l’âme éloquente du poëte  ; et lui, qui dit ailleurs qu’il faut avoir du te
nube, géographiquement, se jette dans la mer Noire ; mais Btwsuet, en poëte , appelle toute mer l’Océan. 8. Philosophiæ præc
92 (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mendès, Catulle (1841-1909) »
ant poignant et délicieux dont les nuits d’été s’enivrent, et dont le poète emprunte les notes enflammées pour faire parler l
lle Mendès. N’y reconnaît-on pas tout de suite l’artiste savant et le poète de race ! Autre temps, autres chansons, dit Henri
it ! » Peu s’en faut que le rossignol évoqué par le jeune et gracieux poète , M. Catulle Mendès, n’ait été injurié encore plus
ssonnant que n’a jamais touché le rasoir, rien n’empêcherait ce jeune poète d’avoir été le prince Charmant d’un des contes de
et la pensée, et toutes ces préoccupations d’artiste que beaucoup de poètes ne soupçonnent même pas. [Lettres (1876).] Pau
de chef d’école. Il s’honore lui-même d’être le simple lieutenant des poètes ses aînés ; il s’incline en disciple fervent deva
s’est efforcé avant tout de maintenir la discipline parmi les jeunes poètes qu’il a su, depuis près de quinze ans, réunir aut
e les ignore et les dédaigne. Depuis quinze ans, il n’est donc pus un poète qui soit arrivé à Paris sans entrer fatalement da
légende l’emporte sur l’histoire, que le passé est le vrai domaine du poète et du romancier. Ce sont là des opinions aussi re
ut avoir du réel plein les mains. Selon moi, Justice est l’œuvre d’un poète qui n’a pas songé à couper ses ailes, et que ses
olume in-8º, contenant toutes ses œuvres, depuis les premiers vers du poète , au rythme élégant, à la vive allure, légèrement
ortent en eux une évidence et une certitude. M. Catulle Mendès est un poète . Depuis les Contes épiques aux larges envols ; de
sa terrible silhouette de sorcière sublime, M. Mendès a fait œuvre de poète . Poète en ses drames que gonfle un souffle énorme
ible silhouette de sorcière sublime, M. Mendès a fait œuvre de poète. Poète en ses drames que gonfle un souffle énorme (l’épo
e poète. Poète en ses drames que gonfle un souffle énorme (l’épopée ; poète en ses études de critique, où il dit l’âme et le
tudes de critique, où il dit l’âme et le prodigieux génie de Wagner ; poète en ses fantaisies légères d’au jour le jour, harm
cent parfois le piquant d’une ironie et l’amer d’un désenchantement ; poète en ses romans, surtout avec Zohar, aux baisers ma
ments d’amour, tout arrive à son cerveau en sensations, en visions de poète  ; tout, sous sa plume ; se transforme en images d
n visions de poète ; tout, sous sa plume ; se transforme en images de poète , exorbitées et glorieuses, la nature, l’homme, au
ait pas loin de le penser, il est sûr qu’il l’a souvent atteint. [Nos poètes (1888).] Paul Hervieu Il faut avoir dans le
r engendrer Zôhar ou Grande Maguet, ou la Femme enfant de l’admirable poète qu’est M. Catulle Mendès. [Cité dans l’Enquête su
n littéraire (1891).] Marcel Fouquier M. Catulle Mendès est un poète toujours ; il n’est jamais plus poète que si, dan
er M. Catulle Mendès est un poète toujours ; il n’est jamais plus poète que si, dans l’expression d’une délicate pensée o
té menue et fleurie du badinage. C’est l’enchantement du joli ; et le poète serait sans conteste le premier si la poésie n’av
’Évangile de l’enfance. S’il faut absolument chercher la figure de ce poète excellent dans l’iconographie chrétienne, j’arran
ique et fée n’a livré tous ses secrets qu’à M. Catulle Mendès. Il est poète et toujours poète, et quand il écrit des romans,
vré tous ses secrets qu’à M. Catulle Mendès. Il est poète et toujours poète , et quand il écrit des romans, c’est Apollon chez
politiques et littéraires (25 mars 1893).] Guy de Maupassant Le poète aux intentions mystérieuses, frère d’Edgar Poe et
nfession (1895).] Edmond Rostand Sur la Grive des vignes : Ah ! poète , merci du livre Qu’aujourd’hui le facteur me livr
ton goût rassure ; Tu fais toujours, divin pervers, Loucher tous les poètes vers La perfection de ton vers ; Car il est le t
Par qui la guérison m’arrive ! Oui, selon les ordres dictés, Par le poète à vos gaîtés, Vous riez et vous culbutez ; Nulle
ancre invétéré de rhétorique en ce petit collège de Meaux que déjà le poète Jacques Madeleine émerveillait de ses sonnets, si
s qui se défend d’être l’opinion moyenne, car il appartient aussi aux poètes  ! Quand vous êtes né aux lettres, Hugo, radieux,
pas de perspicacité. L’originalité de Catulle Mendès, c’est d’être un poète à la fois doux et brutal, tendre et cruel, naïf e
ramatique (1898).] Henry Fouquier Médée est l’œuvre noble d’un poète qui croit que l’étude des passions éternelles tra
e clarté absolue, mais, même en ces quelques passages où la pensée du poète apparaît un peu confuse et parée de métaphores tr
Henry Fouquier La Reine Fiammette : C’est œuvre d’artiste et de poète que l’œuvre dont je dois parler aujourd’hui, et j
bien établi. Mais il n’est que la charpente où s’étaye le discours du poète , qui est toujours charmant, souvent admirable. [L
gare, vous affectez de prendre au tragique ces aimables fantaisies de poète amoureux d’amour et de gaîté ! Oh non, non, cent
e d’effort. Fiammette, c’est l’Italie en sa Renaissance, rêvée par un poète . Ces tapisseries aux soies vives, c’est les scène
93 (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Victor Hugo »
t sa puissance. Il n’y eut bien que Hugo tout seul. Il n’y eut que le poète et son œuvre : une œuvre qui n’était pas nouvelle
t que le poète et son œuvre : une œuvre qui n’était pas nouvelle ; un poète qui n’était pas nouveau, et qui ne nous donna pas
il y avait un sujet qui exigeait et qui pût donner de la variété à un poète et féconder son inspiration, c’est à coup sûr une
ou une suite d’épopées qui se fût appelée La Légende des Siècles. Le poète , ici, n’était pas même tenu à l’unité, de rigueur
s à mettre son pied dans l’anneau d’or qui enchaîne ordinairement les poètes , ces forçats divins ! L’Iliade et l’Odyssée ont l
l’unité de son grand cadre, circonscrit malgré sa grandeur. Tous les poètes faiseurs d’épopées sont les glorieux captifs d’un
à une limite impérieuse et précise… Or, par un choix exceptionnel, le poète de La Légende des Siècles n’était pas obligé à l’
ècles n’était pas obligé à l’unité grandiose et tyrannique des autres poètes . À lui, son sujet n’était point une place ou un f
né de l’Histoire. C’était toute l’Histoire ouverte à l’imagination du poète , qui plane sur tout, s’abat sur tout, et va libre
librement et impétueusement où il a fantaisie ou volonté d’aller ! Le poète de La Légende des Siècles avait à lui toutes les
e quelques notes, et ce n’est pas, certes ! l’érudition qui manque au poète de La Légende des Siècles. Il est aussi érudit qu
une chose scandaleuse et qui fera peut-être pousser un cri : ce grand poète de Victor Hugo est certainement plus érudit encor
poète de Victor Hugo est certainement plus érudit encore qu’il n’est poète . Il a l’imagination du mot plus que de la chose,
e Satyre ? Est-ce que l’Espagne, les Pyrénées, l’Aquitaine, ce que le poète appelle « le cycle pyrénéen », déjà vues, ne repa
rait ici, mais moins appuyés, et toute l’imagination des mots dont le poète a la puissance nous illusionne-t-elle assez pour
Dans la légende de ce Moyen Age dont Hugo, qui a l’ambition d’être le poète historique, c’est-à-dire impersonnel, ne connaît
un contresens en Espagne. Et il y a plus. Puisque Victor Hugo est le poète imprécatoire et maudissant du Moyen Age, on peut
ter, Victor Hugo a dit un mot qu’on pourrait graver sur son cimier de poète sans équilibre, parce qu’il le timbrerait très bi
eux-mêmes. Personne plus que Hugo ne se cogne aux mots. Quand il est poète , car il l’est fréquemment (qui le nie ?), il l’es
e cambre sous elle ! Seulement, la montagne et les mots pèsent, et le poète et le Titan sont pris, IV Poète, il l’est,
tagne et les mots pèsent, et le poète et le Titan sont pris, IV Poète , il l’est, mais s’il n’est pas tout à fait Homère
t simplement qu’il n’est pas Homère. Ils croient tous, ces diables de poètes , qu’en jetant à la Critique le nom de Zoïle, ils
rs au chemin de fer de sa gloire et de son immortalité, le plus grand poète du xixe  siècle et de la planète ; mais c’est un
us grand poète du xixe  siècle et de la planète ; mais c’est un grand poète , après tout ! Il fut du triumvirat qui a donné le
uste que parce qu’il est celui qui a vécu le plus longtemps. C’est un poète génialement bon, quand il est bon, mais génialeme
u, Dieu merci ! depuis, beaucoup de vie encore dans ce vieux chêne de poète , mais, franchement, lorsque lis en cette Légende
, selon moi, beaucoup trop croire à la toute-puissance visionnaire du poète (dans le sens prophétique et divinement inspiré d
osse, vague, confuse, obscure, aveugle et presque insensée. Alors, le poète , en proie à lui-même, jette des vers comme ceux-c
n regard, sa pensée et sa langue. Vous le voyez ! ce n’est plus là le poète (trop rare) de La Bataille d’Eylau du même volume
oire ces dons que j’ai toujours adorés, proclamés et acclamés dans le poète de La Légende des Siècles, génie militaire s’il e
e temps-là, c’était le moment de s’élever le premier dans l’ordre des Poètes  ; mais, malgré ses facultés soi-disant immortelle
t définitivement conquise par Hugo, le seul grand progrès fait par le poète malgré l’immobilité ou le rabâchage de sa pensée,
s l’aisance, l’aisance suprême que voici, et qui est si grande que le poète ne paraît même pas triompher. Ce n’est plus de l’
de ce qu’il exprime, ne peut guères être senti, du reste, que par les poètes , par ceux qui sont du bâtiment, comme dit l’excel
sé. Car l’Énormité, voilà l’écueil de Victor Hugo… L’écueil, pour les poètes comme pour les rois, vient de trop de puissance…
— un Souvenirs des vieilles guerres ; dans cette pièce de vers où le poète , pour faire du neuf à bon marché, a démarqué le l
brer, — il rencontre tout à coup le grandiose, et alors il devient le poète énorme encore, mais sans difformité, qui pouvait
uée parce qu’il lui a toujours manqué. Oui ! un poème épique… Être le poète épique de la France, telle était pour moi, et j’y
réludes magnifiques d’un concert plus magnifique que j’espérais, — le poète de La Légende des Siècles, qui nous a peint si bi
s’il pouvait y avoir quelque chose de profond et de durable dans les poètes , c’en serait un ennemi implacable. Dans son poème
e, ces girandoles ! à quelque chose. En général, tout est là pour les poètes  : — faire des vers, n’importe sur quoi ! Mais il
pas plus en littérature qu’en politique, je n’ai donc point traité le poète , en Victor Hugo, comme j’en eusse traité un autre
qu’il insulte et qu’il voudrait tuer, puisqu’elle n’a affaire qu’à un poète , était assez vengée comme cela… 2. Car elles a
94 (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Questions d’art et de morale, par M. Victor de Laprade » pp. 3-21
itique, et même avec une pointe de polémiste, n’a été longtemps qu’un poète . Vivant à Lyon, où il habite encore, il débuta ve
e, comme le fond, rappelait bien M. de Vignyou. M. Ballanche, mais le poète , obéissant à sa naturedans cette imitation même,
tion est absente, ou elle se dessine vaguement et ne se grave pas. Le poète sent la nature, il aime à la chercher sur les som
ne avec une sorte de prédilection ; ce qui a fait dire qu’il était le poète du chêne, qu’il avait le sentiment de cet arbre.
é, je t’aime entre nos sœurs. La parodie, indique bien le défaut. Le poète décompose trop les sentiments et en pousse un à l
t aussitôt à l’extrémité de la gamme. M. de Laprade, avec ses dons de poète noble et qui ne veut rien proférer que de digne d
t froids, le crime d’amour est trop absent. Aussi je m’explique qu’un poète qui n’habitait pas volontiers les sommets humides
qui n’habitait pas volontiers les sommets humides et blanchâtres, un poète des choses du sang et de la vie, Alfred de Musset
et m’ait dit avec impatience : « Est-ce que vous trouvez que c’est un poète , ça ? » Oui, aurais-je pu lui répondre, c’est un
que c’est un poète, ça ? » Oui, aurais-je pu lui répondre, c’est un poète , bien qu’il vous ressemble si peu, ô charmant et
us ressemble si peu, ô charmant et terrible Enfant du siècle ! il est poète , quoiqu’il n’ait pas la sainte fureur, ni cet aig
là comme dans l’autre, mais n’importe, j’irai toujours. » — Il l’est, poète , bien qu’il n’ait jamais su passer comme vous, en
la passion délirante à l’ironie moqueuse et légère ; il est, dis-je, poète à sa manière, parce qu’il est élevé, recueilli, a
monie, bien qu’à la façon des oracles. Cela ne fait pas sans doute un poète très-varié, très-émouvant, très-divertissant, mai
tissant, mais c’est encore, et sous une de ses plus nobles formes, un poète . Noblesse et sagesse ont été de tout temps au nom
ent les plus éclatants éloges que l’Académie ait jamais décernés à un poète non inscrit encore parmi ses membres (1856). Plus
sous la coupole de l’Institut les vers que voici, et dans lesquels le poète de plus en plus sage faisait comme abjuration de
ose reste à désirer pour la parfaite justesse. Pour que le souhait du poète fût tout à fait justifié, il faudrait qu’au momen
, peu bon à voir. Ainsi le symbole n’est point parfaitement juste. Le poète , chez M. de Laprade, rencontre rarement des symbo
te prédilection d’un père et d’un auteur intéressé. Gœthe est le seul poète qui ait eu une faculté poétique à l’appui de chac
colonne. M. de Laprade a fait tout l’opposé de ce que je demande ici. Poète élevé, froid et sage, il prend avec une sincérité
. Musée, Linus, Ballanche, tout cela ne fait qu’un pour lui. C’est un poète orphique que M. de Laprade, et cette disposition
indifférence complète pour le vrai bien et pour le vrai mal. » — « Le poète s’en va, l’homme de lettres commence » à dater d’
se dire, on le chante. C’est un beau thème que l’infortune des grands poètes , et il suffit de quelques noms illustres pour le
on ne plaisante, qu’on ne crée de nouveaux fils à Voltaire. Est-ce le poète solennel, est-ce un reste de provincial en lui qu
onclusion sera courte et je la donne nettement : M. de Laprade est un poète distingué, dont la lyre a deux ou trois cordes. L
95 (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XVI. »
Chapitre XVI. Horace poëte lyrique. — Son art imitateur et original. Son étu
Pindare. Il avait sous les yeux et dans la mémoire tous les chants du poëte thébain, tous les modes variés de sa lyre. Peut-ê
or en grande partie disparu pour nous, les dithyrambes irréguliers du poëte , ses autres hymnes sacrés, ses élégies, et enfin
amais l’idolâtrie de l’art ne parut plus vive que dans cet hommage au poëte thébain. C’est l’enthousiasme d’un disciple, c’es
race cependant nous apprend quelque part que, de son temps, à Rome le poëte grec avait d’autres émules. « Parlerai-je de Titi
ius, Macer, vingt autres encore. Il a même cette fois sur sa liste un poëte lyrique : mais ce poëte n’est pas Titius ; c’est
encore. Il a même cette fois sur sa liste un poëte lyrique : mais ce poëte n’est pas Titius ; c’est Rufus, nom tout à fait i
tant de fondations que de conquêtes, n’avait pas su produire un grand poëte , un grand historien. Octave, cruel sans passion,
sophe, et encore moins du partisan de l’ancienne république ; mais le poëte pouvait prendre cette joie ou cette ignorance pub
dare, quoi qu’il en ait parfois la majesté. Vous n’avez pas oublié le poëte de Thèbes préludant pour le roi de Syracuse : « H
ce dans la gravité religieuse du témoignage. Il n’en est pas ainsi du poëte romain. Il semble presque se jouer de tout ce qu’
s grave aux oreilles romaines que cette mythologie pittoresque, et le poëte reprend alors : « Que dirai-je avant la louange
s lui, toutefois, Pallas a les premiers honneurs. » Ce qui manque au poëte de crédulité naïve et religieuse, il le remplace
a guerre, sur le petit domaine et près du foyer de leurs pères. » Le poëte d’Auguste n’a pas craint ces grandes images, usur
s les foudres vengeurs. » Cette seconde place, que tout à l’heure le poëte n’admettait pas dans le ciel après le dieu suprêm
it à cette gloire ? Le début est noble et grave, comme une strophe du poëte thébain ; mais bientôt le spectacle vrai du temps
ntôt le spectacle vrai du temps va démentir l’illusion ou l’effort du poëte . Il peindra de vives couleurs la corruption romai
he semble aujourd’hui pour nous une prédiction trop vraie arrachée au poëte , comme à ce prophète de l’ancienne loi qui maudit
onge de la louange. L’hymne commencé n’est plus qu’une chanson, et le poëte , un ami du repos et du plaisir qui rend grâce au
ela dans le feu de la jeunesse, sous le consulat de Plancus190. » Le poëte était-il vrai tout à l’heure, dans sa triomphale
un merveilleux esprit d’imitation rendra parfois cet enthousiasme au poëte , mais à condition d’être un moment tout à fait He
lire des orgies de la Thrace, comme ailleurs il imitera les écarts du poëte thébain et les épisodes jetés dans ses hymnes. Il
et le repos du laboureur sous la garde toute-puissante de César : le poëte aspire plus haut. On lui demande, pour un des hér
es odes politiques et religieuses d’Horace qui pour nous signalent le poëte que le monde lettré lira toujours. Lui-même192, s
nu bien froid pour l’avenir, sans le charme philosophique mêlé par le poëte à ses flatteries mêmes. Le prestige éternel d’Hor
pas même l’enthousiasme, le mens divinior, ce qu’Horace demandait au poëte , et ce qu’il a trouvé pour lui-même, parfois sans
96 (1912) Le vers libre pp. 5-41
es vingt ans, les premiers linéaments du rêve familier qu’est pour un poète , la poésie. Quand je commençais à publier ce fut
depuis je les ai pour la plupart rencontrés. Il y avait parmi eux des poètes en nombre mais aussi des orientalistes qui faisai
pleines de lapsus et de blâmes apitoyés de Dubrujeaud et autres. Des poètes du Parnasse nous maudirent, nous exorcisèrent et,
e Lisle, personne autant que moi n’admire chez Banville un magnifique poète et un conteur presque unique dans toute littératu
les tenants de la technique parnassienne il n’y avait pas, parmi les poètes encore dans la lutte, de très hauts talents. Ce s
de ce verre cassé faisait des volumes de vers. Il y avait partout des poètes qui tous faisaient le même vers. J’ai conté jadis
le nom de la ville et de ses spécialités industrielles, le nom de son poète  : Pithiviers, pâté d’alouettes : poète Jules Béor
s industrielles, le nom de son poète : Pithiviers, pâté d’alouettes : poète Jules Béor. Nevers, faïenceries : poète Achille M
ithiviers, pâté d’alouettes : poète Jules Béor. Nevers, faïenceries : poète Achille Millien. Morcens, buffet célèbre : poète
evers, faïenceries : poète Achille Millien. Morcens, buffet célèbre : poète Evariste Carrance, etc., etc… Les Parnassiens ont
son erreur éphémère et le démenti qu’il se donne ; c’est pour que les poètes parnassiens (il ne s’adresse pas à d’autres) qui
ce style diapré, qui rend la lecture de Banville si charmante à tout poète garde pour nous en dehors de sa séduction de form
: d’abord pour cette affirmation de liberté, qu’il faut qu’un nouveau poète détruise des barrières que Victor Hugo a laissées
érité profonde des tentatives antérieures et se demander pourquoi les poètes s’étaient bornés dans leurs essais de réforme. Or
et un second vers scandé 2, 4, 2, 4. — Il est évident que tout grand poète ayant perçu d’une façon plus ou moins théorique l
e en valeur d’harmonies forcément négligées, sera de permettre à tout poète de concevoir en lui son vers ou plutôt sa strophe
est communiqué aux mots, par le sentiment qui agite le causeur ou le poète , uniquement, sans souci d’accent tonique ou de n’
omologation de deux vers (rime pour l’œil) sont d’un coup écartés. Le poète parle et écrit pour l’oreille et non pour les yeu
évoqué, ou de la sensation à traduire qui en est la déterminante. Les poètes du vers libre ne doivent point calquer leurs stro
t complet, et là le goût et l’oreille sont suffisants pour avertir le poète , on peut grouper en un seul vers trois ou quatre
nt ! On ne le saurait prévoir. Mais il y a intérêt à ce que parmi les poètes , surtout parmi les plus jeunes, ceux qui ayant tr
outes les facilités d’accès, à toutes les primes dont bénéficient les poètes à vers obstinément réguliers. Ces jeunes écrivain
t de franchise vis-à-vis de soi-même. Ils concluent comme nous que le poète doit plus de confiance à son oreille qu’à l’insti
on est sacrée à tous les bons esprits) : mais d’abord il faut être un poète . Dans le détail ils semblent surtout accentuer no
soudre au gré de l’alternance classique, mais au moment choisi par le poète , ce qui donne un effet agréable de surprise eupho
que, selon les timbres, les consonances, les allitérations, au gré du poète , à distance du machinalisme et de l’écholalie. *
e. Elle doit former son tissu avec des comparaisons. Qu’est-ce que le poète sinon celui qui transpose dans le domaine intelle
nt d’autres, — bref les premiers en date de toute la belle pléiade de poètes du Mercure de France, cette Revue qui a commencé
ndes et qui enfin vient d’entrer un peu à l’Académie Française. À ces poètes se sont joints, et toujours apportant des nouveau
97 (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — K — Kahn, Gustave (1859-1936) »
00). OPINIONS. Teodor de Wyzewa M. Kahn est résolument un poète novateur, et son premier livre, Les Palais nomade
u’il faut bien, au moins, exposer leur système. Le plus ardent de ces poètes un peu sibyllins est M. Gustave Kahn, l’auteur de
tes lacs               Terne je m’en vais (?) M. Kahn estime que le poète doit travailler à l’aide de l’intuition et lion à
aide de l’intuition et lion à l’aide de l’acquit des littératures. Le poète doit, après avoir su, oublier, « être comme un ig
amour ». (Palais nomades, Chansons d’amant, aux yeux de tels nouveaux poètes  : bibles.) [Mercure de France (avril 1895).] E
erve. La raison de ce « passer sous silence » vient-elle de ce que ce poète n’a pas, avant d’œuvrer, inscrit son dogmatique c
voie et tracé un sillon vers des horizons de liberté ; plusieurs bons poètes le suivirent dans cette louable tentative. [L’Erm
commun tout ensemble, M. Kahn est assurément le plus prosaïque de nos poètes . Il use de la rime ou la rejette, c’est son droit
non, de rythme impair ou pair, le sort ordinaire des vers de ce jeune poète est de ne point chanter ; les mots dont se trouve
tion », il se risque, bien témérairement à notre sens, à interdire au poète de l’avenir l’usage de la symbolique gréco-latine
nombreux de visions qui originalise son auteur parmi les premiers des poètes qui se révélèrent aux environs de 1884. Il est be
. Elles conservent la teinte des ciels selon l’indication desquels le poète les réalisa. C’est ainsi que les Images d’île de
diverse, et pour écarter tout ce qui n’appartient pas à son labeur de poète , il est encore difficile, sinon impossible, d’esq
, à l’Événement, aux Droits de l’Homme, à la Presse, à l’Almanach des poètes (Mercure de France, 1896-1897), aux Hommes d’aujo
ite au théâtre Antoine et au théâtre Sarah-Bernhardt, des matinées de poètes où il tenta de faire connaître les écrivains de l
tenta de faire connaître les écrivains de la génération ascendante ? [ Poètes d’aujourd’hui (1900).]
98 (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — J — Jammes, Francis (1868-1938) »
’Angélus du soir (1898). — Quatorze prières (1898). — La Naissance du Poète (1898). — Clara d’Ellébeuse, ou l’histoire d’une
d’une ancienne jeune fille (1899). — La Jeune Fille nue (1899). — Le Poète et l’Oiseau (1899). — Le Deuil des primevères (19
ri de Régnier Je serais fort embarrassé d’analyser la Naissance du Poète , de M. Francis Jammes et de dire ce qui en fait u
guère, non plus qu’on expliquerait aisément en quoi M. Jammes est un poète tout à fait unique. Il n’écrit ni vers sonores ou
s et palpables. Il les évoque telles qu’il les a ressenties. C’est le poète le plus véridique que je sache. Sa sensibilité es
romans, les Antilles, Paul et Virginie. Il aime tout. La Naissance du Poète , avec Un jour et les Vers, lui composent une œuvr
, bizarre, et l’on croit lire, n’est-ce pas, la traduction de quelque poète étranger. Cependant, faites disparaître quelques
doux ? [Le Journal (7 octobre 1897).] Remy de Gourmont Voici un poète bucolique. Il y a Virgile, et peut-être Racan, et
Il y a Virgile, et peut-être Racan, et un peu Segrais. Nulle sorte de poète n’est plus rare… Voilà donc un poète. Il est d’un
t un peu Segrais. Nulle sorte de poète n’est plus rare… Voilà donc un poète . Il est d’une sincérité presque déconcertante ; m
s du soir) m’a fait changer d’avis. Il y a en F. Jammes l’étoffe d’un poète paysagiste et intime, auquel je prédis un franc s
que (23 juillet 1898).] André Gide Francis Jammes est un grand poète  ; il a l’audace la plus noble : celle de la simpl
inter L’harmonieux grelot du jeune agneau qui bêle. Mais nos jeunes poètes ont une si fâcheuse tendance à marcher courbés, q
airies et de campagnes, en compagnie du silence et de son seul cœur. [ Poètes d’aujourd’hui (1900).]
99 (1903) Articles de la Revue bleue (1903) pp. 175-627
Un romancier poète  : M. Gabriel Sarrazin. 7 février 1903. C’est
publiée dans la France intellectuelle, il place M. Gabriel Sarrazin, poète romancier, à côté de M. Gabriel d’Annunzio et de
lui un enthousiasme de pensée qui ne s’éteignit plus. Au contact des poètes d’outre-Manche il prit conscience de lui-même, et
rd, il revint à Paris et publia en 1885 son premier volume intitulé : Poètes modernes de l’Angleterre. Ce livre comprend des é
ercy Shelley, ce révolté au cœur d’ange et de martyr, le plus pur des poètes modernes. Et ces onze héros de la pensée, du rêve
ue, il ira vers Shelley qu’il ne quittera plus. Comme il l’a aimé, ce poète , qu’il a célébré à l’égal d’un demi-dieu ! Comme
range et lointaine, dans la nuit somptueuse et infinie où dorment les poètes . M. Gabriel Sarrazin n’aurait-il eu que le culte
à donner la vie à la froide idole dont son rêve s’était épris, que le poète fut contraint de partir pour rompre le charme et
titule la Cime, et qui couronna si noblement la Montée douloureuse du poète jusqu’au sommet de la montagne sainte. À bien des
dées, et la manière dont il les développe, le rapprochent surtout des poètes anglais qu’il a si subtilement étudiés. Lorsqu’on
d’Ellora. Ellora est la suave incarnation de l’âme hindoue, la fille poétesse de Sita, l’héroïque ennemie des Anglais. Elle n’a
érant, de celle-ci à l’amour des humbles et de l’humanité. Ellora, la poétesse , par son message et sa mort, lui a révélé quelque
des bois. Il a en plus le velouté des roses. C’est le style d’un vrai poète , qui, ayant pris dans l’étude des poètes anglais
ses. C’est le style d’un vrai poète, qui, ayant pris dans l’étude des poètes anglais le goût du rêve et de la nuance, trouve n
es sanctuaires profonds mais exclusifs des religions ésotériques. Les poètes anglais, Shelley surtout, ont initié M. Sarrazin
néreuse en instituant une rente qui permettra chaque année à un jeune poète , ayant plus de talent que de fortune, d’éditer so
ge, ce juge fût-il le berger Pâris au sommet du mont Ida ! Combien de poètes aussi qui gardent jalousement, avec une pudeur vi
rner ? Pourtant, je ne voudrais pas, en insistant, attrister le noble poète qui a eu l’idée de ce concours, et je crois qu’il
t de réaction littéraire, au sens strict du mot, c’est-à-dire que les poètes , au lieu de diriger leurs regards vers l’inconnu
e de valeur : La Chanson des Hommes 4 ; — dans de jeunes revues5, des poètes de talent comme Édouard Guerber, Cubélier de Beyn
ique. Chez tant d’autres qui furent pourtant en apparence de délicats poètes , comme on sent le vide de la pensée et la séchere
e indication précise de la préoccupation de tous les esprits ? Et les poètes chez qui les rêves épars de la foule prennent leu
enthousiasmes, les colères, les joies, les cris et les douleurs d’un poète inconnu devant une réalité inconnue, comme celle
qu’une forme fixe s’offrira à ses pensées ? Songeons surtout qu’aucun poète peut-être jusqu’ici en France, pas même Victor Hu
ents métaphysiques de cet ordre, et cela va confirmer notre thèse. Ce poète et ce penseur, parce qu’il a voulu s’en tenir aux
s notions aujourd’hui acquises, quelques esprits aventureux, quelques poètes vraiment visionnaires du Réel, synthétisant les d
nse qui s’affirme partout dans la Nature ? Que sera-ce surtout si les poètes , conscients aujourd’hui de l’Évolution éternelle,
solu comme on en trouve chez Shelley par exemple, qui est de tous les poètes celui qui existe le plus dans l’avenir. Or, pour
e proposez-vous ? » je répondrai sans hésitation : Je réclame pour le poète la liberté la plus illimitée. Lui seul peut être
t de l’inspiration, de la forme qu’il emploiera. Et s’il est vraiment poète , il ne discutera même pas : il prendra sa plume e
leur démon intérieur et ne discutaient pas avec lui. Réclamer pour le poète autre chose que la liberté infinie, discuter pour
prendre le Mystère : c’est tout ce que nous pouvons exiger de lui. Le poète n’a pas à descendre vers la foule ni à lui demand
u point de vue sociologique, quelques pages lumineuses sur le rôle du poète . Citons-en au moins les lignes suivantes : « Ce s
d’une mission sociale et religieuse de l’Art a caractérisé les grands poètes de notre siècle ; s’il leur a inspiré parfois une
gueil naïf, il n’en était pas moins juste en lui-même. Le jour où les poètes ne se considéreront plus que comme des ciseleurs
, le corps sans l’âme, elle sera morte. » Ce que dit Guyau des grands poètes du xixe  siècle, doit être encore plus vrai dans,
nous maintenions énergiquement le principe de la liberté illimitée du poète  : qu’il crée de nouveaux rythmes, de nouveaux ver
de l’art des vers, et je crains d’attrister et de décevoir l’illustre poète , car je sens que ma réponse ne sera pas celle qu’
hétique est la science des lois du Beau. Ces lois sont extérieures au poète , comme on a pensé que les lois de la science sont
intention même de l’écrivain. Que se propose l’écrivain, prosateur ou poète  ? Fixer le réel, le devenir, la durée, la vie qui
e ! Qu’est-ce que la beauté ?) La différence entre le prosateur et le poète consiste en ceci : Le poète fixe la vie encore in
?) La différence entre le prosateur et le poète consiste en ceci : Le poète fixe la vie encore inachevée, frémissante, rythmi
ncepts ont un sens précis : le prosateur les connaît et s’en sert. Le poète , lui aussi, les connaît, mais d’instinct, et le p
une forme très souple dans son infinie complexité possible. Un grand poète peut en tirer des effets d’harmonie merveilleux,
puisse être limité que par la puissance créatrice de la vie même. Tel poète que nous ne connaissons pas, qui existe déjà ou q
te nécessairement dans l’étude de ces questions, — et elle mettra les poètes aux prises, dans des contestations insolubles. Pl
ver une définition qui nécessairement deviendrait fausse si demain un poète de génie créait en poésie un mode d’expression ad
ture est en retard de cent ans sur la science. » Et plus loin : « Les poètes , a dit Shelley, sont les législateurs méconnus du
’est-à-dire sur le mystère même de la création poétique dans l’âme du poète . Un peu plus tard j’essayerai de montrer de même
avoir quelles sont les lois fondamentales de la création poétique. Le poète aujourd’hui ne peut plus être un ignorant ou un i
ue l’œuvre ne sort pas d’un seul coup, miraculeusement, du cerveau du poète , comme Pallas Athéné, casquée et armée de la tête
t le plus précis. On peut l’appeler encore la loi du Nombre. L’âme du poète , au moment de l’inspiration, vibre suivant un ryt
arce qu’on sent confusément qu’elles sont les symboles nécessaires au poète pour nous traduire son émotion intérieure. Pour p
ou de rêveries mélancoliques, qui fait que nous sympathisons avec le poète  ? C’est que nous sentons, après des années, vibre
es vers, comme à la minute même où Musset les écrivait, l’âme même du poète . Le rythme réalise ce miracle qu’il garde à jamai
dira-t-on, s’il en est ainsi, pourquoi tous ne comprennent-ils pas le poète  ? L’objection s’écroule et confirme même notre ar
omme l’affirme avec une puissance admirable Adam Mickiewicz, ce grand poète presque inconnu en France, des émules de Dieu. La
ls doivent se servir de symboles différents : le musicien de sons, le poète de strophes, d’images et de mots, le peintre de c
ndre le grand rôle qu’elle a joué dans les sociétés primitives où les poètes étaient législateurs, où la Pythie était écoutée,
rés saints et de code. Sans doute, nous ne pensons pas que le rôle du poète serait aujourd’hui identique à celui des voyants
e, et ce sera pour montrer de quelles richesses expressives les vrais poètes peuvent disposer en ce moment, que j’indiquerai p
ue affirmative le problème de la création poétique dans l’âme même du poète . Je me suis attaché à montrer principalement que
entre un rythme individuel et celui des autres âmes ou entre l’âme du poète et le rythme universel, et j’ai cherché surtout à
tences individuelles, les ordinaires lois du milieu humain. Les vrais poètes sont donc des guides sûrs pour l’espèce humaine.
radition proprement dite. On y est conduit naturellement. Tant que le poète garde en lui son poème, il est sujet et objet, il
, assez complexe par elle-même. Cette poétique, dans quelle mesure le poète doit-il la respecter ? Est-il complètement lié au
ère de l’œuvre et dans son élaboration intérieure au fond de l’âme du poète , est contenu le germe de cet élément que je veux
ande à se réaliser. Mais tant que l’œuvre demeure la préoccupation du poète seul, tant qu’elle est en lui, tant qu’il ne fait
uvre de celui de sa réalisation extérieure. Cela dit, quels moyens un poète français, vivant à notre époque, peut-il avoir à
ies de Parny paraissaient le dernier degré de la perfection. Un grand poète , André Chénier, était mort tragiquement avant d’a
e belle page en vers libres de Verhaeren par exemple, qui est un vrai poète , ou de M. Henri de Régnier, on se rend compte san
s. Dans ses plus beaux moments d’inspiration, quand il était vraiment poète , Bossuet s’en servait d’instinct. Tels passages d
ance on va droit au galimatias et à la décadence. Si j’ajoute que les poètes ont, d’autre part, le champ libre pour inventer d
les plus hautes consolations et les plus vastes espérances. Les vrais poètes du futur n’auront pas trop sans doute de toutes l
établi que si l’essence de la poésie est bien un rythme de l’âme, le poète doit être libre de choisir au gré de son inspirat
100 (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « M. Paul Verlaine et les poètes « symbolistes » & « décadents ». »
M. Paul Verlaine 3 et les poètes « symbolistes » & « décadents ». I. Pe
. Peut-être, au risque de paraître ingénu, vais-je vous parler des poètes symbolistes et décadents. Pourquoi ? D’abord par
e incomprise  Enfin, par un scrupule de curiosité. Il se peut que ces poètes soient intéressants à étudier et à définir, et qu
soit de témérité, soit de snobisme. Premièrement, je suppose que les poètes dits décadents ne sont point de simples mystifica
e, sans même la conscience mélancolique de son mutisme. « Voudras-tu, poète , te résigner ? « Non, et les lieux inutiles rever
ra le site créé. » Cela veut dire, sauf erreur : — Supposons que le poète veuille, pour que l’amante y dorme le soir, un pa
êmes à négliger) où l’Immortelle se dissémine, le logique et méditant poète les lignes saintes ravisse, desquelles il compose
peuvent s’exprimer par elles. Cela signifie aussi, par suite, que le poète ne copie pas exactement la réalité, mais ne lui e
voulais en venir) le symbolisme devient extrêmement commode pour les poètes qui n’ont pas beaucoup d’idées. Et voici la secon
fines, très délicates et très poignantes, qu’elles soient celles d’un poète un peu malade, qui a beaucoup exercé ses sens et
e, d’un névropathe et presque d’un fou, qui serait néanmoins un grand poète . Et cette poésie se jouerait sur les confins de l
qué d’un songe… Il a bien pu subir un instant l’influence de quelques poètes contemporains ; mais ils n’ont servi qu’à éveille
e vers de la même époque) sont tout simplement le premier volume d’un poète qui a fréquenté chez Leconte de Lisle et qui a lu
re offre déjà certains caractères originaux. On dirait d’abord que ce poète est, peu s’en faut, un ignorant  Vous me répondre
malgré tout et en dépit de ce qui lui manque, M. Verlaine est un vrai poète . Disons donc que ce poète est souvent peu attenti
ce qui lui manque, M. Verlaine est un vrai poète. Disons donc que ce poète est souvent peu attentif au sens et à la valeur d
t d’une façon si choquante une expression scientifique et des mots de poète  : L’atmosphère ambiante a des baisers de sœur.
laine, et plus nombreuses d’un volume à l’autre. Chose inattendue, ce poète , que ses disciples regardent comme un artiste si
c entendre ?) V Nous n’avons encore vu, dans M. Verlaine, qu’un poète élégiaque inégal et court, d’un charme très parti
ntrent des poésies d’une bizarrerie malaisée à définir, qui sont d’un poète un peu fou ou qui peut-être sont d’un poète mal r
à définir, qui sont d’un poète un peu fou ou qui peut-être sont d’un poète mal réveillé, le cerveau troublé par la fumée des
ou de l’Acropole  Mais, à ce compte, tout est drôle  Parfaitement. Un poète selon la plus récente formule est avant tout un ê
bien des mots mis au hasard  Justement, Ils ont le sens qu’a voulu le poète , et ils ne l’ont que pour lui. Et, de même, lui s
é mort. Mais entre le crépuscule et l’espérance ? Comment l’esprit du poète va-t-il de l’un à l’autre ? Sans doute le crépusc
rieur, chacun des traits de cette image avait sa signification, et le poète aurait pu rendre compte de tous les détails de sa
étails de sa métaphore, de son allégorie, de son symbole. Mais ici le poète exprime par une seule image deux sentiments très
t devenu le XVIIIe siècle, en traversant le cerveau troublé du pauvre poète . Je n’en veux qu’un exemple : Mystiques barcarol
appelle que de fort loin Bernis ou Dorat. VII Dix ans après… Le poète a péché, il a été puni, il s’est repenti. Dans sa
rition », des « actes de bon propos » et des « actes de charité ». Le poète pense humblement et docilement, ce qui est le vra
e extrême beauté. Dieu lui dit : « Mon fils, il faut m’aimer. » Et le poète répond : «  Moi, vous aimer ! Je tremble et n’ose
elles qu’on ne comprend pas parce qu’elles sont obscures, sans que le poète l’ait voulu  et celles qu’on ne comprend pas parc
tant. A force de le relire, voici ce que j’ai trouvé. Midi, l’été. Le poète est entré dans un cabaret, au bord de la grand’ro
ue si souvent les belles petites mains. La chaleur est accablante. Le poète a bu du vin bleu ; il est ivre, il est morne. Et
pailles luisent parmi la litière… Mais, tandis que la voix parle, le poète , complètement abruti, regarde d’un air effaré une
erais mieux de dormir… » Second quatrain. « Tu ne veux pas ? » Ici le poète ouvre et ferme, d’un air de malaise, sa bouche pâ
e septembre » marquent sans doute le commencement du dernier amour du poète  Relisez maintenant, et dites si toute la pièce n
e, c’est M. Paul Verlaine. On pourrait presque dire qu’il est le seul poète qui n’ait jamais exprimé que des sentiments et de
lui ; ce qui le dispense d’en montrer le lien, car lui le connaît. Ce poète ne s’est jamais demandé s’il serait compris, et j
s trouverez dans Jadis et naguère, de vagues contes sur le diable. Le poète appelle cela des « choses crépusculaires. » C’est
st dans les choses plus que dans les mots ou dans leur assemblage. Le poète veut rendre ici un phénomène mental très bizarre
ches varient trop souvent pour nos faibles oreilles. Maintenant si le poète chante pour être entendu de lui seul, c’est bon,
ons encore un peu ; car, avec tout cela, M. Paul Verlaine est un rare poète . Mais il est double. D’un côté, il a l’air très a
à y voir (quoi qu’il en dise lui-même) des hardiesses maladroites de poète purement spontané, des gaucheries charmantes. Pui
, et qui sont des caresses. J’en pourrais citer beaucoup. Et comme ce poète n’exprime ses idées et ses impressions que pour l
Vanier) ; Sagesse (chez Victor Palmé).     4. Je sais que, parmi les poètes connus sous le nom de décadents, il y en a qui se
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