/ 1184
1 (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre II. La tragédie »
Chapitre II La tragédie 1. Décadence de la tragédie : ni nature ni vér
Chapitre II La tragédie 1. Décadence de la tragédie  : ni nature ni vérité. Crébillon ; la tragédie ro
1. Décadence de la tragédie : ni nature ni vérité. Crébillon ; la tragédie romanesque et horrible. — 2. Voltaire : justesse
et Shakespeare : inventions et artifices qui modifient la forme de la tragédie . Le théâtre philosophique. — 3. Rien autour ni à
a suite de Voltaire. Le xviiie  siècle a fait effort pour ranimer la tragédie . Ses remèdes ont achevé de la tuer. 1. Crébillo
son tempérament, la force des circonstances l’emporte, et étouffe la tragédie . La vie de société ne laisse pas aux émotions pro
éalités de sentiment et d’action qui pourraient servir de modèle à la tragédie . Or, en même temps, la condition des gens de lett
ent ; et cette connaissance de l’homme qui avait fait l’intérêt de la tragédie au siècle précédent disparaît sans laisser de tra
traces. La forme du genre subsiste, mais la vie s’en est retirée. La tragédie se fait par procédés : elle consiste dans un syst
nault montre à bâtir un roman héroïque et galant : car le vide de ces tragédies ne peut être rempli que par les complications rom
i importe ; jamais il n’a jeté un regard vers la nature. Il traite la tragédie comme un problème, dont les données sont conventi
ent. Lisons Rhadamiste et Zénobie, la plus célèbre et caractéristique tragédie de Crébillon. Pharasmane et ses deux fils, Arsame
et exemple, comment Crebillon entend son métier : mais que devient la tragédie , ainsi pratiquée ? 2. La tragédie de Voltaire
son métier : mais que devient la tragédie, ainsi pratiquée ? 2. La tragédie de Voltaire Voltaire employa souvent ces artif
ces aux doctrines subversives de La Motte qui voulait supprimer de la tragédie les confidents, les monologues, les récits, les u
ncomparable supériorité sur tout son siècle, c’est d’avoir compris la tragédie . Il a très bien vu dans Corneille et dans Racine
s la tragédie. Il a très bien vu dans Corneille et dans Racine que la tragédie est une action où se développent les types comple
primer les généralités des caractères et des passions dans toutes les tragédies qu’il écrivit, si l’on excepte quelques œuvres de
oltaire s’était très bien rendu compte aussi de l’affadissement de la tragédie sous la tyrannie des bienséances mondaines. Il se
n’avait que faire : pourquoi l’amour serait-il le seul ressort de la tragédie  ? Pourquoi toutes les passions auxquelles peuvent
t trop inconnu pour leur imposer sa volonté. Il ira jusqu’à faire une tragédie sans femmes, la Mort de César. Il ne mettra point
raux des faits, avaient banni à peu près toute espèce d’action de nos tragédies , qui étaient devenues d’assez vides « conversatio
elle : et si barbares qu’il les jugeât, elles lui firent paraître nos tragédies bien languissantes et bien froides. Il y eut une
âtre anglais et du drame, un pathétique grossier et brutal envahir la tragédie . Il s’emportait contre les comédiens qui voulaien
tre pièces pour une. Puis, pour remplir l’idée qu’il se faisait de la tragédie , l’essentiel lui fit défaut, la pratique de l’obs
lables, en indications rapides, un peu sommaires ; voilà pourquoi ses tragédies gagnent à être vues plutôt que lues, s’il y a un
e de ce qui devait faire impression sur le public, et il disposait sa tragédie en conséquence : c’est là encore un vice radical
e modifiaient pas le fond traditionnel et la banale disposition de la tragédie . Il chercha à exciter l’intérêt par des moyens se
là les inventions par lesquelles Voltaire remédie à la froideur de la tragédie . Il interprétait Shakespeare en librettiste d’opé
péra. Il était à craindre que, la vérité mise à part et la nature, la tragédie n’eût plus d’autre objet que de présenter d’ingén
toutes les formules analytiques de la pensée abstraite. Il usa de la tragédie , comme de toutes les autres formes littéraires, p
de Mahomet, le Fanatisme, indique la direction d’intention dont cette tragédie est sortie. Enfin, à quoi bon citer les Guèbres,
iées ou les porte-parole du poète, nous refroidissent aujourd’hui les tragédies de Voltaire. Ils en firent alors le succès, en le
allait pour traduire dramatiquement cette conception. 3. Fin de la tragédie Voltaire, c’est toute la tragédie du xviiie  s
ette conception. 3. Fin de la tragédie Voltaire, c’est toute la tragédie du xviiie  siècle : hors de lui, il n’y a rien qu
. Électre : « Oreste élevé sous le nom de Tydée. » 476. Principales tragédies  : Oedipe 1718, Brutus 1730, Zaïre 1732, la Mort d
2 (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre I. La tragédie de Jodelle à Corneille »
Chapitre I La tragédie de Jodelle à Corneille Continuité de l’évoluti
e à Corneille Continuité de l’évolution du genre tragique. — 1. La tragédie du xvie  siècle ; ses caractères. Garnier et Mont
ie  siècle ; ses caractères. Garnier et Montchrétien. Supériorité des tragédies religieuses. La Pléiade a fait des tragédies sans
hrétien. Supériorité des tragédies religieuses. La Pléiade a fait des tragédies sans fonder un théâtre. — 2. Alexandre Hardy, fon
éâtre en 1636. Le Cid et la querelle du Cid. Avec le Cid se dégage la tragédie française : étude morale, humanité. Du Cid à Nico
gédie française : étude morale, humanité. Du Cid à Nicomède. 1. La tragédie au xvie  siècle Là comme ailleurs, la Renaissa
rames latins, fort inspirés de Sénèque, et depuis 1515 elle avait une tragédie nationale en langue vulgaire : en 1515, Trissino
ues, et il est notable que ces sujets sont précisément ceux que notre tragédie à ses débuts traita le plus volontiers : Sopfioni
l’âge de douze ans, vers 1545, « soutenu les premiers personnages ès tragédies latines de Buchanan, de Guérente, et de Muret »,
et de 1552 aux premières années du xvie  siècle, poètes tragiques et tragédies se multiplient : l’école de Ronsard fait un vigou
lancolique et molle, avec une douceur d’élégie lamartinienne. Les six tragédies de ce contemporain de Malherbe font de lui notre
nt à peu près absentes de leur œuvre. Il en est de même de toutes les tragédies du xvie  siècle. Et la raison, la voici : tous ce
matériels et sensibles détails. On apprend ainsi qu’il faut dans une tragédie des monologues, des chœurs, des songes, des ombre
z eux, elle n’est pas. Quand Garnier amalgame deux ou trois sujets de tragédies antiques, il ne corse pas l’action : elle reste a
ou une suite de sentences. Je n’exagérerai guère en disant que leurs tragédies ont à peu près le même rapport à l’action dramati
choses extraordinaires, si ce n’est pour l’exemple ? Parmi toutes ces tragédies , il en est assurément de plus vives, et qui appro
ui les élevait. Voilà comment les œuvres les plus intéressantes de la tragédie du xvie  siècle sont le Saül de Jean de la Taille
Il n’est donc pas vrai, en somme, de dire que la Pléiade ait fondé la tragédie française. La date de 1552, si pompeusement céléb
lution au théâtre, il fallait en premier lieu occuper le théâtre. Ces tragédies sont restées des œuvres de salon ou de cabinet, é
jouer des mystères sacrés, déguisés parfois sous les noms nouveaux de tragédies ou de tragi-comédies : ils jouaient des moralités
français. Car il semble bien que Hardy ait le premier fait jouer des tragédies devant le vrai public, le premier traité les suje
i l’on s’imaginait en avoir fini avec les mystères dès qu’on joue des tragédies  : c’est une erreur que l’on commet souvent, quand
itimité de ces conventions, et par lui le moyen âge les transmit à la tragédie naissante. Quoiqu’en ses jours de prétention litt
lamât de Ronsard, il semble avoir ignoré ou méprisé la poétique de la tragédie savante : il ne fut pas long à se débarrasser des
uations faisant saillir des caractères. M. Rigal a conjecturé que les tragédies de Hardy étaient les œuvres de sa jeunesse, compo
Pléiade lui donnaient l’idée, comme ils lui avaient donné celle de la tragédie , et il les fit si bien agréer de son public, par
e des intrigues, qu elles parurent jusque vers 1640 devoir exclure la tragédie de la scène310. Exploitant les anciens et les mod
ciété polie à porter aux comédiens des poèmes délicatement écrits. La tragédie littéraire commença alors, mais alors seulement,
indiquées : mais en s’établissant dans la décoration des mystères, la tragédie les avait écartées. Hardy ne semble pas même les
ce de Silvanire. Enfin, en 1634, il fit jouer Sophonisbe, la première tragédie régulière qu’on ait donnée. Ces tentatives, auxqu
Aristote n’a pas tyrannisé le goût français, il n’a point jeté notre tragédie hors de sa voie naturelle. Bien au contraire, à q
de sa voie naturelle. Bien au contraire, à qui lira attentivement les tragédies de Hardy, ou la Mélite de Corneille, il apparaîtr
se sentir lié par ces lois nouvelles qui obligeaient de concevoir la tragédie autrement que comme un roman découpé en scènes.
trême grossièreté et de recherche extravagante. La tragicomédie ou la tragédie jusque vers 1635 est précédée du Prologue, vrai b
ravestis sont la monnaie courante dans les tragi-comédies. Quant à la tragédie , dans la mesure où les exigences de la scène le p
nd son autorité sur nos poètes : dans l’Hercule mourant (1632), seule tragédie de Rotrou antérieure au Cid, Hercule a revêtu au
irades, et le cinquième acte est une apothéose d’opéra. En 1636, deux tragédies notables paraissent : la Mort de César de Scudéry
et la beauté des vers, le Cid eut le mérite de fixer la notion de la tragédie classique ; et c’est par là qu’il est une date co
me ou réciproque est toute l’action. Ainsi se dégage la formule de la tragédie  : ce sera une étude d’âmes, mais une démonstratio
usieurs âmes opposées, voilà ce que le Cid pose comme l’essence de la tragédie . Il pose encore cette loi que le héros n’est pas
as castillan, il est humain : et ainsi en sera-t-il dès lors de toute tragédie  : grecque, ou asiatique, ou romaine, elle n’aura
640) : le Cid tenait encore de la tragi-comédie ; Horace est une pure tragédie , non plus un exercice oratoire, à la façon de Sén
ique de caractères fortement définis. Horace assure le triomphe de la tragédie et détermine la disparition définitive des formes
era à dégager la forme de la comédie, comme le Cid a fixé celle de la tragédie . Nicomède marque le point d’arrêt du génie de Cor
aut essayer de présenter maintenant. 301. À consulter : Faguet, la Tragédie française au xvie  siècle, in-8, Paris, 1883. Pou
arlement de Paris et lieutenant criminel au Mans. Il fit paraître ses tragédies de 1568 à 1580. — Éditions : in-12, 1585 ; 4 vol.
universelle de 1878, Paris, 1878, p. 60 et 80. 310. Lire : parmi les tragédies de Hardy, Didon, la Mort de Daire, la Mort d’Alex
3 (1864) Histoire anecdotique de l’ancien théâtre en France. Tome I pp. 3-343
principales compositions dramatiques, de 1548 à 1588. — Jodelle. — La tragédie des anciens remise sur la scène française. — Cléo
le règne de Jean II, devint la cause d’une véritable et épouvantable tragédie . L’acteur ayant le rôle du soldat qui perce le Ch
Confrères de la Passion, à Saint-Maur, on jouait déjà des espèces de tragédies rimées ou plutôt rimaillées, et, chose plus singu
s qu’après l’édit de 1548, on doit signaler cependant trois drames ou tragédies qui, représentés par les Confrères de la Passion
u genre profane. Deux de ces pièces sont de Lazare Baïf : 1º Electre, tragédie contenant la vengeance de l’inhumaine et très-pit
estruction de Troie, jouée en 1544, est de Chopinel. Voilà donc trois tragédies , sortant du genre des Mystères, qui font leur app
premiers qui aient songé à faire revivre, sur la scène française, les tragédies des anciens, fut abbé, conseiller au Parlement, m
distingués. Si Lazare Baïf fut en quelque sorte le régénérateur de la tragédie , Jean de la Taille de Bondaroy fut le régénérateu
omme de la Bauce, Jean de la Taille donna au théâtre, outre plusieurs tragédies (dont une avec chœur, la Famine), trois comédies
mposa, vers 1583, quelques pastorales. Montreux, auteur de plusieurs tragédies , entre autres celle d’Isabelle, tirée du poëme de
de Vercel, puis historiographe, et qui donna au théâtre, en 1580, la tragédie de Clytemnestre, celle de Vasthi répudiée, en 158
ne d’une troupe de cavalerie sous Henri II, qui composa, en 1566, les tragédies de Josias, de David combattant, David fugitif et
nt, David fugitif et David triomphant. Lebreton, auteur de plusieurs tragédies , entre autres Adonis, Dorothée, jouées en 1579.
entre autres Adonis, Dorothée, jouées en 1579. Le Devin, qui fit les tragédies d’Esther, de Judith et de Suzanne, de 1570 à 1576
lière, car tous les trois font époque et même école. Jodelle, pour la tragédie  ; La Rivey, pour la comédie ; Villon, pour les pi
Jodelle passe pour le premier qui essaya de ressusciter l’ancienne tragédie . Il ne put suivre que d’un peu loin les grands mo
les IX, était encore fort jeune quand il donna au théâtre sa première tragédie , Cléopâtre, en 1552. Cette pièce eut des partisan
impies et des athées. Jodelle fit représenter également, en 1552, sa tragédie de Didon se sacrifiant. Comme dans sa Cléopâtre,
il mérite d’être cité ; car si Jodelle fit faire un pas immense à la tragédie , il fit faire également un grand pas à la comédie
conde troupe s’établit au Marais. — Robert Garnier. — Les principales tragédies , de 1568 à 1588. — Anecdotes relatives aux représ
ées du dix-septième siècle. — Nicolas Chrétien, ses pastorales et ses tragédies . — Celle d’Alboin. — Raissigner. — L’Aminte du Ta
Calomnie et de l’Éphésienne. — Beaux vers qu’on trouve dans ces deux tragédies . — Les dernières moralités, en 1606 et 1624, de S
efforçant surtout d’imiter Sénèque. Il ne faut pas chercher, dans les tragédies , en assez grand nombre, qu’il fit représenter, un
able, il ne sacrifie pas aux passions du jour. Tous les sujets de ses tragédies sont choisis de façon à inspirer à son public une
e, Marc-Antoine, Porcie, la Troade, Antigone, Bradamante et Sédécias, tragédies en chœurs, représentées de 1568 à 1588. Lors de l
t mieux encore. La première pièce qu’il donna au théâtre, en 1601, sa tragédie de Théagène et Chariclée, est distribuée en huit
on fixa les droits : 1º Au neuvième du produit de la recette pour une tragédie et pour une comédie en cinq actes, le quart des p
iriger par eux. De temps à autre, pendant ces trente années, quelques tragédies , quelques comédies se produisirent sur la scène,
e la façon primitive, donna plusieurs pastorales fort longues et deux tragédies d’un ridicule achevé. Ses personnages chrétiens p
eu plus tard, et presque au moment où Corneille fit jouer sa première tragédie , Raissigner, avocat languedocien, protégé du duc
pensées justes et élevées, comme celle-ci de Baptiste ou la Calomnie, tragédie traduite du latin et représentée en 1613 : Par m
ière plus vive. Quelque temps aussi, les pièces qui n’étaient pas des tragédies portèrent le nom de pastorales, et jusqu’au milie
grands défauts, ne manquent pas de valeur. On a de lui plus de vingt tragédies , dans quelques-unes desquelles on a trouvé de jol
er aux exigences de l’époque ; ainsi il donna au théâtre une Lucrèce, tragédie dans laquelle on voit un Sextus, le poignard à la
ualités et défauts de Mairet. — Les Bergeries, de Racan, en 1616. Les tragédies sacrées de Nancel, en 1606. — Scudéry, en 1625. —
n et Lidias. — Singulière préface. — Troterel. — Claude Billard. — Sa tragédie d’Henri IV. — Mainfray. — Sa tragédie d’Aman. — B
roterel. — Claude Billard. — Sa tragédie d’Henri IV. — Mainfray. — Sa tragédie d’Aman. — Borée. — La Guisade, de Pierre Mathieu,
n certain mérite. Le théâtre de cette époque lui doit une douzaine de tragédies ou de tragi-comédies dont plusieurs ont de la val
ait. En 1606 Pierre Nancel avait fait jouer dans la même année trois tragédies , Débora, Dina et Josué, tirées toutes les trois d
époque, nous citerons : Troterel, qui fit quelques pastorales et deux tragédies dont le succès dura peu de temps ; Claude Billard
de Retz, qui écrivit ensuite pour le théâtre et laissa les médiocres tragédies de Gaston de Foix, de Méroué, de Polixène, de Pan
y, auteur d’Hercule, d’Astiage, de Cyrus triomphant, de la Rhodienne, tragédie , et de la Chasse royale, comédie en quatre actes
sseresse envers un satyre qui la poursuivait d’amour. Dans une de ses tragédies , intitulée la Perfidie d’Aman mignon et favori d’
ise, Achille, Bevalde, la Justice d’amour, Rhodes subjuguée, Tomyris, tragédies aussi ennuyeuses que longues, se rapprochant des
toriographe de France, donna la Guisarde, ou le triomphe de la Ligue, tragédie dans laquelle on lit ces vers : Je redoute mon D
ésenter des monstruosités semblables. Les héros de la fable, dans ses tragédies ou ce qu’il décore de ce nom, citent Démosthène,
quel on attribuait en partie la délivrance de Béziers. Dans Bisatic, tragédie de Magarit Pageau, jouée eu 1600, la fille du roi
sions perdues (1631). — Venceslas (1648). — Anecdote relative à cette tragédie . — L’acteur Baron. — Cosroës retouché par M. d’Us
é et le courage de refuser de condamner le Cid (ce chef-d’œuvre de la tragédie à cette époque), malgré les ordres injustes du ca
otrou mérite une étude spéciale, car il est le trait d’union entre la tragédie primitive dégrossie à la fin du seizième siècle,
re la tragédie primitive dégrossie à la fin du seizième siècle, et la tragédie digne de ce nom, inaugurée par Corneille et conti
uvres de ce poëte dramatique, et, en effet, le premier, il a rendu la tragédie à sa véritable signification ; le premier, il a i
l y a du moins plusieurs de ses comédies qui sont bien conduites. Ses tragédies de Venceslas, d’Antigone, d’Hercule mourant, de B
t m’obliger, tu pourrais me trahir. Le chef-d’œuvre de Rotrou est sa tragédie de Venceslas, jouée en 1648, deux ans avant sa mo
a à son Venceslas. Il envoya chercher les comédiens et leur offrit sa tragédie pour vingt pistoles. Ce n’était pas cher ; on s’e
donné au théâtre en 1648. Il est vrai de dire que dans cette dernière tragédie , les plus beaux vers sont du second auteur, comme
a une singulière façon de faire l’éloge de l’auteur de Cinna. Dans sa tragédie de Saint-Genest, Dioclétien, après avoir loué sur
de l’Hôtel de Bourgogne et du Marais interprétaient de préférence la tragédie , ceux du Palais-Royal la comédie. Lorsque la tro
y eut donc plus à Paris que deux théâtres où étaient représentées les tragédies et les comédies françaises. La troupe du Marais q
oupe du Roi, qui fut seule chargée de représenter les comédies et les tragédies . Le nombre des acteurs fut déterminé, les bénéfic
niers en firent l’ouverture le 18 avril 1689, lundi de pâques, par la tragédie de Phèdre de Racine. La dernière représentation d
ns d’esprit que par des compositions dramatiques de bon aloi, par des tragédies ou par des comédies d’auteurs de mérite, de poëte
le privilège à la Comédie-Française, l’autorisant à y représenter les tragédies , les drames et les comédies données sur la scène
nés par l’usage à cette bizarre disparate. A l’une des reprises de la tragédie de Campistron, Tiridate, en 1727, Mlle Lecouvreur
grands artistes, les paniers, les chapeaux à plumes disparurent de la tragédie  ; les habits furent coupés à la mode antique ; le
a Place Royale (1635). — Lettre de Claveret. — Médée (1635), première tragédie de Pierre Corneille. — Son peu de succès. — L’Ill
eur (1642). — Rodogune (1646). — Réflexions. — Anecdotes. — Théodore, tragédie (1645). — Anecdote. — Héraclius (1647). — Andromè
 Œdipe (1659). — Tragi-comédie de la Toison d’Or (1660). — Sertorius, tragédie (1662). — Mot de Turenne. — Sophonisbe. — Othon (
aron, Molière et Corneille. — Anecdote. — Pulchérie (1672). — Surena, tragédie (1674). — Psyché, en collaboration avec Molière.
ce. — Commode (1658). — Camma (1661). — Succès de ces trois dernières tragédies . — Laodice (1668). — Bon mot au sujet de cette pi
de cette pièce. — Achille. — Anecdote d’un peintre à propos de cette tragédie . Nous avons dit par suite de quelle circonstanc
s l’invention de mon esprit, etc. » Bientôt après, parut la première tragédie de Corneille, Médée. C’était la troisième fois qu
il fut si peu satisfait de l’impression produite sur le public par sa tragédie , qu’il revint dès l’année suivante à son genre fa
Cid dans le poëte espagnol Guillin de Castro. Il y puisa l’immortelle tragédie qu’il mit au théâtre en 1636 ; tragédie qui eut d
stro. Il y puisa l’immortelle tragédie qu’il mit au théâtre en 1636 ; tragédie qui eut dans le public le plus immense succès, tr
tre en 1636 ; tragédie qui eut dans le public le plus immense succès, tragédie que Richelieu combattit par jalousie, et que les
ontre Corneille, avait souhaité d’abord passer pour l’auteur de cette tragédie . Si le grand poëte eût voulu y consentir, sa fort
évolté s’obstine à l’admirer. Aux premières représentations de cette tragédie , il y avait encore les quatre vers suivants, qui
ravaient tous ses exploits, Une foule d’anecdotes se rapportent à la tragédie du Cid. En voici deux entre mille : Baron, père d
e : les Horaces et Cinna en 1639, Polyeucte en 1640. Lorsque la belle tragédie des Horaces parut au théâtre, le bruit se répandi
félicita et s’en montra fort satisfait. On raconte, à propos de cette tragédie , que dans une représentation, l’actrice chargée d
ue vint beaucoup embarrasser Camille. Les actrices jouaient encore la tragédie et la comédie avec le costume, non de l’époque de
. Après les Horaces, et dans la même année 1639, parut la magnifique tragédie de Cinna. Deux chefs-d’œuvre en moins d’un an, c’
t le nom d’épîtres à la Montauron, donné aux dédicaces lucratives. La tragédie de Cinna fit une telle impression sur le grand Co
valanche de chefs-d’œuvre, en 1641, le grand Corneille donna la belle tragédie de la Mort de Pompée. Une femme de beaucoup d’esp
et de ses soupirs, lui répondit un jour plaisamment par ce vers de la tragédie de Pompée : Ah ! ciel, que de vertus vous me fai
s servez depuis longtemps. » Ayant donné à la scène française quatre tragédies qui y sont encore après plus de deux siècles et q
de son talent immortel. Il devait encore donner au théâtre de bonnes tragédies , des comédies d’un grand mérite ; mais le temps d
l’y avaient conduit. Voici une anecdote assez plaisante relative à la tragédie de Rodogune : A l’une des premières représentatio
ompromettre le succès de la pièce qu’on acheva très-difficilement. La tragédie de Théodore, que Corneille fit jouer quelque temp
étonné d’apprendre que c’était son cher oncle, le grand Corneille. La tragédie d’Héraclius suivit en 1647 celle de Théodore. Ell
ut comprendre. En 1650, l’auteur du Cid fut sollicité pour faire une tragédie qui pût prêter à une mise en scène splendide, ave
la hauteur de ses belles conceptions, parut vouloir se relever par la tragédie de Nicomède, jouée en 1652, et qui eut un très-gr
llusion à cet événement. En 1653, parut Pescharite, roi des Lombards, tragédie qui n’eut aucun succès, c’était le premier échec
e grande beauté, et on prétend que Turenne, après avoir entendu cette tragédie , s’écria : — « Où donc Corneille a-t-il appris l’
nte par Mairet. La Grange-Chancel et Voltaire ont également fait leur tragédie de Sophonisme. Celle de Corneille ne réussit pas,
re rhétorique Justement fatigué, s’endort ou vous critique. Les deux tragédies d’Agésilas et d’Attila, en 1666 et en 1667, n’éta
l’Agésilas inspirait la pitié, qu’ainsi elle remplissait le but de la tragédie , et le HOLAmis après l’Attila, indiquait que c’ét
jeune et pur de Racine au sien qui semblait fatigué. Il donna donc sa tragédie nouvelle à la troupe du Palais-Royal, où le célèb
té en 1670, était de plusieurs degrés au-dessous des deux précédentes tragédies , Boileau disait d’elle que c’était du galimatias
s pensées et dans les mots, qu’il pria Molière de lui expliquer cette tragédie . Molière la lut, essaya ; mais il finit par avoue
omprendra pas, les admirera. » Pulchérie, tragi-comédie, et Surena, tragédie , furent, en 1672 et en 1674, les deux dernières p
tte pensée généreuse. On choisit pour la représentation, Rodogune, la tragédie de prédilection de Corneille, et les Bourgeoises
e Cinna, les Horaces, Rodogune ; mais il donna de belles et de bonnes tragédies , de jolies comédies, bien conduites, bien versifi
Essex (1678), Camma (1661), Commode (1658), Timocrate (1656) sont des tragédies qui ont de la valeur et qui eurent du succès. L’I
leurs femmes. Thomas Corneille fit représenter trente-cinq ouvrages, tragédies , tragi-comédies, comédies et même opéras ; mais i
pour expliquer d’une manière convenable qu’on ne pouvait donner cette tragédie , vu la position, que nous appellerions aujourd’hu
i le rôle d’Ariane, elle y obtint un grand succès. Le Comte d’Essex, tragédie dans laquelle brilla la belle mademoiselle Lecouv
t son désir de se produire au théâtre, lui ont fait essayer depuis la tragédie jusqu’à l’opéra où il ne réussit nullement, quoiq
uante mille livres, quatre fois peut-être davantage que la plus belle tragédie de Pierre Corneille. Thomas fit ses trois meilleu
s belle tragédie de Pierre Corneille. Thomas fit ses trois meilleures tragédies en l’espace de cinq ans, et étant encore assez je
l’une des représentations. Les acteurs étaient excédés de jouer cette tragédie que le public la demandait encore. Enfin, un beau
essous de leurs confrères du second théâtre, qu’ils y renoncèrent. La tragédie de Commode eut également le privilège de faire dé
dénouement habile et imprévu imaginé par Thomas Corneille pour cette tragédie , est un des principaux motifs du succès qu’elle o
ribuèrent également à la faire réussir. Laodice, reine de Cappadoce, tragédie jouée en 1668, fut moins bien traitée que les tro
it le royaume ; mais il ne pardonnait pas la plus légère critique des tragédies médiocres dont il avait ou donné le sujet ou barb
sans qu’on ne l’attribuât en grande partie au cardinal. Ainsi Roxane, tragédie qui parut en 1640, fut, dit-on, écrite par son Ém
salle, et tout le monde sembla s’entendre pour demander à la place la tragédie de Corneille. Richelieu, choqué au dernier point,
ôtel de Bourgogne ou du Marais, n’acceptaient pas les yeux fermés une tragédie ou une comédie, parce qu’elle était signée de Mon
mputée au mauvais vouloir du parterre à son égard, il fit afficher la tragédie d’Agamemnon sous le nom de Pader d’Affezan, jeune
t pourtant de Boyer, malgré M. de Racine. » Le lendemain, cette même tragédie fut sifflée, et l’on en fit une analyse peu favor
eaupré. — Réflexions. — Contemporains du grand poëte. — Tristan. — Sa tragédie de Marianne (1626). — Anecdote de Mondory et de l
ctions dramatiques. — La Calprenède, auteur gascon. — Anecdote. — Ses tragédies de Mithridate (1638), du Comte d’Essex, de la Mor
Enfants de Brute (1647). — Son style. — Benserade. — Anecdotes. — Ses tragédies de Cléopâtre (1636), de Méléagre (1640). — Citati
, poëte poitevin. — Son instruction. — Singulier anachronisme dans sa tragédie de Lucrèce (1637). — Coriolan (1638). — Citation.
 Guérin de Bouscal. — Son esprit. — Ses qualités. — La Mort de Brute, tragédie (1637). — La Mort d’Agis (1642). — Ses comédies s
rdière et La Serre. — Anecdotes sur ces deux auteurs. — Réflexions. —  Tragédies en prose de La Serre. — Pandoste. — Thomas Morus
fondateurs de la Société savante qui fut la base de l’Académie. — Sa tragédie des Danaïdes (1646). — Gilbert. — Notice sur ce p
ilbert. — Notice sur ce poëte, un des plus féconds de l’époque. — Ses tragédies . — Hippolyte (1646). — Anecdote. — Rodogune (1646
e Corneille. — Sémiramis (1646). — Les Amours de Diane et d’Endymion, tragédie (1659). — Épigramme. — Cresphonte (1659). — Anecd
— Citation. — Qualités et défauts de Gilbert. — Montauban. — Ses deux tragédies . — Sa pastorale des Charmes de Félicie (1651). — 
(1662). — Nitetis (1663). — Citation. — Millotet et son extravagante tragédie de Sainte-Reine (1660). — Quinault, considéré com
venge Quinault des satires de Boileau. — Nature de son talent. — Ses tragédies . — Les Rivales (1653). — Anecdote. — Origine des
avait fait si ample moisson. Tristan, l’un d’eux, donna sa première tragédie de Marianne en 1626, très-peu d’années avant que
tre le jeu, les femmes et la poésie, fit d’abord paraître en 1626 une tragédie de Marianne qui produisit à cette époque une véri
alent et contribua beaucoup au succès de l’ouvrage. Le bruit de cette tragédie parvint aux oreilles de Richelieu qui fut curieux
revenir à la Marianne de Tristan, nous dirons que non-seulement cette tragédie fut longtemps maintenue au théâtre, mais que Rous
re Corneille était alors entré en ligne, au théâtre. C’est dans cette tragédie de Phaéton que l’on trouve le très-singulier port
5, la dernière après la mort de l’auteur en 1656, composent, avec les tragédies citées plus haut, le bagage dramatique de Tristan
. Après sa mort, Quinault, son élève, fit jouer par reconnaissance la tragédie d’Osman, dans laquelle on trouve de fort beaux ve
eille et Racine, s’est enrichie de trop de chefs-d’œuvre pour que les tragédies de Tristan n’aient pas été oubliées, cependant Ma
sez ridicule de Corneille. Claveret composa plusieurs comédies et une tragédie , le Ravissement de Proserpine (1639). Le poëte eu
; ainsi, Richelieu lui disant un jour, après avoir entendu une de ses tragédies , que la pièce n’était pas mauvaise, mais que les
pourpoint : C’est du Silvandre. Il fit paraître en 1635, Mithridate, tragédie dont la première représentation tomba le jour des
de ses fils. La Calprenède a fait représenter encore quatre ou cinq tragédies plus ou moins médiocres, mais dont aucune ne vaut
de Cléopâtre, genre dans lequel il excellait. Les personnages de ses tragédies parlent beaucoup en héros de romans ; ils ont san
de ces ballets et les rendit à peu près supportables. Il écrivit six tragédies qui n’ont pas relativement la valeur de ses autre
mis en rondeaux les Métamorphoses d’Ovide et ayant composé outre ses tragédies , vingt-un ballets. Senecé écrivit au bas de son p
ommença à se faire connaître, un autre poëte donna également quelques tragédies et trois comédies. Ce poëte, Urbain Chevreau, fil
it rédigé une histoire universelle, donne à Tarquin, dans sa première tragédie de Lucrèce, représentée en 1637, le titre d’emper
ns dit à dessein une absence presque complète ; car, dans sa première tragédie , la Mort de Brute et de Porcie, jouée en 1637, au
qui rédigea une poétique fort bien pensée, ne put faire réussir ni la tragédie d’Alinde (1642), ni celle de la Pucelle d’Orléans
un se laisse piper. Une des productions de ce singulier poëte, est la tragédie de Pandoste ou la Princesse malheureuse, en quatr
t parce qu’elle n’a pas de nom propre. » Trouvant sans doute que des tragédies en vers prenaient trop de temps à confectionner,
confectionner, La Serre, le premier et bien avant Lamotte, inventa la tragédie en prose. Il donna dans cette forme, celle du Sac
re sous le titre de la Mort d’Esdrubal. En 1642, on joua une nouvelle tragédie en prose de La Serre, Thomas Morus ou le Triomphe
e jouée dans les collèges), fait parler ainsi La Serre au sujet de sa tragédie de Thomas Morus : « On sait que mon Thomas Morus
était trop petit pour contenir ceux que la curiosité attirait à cette tragédie . On y suait au mois de décembre, et l’on tua quat
eut paru, Plus n’ont voulu l’avoir fait l’un ni l’autre. Deux autres tragédies  : Virginie et Oreste, sont encore attribuées à Le
ndre, qu’il avait pour la poésie les plus heureuses dispositions. Ses tragédies , prétendait-il, lui coûtaient moins de temps et d
ce chef-d’œuvre, et les pièces qu’il donna, au nombre de huit à dix, tragédies ou comédies, sont assez médiocres, bien qu’il ne
de mérite. Magnon eut l’idée assez malheureuse de mettre en vers une tragédie faite en prose par l’abbé d’Aubignac. Cette pièce
’Aristote d’avoir fait faire à ce pauvre d’Aubignac une si déplorable tragédie . » Nous ne parlerions pas de Gombault, gentilhom
calviniste de la Saintonge, qui donna au théâtre deux comédies et la tragédie des Danaïdes en 1646, si nous ne voulions rappele
avec la plus louable ardeur pour le Théâtre. Outre un grand nombre de tragédies et de comédies, il composa en vers et en prose un
donner à la scène ; enfin, en 1646, il se décida à faire paraître une tragédie d’Hippolyte à laquelle plus tard Racine ne dédaig
gé par le succès d’Hippolyte, le poëte donna la même année (1646) une tragédie de Rodogune ; mais il commit une mauvaise action.
et communiqua son plan à Gilbert, qui s’empressa de faire paraître sa tragédie . Corneille, dont l’âme était pleine d’élévation e
lévation et de noblesse, sut taire ce procédé. L’immense succès de sa tragédie le vengea en faisant tomber celle de son rival. Q
dre de Christine, il fit jouer dans la capitale du monde chrétien une tragédie des Amours de Diane et d’Endymion, laquelle vint
onte-moi la victoire. Arie et Petus, en 1659, fut une des dernières tragédies de Gilbert. Il ne fit plus, à partir de cette épo
es sujets, mais il les traita quelquefois avec assez peu de goût. Ses tragédies , sans être bonnes, présentent des situations heur
orneille, son théâtre mérite d’être lu. Montauban fit jouer les deux tragédies de Zénobie et de Seleucus en 1650 et 1652, mais i
épeindre la figure, Ma plume, pour rimer, trouve l’abbé de Pure. Une tragédie  : Ostorices, et une comédie : Les Précieuses, piè
lébrité, à parler de Madame de Villedieu et de Millotet, auteur de la tragédie de Sainte-Reine. Madame Desjardin de Villedieu, f
plan de cette pièce ; mais l’abbé s’en est toujours défendu. Nitetis, tragédie représentée en 1663, fut également bien accueilli
’appliquer le peu de talents qu’il pouvait avoir à composer de bonnes tragédies , s’appliqua à faire un véritable tour de force. I
re en sorte que tous les acteurs et actrices qui représentaient cette tragédie , eussent leur acrostiche dans leurs paroles, par
e lyrique, nous ne parlerons ici que du Quinault, auteur de plusieurs tragédies et d’un certain nombre de comédies, mettant de cô
ult occupe un rang élevé dans les lettres, beaucoup moins grâce à ses tragédies , que grâce aux pièces légères si bien mises en re
ui donnant ainsi gain de cause contre eux-mêmes. Parmi les nombreuses tragédies de Quinault, nous citerons : les Rivales (1653),
ouzième et au dix-huitième de la recette. Quinault donna, en 1656, la tragédie de Cyrus, dans laquelle il fait dire à la reine T
ice (1660), se succédèrent rapidement. En 1661, Quinault fit jouer sa tragédie d’Agrippa ou le Faux Tibérius. Elle réussit, malg
se plaît à l’abîmer, selon l’expression consacrée de nos jours. Cette tragédie , si elle a des défauts, a cependant du mérite, et
d’un siècle au théâtre. En 1666 et 1670, Quinault écrivit encore deux tragédies  : Pausanias et Bellérophon ; mais, comme nous l’a
mparé de ces deux grands poëtes. — Qualités de Racine. — Notice. — Sa tragédie de la Thébaïde, en 1664. — Anecdote. — Jugement d
Thébaïde, en 1664. — Anecdote. — Jugement de Corneille sur Racine. —  Tragédie d’Alexandre (1666). — Son peu de succès dans le p
par Boileau. — Effet produit sur Louis XIV par quelques vers de cette tragédie . — Anecdote. — Bérénice (1671). — Sujet donné par
e, de par Boileau. — Mithridate (1673). — Anecdotes relatives à cette tragédie . — Iphigénie (1674), donnée à Versailles au retou
lui adresse. — Phèdre (1677). — Ce qui donna l’idée première de cette tragédie à Racine. — La Champmeslé. — Cabale contre cette
. — Les tribulations essuyées par le tendre Racine, à propos de cette tragédie , le font renoncer au théâtre, à l’âge de trente-h
e cette pièce. — Son actualité pendant la Régence. Après les belles tragédies de Pierre Corneille, on était loin de penser qu’u
a su donner au sien la tendresse des sentiments. On peut dire que la tragédie chez l’un prend les formes d’une statue qui frapp
et d’Aristote. Racine fit son entrée dans le monde des lettres par la tragédie de la Thébaïde ou les Frères Ennemis, en 1664. On
ralement dans l’Antigone de Rotrou. Quoi qu’il en soit, lorsque cette tragédie , qui commença sa réputation, fut imprimée, les pl
es acteurs, excellents pour le genre comique, n’entendaient rien à la tragédie . Elle tomba. Le jeune auteur se plaignit du mauva
t fort plaisante d’attribuer à Boileau la pensée d’avoir eu en vue la tragédie d’Alexandre, dans un de ses Dialogues des Morts.
rre. En 1667 parut Andromaque, un des chefs-d’œuvre de Racine. Cette tragédie eut un succès immense, mademoiselle Champmeslé y
ers actes d’Andromaque et la Champmeslé les trois derniers. » Cette tragédie causa la mort de Montfleury, qui tomba malade par
malheureuse actrice toute décontenancée. Andromaque fut la première tragédie qui donna lieu à une comédie critique ou parodie.
t et même grotesque, à propos de l’œuvre dramatique la plus belle. La tragédie , l’opéra, la comédie même, sont en effet des œuvr
acine. En 1669, il continua le cours de ses études dramatiques par la tragédie de Britannicus. Quoique cette pièce fût fort bell
peu comme on entrait, sous Louis XIV, au couvent des Ursulines. Cette tragédie produisit une petite révolution dans les coutumes
quelques détails du Britannicus de son ami, trouvait cependant cette tragédie admirable, et le voyant un jour tout chagrin du p
 XIV, rencontrant son médecin au sortir de la représentation de cette tragédie , lui dit avec beaucoup d’esprit et d’à-propos : «
plus d’éclat, Que tu n’en sus prêter aux pleurs de cette reine. Les tragédies de Racine se succédaient pour ainsi dire régulièr
chant à l’oreille de M. Segrais, lui dit : « Les personnages de cette tragédie ont, sous des habits turcs, des sentiments trop f
, que Racine avait, plus encore que lui, le génie satirique. La belle tragédie de Mithridate, donnée en 1673, marque l’époque où
le soleil levant ? » Mithridate eut un grand succès. De toutes les tragédies que Charles XII, de Suède, lut pendant les loisir
lles. Le monarque vainqueur fit choix, pour y être représentée, d’une tragédie nouvelle de Racine, Iphigénie, jouée pour la prem
est dans ma famille, et il n’y a pas dix ans que M. Racine a fait sa tragédie  ! » Phèdre, qui parut en 1677, laissa trois ann
s et toutes les belles facultés de l’actrice. Phèdre fut la première tragédie contre laquelle on vit s’organiser une cabale par
iment de piété qu’il composa, quelques années avant sa mort, les deux tragédies d’Esther et d’Athalie. Mais revenons à Phèdre et
cabale qu’elle engendra. Lorsqu’on sut que Racine travaillait à cette tragédie et allait la faire paraître, la célèbre madame De
uper, il ne fut question que de cette déplorable, de cette détestable tragédie , qui coulait à tout jamais son auteur, le relégua
. En treize ans, le poëte du grand siècle avait donné à la scène neuf tragédies admirables et une charmante comédie. Dix années a
déclamation les jeunes personnes chargées des rôles dans sa nouvelle tragédie . Madame de Caylus, sortie depuis peu de l’établis
nt la Cour et fut applaudie plus que n’avaient jamais été les grandes tragédies du poëte, aux plus beaux jours de ses triomphes.
adame de Maintenon ; Aman, M. de Louvois. Il parut, à propos de cette tragédie , une ode, dans laquelle chacun des personnages an
ment banale, mais qui lui fit bien des envieux) avec le vieux roi. La tragédie d’Esther ne fut imprimée et donnée au théâtre que
on publique. Athalie, un des chefs-d’œuvre du maître, et sa dernière tragédie , ne fut pas représentée à Saint-Cyr, comme on le
s qui avaient dû remplir les rôles à Saint-Cyr, et se fit déclamer la tragédie en présence du roi, dans une chambre du théâtre,
ait pas l’avis de beaucoup de gens, qui répandaient partout que cette tragédie était plus que médiocre. On prétend même qu’à cet
la joyeuse société, de lire tout seul le premier acte de la dernière tragédie de Racine. Il se récria contre la sévérité de la
avec tant de mépris fut trouvé admirable. Racine ne croyait pas cette tragédie supérieure à ses autres pièces ; il donnait la pr
d’œuvre. » Ce fut en 1716, longtemps après la mort de Racine, que la tragédie d’Athalie fut mise à la scène. La Cour avait touj
emplirent également des rôles secondaires. Trois fois cette admirable tragédie fut jouée à la Cour par ces grands personnages. C
me Deshoulières. — Genseric (1680). — Analyse-épigrammatique de cette tragédie . — La Chapelle. — Il cherche à imiter Racine. — S
de cette tragédie. — La Chapelle. — Il cherche à imiter Racine. — Ses tragédies de Zaïde, de Cléopâtre, de Téléphonte et d’Ajax,
e (1686). — Phocion (1688). — La bague de Péchantré. — Adrien (1690), tragédie chrétienne. — Citation. — Alcide (1693). — Quatra
ette pièce. — Péchantré. — Histoire de la paternité de Géta, première tragédie de Péchantré. — Jugurtha. — La Mort de Néron (170
. — Jugurtha. — La Mort de Néron (1703). — Anecdote. — Abeille. — Ses tragédies d’Argélie, de Coriolan, de Lyncée, de Soliman (de
use facilité. — Sa première pièce faite quand il avait neuf ans. — Sa tragédie de Jugurtha. — Sa lettre à propos de cette pièce.
enest, Longepierre, Riuperoux autres contemporains de Racine. — Leurs tragédies . — Anecdotes. — Boursault. — Son éducation néglig
n éducation négligée. — Ses principales productions dramatiques. — Sa tragédie de Germanicus (1679). — De Marie Stuart (1683). —
— Jugement sur cet auteur. — Fontenelle. — Mérite de ses œuvres. — Sa tragédie d’Aspar (1680). — Épigramme. — Couplets. — Ses op
. Encore une fois cependant, Pradon a fait de beaux vers et de bonnes tragédies . Il savait ménager les incidents, placer çà et là
poëte modeste, il eût eu la réputation d’un poëte de mérite. Une des tragédies de Pradon, Starita, faillit lui coûter fort cher.
mauvais cette musique, pousse le coude de Pradon en lui disant que la tragédie est fort belle, que l’auteur est bien en cour et
donnée en 1679, était cependant une de ses bonnes pièces. Sa seconde tragédie , Tamerlan, jouée en 1676, eut plus de succès. Ell
qu’il avait patronés. Scipion fut horriblement sifflé, et comme cette tragédie avait été jouée en carême, le poëte Gacon lança c
e Pradon donnait, au milieu du carême, Une pièce de carnaval. Chaque tragédie nouvelle du malheureux Pradon, comme on affectait
i commençait-on à dire, dans le public, que c’était là, vraiment, une tragédie de collège, lorsqu’au troisième acte on voit tout
er le sérieux sur le visage des spectateurs. Régulus, une des bonnes tragédies de Pradon, jouée en 1688, eut cependant du succès
us sur le juste-au-corps de Tamerlan. » Un jour, l’auteur de tant de tragédies sifflées, le plastron de Racine et de Boileau, le
Un jour, malheureusement, elle eut l’idée fâcheuse de faire jouer une tragédie . Elle composa Genseric (1680), qui fut fort mal a
ses moutons (allusion à une de ses plus spirituelles idylles) ; cette tragédie fut en outre le sujet de cette analyse épigrammat
ax, de 1681 à 1684. La pièce de Cléopâtre (1681), faillit devenir une tragédie véritable. Voici à quelle occasion La Chapelle ai
ptième siècle. Il a non-seulement donné au théâtre un grand nombre de tragédies , mais aussi quelques comédies et divers opéras. C
is il en abuse ; aussi fit-il des morceaux bien écrits plutôt que des tragédies remarquables. Campistron commença sa carrière dra
. Malheureusement pour lui, au même moment où l’on représentait cette tragédie , on représentait également le Téléphonte de La Ch
nt peine à se mouvoir. Trente ans plus tard, en 1715, on reprit cette tragédie  ; les rôles étaient si mal distribués que le publ
bague dont ce dernier voulait se défaire, lui dit : « On va jouer ma tragédie nouvelle, et je m’en accommoderai. » A quelques j
ait fait Esther et Athalie, Campistron à son tour, voulut composer sa tragédie chrétienne. En 1690, il donna à la scène Adrien,
hantré, dont nous avons prononcé le nom plus haut, à propos d’une des tragédies de Campistron, était fils d’un chirurgien de Toul
le but de travailler pour le théâtre. En effet, il donna, en 1687, la tragédie de Géta, dont la paternité fut disputée par beauc
t simple, accepta l’offre et livra pour ces quelques sous sa première tragédie . Que de Péchantré en ce moment à Paris ! Que d’au
aprat, et qui, au dire de quelques chroniqueurs, aurait ébauché cette tragédie de Géta et serait mort avant de l’avoir terminée.
sitif et de plus clair, c’est qu’elle eut un grand succès. La seconde tragédie de Péchantré, Jugurtha, fut moins bien reçue du p
un enfant. Il courut alors une histoire ou un conte au sujet de cette tragédie . Péchantré avait laissé sur la table d’une auberg
: c’est la scène où j’ai dessein de placer la mort de Néron, dans une tragédie à laquelle je travaille. » Le commissaire renvoya
-Dame de la Mercy et membre de l’Académie française, composa quelques tragédies qu’il fit paraître sous divers noms, en sorte que
s bons mots et sa facilité d’élocution que par ses écrits. Il fit les tragédies d’Argélie, de Coriolan, de Lyncée et de Soliman,
nus, parues sous le nom d’un acteur nommé La Thuillerie. La première tragédie que fit représenter l’abbé Abeille, donna lieu à
Paris, où, piqué par la muse poétique, il s’empressa de composer une tragédie . Ce fut celle de Jugurtha. Voici ce qu’il dit à p
la vie de Racine : « Quand je crus avoir mis la dernière main à ma tragédie , dit l’auteur, je me hasardai de la présenter à m
lesquels il se rendit chez la princesse, et lui dit qu’il avait lu ma tragédie avec étonnement, qu’à la vérité elle était défect
situations intéressantes, dont il avait la bonté de me faire part. Ma tragédie étant achevée, je la présentai aux comédiens qui
midie. Encouragé par ce succès, il composa Oreste et Pilade, en 1697, tragédie à laquelle on a prétendu que Racine avait travail
fécondité ; mais d’abord quelques anecdotes concernant ses premières tragédies  : Athénaïs ayant paru, une allusion fut faite à
6 à 1740, Érigone, tragi-comédie en cinq actes et en prose ; Cassius, tragédie en vers ; les Jeux olympiques, comédie héroïque ;
agrange-Chancel traita dans ce but le sujet d’Orphée, dont il fit une tragédie en cinq actes, avec prologue et chœurs. Cette piè
urs ne manquent pas d’un certain mérite. Ferrier, dont on a les deux tragédies d’Anne de Bretagne jouée en 1678, et de Montezume
is, où il devint précepteur des fils du duc de Saint-Aignan. Ses deux tragédies sont faibles de versification et de style, quoiqu
de l’Académie française, dut aussi le succès de ses deux principales tragédies , Pénélope et Joseph, à la protection de quelques
fin le marquis de Gondrin. Joseph surtout fit fureur ; mais quand les tragédies de Genest, auxquelles il faut ajouter Zéloïde et
dée en 1694, Sésostris en 1695 et Electre un peu plus tard. Ces trois tragédies sont dans le genre de Sophocle et Euripide, que l
en 1664, bien qu’ayant donné fort jeune de grandes espérances par sa tragédie de Méléagre, par son poëme de l’Ame des Bêtes et
rature dramatique une place meilleure que les auteurs précédents. Ses tragédies d’Annibal, de Valeria, d’Agrippa, d’Hipermestre n
crime à la Bastille. Il donna au théâtre plusieurs comédies, puis les tragédies de Germanicus, en 1679 ; de Marie Stuart, en 1683
acilité se pliait à tous les genres, obtint des succès dans tous. Ses tragédies décèlent une âme ferme, élevée, apte à comprendre
oëtes. Fontenelle commença à se produire au théâtre, en 1680, par la tragédie d’Aspar, qui réussit peu. Racine fit, à propos de
uisé lui-même dans un roman italien. Nous ne parlerons pas des autres tragédies et comédies de Fontenelle, qui n’offrent que peu
trouve dans l’édition des Œuvres de Fontenelle, on peut remarquer la tragédie en prose et en cinq actes d’Idalie, véritable dra
anchet, Duché, Pellegrin et Nadal. — Crébillon. — Lafosse, ses quatre tragédies . — Polixène (1696). — Manlius (1698). — Thésée (1
de Vancy. — Son aventure avec le ministre Pontchartrain. — Ses trois tragédies sacrées : Débora, Absalon et Jonathas, 1706, 1712
otes. — Sa comédie du Nouveau-Monde (1722). — Anecdote. — Nadal. — Sa tragédie de Saül (1704). — Crébillon. — Son genre de talen
leau. — Sémiramis (1717). — Epigramme contre Voltaire, à propos de la tragédie de Sémiramis. — Pyrrhus (1726). — Catilina (1748)
d’obtenir un succès. — Crébillon et son médecin. — Chateau-Brun. — Sa tragédie de Mahomet II (1714), et des Troyennes (1754).
ant marqué dans la littérature dramatique. Lafosse, dont la première tragédie est de 1696, prit pour modèle le grand Corneille.
ses pensées. Lafosse n’a malheureusement donné au théâtre que quatre tragédies , soit qu’il ait craint le mauvais accueil d’un pu
et Crébillon était encore inconnu. Aussi dit-on de Lafosse, après sa tragédie de Polixène, qu’il allait consoler le public de l
pensée avec l’Iliade, dont il voulait faire une belle traduction. La tragédie de Lafosse, Polixène, qu’il fit représenter en 16
avoir les défauts, composa des drames-lyriques plutôt encore que des tragédies . Membre des Académies française et des inscriptio
rvient à le rassurer. Le protégé de la célèbre marquise composa trois tragédies sacrées pour Saint-Cyr, Débora, Absalon et Jonath
avoir ni dit, ni fait de mal, Tel fut l’auteur du Nouveau-Monde. Ses tragédies sont Polidor, en 1703, et Pélopée, en 1733 ; ses
mort comme lui dans un âge fort avancé, vers 1741, composa plusieurs tragédies . L’une d’elles, Saül, jouée en 1704, avait une sc
ière de la carrière dramatique. On lui demandait un jour pourquoi ses tragédies étaient si terribles. « Corneille, répondit-il, a
n cerveau. Jamais il n’a fait un plan, si l’on en excepte celui de la tragédie de Xerxès, sa plus mauvaise. Il ne fallait pas d’
méthode lui était antipathique. On attribuait, dans le principe, les tragédies de Crébillon à un Chartreux. Un jour, on lui dema
treux, » reprit en riant le fils. Idoménée, en 1705, fut la première tragédie jouée de Crébillon. Elle réussit ; mais le cinqui
cine ivre. Nous avons dit à dessein qu’Idoménée avait été la première tragédie jouée de Crébillon, car il en avait fait une autr
e génie d’un grand poëte dramatique. Il lui conseilla de composer une tragédie . Crébillon crut que Prieur voulait se moquer de l
tent ; je vous ai fait poëte : je laisse un homme à la nation. Cette tragédie d’Atrée était si terrible, sortait tellement de c
s que je suis. » L’année suivante, en 1708, Crébillon donna Électre, tragédie qui fut applaudie ; mais à laquelle on reproche l
and succès. Quand on le donna, Boileau était malade. On lui lut cette tragédie . — « Qu’on m’ôte ce galimatias ! s’écria-t-il, le
n comparaison de ces gens-ci ; je crois que c’est la lecture de cette tragédie qui a augmenté mon mal. » Boileau jugeait souven
souvent d’une façon partiale. C’est ce qui eut lieu pour Rhadamiste, tragédie qui, malgré quelques défauts, est restée un des c
tel point que le bruit, propagé sans doute par des rivaux, — que ses tragédies n’étaient pas de lui, se répandit de toute part.
nce inconcevable. » Sémiramis, donnée à la scène en 1717, quatrième tragédie du même nom depuis celle de Desfontaines, en 1637
lina. C’est à soixante-dix ans que l’auteur mit la dernière main à sa tragédie , dont il avait récité des passages à l’Académie f
t au nombre des effets saisissables. Quelques années avant que cette tragédie ne fût achevée, Crébillon tomba si sérieusement m
tragiques du dix-huitième siècle, parut Chateau-Brun, auteur des deux tragédies de Mahomet II et des Troyennes. Château-Brun, mem
à son prince, il garda quarante ans, sans la faire jouer, sa première tragédie . Elle parut en 1714. Sa seconde ne vit le jour qu
bons mots. — Artémise (1720). — Transformations successives de cette tragédie . — Anecdotes. — Épigramme. — Origine des différen
nt prodigue (1736). — Zulime (1740). — Jugement de Voltaire sur cette tragédie . — La Mort de César (1741). — Mahomet (1742). — A
de perdrix. Voltaire, qui fournit à la scène française tant de bonnes tragédies , débuta d’une façon brillante et qui fixa sur lui
e bras à une jeune et jolie femme qui semblait encore tout émue de la tragédie d’Œdipe. — « Voici deux beaux yeux, dit-il à l’au
ela, répondit Voltaire, et je mettrai votre Inès en vers. La seconde tragédie d’Arouet, Artémise (1720), ne répondit pas à ce q
prend que les épigrammes et les parodies ne furent pas épargnées à la tragédie de Voltaire. Dans une pièce de l’Opéra-Comique, M
te de toutes pièces. Rousseau, dans une longue lettre, analyse cette tragédie et termine ainsi : « Voilà, Monsieur, le précis d
blic du parterre témoigna son indignation. Rousseau écrivait de cette tragédie  : « J’ai lu le Brutus, et j’ai été bien surpris d
dote assez plaisante comme ayant eu lieu à la représentation de cette tragédie . C’était du temps des satires auxquelles on avait
ier d’avoir, par son talent, si puissamment contribué au succès de sa tragédie . Dufrêne, l’acteur au pâté, répandit également un
onte, en Corneille érigé, De désespoir s’est noyé dans l’histoire. Sa tragédie a pourtant eu la gloire De voir deux yeux de larm
re Voltaire et Le Franc de Pompignan, qui prétendit avoir remis cette tragédie entièrement faite entre les mains du premier. Vol
pillard. Voici la critique d’Alzire, faite à l’époque où parut cette tragédie , sur l’air du Menuet d’Exaudet : Pour Montez, Al
oici ce qu’il écrit : « Sic vos non vobis. Dans le nombre immense de tragédies , comédies, opéras-comiques, discours moraux et fa
lle, qui font l’honneur éternel de la France, on vient d’imprimer une tragédie sous mon nom, intitulée Zulime. La scène est en A
er, ils en auront deux, etc. » Jusqu’alors, chez Voltaire, une bonne tragédie en avait appelé une mauvaise ; une mauvaise en av
te du procureur-général arrêta le cours du succès prodigieux de cette tragédie . Le 3 juin 1751, neuf années après sa première ap
e nouveau. M. d’Argenson, alors ministre, nomma pour censeur de cette tragédie , d’Alembert, qui l’approuva et offrit même à Créb
s du succès dramatique ; car il donne coup sur coup au théâtre, trois tragédies , Mérope, 1743, Sémiramis (ancienne Eryphile), 174
certain Clément, de Genève, affirma qu’il avait fait représenter une tragédie semblable à celle de Voltaire, et du nom de Mérop
ce ; celui que fit admettre mademoiselle Dumesnil, que, même dans les tragédies , il est telle circonstance où il est permis de ma
oulions raconter toutes les anecdotes qui se rattachent à cette belle tragédie . Il est temps que nous passions à Nanine, comédie
plet, qu’il appelait l’inventaire de tout ce qui se trouve dans cette tragédie . Le voici : Que n’a-t-on pas mis Dans Sémiramis 
U.   D. Un mauvais plaisant traduisit ainsi ces initiales. Oreste, Tragédie Pitoyable, Que Monsieur Voltaire Donne. Rome sa
ression des banquettes qui obstruaient la scène, il fit son Tancrède, tragédie à grand spectacle, qui eut du succès. L’Écueil d
ur une foule de belles et bonnes pièces. Il en fut de même d’Olympie, tragédie représentée en 1764. Bien évidemment, Voltaire ét
18. Principaux tragiques contemporains de Voltaire. — Piron. — Ses tragédies . — Callisthène (1730). — Anecdote. — L’acteur Sar
ur André, perruquier et poëte, le Jasmin du dix-huitième siècle. — Sa tragédie du Tremblement de terre de Lisbonne. — Histoire l
e terre de Lisbonne. — Histoire littéraire de Monsieur André et de sa tragédie . — Le président Dupuis et la tragédie de Tibère (
aire de Monsieur André et de sa tragédie. — Le président Dupuis et la tragédie de Tibère (1726). — Epigramme. — De Morand. — Ses
nfortunes. — Son inaltérable gaieté, même au moment de la mort. — Ses tragédies de Teglis (1735). — Childéric (1736). — Mégare (1
e cette pièce. — Anecdotes plaisantes. — Le Franc de Pompignan. — Ses tragédies de Didon et de Zoraïde (1745 et 1734). — Vers sup
). — Vers supprimés. — Lamotte-Houdard. — Son projet d’introduire des tragédies en prose au théâtre. — Les Machabées (1721). — Su
1756). — Vers sur lui. — Vers que lui adresse Voltaire à propos de la tragédie de Mahomet II. — Marmontel. — Denys le Tyran (174
tre (1750). — L’aspic. — Acante et Céphise (1751). — Portelance. — Sa tragédie prônée d’Antipater. — Dorat. — Ses tragédies de Z
1751). — Portelance. — Sa tragédie prônée d’Antipater. — Dorat. — Ses tragédies de Zulica, de Régulus de 1760 à 1773. — Anecdotes
— Critiques. — Le Mierre. — De 1758 à 1766, il donne plusieurs belles tragédies à la scène. — Celles d’Idoménée et de Guillaume T
et de Guillaume Tell. — Anecdotes. — De Belloy, poëte national. — Sa tragédie de Titus (1759). — Zelmire (1762). — Le Siège de
poëte grave et sérieux. En 1730, il donna à la scène des Français la tragédie de Callisthène, qui eut du succès et faillit tomb
ité ; Et, hors un confident qui seul perdra la vie, Les acteurs de la tragédie Se retireront tous en bonne santé. Un jour qu’o
édie Se retireront tous en bonne santé. Un jour qu’on donnait cette tragédie aux Français, Sarrasin, jadis abbé, alors acteur,
êtes guère fait pour le vôtre ? » En 1744, Piron donna une troisième tragédie , Fernand Cortez. Cette pièce parut trop longue au
eterie, moi je jette en bronze. » On ne se montra pas favorable à la tragédie de Fernand Cortez. En sortant de la première repr
à Paris, et, la plume d’une main, les ciseaux de l’autre, composa la tragédie du Tremblement de terre de Lisbonne. Voici commen
du talent pour le genre poétique, ce qui m’a déterminé à composer ma tragédie . » Les occupations de Monsieur André étaient si
grin. Il ne pouvait arriver à mettre la dernière main à sa magnifique tragédie à grand et terrible spectacle ; il désespérait de
tâché de dissiper leurs odorats en m’appliquant d’un grand zèle à ma tragédie . C’est ce qui m’a occasionné, mon cher lecteur, à
dicule ; on voulut connaître, voir, toucher l’auteur de cette superbe tragédie . Chacun vint dans sa boutique le féliciter, vante
ment parler, n’est point un auteur, si à son nom ne se rattachait une tragédie de Tibère, représentée en 1726, laquelle tragédie
e se rattachait une tragédie de Tibère, représentée en 1726, laquelle tragédie a pour histoire un vrai roman que voici : Le P. F
n, il lui fit demander quelques jours plus tard de lui renvoyer cette tragédie . Le procureur ne l’ayant pas sous la main, dit au
peine à obtenir la remise des papiers précieux. En reconnaissant une tragédie , le filou se dit à lui-même qu’il a été volé, et
Pellegrin et le prie d’introduire une reine ou une princesse dans sa tragédie . Pellegrin demande au président, pour cela, six c
d’esprit et de talent, poëte de certain mérite, Morand fit de bonnes tragédies qui ne furent pas appréciées ; se maria, tomba da
mourut quelques heures après, avec cet enjouement philosophique. Ses tragédies sont Téglis, en 1755, Childéric, en 1736, et Méga
1748. Il composa aussi l’Esprit du divorce, comédie jouée en 1738. La tragédie de Childéric, très-compliquée mais pleine de trai
, ressusciter les dieux. Dans une autre représentation de cette même tragédie , l’excellent acteur Dufrêne disait son rôle d’un
ès. Seulement, le public garda rancune à Morand de sa vivacité, et la tragédie de Mégare ayant paru, il se fit un malin plaisir
n doit plusieurs jolies comédies, et, malheureusement, seulement deux tragédies , celles de Didon et de Zoraïde, vivait en même te
arition de Didon à la scène (1734), il fit plusieurs changements à sa tragédie , il refondit presque entièrement le cinquième act
orains de Voltaire, fut Lamotte-Houdard, qui débuta au théâtre par la tragédie des Machabées, en 1721. Né à Paris, en 1674, fils
re, pas la plus légère épigramme. La scène dramatique lui doit quatre tragédies , parmi lesquelles celle des Machabées, en 1721, q
t le rire qu’elle excita faillit nuire à l’ouvrage. Romulus, seconde tragédie de Lamotte, fut très-bien reçue du public en 1722
traints de la donner aux artistes en bois de M. Brioché. La troisième tragédie de Lamotte, Inès de Castro, représentée en 1723,
put lui fournir qu’Inès de Castro. Deux enfants paraissent dans cette tragédie . Cela fut trouvé fort ridicule par le parterre. O
gens qui, ne le connaissant pas, faisaient des gorges chaudes sur sa tragédie . Lamotte les écouta longtemps, et quand ils euren
Que Corneille ou Racine auraient réduits à quatre. Œdipe, quatrième tragédie de Lamotte, fut composée par son auteur d’abord e
re Lamotte et Voltaire à propos du projet d’introduire au théâtre des tragédies en prose. Lamotte n’était en cela que l’imitateur
ait en cela que l’imitateur de La Serre, qui avant lui avait donné la tragédie de Thomas Morus, et de d’Aubignac, qui avait donn
de la Normandie. Pendant ce temps, La Noue fit représenter à Paris sa tragédie de Mahomet II, qu’il avait composée à Strasbourg.
mique. On peut ajouter aux drames de La Noue, les canevas de quelques tragédies qui furent trouvés dans ses papiers. Le sujet de
re. A l’époque où Voltaire faisait voir le jour à Œdipe, sa première tragédie , la nature mettait au monde un homme qui devait m
rmontel a donné à la scène française, de 1748 à 1770, une douzaine de tragédies , plusieurs comédies et même quelques opéras. Den
agédies, plusieurs comédies et même quelques opéras. Denys le Tyran, tragédie jouée en 1748, commença la réputation de Marmonte
tilina : N’abusez point, Probus, de l’état où je suis. La troisième tragédie de Marmontel, Cléopâtre (1750), n’eut pas autant
e des spectateurs, se dérober à la vindicte de l’autorité. Dans cette tragédie , Cléopâtre, selon la tradition historique, prend
ration avec des hommes de lettres de cette époque et deux pièces, une tragédie et une comédie qui firent beaucoup de bruit avant
vant leur apparition sur la scène. Cet auteur est Portelance, dont la tragédie d’Antipater, lue, relue dans vingt salons de Pari
rlait que de l’Antipater de M. Portelance. Qui n’avait ouï la sublime tragédie de M. Portelance n’avait jamais ouï quelque chose
la comédie de Feinte par amour, et bientôt après, de 1760 à 1773, les tragédies de Zulica, de Théagène et Chariclée, de Régulus e
ui aimaient Dorat, firent un magnifique effort, et, en huit jours, la tragédie , presque entièrement renouvelée, fut apprise, rép
Dardanus. Phanazar était le titre d’une pièce de Morand. Régulus, tragédie parue en 1773, imprimée longtemps avant que d’êtr
uteurs des règnes de Louis XV et Louis XVI, fit représenter plusieurs tragédies dans lesquelles on trouve de fort beaux vers, de
ensées et de belles scènes. De 1758 à 1766, il donna aux Français les tragédies de Hypermestre (1758), de Tirtée (1761), d’Idomén
pays empêcha de jouer, en faisant des représentations à la Cour. A la tragédie d’Idoménée se rattache une aventure assez plaisan
Belloy composa son Siégé de Calais, qu’il donna en 1765. Cette belle tragédie est un des événements remarquables qui font époqu
casion. M. de Belloy avait fait pour la scène sa belle et patriotique tragédie du Siège de Calais, cette tragédie, la première d
r la scène sa belle et patriotique tragédie du Siège de Calais, cette tragédie , la première dans laquelle l’histoire nationale n
uelle l’histoire nationale n’est pas sottement travestie. Cette belle tragédie , disons-nous, produisit une immense sensation, su
lade quand tu voudras, je jouerai ton rôle. » Le roi, jugeant qu’une tragédie où étaient exprimés des sentiments d’amour nation
ce, des lettres de citoyen de Calais furent envoyées à l’auteur de la tragédie , dans une boîte en or sur laquelle on grava les a
, dans le régiment de la Couronne, on avait fait mettre en tête de la tragédie imprimée : Pour inspirer aux nouveaux soldats les
e Belloy un des exemplaires avec cette inscription en tête : Première tragédie imprimée dans l’Amérique française. Il ne manqua
édie imprimée dans l’Amérique française. Il ne manquait plus à cette tragédie que le suffrage des Anglais : et elle l’obtint, c
rentrée après la quinzaine de Pâques, les comédiens affichèrent cette tragédie  ; mais il s’éleva entre Dubois, l’un d’eux, et se
ent le renvoi de leur camarade Dubois. Comme il avait un rôle dans la tragédie du Siège de Calais, ce fut Bellecour qu’on en cha
Française de leur présence. On ne peut peindre la sensation que cette tragédie excita. Tous les cœurs s’élevaient en ce moment v
i doux devoir ! Pour te faire adorer tu n’as qu’à le vouloir. Jamais tragédie , dans aucun pays, n’avait offert un spectacle aus
tateurs du parterre. 13. Auteur distingué auquel on doit la première tragédie de Médée. 14. Ceci nous rappelle une anecdote co
4 (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « De la tragédie chez les Anciens. » pp. 2-20
De la tragédie chez les Anciens. Le hasard et Bacchus donnèren
s Anciens. Le hasard et Bacchus donnèrent les premières idées de la tragédie en Grèce : l’histoire en est assez connue. Bacchu
in, par allusion au nom de l’hymne bachique, appelée depuis longtemps tragédie , c’est-à-dire, chanson du bouc ou des vendanges.
chœurs qui les chantaient, on ne trouve aucune trace de la véritable tragédie , à en pénétrer l’idée plutôt que le nom. On peut
e ces récits ? L’unique auteur qu’il introduisait, jouait-il seul une tragédie  ? il est visible que non : point de tragédie sans
sait, jouait-il seul une tragédie ? il est visible que non : point de tragédie sans dialogue, et point de dialogue sans deux int
sait souvent des paroles piquantes aux passants : voilà l’origine des tragédies satiriques. Mais il y avait quelque chose de plus
tragédies satiriques. Mais il y avait quelque chose de plus dans les tragédies sérieuses, dont il n’inventa pourtant que l’ébauc
espèce de poème épique. En un mot, il n’y a point encore là de vraie tragédie  ; il peut au plus y en avoir un léger crayon ; ca
ne parlèrent plus de Bacchus. De là, dit Plutarque, il arriva que la tragédie fut détournée de son but, et passa des honneurs r
as est de savoir comment Thespis imagina le premier cette ombre de la tragédie , si les chœurs ne lui en ont pas donné lieu. La n
nous montrent pas avec précision les divers changements que reçut la tragédie , depuis sa naissance jusqu’à sa maturité en Grèce
de leurs écrits, savoir, qu’Eschyle fut le véritable inventeur de la tragédie proprement dite. Tous, en effet, s’accordent à di
s interlocuteurs, voilà le dialogue, et par conséquent un germe de la tragédie . Avant lui, rien de tout cela : c’est donc Eschyl
de coururent après lui la même carrière ; et en moins d’un siècle, la tragédie grecque, qui avait pris forme tout d’un coup entr
ternes qu’elles sont dans le poème épique, devenir dominantes dans la tragédie , sans lasser le spectateur, que des mouvements tr
lus affreux objet fait un objet aimable. Ainsi, pour nous charmer, la tragédie en pleurs D’Œdipe tout sanglant fit parler les do
hyle quand ils se sont mis à composer, l’un son Iliade et l’autre ses tragédies  ; que ces idées paraissent postiches et venues ap
ns leurs ouvrages de quoi fonder le but et l’art de l’épopée et de la tragédie , a mis sur le compte de ces auteurs des choses au
aient travaillé sans dessein ? S’il est vrai qu’en effet l’art de la tragédie résulte de leurs ouvrages, leur refusera-t-on le
je suppose qu’Eschyle n’ait pas connu tout d’un coup que le but de la tragédie était de corriger la crainte et la pitié par leur
efficaces pour y parvenir ? Enfin, Eschyle a conçu visiblement que la tragédie devait se nourrir de passions, ainsi que le poème
tes projets et d’étranges révolutions : au lieu qu’il s’est figuré la tragédie , éplorée et le poignard en main, telle qu’on la p
t paru le point le plus essentiel de l’Iliade, et conséquemment de la tragédie . En effet, puisque le poème épique fait un corps
la représentation dans l’espace qu’ils ont donné à l’action de leurs tragédies . Je me contente de remarquer, par ce que je viens
la différence exacte des expositions du poème épique et de celles des tragédies , afin qu’on distingue nettement ce qu’Eschyle et
s tragédiens ont été obligés d’en rectifier l’art pour l’ajuster à la tragédie  : il faut des coups de maître pour exposer heureu
rt, il lui était bien moins difficile de transporter de l’épopée à la tragédie , ce qui s’appelle intrigue ou nœud ; car il est p
le faire. Le nœud est cependant la partie la plus considérable de la tragédie  ; c’est ce qui lui donne cette espèce de vie qui
rs que tel qu’elles le représentent. Les parties principales de toute tragédie sont l’exposition, le nœud ou intrigue, et le dén
musique et la décoration. La musique n’entre plus pour rien dans nos tragédies modernes, excepté nos tragédies lyriques ou opéra
sique n’entre plus pour rien dans nos tragédies modernes, excepté nos tragédies lyriques ou opéras.
5 (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre IV. Racine »
r. — 2. Racine : sa vie et son humeur. — 3. Son œuvre dramatique : la tragédie passionnée. Vérité de la passion : lutte contre l
. Peinture de l’amour. — 4. La poésie de Racine : La couleur dans ses tragédies . Mithridate, Phèdre, Athalie. — 5. Faiblesse de l
dans ses tragédies. Mithridate, Phèdre, Athalie. — 5. Faiblesse de la tragédie autour de Racine, décadence après lui. 1. Thom
vide, deux hommes se présentèrent : l’année 1656 vit débuter dans la tragédie Thomas Corneille et Quinault. Thomas Corneille403
Racine, quand il sera avéré que le Racine réussit : il écrira Ariane, tragédie élégiaque, où l’héroïne tient de Bérénice et d’He
plutôt qu’à Racine. Quinault404 fut, pendant dix ans, le maître de la tragédie  : entre Corneille et Racine, il remplit l’interrè
aux dames. Elle trouve son mage fidèle, à ce moment précis, dans les tragédies de Quinault. Le vieux Corneille, quand il fit sa
successeur, et l’imita trop pour sa gloire. Quinault se retira de la tragédie peu après que Racine y fut entré (1670). Il trans
on veut comprendre sur quel public tombèrent les furieux amants de la tragédie racinienne. En son genre — un genre brillant, sec
s dans ses pièces ; les préfaces amères dont il accompagna toutes ses tragédies depuis Alexandre faisaient voir qu’on ne perdait
, des épigrammes mordantes contre de méchants auteurs et de méchantes tragédies , firent encore voir qu’il gardait toute la vivaci
du grec ; ils sont essentiels à l’explication de son œuvre418. 3. Tragédie passionnée et vraie Racine n’apporte point de
que, comme Molière, il ne se laissera guère imiter. Il conserve à la tragédie les caractères qui la définissaient chez Corneill
les. Et cependant, par l’originalité de son génie, il a coulé dans la tragédie un esprit nouveau, il l’a modifiée intérieurement
l commence, toutes les forces sont déjà convergentes et ramassées. Sa tragédie est donc simple, chargée de peu de matière, aussi
de roman. Son idéal, c’est l’absence d’intrigue, la belle nudité des tragédies grecques, et voilà par où le sujet de Bérénice lu
plus l’immatériel a de liberté pour se développer. A l’ordinaire, une tragédie de Racine est un fait, abondamment nécessité par
u drame, viennent exclusivement du dedans. Ainsi sont construites les tragédies d’Andromaque, de Britannicus, de Bérénice, d’Iphi
r des effusions lyriques, mais par des vibrations dramatiques ; et sa tragédie est une suite de coups de théâtre et de révolutio
héâtre et de révolutions. En un sens Racine resserra le domaine de la tragédie  : il ne crut point suffisant, comme Corneille, de
ère et jusqu’au fond, si quelque violente agitation ne la remue. A la tragédie de caractère, telle que de plus en plus la pratiq
que de plus en plus la pratiquait Corneille, Racine substitua donc la tragédie de passion. Peintre de la passion, il réagit cont
ion, il réagit contre Quinault sans revenir à Corneille. Il laissa la tragédie politique, la psychologie des sentiments médiocre
ndaines, Racine fit régner la raison, c’est-à-dire la vérité, dans sa tragédie . Il prit des sujets légendaires, historiques : so
pouvoir s’en faire aimer, voilà Phèdre. Ne sont-ce pas les éternelles tragédies de la vie réelle, les sujets toujours les mêmes q
aire. On s’est étonné de certaines affinités qu’on a saisies entre la tragédie de Racine et la comédie de Molière : rien de plus
où la passion domine, le crime et le malheur doivent suivre. Ainsi la tragédie de Racine finit presque toujours mal : seul un mi
par un miracle psychologique, qui n’est pas la meilleure partie de la tragédie . Je ne parle pas d’Esther et d’Athalie : Dieu peu
ins les voit Racine, et par suite il les pousse au premier plan de sa tragédie . Là où l’histoire ne s’impose pas au poète, dans
s raison, « la route la plus sûre pour aller au cœur ». Même dans les tragédies où l’amour est tout, il y a d’autres caractères q
’est Mithridate, le roi barbare, l’ennemi des Romains. Dans certaines tragédies , l’amour n’est qu’un cadre, ou même un fil léger,
enfant. Songez quelle hardiesse c’était de mettre un enfant dans une tragédie  : le xviie  siècle n’a pas connu, n’a pas aimé le
ntendre quelle injustice c’était de dire que Racine ne ferait plus de tragédies , quand il ne serait plus amoureux. Cet homme-là,
res, leur ressemblance avec la vie réelle. Il a mis la poésie dans la tragédie , cette poésie si rare dans Corneille, et que Rotr
dans le choix des sujets : depuis le Cid, Corneille n’a pas tiré une tragédie de la poésie ancienne, sauf Pompée, qui vient de
hakespeare allait aussi chercher la poésie des passions. S’agit-il de tragédies saintes, Corneille ouvre Surius ; Racine, la Bibl
ous de prestigieux souvenirs. On n’a qu’à feuilleter n’importe quelle tragédie de Racine, et des impressions analogues surgiront
s, les civilisations disparues. Il ne croyait pas qu’on pût mettre en tragédie la réalité immédiatement perçue : il voulait enve
isins de l’empire des ombres… Et tant d’autres vers, qui font que la tragédie s’élargit avec l’imagination du public, et devien
tique nous fait rechercher dans la représentation de l’antiquité. Les tragédies sacrées de Racine ont le même caractère. Esther e
e et capricieuse ; elle est tout objective et impersonnelle. 5. La tragédie après Racine J’ai pu grouper quelques tragique
x de réalité prosaïque, dans son rôle de bellâtre égoïste et plat. La tragédie se meurt. Des mœurs de convention s’établissent :
train ordinaire et journalier des actions théâtrales. A mesure que la tragédie s’affadit, on cherche à la renforcer par la raret
e Hardy. Ne nous faisons pas illusion : la fécondité vigoureuse de la tragédie , c’est autour de Corneille qu’il faut la chercher
us capable que de l’opéra. 403. Cf. p. 506 et 524-5. — Principales tragédies  : Timocrate, 1656 ; Stilicon, 1660 ; Camma, 1661 
ibal, 1669 ; Ariane, 1672 ; le Comte d’Essex, 1678. 404. Principales tragédies  : la Mort de Cyrus, 1656 ; Amalasonte, 1657 ; Ast
(1690). 406. Isaac de Benserade (1612-1691) débuta par de mauvaises tragédies . Il écrivit des vers de ballet de 1651 à 1681. Le
n-8. L’abbé Delfosse, la Bible dans Racine, 1893, in-8. 419. Sur la tragédie après Racine, cf. G. Lanson, Nivelle de la Chauss
6 (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Appendice. Histoire raisonnée des poètes dramatiques et lyriques » pp. 284-285
poètes tragiques distingués, et Diogène Laërce assure que la première tragédie fut représentée par le chœur seulement. Ils disen
que, et Pausanias raconte qu’il reçut de Bacchus l’ordre d’écrire des tragédies  ; d’un autre côté, Horace qui dans son art poétiq
autre côté, Horace qui dans son art poétique commence à traiter de la tragédie en parlant de la satire89, en attribue l’inventio
la Grèce, inventèrent pendant la saison des vendanges91 la satire, ou tragédie antique jouée par des satyres. Dans cet âge de gr
e vin le visage et la poitrine, et à s’armer le front de cornes93. La tragédie dut commencer par un chœur de satyres ; et la sat
ns, ne traitait point de sujets divers. Grâces au génie d’Eschyle, la tragédie antique fit place à la tragédie moyenne, et les c
divers. Grâces au génie d’Eschyle, la tragédie antique fit place à la tragédie moyenne, et les chœurs de satyre aux chœurs d’hom
la tragédie moyenne, et les chœurs de satyre aux chœurs d’hommes. La tragédie moyenne dut être l’origine de la vieille comédie,
t. Ensuite vint Sophocle et après lui Euripide qui nous laissèrent la tragédie nouvelle, dans le même temps où la vieille comédi
se. Il fut en outre l’inventeur du dithyrambe, première ébauche de la tragédie écrite en vers héroïques (nous avons démontré que
que c’est en parlant de la satire qu’Horace commence à traiter de la tragédie . (Vico.) 91. Il peut être vrai en ce sens que Ba
Bacchus, dieu de la vendange, ait commandé à Eschyle de composer des tragédies . (Vico.) 92. Aussi a-t-on lieu de conjecturer qu
r des tragédies. (Vico.) 92. Aussi a-t-on lieu de conjecturer que la tragédie a tiré son nom de ce genre de déguisement, plutôt
7 (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre III. Ce que c’est que le Romanticisme » pp. 44-54
iques ; ils donnèrent, aux Grecs rassemblés au théâtre d’Athènes, les tragédies qui, d’après les habitudes morales de ce peuple »
ements généreux, avaient préparé les sujets d’Élisabeth à ce genre de tragédie , qui ne reproduit presque rien de tout le factice
uelques héroïdes sublimes, mais toujours les mêmes, et de beaucoup de tragédies mortellement ennuyeuses, n’est point du tout le c
it Trilby à Brest ou à Perpignan ? Ce qu’il y a de romantique dans la tragédie actuelle, c’est que le poète donne toujours un be
’opposition. Ce qu’il y a d’antiromantique, c’est M. Legouvé, dans sa tragédie de Henri IV, ne pouvant pas reproduire le plus be
eût fourni une scène touchante au plus mince élève de Shakspeare. La tragédie racinienne dit bien plus noblement : Je veux enf
ivons, et l’art de donner à nos contemporains précisément le genre de tragédie dont ils ont besoin, mais qu’ils n’ont pas l’auda
u’ils sont par la réputation du grand Racine. Par hasard, la nouvelle tragédie française ressemblerait beaucoup à celle de Shaks
, nommera le jury qui le condamnera. Nous aurions bientôt la nouvelle tragédie française que j’ai l’audace de prédire, si nous a
nfiniment supérieurs par l’esprit, aux Anglais de cette époque, notre tragédie nouvelle aura plus de simplicité. À chaque instan
un public grossier et qui avait plus de courage que de finesse. Notre tragédie nouvelle ressemblera beaucoup à Pinto, le chef-d’
a rhétorique ; il n’a pas eu l’esprit de donner à ses compatriotes la tragédie réclamée par leurs mœurs. J’oubliais l’unité de l
ont absolument nécessaires. Nous sommes presque aussi avancés pour la tragédie  : comment se fait-il qu’Émilie de Cinna vienne co
u, cet homme d’esprit nous eût débarrassés de l’unité de lieu dans la tragédie , et par conséquent des récits ennuyeux ; de l’uni
se, les voluptés, et tout à coup la mort, qui vient tout terminer. La tragédie racinienne ne peut jamais prendre que les trente-
irique réclame les vers. J’ajouterai, par forme de digression, que la tragédie là plus passable de notre époque est en Italie. I
8 (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre troisième »
principales formes du poème dramatique, donne le premier modèle de la tragédie . — § III. Le Cid. — § IV. Caractère général des t
modèle de la tragédie. — § III. Le Cid. — § IV. Caractère général des tragédies de Corneille. — § V. Des imperfections du théâtre
ons du théâtre de Corneille, et de leurs causes. — § VI. De ce que la tragédie laissait à désirer après Corneille. § I. Histo
de poétique que la rime. Tels ont été les humbles commencements de la tragédie . C’est d’ailleurs à la même tendance d’esprit que
même tendance d’esprit que répondent les mystères du moyen âge et la tragédie moderne. L’idéal que nous cherchons dans la repré
rmes du poème dramatique naissant, et ce qui s’appellera plus tard la tragédie , la comédie et le drame, je vois une preuve de pl
rançais entrevoyant pour la première fois, sous les mots charmants de tragédie et de comédie, l’idéal d’un art que le dix-septiè
ès, les amis de Jodelle offrirent au jeune poète le bouc de l’antique tragédie , et en firent, dit-on, un sacrifice, à la mode de
des païens. Qu’était-ce que cette Cléopâtre ? Un calque inanimé de la tragédie grecque. De longs monologues, des chœurs, une vai
Mais le titre le plus honorable pour Garnier, c’est d’avoir fait une tragédie biblique, les Juives, peut-être son meilleur ouvr
ans Athalie. La fortune de Garnier fut de courte durée. C’était de la tragédie pour les savants. Le seul plaisir qu’on y pût pre
, moins savant que celui de Jodelle et de Garnier. On était las de la tragédie de collège ; tout au plus la trouvait-on bonne à
ique, l’action. Il y eut donc, à la fin du seizième siècle, contre la tragédie savante, une sorte d’insurrection, dont le chef e
rt d’écrire en vers. On finit par s’en dégoûter, et on en revint à la tragédie savante. Les règles du théâtre antique furent rem
principales formes du poème dramatique, donne le premier modèle de la tragédie . Tout était donc à créer au temps de Corneille
cceptent l’idée qu’on se fait généralement du poème dramatique. Si la tragédie est la représentation d’une action importante où
ou seulement des images frappantes de la vie commune ; s’il n’y a ni tragédie ni comédie sans la convenance suprême d’une langu
les formes du poème dramatique. Il a donné les premiers modèles de la tragédie à Racine ; Molière a appris de lui le ton et le s
s le mélange du tragique et du comique que les scènes détachées où la tragédie et la comédie parlent la langue qui leur est prop
anche, que la crainte ne s’excite en nous par la représentation de la tragédie que quand nous voyons souffrir nos semblables, et
veloppe et fortifie en nous l’éducation, nous cherchons l’idéal de la tragédie au-dessus de nos têtes, dans les événements consi
les ont fait tomber dans le précipice ! » Voilà le secret même de la tragédie  ; voilà cette ressemblance avec la vie, qui en fa
à créer tout entière la haute comédie. Il n’en est pas de même de la tragédie . Corneille en avait si bien fait voir les caractè
onnaissance encore plus profonde de l’homme. Ainsi, au prologue de la tragédie antique il substitue le premier acte de la tragéd
au prologue de la tragédie antique il substitue le premier acte de la tragédie moderne, et il pose cette règle, « que le premier
ns appelé par quelqu’un qui y aura été introduit. » Le prologue de la tragédie antique, tel qu’Aristote le caractérise, est un a
avertit que nous allons assister à un mensonge. Le premier acte de la tragédie moderne, c’est l’action elle-même, où nous entron
i les atténuer par vanité. Voltaire a dit beaucoup plus de mal de ses tragédies qu’il n’eût souffert qu’on en dît ; se trop criti
cause, qu’elle soit abondante, ingénieuse ; que les personnages de la tragédie soient à la fois passionnés et gens d’esprit. Mai
fortes, l’épuisement était-il permis. § IV. Caractère général des tragédies de Corneille. Quoique le génie de Corneille se
tels qu’ils devraient être. Tel est en effet le caractère général des tragédies de Corneille, et ce qu’en a dit La Bruyère a l’au
le a tout son génie, c’est plus qu’un homme, c’est la Muse même de la tragédie  ; sitôt que le génie l’abandonne, c’est à peine l
er la raison des plaisirs de l’imagination. C’est la différence de la tragédie de situation à la tragédie de caractère. Les chef
e l’imagination. C’est la différence de la tragédie de situation à la tragédie de caractère. Les chefs-d’œuvre de Corneille sont
n à la tragédie de caractère. Les chefs-d’œuvre de Corneille sont des tragédies de caractère. Les personnages du Cid, de Polyeuct
ce chef-d’œuvre, en effet, Corneille inclina de plus en plus vers la tragédie de situation et vers les procédés du théâtre espa
t homme qui avait réalisé dans le Cid et dans Polyeucte l’idéal de la tragédie , parut avoir perdu son propre secret. Qu’entendai
e d’artifices pour forcer l’intérêt, lequel naît sans effort, dans la tragédie de caractère, des rapports nécessaires qui lient
d’être relues qu’à celle d’être redemandées. Mais dans un pays où la tragédie est le premier des arts, où l’idée d’art implique
là où la vie elle-même n’est pas tout le sujet ? Un autre vice de la tragédie de situation, c’est qu’elle se fait trop vite. Co
e ébauche. Elle ne dit pas que Corneille en ait rejeté aucun. Dans la tragédie de situation, le nœud n’est qu’un artifice plus o
uit et se relâche. Le nœud est, au contraire, la suprême beauté de la tragédie de caractère, parce qu’il en est la plus grande v
nt pas dans ces scènes de ménage et dans ces vers de comédie. Dans la tragédie de caractère l’action est si forte, l’événement m
ntraire où l’amour est une partie essentielle de la pièce, il rend la tragédie plus semblable à la vie, où l’amour est mêlé à to
elà de laquelle l’art ne pouvait que descendre. § VI. De ce que la tragédie de Corneille laissait à désirer. Après la véri
els qu’ils sont ; après l’idéal, la réalité. Il restait à arracher la tragédie à l’imitation du théâtre espagnol, à la ramener d
la religion et les mœurs ont fait de la femme l’égale de l’homme, la tragédie nous en fît voir de vivantes images dans les pass
9 (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre cinquième »
Chapitre cinquième § I. Suite de l’histoire des pertes. — La tragédie au dix-huitième siècle. — Les premiers imitateurs
 III. De l’Œdipe de Voltaire. — Des perfectionnements que lui doit la tragédie . — § IV. Zaïre et Mérope. — § V. Des défauts du t
de Voltaire et de leurs causes. — § VI. Du style de Voltaire dans ses tragédies . — § VII. De quelques imitateurs de Voltaire. — T
I. De quelques imitateurs de Voltaire. — Tentatives pour régénérer la tragédie . — Ducis. — Lemercier. § I. Suite de l’histoir
e. — Ducis. — Lemercier. § I. Suite de l’histoire des pertes. — La tragédie au dix-huitième siècle. — Les premiers imitateurs
me siècle. — Les premiers imitateurs de Corneille et de Racine. La tragédie après Corneille et Racine ne fut d’abord qu’une i
Telle fut l’illusion des premiers qui après Racine osèrent donner des tragédies , Campistron, Lagrange-Chancel, Duché. Ils ne manq
là même où elle est irréprochable, paraissant fatiguée ; telle est la tragédie dans les mains des imitateurs de Corneille et de
Il n’en faudrait même pas parler si, dans cet art si difficile de la tragédie , il n’y avait quelque gloire, non seulement à écr
nt de mettre la pièce au jour, Crébillon recula. Il devait sortir une tragédie romanesque, Cléomède, dont chaque acte se termina
es ouvrages qu’il a donnés au théâtre ne quittent pas les voies de la tragédie classique. Les conversations y sont aussi longues
invention de Crébillon, ce fut de forcer l’un des deux ressorts de la tragédie classique, la terreur. Il avait pris pour modèle
ème acte de Rodogune et ses beautés si périlleuses. Il définissait la tragédie « une action funeste qui doit conduire les specta
nces, n’est pas un moyen dramatique sérieux. Quant à la terreur de la tragédie grecque, celle qui faisait accoucher en plein thé
personnages de fantaisie, des ébauches de caractères. La langue de la tragédie , qui déjà paraissait épuisée, se renouvelle sous
III. DE L’Œdipe DE VOLTAIRE. — QUELS PERFECTIONNEMENTS LUI DOIT LA TRAGÉDIE . Huit ans après Rhadamiste et Zénobie, une très
le scène ; je doute qu’il ait fait jamais mieux. Comme poétique de la tragédie , il n’y a rien à ajouter aux enseignements de ses
et Racine. Tandis que Lamotte, qui n’avait que de l’esprit, croit, la tragédie épuisée, et propose, pour rajeunir cette reine de
ire durer tout le reste. Mais s’il ne veut pas d’autres modèles de la tragédie que les pièces de Corneille et de Racine, c’est s
ne s’éloignât du beau. Ainsi amendée par Voltaire, la poétique de la tragédie du dix-septième siècle est celle que nous tenons
mettre l’action et le spectacle au-dessus du reste, et il appela les tragédies de ses devanciers de longues conversations en cin
pour ne pas dire sa faiblesse, le portait vers les secondes, vers la tragédie représentée, quoique tout d’abord ses excellents
esseurs, ses exclamations sur Racine, lussent tout en l’honneur de la tragédie lue. Il est même remarquable que, tout en préféra
manque pas non plus de ces coups de théâtre que Voltaire veut dans la tragédie . La reconnaissance de Lusignan et de sa fille, da
que dans Zaïre, voilà qui est moins d’un critique que d’un auteur de tragédies qui sentait les vers d’autrui comme il faisait le
ends pas par là l’authenticité de l’événement qui sert de sujet à une tragédie , ni cette notoriété qui résiste au scepticisme d’
dans tout cela, malgré un esprit infini, je ne sais quoi qui sent la tragédie de collège. Je ne m’étonne pas qu’on ait joué lon
sans en être agités. Je retiens en vain un mot qui veut sortir ; les tragédies de Voltaire semblent toutes des ouvrages de jeune
eux-ci par des additions, ceux-là par des retranchements. C’est de la tragédie qui se traitait par correspondance. On envoyait a
ger du même style doctrinal les pièces romanesques de Voltaire et les tragédies de Corneille et de Racine, et d’appliquer la même
parterre le complaisant de sa vanité ! Voltaire commettait encore la tragédie en se partageant, dans le même temps, entre ses p
ssez physicien dans ses mémoires de physique, ni assez poète dans ses tragédies . Cependant Voltaire voulait faire bien, et il cro
uperposées qu’une œuvre d’art. § VI. Du style de Voltaire dans ses tragédies . Il est plus aisé de dire ce que n’est pas le
légèreté dans le choix des sujets, ces caresses au goût du jour, ces tragédies en collaboration avec tout le monde, ces correcti
s, tout cela n’est guère compatible avec un style. On trouve dans les tragédies de Voltaire des exemples de toutes les qualités d
propres défauts. On a trouvé un mot pour caractériser le style de ses tragédies  ; c’est le mot brillant. Voltaire est le père du
8AURIN, LA HARPE, MARIE-JOSEPH CHÉNIER. — TENTATIVE POUR RÉGÉNÉRER LA TRAGÉDIE  : DUCIS, LEMERCIER. La tragédie de Voltaire dev
NIER. — TENTATIVE POUR RÉGÉNÉRER LA TRAGÉDIE : DUCIS, LEMERCIER. La tragédie de Voltaire devait avoir beaucoup d’imitateurs. I
tre paresse. Aussi Voltaire fit-il souche féconde. A peine de tant de tragédies imitées des siennes est-il resté quelques vers br
l’homme de génie a d’habitude. La critique peut parler sévèrement des tragédies médiocres, en les comparant à l’idéal ; mais dans
ème siècle fut témoin de deux tentatives éclatantes pour régénérer la tragédie qui se mourait entre les mains des imitateurs de
son cœur d’homme de bien. Népomucène Lemercier essaya de retremper la tragédie dans l’étude de l’art grec, et de la rendre plus
nes. C’est ce qui prouve que beaucoup de talent ne suffit pas pour la tragédie , et qu’il fallait du génie, même pour n’y tenir,
10 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre II. Des tragédies grecques » pp. 95-112
Chapitre II. Des tragédies grecques C’est surtout dans les pièces de théât
s effets les opinions religieuses des Grecs pouvaient ajouter à leurs tragédies , et quels effets elles leur interdisaient. La rel
religion des Grecs était singulièrement théâtrale ; on raconte qu’une tragédie d’Eschyle, les Euménides, produisit une fois une
et des passions humaines. Si l’on transportait le même sujet, la même tragédie , dans les pays où les croyances sont différentes,
a religion des Grecs n’étant pour nous que de la poésie, jamais leurs tragédies ne nous feront éprouver une émotion égale à celle
euses une solennité nouvelle ; mais l’attendrissement que causent les tragédies modernes est mille fois plus profond. Ce qu’on re
ou tenait embrassé l’autel des dieux : tel est le sujet unique de la tragédie des Suppliantes. De semblables croyances donnent
s autres passions violentes, un simple effet de la fatalité. Dans les tragédies , comme dans les poèmes, on est sans cesse frappé
ront plus ; — Ils ne se verront plus ; —ls s’aimeront toujours. Les tragédies grecques sont donc, je le crois, très inférieures
Les tragédies grecques sont donc, je le crois, très inférieures à nos tragédies modernes, parce que le talent dramatique ne se co
si dans la profonde connaissance des passions ; et sous ce rapport la tragédie a dû suivre les progrès de l’esprit humain. Les G
donner au malheur une expression profondément mélancolique. Dans les tragédies modernes, on aperçoit presque toujours, par le ca
lques-unes des douleurs qu’il représente. Le goût des Grecs, dans les tragédies , est souvent remarquable par sa pureté. Comme ils
de parler des femmes. Ils faisaient représenter leurs rôles dans les tragédies par des hommes, et ne concevaient pas le charme q
critiques excepté, l’on doit reconnaître que les Grecs ont dans leurs tragédies un goût parfait, une régularité remarquable. Ce p
sques de la vie commune aux situations héroïques. On représentait les tragédies grecques dans les fêtes consacrées aux dieux ; el
a seule trace de l’esprit républicain qu’on puisse remarquer dans les tragédies grecques. Les comédies rappellent souvent l’état
ies rappellent souvent l’état politique de la nation ; mais, dans les tragédies , on peignait sans cesse les malheurs des rois18,
comme les Romains, par un sentiment exclusif. On ne trouve dans leurs tragédies qu’un trait caractéristique de la démocratie ; ce
11 (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Chœur. » pp. 21-24
Chœur. Le chœur, dans la tragédie ancienne, signifie un ou plusieurs acteurs, qui s
le. Le chœur, chez les Grecs, était une des parties de quantité de la tragédie  ; il se partageait en trois parties, qu’on appela
ait en trois parties, qu’on appelait parodos, strasimon et commoï. La tragédie n’était, dans son origine, qu’un chœur qui chanta
et qui se trouvait renfermé entre les chants du chœur. Mais quand la tragédie eut commencé à prendre une meilleure forme, ces r
lus éloignée que les personnages qui y concouraient. Ils rendaient la tragédie plus régulière et plus variée : plus régulière, e
tateurs. Voilà quels étaient les avantages des chœurs dans l’ancienne tragédie , avantages que les partisans de l’antiquité ont f
nséquent il devait ennuyer. La présence continuelle du chœur, dans la tragédie , paraît encore plus impraticable. L’intrigue d’un
usage si sujet au ridicule ? c’est que le chœur étant l’origine de la tragédie , ils étaient persuadés qu’il devait en être la ba
u’un peuple prend ou doit prendre aux malheurs de son prince. Dans la tragédie moderne, on a supprimé les chœurs, si nous en exc
e. Les violons y suppléent. On a blâmé ce dernier usage, qui ôte à la tragédie une partie de son lustre. On trouve ridicule que
esure était plus présente à l’esprit ; qu’enfin la constitution de la tragédie moderne est de ne point avoir de chœur sur le thé
12 (1824) Observations sur la tragédie romantique pp. 5-40
Observations sur la tragédie romantique Depuis dix ans, quelques Français
ls ne veulent pas se départir des trois unités, ni même essayer d’une tragédie en prose. Ils savent par cœur Racine, Corneille e
t d’entraves à celles qu’impose Aristote, comment désormais faire une tragédie  ? Comment, dira-t-on ? en reproduisant sur la scè
une instruction en apparence si nécessaire. Introduisez parmi nous la tragédie romantique, en lui prescrivant la même prudence :
se pourrait néanmoins, que des Français, dans l’espoir de rendre à la tragédie un caractère philosophique, fussent tentés de la
ui travaillait pour elle et qui la copiait quelquefois : mais que des tragédies composées pour nos arrières grands-pères nous att
santerie triviale, comme il en reste un si bon nombre encore dans les tragédies de Shakespeare après qu’on en a tant effacé. Il f
wgate ou de notre place de Grève, et qui se laissent émouvoir par une tragédie sans qu’elle extermine neuf personnages. Que d’An
elle ; car ce poète semble avoir fixé pour toujours les bornes de la tragédie anglaise, lui avoir légué les beautés et plus lib
leurs routines6. Félicitons-nous de ce que nos vieux mystères, ni les tragédies de Jodelle, même de Mairet et de Rotrou, n’ont ri
genre si voisin du sien, et par les immortelles leçons de Boileau, la tragédie française est devenue classique, c’est-à-dire rég
ans l’histoire d’un art, son enfance, sa maturité, sa décrépitude. La tragédie sans doute a eu chez nous son enfance, qui même a
rve ou Hercule ne descendront pas du ciel tout exprès pour dénouer la tragédie  : une fille dont on égorge la mère, ne s’écriera
sent, parce que je lirai un récit, et que je n’assisterai point à une tragédie représentée, ou plutôt accomplie devant moi. Chez
Choéphores, et les Euménides d’Eschyle composent ensemble une grande tragédie des Atrides. Non, répondrai-je, dans Eschyle, ce
lui-même, en puisant dans l’histoire de Henri VI, la matière de trois tragédies consécutives, n’a jamais conçu l’idée de les conf
qui s’était établi en Grèce, d’obliger les concurrents au prix de la tragédie , de présenter à la fois, chacun trois ouvrages. P
pourtant au principal reproche que nous adressent les partisans de la tragédie romantique, c’est que la nôtre ne représente pas
représentation des mœurs. Un poème épique, et à plus forte raison une tragédie , n’est pas un livre d’histoire : il s’agit de rec
romantique laisse encore tant de liberté aux poètes. Disons plus, une tragédie est assez historique quand elle peint à grands tr
idées, leurs affections, leurs habitudes, leurs caractères ; et cette tragédie existait en quelque sorte toute entière dans l’at
tera plus vivement son attention. C’est même un genre d’effet dont la tragédie a peut-être besoin ; il n’appartient qu’à la comé
vent que le crime, n’encouragent que le vice ; leur présence dans une tragédie lui donne presque toujours un vernis d’indécence
bles échappés à la justice humaine. Leur délire appartient à la vraie tragédie , mais l’apparition des furies, des spectres et de
ge, et si ce n’est pas toujours à quelque empreinte classique, qu’une tragédie semi-romantique doit ses hasardeux succès. Je sui
e la théorie des grands artistes. L’une de ces conventions est qu’une tragédie soit écrite, non seulement dans la langue des spe
plutôt même celui des passions portées au degré d’enthousiasme que la tragédie suppose, exaltées par les situations critiques et
daigneraient aujourd’hui. Sans étendre jusque-là le vocabulaire de la tragédie , il serait possible de l’agrandir. On sait quels
ent rien à l’esprit. Transporter ainsi le vague de la musique dans la tragédie , voilà bien un des caractères du romantique. Mais
oyez Pierre de Portugal, de M. Lucien Arnault. On a rayé dans la même tragédie cet autre vers : Il faut gagner les cœurs et non
00 pièces de théâtre : et un Jean de Hays fit représenter en 1678 une tragédie en sept actes, intitulée Comma. 7. Voyez la Revu
 IIΙ, page 167. 9. Ibid. Acte III, T. III, Page 116. 10. Othello, tragédie de Ducis, Acte V, Scène dernière. 11. V. Henri I
Othello, tragédie de Ducis, Acte V, Scène dernière. 11. V. Henri IV, tragédie de Legouvé. 12. ………… if your selves are old, Ma
end down and take my part. (King Lear, A. II.) 13. V. Marie Stuart, tragédie de M. Lebrun, Acte III, Scène première. 14. Apr
13 (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lemercier, Népomucène Louis (1771-1840) »
rcier, Népomucène Louis (1771-1840) [Bibliographie] Méléagre, tragédie (1792). — Clarisse Marlowe, drame en vers (1795).
La Prude, comédie (1797). — Les Quatre Métamorphoses (1799). — Ophis, tragédie (1799). — Pinto, comédie (1800). — Homère et Alex
les Âges français, poème en quinze chants (1803). — Isule et Orovèse, tragédie (1803). — Beaudoin, tragédie (1808). — La Comédie
uinze chants (1803). — Isule et Orovèse, tragédie (1803). — Beaudoin, tragédie (1808). — La Comédie romaine, pièce en vers libre
tonienne (1812). — Le Frère et la Sœur jumeaux (1816). — Charlemagne, tragédie (1816). — Le Faux Bonhomme (1817). — Mérovéide, p
(1817). — Mérovéide, poème en quatorze chants (1818). — Saint-Louis, tragédie (1818). — Panhypocrisiade ou la Comédie infernale
 siècle (1819-1832). — Moïse, poème en cinq chants (1820). — Clovis, tragédie en cinq actes (1820). — La Démence de Charles VI,
— Clovis, tragédie en cinq actes (1820). — La Démence de Charles VI, tragédie (1820). — Frédégonde et Brunehaut, tragédie (1821
La Démence de Charles VI, tragédie (1820). — Frédégonde et Brunehaut, tragédie (1821). — Le Corrupteur, comédie (1822). — Les Ma
es ou les Chants du Poète-Roi (1824-1825). — Camille ou Borne sauvée, tragédie (1826). — Richelieu ou la Journée des Dupes (1828
ame (1837). OPINIONS. Marie-Joseph Chénier L’auteur de la tragédie d’Agamemnon , M. Lemercier, s’est essayé plusieur
tères, des motifs, des résultats d’un tel ordre, étaient dignes de la tragédie . Aussi, dans l’ouvrage dont nous parions, la scèn
14 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XIII. Des tragédies de Shakespeare » pp. 276-294
Chapitre XIII. Des tragédies de Shakespeare41 Les Anglais ont pour Shakespe
point imité les anciens ; il ne s’est point nourri, comme Racine, des tragédies grecques. Il a fait une pièce sur un sujet grec,
’Homère n’y sont point observées. Il est bien plus admirable dans ses tragédies sur des sujets romains. Mais l’histoire, mais les
l’homme, alors que, plein de vie, il apprend qu’il va périr. Dans les tragédies de Shakespeare, l’enfance et la vieillesse, le cr
t grandes ; mais l’homme diffère moins des autres hommes que dans nos tragédies . Shakespeare vous fait pénétrer intimement dans l
dmiration. Les larmes que nous donnons aux sublimes caractères de nos tragédies , l’auteur anglais les fait couler pour la souffra
t empêché toutes les habitudes sociales. Le rang des femmes, dans les tragédies , était donc absolument livré à la volonté de l’au
rre ; mais je les crois cependant très inférieures, en général, à ses tragédies d’invention, Le Roi Lear, Macbeth, Hamlet, Roméo
ittérature comme en politique. Pour juger quels sont les effets de la tragédie anglaise qu’il nous conviendrait d’adapter à notr
, et les beautés hardies que n’admettent pas les sévères règles de la tragédie en France. La foule des spectateurs, en Angleterr
oserions pas admettre sur notre théâtre. Shakespeare a fait, dans ses tragédies , la, part des esprits grossiers. Il s’est mis à l
sur les principes de la littérature. Ses pièces sont supérieures aux tragédies grecques, pour la philosophie des passions et la
t qu’une sensation physique désagréable, et aucun des plaisirs que la tragédie doit donner ; mais, de plus, il y a beaucoup de s
de philosophique dans la conception de ce rôle. Une des beautés de la tragédie de Richard III, à la lecture, c’est ce qu’il dit
owe, et quelques autres poètes anglais, Addison excepté, ont fait des tragédies toutes dans le genre de Shakespeare ; et son géni
question que je me propose de discuter, lorsque après avoir parlé des tragédies de Racine et de Voltaire, j’examinerai, dans la s
Le cardinal Wolsey, dans Henri VIII. 45. Charles IX est la première tragédie dans laquelle un roi de France coupable ait été r
usques et compris votre arrêt de mort. 48. Quoique parmi les belles tragédies de Shakespeare, Hamlet soit celle où il y ait les
plus sûrement à se venger. Il me semble néanmoins qu’en lisant cette tragédie , on distingue parfaitement dans Hamlet l’égaremen
15 (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103
on difficile : Quelle route faut-il suivre pour faire aujourd’hui une tragédie qui ne fasse point bâiller dès la quatrième repré
je méprise les conspirations en vers alexandrins, et que je désire la tragédie en prose : une mort de Henri III, par exemple, do
iez, monsieur, de répondre à cette simple question : Qu’est-ce que la tragédie romantique ? Je réponds hardiment : C’est la trag
u’est-ce que la tragédie romantique ? Je réponds hardiment : C’est la tragédie en prose qui dure plusieurs mois et se passe en d
dée claire. Or, il me semble que rien n’est plus clair que ceci : Une tragédie romantique est écrite en prose, la succession des
ue le ciel nous envoie bientôt un homme à talent pour faire une telle tragédie  ; qu’il nous donne la mort de Henri IV, ou bien L
ns pas d’histoire, sont remplis de ces mots naïfs et charmants, et la tragédie romantique seule peut nous les rendre10. Savez-vo
s rendre10. Savez-vous ce qui arriverait de l’apparition de Henri IV, tragédie romantique dans le goût du Richard III de Shakspe
eler le tutoiement. Mais si je n’ose vous expliquer ce que serait une tragédie romantique intitulée la mort de Henri IV, en reva
ieu ce matin, croyez-vous que j’aurais pu esquisser avec ce détail la tragédie de la Mort de Henri IV, événement d’hier qui ne c
esque à vous la dire. Les gens d’esprit qui ont eu des succès par des tragédies en vers diront que je suis obscur ; ils ont leurs
u moi-même13. » Je crains bien qu’en fait de musique, de peinture, de tragédie , ces Français-là et nous, nous ne soyons à jamais
t la partie la plus entraînante des poésies d’Homère, imprimez le mot tragédie , et à l’instant ces dialogues, qu’ils admiraient
a poésie épique, les choqueront et leur déplairont mortellement comme tragédie . Cette répugnance est absurde, mais ils n’en sont
avertissez que bientôt ils vont se trouver seuls de leur avis. Si la tragédie en prose était nécessaire aux besoins physiques d
Classiques et les Romantiques, entre Racine et Shakspeare, c’est une tragédie en prose qui dure plusieurs mois et dont les évén
ments se passent en des lieux divers. Il peut cependant y avoir telle tragédie romantique dont les événements soient resserrés,
dans une durée de trente-six heures. Si les divers incidents de cette tragédie ressemblent à ceux que l’histoire nous dévoile, s
le cas, assurément fort rare, qui aura placé les événements de cette tragédie dans un palais, et dans l’espace de temps indiqué
combattez mes théories, monsieur, en rappelant le succès de plusieurs tragédies imitées de Racine (Clytemnestre, le Paria, etc.),
rt plaît encore. Si Aristote ou l’abbé d’Aubignac avaient imposé à la tragédie française la règle de ne faire parler ses personn
mot pistolet, par exemple ; hé bien ! malgré cette règle absurde, les tragédies faites par des hommes de génie plairaient encore.
lusieurs sentiments d’un effet sûr ; mais peu importe au succès de sa tragédie tant que la règle subsiste. C’est au moment où el
ent, et c’est un pauvre argument : l’introduction de la prose dans la tragédie , la permission de durer plusieurs mois et de s’éc
t avec scrupule les règles de l’abbé d’Aubignac. Nous répondons : nos tragédies seraient plus touchantes, elles traiteraient une
sera permis de changer le lieu de la scène, et, par exemple, dans la tragédie de la mort de Henri III, d’aller de Paris à Saint
M. Villemain17 : le Romantisme appliqué au genre tragique, c’est une tragédie en prose qui dure plusieurs mois et se passe en d
r temps. Je le demande aux jeunes gens qui n’ont pas encore fait leur tragédie reçue aux Français, et qui partant mettent de la
l’esprit humain. Je n’en suis pas moins très disposé à applaudir les tragédies en prose que doit nous apporter le Messie Romanti
t Germanicus iront tenir fidèle compagnie, dès que les auteurs de ces tragédies ne seront plus là pour les soutenir dans les salo
ans les journaux par des articles amis. Je ne fais aucun doute que ma tragédie favorite de la mort de Henri III, par exemple, ne
aisir dramatique. Si Britannicus agissait dans le monde comme dans la tragédie de Racine, une fois dépouillé du charme des beaux
de se compromettre, la tristesse morne de la jeunesse, etc., etc., la tragédie serait impossible à faire pour un siècle ou deux.
out ce que nous demandons, c’est que l’on veuille bien permettre à la tragédie en prose de nous entretenir cinq ou six fois par
ien autrement sans espoir, composa il y a quarante ans ses admirables tragédies  ; et on les joue tous les jours depuis vingt ans,
ces, les sait par cœur et les cite à tous propos. Les éditions de ces tragédies se multiplient dans tous les formats, les salles
secret de votre grande colère contre Shakspeare. Que deviendront vos tragédies le jour que l’on jouera Macbeth et Othello, tradu
u Classique Paris, le 30 avril 1824. Monsieur, Dès qu’on parle de tragédie nationale en prose à ces hommes, pleins d’idées p
et les Anglais, ou Clovis et les évêques ? Sur quel théâtre une telle tragédie pourrait-elle arriver au troisième acte ? Les réd
stes, qui ne se reconnaissent pas le talent nécessaire pour créer une tragédie , consacrent chaque année une semaine ou deux à fa
n, et voilà le grand chagrin des hommes de lettres. Les ennemis de la tragédie nationale en prose, ou du Romantisme (car, comme
colère qui jadis critiquèrent le Cid ; 3º Les auteurs qui au moyen de tragédies en vers font de l’argent, et ceux qui par leurs t
au moyen de tragédies en vers font de l’argent, et ceux qui par leurs tragédies , et malgré les sifflets, obtiennent des pensions.
téressants que les leurs ; 4º Les moins redoutables des ennemis de la tragédie nationale en prose, telle que Charles VII et les
e peuvent sans se contredire eux-mêmes s’opposer à l’apparition d’une tragédie qui tirera ses principaux effets des passions vio
ient proscrire, de peur de fâcher leurs nobles patrons, un système de tragédie qui nous entretiendra des grands noms des Montmor
es guerriers fondateurs de ces illustres familles29. En sortant d’une tragédie où nous aurons vu combattre et mourir ce héros fa
de France ; avant M. de Barante elle était trop ennuyeuse à lire ; la tragédie romantique nous l’apprendra, et d’une manière tou
ère tout à fait favorable aux grands hommes de notre moyen-âge. Cette tragédie qui, par l’absence du vers alexandrin, héritera d
peut donc opposer des injures par trop ignobles à l’apparition de la tragédie nationale en prose. D’ailleurs une fois ce genre
belle occasion de flatterie agréable et de dédicaces bien basses ! La tragédie nationale est un trésor pour les bonnes-lettres.
à la pauvre Académie, qui se croit obligée de persécuter d’avance la tragédie nationale en prose, c’est un corps sans vie et qu
it, comme exemple de la belle manière de faire parler les héros de la tragédie , un discours de lord Falstaff, chef de la Justice
gédie, un discours de lord Falstaff, chef de la Justice, qui, dans la tragédie de Henri IV, présentant au roi un prisonnier qu’i
qui succédera à Talma veuille bien, dans vingt ans d’ici, jouer votre tragédie en prose, intitulée : la Mort de Henri III. Quel
s trouverons affiché aux coins des rues : LE RETOUR DE L’ILE D’ELBE, tragédie en cinq actes et en prose. À cette époque, la fig
quelques siècles les César, les Frédéric, etc. Le premier acte de la tragédie , qui mettra sous les yeux des Français l’action l
dans le cas d’ouvrir une porte lui-même. Voilà évidemment une belle tragédie  ; il ne manque plus que cinquante ans d’intervall
tache de Saint-Pierre ; lisez immédiatement après le Siège de Calais, tragédie de du Belloy : et si le ciel vous a donné quelque
quelque délicatesse d’âme, vous désirerez passionnément comme moi la tragédie nationale en prose. Si la Pandore n’avait pas gât
e les met nullement d’humeur à permettre la plaisanterie, essayons la tragédie romantique au théâtre. Chez nous lisons des roman
818. 28. Page 7 du Manifeste. 29. On trouve deux ou trois sujets de tragédie dans chaque volume du Froissart de M. Buchon : Éd
ssionné avec lequel on suit les émotions d’un personnage constitue la tragédie  ; la simple curiosité qui nous laisse toute notre
eut-être trouvera-t-on qu’il ne faut pas, pour plaire en 1825, qu’une tragédie dure plusieurs années. Au reste, chaque poète fer
une année soit trouvé le terme moyen convenable. Si on prolongeait la tragédie beaucoup au-delà, le héros de la fin ne serait pl
a Bible, aux modernes Hellènes que nous devons demander des sujets de tragédie . Quel sujet plus beau et plus touchant que la mor
l’épigramme, pour la comédie satirique, pour le poème épique, pour la tragédie mythologique telle que Phèdre, Iphigénie, etc. N
que telle que Phèdre, Iphigénie, etc. Non, dès qu’il s’agit de cette tragédie qui tire ses effets de la peinture exacte des mou
16 (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — IV. La Poësie dramatique. » pp. 354-420
ie dramatique. Je traiterai, dans cet article, de l’amour dans les tragédies , du comique larmoyant, des parodies, de l’utilité
l’utilité des spectacles & de la déclamation. Amour dans les tragédies . Les Grecs n’en mettoient point dans les leurs
te opposition de sentimens éclata surtout dans le temps des premières tragédies de Racine. On le vit s’ouvrir une nouvelle carriè
au cœur. Il étoit réservé à Racine de faire de l’amour le fond de ses tragédies . Jamais productions théâtrales ne furent plus goû
ès 1676, il se plaignit, dans un ouvrage intitulé, Entretiens sur les tragédies de ce temps, de ce que ce poëte si tendre & q
u faux coloris de nos opéra, de nos romans & de la plupart de nos tragédies modernes ; un amour accompagné de tous ses effets
sentée si souvent & n’avoir pas été aussi heureux dans toutes les tragédies où il l’a faite entrer, que dans celles d’Androma
qu’on dit avoir été le germe des principales beautés de la touchante tragédie de Zaïre. Les admirateurs des sentimens héroïques
être la raison pour laquelle ils n’ont pas employé l’amour dans leurs tragédies , pendant qu’ils ne font que le respirer dans la p
rent plusieurs raisons pour le justifier. La première, c’est que, les tragédies des Grecs n’ayant roulé d’abord que sur des sujet
cuseroit aujourd’hui de maladresse, selon ces mêmes défenseurs de nos tragédies attendrissantes, un poëte qui négligeroit de plai
gard à la belle nature & à la vraisemblance, & de très-bonnes tragédies où il ne paroissoit point du tout. Oreste & R
. Ceux qui tiennent pour les mœurs fières & sévères de l’ancienne tragédie & pour les passions les plus dignes de l’homm
rmettre, causa surtout des transports de ravissement aux amateurs des tragédies Grecques. La nature leur parut vengée. Ils tâchèr
, lui fit faire compliment sur son ouvrage. On citoit quelques autres tragédies sur le modèle de l’antiquité ; l’Electre de Longe
fiée à l’honneur. Ils opposent à Esther & à Athalie, le reste des tragédies de Racine. Pour le doucereux Campistron, il leur
eune tragique : Vous & Crébillon, avant que de vous mettre à une tragédie , vous commencez par boire tous les matins cinq ou
il le fait parler avec tant de force & de vérité ? De toutes les tragédies de La Mothe, on ne représente qu’Inès : quoique m
voit à peindre*. Les défenseurs de l’amour peuvent encore alléguer la tragédie de Didon : il n’y a qu’un rôle dans cette pièce,
ine s’en sont le plus garantis. Chez ce peuple si sage, les sujets de tragédies sont presque toujours moraux, & relevés par l
i judicieuse de M. de Voltaire : « Vouloir de l’amour dans toutes les tragédies est un goût efféminé, l’en proscrire toujours est
, il ne seroit que de la galanterie. Tout ce que nous avons dit de la tragédie , on peut le dire également de l’opéra, que Saint-
ans le même instant. Il parut des brochures sous ce titre singulier : Tragédie pour rire, & Comédie pour pleurer. L’idée de
er en même-temps. On appelle quelquefois les comédies larmoyantes des tragédies bourgeoises ; mais ce sont deux genres qu’il ne f
autres. M. de Voltaire, par exemple, est dans ce cas. Il condamne les tragédies où l’on substitue aux rois, & à des personnag
rieux & le même air de dignité qu’on remarque dans les véritables tragédies . Il traite ce genre d’espèce bâtarde, de monstre
Mais, parmi nous, le Fils naturel ne nous donne pas bonne opinion des tragédies bourgeoises. Si cette pièce singulière, que ses e
re réussir de pareilles innovations. Que M. de Voltaire approuvât les tragédies bourgeoises & qu’il en fit une, comme on l’en
s Fuzelier, Vadé, Favard. Il ne paroissoit guère, à Athènes, de bonne tragédie qui ne fût tournée en ridicule. Les Latins se son
que rien n’y prête comme le sublime, comme les grands sentimens de la tragédie qu’on charge toujours, & qui, pour peu qu’on
Vous vous direz à vous-même qu’il faut être bien fou pour donner une tragédie , & que la crainte d’être parodié doit empêche
ons ouvrages en missent un auteur à l’abri ? Plus on réussit dans une tragédie , plus on est sûr de payer aux comédiens Italiens
mêmes remords, &, qu’après s’être retranché à ne composer que des tragédies saintes, il abjura totalement le théâtre, & s
ens que par la pureté de ses mœurs, composoit, toutes les années, des tragédies & des comédies pour les exercices accoutumés
s sapper tous par les fondemens, il commence par invectiver contre la tragédie . Il se moque de la pitié & de la terreur qui
nt propres qu’à faire revivre les originaux. Voilà ce qu’il pense des tragédies , même de celles où le crime est puni : en quoi, j
ons étoient le préservatif du vice qui les avoit fait naître. » Les tragédies qui n’ont pas la ressource du dénoument, sont enc
pectateurs. Il prétend que, s’ils consultent leur cœur à la fin d’une tragédie , ils tomberont d’accord de ce qu’il avance. Je vo
scélérats ; c’est la faute du poëte & non du genre. Il est peu de tragédies où l’on ne trouve à s’instruire : dans Bérénice m
al     Prioit La Mothe, écrivain sans égal,         De mettre Inès en tragédie .     Je le ferai, dit-il, & je parie     Qu’I
17 (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre premier. Pour faire des Tragédies qui puissent intéresser le public en 1823, faut-il suivre les errements de Racine ou ceux de Shakspeare ? » pp. 9-27
Chapitre premier. Pour faire des Tragédies qui puissent intéresser le public en 1823, faut-i
ns de Walter Scott. Qu’est-ce que les romans de Walter Scott ? De la tragédie romantique, entremêlée de longues descriptions. O
ai-je aux partisans du classicisme, que l’action représentée dans une tragédie ne dure pas plus de vingt-quatre ou de trente-six
depuis deux siècles ; en Allemagne depuis cinquante ans, on donne des tragédies dont l’action dure îles mois entiers, et l’imagin
des sots, ne voient représenter, sans en être nullement choqués, des tragédies telles que Macbeth, par exemple ? Or, cette pièce
du théâtre de Baltimore, voyant Othello qui, au cinquième acte de la tragédie de ce nom, allait tuer Desdemona, s’écria : « Il
eunes femmes, et c’est pour cela qu’elles versent tant de larmes à la tragédie . Mais recherchons dans quels moments de la tragéd
nt de larmes à la tragédie. Mais recherchons dans quels moments de la tragédie le spectateur peut espérer de rencontrer ces inst
courts moments d’illusion parfaite se trouvent plus souvent dans les tragédies de Shakspeare que dans les tragédies de Racine. T
e trouvent plus souvent dans les tragédies de Shakspeare que dans les tragédies de Racine. Tout le plaisir que l’on trouve au spe
ion, quelque juste qu’elle soit d’ailleurs, pour les beaux vers d’une tragédie . C’est bien pis, si l’on se met à vouloir juger d
agédie. C’est bien pis, si l’on se met à vouloir juger des vers d’une tragédie . Or, c’est justement là la situation de l’âme du
du spectateur parisien, lorsqu’il va voir, pour la première fois, la tragédie si vantée du Paria. Voilà la question du Romantic
t-il pas cent fois supérieur à Clovis, Orovèse, Cyrus, ou telle autre tragédie fort régulière de M. Lemercier ? Racine ne croyai
gulière de M. Lemercier ? Racine ne croyait pas que l’on pût faire la tragédie autrement. S’il vivait de nos jours, et qu’il osâ
es d’une bien autre importance que celle de savoir si, pour faire des tragédies intéressantes en 1825, il faut suivre le système
18 (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre IV. Littérature dramatique » pp. 202-220
ériorité française s’établit au théâtre par la comédie de mœurs et la tragédie . Plus tard, mais avec une autorité moindre, le dr
ts divers qui les situe en dehors même des productions françaises. La tragédie a évolué entre M. Rostand et M. Méténier54. La co
oigne du romantisme : I. La Renaissance du théâtre idéaliste et de la tragédie , due à la renaissance du théâtre de plein air. II
, due à la renaissance du théâtre de plein air. II. L’avènement de la tragédie moderne, la réalisation du tragique quotidien rêv
éalisation du tragique quotidien rêvé par les Goncourt55. II. — La tragédie Elle a été surtout mise en valeur par le théât
l faut faire honneur de la renaissance idéaliste qui nous a mené à la tragédie . C’est parmi les essais incomplets du théâtre sym
gédie. C’est parmi les essais incomplets du théâtre symboliste et les tragédies d’hier, qu’il faut chercher des indications sur n
èles à l’idéalisme des pensées. « … Par ses poèmes, par ses nouvelles tragédies , M. Joachim Gasquet s’est imposé comme l’un des p
avec Iphigénie et Ajax (d’ap. Euripide et Sophocle) ; Suarès, avec la Tragédie d’Elektre et d’Oreste (publiée aux cahiers de la
n en avant-dire de Phyllis nous fait présenter son désir de créer une tragédie moderne. Ces tendances dissemblables, M. de Bouhé
, confusément, il est vrai, les avait pressenties et les mêlait en sa Tragédie du Nouveau Christ et dans la Victoire, œuvres iné
rs, on s’étonnera de l’inintelligence de notre critique actuelle. Les tragédies morales de M. Édouard Ducoté (Circé, le Barbier d
meilleur et du pire. Toute renaissance se résumera ici : Tragédie59, tragédie élargie aux ressources et aux embellissements du
Symboliste. L’Ermitage, 1894, tome II, p. 152. 56. Nous devons à la tragédie la parfaite Iphigénie de J. Moréas, la troublante
G. Boissy, Les chorégies d’Orange. La Chronique, septembre 1905. — La Tragédie , Mercure, août 1904. — Grande Revue, août 1905.
Henri Lavedan et Jules Lemaître ! 59. Dans une remarquable étude (La Tragédie contemporaine), M. Charles Méré développe des thé
éré développe des théories intéressantes sur l’avenir et la vie de la tragédie moderne. (La Chronique 1905, in-16 carré.)
19 (1809) Quelques réflexions sur la tragédie de Wallstein et sur le théâtre allemand
Quelques réflexions sur la tragédie de Wallstein et sur le théâtre allemand. La gu
rd de Weymar. Tel fut enfin Wallstein, duc de Friedland, le héros des tragédies allemandes que je me suis proposé de faire connaî
t à l’heure, se passent d’individualité dans les personnages de leurs tragédies plus facilement que les Allemands et les Anglais.
chyle nous a laissé deux ouvrages pareils, son Prométhée et ses trois tragédies sur la famille d’Agamemnon. Le Prométhée d’Eschyl
éthée délivré par Hercule, et réconcilié avec Jupiter. Dans les trois tragédies qui se rapportent à la famille des Atrides, la pr
oire étrangère, qui s’oppose presque entièrement à la composition des tragédies historiques, telles qu’on en voit dans les littér
historiques, telles qu’on en voit dans les littératures voisines. Les tragédies mêmes qui ont pour sujet des traits de nos propre
urs assez de connaissances pour le dispenser de tout commentaire. Les tragédies qui ont eu le plus de succès en France sont ou pu
été, pour un traducteur, une difficulté très-grande. La langue de la tragédie allemande n’est point astreinte à des règles auss
re d’effets que nous ne connaissons point sur notre théâtre. Dans nos tragédies , tout se passe immédiatement entre les héros et l
bordination théâtrale qu’ils excitassent le moindre intérêt. Dans les tragédies allemandes, indépendamment des héros et de leurs
ait être, à peu près, si je ne me trompe, l’effet des chœurs dans les tragédies grecques. Ces chœurs portaient un jugement sur le
nt je n’avais pas encore eu l’idée. L’introduction des chœurs dans la tragédie n’a point eu cependant de succès en Allemagne. Il
le laisser aussi étranger à l’action qu’il l’est dans les meilleures tragédies de l’antiquité, celles de Sophocle : car je ne pa
t qui, par ses défauts et même par ses beautés, ravit le premier à la tragédie grecque la noble simplicité qui la distinguait. S
Mais si les Allemands ont rejeté l’introduction des chœurs dans leurs tragédies , celle d’une quantité de personnages subalternes
s, celle de tous les objets de son affection. Nul doute que, dans une tragédie grecque, le chœur n’eût alors pris la parole, pou
ût développé cette vérité dans un langage sententieux et poétique. La tragédie allemande la fait ressortir avec non moins de for
principaux. Werner, connu, même en France, par le succès mérité de sa tragédie de Luther, et qui réunit au plus haut degré deux
re. Je suis loin de recommander l’introduction de ces moyens dans nos tragédies . L’imitation des tragiques allemands me semblerai
u public n’est nullement une traduction. Il n’y a pas, dans les trois tragédies de Schiller, une seule scène que j’aie conservée
que les nations étrangères leur reprochent. Elles circonscrivent les tragédies , surtout historiques, dans un espace qui en rend
la délicatesse des nuances : ce défaut domine dans presque toutes les tragédies de Voltaire ; car l’admirable génie de Racine a é
héâtre pour les unités, pour le style tragique, pour la dignité de la tragédie , j’ai voulu rester fidèle au système allemand sur
ur un article plus essentiel. Les Français, même dans celles de leurs tragédies qui sont fondées sur la tradition ou sur l’histoi
le fait qui forme le sujet, et la passion qui est le mobile de chaque tragédie , a d’incontestables avantages. En dégageant le fa
ailleurs, il y a bien moins de variété dans les passions propres à la tragédie que dans les caractères individuels tels que les
otion constante et mélancolique, telle que ne la fait ressentir nulle tragédie ordinaire. Aucun des personnages de femmes que no
de l’originalité et de la profondeur, me paraît un mauvais calcul. La tragédie française est, selon moi, plus parfaite que celle
20 (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome I pp. 5-537
ona n’entrent point dans l’art dramatique des Anglais, et les grandes tragédies de Shakespeare nous semblent monstrueuses, parce
ué, l’art dramatique, qui se divise en deux genres bien distincts, la tragédie , et la comédie. On verra qu’ils ont aussi leurs p
timents qu’elle exprime, ni par son style, moins haut que celui de la tragédie , et plus élevé que celui de l’élégie. Sapho n’écr
tage, si son application ne s’arrêtait pour nous à ce qui concerne la tragédie . Les curiosités que son ouvrage nous présente sur
econstruire ce qu’ils ont détruit ! Les réflexions d’Aristote sur la tragédie sont précédées de celles qu’il fait sur l’origine
par l’action. De ce dernier mode résultent les poèmes dramatiques, la tragédie qu’il envisage comme la peinture du bon, et la co
et nous admirerons la justesse de ses préceptes. Il reconnaît que la tragédie n’a d’autre fin que de purger les passions par la
la peinture poétique du bon. Qu’entend-il par le bon, convenable à la tragédie  ? la vertu mêlée de faiblesses qui l’exposent à d
ropre à notre art dramatique. Il en est de même des quatre espèces de tragédies qu’il distingue ; la simple, l’implexe, la pathét
qui concerne l’intervention des dieux, ou moyens surnaturels dans la tragédie , le spectacle, la mélopée, et les chœurs chantant
ainc que ces ressorts de la muse antique ne sont nécessaires qu’à nos tragédies lyriques nommées opéras, et non à nos drames trag
par le docte Grec, que tout ce qui entre dans l’épopée entre dans la tragédie . S’il eût parlé de nos opéras, sa maxime serait v
rait vraie, et ce n’est pas la seule ressemblance qu’ils ont avec les tragédies grecques. Je le démontrerai dans la suite en étab
nger distinctement. La diversité du rythme des vers employés dans les tragédies grecques me suggère quelques remarques. Le double
es Grecs le ton de l’épopée écrite en vers hexamètres, de celui de la tragédie dictée en vers d’une autre mesure. Nous n’avons q
Où trouver une citation de celui-ci plus pathétique que dans la belle tragédie de Rotrou ? Ladislas a commis un meurtre : Vences
des poètes épiques et didactiques de l’antiquité, en comparant trois tragédies d’Euripide aux trois tragédies mythologiques de s
ues de l’antiquité, en comparant trois tragédies d’Euripide aux trois tragédies mythologiques de son père, en nous révélant l’adm
s ingénieuses sur le jeu et l’équilibre des passions opposées dans la tragédie  ; par l’éloquence qu’il répand dans l’examen de l
’oreille, « Traiter de visigoths tous les vers de Corneille. Dans la tragédie , la hardiesse des grands caractères, l’éminence d
sant, et le plus compliqué dans les éléments qui le composent, est la Tragédie , c’est-à-dire la représentation des malheurs et d
et des passions des grands personnages. Ce genre a trois espèces : la tragédie fabuleuse, la tragédie historique, et la tragédie
nds personnages. Ce genre a trois espèces : la tragédie fabuleuse, la tragédie historique, et la tragédie inventée. Elles ont de
trois espèces : la tragédie fabuleuse, la tragédie historique, et la tragédie inventée. Elles ont des règles qui leur sont comm
s à toutes trois, et en ont chacune de particulières. Essence de la tragédie fabuleuse. Nous pourrions faire une quatrième
gédie fabuleuse. Nous pourrions faire une quatrième division de la tragédie sacrée : mais elle se confond avec la fabuleuse,
riture sainte, et que leur essence est le divin et l’inexplicable. La tragédie fabuleuse ou sacrée fait parler les demi-dieux, o
nent leurs vertus, et que descendent leurs châtiments. Cette sorte de tragédie est celle qui pénètre le mieux l’imagination, en
rit humain est d’admirer ce qu’il y a de plus idéal. Essence de la tragédie historique. La tragédie historique se compose
qu’il y a de plus idéal. Essence de la tragédie historique. La tragédie historique se compose des faits réels, et des vra
Elle est plus instructive et plus satisfaisante pour la raison que la tragédie mythologique. C’est la seule qui mérite le titre
qui mérite le titre d’école des grands hommes. Des deux espèces de tragédie d’invention. La tragédie inventée se subdivis
es grands hommes. Des deux espèces de tragédie d’invention. La tragédie inventée se subdivise en deux espèces ; celle de
llusion. Telles sont les définitions des trois principales espèces de tragédies  : voici les exemples qui les constatent chacune.
es : voici les exemples qui les constatent chacune. Exemples de la tragédie fabuleuse ou sacrée. Deux pièces magnifiques,
je crois, la moindre merveille qu’on y reconnaisse. Exemples de la tragédie historique. Deux puissants chefs-d’œuvre, les
tannicus, si je n’avais eu ces deux beaux exemples. Exemples de la tragédie inventée. Toutes les conditions de la troisièm
achante pièce de Zaïre nous fournit l’exemple de la seconde espèce de tragédie inventée, dont l’objet est moins d’offrir une vas
conditions, tout ce qui ne comporte pas leur dignité, n’est pas de la tragédie , bien qu’affiché sous ce titre : car, il ne suffi
le vrai genre de Melpomène. Nous expliquerons ceci plus amplement. Tragédie lyrique divisée en quatre espèces. Il est un a
ique divisée en quatre espèces. Il est un autre genre tragique, la tragédie lyrique, vulgairement nommée opéra, c’est-à-dire,
gique, et la romanesque. Ses conditions sont pareilles à celles de la tragédie déclamée, quant à la division des actes, et à la
prestiges d’une belle fable. Principaux exemples des espèces de la tragédie lyrique. Alceste est un modèle parfait, et qu
s de ce mélodieux auteur. Éléments du drame héroïque. Après les tragédies déclamées et chantées, vient le drame héroïque, a
éroïque. Cette espèce de drame est moins élevée par le langage que la tragédie , et plus haute que la comédie ordinaire. Elle dif
èces de comédie lyrique. Le rapport que nous avons trouvé entre la tragédie parlée et le grand opéra, se retrouve entre la co
i par le ton qu’il doit prendre, avec les éléments dont se compose la tragédie . Celle-ci ne représente que les princes ou les hé
tyle, ne sont ceux de Melpomène : il ne dégrade donc pas le ton de la tragédie . Passons au second reproche. L’intérêt du drame t
tis de nos écoles, déjà nous étions disposés à nous plaire aux belles tragédies , aux belles comédies. On se pourrait dispenser de
ublic de l’affluence des ouvrages médiocres ? et, pour être intitulés tragédies ou comédies, n’apercevez-vous pas que ni les uns,
t, de caractériser les grands hommes que leur singularité refuse à la tragédie  : c’est à lui de saisir les traits originaux et p
la poétique en son entier comprenait, dit-on, non seulement la haute tragédie , mais les règles des derniers mimes et des satire
suivrons leurs séries dans cette décomposition, en commençant par la tragédie , et nous reprendrons successivement les autres d’
nt à vous définir les qualités constitutives de chaque genre. De la tragédie selon Aristote. Commençons par le plus auguste
die selon Aristote. Commençons par le plus auguste de tous, par la tragédie  ; nous en avons reconnu trois espèces : la tragéd
e de tous, par la tragédie ; nous en avons reconnu trois espèces : la tragédie sacrée ou mythologique, la tragédie historique, e
avons reconnu trois espèces : la tragédie sacrée ou mythologique, la tragédie historique, et la tragédie inventée. Aristote leu
s : la tragédie sacrée ou mythologique, la tragédie historique, et la tragédie inventée. Aristote leur attribue quatre qualités
Aristote leur attribue quatre qualités principales : il distingue la tragédie , en simple, en implexe, en pathétique, et en mora
les au projet formé dès le commencement de l’action. Exemples de la tragédie simple. En ce rang, se place le Prométhée d’Es
ie simple. En ce rang, se place le Prométhée d’Eschyle, père de la tragédie antique : Jupiter irrité contre ce dieu, premier
qui retardent le dénouement moins prévu. Ces nouveaux ressorts de la tragédie ne nous seront révélés que par Sophocle, Euripide
e, Euripide, et Racine. Je citerais Alfieri, noble restaurateur de la tragédie grecque en Italie, et justement consacré par des
oie des vainqueurs ; 4º la présence d’Électre, ainsi que dans la même tragédie de Sénèque, princesse indécemment confidente de s
m’ont paru dignes d’être imités sur notre théâtre. Exemples de la tragédie implexe. La tragédie qu’Aristote nomme implexe
e imités sur notre théâtre. Exemples de la tragédie implexe. La tragédie qu’Aristote nomme implexe, est celle dont l’actio
Il sera curieux d’observer que la réunion des beautés de toutes leurs tragédies , n’offre rien de si grand et de si terrible que d
es méchants en malheur : élément nouveau à méditer. Exemples de la tragédie pathétique. La tragédie qu’Aristote nomme path
ément nouveau à méditer. Exemples de la tragédie pathétique. La tragédie qu’Aristote nomme pathétique se fonde sur les pas
ent. L’étonnement et la terreur furent les qualités primitives de la tragédie  : ces fortes passions lui assignèrent sa haute pl
latine. Ce sont elles qui imprimèrent une teinte mâle et sombre à la tragédie des Sept Chefs devant Thèbes, dont Boileau nous t
s le prouverons en l’analysant. Je ne parlerai point séparément de la tragédie qu’Aristote nomme tragédie morale : cette qualité
ant. Je ne parlerai point séparément de la tragédie qu’Aristote nomme tragédie morale : cette qualité, s’appliquant à toutes les
s les anciens. Quand nous détaillerons les ressorts de cette terrible tragédie , vous désapprouverez, je crois, le ton d’ironie d
u de son esprit, et des chefs-d’œuvre pour excuses. Exemples de la tragédie morale. Le fonds moral que renfermaient les dr
our Sophocle, qui tendit à compléter progressivement le système de la tragédie antique. Les nouvelles règles, qu’il y adapta, le
t que, pour tout dire, elle établirait dans les nobles fictions de la tragédie une vraisemblance égale à ce naturel frappant qu’
intenant à l’observation de quelques différences originelles entre la tragédie antique et la nôtre. Chez les anciens, l’action e
aut attribuer ces variétés à l’étendue des cirques où se jouaient les tragédies grecques, à l’usage des masques immobiles que por
d’Aristote, que tout ce qui entre dans l’épopée, entre aussi dans la tragédie  : maxime désormais inapplicable à la nôtre, et qu
maxime désormais inapplicable à la nôtre, et qui ne convient qu’à nos tragédies lyriques. La comparaison de l’une des espèces de
ues. La comparaison de l’une des espèces de nos grands opéras avec la tragédie fabuleuse, deviendra la preuve de ce que je dis.
ts de décorations y rappellent l’emploi des machines en usage dans la tragédie athénienne ; et la musique si passionnée, si vrai
itation du chœur des furies apaisées par la voix d’une déesse dans la tragédie des Euménides, composée par Eschyle. Parlerai-je
ces opéras avec les pièces grecques est remarquable en tout point. La tragédie lyrique place ses fictions dans l’olympe comme su
longs raisonnements : tout y éclate par les passions : tandis que la tragédie déclamée ne représente à nos yeux que des héros h
teurs y ont sagement substitués. J’observe, de plus, qu’il est peu de tragédies grecques dont la mesure ne se soumette à la coupe
s opéras, mais que leur étendue suffit si rarement à la mesure de nos tragédies , que Racine et Voltaire se crurent forcés d’y ajo
les actions, les mœurs, et la présence des immortels, sont hors de la tragédie moderne : tous ceux qui comportent les faits et l
sons : elle date du théâtre latin, dont nous ne décomposerons pas les tragédies , puisqu’elles suivent les mêmes règles que les tr
rons pas les tragédies, puisqu’elles suivent les mêmes règles que les tragédies grecques, et que ces règles y sont faiblement app
n les sait, et que personne ne se lasse de les entendre relire. « La tragédie , informe et grossière en naissant, « N’était qu’u
Œdipe et Médée, autres enfants de la muse attique. Création de la tragédie historique. La majesté de l’histoire s’accorda
ns et les gouvernements se trouve compris dans l’immense fonds de ses tragédies  ; et, de plus, il sut y joindre les mystères de s
irable cortège qu’il se montre environné de gloire à la postérité. La tragédie devint par lui toute historique : et certes les A
l’ouvrage du temps et le résultat des expériences. Qualités de la tragédie . Nous sommes en état désormais de constater le
sommes en état désormais de constater les qualités principales de la tragédie , que nous ont fournies tant d’exemples depuis les
aïveté, sans bassesse. Énumération des règles, ou conditions de la tragédie . Ces qualités à présent exprimées, je passe au
lorsqu’ils ont pu donner toutes les qualités ci-dessus requises à la tragédie . L’omission de quelques-uns des préceptes qui s’y
Je me souviens d’avoir écrit à ce sujet, dans la préface d’une de mes tragédies , qu’on ne peut fonder les calculs de l’art que su
rent point aux lieux de sa naissance ; et les leçons morales dont ses tragédies sont pleines, acquirent d’autant plus d’autorité
r d’un esprit dont la fécondité                « A su, par cent vingt tragédies , « Signaler son pouvoir vainement contesté, « Fou
sion de sublime et de profondeur élargit les immenses tableaux de ses tragédies où respirent l’admiration des vertus héroïques, e
jamais dans l’univers. Il n’est pas indifférent de remarquer que les tragédies des deux poètes grecs, toutes pleines de feu, por
séance. Des cinq premières règles fondamentales, ou conditions de la tragédie  : le fait ou la fable, la mesure de l’action, les
isemblable. Messieurs, L’énonciation des qualités générales de la tragédie fut l’objet de ma leçon précédente, et l’idée que
xtraire chacune des vingt-six conditions constitutives d’une parfaite tragédie , et de les examiner séparément les unes des autre
alytique est, pour ainsi dire, une vraie dissection des beautés de la tragédie  ; et j’aurais craint, si je n’avais joui déjà de
ités du fait, ou de la fable tragique. La première condition d’une tragédie est l’invention d’un fait, qu’on nomme indifférem
rt de Camille, dans les Horaces, n’y est qu’accessoire au sujet de sa tragédie . Lorsque, dans une action, les événements naissen
iers, chez le poète anglais, et comme Ninias punit Sémiramis, dans la tragédie de Voltaire. Le jaloux Othello assassine une maît
mort, que prononce un tribunal vendu. Ce même fait est la base d’une tragédie allemande du célèbre Schiller, et devint celle de
die allemande du célèbre Schiller, et devint celle de l’intérêt d’une tragédie italienne qu’Alfieri sut régulariser à l’imitatio
de la blessure du héros. Telles sont les circonstances qui élèvent la tragédie de Philoctète à la hauteur du genre, et qui rende
eule intrigue y doit suffire aux qualités nombreuses dont se forme la tragédie . En revanche, elles sont plus puissantes que les
ssion, jusqu’à la fin, qui est à la fois le complément de chacune. La tragédie antique n’offre rien de plus beau que cet effet c
et sont mal attachées. De même, la mort de Polyxène précède, dans la tragédie d’Hécube, la vengeance de cette mère sur le perfi
a peinture d’une catastrophe générale. L’absence des passions dans la tragédie d’Esther en est l’exemple : le péril de la nation
ne conseillerais pas, dit-il, à un auteur de prendre pour sujet d’une tragédie une action aussi moderne que celle-ci, si elle s’
, si elle s’était passée dans le pays où il veut faire représenter sa tragédie , ni de mettre des héros sur le théâtre qui auraie
ssi le poète Eschyle ne fit point de difficulté d’introduire dans une tragédie la mère de Xercès, qui était peut-être encore viv
taines, effet dont il rend si bien compte, nous avertit encore que la tragédie se fonde moins sur le vrai que sur l’idéal. Rien
2e Règle. Mesure de l’action tragique. La seconde condition de la tragédie est la mesure de l’action. Aristote nous dit qu’e
isodiques de la vieille Jocaste déparaient la beauté de cette antique tragédie . Je renvoie à ses préfaces et à ses notes instruc
e Règle. Les trois unités classiques. La troisième condition de la tragédie grecque, italienne et française, est l’exactitude
nité de temps. L’unité absolue de temps dut être exigible dans les tragédies grecques qui ne formaient, comme je l’ai dit, qu’
bataille de Philippesaf. Évidemment il y a là deux pièces, et non une tragédie . Malgré les beautés surprenantes qu’a répandues l
udrait que le tableau posé sous les regards dès le commencement de la tragédie , ne se dérangeât nullement jusqu’à la fin, pour q
. Corneille avoue qu’il n’a pu lui-même y astreindre que trois de ses tragédies , les Horaces, Polyeucte, et la Mort de Pompée. No
tion des hommes, quantité de ces événements illustres et dignes de la tragédie , dont les délibérations et leurs effets puissent
vous rappelle donc pas qu’Eschyle s’est affranchi des unités dans la tragédie des Euménides, dont la première partie se passe a
, où les furies poursuivent Oreste jusqu’au milieu d’Athènes ? (A) La tragédie , Monsieur, était à son enfance, du temps d’Eschyl
incre. La victoire d’Hyllus, qui suit le sacrifice de Macarie dans la tragédie des Héraclides, outrepasse l’unité de temps, et c
d’une société savante condamna ces mêmes défauts dans cette illustre tragédie . (B) Eh bien ! eût-il fallu sacrifier un si brill
, ou dans un salon commun à tous les personnages. L’action de l’autre tragédie devient inexacte, si Cléopâtre et Rodogune, impla
espect de cette loi contribua toujours à la beauté des plus parfaites tragédies et des comédies les plus régulières : mais n’argu
dans le déroulement de ces lugubres intrigues ; qualité éminente des tragédies de l’Eschyle anglais. J’estime que l’aspect de ce
r a péri sous la main de Brutus : il est simplement nécessaire que la tragédie , construite sur ce sujet, se termine par la mort
bligation qui gêne souvent la vraisemblance. Il en est de lui dans la tragédie , ainsi que dans la politique : l’irrégularité n’e
d’avoir tiré d’un pareil fonds de l’absurde les belles scènes de ses tragédies les plus merveilleuses. Ces aveux nous apprennent
encore une erreur de nos jours que ce préjugé qui n’attribue qu’à la tragédie anglaise la création et l’emploi de cette sorte d
t extraordinaire qu’elle parut. Je prends cet exemple dans une de mes tragédies , parce que, selon Corneille, on connaît mieux ses
ouvent même les faits véritables se refusent à la croyance, et que la tragédie se fonde sur des énormités que l’esprit humain ré
us puissants mobiles de l’âme et de la pensée, et conséquemment de la tragédie . Sixième séance. De la terreur, de la pitié,
la terreur, de la pitié, et du mélange de l’une et de l’autre dans la tragédie . Messieurs, Nous en sommes à l’examen des con
pitié, et le mélange de la pitié et de la terreur. 6e Règle. De la tragédie , la pitié. Commençons par la pitié, non que ce
par la pitié, non que ce sentiment soit le plus caractéristique de la tragédie , puisque la terreur prévalait dans l’opinion des
influé sur l’esprit de nos poètes qui l’ont mise au premier rang. La tragédie n’a d’autre fin, dit Aristote, que de purger la t
tote, selon son habitude railleuse, nie cette purgation opérée par la tragédie , et dit que les spectateurs viennent frémir et pl
reah énonce expressément ces deux maximes très recommandables, que la tragédie ne doit pas exciter toutes sortes d’émotions, ni
ros. La noblesse de cette passion la rend donc, en effet, digne de la tragédie  ; et, lorsque celle-ci se propose de la déployer,
sera cet infortuné sont encore de ces larmes vulgaires indignes de la tragédie . Si quelque scélérat tombe de la prospérité dans
crieriez tous ensemble avec Boileau : « Ainsi, pour nous charmer, la Tragédie en pleurs « D’Œdipe tout sanglant fit parler les
plan total d’un sujet si touchant, si richement simple, et si pur. La tragédie de Sophocle se termine par des larmes, et celle d
énelon, dans l’épisode de son Télémaque. Il vaut mieux extraire de la tragédie française les traits simples, les passages heureu
scène française ne se montra pas moins pathétique, en créant dans la tragédie de Polyeucte, l’incomparable rôle de Pauline, mél
rapidement à la foule des auditeurs. Je renvoie sur cette excellente tragédie à l’hommage digne en tout de son mérite que sut l
alter plus pitoyablement les supplices de l’âme. Le vice de plusieurs tragédies anglaises et allemandes est, au contraire, de tro
, les seuls tourments physiques qui doivent susciter la terreur de la tragédie , mais les tourments de l’âme, c’est dans l’effroi
nt naître. Et là, le fils d’Agamemnon s’abandonne, ainsi que dans la tragédie de Voltaire, à tout le délire des remords qu’ils
e notre moderne Eschyle. Si quelques-uns des lambeaux détachés de ses tragédies nous étaient venus en fragments de l’antiquité, n
les signes des caractères. La nourrice des enfants de Médée, dans la tragédie d’Euripide, ne sait quels noirs desseins médite c
iment les images fantastiques : nous les blâmons injustement dans les tragédies anglaises, puisque, je le répète, elles sont comm
gédies anglaises, puisque, je le répète, elles sont communes dans les tragédies grecques. L’ombre de Banco, assassiné par le prin
e le son d’une cloche, dans la pièce qui a pour titre, Venise sauvée, tragédie d’Otway, fait trembler tous les assistants, et im
les paroles n’en sauraient causer. L’apparition d’un fantôme dans la tragédie intitulée, Hamlet, prince de Danemark al, soutenu
si inspirés le placent à côté des génies rares et supérieurs dans la tragédie , en observant de plus que c’est le créateur de la
s développer ce que j’ai à vous dire sur une nouvelle condition de la tragédie , celle qui consiste dans le mélange de la terreur
us on le lit et mieux on découvre le soin qu’il prit de nuire à cette tragédie  : il ne lui reproche les invraisemblances nécessa
les cœurs exaltés et timides, les esprits ignorants et crédules ? La tragédie ne crée donc point de chimères, en représentant l
u public. On arrive au complément de toutes les émotions propres à la tragédie , lorsqu’aux effets du mélange d’une terreur non c
Septième séance. Du principe de l’admiration, ou du grand, dans la tragédie  ; et des péripéties. Messieurs, Nous avons vu
ie ; et des péripéties. Messieurs, Nous avons vu que le but de la tragédie est d’exciter la terreur et la pitié : nous avons
condition qui constitue le noble et le grand. On ne peut dire qu’une tragédie contienne rien de grand, si le style n’a pour nob
l’a su maintenir le célèbre Alfieri, dans sa belle imitation de cette tragédie . De cette grandeur des choses sortent ces traits
et sensible Curiace sur les héros en première ligne, dans les autres tragédies  : il vous paraîtra les égaler : mais comparez son
ésence imaginaire de l’ombre du héros de la république est dans cette tragédie ce que l’ombre d’Hector est dans la tragédie d’An
épublique est dans cette tragédie ce que l’ombre d’Hector est dans la tragédie d’Andromaque. Rendons à la fois sa gloire à l’inv
annicus, et celui de Mithridate : ce rôle ne se rapproche de ceux des tragédies de Corneille que par ses entretiens politiques av
c ses deux favoris, avaient été les modèles primitifs. L’Acomat de la tragédie de Bajazet, dément, par une inaction forcée, la v
teur des fables païennes et des traditions bibliques. Oreste, dans la tragédie d’Andromaque, est comme poussé au crime par une f
éponse de Porus à son vainqueur, aussi est-elle peu saillante dans la tragédie que composa Racine en sa jeunesse ; mais si son A
le chemin : « Mais parmi tant d’honneurs, vous êtes homme enfin. La tragédie entière, dont j’extrais ce passage, est dictée pa
e la hauteur des chants de Sophocle dans les plus beaux chœurs de ses tragédies . C’est ainsi que le ton des paroles suit de momen
le parallèle avec Racine. Les comparaisons le feront sentir, Dans la tragédie intitulée Mahomet, que dit Omar à Zopire, en parl
iscours, au ton auguste et à la gravité qui sied au style de la haute tragédie . 10e Règle. Les péripéties tragiques. Aprè
ion, qui, après la terreur et la pitié, est le troisième mobile de la tragédie , nous avons à examiner comment ces trois passions
e, ni crainte, ni attendrissement progressifs, et sans cela, point de tragédie parfaite. Nous allons donc traiter cette dixième
mes les témoins. C’est à produire illusoirement cet effet que tend la tragédie , lorsqu’elle fait passer en un instant ses acteur
fait subitement reconnaître par sa nourrice Euryclée. L’épisode de la tragédie de Zaïre nous fournit un exemple de cette premièr
à cette autre qu’Aristote tire de l’Iphigénie en Tauride de Polyidès, tragédie perdue. Ma sœur fut immolée , dit Oreste ; je v
révèlent ce qu’il est. Un des bons auteurs modernes, Alfieri, dans sa tragédie d’Oreste, effectue aussi la reconnaissance d’Élec
ulle qui soit plus terrible que celle d’Atrée et de Thyeste, dans les tragédies de Crébillon. Thyeste, jeté par la tempête sur le
ffet se prolonge et s’accroît jusqu’au dénouement de cette immortelle tragédie . Mérope est avertie et retenue au moment d’immole
e en ce cas au malheur est la plus tragique de toutes. Séide, dans la tragédie de Mahomet, espère se rendre agréable au ciel et
nd Corneille. Huitième séance. De la fatalité du destin dans la tragédie fabuleuse. De la fatalité des passions dans la tr
estin dans la tragédie fabuleuse. De la fatalité des passions dans la tragédie historique : du genre de passions généralement pr
tragédie historique : du genre de passions généralement propres à la tragédie . Messieurs, En établissant une distinction en
à la tragédie. Messieurs, En établissant une distinction entre la tragédie sacrée ou fabuleuse, la tragédie historique et la
établissant une distinction entre la tragédie sacrée ou fabuleuse, la tragédie historique et la tragédie inventée, j’avançai que
n entre la tragédie sacrée ou fabuleuse, la tragédie historique et la tragédie inventée, j’avançai que chacune d’elles avait des
vous en offrir la preuve. 11e Règle. La fatalité du destin dans la tragédie mythologique. L’image de la fatalité du destin
que. L’image de la fatalité du destin est une des conditions de la tragédie fabuleuse, et nous considérerons pourquoi et par
s envisageons dans ses moyens théâtrals. La volonté de Dieu dans la tragédie sacrée. Ce qui seulement ici m’est utile à vou
Ce qui seulement ici m’est utile à vous énoncer, c’est que dans la tragédie fabuleuse tout doit partir de la fatalité du dest
ragédie fabuleuse tout doit partir de la fatalité du destin ; dans la tragédie sacrée tout de la volonté de Dieu ; et que ce son
à quels sont les brillants résultats de la condition particulière des tragédies sacrées et mythologiques. Celles-ci sont éminemme
nnages par la fatalité des passions : c’est cette autre condition des tragédies , historique et inventée, dont nous allons entrepr
treprendre l’analyse. 12e Règle. La fatalité des passions dans la tragédie historique, et dans la tragédie d’invention La
gle. La fatalité des passions dans la tragédie historique, et dans la tragédie d’invention La tragédie historique et inventée
ns dans la tragédie historique, et dans la tragédie d’invention La tragédie historique et inventée n’existe que par les passi
condition, la véritable empreinte d’une fatalité qui supplée, dans la tragédie historique, à la fatalité du destin, dans la trag
upplée, dans la tragédie historique, à la fatalité du destin, dans la tragédie fabuleuse. 13e Règle. Genre de passions conve
s. Avec une telle opinion, les troubles des sens eussent dégradé leur tragédie , qui ne retrace que les troubles de l’âme. Les fa
ent faites les anciens ; et l’on conviendra qu’en effet le peu de nos tragédies où l’amour n’entre point, telles qu’Athalie, Iphi
s général chez nos peuples, achève de le rendre indispensable à notre tragédie . L’opinion, qui fait remonter l’influence des fem
la violence des remords et du ressentiment. Or, s’il est vrai que la tragédie seulement attendrissante, est moins parfaite que
our au théâtre. Cette dernière condition omise, l’amour dégrade la tragédie dans laquelle, ainsi que l’a très bien dit Voltai
les mœurs. Messieurs, L’existence des vingt-six conditions de la tragédie commence à se constater pour vous : j’ai fourni l
dre ces personnages. Si nous comparons les caractères tracés dans les tragédies antiques et dans les pièces modernes, il nous ser
devenant un continuel tribut d’éloges à Corneille, relativement à la tragédie , me conduit involontairement à faire observer que
urtout Narcisse, personnage bas et féroce, imité des affranchis de la tragédie d’Othon, seule pièce où soient bien tracées les r
vrai de Racine : pourquoi Félix déshonorerait-il, par sa lâcheté, une tragédie où ce caractère concourt à rehausser, par un just
appartenait au peintre de Cléopâtre. Les deux vers qui commencent sa tragédie font reconnaître Attila dès qu’il paraît : « Ils
s, autant nous pouvons blâmer celle du héros principal ; car, dans la tragédie en question, tous les rôles sont beaux et vrais ;
te espèce. Qu’on me permette désormais de désigner, dans l’informe tragédie que Schiller intitula Don Carlos, les rôles contr
ion naturelle. Ce philosophe veut que les mœurs soient bonnes dans la tragédie . Pour comprendre son axiome, il faut entendre cla
t la principale, n’est qu’accessoire à l’art du théâtre. La fin de la tragédie est d’attendrir et d’effrayer, et non pas précisé
te leur superstition, et les mœurs de ce peuple seront bonnes dans sa tragédie , en ce qu’elles y sont fidèlement tracées. Guimon
urageuses des Mexicains, leurs victimes, sont moins bonnes dans cette tragédie , parce que l’auteur a fait d’un cacique ignorant
x d’où je l’ai su tirer. Ne sont-ce pas là les mœurs locales ? Et la tragédie entière de Zaïre fournit-elle un pareil tableau ?
chacun le sent, et les suffrages unanimes accordés à cette immortelle tragédie se fondent particulièrement sur cette condition a
de l’illusion qu’ils font naître. Le langage convenu des vers dans la tragédie , la musique et le chant dans l’opéra, le relief d
in d’en purger nos âmes, les y soulève et les fomente. Il impute à la tragédie d’inspirer l’admiration pour les grands crimes, e
ociétés au délicat ou sublime entretien des personnages de nos belles tragédies et de nos excellentes comédies ? Les heures que n
ique ; et celui que font naître les caractères. Quelquefois une seule tragédie les réunit tous : plus souvent un seul de ces int
es événements, et aucun sur les développements de la politique. Leurs tragédies se composent d’un fait simple dont la catastrophe
plus compliqué chez nous, a aussi plus de ressources. Nous avons des tragédies , comme Venceslas, le Cid, Héraclius, Rodogune, Ma
ne soit ni distraite, ni fatiguée de les suivre. Nous avons d’autres tragédies où le tissu de l’action est simple et presque nul
mple ? Au premier aperçu nous reconnaissons le vide d’action de cette tragédie  : ce n’est proprement qu’une passion représentée,
s à la curiosité. De là vient notre préférence justement accordée aux tragédies simples, dans lesquelles le poète a plus d’espace
mnon ? N’ai-je pas la même chose à dire du sacrifice de Zamti dans la tragédie de l’Orphelin de la Chine ? L’héroïsme de ce mand
ularité d’un caractère ; intérêt tel qu’il peut soutenir lui seul une tragédie sans événements et sans passions véhémentes. Un p
ntien captivera notre attention d’un bout à l’autre de l’ouvrage. Les tragédies de la Mort de Pompée, de Sertorius, de Nicomède,
appui de ma démonstration : l’originalité de ce rôle supplée, dans la tragédie qui porte son nom, aux conditions de la terreur e
t, ne sera qu’une déclamation insipide revêtue faussement du titre de tragédie . 17e Règle. L’exposition. La conduite de l
scène d’Esther avec Élise, scène comparable en ce point à celle de la tragédie grecque. La fille d’Israël fait chercher depuis s
t a fait naître. Plus j’extrairai de conditions particulières dans la tragédie , et plus j’aurai occasion de montrer par combien
compassion, de crainte, et de curiosité, que le commencement de cette tragédie laisse dans les âmes. Quoi de plus attendrissant,
mmes. Le nœud forme, pour ainsi dire, le cœur et les entrailles de la tragédie . C’est là que se passent toutes les agitations, t
pour appliquer les exemples, et j’offre le plus que je puis les mêmes tragédies à votre examen, en les considérant sous de divers
is d’en approfondir quelques unes pour instruire. Je reviens donc aux tragédies que je vous ai déjà citées : c’est en elles que l
épare le choc des passions qui précipitent la catastrophe. Les seules tragédies d’Iphigénie, et de Mérope, comportent l’une et l’
s ne peuvent faire exception par des beautés extraordinaires. Une des tragédies dont le nœud me semble admirable est l’Héraclius
é de l’extraordinaire. Considérations sur l’extraordinaire dans la tragédie . La nourrice d’Héraclius n’a rien de généreux,
e le nœud le plus solide que j’aie à vous offrir en exemple, dans les tragédies anciennes et modernes. Ajouterai-je que la situat
gue, nous fait aisément discerner la place qu’il doit occuper dans la tragédie  : on sent qu’il ne se peut former qu’au milieu de
uième une solution complète de tous les intérêts qui se dénouent. Les tragédies en trois actes gardent la même gradation en leur
de celui-ci à la dernière moitié du dernier. Le succès des meilleures tragédies sert d’épreuve à cette règle, et nous en comptons
xpériences nombreuses faites au théâtre, que si le premier acte d’une tragédie et les deux derniers sont très forts ; le second
la bonne conduite des scènes nécessaires qui assure la réussite d’une tragédie , que la puissance des scènes capitales qui force
e le désespoir, le regret, la honte et l’horreur d’elle-même. Dans la tragédie de Britannicus, Agrippine aborde Néron, pour l’ac
leure espèce, en ce qu’ils s’accordent mieux au but que se propose la tragédie , dont la fable et les discours ne tendent qu’à ef
les yeux, le public français n’en aurait pas supporté l’aspect, en sa tragédie , telle qu’il l’avait conçue. La scène capitale du
ple, et vous jugerez facilement combien les scènes capitales de cette tragédie préparent antérieurement à l’énormité de sa catas
récieux et informes. Si je n’en fais pas une condition spéciale de la tragédie , c’est que l’ordre est la loi universelle à qui s
l’art de la composition : j’examinai le fonds et l’essence même de la tragédie , ses sentiments, sa contexture, ses proportions,
en fait l’expression et la parure. 22e Règle. Le style propre à la tragédie . Commençons par le style ; cette partie dont l
nez à penser. j’ai porté préalablement l’analyse sur la pensée de la tragédie , et vais entreprendre désormais d’analyser l’éloc
lever au-dessus du discours vulgaire. Ce n’est donc pas assez pour la tragédie  : les vers dont elle se compose nous avertissent
mesure, et des rimes. Le vers iambique, affecté par les anciens à la tragédie , établissait une différence positive entre le ton
a valeur des mots, des tours, et des figures ? Le poème chante, et la tragédie parle. Une noble simplicité doit donc toujours ré
veilleuses qui ne reluisent que par le style ? Tel est l’avantage des tragédies bien écrites. On les a d’abord nettement comprise
; or jugez de la différence qu’Aristote établit entre l’oraison et la tragédie , lorsqu’il écrit dans sa poétique excellente : Qu
esse ; mais ces qualités appartiennent à chaque production comme à la tragédie  ; elles ne lui sont pas exclusives : celles qui l
et c’est en quoi la maxime du philosophe est vraie à la rigueur. Une tragédie n’aura donc point encore le mérite attaché à son
s’agit de saisir, de frapper l’imagination, un peu de faste sied à la tragédie , dont il annonce la grandeur. L’auteur qu’il faut
iguer l’emphase épique, fit monter plus d’une fois l’exposition de la tragédie au plus haut degré de magnificence. Particulièrem
u mérite de cette poésie qu’on peut nommer Racinienne : en toutes ses tragédies , il garda sa couleur propre, et fut le même : on
e causerait leur présence toujours pareillement accouplée. Les bonnes tragédies , durant le cours entier de leur action, n’offrent
osent. Il serait dangereux de les multiplier sans cesse, parce que la tragédie ne doit pas tant agir sur les yeux que sur le cœu
est donc pas sans raison qu’on parle figurément de la charpente d’une tragédie , lorsqu’on en veut louer ou blâmer la constructio
le plaisir des yeux et de la pensée, à tous les arts d’imitation. Une tragédie sera conséquemment irrégulière, si les parties qu
ent que produit leur continuel combat. Ah ! surtout dans l’immortelle tragédie de Rodogune, cette majesté qu’impose la symétrie,
, le conseil qu’Aristote donne aux poètes sur les diverses espèces de tragédies . Ils doivent tâcher de réussir dans le plus de co
ramatique. Je fis abstraction de ses diversités, et n’examinai que la tragédie . Dès que j’en eus défini les qualités, je passai
s par les lumières de notre siècle ! La vingt-sixième condition de la tragédie , et, selon moi, la dernière, est la réunion de to
e ici la marche commune aux autres professeurs, et analyser une seule tragédie suivant chacune des règles maintenant constatées.
ra-ce en Italie, en Espagne, en Allemagne, en Angleterre ? Les belles tragédies italiennes sont en petit nombre, si l’on en excep
ue, et la sécheresse du style roidit la maigreur de leurs formes. Les tragédies espagnoles, trop invraisemblables, abondent en in
journées prive leurs plans du bénéfice d’une régulière économie. Les tragédies anglaises, étincelantes de génie, en prodiguent l
et le pathétique s’allient aux trivialités bouffonnes. La plupart des tragédies allemandes, quoique brillantes de sentiment et de
ffrages ont tant de poids. Cependant les finesses d’exécution dans la tragédie ne méritent pas moins d’être évaluées que l’ordon
ction de leurs œuvres dramatiques ne renferme rien de comparable à la tragédie dont je soumets l’analyse à la loi des vingt-six
le ressort de l’admiration doit seconder celui du pathétique dans la tragédie sacrée, où le verra-t-on plus hautement déployé q
de la pièce. Tel est le poétique fondement de l’admiration dont cette tragédie transporte les appréciateurs de la vraie beauté i
nance du sujet en occasionne les péripéties merveilleuses ; car cette tragédie , si grave qu’elle semble uniforme et lente, n’est
le coup d’une vengeance céleste ; cause qui supplée si bien, dans la tragédie sacrée à la condition de la fatalité dans les fab
âtres de mêler l’amour à toutes les actions dramatiques, fait appeler tragédies sans passions les pièces où l’amour n’entre pas,
ions de l’âme, on apercevra la parité qui existe entre Athalie et les tragédies antiques : on avouera qu’elle est toute pleine du
lle part un exemple de son effet magique plus puissant que dans cette tragédie . Racine, qui sut se dépouiller de ses propres idé
nœud se devait resserrer au sein des troisième et quatrième actes des tragédies  : ce Joas échappé miraculeusement des mains de sa
en constitue l’éloquence. Les deux espèces de style, convenables à la tragédie , concourent à l’excellence de l’exposition et de
partiale ou ignorante, qui osa si longtemps réprouver, cette fameuse tragédie . Déplorons les faux jugements du bel esprit sur l
ucune. En appliquant mes vingt-six principes à l’examen de toutes les tragédies , on saura positivement en quoi elles sont bonnes,
21 (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Conduite de l’action dramatique. » pp. 110-232
ait un péril évident et quelque chose de funeste. Le grand art de la tragédie est que le cœur soit toujours frappé des mêmes co
combats du cœur, ni circonstances attendrissantes, il n’y a point de tragédie  : c’est une loi du théâtre qui ne souffre guère d
e quelque compassion des spectateurs. Cléopâtre, à la vérité, dans la tragédie de Rodogune, ne s’attire nulle compassion ; mais
assions qui fassent pleurer pour le criminel même : c’est là la vraie tragédie . Le plus capital de tous les défauts dans la trag
est là la vraie tragédie. Le plus capital de tous les défauts dans la tragédie , est de faire commettre de ces crimes qui révolte
touchants et terribles, comme on l’a déjà insinué. L’importance de la tragédie se tire de la dignité des personnages et de la gr
rement si la mort de quelqu’un des personnages est nécessaire dans la tragédie . Une mort est à la vérité un événement important 
L’une ou l’autre de ces deux sortes d’intérêt donne son caractère aux tragédies où elle domine. Naturellement, le noble doit l’em
ux réflexions ci-dessus, que, pour produire l’intérêt nécessaire à la tragédie , les moyens les plus propres sont, premièrement,
ropre à la comédie. Il faut attacher dans la comédie comme dans la tragédie  : ce qui ne peut se faire que par l’intérêt ; mai
ut se faire que par l’intérêt ; mais il n’est pas le même que dans la tragédie . Là, c’est le cœur tout seul qu’il faut intéresse
ut se fait sentir dans plusieurs de leurs pièces, et surtout dans les tragédies d’Euripide. Racine l’a quelquefois négligée aussi
sentiment et quel style ! C’est ce langage enchanteur qui soutient la tragédie de Bérénice. Je ne citerai plus que la scène où A
que nous la diviserons : nous parlerons des coups de théâtre dans la tragédie et dans la comédie, en commençant par la première
, qu’elle embrasse devant ce frère qu’elle croit mort, sont ce que la tragédie ancienne offre de plus beau en ce genre. On a su
Voici la simplicité des moyens que Corneille emploie dans ses belles tragédies . Dans le Cid, par exemple, un vieillard respectab
u’au dénouement. On demande, par rapport à l’incident principal de la tragédie , de quelle nature il doit être. On répond qu’il d
(Il est vrai que, dans Sophocle, cette action d’Œdipe est hors de la tragédie .) Voici des exemples dans la tragédie même : la m
e action d’Œdipe est hors de la tragédie.) Voici des exemples dans la tragédie même : la mort d’Ériphyle tuée par Alcmæon, dans
a rien au-delà de ces trois manières, au moins, qui soit propre à la tragédie  ; car il faut qu’une action se fasse ou ne se fas
On voit par là que peu de familles peuvent fournir de bons sujets de tragédie  : la raison de cela est que les premiers poètes,
animés ; tout y porte le caractère théâtral ; et ils sont l’âme de la tragédie . On parle ici de ces délibérations sur une questi
dre en Italie) fut en partie cause de sa mort, qui est l’action de ma tragédie . J’ai encore lié ce dessein de plus près à mon su
atique ; et quoique les principes soient à peu près les mêmes pour la tragédie et la comédie, nous séparerons les deux genres, p
r éviter de dire des choses trop vagues ; et nous commencerons par la tragédie . Les tragiques grecs paraissent n’avoir fait qu’é
poussées à leur plus haut point, deviennent de plus grands objets. La tragédie demande encore qu’on les rende, autant qu’il est
’exécution, ne fût pas demeuré au-dessous, peut-être aurions-nous une tragédie d’un genre nouveau. Enfin, on rend un personnage
agitation, ce sont ces secousses de l’âme, qui font le plaisir de la tragédie . Ces personnages sont de deux espèces : ceux qui
est devenue, surtout parmi les modernes, l’âme de tous les théâtres : tragédies , comédies, opéras, elle s’est emparée de tout. Vo
ls degrés elle y est parvenue, et examinons-la successivement dans la tragédie , la comédie et la tragédie lyrique. Les anciens n
ue, et examinons-la successivement dans la tragédie, la comédie et la tragédie lyrique. Les anciens n’ont presque pas mis d’amou
ragédie lyrique. Les anciens n’ont presque pas mis d’amour dans leurs tragédies . Phèdre est presque la seule pièce de l’antiquité
prit le grand art de l’opposer au devoir, et créa un nouveau genre de tragédie . Mais ce grand homme ayant depuis contracté l’hab
. Racine, avant qu’il eût perfectionné l’idée qu’il avait de la vraie tragédie , avait développé, dans Andromaque, quelques-uns d
tue par les remords, détruisant l’héroïsme, et menant, comme la vraie tragédie , au crime et au malheur. Alceste, dans Quinault c
s occupé la scène lyrique avec autant d’avantage qu’il a paru dans la tragédie , c’est uniquement la faute des poètes et non cell
able dans la société, n’était point recevable sur la scène. Ce fut la tragédie de Manlius, par Lafosse, qui attaqua la première
Il est important de faire ici quelques réflexions sur le style de la tragédie . On a accusé Corneille de se méprendre un peu à c
nd nom, tout vainqueur que j’en suis. Voilà le véritable style de la tragédie  : il doit être toujours d’une simplicité noble, q
faible : rien ne choque davantage. Le style faible, non seulement en tragédie , mais en toute poésie, consiste à laisser tomber
l’art. Rien n’est si froid que le style ampoulé. Un héros, dans une tragédie , dit qu’il a essuyé une tempête, qu’il a vu périr
est pourquoi nous ne pouvons manquer d’avoir une grande opinion de la tragédie des anciens. L’unique objet de leurs poètes était
êmes que nous craignons à la vue de cet événement. La terreur, que la tragédie produit en nous, nous est donc quelquefois étrang
    Lucrèce. Il était donc naturel de choisir, pour le ressort de la tragédie , la pitié et la terreur. Je dis la pitié et la te
intérêt de la crainte et de la pitié doit donc être l’âme de toute la tragédie  : c’est là le but qu’il faut frapper. Pour y parv
reur. L’intérêt de la crainte et de la pitié doit être l’âme de la tragédie  : on y a trop souvent substitué l’horreur. Les p
la tragédie : on y a trop souvent substitué l’horreur. Les premières tragédies formèrent des spectacles plus horribles qu’intére
adoucit ces tableaux affreux : il fit de la terreur, le ressort de la tragédie  ; et si l’horreur se montra quelquefois sur la sc
e ; et si l’horreur se montra quelquefois sur la scène, comme dans la tragédie d’Œdipe, où ce malheureux prince se fait voir aux
reur et de la pitié, qui seront à jamais les ressorts de la véritable tragédie . Admiration. Cet enthousiasme momentané qui
n beau sentiment, est devenu parmi nous un des puissants moyens de la tragédie . Il n’a pas été tout à fait inconnu aux anciens ;
sage, et lui ont préféré, avec raison, les deux grands ressorts de la tragédie , la terreur et la pitié. C’est Corneille qui a cr
la mort avec courage, cette générosité indispensable dans un héros de tragédie , ne fait le fonds d’aucune pièce de Racine. Volta
ès du même genre ; comme l’entrevue de Pompée et de Sertorius dans la tragédie de Corneille : mais combien celle-ci est moins th
e avec la surprise qui l’a produit. Personnages principaux dans la tragédie . Les personnages principaux doivent, en généra
rsonnages principaux doivent, en général, et particulièrement dans la tragédie , fixer l’attention du spectateur ; et il ne faut
imposerait. Confidents et subalternes. Les confidents, dans une tragédie , sont des personnages surabondants, simples témoi
tent par là beaucoup de froideur et d’ennui. Si, comme dans plusieurs tragédies , il y a quatre personnages agissants et autant de
l’idée de faire assassiner Zopire par Séïde. Le rôle d’Octar, dans la tragédie de l’Orphelin de la Chine, est consacré à faire v
importants d’une pièce de théâtre : ils ne doivent jamais ouvrir une tragédie . Genre comique. Ce mot, appliqué au genre d
a est un drame dont l’action se chante, et réunit le pathétique de la tragédie et le merveilleux de l’épopée. Le pathétique que
et le merveilleux de l’épopée. Le pathétique que l’opéra imite de la tragédie , consiste dans les sentiments, les situations tou
corations. Le caractère de l’épopée est de transporter la scène de la tragédie dans l’imagination du lecteur. Là, profitant de l
laisirs pour suivre les pas de la gloire : voilà le sujet d’Armide en tragédie . Le poète épique s’en empare ; et au lieu d’une r
quelques observations sur chacun de ces genres. Le poète qui fait une tragédie lyrique, s’attache plus à faire illusion aux sens
soit exactement observée. Il s’affranchit des lois rigoureuses de la tragédie  ; et s’il a quelque égard à l’unité d’intérêt et
musique doit donc faire une impression bien autrement profonde que la tragédie et la comédie ordinaire : il serait inutile d’emp
nt le plus puissant, pour ne produire que des effets médiocres. Si la tragédie de Mérope m’attendrit, me touche, me fait verser
22 (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre II. Corneille »
érité, finesse des études de caractère. — 4. La « mécanique » dans la tragédie cornélienne. Dialogue et style. — 5. Rotrou : ima
obre, sérieuse, vraie, sur laquelle nous reviendrons. Puis il créa la tragédie vraie, à laquelle il se tint. Il accepta les unit
pas un incognito, dans son théâtre, hors don Sanche qui n’est pas une tragédie , hors Hëraclius aussi : mais dans Héraclius la su
s de conscience raffinés, des conflits héroïques de sentiments. Si la tragédie morale semble souvent continuer un roman ou s’y s
toujours cru que les sujets d’invention pure ne convenaient pas à la tragédie , et de là vient ce mot, qu’on a si souvent mal co
ir que de symboles. Il veut du merveilleux rationnel. Dans toutes ses tragédies (je ne parle pas des pièces à machines qui étaien
e quel état d’esprit est venue et à quel état d’esprit s’adressait la tragédie cornélienne ; elle est politique, non historique.
rnes ; ces scènes romaines sortent de l’âme du xviie  siècle. Même la tragédie de Corneille est une peinture saisissante de la v
Corneille. Il y a deux éléments, en effet, dans l’héroïsme romain des tragédies cornéliennes : l’un, banal et historique, l’autre
du héros cornélien Nous sommes donc toujours ramenés à ceci que la tragédie de Corneille tend à la vérité humaine des caractè
la souveraine perfection, jusqu’à Dieu. Tout le mécanisme moral de la tragédie se déduit de la définition cartésienne et cornéli
était assez fier d’avoir fondé dans cette pièce une nouvelle sorte de tragédie , sans terreur ni pitié, avec l’admiration pour un
la fondait dans le vide. En effet, plus la volonté est pure, moins la tragédie sera dramatique : ce qui est dramatique, ce sont
r318: sur cette donnée de la volonté toute-puissante, il n’y a qu’une tragédie à faire, une seule, qui sera un chef-d’œuvre, et
réserve pour la décence, il estimait qu’on pouvait présenter dans la tragédie toute espèce de caractères, et il a été jusqu’à l
symbolisme conventionnel, qui fait représenter par les horreurs de la tragédie une réalité moins horrible : Suréna tué, par exem
utres similaires. Seulement ces effets violents ne réchauffent pas la tragédie , précisément par ce que le public fait la réducti
pas sans le comprendre, puisqu’il a essayé de créer au-dessous de la tragédie une comédie héroïque, destinée à l’analyse des ca
Il y a là une puissance singulière de sens dramatique, pour tirer une tragédie , vraie, forte, émouvante celle-là et théâtrale, d
pensée libre, et ne dérobe aucune partie de l’attention. Dans aucune tragédie romaine de Corneille, il n’y a la moitié de la co
té des mœurs du temps, qu’il faut rabattre des froides horreurs de la tragédie politique. 324. Alcinoée (1640), Scévole (1647)
23 (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre IV, Eschyle. »
e en Sicile. Comme toutes les cités illustres du monde antique, la Tragédie grecque a la gloire d’avoir eu pour fondateur un
fflé son esprit. Plus tard il venait, dit-on, lui dicter en songe ses tragédies . Athénée et Plutarque le raillent même d’avoir ét
andes inspirations du génie d’Eschyle. On ne compte pas moins de neuf tragédies bachiques dans la nomenclature de ses œuvres, san
de Marathon. On a dit aussi que le peuple, soulevé par un trait de la tragédie de Sisyphe, qui lui parut lancé contre un dieu, e
hait à ce poète terrible. Ses représentations étaient quelquefois des tragédies véritables : catastrophes sur la scène et catastr
chyle releva pourtant le défi. Entre les mains de son jeune rival, la tragédie s’était détachée des liens du lyrisme ; elle se p
héâtre. — Caractère archaïque de son génie. — Style monumental de ses tragédies . — La religion d’Eschyle. — Son langage et ses im
que les anciens avaient donné à Eschyle le grand nom de « Père de la tragédie  ». Sublimité et génie à part, l’innovation qu’il
tte mer. Sans doute, le rôle du Chœur paraît encore démesuré dans ses tragédies . On sent les efforts que fait le poète pour dégag
da de quel côté il préférait qu’on la mutilât. C’est à Eschyle que la tragédie dut son appareil et ses pompes. Machiniste et cos
es et marmoréennes. Mais cette mise en scène titanique, appliquée aux tragédies d’Eschyle, paraît leur mesure exacte, leur forme
que celui de la terre exquise qui la remplaça. On rêve autour de ses tragédies les êtres et les formes de la nature gigantesque.
Malgré son art admirable et son profond renouvellement intérieur, sa tragédie est, pour ainsi dire, d’ordre cyclopéen. Elle app
nce et la Force le clouent sur le sommet du Caucase. Dans deux de ses tragédies perdues, Achille n’exprimait son deuil de Patrocl
es douleurs du drame, elle les portait sans même soupirer. Mais cette tragédie de style lapidaire, à moitié prise dans le bloc d
cre même rend ses morts. — Les Evocateurs, c’était le titre d’une des tragédies disparues d’Eschyle, et c’est le nom que pourraie
comme une seule femme ou un seul vieillard. Ce qui donne encore à la tragédie d’Eschyle sa physionomie étonnante, c’est le cara
lève comme un gant de guerre leur rocher tombé. D’après des titres de tragédies perdues, on le voit aussi affilié au culte des Ca
destructions de son œuvre. Eschyle avait composé quatre-vingt-dix tragédies , il en reste sept ; c’est le plus effroyable nauf
, Circé, Glaucus marin, les Rongeurs d’or, les Faiseuses de lits. Ces tragédies et ces comédies mortes errent et reviennent à l’é
inscrire ces trois mots, avec une variante, au-dessus de la liste des tragédies perdues d’Eschyle : — « Il y avait ici des lions.
24 (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Appendices » pp. 235-309
ates ? Je ne le crois pas. Gabriele D’Annunzio nous a donné plusieurs tragédies lyriques ; c’est son droit ; pourtant il est loin
riques ; c’est son droit ; pourtant il est loin d’avoir prouvé que la tragédie convienne au lyrisme ; j’ai même le droit de dire
olumes de vers que l’étranger connaît trop peu, de nombreux romans et tragédies dont on n’a que trop parlé grâce à une réclame sa
à une réclame savante et à l’engouement des snobs. Ces romans et ces tragédies ne révèlent aucun changement dans la vision de D’
résenter La Nave à Venise même ; malgré les graves défauts de cette «  tragédie  », et bien que les prophéties après coup soient u
 ; non content de mener de front un hymne à la terre, un roman et une tragédie , il conçoit ses œuvres par séries entières. Sur c
ours de la route qui mène au succès bruyant et éphémère. III. — La tragédie , une forme du genre dramatique En parlant des
j’ai écrit (ci-dessus, p. 59) : « À y regarder de près, c’est bien la tragédie du xviie  siècle qui, malgré ses artifices, a céd
imple et nue. » Je ne voudrais pas qu’on vit là un éloge absolu de la tragédie , aux dépens du drame tel que le conçoit notre goû
les développer ici. Par la faute des théoriciens eux-mêmes, le mot «  tragédie  » a pris un sens étroit qui provoque, à lui seul,
s. La plupart semblent croire que, depuis Eschyle jusqu’à Ponsard, la tragédie soit une forme immuable et douée de certaines ver
alents s’étiolent. Selon les goûts, on fait ainsi bénéficier toute la tragédie française du génie de Corneille et de Racine, ou
les œuvres de Campistron et de Crébillon. L’erreur est manifeste. La tragédie n’est qu’une forme dramatique ; cette forme a var
ividus, qui varient. Morte aujourd’hui, elle peut renaître demain. La tragédie est faite d’éléments très divers ; les uns ne sub
e partie de fêtes religieuses, puis nourrie de récits légendaires, la tragédie grecque a gardé toujours (plus ou moins, selon le
non point par un libre choix de la volonté, mais par la genèse de la tragédie . Ce ne sont pas des conditions nécessaires à l’es
tion le nomme toujours, d’un seul trait, avec Sophocle et Eschyle. La tragédie grecque n’est donc pas un bloc ; elle est une for
lle a érigé cette confusion en dogme ; elle a trouvé la formule de la tragédie  ; elle l’impose à tous les poètes des temps nouve
gédie ; elle l’impose à tous les poètes des temps nouveaux… De là ces tragédies sans réalité vécue, sans conviction ; les poètes
s la mythologie et l’histoire antiques, d’avoir faussé l’esprit de la tragédie grecque, on oublie ce que furent leurs précurseur
es artistes et non des archéologues. La réaction romantique contre la tragédie est bien connue ; elle trouble encore notre jugem
ande à être examiné. Reprenons donc une à une les « exigences » de la tragédie telle que les théoriciens l’ont conçue. Les chœur
trop longues à développer. Mais ils n’étaient point nécessaires à la tragédie . Les poètes de la Renaissance y trouvèrent une oc
orce des choses. Les songes et présages s’expliquaient aussi, dans la tragédie antique, par une psychologie qui n’est plus la nô
ssons-le franchement ; et quand nous nous moquons des artifices de la tragédie , rappelons-nous certaine parabole d’une poutre et
absolument le mélange du tragique et du comique. Ne songeant qu’à la tragédie grecque, ils oubliaient son caractère religieux e
comique ; je ne sais s’il a raison ; en tout cas le ton général de la tragédie (considérée comme forme spéciale du drame) ne sup
absent. Parlant de Rodogune, Brunetière a essayé de justifier dans la tragédie l’emploi constant de l’histoire et des personnes
u moins sans le vouloir, Brunetière a étendu son plaidoyer à toute la tragédie classique ; mais Shakespeare n’a-t-il pas, lui au
in que le raisonnement de Brunetière ne saurait ni concerner la seule tragédie , ni s’appliquer toujours à elle. Le problème se p
voit en quelque sorte une trouvaille de Corneille et un mérite de la tragédie française, il faut voir plus simplement un hérita
es chez de Flers et de Caillavet. Faudrait-il pour cela renoncer à la tragédie à tout jamais ? Je n’en crois rien. — Cessons de
iale de leurs personnages ; mais ne croyons pas, d’autre part, que la tragédie soit morte avec les rois absolus ; elle existe en
devant toutes ces ficelles, nous sourions encore des artifices de la tragédie  ! Corneille et Racine employaient ces artifices p
eux ; je dirai plus loin quelle est sa conquête durable, comparé à la tragédie du xviie  siècle ; et j’ajoute que, à Paris, mes
rcey et la retraite de Jules Lemaître. De toutes les conditions de la tragédie que nous venons d’examiner, la plupart ont donc u
une symphonie de Beethoven, des fresques de Puvis de Chavannes, d’une tragédie de Racine ou d’un roman de Flaubert, toute œuvre
e crise morale et sociale. Il fut un siècle épique de réalisation. La tragédie n’y fut qu’un idéal littéraire de purs intellectu
es genres, p. 13. Et notez que le « genre » dont il s’agit ici est la Tragédie , laquelle, selon moi, n’est qu’une forme du genre
25 (1814) Cours de littérature dramatique. Tome I
ins qu’ils donnaient en spectacle, mais ils composaient eux-mêmes des tragédies et des comédies : leurs bons écoliers ne sortaien
leuse avec laquelle il s’efforce de découvrir les moindres fautes des tragédies de Voltaire. Nous avons déjà expliqué les motifs
a réputation du philosophe de Ferney : on peut remarquer même que les tragédies de ce célèbre poète étaient représentées plus sou
it que les pièces de Voltaire restées au théâtre fussent de mauvaises tragédies  : c’est une absurdité qu’on m’a prêtée gratuiteme
loquentes, des sentences admirables et de très beaux vers. « D’autres tragédies , telles qu’Œdipe, Mariamne, Brutus, sans avoir au
le qui dénature le véritable idiome de son art : il voulait faire des tragédies en musique et rapprocher la mélodie de la déclama
e la déclamation théâtrale. Avec ce principe on ne fait ni musique ni tragédie  ; on fait seulement une grande dépense d’harmonie
rande dépense d’harmonie et de génie pour fatiguer ses auditeurs. Une tragédie , bien déclamée par d’excellents acteurs, sera tou
acteurs, sera toujours plus agréable et plus intéressante que la même tragédie en récitatif. Les opéras ne sont et ne peuvent êt
ressemblance intime que l’on veut trouver entre un grand opéra et une tragédie  ; un opéra-comique, selon lui, ne doit pas non pl
pait. Ce talent se fait remarquer dans les feuilletons publiés sur la tragédie d’Hector, par M. Luce de Lancival, et sur les Tem
ent, la haine semblent avoir dicté à Geoffroy ce qu’il a écrit sur la tragédie d’Henri VIII et sur Fénélon. Il ne s’est montré n
anquer de lui susciter plus d’une querelle. Le spirituel auteur de la tragédie d’Hector, M. Luce de Lancival, fit répandre dans
âtre-Français. « Si M. Luce avait absolument besoin de Pâris dans sa tragédie , dit Geoffroy, il fallait du moins qu’il ne lui d
les causes du bavardage et du fatras qui défigurent la plupart de nos tragédies modernes. Il faut fournir aux comédiens, même aux
ille pour le meurtrier de son père, est précisément ce qui rend cette tragédie si intéressante ; on ignorait encore quel parti p
du tragique et du comique n’empêchait pas qu’une pièce ne fût appelée tragédie quand les personnages étaient illustres et le dén
s tragiques suivaient les règles de la morale, il n’y aurait point de tragédie  ; ils ne sont intéressants qu’autant que leur con
omédie. Richelieu a fait représenter sur le théâtre du monde quelques tragédies , telles que Montmorency, Cinq-Mars et de Thou, Ma
araître le Cid. La cour et la ville se soulevèrent en faveur de cette tragédie , le premier des chefs-d’œuvre de Corneille et de
ation qu’avec de la raison et du sens commun on ne peut pas faire une tragédie  : « Il est certain, dit-il, que le sujet du Cid n
le plus touchant de la pièce ; c’est le modèle des pères nobles de la tragédie  : la plupart de ses discours sont des chefs-d’œuv
vrai, et parce que c’est son orgueil démesuré qui forme le nœud de la tragédie du Cid. Le marguillier n’a pas tort quand il trai
st moins théâtral que la raison. Les folies sont nécessaires dans une tragédie  : elles sont intéressantes tant qu’elles se confo
ans ses sentiments sur le Cid, prononce que c’est un mauvais sujet de tragédie , et blâme sérieusement Chimène de voir et d’aimer
sion est la vertu du théâtre ; qu’il ne s’agit point du tout dans une tragédie de ce qui est honnête, décent et moral, mais de c
andis qu’on respecte les sentiments de l’Académie-Française sur cette tragédie comme un modèle de critique honnête et judicieuse
uces : ce sentiment élève l’âme au lieu de la troubler. C’est dans la tragédie d’Horace que Corneille a peint avec le plus d’éne
re, qu’à force de chercher, il a découvert dans Horace jusqu’à trois tragédies absolument distinctes : la victoire d’Horace, la
rand, malheur, en effet, qu’une pièce qui fournit de quoi faire trois tragédies , fournisse si peu de matière  ! Le commentateur
s, et tous les spectateurs ont assez de foi pour croire que les trois tragédies n’en font qu’une. On témoigne au contraire beauco
uchantes, si philosophiques ; et, bien loin de trouver chez lui trois tragédies dans une, on n’y trouve pas même une tragédie dan
trouver chez lui trois tragédies dans une, on n’y trouve pas même une tragédie dans trois. Corneille a été pour lui-même le juge
à l’histoire et non pas au théâtre, que ce ne peut être un sujet de tragédie . Quelle gloire pour Corneille d’avoir pu tirer d
ire pour Corneille d’avoir pu tirer d’un si mauvais fond une si belle tragédie , qu’on admire depuis cent quarante-quatre ans ; t
agédie, qu’on admire depuis cent quarante-quatre ans ; tandis que des tragédies composées sur des sujets soi-disant si beaux, si
urs, parce qu’ils raisonnent d’après des passions et des préjugés. La tragédie d’Horace ne viole point les règles essentielles e
folies amoureuses et les déclamations philosophiques de nos ci-devant tragédies à la mode. Le sort de Rome est décidé sans doute
rs dans un danger évident, puisqu’il ne peut vivre que par grâce ? La tragédie d’Horace n’est donc véritablement finie ni à la v
personnages. La victoire, le meurtre, le procès, ne sont point trois tragédies  ; ces trois incidents ne forment qu’une seule et
trois tragédies ; ces trois incidents ne forment qu’une seule et même tragédie , parce qu’ils procèdent l’un de l’autre d’une man
nisme, de l’emphase et de l’affectation qui défigurent nos meilleures tragédies modernes. On se délasse dans le commerce d’un hom
t de Rome : et voilà pourquoi Corneille a mis tant de choses dans ses tragédies , tandis que nos auteurs actuels, à qui l’on n’a e
atrie à leurs plus chers intérêts. VI 27 septembre 1810 Cette tragédie est dédiée au cardinal de Richelieu. Ce ministre
stre, et non pas au petit auteur jaloux, que Corneille dédia sa belle tragédie d’Horace. Plus le génie est sublime, moins il sa
à la fois honorable pour la nation et utile pour la société, que des tragédies fortement pensées, capables d’éclairer l’esprit e
ne froide déclamation politique : la révolution nous a expliqué cette tragédie  ; elle en a fait un commentaire un peu plus instr
à la pensée une nourriture aussi vigoureuse que cette mâle et sublime tragédie . Depuis que nous sentons à quel point l’existence
main, qui n’établissent que la liberté du crime ; enfin, jamais cette tragédie n’a été mieux entendue, écoutée avec plus de frui
hommes tels qu’ils doivent être ; et pour me borner aujourd’hui à la tragédie de Cinna, toutes les filles ne doivent pas être c
de lettres regardent Cinna, plutôt comme un bel ouvrage que comme une tragédie intéressante. » On conçoit avec peine que la pas
. Les soi-disant gens de lettres qui ne regardent pas Cinna comme une tragédie intéressante, sont indignes du nom qu’ils se donn
Corneille pour battu. Ces critiques ne me paraissent pas envisager la tragédie de Cinna sous son vrai point de vue : Corneille a
d’avilissant . Ainsi, voilà le principal personnage de la plus belle tragédie de Corneille qui n’a ni unité, ni vraisemblance,
nant des emplois en province. Corneille, suivant l’usage, offrait ses tragédies à d’illustres Mécènes : le Cid est dédié à la duc
s vertus civiques, voilà les tableaux que nous présente cette sublime tragédie . Il est bien étrange que nos plus illustres litté
is ils n’ont pu l’ébranler. Cinna nous appartient : c’est un genre de tragédie qu’on peut appeler national, et dont les Grecs n’
tional, et dont les Grecs n’offrent aucun modèle ; c’est la véritable tragédie française dans toute sa force et toute sa majesté
guste. Tout ce qu’on peut reprocher à cet empereur est exposé dans la tragédie avec l’éloquence de la haine et de l’esprit de pa
ennemis, c’est qu’il ne veut pas le voir. VII 25 août 1810 La tragédie de Cinna est d’un genre inconnu aux Grecs, et don
la blaser par des secousses trop violentes. Le véritable objet de la tragédie de Cinna est de montrer, dans Émilie et Cinna, co
ste est un grand homme, et c’est lui qui est le véritable héros de la tragédie . VIII 1er fructidor an 11 (19 août 1803) Co
ité de simple historien ? Le père de notre théâtre, le créateur de la tragédie en France, un historien, ou tout au plus un faise
it un commentaire sur les ouvrages de Corneille, vulgairement appelés tragédies se hâta de lui écrire, pour l’avertir charitablem
ne point s’en rapporter au titre de ces ouvrages, que les soi-disant tragédies de Corneille n’étaient point des tragédies, mais
vrages, que les soi-disant tragédies de Corneille n’étaient point des tragédies , mais des histoires, et il termina un avis aussi
que ce ne sont pas des êtres plus réels. Après avoir dit que dans la tragédie de Cinna on ne s’intéresse à personne , il ajout
de lettres regardent Cinna comme un bel ouvrage plutôt que comme une tragédie intéressante. En vérité, cette opinion de plusi
r les talents les plus distingués . Voilà donc Cinna déchu du rang de tragédie , en vertu d’un arrêt de plusieurs gens de lettres
res ressemblent bien à des ignorants : comment Cinna, n’étant pas une tragédie intéressante, peut-il être un bel ouvrage ? A que
des personnages sont inventés. Corneille a voulu faire et a fait une tragédie  : si cette tragédie n’est point intéressante, ce
t inventés. Corneille a voulu faire et a fait une tragédie : si cette tragédie n’est point intéressante, ce n’est point un bel
ait pas tragique : ils ont essayé de faire accroire au public que les tragédies de Corneille n’étaient que des déclamations polit
e belles scènes, des tirades sublimes, mais qu’il n’a point de belles tragédies , qu’il n’intéresse point, qu’il n’est point pathé
ouvelles doctrines politiques et littéraires, et qui croyaient que la tragédie française ne devait pas être la tragédie anglaise
res, et qui croyaient que la tragédie française ne devait pas être la tragédie anglaise. Fidèle confident des secrets de son maî
e poète, le bel-esprit ; c’était le chef du parti : il n’estimait ses tragédies que par le fruit que la secte pouvait en retirer.
en elle-même : il n’envisageait dans les vers, et la prose, dans les tragédies et les comédies, qu’un moyen d’agiter, d’échauffe
t à la glace ; il n’y avait rien de chaud, rien d’intéressant que les tragédies de Voltaire ; mais il exigeait que ces vérités fu
principes ou plutôt des préjugés d’après sa manière : son système de tragédie était proportionné à ses forces et à ses moyens d
ant Corneille, et il croyait avoir raison. D’Alembert prétend que les tragédies de Corneille sont meilleures à lire qu’à jouer. C
eurs : ce qui est bon à jouer n’est souvent pas bon à lire ; mais une tragédie belle à la lecture est nécessairement belle à la
sprits ; il avait arraché les applaudissements à force de beautés. La tragédie qu’il avait créée en France était sa conquête lég
le peut donc être regardé comme l’inventeur et le père de ce genre de tragédie , tout à la fois touchant et sublime, qui élève l’
t la conduite que devait garder une femme vertueuse, surtout dans une tragédie qui n’était pleine que de maximes chrétiennes et
phiques. Quatre ans après, le cardinal eut la même indulgence pour la tragédie de Saint Genet, dont l’auteur se montre beaucoup
t Voltaire, avec tout son esprit, n’avait point cette âme-là. Dans la tragédie d’Alzire, Gusman, touché de la grâce, cède aussi
IV 6 prairial an 11 (26 mai 1803) Parlons encore de cette belle tragédie  ; elle est unique entre les chefs-d’œuvre de Corn
n, crime que Voltaire n’a jamais pu lui pardonner. Corneille dédia sa tragédie à la régente Anne d’Autriche, princesse d’une gra
aux que Voltaire ; mais, en récompense, il faisait beaucoup mieux des tragédies . V 27 mai 1806 Il faut choisir entre Poly
Polyeucte n’en est pas moins un des chefs-d’œuvre de l’art ; c’est la tragédie la plus régulière de Corneille, l’une de celles q
’appuyer de l’autorité de Mirturnus, il cite encore les impertinentes tragédies de Heinsius sur le martyre des innocents, de Grot
eille pousse la bonhomie jusqu’à regarder comme des agréments dans la tragédie de Heinsius sur le martyre des innocents, les an
1 (4 mars 1803) Quelques littérateurs disputent à ce poème le nom de tragédie  ; il ne faut pas disputer sur les mots ; si la Mo
e faut pas disputer sur les mots ; si la Mort de Pompée n’est pas une tragédie , c’est un chef-d’œuvre dramatique qui offre des s
n chef-d’œuvre dramatique qui offre des scènes supérieures à quelques tragédies fort vantées. Pompée n’y paraît pas, mais il remp
st point au-dessous du sujet ! C’est bien là ce qu’on peut appeler la tragédie philosophique : voilà ce qui élève et agrandit l’
r : c’est aujourd’hui un fondement ruineux. En lisant ces vigoureuses tragédies historiques, on sent bien la vérité de ce précept
esclaves et des femmelettes  : il me semble, au contraire, que cette tragédie de Pompée est bien faite pour des hommes et pour
voir. Voltaire prétend que cela n’est pas tragique : tant pis pour la tragédie  ; cela vaut beaucoup mieux pour les mœurs. Voltai
taire est du métier qu’il est souvent injuste à l’égard du père de la tragédie  : il le juge d’après lui-même ; c’est un nain trè
ur Racine qu’aux principes de l’art : les Athéniens, fondateurs de la tragédie , n’étaient pas des barbares ; ils n’ont cependant
pée, par exemple, l’amour de César et de Cléopâtre est-il digne de la tragédie  ? Je réponds qu’en cela Corneille s’est fort rapp
s dans l’histoire ? La galanterie ne peut donc être déplacée dans une tragédie , quand les mœurs du temps l’autorisent ; elle n’e
ènes avec leurs confidents ; la galanterie ne fait jamais le fond des tragédies de Corneille, mais elle se mêle naturellement à l
ale d’Oreste est véritablement un malheur extraordinaire, digne de la tragédie . On ne peut pas dire la même chose d’Orosmane, de
si l’on peut ainsi parler, circule dans toutes les veines des bonnes tragédies de Corneille ; Voltaire semble ignorer que ces né
ite des ouvrages : si on mettait dans la balance d’un côté toutes les tragédies de Voltaire, de l’autre le seul Cinna de Corneill
e probable qu’elle pencherait du côté de Cinna, parce que cette seule tragédie renferme plus de beautés du premier ordre, plus d
antes, quoique revêtues d’un style antique et peu correct. Les bonnes tragédies de Corneille sont toujours établies sur un fond s
mpée bravant la victoire de César, n’écrasera-t-elle pas une foule de tragédies vantées ? Que tous ces nains de nos pièces modern
ur. IV 13 pluviôse an 13 (2 février 1805) Pompée n’est pas une tragédie , disent les grands critiques La Harpe, Voltaire :
disent les grands critiques La Harpe, Voltaire : Pompée n’est pas une tragédie , répètent les petits échos. Qu’est-ce qu’une trag
e n’est pas une tragédie, répètent les petits échos. Qu’est-ce qu’une tragédie dont le héros ne paraît pas, attendu qu’il est mo
r, et voulaient le rabaisser à leur faible portée. Il est vrai qu’une tragédie telle que Pompée écrase prodigieusement ces croqu
riger en chefs-d’œuvre de l’art. Si Pompée n’est point une véritable tragédie , comme le déclare formellement Voltaire, si ce n
aux excellents qui ne forment point un tout , j’en suis fâché pour la tragédie  : on lui ferait assurément beaucoup d’honneur de
ir au théâtre. Peu importe, au reste, que la Mort de Pompée s’appelle tragédie , qu’on la nomme comme on voudra, pourvu que ce so
dra, pourvu que ce soit un chef-d’œuvre fort supérieur à une foule de tragédies très fières de leur titre et de leur prétendue ré
u, et qui satisfait beaucoup mieux aux premières grandes règles de la tragédie , que nos petites merveilles modernes qu’on vante
resse ? V 19 ventôse an 13 (10 mars 1805) Voltaire trouve trois tragédies dans Horace, et n’en trouve pas une dans Pompée,
ique Italie. VI 2 thermidor an 13 (21 juillet 1805) Ce sont les tragédies de Corneille et de Racine qui soutiennent le Théâ
us l’empreinte de son génie créateur. Avoir pu fonder l’intérêt d’une tragédie sur un héros qui n’y paraît pas, avoir rempli tou
artient à l’histoire : César était réellement ce qu’il paraît dans la tragédie  ; l’autre appartient à Corneille. La véritable Co
sublime répandu dans ces deux rôles suffirait seul pour élever cette tragédie fort au-dessus des ouvrages les plus vantés du de
n auteur. Quoi qu’en disent Voltaire et son écho La Harpe, dans cette tragédie , fort irrégulière en apparence, les grandes règle
n génie créateur : c’est parce que Pompée ne ressemble pas aux autres tragédies qu’on l’a calomnié, et c’est pour cela même qu’il
temps et de lieu y est beaucoup mieux observée que dans une foule de tragédies si fières de leur nom et de leur prétendue régula
e ont eu des yeux pour ne pas voir. Quelle est donc l’action de cette tragédie  ? C’est l’assassinat du grand Pompée, puni par ce
, égorgé par de vils satellites dans un misérable esquif ? Est-il une tragédie qui offre une catastrophe plus étonnante, plus in
us étonnante, plus instructive, plus touchante ? Les intrigues de nos tragédies modernes les plus vantées ne sont que des croquis
incipales beautés de la pièce. Corneille semble avoir imaginé pour la tragédie ce que Molière exécuta depuis pour la comédie dan
olière exécuta depuis pour la comédie dans l’École des Femmes. Quelle tragédie , dites-vous, que celle dont le héros ne paraît pa
première comédie du Théâtre-Français, comme le Cid en est la première tragédie . Le génie de Corneille a créé en France ces deux
os maîtres dans l’art dramatique ; nous leur devons la première bonne tragédie et la première bonne comédie qui ait honoré notre
uand il s’abaissait à des détails communs. C’est après avoir donné la tragédie de Pompée que Corneille fit jouer la comédie du M
l’impulsion de son rare génie quand il a conçu l’idée de remplir une tragédie du nom d’un héros mort, et de montrer au spectate
harme. Nous devons cependant nous féliciter que Corneille ait fait la tragédie de Pompée, par quelque motif que ce soit ; car ce
œur, il élève l’âme ; il a tout l’agrément que doit avoir un sujet de tragédie  : il est aussi agréable dans le genre pathétique,
. Corneille avait un lutin qui l’assistait dans la composition de ses tragédies immortelles, et qui l’abandonnait dans ses épître
e Corneille ; avec le plan et les idées de ce grand homme, il fit une tragédie détestable : sa disgrâce fut la juste punition de
’adorer ; il ne s’agit ici que de sa conduite à l’égard du père de la tragédie . Voltaire adopte une parente de Corneille, et dan
envenimés : la prédilection déclarée de Corneille en faveur de cette tragédie , semble avoir été pour le commentateur un motif s
dont elle connaît la vertu, d’assassiner leur mère ? » Il y a peu de tragédies de Voltaire sur lesquelles on ne puisse établir u
tre théâtre à des églises gothiques ; c’était dire à Voltaire que ses tragédies étaient des temples d’une architecture élégante e
ce grand édifice tragique. Corneille préférait Rodogune à toutes ses tragédies  : c’est peut-être pour cette raison que Voltaire
Crébillon mérite le même reproche ; ce qui n’empêche pas que ces deux tragédies ne soient au nombre des plus fortes conceptions d
xcellente invention tragique. Tout doit être vraisemblable dans une tragédie , s’écrie le sage et judicieux Voltaire. Quel arr
e lui-même ! mais il a raison : tout doit être vraisemblable dans une tragédie  ; c’est ce que je dis aussi moi-même, en examinan
s une tragédie ; c’est ce que je dis aussi moi-même, en examinant les tragédies de Voltaire ; et c’est parce que la vraisemblance
ce que la vraisemblance y est violée, presque à chaque scène, que ces tragédies me paraissent si inférieures à celles de Corneill
e pour fonder le dénouement. Il est vrai que le dernier acte de cette tragédie est le plus terrible qui existe au théâtre ; mais
vori, le moins raisonnable de tous les poètes. La vraisemblance d’une tragédie ne consiste pas à mettre sur la scène ce qui arri
s intéressante, plus forte et plus théâtrale que celle qui termine la tragédie de Rodogune : on ne peut lui comparer que le déno
’un si grand effet, est encore une scène parfaitement raisonnable. La tragédie n’est pas faite pour les événements bourgeois et
s. Il n’y a rien d’incroyable dans de telles représailles ; et si les tragédies de Voltaire ne faisaient pas à la raison de plus
même que souvent on lui demandait à la cour quelle était celle de ses tragédies qu’il estimait le plus. Corneille n’était cependa
fond que l’expression franche et naturelle de son sentiment sur cette tragédie . Souvent cette ingénuité d’un auteur, qui dit bon
ut créé ; c’est l’œuvre de son seul génie. Il y a cependant une autre tragédie de Corneille qui aurait pu, au même titre, demand
s’il faut en croire Voltaire, qui prétend que Corneille a puisé cette tragédie dans un ancien roman de Rodogune : il est vrai qu
ez étendu qu’il a fait de sa Rodogune, ne dise pas un mot d’une autre tragédie sous le même titre, remarquable par une ressembla
oltaire affecte de le croire. Tout doit être vraisemblable dans une tragédie , dit le commentateur de Corneille, et le poète q
tragédie , dit le commentateur de Corneille, et le poète qui dans ses tragédies a le moins ménagé la raison. Tout doit être vrais
es a le moins ménagé la raison. Tout doit être vraisemblable dans une tragédie  : c’est bien mon avis ; mais est-il vraisemblable
re, etc., qui ait dit cela ? Si tout doit être vraisemblable dans une tragédie , que dirons-nous des tragédies où tout est non se
i tout doit être vraisemblable dans une tragédie, que dirons-nous des tragédies où tout est non seulement invraisemblable, mais a
n’est pas tragique, sans doute ; mais faut-il l’être partout dans une tragédie  ? Faut-il compter pour rien ce naturel, cette vér
eu de l’élégance poétique, n’a-t-il pas semé au milieu de ses divines tragédies une foule de vers simples, négligés et naïfs, qui
te scrupuleusement, comme des points de droit, tous les incidents des tragédies de Corneille ; mais la plupart de ses raisonnemen
des extravagances et des vaines déclamations. Pourquoi la plupart des tragédies de Voltaire ne produisent-elles aujourd’hui aucun
disent plus rien, ne signifient plus rien aujourd’hui. C’étaient les tragédies du moment où elles sont nées ; elles flattaient a
utels de Voltaire, son idole. Voilà ce qui rend toute la partie de la tragédie française si défectueuse et si fausse dans le Cou
et Racine, et mettre leur maître au-dessus de ces deux princes de la tragédie . L’entreprise était, il est vrai, trop extravagan
particulier, de cette terreur et de cette pitié qui fait l’âme de la tragédie . » Il faut avouer que voilà d’étranges assertion
le qui soit suivie, à cause des acteurs. Au contraire, la plupart des tragédies de Corneille et de Racine, quelque chose que l’on
çaise, qui ne trouve ni intérêt, ni situations, ni mouvement dans les tragédies de Corneille et de Racine, et qui va chercher tou
aire un tour de force, une espièglerie de jeune homme : j’ai fait une tragédie en six jours ; mais il y a tant de spectacle, tan
aître, notre théâtre est à la glace ; il n’y a dans la plupart de nos tragédies ni vérité, ni chaleur, ni action, ni dialogue. Do
demande de nous faire voir, ce qui ne tient qu’à vous, qu’en fait de tragédies , nous ne sommes encore que des enfants bien élevé
sez, et nous pleurerons, et nous frémirons, et nous dirons : Voilà la tragédie , voilà la nature ! Corneille disserte, Racine con
jours, indigne de voir le jour, comme le modèle d’un nouveau genre de tragédie bien supérieur aux dissertations de Corneille, au
elque chose qui approchât des ouvrages de sa jeunesse, de réformer la tragédie , et de la porter fort au-delà du terme où Corneil
e divine. D’Alembert s’est cependant trompé sur le sort des dernières tragédies de Voltaire. Il est à peu près le seul qui ait ad
est évident que par cette phrase Corneille n’a voulu désigner que les tragédies à secrets, à reconnaissances, faites depuis Hérac
prix à ces intérêts d’état, à ces tableaux politiques étalés dans les tragédies de Corneille ; la nation, depuis, amollie par le
aux comédies et aux romans, est cependant tolérée et permise dans les tragédies , comme un moyen plus sûr de réussir en abusant de
de brûler les juifs. Les Grecs, ces modèles du goût, avaient fondé la tragédie sur des malheurs plutôt que sur des passions ; et
tion des esprits leur donne une tournure politique très favorable aux tragédies de Corneille. Après avoir exalté Rome dans ses pr
ux tragédies de Corneille. Après avoir exalté Rome dans ses premières tragédies , Corneille prit plaisir à l’humilier dans Nicomèd
onnage de Nicomède vaut mieux et suppose plus de talent que plusieurs tragédies trop vantées. Laodice, jeune reine d’Arménie, éle
utre la force et la fécondité du génie de Corneille. Nicomède est une tragédie unique en son espèce : Voltaire veut que ce ne so
même si prodigue à l’égard de ses ennemis. Voudrait-on faire de cette tragédie une affaire de parti ? Croit-on que sa chute impo
r donner raison à son commentateur ? Voltaire enseigne partout que la tragédie ne peut se passer de folies et de fureurs, que la
donnent à son âme les chances de la fortune. Il faut convenir que la tragédie de Nicomède n’ébranle pas aussi vivement que Rodo
traiter ; il n’a point cette magie qui transporte l’âme… Ce genre de tragédie ne se soutenant point par un sujet pathétique, p
t le moins théâtral de tous  : il pouvait l’être dans le temps où la tragédie anglaise et philosophique était à la mode ; aujou
in. Quels sont donc ces grands tableaux qui manquent au genre de la tragédie de Nicomède ? Ce ne sont pas sans doute ces table
transports qu’excitent les fureurs et les crimes de la scène ; jamais tragédie , quelque pathétique qu’elle soit, ne procurera de
t de chaleur, tant d’énergie d’un bout à l’autre, tandis que dans des tragédies comme Zaïre, fondées sur le pathétique, il y a ta
s ; mais, laissant là les opinions, attachons-nous aux faits. Aucunes tragédies n’ont excité un enthousiasme plus vif et plus con
ristote, et qui est peut-être plus sûre que celle qu’il prescrit à la tragédie par le moyen de la pitié et de la crainte. L’amou
lante mémoire ! Il n’en faut pas douter : l’étonnante et merveilleuse tragédie qui se joue depuis seize ans sur le grand théâtre
ne sommes plus aussi dupes. Ce qui nous paraît le plus indigne de la tragédie , ce sont les amourettes communes que la déclamati
érosité. V 8 septembre 1807 Quelle étonnante variété dans les tragédies de Corneille ! Que de ressources dans ce génie mâ
assez fort pour n’avoir pas besoin des passions qui sont l’âme de la tragédie  ; il ne tend point de pièges au cœur du spectateu
son succès à cet intérêt romanesque qui a fait la fortune de tant de tragédies . C’est la politique romaine, ce sont les intrigue
un sophisme : Corneille, il est vrai, parle beaucoup d’amour dans ses tragédies , mais l’amour n’en fait jamais la hase. Les héros
érêt indépendant de l’amour. Si l’on excepte Chimène, la seule de ses tragédies où, selon Voltaire, il attaque le cœur, toutes le
ille, l’amour agit chez Racine ; l’amour n’est qu’accessoire dans les tragédies de l’un, dans celles de l’autre c’est le ressort
utre c’est le ressort essentiel : c’est encore bien pis dans quelques tragédies de Voltaire, particulièrement dans Zaïre, Alzire,
inaires. Sertorius I 14 ventôse an 12 (5 mars 1804) Cette tragédie ne peut plaire qu’aux spectateurs instruits de l’
oubler les cœurs, il faut que les larmes coulent : sans cela point de tragédie  ; la première loi est de toucher, et même quand v
terreurs, comme une bonne épouvante des enfants par des contes : ses tragédies pouvaient convenir à de tels sibarites. Corneille
er plus que des intrigues amoureuses. Corneille s’est permis dans ses tragédies un certain langage galant qui de son temps était
aucoup trop sévères, semblent vouloir réduire tout le mérite de cette tragédie à la seule entrevue de Pompée et de Sertorius ; d
is de l’humeur contre ce vers, parce que la plupart de ses meilleures tragédies ne subsistent que de Ce commerce rampant de soup
érêts d’une si haute importance. Je sais que les héros ordinaires des tragédies fient tout à un fol amour, mais je sais aussi que
, du reste, qu’un souverain mépris pour cet amour qui domine dans les tragédies , et il est curieux d’entendre avec quelle irrévér
un homme de près, et le mettre au pied du mur. Corneille, dans cette tragédie tout héroïque, semble avoir voulu frapper d’anath
ureurs amoureuses qui semblaient vouloir établir leur domaine dans la tragédie . Cependant cet arrêt n’épouvanta point Racine, le
ndant, aussi hardi que celui de Corneille, pour oser risquer dans une tragédie des caractères si singuliers, des situations si o
tragiques ? et Voltaire adopte ce ridicule jugement ; il regarde les tragédies de Corneille comme des dialogues de politique, et
ixe sur des objets d’une véritable importance, tandis que beaucoup de tragédies fameuses et à grand fracas vous laissent l’esprit
ux de mots et des déclamations en style barbare, telle était alors la tragédie à la mode. Corneille a créé l’art, et le Cid a ét
ode. Corneille a créé l’art, et le Cid a été le premier exemple d’une tragédie éloquente et pathétique. Rotrou fut électrisé par
eille son maître, il eut recours au génie des Espagnols : il imita la tragédie de Francesco de Roxas, intitulée : On ne peut êtr
es les lois de la nature et de la société flatte notre inclination la tragédie est alors un amusement très funeste, plus propre
à l’ordre. On ne doit jamais faire porter le principal intérêt d’une tragédie sur un coupable ; on doit toujours nous le montre
dit en récit ce qu’il a sifflé en action dans le Roi et le Laboureur ( tragédie de Louis Mercier). Le roi est même moins coupable
II 20 pluviôse an 11 (9 février 1803) Il s’en faut beaucoup que la tragédie de Venceslas présente le même intérêt que celle d
s sentiments pieux seraient aujourd’hui horriblement sifflés dans une tragédie moderne : on les applaudit dans une ancienne pièc
que dans les bibliothèques des curieux qui veulent tout avoir. Leurs tragédies , autrefois si célèbres et l’entretien de tous les
ces manœuvres dramatiques était chargé d’un acte ; par ce moyen, une tragédie se bâtissait en peu de jours, et n’en était pas m
es fonctions théâtrales ; il est probable qu’il a fait périr dans ses tragédies plus d’innocents et de coupables, qu’aucun juge c
et mourut à quarante ans, dans toute la force de l’âge. La meilleure tragédie ne lui ferait pas autant d’honneur que cet héroïq
ueur, et que lorsqu’il avait reçu les honoraires de quelqu’une de ses tragédies , il jetait l’argent dans son bûcher, afin que la
oute que dans un voyage qu’il fit à Paris, pour lire aux comédiens sa tragédie de Venceslas, il fut arrêté et mis en prison à la
rent le rôle de Ladislas comme éminemment tragique ; tant pis pour la tragédie si elle rend intéressants de pareils monstres. Ro
I 6 frimaire an 14 (27 novembre 1805) C’est le premier sujet de tragédie qui ait tenté Corneille ; car ce père de notre sc
racle de Delphes sur le moyen d’avoir des enfants. Il est resté de la tragédie de Corneille le fameux moi de Médée, le monologue
s chefs, alors réputés tyrans. Il n’y a donc véritablement dans cette tragédie qu’un seul rôle, c’est celui de Médée : ce person
des pièces de théâtre ; il s’efforça d’oublier qu’il eût composé des tragédies , et sa femme ne les vit jamais représenter. Racin
icienne, dit encore Voltaire, ne nous paraît pas un sujet propre à la tragédie régulière, ni convenable à un peuple dont le goût
rions des magiciens, et que non seulement nous permettons que dans la tragédie on parle d’ombres et de fantômes, mais même qu’un
e pays qu’Homère a placé sa magicienne Circé. Ovide avait composé une tragédie de Médée que nous avons perdue, et dont Quintilie
iane I 4 fructidor an 11 (22 août 1803) Il faut écouter cette tragédie comme les Italiens écoutent un opéra : il ne faut
crifié, est sans doute infiniment touchante ; mais on ne fait pas une tragédie avec une situation. On ne peut pas remplir cinq a
cherche, et non pas la comédie. J’ai vu Ariane pour elle seule. Cette tragédie est fade ; les comédiens sont maudits ; mais quan
mbre 1803) On a dit de Bérénice que c’était une élégie plutôt qu’une tragédie  : cela est beaucoup plus vrai d’Ariane, qui n’off
peu d’actions au théâtre plus grandes et plus nobles que celle de la tragédie de Bérénice. Auguste nous paraît sublime lorsqu’i
sonnable et plus honnête homme : deux qualités un peu froides dans la tragédie , qui n’est fondée que sur les folies et les crime
I 11 février 1812 Le comte d’Essex a fourni à nos poètes trois tragédies  ; il était naturel que ce seigneur anglais parût
istoire secrète de la reine Élisabeth et du comte d’Essex. Dans cette tragédie , l’auteur a fait usage de deux aventures qu’on pr
de témérité pour se venger d’un soufflet que la reine lui a donné. La tragédie de La Calprenède, gentilhomme gascon, est la prem
n ; Calprenède et Juba parlent du même ton. On peut dire que dans sa tragédie , La Calprenède a fait aussi du comte d’Essex un G
p plus hâbleur encore et plus fanfaron que le Gascon Philoctète de la tragédie d’Œdipe ce qu’il y a de plus répréhensible, c’est
e ses ouvrages ; il craint d’être perdu d’honneur pour avoir fait des tragédies , et s’en excuse sur les ordres qu’il a reçus de l
es gasconnades. Si l’on en croit Devisé, auteur du Mercure galant, la tragédie du Comte d’Essex de Thomas Corneille a coûté bie
te circonstance de là bague dont il n’est fait aucune mention dans sa tragédie  : il se justifie en disant que cette bague est de
n l’a prétendu, Corneille n’était pas obligé d’en faire usage dans sa tragédie  ; mais il a falsifié l’histoire en d’autres point
eait qu’elle agit en amante, mais qu’elle n’en eût pas le langage. La tragédie fait tout le contraire de la bienséance : l’amour
ussi récente. Le comte fut décapité en 1601, trente-sept ans avant la tragédie de La Calprenède, soixante-dix-sept ans avant cel
’était une affaire de convention. Tel était ce d’Essex, héros de cinq tragédies , trois françaises, une anglaise et une espagnole.
u vieux Louvre. On représenta d’abord le Nicomède de Corneille, et la tragédie fut suivie du Docteur amoureux, petite farce qui
Molière y jouait le rôle du docteur. Le spectacle plut à la cour. La tragédie fut jugée avec indulgence : les acteurs de Molièr
rompus. Le Misanthrope est dans la comédie ce qu’Athalie est dans la tragédie  ; ces deux chefs-d’œuvre ont le défaut d’être tro
ont encore aujourd’hui les plus parfaits modèles de l’épopée et de la tragédie . Démosthène est encore la règle de la grande éloq
autrefois tout Paris, tandis qu’on court encore avec empressement aux tragédies de Racine, lorsqu’elles sont bien représentées.
e ont attiré la foule. On ne court pas avec empressement à toutes les tragédies de Racine ; celles qui ont le plus de vogue en so
n puise la véritable connaissance du cœur humain, et non pas dans des tragédies , où l’on ne trouve guère que le roman du cœur. Le
quand elle n’est pas reçue par une tête capable de la développer : la tragédie de Gilbert en est la preuve. (Note de l’Éditeur.)
26 (1814) Cours de littérature dramatique. Tome III
tablir une comparaison régulière et motivée entre Œdipe et les autres tragédies fameuses du même auteur, on trouvera que c’est ré
dont on peut être bien persuadé, c’est qu’aujourd’hui l’Œdipe est la tragédie de Voltaire qu’on écoute avec plus d’intérêt, et
ns Sophocle de quoi faire deux actes ; il a été obligé de coudre à la tragédie grecque une autre tragédie de sa façon, qui n’est
eux actes ; il a été obligé de coudre à la tragédie grecque une autre tragédie de sa façon, qui n’est pas, à beaucoup près, de l
02] L’auteur nous apprend lui-même qu’il avait d’abord composé cette tragédie presque sans amour , et sur cet article on peut
ique ne dira point en face à un poète : « Vous avez fait une mauvaise tragédie , à moins que ce ne soit son ami, parce que dans l
te qu’on parle ; mais il fera part au public de son opinion sur cette tragédie , parce que tout écrivain doit au public la vérité
e pour les jésuites. Il devait au poète grec le succès de sa première tragédie  ; on n’estime encore aujourd’hui, dans cette pièc
ne suis point étonné que des hommes qui méprisaient ou ignoraient les tragédies grecques, aient tant admiré les siennes. Cependan
se plaire aux yeux. …………………………………………………… Ainsi, pour nous charmer, la tragédie en pleurs D’Œdipe tout sanglant fit parler les do
r sur la scène une fade galanterie ; mais il eût mieux valu que notre tragédie restât froide et insipide que de devenir horrible
dès le premier pas qu’il fit dans la carrière, triompha du père de la tragédie , du créateur de notre théâtre. L’Œdipe de Voltair
nemie ! N’as-tu donc tant vécu que pour cette infamie ! C’est par la tragédie d’Œdipe que Corneille rentra dans la lice où il a
ien là de ridicule. On se tromperait beaucoup si l’on regardait cette tragédie d’Œdipe comme indigne de Corneille : on y retrouv
mps de ce grand maître ; mais tant de beautés sont déplacées dans une tragédie d’Œdipe, où il fallait être plus touchant que sub
rce d’esprit et de raisonnements spécieux Un voit dans l’examen de sa tragédie qu’il croyait avoir corrigé Sophocle et son imita
pas que c’est de cette fatalité même que naît la terreur, l’âme de la tragédie . À l’aspect d’Œdipe, criminel malgré lui, tous le
erreur de Lamotte consiste à vouloir mettre de la philosophie dans la tragédie et de l’orthodoxie dans les passions : « Le sujet
autres quand il tonne. Lamotte, en essayant d’épurer la morale et la tragédie d’Œdipe, a rendu sa pièce ennuyeuse sans la rendr
ial an VIII [18 juin 1800] Il y a près de soixante-dix ans que cette tragédie fut composée, et l’on sait le succès prodigieux q
s qu’on n’ait justement critiqué l’épisode de Lusignan, qui forme une tragédie dans cette tragédie, qui inspire tant d’intérêt a
ent critiqué l’épisode de Lusignan, qui forme une tragédie dans cette tragédie , qui inspire tant d’intérêt au second acte, et do
’on s’aperçoive, sans qu’on se doute de ce lui formera le sujet de la tragédie . On n’y voit qu’un souverain tout-puissant qui ai
uses d’un grand nombre de personnes qui fréquentent le théâtre, cette tragédie conserve encore un grand intérêt ; les trois dern
tre succès que celui d’Œdipe ; Racine mettait deux ans à composer une tragédie , et Voltaire se vante d’en faire une en vingt-deu
œil rapide sur les morceaux que l’éditeur a placés à la tête de cette tragédie . Je trouve d’abord un petit avis très important,
ète répondit qu’il ne croyait pas que l’amour fut à sa place dans une tragédie  ; mais que, s’il leur fallait des héros amoureux,
e. Cet avertissement nous apprend aussi que Zaïre fut appelée à Paris tragédie chrétienne ; je l’appellerais plutôt tragédie des
ïre fut appelée à Paris tragédie chrétienne ; je l’appellerais plutôt tragédie des femmes, puisque l’auteur, dans cet ouvrage, a
rencontre ensuite deux épîtres dédicatoires. M. de Voltaire dédia sa tragédie à M. Falkener, négociant anglais : le philosophe
monde, et voilà ce qui a fait sa fortune. Voilà sans doute une belle tragédie chrétienne ; et c’est un emploi bien digne du réf
ans les pays où il y a des mœurs, on ne sait pas parler d’amour ; les tragédies y sont austères, les comédies grossières et peu p
re ne sont plus des miracles quand on sait comment ils l’opèrent. Les tragédies de Voltaire perdent tout leur charme quand on est
12 mars 1807 Voltaire dit dans sa préface de Rome sauvée : « Cette tragédie fut applaudie par le parterre, et beaucoup plus q
ent, avec moins de naturel et de grâce que Zaïre ; aucune de ces deux tragédies n’est fortement écrite. Cette scène entre César e
ont excités contre moi des observations purement littéraires sur les tragédies d’un poète célèbre, depuis longtemps l’objet d’un
it que les pièces de Voltaire restées au théâtre fussent de mauvaises tragédies  : c’est une absurdité qu’on m’a prêtée gratuiteme
éloquentes, des sentences admirables, et de très beaux vers. D’autres tragédies , telles qu’Œdipe, Mariamne, Brutus, sans avoir au
icules : telles sont la plupart des invraisemblances qui déparent les tragédies de Voltaire : l’invention a manqué totalement à c
m’afflige qu’un homme tel que Voltaire, capable de faire de si belles tragédies , ait mieux aimé nous donner de beaux romans. Par
apable d’un sentiment noble et d’une conduite héroïque. De toutes les tragédies de Voltaire, je n’en connais point dont la contex
aînent le plus contre Voltaire, et, si on continue à les écouter, les tragédies du grand homme ne seront bientôt plus pour nous q
dépens des honnêtes gens qui trente ans auparavant avaient sifflé sa tragédie  ; il les compara aux sérénissimes sénateurs de
avait sifflé fut précisément ce qu’on applaudit le plus. Puisque des tragédies de Voltaire, qu’on avait d’abord trouvées mauvais
ances sociales qu’on ne peut violer sans une indécence coupable : une tragédie est si peu de chose en comparaison du respect qui
de mes critiques, je ne crois pas que l’on soit moins intéressé à une tragédie , parce qu’un prince de la nation se laisse emport
l semble qu’il n’y ait rien dans un état au-dessus de l’intérêt d’une tragédie , et pourvu que la pièce plaise, que personne ne p
nd philosophe. On prétend que L’Orphelin de la Chine est vraiment une tragédie chinoise, traduite en français par un père jésuit
e production singulière d’un pays d’où il vient plus de magots que de tragédies . Cette révolution de la Chine, où les vainqueurs
raison des Tartares et des Chinois assez de tirades pour défrayer une tragédie  ; mais l’attrait le plus séduisant pour lui, c’ét
des dieux, le reste est des humains. Lorsque La Harpe avance que la tragédie n’a jamais été plus éloquente, que cette scène d’
ses alarmes était l’opposition qui se trouvait entre l’héroïne de sa tragédie et la maîtresse de Louis XV. La Chinoise Idamé, a
d’allusions perfides et funestes ne présentait pas un pareil sujet de tragédie  ! « C’est bien assez que mes trois magots vous ai
our se délivrer de ses importunités. Enfin, il avoue naïvement que la tragédie de L’Orphelin n’a pas la sève et le montant d’Al
mme non avenus : les Tartares ne tuent véritablement personne dans la tragédie  ; mais ils n’en font pas pleurer davantage. Il pa
Argental pourra vous l’assurer, si vous en doutez) une liste de douze tragédies , pour être jouées aux fêtes de la cour et à Fonta
, et je vous invite à dédier à cet amateur des lettres votre première tragédie . » Voilà une dénonciation en bonne forme d’un cr
as après des épreuves si longues. Permettez donc que, si cette faible tragédie peut durer quelque temps après moi, on sache que
agique qui trouve qu’il n’y a rien au monde d’aussi important que des tragédies , qui soutient que le théâtre est une école de mo
alogue . Cicéron ne pensait pas ainsi : il regardait au contraire les tragédies comme ce qu’il y a de plus propre à énerver les â
solation, En ce jour de carnage et de destruction… C’est une de ses tragédies dont le style est le plus lâche, le plus diffus,
sa femme, afin de pouvoir l’épouser lui-même. Je ne connais point de tragédie dont le héros soit plus fou, plus avili et plus n
un théâtre… Votre Majesté est bien persuadée qu’il ne faut pas qu’une tragédie consiste uniquement dans une déclaration d’amour,
u peuple ; il ne dessèche pas les âmes ; et, même en littérature, des tragédies d’un effet médiocre laissent plus de ressource à
ffets au secours de son impuissance : c’est ainsi qu’il a dénaturé la tragédie française, et qu’il a cherché à établir sa réputa
ntrigues espagnoles ; Racine ne craignait pas d’exposer son admirable tragédie de Britannicus sur un théâtre où les absurdités e
e tout, c’est-à-dire qu’elle n’admet pas la bassesse dans un héros de tragédie . Je n’ai pas prétendu, dit-il, mettre une action
rages, c’est la vérité. II 20 pluviôse an X [9 février 1802] La tragédie de Mahomet fut jouée pour la première fois à Lill
et ils sortirent très édifiés de ce spectacle. On ajoute que la même tragédie fut soumise au jugement du cardinal de Fleury, mi
ans, l’esprit philosophique avait fait de grands progrès. Quoique la tragédie de Mahomet fût composée avec beaucoup de réserve
n’a rien de nuisible : elle n’est plus qu’ennuyeuse. L’éditeur de la tragédie de Mahomet prétend qu’un homme de beaucoup d’esp
horreur du fanatisme ont conduit ma plume. J’ai toujours pensé que la tragédie ne doit pas être un simple spectacle qui touche l
pas à nous instruire ?…  Ne peut-on pas essayer d’attaquer, dans une tragédie , cette espèce d’imposture qui met en œuvre à la f
onner, dans la Vendée, quelques représentations de cette merveilleuse tragédie  : que de sang on aurait épargné ! Ce qui peut fai
it épargné ! Ce qui peut faire douter du succès, c’est que toutes les tragédies de Voltaire qui respirent la bienfaisance, l’huma
il était fait l’eut trouvé excellent. Voltaire envoya à Benoît XIV sa tragédie , avec le distique qui devait lui servir de passep
opié ses homélies. Lambertini, flatté de l’hommage que lui fait de sa tragédie le plus fameux écrivain, l’esprit le plus brillan
bien dire : en effet, rien n’est plus froid et plus lugubre que cette tragédie  ; on aurait pu l’ordonner pour pénitence à ceux q
ue Mahomet inspire . Il n’était guère possible à Voltaire de faire sa tragédie avec Mahomet tout seul ; dès qu’on a un grand scé
meilleures que Voltaire ait jamais faites ; c’est la meilleure de la tragédie de Mahomet ; mais il est un peu trop fort de la p
nner des règles : Aristote eût certainement composé de bien mauvaises tragédies  : sa poétique n’en est pas moins un chef-d’œuvre.
ait il y a quelque temps les répétitions et les représentations de ma tragédie de Caton, vient encore de consigner dans sa gazet
nt tenir de trop près à l’extravagance pour mériter une place dans la tragédie  ; ils croyaient que la route la plus sûre pour al
’est à ce titre que l’auteur du Cours de littérature regarde ces deux tragédies comme les peintures de l’amour les plus touchante
petits moyens qui n’appartiennent qu’au roman : la fable de ces deux tragédies ne porte que sur un raffinement misérable, sur un
s plus beaux qu’il y ait au théâtre, me cause autant d’émotion que la tragédie de Zaïre m’inspire de dégoût et d’ennui ; c’est d
ens, la passion exigeaient : mais une pareille explication rendait la tragédie impossible ; il faut absolument que Tancrède péri
isonnablement ces deux morts, qu’il a échoué dans le plan de ces deux tragédies . Qu’une amante trahie et désespérée se tue, cette
que dans le système romanesque de notre chevalerie. Lorsque, dans la tragédie d’Antigone, Sophocle nous présente le jeune Hémon
s de Voltaire valent beaucoup mieux que ses comédies, et même que ses tragédies  : Voltaire en déshabillé me plaît davantage que V
ouvre le secret de sa composition ; j’y vois comme il travaillait ses tragédies , ce qu’il en pensait lui-même ; malgré sa vanité,
ne, et encore d’assez loin. Dès que Voltaire avait choisi un sujet de tragédie , incapable de le mûrir, il jetait rapidement sur
ntaient à son imagination échaudée : la besogne était expédiée, et la tragédie faite ordinairement en trois semaines ou un mois.
madame Scaliger ; tout était prévu, arrangé, calculé ; mais la pauvre tragédie , avant même d’être jouée, avait été tant de fois
pinion sur Zaïre, qu’il assurait être la plus touchante de toutes les tragédies . Il me semble qu’Orosmane cesse d’être touchant q
i, et a fait exprès ses amants bien fous et bien bêtes, pour filer sa tragédie et se procurer un dénouement pathétique ? Du rest
lier. Je ne connais point de personnage aussi intéressant dans aucune tragédie de Voltaire ; et peut-être ce qu’il y a de mieux
agissante ? Que veut-on de plus ? Ne cherchons point à mettre dans la tragédie plus d’appareil de spectacle et de pantomime que
ivent dominer dans le poème dramatique ; c’est par le discours que la tragédie fait son imitation : au lieu de perfectionner la
le. IV 30 messidor an XII [19 juillet 1804] Peu d’ouvertures de tragédies sont plus insipides et plus ennuyeuses que celle
uses et bruyantes. V 6 thermidor an XII [25 juillet 1804] Cette tragédie est dédiée à madame de Pompadour. Voltaire s’est
r Catilina était public et notoire : l’hommage qu’il lui fit de cette tragédie était vraiment une dette qu’il acquittait ; et, c
épides, si fiers, si galants, si généreux, pouvaient figurer dans nos tragédies aussi heureusement du moins que les anciens héros
ez grand rôle dans le monde pour qu’ils puissent être les héros d’une tragédie  : Le Cid même n’est regardé que comme une tragi-c
dre au fer de Calchas une tête innocente. L’auteur des notes sur les tragédies de Voltaire, que l’on dit être Condorcet, fait à
, au point de ne lui accorder que de beaux morceaux, et pas une seule tragédie , il a très adroitement insinué que Voltaire avait
s. Ce n’est donc pas Voltaire qui vaut mieux que Racine ; ce sont les tragédies de Racine qui sont inférieures à celles de Voltai
pas se moquer d’un pareil admirateur. Il en faut bien que l’art de la tragédie ait fait des progrès depuis Racine ; il a au cont
taire, et d’examiner avec quelque sévérité le plan et le style de ses tragédies  ? Ces critiques n’étaient-elles pas nécessaires a
vrai Dieu, ne consacrait qu’à Baal ? VII 3 juillet 1808 Cette tragédie est tirée d’un roman intitulé La Comtesse de Savo
ière assez brillante, s’avise, à soixante ans, de prendre un sujet de tragédie dans un roman d’amour, cela me choque. La tragédi
rendre un sujet de tragédie dans un roman d’amour, cela me choque. La tragédie et le roman sont essentiellement ennemis, quoique
mal avec l’exacte raison. L’espèce d’intérêt que l’on trouve dans la tragédie de Tancrède, coûte fort cher : il faut acheter au
éjà longtemps qu’il s’était approprié un pareil effet dans sa fameuse tragédie de Mérope. Oreste, qui se présente à Égisthe comm
ébillon s’élève avec le sujet, tandis qu’on citerait à peine, dans la tragédie de Voltaire, une tirade de vingt vers où l’on ne
e des vers de Lagrange-Chancel, de Lamotte ou de Piron. Les premières tragédies de Voltaire sont en général les mieux versifiées 
’Œdipe. On lui a fait un grand mérite de ressusciter ainsi l’ancienne tragédie et d’exposer sur notre scène, dans toute sa simpl
e le prétend La Harpe, c’est le gâter ; c’est mettre à la place d’une tragédie grecque un roman moderne. Ce n’est point par des
en habile homme qui savait conduire autre chose que des intrigues de tragédies  ; il se fit écrire, par un de ses compères nommé
points ; et, par un effort bien généreux, il avoue que, dans toute la tragédie italienne, il y a deux endroits touchants et path
n examen, ou plutôt de son panégyrique de Mérope (car ses examens des tragédies de Voltaire ne sont pas autre chose), il ne soit
st plus vive, la marche plus rapide, le spectateur plus occupé. Cette tragédie d’Amasis a longtemps joui du plus grand succès :
ns la Mérope de Voltaire. Un des défauts les plus essentiels de cette tragédie , c’est de nous montrer trop longtemps Mérope dans
action qui se traîne, langueur qui se fait sentir dans ses meilleures tragédies , et que les plus violentes déclamations ne peuven
us violentes déclamations ne peuvent ranimer. Je reviendrai sur cette tragédie  ; mais comme on lui attribue surtout un grand mér
la matière d’un autre article. III 8 mars 1806 Il y a quatre tragédies de Voltaire qui enlèvent la paille , comme le di
épète, ce Polyphonte n’est pas plus fort en politique que Voltaire en tragédies  : tous les deux sont des hommes à grandes et bell
s femmes, plein de lieux communs sur la liberté, paraissait moins une tragédie qu’une amplification de collège, peu digne du thé
ion de L’Anglais à Bordeaux (comédie de Favart), il fallut retirer la tragédie après six représentations, tandis que la petite p
juste de condamner, d’après ces principes, la pièce de Voltaire ; une tragédie n’est pas une discussion politique : le poète doi
ve dans l’exécution forment le nœud et produisent l’intérêt : dans la tragédie de Voltaire, qui n’a que trois actes, la conspira
assassiné au milieu du sénat par les mains des sénateurs. Ce sujet de tragédie est donc très mauvais, puisque César, le libérate
ar les sénateurs ? Brutus n’a-t-il pas bien mérité d’être un héros de tragédie  ? C’était au reste un fanatique de bonne foi, qui
intéressé et plus honnête que ce conjuré, auquel il reproche, dans la tragédie de Shakespeare, de s’être laissé graisser la patt
point se mêler à l’action tragique. La Sémiramis de Crébillon est une tragédie pleine de mouvement et d’intrigue ; la Sémiramis
se brouiller ouvertement avec les successeurs des apôtres, malgré ses tragédies chrétiennes : il cessa d’être courtisan du souver
toutes les politesses du sacré collège. Sémiramis est une espèce de tragédie sainte : on n’y parle que des dieux, on n’y voit
Sophonisbe du célèbre prélat Trissino, nonce du pape, est la première tragédie régulière que l’Europe ait vue, comme la Cassandr
n vérité, pour des nonces, des cardinaux et des évêques, de faire des tragédies et des comédies ! Le grand Léon X eût été bien pl
causes de la disgrâce qu’éprouva Sémiramis dans la nouveauté ; cette tragédie , dont la première représentation fut très orageus
bien n’est rien en comparaison d’un grand mal. Qu’est-ce qu’une belle tragédie auprès de la vertu et des mœurs, ou, pour me fair
ffler c’est rendre service à la société et à la patrie. Si toutes les tragédies de Voltaire avaient été accueillies comme Mariamn
s grâces si dangereuses. Il est fort doux sans doute de pleurer à une tragédie , de rire à une comédie ; mais il est infiniment p
nir la société et les lois, je sifflerais, s’il le fallait, jusqu’aux tragédies de Corneille et de Racine. Quand le public abusé
e pas longtemps à la force morale. V 1er décembre 1810 Si cette tragédie paraissait aujourd’hui, on crierait : C’est un mé
elle était, telle qu’elle a dû être ; et, s’il n’a pas fait une bonne tragédie , il a du moins tracé un beau caractère. Voltaire
phique et littéraire, de reconnaître pour autant de chefs-d’œuvre ses tragédies si filées, ses bouffonneries et ses satires les p
contre les sermons et les larmes dans la comédie ; celles même de la tragédie sont suspectes et dangereuses, quand c’est une si
u théâtre. La Harpe ne voit dans le drame qu’un genre inférieur à la tragédie et à la comédie  : j’y vois un genre destructeur
à la tragédie et à la comédie  : j’y vois un genre destructeur de la tragédie et de la comédie, un genre usurpateur de la gloir
ajorité. La meilleure comédie de Molière et de Regnard, la plus belle tragédie de Corneille et de Racine, ne plaît pas autant au
qui séduisent et corrompent notre jugement. Nous n’avons que trop de tragédies et de comédies médiocres ou dangereuses ; quand l
stes à la littérature ; ce sont autant de complots perfides contre la tragédie et la comédie ; c’est à l’aide de ces larmes qu’o
re le meilleur ouvrage d’un poète qui n’est presque connu que par des tragédies  : c’est dans cette pièce que Lachaussée paraît av
uride. I 17 brumaire an X [8 novembre 1801] L’auteur de cette tragédie est le second poète dramatique donné au théâtre p
ésenta sur la scène Iphigénie en Tauride, qui tient un rang parmi les tragédies modernes. La passion pour l’étude avait été la se
i à Châteauroux, l’envoya à Paris pour faire son droit ; il y fit une tragédie . Le sujet d’Iphigénie en Tauride avait une grande
s poètes grecs l’avaient traité avec succès ; il ne nous reste que la tragédie d’Euripide. Racine, après avoir enrichi notre scè
n qu’il avait tracé. Lagrange-Chancel a composé sur ce même sujet une tragédie qui n’est pas sans mérite : on prétendit alors qu
it le plan. Ce bruit contribua sans doute beaucoup au succès de cette tragédie , dont les représentations ne furent interrompues
’on compte dans le très petit nombre d’opéras qui ont le mérite de la tragédie . Avec ces secours, et surtout aidé d’un vrai tale
rançaise ; il est extrêmement difficile d’habiller à la française une tragédie grecque : il faut savoir choisir les grands trait
e ne valait pas la plus petite de nos provinces, et où l’on jouait la tragédie trois ou quatre fois par an, en comparaison d’une
ue la trop facile complaisance de Pylade n’est qu’une feinte. Dans la tragédie française, Oreste est presque partout ce qu’il es
ffit, avec le chœur, au poète pour son premier acte ; mais un acte de tragédie française veut être plus nourri, ne fût-ce que de
e contre Thoas, sur les sacrifices humains : ce Thoas est nul dans la tragédie grecque, et il doit l’être ; il ne paraît qu’à la
fous ni ridicules. Oreste est extrêmement furieux et forcené dans la tragédie française. Il fait frémir, et quelquefois il fati
opéras, on les étourdit, on les assomme à force de musique. Dans les tragédies modernes, on les déchire, on les écrase à force d
plus théâtrale, lorsqu’il fit représenter à Rome une imitation de la tragédie d’Euripide, ou peut-être de quelque autre auteur
vérité ? » Il paraît que la situation était encore plus belle dans la tragédie de Pacuvius que dans celle de La Touche, puisque
Pompignan. Didon I 18 vendémiaire an XI [10 octobre 1802] La tragédie de Didon paraît froide, parce que c’est une compo
an, très indigne d’un littérateur. Virgile n’a pas prétendu faire une tragédie , mais un poème épique : son sujet est la fondatio
et vertueux un héros de théâtre, un personnage intéressant, dans une tragédie où les passions sont des vertus, et où les plus g
crimes même ont toujours dans la passion une excuse honnête : tant la tragédie est une excellente école de mœurs ! Il a rendu hu
notre art poétique. II 29 brumaire an XII [21 novembre 1803] La tragédie de Didon nous offre le triomphe de la sagesse et
ire romain. Sa fuite dans l’Énéide est presque une perfidie ; dans la tragédie de Lefranc, c’est un témoignage éclatant de sa va
iel, presque toujours sacrifié : ce qui nuit beaucoup à l’effet de la tragédie , c’est Achate, le fidèle Achate, le confident, l’
roduire une grande sensation ; c’est un des plus beaux morceaux de la tragédie , et cependant à peine y fait-on quelque attention
e, ou la Belle Pénitente 12 pluviôse an XII [2 février 1804] Cette tragédie de Colardeau fut représentée pour la première foi
de Rhadamiste et d’Électre, fut chargé par la police d’examiner cette tragédie  : elle lui parut indécente, dangereuse, indigne d
hie pérît. Crébillon se plaint d’abord des persécutions auxquelles la tragédie de Caliste l’expose, surtout de la part de madem
n esprit d’adultère qui révolte : l’auteur a beau l’honorer du nom de tragédie , le fond n’en est pas moins vicieux. » Qu’aurait
ond n’en est pas moins vicieux. » Qu’aurait donc dit le censeur de la tragédie d’Agamemnon, où règne non pas un esprit d’adultèr
re avoir quelque dignité sur la scène ! Le but constant de toutes ces tragédies , de tous ces drames où l’on nous présente des fil
un fanatique ennemi du gouvernement. Il y a, d’ailleurs, dans cette tragédie , continue Crébillon, un mélange de religion païen
nsi gueuser chez les étrangers. » Après y avoir gueusé pour avoir des tragédies et des drames, nous y avons gueuse pour y avoir d
ution publique d’un scélérat un peu connu attire plus de monde que la tragédie la plus horrible, et produit de plus vives impres
t frappé de ces idées qui ont plus de rapports à la boucherie qu’à la tragédie , qu’il suppose que Coucy, mourant en Syrie, charg
que dont les conséquences sont très funestes. On distingue dans cette tragédie une sentence qui a fait fortune, et qui n’en est
ante et de nos folies amoureuses : ils auraient jugé que de pareilles tragédies étaient faites pour être jouées devant les femmes
8º, chez Moutard, en 1779 ; c’est l’édition la plus complète. Les six tragédies de l’auteur n’en sont que la moindre partie ; ell
ches historiques si multipliées, que chaque volume ne renferme qu’une tragédie  : celui où se trouve Gabrielle de Vergy est farci
à remarquer que, dans les discussions littéraires sur le mérite de sa tragédie , du Belloi n’a jamais tort ; il élude les grandes
te. Ces deux auteurs prouvent très bien dans leurs préfaces que leurs tragédies sont des chefs-d’œuvre, mais la lecture de la piè
ue dans Les Femmes savantes, n’est qu’une hypocrisie ridicule dans la tragédie . Mariamne, unie comme Gabrielle à un homme qu’ell
historiques dont l’ouvrage est accompagné ; il ne s’occupa que de la tragédie , qui n’était point de sa compétence. Que les sava
onctions. Il ne leur appartient pas de juger si c’est un bon sujet de tragédie , et si du Belloi l’a traité suivant les règles de
 : « Qu’est-ce que cela prouve ? » Il y a souvent en effet dans cette tragédie de quoi révolter la raison d’un géomètre qui ne j
en va mieux. On ne demandera pas qu’est-ce que prouve l’examen de la tragédie de Gabrielle, fait par le Journal des savants : i
lentes secousses. Les savants ont raison : le cinquième acte de cette tragédie ne peut manquer de faire époque au théâtre ; mais
savantes que celle du Journal des savants d’autrefois, jugent que la tragédie de Gabrielle de Vergy, est une mauvaise tragédie
efois, jugent que la tragédie de Gabrielle de Vergy, est une mauvaise tragédie qui plaît encore à quelques femmes que l’apparenc
t la représentation très insipide et très ennuyeuse : c’est moins une tragédie qu’un drame sombre et lugubre, tel qu’on en voit
et voir quels spectateurs ont honoré la seconde représentation de sa tragédie de Gaston et Bayard. Quelques réflexions sur la d
ut pouvoir s’y montrer avec quelque gloire : il vint à Paris avec une tragédie dont le succès devait le rendre à son pays, à sa
ui-même. Qu’on est à plaindre quand on attache son sort à celui d’une tragédie  ! Cette pièce, imitée de Métastase, et intitulée
re ni ses opinions. Le moindre mérite de du Belloi était de faire des tragédies  ; il était honnête homme, point intrigant, point
tombera dans la boue. Une apothéose ! Et pourquoi ? pour une mauvaise tragédie d’un style boursouflé et barbare, morte à n’en ja
ture que messieurs du Théâtre-Français se déterminèrent à jouer cette tragédie . Le moment, de la justice est arrivé ; la littéra
à l’influence philosophique. On vient d’accueillir avec transport la tragédie de Gaston et Bayard : la seconde représentation a
hent et intéressent vivement le spectateur. On peut appliquer à cette tragédie ce que Quintilien dit des odes d’Alcée ; on y ent
aston et Bayard, sa fortune serait assurée. Il est à remarquer que la tragédie patriotique du Siège de Calais fut persécutée par
que d’esprit ; car s’il eut assez de talent pour faire les meilleures tragédies que l’on connaisse depuis Voltaire, il n’eut pas
es, d’opéras-comiques et autres babioles. Il n’y a plus guère que les tragédies où le pathétique devienne rare, et je crois que l
grand, et ses plans de finance valaient un peu mieux que ses plans de tragédie . II 20 décembre 1806 L’auteur de La Métro
d de l’Angleterre, la première représentation fut précédée de Brutus, tragédie patriotique dans le goût anglais. On trouva dans
lui-même, car il y en a plus d’une. Les plus beaux monologues de nos tragédies , quoique écrits en beaux vers, et commandés par u
de sa nièce. Lemierre. La Veuve du Malabar 23 mai 1806 Cette tragédie , jouée pour la première fois en 1770, fut assez b
us réservés pour les pièces extravagantes. C’est ce qu’on appelle une tragédie philosophique, et bien plus philosophique que tou
ugle, sans en avoir la férocité et la sombre fureur. Qu’est-ce qu’une tragédie philosophique ? Sur le nom, on serait tenté de cr
e philosophique ? Sur le nom, on serait tenté de croire que c’est une tragédie sage et régulière, pleine de bon sens et d’art ;
e, pleine de bon sens et d’art ; c’est tout le contraire : on appelle tragédie philosophique celle où le bon sens et l’art sont
e l’auteur : La Veuve du Malabar n’est qu’un nom vague qui désigne la tragédie par la qualité du principal personnage ; mais L’E
écrivain sensé, connaissant son art, se serait-il avisé de faire une tragédie sur l’empire des coutumes ? Lorsque Racine compos
êtres ? Ce n’était point encore l’usage dans ce temps-là de bâtir une tragédie avec des lieux communs et des conversations pédan
e n’est jamais dans le pays où la coutume existe qu’on peut faire une tragédie pour l’attaquer ; ni le souverain ni le peuple ne
que personne assurément n’approuve ? Si M. Lemierre voulait faire une tragédie , il devait imaginer une action capable de nous at
s de rhétorique sur un sujet que personne ne conteste. Mais faire une tragédie était la chose du monde dont M. Lemierre s’embarr
t circonspect et raisonnable, ce serait un bien mauvais personnage de tragédie  : le vulgaire aime les bravades, les gasconnades,
more. Orphanis 13 frimaire an XII [5 décembre 1803] En 1773, cette tragédie parut au Théâtre-Français avec un éclat extraordi
qu’est la molle argile Entre les mains d’un habile ouvrier. Dans sa tragédie même, l’amour enfin est vaincu par la nature, et
Orphanis et Arsès vivaient ensemble dans un commerce criminel, cette tragédie serait une infamie dégoûtante comme celle d’Agame
es ressemblances avec d’autres pièces : où n’en trouve-t-on pas ? Les tragédies de Voltaire, surtout, ne sont-elles pas pleines d
’un poème épique de vingt-quatre chants pour, former le canevas d’une tragédie en cinq actes ; il lui a fallu coudre à la fable
trocle, si doux, si soumis, si respectueux dans l’Iliade, est dans la tragédie un arrogant précepteur qui, après avoir inutileme
étaient alors bien accueillis dans le grand monde ; on écoutait leurs tragédies  ; on y dormait, mais on ne se réveillait qu’en ap
souvent occasion de chanter les louanges dans les pères nobles de la tragédie , est fort bien placé dans le rôle de Werstern. Ar
. On est souvent satisfait, jamais ravi et transporté ; et dans cette tragédie d’un jeune homme, un observateur profond aurait p
reux, si nos poètes les plus à la mode nous donnaient aujourd’hui des tragédies comme Warwick. La pièce de M. de La Harpe a sur n
s et sans amour ; les Grecs incitaient rarement de l’amour dans leurs tragédies , ils le réservaient pour la comédie. Sur les sept
ans leurs tragédies, ils le réservaient pour la comédie. Sur les sept tragédies de Sophocle qui nous restent, il y en a deux où i
, l’harmonie : cet épisode du Télémaque a bien un autre charme que la tragédie de M. de La Harpe. Mélanie 22 frimaire an XI
e. Mélanie 22 frimaire an XII [14 décembre 1803] Les titres des tragédies et des comédies ne sont souvent pour moi que des
le théâtre donne presque toujours des idées fausses, surtout dans les tragédies modernes ; voilà comment le cœur humain est toujo
olan pleine d’un intérêt vraiment dramatique, et bien supérieure à la tragédie de La Harpe. On cesse de s’intéresser à Coriolan
re assassiner par les Volsques. Tout est brusqué, étranglé dans cette tragédie  ; les incidents se précipitent les uns sur les au
ait une raison pour ne plus désormais l’admettre dans son sein. Cette tragédie , malgré ses défauts, est à peu près la meilleure
re ; c’est la plus haute conception de l’esprit humain, tandis que la tragédie et la comédie sont des genres d’un mérite bien in
le Mercure. Il voulut aussi essayer du théâtre ; il fit une mauvaise tragédie intitulée Marie de Brabant, escortée de quelques
nts bien marqués, bien prononcés et d’une expression franche. Dans la tragédie même, où il semble que le préjugé ait en quelque
rincipale situation de la pièce est empruntée, ou plutôt imitée d’une tragédie anglaise de Thompson, intitulée Le Marchand de Lo
audevilles, d’exposer sur une scène consacrée aux jeux et aux ris, la tragédie peut-être la plus horrible qu’il y ait sur le thé
uci l’original : il n’y a point dans son opéra-comique, comme dans la tragédie anglaise, d’échafaud, de potence, ni de bourreau 
être trop de recherches historiques et géographiques pour dire qu’une tragédie sans femmes est un ouvrage triste et austère : av
iginaux se sont depuis multipliées, car il est plus aisé de faire une tragédie sans femmes que de faire une bonne tragédie. Ce n
st plus aisé de faire une tragédie sans femmes que de faire une bonne tragédie . Ce n’est pas que les femmes ne soient souvent pl
identes, leur galante métaphysique, ne servent souvent qu’à rendre la tragédie plus longue : en général, elles parlent trop, et
sont tout à fait dépourvus de goût. Les Vénitiens ne sont point une tragédie  ; ni l’action ni les personnages n’ont l’importan
nous n’admettons pas même pour les principaux acteurs d’une véritable tragédie des inquisiteurs de Venise ; qu’à la fin de la pi
erce avec les agents des puissances étrangères. Depuis qu’on fait des tragédies , on n’a jamais rien imaginé de plus froid que cet
rence entre le style et le ton de ces deux morceaux qu’entre les deux tragédies , qu’entre une reine aimée du maître du monde, et
chercher les siennes. Ces détails ne sont-ils pas plaisants dans une tragédie  ? Et ces larmes qui vont en torrent chercher les
on ne fait point étrangler un homme derrière un rideau pour finir une tragédie . Mademoiselle Candeille. La Belle Fermière
27 (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « M. Deschanel et le romantisme de Racine »
se donc pas qu’il soit besoin de demander la permission d’admirer les tragédies de Racine. Et, si l’on aime tant son théâtre, je
ièrement « la complexion d’éléments contraires » que nous offrent les tragédies de Racine, et c’est là qu’il voit surtout son ori
avec les fameuses règles des trois unités ( ?), il ne restait que la tragédie toute pure. Le problème posé devant Racine était
0. Ces « modulations » diverses, M. Deschanel les démêle dans chaque tragédie avec une extrême finesse. Mais, avant d’aborder c
qu’il y a là une équivoque. De ce qu’une passion développée dans une tragédie pourrait, si l’on baisse un peu le ton, faire l’o
baisse un peu le ton, faire l’objet d’une comédie, s’ensuit-il que la tragédie où cette passion se déroule soit un « mélange » d
et de tragique et, par suite, une œuvre romantique ? A ce compte, la tragédie toute pure n’admettrait guère l’amour qu’au momen
n tragique sauf les conséquences ou le degré, pourra donc être appelé tragédie comique, et peut-être qu’« à tel passage on pourr
ce de nature entre Béline et Agrippine. ) Dès lors il n’y aura pas de tragédie ni de comédie de caractère qui ne puisse être qua
n qui ne puisse faire tour à tour sourire et trembler. Dire que telle tragédie de Racine est une comédie, c’est aussi vrai que d
ie, c’est aussi vrai que de dire que telle comédie de Molière est une tragédie . C’est peut-être vrai si l’on considère l’effet p
ce badinage. M. Deschanel démonte avec beaucoup d’adresse l’admirable tragédie de Phèdre, nous fait toucher du doigt comment ell
z qu’Euripide le premier avait été romantique en introduisant dans la tragédie les passions de l’amour56. Le style même d’Euripi
naïf, sanglant et par endroits sensuel, transformé par Racine en une tragédie élégiaque et pieuse, propre à être jouée dans un
à cause du fanatisme monarchique et religieux qui est l’âme de cette tragédie . Mais il goûtait fort Mithridate parce que Mithri
n que l’autre dans la vie réelle ? Serait-ce point qu’Athalie est une tragédie cléricale ? Mais il n’a jamais été nécessaire, po
r livre le sang de tous leurs ennemis. En résumé, dans la moitié des tragédies de Racine, les actions et les mœurs ne sont pas d
genre doit forcément se rencontrer, plus ou moins accusé, dans toute tragédie . Car la tragédie vit d’actions excessivement viol
ment se rencontrer, plus ou moins accusé, dans toute tragédie. Car la tragédie vit d’actions excessivement violentes et brutales
re part, comme on veut que la forme soit belle, les personnages de la tragédie doivent parler le langage le plus savant, le plus
qu’elle se réveille chez des hommes si bien parlants. A ce compte, la tragédie serait un genre radicalement faux. Mais quel genr
ès tout, est-ce là une convention si forte ? Il arrive parfois (et la tragédie n’exprime que des passions exceptionnelles au moi
gisse un sauvage poussé par la force aveugle des nerfs et du sang. La tragédie (comme l’art en général) ne fait qu’accentuer les
is vu ? En un sens, rien de plus vrai ni de plus philosophique que la tragédie , qui nous montre les forces élémentaires, les ins
faut point attacher d’importance à ce qu’il y a d’historique dans les tragédies raciniennes. Le drame n’est pas là, il est tout e
’a revêtue ce génie à son moment le plus heureux. Rien donc, dans ces tragédies , ne nous est étranger, pas même les choses emprun
28 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 44, que les poëmes dramatiques purgent les passions » pp. 435-443
rop allumées pour être éteintes par des refléxions philosophiques. La tragédie purge donc les passions à peu près comme les reme
le-ci… etc. . Les écrivains qui ne veulent pas comprendre comment la tragédie purge les passions, alleguent pour justifier leur
s passions, alleguent pour justifier leur sentiment, que le but de la tragédie est de les exciter. Un peu de refléxion leur auro
nt de cette ombre de difficulté, s’ils avoient daigné le chercher. La tragédie prétend bien que toutes les passions dont elle fa
opposez à ceux qu’elle prête à ses personnages. Par exemple, quand la tragédie nous dépeint Médée qui se vange par le meurtre de
que ceux de leurs sentimens qui sont loüables. Or quand on dit que la tragédie purge les passions, on entend parler seulement de
seulement des passions vitieuses et préjudiciables à la societé. Une tragédie qui donneroit du dégoût des passions utiles à la
a gloire, la crainte du deshonneur, etc. Seroit aussi vitieuse qu’une tragédie qui rendroit le vice aimable. Il est vrai qu’il e
29 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177
ntiellement du drame moderne. — Histoire de l’Absolu. — Théorie de la tragédie . — III. L’Antigone de Sophocle. — Les Euménides d
 Sommet de la perfection tragique. — IV. Euripide. — Altération de la tragédie . — Pourquoi Rome n’eut point de théâtre. — V. Inf
— V. Influence du christianisme sur l’art dramatique. — Parenté de la tragédie moderne avec la comédie. — VI. Théorie de la comé
capable de pénétrer la vraie nature de la comédie non plus que de la tragédie , et dans les puérils excès de sa réaction contre
nsemble de son développement historique176, l’histoire générale de la tragédie forme, avec la théorie sommaire de cet art, l’int
tous les temps n’ont agi que par leur impulsion. Mais voici entre la tragédie grecque et la tragédie moderne une différence pro
gi que par leur impulsion. Mais voici entre la tragédie grecque et la tragédie moderne une différence profonde. Dans la première
ont dans notre monde chrétien l’intérêt fondamental de la plupart des tragédies . Leurs personnages se replient sur eux-mêmes, se
qui de nous ou des Grecs a réalisé le plus parfaitement l’idéal de la tragédie  ? Le tragique, c’est la guerre des Dieux dans l’H
de l’Orestie d’Eschyle, Les Euménides, qui appartient néanmoins à la tragédie sous sa forme la plus austère. Clytemnestre, en a
lanté, Les Euménides, avec leur pacification finale, nous montrent la tragédie dans toute sa pureté. Le tragique, ce n’est pas l
re du tragique. Avec Euripide, cette contradiction s’efface ; dans la tragédie moderne, elle n’existe plus. Mais cette forme alt
ais non la plus belle colonne de ces propylées. S’il fit descendre la tragédie des hauteurs de l’impersonnalité divine dans des
rait les rejeter sans perdre son caractère distinctif. Ainsi, dans la tragédie d’Hamlet, les ambassadeurs d’Angleterre et le pri
de sang précieux une offense imaginaire à son honneur200 En somme, la tragédie a perdu sa base substantielle et vraie, qui est l
é absolue de son essence : de là la simplicité du drame grec. Mais la tragédie moderne est encombrée de personnages, et les inci
vre des êtres individuels et réels, peindre des caractères 201. Or la tragédie sort par là de sa véritable nature, et touche aux
un symbole moins clair, moins magnifique, de la Vérité morale, que la tragédie  ; mais, puisqu’elle est un art et un art importan
de mauvais poètes. Aussi, bien que la comédie soit le contraire de la tragédie , il n’est pas possible que le Divin, dont l’éclat
s droits, quand, tout à l’heure, le chef-d’œuvre de Sophocle et de la tragédie me montrait le duel à mort de deux vérités morale
à-dire des sentiments pathétiques, remontés du théâtre sanglant de la tragédie humaine au séjour idéal de leur concorde harmonie
truction également apparente. Je retrouve donc entre la comédie et la tragédie , son contraire, cette belle opposition symétrique
Orient n’a rien produit du premier ordre dans l’art dramatique. Si la tragédie des Indiens est sans pathétique, sans véritable i
ns les familles et au théâtre, les idées morales en dissolution et la tragédie en décadence, tel est le monde comique où d’abord
ure, transparente et idéale, où sa personnalité ne paraissait pas. La tragédie classique s’était bornée à représenter l’harmonie
deviner de la sienne. Cette impersonnalité est bonne surtout dans la tragédie . Mais, dans la comédie, où l’accidentel et l’arbi
nt que trop de facilité à glisser sur cette pente, et, de même que la tragédie moderne a pour écueil le lyrisme, la comédie roma
utre, la pièce se termine pour lui tragiquement. Je sais bien que la tragédie , sous sa forme romantique, a cessé d’être le cont
donc la différence ? la voici, et il n’y en a point d’autre. Dans la tragédie romantique, la personne même périt, enveloppée da
et de la sympathie tragiques plane le sentiment de l’harmonie que la tragédie maintient en laissant entrevoir la justice éterne
suffira pourront se dispenser de lire notre développement : Dans la tragédie , le principe éternel et substantiel des choses ap
dramatique, s’opposer l’un à l’autre comme genres différents. Dans la tragédie , les personnages consomment leur ruine par l’excl
et suiv. La comédie a pour base et pour commencement ce par quoi la tragédie peut finir, c’est-à-dire la sérénité de l’âme abs
urs, sur la sophistique, le genre larmoyant et les lamentations de lu tragédie , sur le verbiage léger, l’amour de la dispute, et
la satire. 214. Expression de Hegel. T. V, p. 206. 215. Dans les tragédies françaises, souvent tes personnages les plus élev
nne d’autant plus de verve et d’imagination. T. V, p. 205. 217. La tragédie n’offre pas la même latitude pour le développemen
30 (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Division dramatique. » pp. 64-109
écédentes. On peut s’en convaincre par l’inspection des prologues des tragédies grecques et des comédies de Térence. Les prologue
iers actes qu’à raison de la première place qu’elle occupait dans une tragédie ou dans une comédie, et nullement à cause de son
res scènes, il serait comme impossible aux spectateurs d’entendre une tragédie dans laquelle les divers intérêts et les principa
u côté de l’intérêt principal dont on veut les occuper. Mais comme la tragédie est une action, il faut que le poète se cache dès
nge, plutôt que les acteurs n’agissent. Beaucoup d’expositions de nos tragédies ressemblent bien moins à une partie de l’action q
e l’est pas moins, toute l’histoire nécessaire à l’intelligence de la tragédie  ; et l’histoire est si longue qu’il a fallu la co
t voir, par l’exposition des Cœphores, comment Eschyle avait conçu la tragédie . Le fond de la scène est le tombeau d’Agamemnon.
Épisode. C’était chez les Grecs, une des parties de quantité de la tragédie . On appelait ainsi cette portion du drame qui éta
dépendant des autres. Mais ce qui n’avait été qu’un ornement dans la tragédie , en étant devenu la partie principale, on regarde
istote, qu’il en a fait une règle : en sorte qu’on nommait simplement tragédies , les pièces où l’unité de ces épisodes était obse
t tragédies, les pièces où l’unité de ces épisodes était observée, et tragédies épisodiques, celles où elle était négligée. Les m
ogue. Aristote définit l’épilogue, une partie qu’on récite dans la tragédie , lorsque le chœur a chanté pour la dernière fois.
it-on, de calmer les passions et de dissiper les idées tristes que la tragédie aurait pu exciter. L’épilogue n’a pas toujours ét
es ; l’exode étant (comme on l’a dit ci-devant) une des parties de la tragédie , c’est-à-dire, la quatrième et dernière, qui renf
it tout au plus que des rapports arbitraires et fort éloignés avec la tragédie . Récit dramatique. Le récit dramatique qui
écit dramatique. Le récit dramatique qui termine ordinairement nos tragédies , est la description d’un événement funeste, desti
modèle si déraisonnable, que sont faits la plupart des récits de nos tragédies , et on n’en connaît guère qui ne pèche contre la
plus jouir des privilèges accordés aux poètes, qu’aucun personnage de tragédie . La première partie du récit de Théramène répond
un illustre écrivain, qui, dès l’instant qu’il commença de donner ses tragédies au public, fit voir que Corneille, le grand Corne
e chercher, je ne crois pas qu’il s’en trouve un dans les trente-cinq tragédies qui restent. Je sais bien que souvent on ne trouv
irrégularités, c’est qu’on ne soit pas blessé des monologues dans les tragédies , surtout quand ils sont un peu longs. Où trouvera
les monologues conservent la même mesure des vers que le reste de la tragédie  ; et ce style alors est supposé le langage commun
esque toujours dans les règles que j’imagine pour la perfection de la tragédie . On pardonne un monologue qui est un combat du cœ
randes perfections du dialogue, c’est la vivacité ; et comme, dans la tragédie , tout doit être action, la vivacité y est d’autan
31 (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Notice historique sur M. Raynouard, par M. Walckenaer. » pp. 1-22
ui avait faits la Terreur, il composa son Caton d’Utique, sa première tragédie , qu’on dit tirée à très peu d’exemplaires. J’en a
vocat nommé Matemus faisait à Rome des lectures très applaudies de sa tragédie de Caton, dont bien des traits choquaient les pui
Raynouard fut au Théâtre-Français, quand on donna, le 14 mai 1805, sa tragédie des Templiers. En relisant aujourd’hui cette pièc
. « Il y avait, disait Geoffroy, un sort jeté depuis cinq ans sur les tragédies et les poètes tragiques : M. Raynouard vient de d
mpliers. Il n’inventa rien, mais il rompit cette ennuyeuse lignée des tragédies antiques et mythologiques, et il eut l’air, comme
nt du cœur et n’y va. L’auteur, oubliant que le véritable objet d’une tragédie était d’émouvoir et de toucher, s’est trop occupé
a envisagé, est très juste et le paraîtra à tous ceux qui reliront la tragédie et les preuves historiques qui y font cortège. Ri
es de l’histoire et de la tradition, l’auteur aurait pu imprimer à sa tragédie une force et une couleur dramatique qui lui manqu
l’étoffe dont ils sont faits, insiste sur ce point que le héros d’une tragédie ne doit pas l’être de pied en cap, qu’il doit, po
une véritable connaissance du cœur humain : c’est que le héros d’une tragédie , pour intéresser, ne doit être ni tout à fait cou
eut beaucoup de calcul ou encore plus de bonheur dans cette première tragédie représentée de Raynouard, mais il est impossible
s. Un autre jour encore, un écrivain distingué venait de lui lire une tragédie . — « C’est très bien, dit-il après l’avoir entend
se (24 novembre 1807), on le voit essayer sa théorie. Il traita de la tragédie considérée dans son influence sur l’esprit nation
ns son influence sur l’esprit national : il se plut à montrer dans la tragédie des anciens, dans celle des Grecs, une institutio
ion politique. À Athènes, dès l’origine, il en fut ainsi ; à Rome, la tragédie , importée tard, et toute de cabinet, n’eut aucune
son discours académique : parlant d’un Émilius Scaurus qui, dans une tragédie d’Atrée, avait imité quelques vers d’Euripide où
rs ne prit pour lui que la louange, et il eut raison. 4. [NdA] Cette tragédie en cinq actes et en vers fut représentée pour la
u convaincu, et a dit qu’ayant été trompé une fois à la lecture d’une tragédie , il n’en laisserait désormais jouer aucune qu’ell
32 (1908) Jean Racine pp. 1-325
ustement Corneille : mais ils jugent Racine à travers l’insupportable tragédie pseudo-classique du xviie  siècle et de l’Empire,
, a vraiment « achevé » et porté à son point suprême de perfection la tragédie , cette étonnante forme d’art, et qui est bien de
Racine rapproche et finalement concilie les mêmes traditions que ses tragédies elles-mêmes. Et là-dessus, ayant relu Racine pour
l’opinion de Port-Royal sur la nature humaine se retrouvera dans ses tragédies  ; elle le fera véridique et hardi dans ses peintu
tout imprégné des Grecs, choisit chez eux la moitié des sujets de ses tragédies profanes, et s’il écrivit Andromaque, Iphigénie e
de Phèdre et d’Hippolyte ; si bien qu’écrivant vingt ans plus tard sa tragédie de Phèdre, il put se ressouvenir des pages d’Héli
Sa vie même fut certainement, aux yeux de Dieu, la plus belle de ses tragédies . Deuxième conférence. Ses débuts. — Son séjour
eptembre 1660, n’ayant pas encore vingt et un ans, il avait écrit une tragédie d’Amasis, dont nous ignorons le sujet ; qu’il l’a
61 ; il a vingt et un ans et demi), nous trouvons Racine occupé d’une tragédie sur les amours d’Ovide : J’ai fait, refait, et m
nt sans fortune, se laisse faire. Car, au surplus, on peut écrire des tragédies partout. Et nous verrons qu’à Uzès même, chez le
a pas été conservée, et commence la Thébaïde. Il écrit, dis-je, cette tragédie et achève les Bains de Vénus dans le moment où so
ur prêtera une sensibilité morale venue du christianisme. Il fera des tragédies qui secrètement embrassent et contiennent vingt-c
« Ne pourrais-je donc adorer ces Grecs, ne pourrais-je même faire des tragédies comme eux sans être pour cela un mauvais chrétien
ait, à tout hasard, de la théologie, lu beaucoup de grec, projeté une tragédie sur Théagène et Chariclée, commencé la Thébaïde e
plus difficile à un débutant de se faire jouer. Mais le public de la tragédie n’était pas, en somme, très nombreux. Songez qu’i
ne rude application et quelque littérature pour suivre la plupart des tragédies des deux Corneille, et seulement pour en saisir l
urs faciles à entendre. Il fallait de toute force que le public de la tragédie fût d’une culture moyenne supérieure à celle de n
ublic. À cause de cela, il était assez restreint. Le peu de vente des tragédies imprimées le montre d’ailleurs. C’était, en tout,
on discute si la comédie, qui fait rire, est supérieure, ou non, à la tragédie , qui fait pleurer. Gélaste défend la comédie et l
, c’est Boileau, le critique en titre de la bande, qui plaide pour la tragédie , et pour le plaisir délicat des larmes et de la p
eau et Chapelle, autant que La Fontaine lui-même, — et amoureux de la tragédie . Et, en effet, Racine, en ce temps-là, achevait d
 ? Je n’en sais rien. Il avait vingt-trois ans ; il voulait faire une tragédie  ; on lui avait conseillé ce sujet-là ; il l’avait
es mains de quelques personnes d’esprit. Ils m’excitèrent à faire une tragédie et me proposèrent le sujet de la Thébaïde. Ainsi
e latine attribuée à Sénèque, et l’Antigone de Rotrou (1638). Oh ! la tragédie d’Euripide est fort belle. Mais elle ne contient
s. Il ne sait pas faire quelque chose de rien. Il ne peut tirer de la tragédie d’Euripide qu’un peu plus de deux actes. Alors il
irs de poésie ou de passion. Je le répète, cela ressemble assez à une tragédie d’un contemporain de Shakespeare. Même, la scène
te morte. De l’Antigone de Rotrou, Racine ne garde rien. C’est sur la tragédie d’Euripide qu’il travaille. Attentif à l’unité d’
lexandre est extrêmement différent de la Thébaïde. Ce n’est point une tragédie , bien que Racine l’appelle de ce nom et bien qu’u
et, en attendant la gloire, d’un désir enragé de succès. La Thébaïde, tragédie très sombre et très sage, a fort joliment réussi
.   Demanderez-vous maintenant pourquoi Racine, se décide à faire une tragédie galante et si peu tragique, dans le goût du jour 
Alexandre et en accepta la dédicace. On parla beaucoup de la nouvelle tragédie . Saint-Évremond, dans son exil de Londres, se la
ins d’alarmes, et je n’appréhende plus tant de voir finir avec lui la tragédie  ; mais je voudrais que, avant sa mort, il adoptât
ne devait guère être entendu. Corneille, à qui Racine avait soumis sa tragédie , avait déclaré que le jeune homme était doué pour
avec insolence, comme on pourra le voir par la première préface de sa tragédie (1666). Et c’est à ce moment-là que, grisé par sa
grande date du théâtre français. Andromaque, c’est l’entrée, dans la tragédie , du réalisme psychologique et de l’amour-passion,
Pour bien juger de l’originalité d’Andromaque, il faut savoir quelles tragédies on faisait dans les années qui ont immédiatement
l’hôtel de Bourgogne. Et Timocrate représente exactement le genre de tragédie qui plut davantage entre le Cid et Andromaque, et
c’est précisément le contraire et de Timocrate et des très nombreuses tragédies dont Timocrate est le type absolu, et, enfin, de
ont Timocrate est le type absolu, et, enfin, de plus de la moitié des tragédies de Pierre Corneille.   Car Racine (et cela ne nou
êve là-dessus ; et c’est de ces vingt vers de Virgile qu’il tirera sa tragédie  ; car il n’a à peu près rien emprunté ni aux Troy
rit dans sa préface : « Voilà, en peu de vers, tout le sujet de cette tragédie . »   Je suppose, que vous avez lu les tragédies
out le sujet de cette tragédie. »   Je suppose, que vous avez lu les tragédies de Racine. Je ne vous analyserai point l’action d
On peut presque dire que pour la première fois l’amour entre dans la tragédie . Je dis « pour la première fois ». Car l’amour d
de vous, monsieur, et des représentations qui peuvent en imposer… vos tragédies m’en ont paru encore plus belles et plus durables
nir — Guilleragues avait visité les pays où se passent la plupart des tragédies de Racine, et voici ce qu’il en disait : Dieu me
totale des « passions de l’amour », Andromaque est la première de nos tragédies « où nous nous retrouvions tout entiers » (Brunet
celles des ancêtres de notre race. Ah ! le pur chef-d’œuvre que cette tragédie , que ce chaste drame d’héroïque piété conjugale e
t d’un homme qui ne veut absolument pas céder à son plaisir) : Cette tragédie a bien l’air des belles choses ; il s’en faut pre
ut de même cela n’est pas si fort que notre vieux Corneille. Ah ! les tragédies historiques ! Ah ! les pièces, sur la politique e
ine complication, mais continue, et intense ; Britannicus est une des tragédies de Racine qu’il vaut mieux avoir vu jouer, fût-ce
toute-puissance ! Quelle superbe toile de fond, si je puis dire à la tragédie de Racine !   Cette « toile de fond » remplace av
Et la conclusion, c’est qu’à cet égard comme à beaucoup d’autres, la tragédie classique, en s’abstenant presque totalement de c
nités, soit de l’étroitesse des planches, si elles ont imposé à notre tragédie quelques artifices un peu froids, lui ont épargné
ui ont épargné beaucoup plus de sottises.   Or, cette forte et sombre tragédie de Britannicus — qu’une formule scolaire, qui vie
aient décidé que l’auteur d’Andromaque ne pouvait pas faire une bonne tragédie romaine, et que Britannicus tomberait. D’après un
religieuse de l’ordre de Vesta, qu’ils auraient nommé cet ouvrage une tragédie chrétienne si l’on ne les eût assurés que Vesta n
t » J’ai à vous parler de la plus tendre et de la plus simple des tragédies de Racine, — et de la plus farouche et de la plus
e Votre Altesse Royale avait daigné prendre soin de la conduite de ma tragédie . On savait que vous m’aviez prêté quelques-unes d
d’appeler Bérénice une élégie divine ? C’est, bel et bien, une divine tragédie . Il est vrai qu’elle est fort simple, et que tout
e n’est point une nécessité qu’il y ait du sang et des morts dans une tragédie  : il suffit que l’action en soit grande, que les
essente de cette tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie . Définition libérale et souple. À ce compte, oui
ion libérale et souple. À ce compte, oui, Bérénice est assurément une tragédie  ; mais on l’appellerait presque aussi bien une ha
vaient donc ces échauffés de romantiques à railler la « pompe » de la tragédie classique, eux, les plus emphatiques des écrivain
mode, ces années-ci, de dire que Bérénice est la plus racinienne des tragédies de Racine. Oui, si l’on veut. Car d’abord, elle e
il lui faisait invoquer « les dieux »). Pour les contemporains, cette tragédie était bien, sous son très léger voile antique, un
rations qui l’ont suivi, Bérénice sera donc la plus racinienne de ses tragédies , puisqu’elle en est la plus tendre, — non pas pré
t-Évremond, qui rapproche obligeamment Racine de Quinault : Dans les tragédies de Quinault, vous désireriez souvent de la douleu
e que Bérénice, c’est très joli sans doute, mais que ce n’est pas une tragédie , que ce serait plutôt une élégie, — comme si cela
élégie, — comme si cela faisait quelque chose que ce soit ou non une tragédie  !   Et le Tite et Bérénice de Corneille ? C’est à
assins s’il osait épouser une étrangère.   Or, Racine, ayant fait une tragédie si tendre que c’était à peine une tragédie, ayant
Or, Racine, ayant fait une tragédie si tendre que c’était à peine une tragédie , ayant peint l’amour le plus vrai, mais le plus p
ce qu’il a ajouté aux souvenirs de Cézy est justement ce qui, dans sa tragédie , nous paraît le plus « turc » par l’esprit. Or, l
u vizir, et le sultan, qui veille de loin, fait tout étrangler. Nulle tragédie n’est plus enveloppée de mystère et d’épouvante.
ent donc plus de tragique peut-être que les grands rôles des héros de tragédie . Je voudrais seulement que Bajazet nous dît mieux
n harem.   En résumé, de même que Bérénice est la plus racinienne des tragédies de Racine parce qu’elle en est la plus tendre, Ba
rce qu’elle en est la plus tendre, Bajazet est la plus racinienne des tragédies de Racine parce qu’elle en est la plus féroce, et
s du Levant ou l’Abrégé de l’histoire des Turcs de Du Verdier, que la tragédie de Racine était pleine d’erreurs, qu’Amurat s’éta
absurde, je me trouvais absolument forcé de faire un choix, les deux tragédies que je sacrifierais avec le moins de désespoir, c
emps se faisait de la beauté. Mithridate et Iphigénie sont, parmi les tragédies de Racine, les plus « pompeuses » (je ne donne pa
plus « louis-quatorziennes », si je puis dire. Aussi sont-ce les deux tragédies que le roi aima le mieux, et celles qui (Andromaq
re que je viens de dire, la troupe des comédiens du roi représenta la tragédie d’Iphigénie. Je ne dis que ce que je dis, et ce
Et c’est pourquoi Mithridate et Iphigénie me semblent les deux seules tragédies auxquelles se puissent appliquer, avec quelque ap
nelles railleries de Taine, dont c’était la manie de ne voir dans les tragédies de Racine qu’une reproduction de Versailles, par
e. Et maintenant, quelques remarques séparées sur chacune de ces deux tragédies « pompeuses ».   Disons-nous bien que Corneille n
de complaisance, distinguer comme un reflet racinien sur la dernière tragédie de Corneille. Il y a, du reste, quelque analogie
airement à l’habitude des héroïnes de Corneille dans la moitié de ses tragédies — n’a pas le courage de donner son amant à une au
’attendrit en plus d’un endroit de cette lente mais souvent charmante tragédie . À un moment, Suréna ayant dit qu’il veut mourir
s abandonnent à son jeune rival les histoires d’amour : mais pour les tragédies politiques, pour les machines romaines, il n’y a
ntre Mithridate, Monime et Xipharès fait un peu tort, selon moi, à la tragédie historique, à l’histoire de Mithridate ennemi des
nt, il ne craint plus Corneille qui est en train d’écrire sa dernière tragédie (Suréna. Racine peut faire ce qu’il veut. Évidemm
énécée) et Andromaque, sont sans « merveilleux ». (Et encore plus les tragédies empruntées à l’histoire, Britannicus, Bérénice, B
lait représenter Iphigénie ? Et quelle apparence encore de dénouer ma tragédie par le secours d’une déesse et d’une machine, et
tre un sentiment privé et un intérêt public — est par excellence la «  tragédie royale », et à quel point lui convenait le décor
première scène avec Agamemnon, je vous renvoie à l’Entretien sur les tragédies de ce temps par l’abbé de Villiers (1675) ; car v
l’a vu pleurer et changer de visage, Et tu la plains, Doris ! Cette tragédie vraiment royale est d’ailleurs un chef-d’œuvre de
coup songé, nous verrons à quoi. Phèdre est la plus enivrante de ses tragédies Dans aucune il n’a mis plus de paganisme ni plus
epétri l’Iphigénie, il a totalement « renversé » l’Hippolyte. Dans la tragédie d’Euripide, qui pourrait s’intituler, très sérieu
. Tout le roman de la femme de trente ans et par-delà est dans cette tragédie . Pour Hippolyte et pour Aricie, je n’ai pas beso
s le Dieu de Racine. Là est l’intérêt profond de quelques-unes de nos tragédies classiques. Comme le fond en est, si je puis dire
affleurement d’une minute à la surface de ce monde de phénomènes… Les tragédies classiques sont charmantes parce qu’elles sont in
a force de son génie. Il avait ses tiroirs pleins de beaux projets de tragédies . Il devait être persuadé que son art était la plu
es lettres pleines de bon sens) — qui n’avait pas lu une seule de ses tragédies . Son fils Louis nous dit ce mot admirable : « L’a
sont trop luxurieuses. Et tout est de ce style et de cette force. Sa tragédie de Phèdre et Hippolyte est à l’avenant. De la ter
ement. Faible encore, il crut d’abord trouver le moyen de purifier la tragédie , de la mettre d’accord avec la religion, et ainsi
, dit-il dans la préface de la pièce, c’est que je n’ai point fait de tragédie où la vertu soit plus mise au jour que dans celle
crime même. Et, plus loin, il se montre jaloux de « réconcilier la tragédie avec quantité de personnes célèbres par leur piét
èdre est la première étape de la conversion de Racine. Il veut que sa tragédie soit une illustration de l’un des points de la do
venir un élément de volupté… L’inquiétude que lui inspira sa première tragédie chrétienne acheva de faire de lui un chrétien. Il
là un récit d’une forte saveur et d’une belle férocité. Mais, dans la tragédie de Racine, Esther est une colombe gémissante ; el
et qu’il est excellent qu’il en soit ainsi ? Et enfin l’action de la tragédie de Racine s’arrête à la délivrance des Juifs et à
e d’Esther que Racine a pu tirer ce délicieux poème, où la Muse de la tragédie paraît enveloppée des voiles neigeux et ceinte de
uvent passé par l’esprit, qui était de lier, comme dans les anciennes tragédies grecques, le chœur et le chant avec l’action, et
ités. Ce dessein, alors entrevu, de faire « comme dans les anciennes tragédies grecques », il le réalise pleinement dans Athalie
Impitoyable Dieu, toi seul as tout conduit ! l’amour, sans lequel la tragédie ne se concevait pas auparavant, remplacé par des
ation et d’une restauration, elle serait encore la plus émouvante des tragédies politiques. Mais c’est encore une tragédie chréti
ore la plus émouvante des tragédies politiques. Mais c’est encore une tragédie chrétienne, et, considérée ainsi, dans un esprit
n voir la différence — sur le vieux Boyer, qui fit pour Saint-Cyr une tragédie de Jephté, inepte et inconsciemment indécente, pu
l sont uniques, que les Plaideurs sont uniques, et presque toutes ses tragédies profanes, et Esther et Athalie. Et cela veut dire
poète. À ce sujet Racine écrit à Boileau (4 avril 1696) : … Pour mes tragédies , je les abandonne volontiers à sa critique. Il y
, Nicole et quelques autres amis, il prend un Sophocle grec et lit la tragédie d’Œdipe, en la traduisant sur-le-champ : Il s’ém
i compose le fond solide et fait l’énergie secrète de ses mélodieuses tragédies , de même que c’est la beauté, la mesure et l’eury
in ton oratoire et même emphatique, reste persistant de nos premières tragédies françaises qui avaient été, je ne sais pourquoi,
ifférait autant par tout son aspect, d’une salle de nos jours, qu’une tragédie de Corneille d’une comédie de Dumas fils si vous
quelque façon en l’obligeant de faire plus serré et plus fort. « La tragédie française est une crise » (Gœthe). Cela est surto
agédie française est une crise » (Gœthe). Cela est surtout vrai de la tragédie de Racine. « Racine prend son point de départ si
voit-il pas encore aujourd’hui ? — Rien de plus philosophique que la tragédie , quand elle nous montre les forces élémentaires,
int qu’on ne sait si on a peur de ces femmes ou si on les adore ! Les tragédies de Racine, c’est de l’humanité intense.   2°. Vér
u’au suicide, jusqu’à la trahison et au meurtre, jusqu’à la folie. La tragédie racinienne (mettons à part Esther et Athalie) n’e
e civilisation chrétienne, en a fait couler en eux sans le savoir. La tragédie de Racine n’est chrétienne que dans La mesure où
la coupant de tout le reste du dogme chrétien. Et c’est pourquoi ses tragédies sont terribles. Au reste, avec leur mélange de cr
e plus sain jusqu’au plus criminel et au plus morbide, sont, dans les tragédies de Racine, peintes, on peut le croire, une fois p
acun de ses sujets éveille en lui une « vision » ; que chacune de ses tragédies se meut dans une atmosphère historique, légendair
thologique qui lui est propre et, par suite, n’est plus seulement une tragédie , mais un poème. Et cela est toujours plus manifes
une Alceste, ou qu’il l’ait détruite. Et c’est par tout cela que ses tragédies nous font tant de plaisir. Elles prêtent indéfini
ssent vite, ou encore à cause du trop d’esprit qu’on y a mis… Mais la tragédie de Racine, si proche à la fois et si lointaine, n
« Unique », je l’ai dit déjà et le redis encore : car, tandis que la tragédie selon Corneille a pullulé après lui, et même jusq
re race : ordre, raison, sentiment mesuré et force sous la grâce. Les tragédies de Racine supposent une très vieille patrie. Dans
u biblique. Et pourtant il me semble qu’on pourrait dire des savantes tragédies de Racine ce que dit Gérard de Nerval des chanson
de mille ans, a battu le cœur de la France. De même, nous dirons des tragédies de Racine, grecques, romaines, bibliques, peu imp
33 (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Sur la reprise de Bérénice au Théâtre-Français »
 de Stendhal, Iphigénie en Aulide devait sembler une bien moins bonne tragédie et un peu tiède ; il voulait dire qu’après les gr
en matière dramatique, classait ainsi, l’autre jour, devant moi, les tragédies du grand poëte : Athalie, Iphigénie, Andromaque,
itannicus. Je crois même qu’à titre de pièce achevée et accomplie, de tragédie parfaite offrant le groupe dans toute sa beauté,
is on assure aussi que Racine aimait mieux cette pièce que ses autres tragédies , qu’il avait pour elle cette prédilection que Cor
Louis XIV, dit-il, voulut que Racine et Corneille fissent chacun une tragédie des adieux de Titus et de Bérénice. Elle crut qu’
tour repris la tâche et réparé la brèche avec honneur. Sans doute la tragédie française, si l’on excepte Polyeucte et Athalie,
s toutes les mutilations, dans une attitude unique, immortelle. Notre tragédie , à nous, est, si j’ose ainsi dire, d’un cran plus
était de ce cercle, et au premier rang, a écrit d’Esther, cette autre tragédie commandée bien plus tard, cette autre Juive aimab
sans défaveur, et je dirai à mon tour de Bérénice que c’est moins une tragédie qu’une comédie de cœur, une comédie-roman, contem
anes des critiques d’alors, qu’il y ait du sang et des morts dans une tragédie  : il suffit que l’action en soit grande, que les
essente de cette tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie . » Geoffroy, qui cite ce passage dans son feuille
nice, s’en fait une arme contre ceux qu’il appelle les voltairiens en tragédie , et qu’il représente comme altérés de sang et et
dans le dernier acte, à l’inspiration supérieure et majestueuse de la tragédie , a rendu énergiquement cette stabilité héroïque d
du cœur plutôt que celle des faits, tel est en général le champ de la tragédie française en son beau moment, et voilà pourquoi e
34 (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (2e partie) » pp. 97-191
avec Voltaire : « Quel homme qu’Aristote, qui trace les règles de la Tragédie de la même main dont il a donné celles de la Dial
os jours chez qui l’on puisse apprendre à composer un discours et une tragédie  ? Aristote fit voir après Platon que la véritable
satire. Puis, il s’élève à des sujets plus hauts, et il traite de la tragédie , du poème épique, de la comédie, pour finir par d
éral, et il comptait surtout traiter des trois genres principaux : la tragédie , le poème épique et la comédie, sans oublier quel
oétique, telle qu’elle nous est parvenue, il n’est question que de la tragédie et du poème épique. La théorie de la comédie ne s
« La poésie », dit Aristote, et il entend par là le poème épique, la tragédie , la comédie, le dithyrambe, musique et paroles, l
de souffrance. Elle vint de la Sicile en Grèce. « L’épopée tient à la tragédie en ce qu’elle est comme elle, sauf le mètre, une
toujours un récit. « Une autre différence encore, c’est l’étendue. La tragédie s’efforce autant que possible de se renfermer dan
ntielle, quoique dans le principe on se donnât cette facilité pour la tragédie aussi bien que dans la comédie. » * * * « La tr
ilité pour la tragédie aussi bien que dans la comédie. » * * * « La tragédie , continue-t-il, est selon moi l’imitation de quel
aussi par le chant et la musique. « Puisque c’est par l’action que la tragédie imite, une première conséquence, c’est qu’une par
a tragédie imite, une première conséquence, c’est qu’une partie de la tragédie est nécessairement la pompe du spectacle, et que
à la mélopée, chacun sait assez clairement tout ce qu’elle est. « La tragédie est donc l’imitation d’une action ; et cette acti
couvre le fond de sa pensée. « Ainsi, l’on peut compter dans toute la tragédie six éléments qui servent à déterminer ce qu’elle
« Mettre à la suite les unes des autres ces sentences n’est point la tragédie , la fable et l’action bien tissues, c’est bien pl
e même combinaison dans ses pièces, et de faire finir beaucoup de ses tragédies par le malheur. Ce dénouement est excellent, comm
r la scène, mais une épouvante monstrueuse, ils n’entendent rien à la tragédie  ; car il ne faut pas lui demander toute espèce de
faut rechercher. » Suivent des exemples célèbres et choisis dans la tragédie grecque. VII. Aristote passe à l’épopée : «
s sagaces. Aristote termine au hasard, en donnant la supériorité à la tragédie sur le poème épique. C’est une erreur. Voici comm
essaye de la justifier sans y parvenir : « On peut, en comparant la tragédie et l’épopée, se demander laquelle de ces deux esp
x sons de la flûte, la Scylla attirant les navires sur l’écueil. « La tragédie est donc à l’épopée comme les vieux acteurs croie
on lui forçait trop son jeu ; il ne pensait pas mieux de Pindarus. La tragédie n’est pas à une moindre distance de l’épopée que
iter la tenue des femmes déshonnêtes. « Il faut ajouter encore que la tragédie peut se passer du geste, tout aussi bien que l’ép
eprésentation ne lui est pas absolument indispensable. « Ensuite, la tragédie peut paraître supérieure en ce qu’elle a tout ce
mpte. « L’épopée, quelle que soit son imitation, est moins une que la tragédie  ; et la preuve, c’est que, d’une seule épopée, on
et la preuve, c’est que, d’une seule épopée, on peut tirer plusieurs tragédies . « Aussi, dans le poème épique, si l’on se borne
aurait pousser plus loin l’imitation d’une action unique. « Ainsi, la tragédie l’emporte par tous ces points, et en outre, par l
le produit dans les limites que l’art lui impose ; car l’épopée et la tragédie ne sont pas faites pour procurer un plaisir quelc
mais seulement le plaisir que nous avons signalé. J’en conclus que la tragédie est évidemment supérieure à l’épopée, puisqu’elle
. « Mais bornons-nous à ce que nous venons de dire sur l’épopée et la tragédie , sur la nature de toutes deux, sur leurs formes e
réponses qu’on peut faire à ces critiques. » Cette comparaison de la tragédie avec l’épopée manque de justesse dans le fond com
ond comme dans la forme, car l’épopée, c’est la nature entière, et la tragédie n’en est qu’une partie : prenez les quatre-vingt-
la tragédie n’en est qu’une partie : prenez les quatre-vingt-dix-sept tragédies d’Eschyle d’un côté et l’Iliade de l’autre, vous
35 (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre III, naissance du théâtre »
ls. — Antagonisme de Bacchus et d’Apollon. — La Lyre et la flûte — La Tragédie et la Comédie se forment sous le double aspect de
œur dansant, mené et rythmé dans ces pompes par le Dithyrambe, que la tragédie et la comédie naquirent en même temps. Le Dithyra
ns douloureuses formée par les adorateurs exaltés du dieu, et d’où la tragédie allait naître. Car les Bacchanales mêmes avaient
eau du statuaire va déterminer. Thespis arrive ; la statue surgit, la tragédie parle, abrupte et inculte encore, mais ayant déjà
— Athènes fonde et inaugure le théâtre — Croissance et progrès de la Tragédie . — Chérilos. — Phrynicos. — Pratinas. La grand
nce vénérable, Eschyle crie, Sophocle bégaye dans ce vagissement ; la tragédie y demande le lait sanglant qui la fera croître. O
l’honneur de l’invention, c’est à moi qu’il reste. » Avec Thespis, la tragédie était entrée dans Athènes, la cité l’avait solenn
ouveauté d’une portée immense, Phrynicos introduisit la femme dans la tragédie  ; avec elle, la tendresse et la pitié, la materni
jamais son drame. Pratinas vient ensuite, et chasse les Satyres de la tragédie , comme un troupeau de boucs infectant un temple c
t par ses cris grotesques les chants de l’office. Pratinas coupa à la tragédie cette queue bestiale qui la dégradait. Mais ces v
on idéal se lève, son influence rayonne déjà sur la Grèce entière. La Tragédie n’a encore qu’un cirque de bois, mais Athènes lui
36 (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 8-23
mes succès. S’il n’a point eu, comme Corneille, la gloire de tirer la Tragédie du chaos, de lui imprimer le premier ce caractere
le, le plus intéressant de ses ressorts, la pitié. Qu’on parcoure ses Tragédies  ; la sagesse & la vérité des caracteres, la j
n en croit des Censeurs éclairés, il n’a pas conçu assez fortement la Tragédie  ; il n’a pas mis assez d’action dans ses personna
ra se dispenser d’avouer que l’amour, trop souvent introduit dans ses Tragédies , en fait languir l’intérêt aux yeux des Spectateu
e preuve que l’amour n’est pas nécessaire pour animer l’intérêt d’une Tragédie , c’est que les Grecs n’en ont point fait usage. I
le, qui, sans modele, sans guide, trouvant l’Art en lui-même, tire la Tragédie du chaos où elle étoit parmi nous. Un Homme d’esp
eule chose. Corneille n’est que Poëte ; il ne l’est même que dans ses Tragédies , à prendre le mot de Poëte dans le sens d’Horace
ndre le mot de Poëte dans le sens d’Horace *. Racine a réussi dans la Tragédie , la Comédie, l’Ode, l’Epigramme, & dans d’aut
e ses amis, à se régler sur leurs observations, & à bannir de ses Tragédies les défauts qu’ils y reprenoient. Aussi la Thébaï
37 (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Observations générales, sur, l’art dramatique. » pp. 39-63
ensemble les plaisirs purs de l’esprit. Je regarde, dit Voltaire, la tragédie et la bonne comédie comme des leçons de vertu, de
ectateurs. Les deux principales espèces de poèmes dramatiques sont la tragédie et la comédie, ou, comme disaient les anciens, le
édie, ou, comme disaient les anciens, le cothurne et le brodequin. La tragédie partage avec l’épopée la grandeur et l’importance
e et forme le cœur, l’autre polit les mœurs et corrige les dehors. La tragédie nous humanise par la compassion, et nous retient
édie ôte le masque à demi, et nous présente adroitement le miroir. La tragédie ne fait pas rire, parce que les sottises des gran
petits ne sont que des sottises : on n’en craint point les suites. La tragédie excite la terreur et la pitié ; ce qui est signif
xcite la terreur et la pitié ; ce qui est signifié par le nom même de tragédie . La comédie fait rire ; et c’est ce qui la rend c
ls. Pièce de théâtre. C’est le nom qu’on donne à la fable d’une tragédie ou d’une comédie, ou à l’action qui y est représe
us entendons le poème dramatique tout entier ; et nous comprenons les tragédies , les comédies, les opéras, même les opéras comiqu
omposer. C’est ce que le grand Corneille trouvait de moindre dans une tragédie . Quand l’échafaudage d’une de ses pièces était dr
suite aux épisodes ou circonstances qui doivent l’étendre. Est-ce une tragédie  ? Dites : Une jeune princesse est conduite sur un
e l’histoire ou le roman : c’est le fonds principal de l’action d’une tragédie ou d’une comédie. Tous les sujets frappants dans
ble. C’est, dans la poétique d’Aristote, une des six parties de la tragédie  ; il en définit la composition des choses. Il div
a pas moins frémi sur le sort d’Égiste et d’Oreste ; et le but de la tragédie est également rempli dans ces fables. Le grand Co
38 (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 40-47
Paris en 1684. Ce nom rappellera toujours le souvenir du Pere de nos Tragédies , & du plus étonnant de nos Poëtes. Avant lui,
urelles, le portoit de lui-même vers les plus grands objets, & la Tragédie seule pouvoit développer ses richesses, en lui pr
écarts : Invenias etiam disjecti menbra Poëta. Le Cid est la premiere Tragédie où il parut tout ce qu’il étoit & ce qu’il po
s où il vivoit, qu’on pourroit se former une idée sûre du Héros de la Tragédie . Quels motifs ont pu porter un Ecrivain dont la r
hommages rendus de tout temps à sa supériorité ? Voltaire a fait des Tragédies , il est vrai ; mais sa touche est si foible auprè
sûr, de sentiment, de convenance, de sensibilité ; le Héros de notre Tragédie sera toujours en droit de dire, au sujet de ses s
e, dit M. l’Abbé de Voisenon, qui eut la gloire difficile de tirer la Tragédie du chaos où elle étoit. Son génie, à l’exemple du
39 (1896) Les époques du théâtre français (1636-1850) (2e éd.)
ces Conférences. — I. Le Cid. — De quelques questions que soulève la tragédie de Corneille, et que la vraie nouveauté n’en cons
Corneille qui a formulé le premier dans le Cid la vraie notion de la tragédie . — III. De quelques défauts du Cid, dont le princ
her de parler du théâtre de Picard ou de celui d’Alexandre Duval, des tragédies de Marmontel, des comédies de Dancourt ou de Scar
 quand on oublie de les y mentionner. Il en est de même de plus d’une tragédie , de plus d’une comédie qui continuent pourtant to
ngement des mœurs, ou du goût public, ou de l’idéal du drame et de la tragédie  ? Mais de quel poids encore le désir de faire aut
le roi numide, qui se tue sur le cadavre de sa Sophonisbe, — dans la tragédie de Mairet — et il s’exprime ainsi : Cependant, e
, d’aventurière qu’elle avait été jusqu’alors, Corneille y a rendu la tragédie vraiment tragique pour la première fois. Comment
re… Tel est le premier moyen dont Corneille a usé pour éliminer de la tragédie ce qu’elle contenait de trop romanesque encore, e
ition, la formule, et la loi de l’action, dramatique. Dans une de ses tragédies les moins connues, et d’ailleurs les plus justeme
est pas tout, et pour achever d’y déterminer le caractère de la vraie tragédie , Corneille, dans le Cid, a usé d’un autre moyen e
-ce de mourir ? Je ne le crois pas. Pour être le terme habituel de la tragédie , la mort, en soi, n’en est pas pour cela plus tra
st plus cher que la vie — devoir, honneur, amour — c’est alors que la tragédie , en atteignant l’excès du pathétique, touche en m
est l’héroïsme de volonté qui les élève au-dessus d’eux-mêmes. Pas de tragédie sans lutte ; pas d’intérêt dans la lutte si ceux
le, ou pour obscurcir encore un peu dans le Cid la notion de la vraie tragédie , intéressent par-là l’histoire du théâtre françai
vait, jusqu’à Corneille lui-même, retardé davantage les progrès de la tragédie . Au xvie  siècle, et dans les premières années du
res que l’on puisse noter dans le Cid, il nous suffit d’y avoir vu la tragédie pour la première fois en France prendre conscienc
ire de la comédie la même importance que le Cid dans l’histoire de la tragédie  ? — Nécessité de remonter, pour traiter la questi
é, je me sens pressé, après vous avoir montré les commencements de la tragédie dans le Cid, de vous montrer aujourd’hui les orig
comme on le dit encore tous les jours, que, si le Cid est la première tragédie vraiment digne de ce nom qui ait illustré la scèn
apparaître ici la conséquence. En déterminant le vrai caractère de la tragédie , le Cid avait dégagé de la tragi-comédie les deux
ue ou, pour mieux dire, réciproque de celui du Cid : le Cid était une tragédie … tragique, et le Menteur est une comédie gaie. On
nre. Puisqu’il s’agissait de séparer ou de distinguer les espèces, la tragédie d’une part, la comédie de l’autre, c’est pour cel
a dignité, mais au moins la fortune littéraire et la popularité de la tragédie , il fallait donc, en premier lieu, que le goût gé
même, et les autres de ce qu’elle doit toujours exprimer d’idéal, la tragédie n’a pas besoin d’être « nationale », ou, si vous
ence. Rodogune I. — Importance de Rodogune dans l’histoire de la tragédie française et dans l’œuvre de Corneille. — C’est d
mêlés à ses qualités. — Enfin, comme étant la plus mélodramatique des tragédies de Corneille, Rodogune en est l’une des plus cont
uliers et de la peinture d’histoire. — L’emploi de l’histoire dans la tragédie de Corneille. — L’histoire lui sert à authentique
ment l’abus de l’histoire corrompt déjà dans Rodogune la notion de la tragédie . — Une citation de Beaumarchais. — Comment l’inté
n 1636, par un effet du génie de Corneille, l’idée ou la notion de la tragédie , confondue jusqu’alors avec tant de contrefaçons
que je tâche de vous faire voir maintenant ce qu’il est advenu de la tragédie livrée à elle-même, et comment elle a profité de
ésie de Corneille ; et s’il la préférait lui-même à toutes ses autres tragédies , c’est qu’il s’y retrouvait en quelque sorte plus
qui devait fixer notre choix sur cette même Rodogune : de toutes les tragédies de Corneille, elle est l’une des plus voisines de
e et mieux liée, plus fortement, en toutes ses parties, qu’aucune des tragédies antérieures de Corneille. Selon la curieuse et sp
cet égard la Rodogune de Corneille annonce ou fait déjà pressentir la tragédie de Racine, — son Andromaque ou son Bajazet, — ces
lle, qui devait plus tard affecter de dédaigner, comme indignes de la tragédie , les passions de l’amour, en a cependant bien vu
. Enfin, ce que n’étaient non plus ni le Cid, ni Polyeucte même : des tragédies de caractère, appuyées sur l’observation morale,
la distinction ne pouvait manquer de s’aggraver d’elle-même entre la tragédie et la comédie ; elle devenait tous les jours plus
ingulière avec laquelle Corneille a vu ce que l’histoire offrait à la tragédie de ressources uniques. On a écrit, vous le savez,
Messieurs, ce que ces grands de la terre tiennent de place dans notre tragédie . Croyez-vous cependant que si Corneille en a remp
et nous y reviendrons sans doute, — le caractère de grandeur de notre tragédie classique : elles en font l’une aussi des impéris
ui défend, ce qui soutient l’une des moins dramatiques assurément des tragédies de Corneille, c’est qu’il y va de savoir où comme
diminuer. N’a-t-il pas écrit quelque part que « le sujet d’une belle tragédie doit n’être pas vraisemblable » ! Et il voulait d
t n’être pas vraisemblable » ! Et il voulait dire par là qu’une belle tragédie doit avoir pour fondement quelques-unes de ces ac
comme si nous disions qu’en devenant une galerie de « monstres », sa tragédie , la tragédie de l’auteur du Cid et de Polyeucte,
s disions qu’en devenant une galerie de « monstres », sa tragédie, la tragédie de l’auteur du Cid et de Polyeucte, va devenir, à
e son devoir, c’est le mari de Pauline. Je ne connais que bien peu de tragédies de Corneille où le devoir triomphe de la passion,
e ou poussée tout de suite à l’extrême, il n’eût dès lors détourné la tragédie de son véritable objet, tel qu’il le lui avait, c
ns Horace, dans Cinna, dans Pompée, pour expulser le romanesque de la tragédie , allait maintenant lui servir à l’y réintroduire
’apprentissage. — Son dégoût pour les scarronades. — Son dédain de la tragédie . — Molière et Louis XIV. — À quel point de vue l’
le théâtre comique eût accompli des progrès comparables à ceux de la tragédie . Le Menteur n’avait pas fait école, même pour son
de ses qualités. Et le public applaudissait… et Thomas recommençait… Tragédies , tragi-comédies, comédies, opéras, nous n’avons p
t, l’élève préféré de Corneille, Quinault, le futur inventeur de la «  tragédie lyrique », que nous avons depuis lors appelée le
ture était idéaliste, en ce sens que, burlesque ou précieuse, dans la tragédie ou dans la comédie, pour divertir ou pour émouvoi
dehors, mais comme en marge de la société. La comédie de Scarron, la tragédie de Corneille, très différentes en ceci de la trag
de Scarron, la tragédie de Corneille, très différentes en ceci de la tragédie ou de la comédie du xvie  siècle, étaient assurém
de Corneille. — Comment Racine conçoit l’emploi de l’histoire dans la tragédie . — Sa docilité à se plier aux règles et aux exige
e on cause. Grande nouveauté ! si c’est, comme nous l’allons voir, la tragédie qui change véritablement de nature ; un sang plus
historique, mais il lui faut encore qu’il soit humain, et qu’ainsi la tragédie ne dégénère jamais en une leçon de politique ou d
es, — puisque ceci, par hypothèse, est devenu de l’essence même de la tragédie , — mais ils se déguisent à eux-mêmes, sous leurs
l’air de rien ; et, cependant, il n’en faut pas plus pour rabattre la tragédie du plan de l’histoire sur celui de l’humanité, si
out dans la sculpture grecque. Je dis dans la sculpture : car, sur la tragédie grecque, je n’oserais émettre un avis, et si, pou
assez profondément de celles que Racine s’est plu à peindre dans ses tragédies . Mais, pour le moment, il nous suffit qu’il y ait
ous le disais au début de cette conférence, est-ce la première de nos tragédies , — j’entends la première en date, — où nous nous
ortures de la jalousie…) Et il en est arrivé ceci : qu’en traitant la tragédie de cette manière toute nouvelle, Racine, de purem
finie ? En premier lieu, c’est une sorte de comédie où, comme dans la tragédie de Racine, les situations sont subordonnées aux c
urellement et d’elle-même au drame, à un certain genre de drame, à la tragédie bourgeoise, telle que la comprendront Diderot, Se
en général ont méconnu sa valeur, et pourquoi. — De la réalité de la tragédie de Racine, et comment Racine lui-même l’a mesurée
Phèdre. — V. Réapparition du « romanesque » et du « lyrisme » dans la tragédie . — Que l’on assiste dans Phèdre à la transformati
la tragédie. — Que l’on assiste dans Phèdre à la transformation de la tragédie en grand opéra. — La vraie lignée de Racine.
die, de même aujourd’hui, — si nous voulons entendre l’histoire de la tragédie française au xviiie  siècle, — c’est le germe de
’unique et d’incomparable dans Phèdre. De purement oratoire que notre tragédie classique avait été jusqu’à lui, si Racine l’a re
sache pas d’autre mot, — avec lequel Racine crée, pour chacune de ses tragédies , une atmosphère unique, et fait comme circuler, a
oisifs ont oublié ma voix72… Mais quoi ! si je me laissais aller, la tragédie tout entière y passerait avant la représentation 
de la réalité qu’on entend quand on parle du caractère poétique de la tragédie de Racine. Poétique, elle ne l’est pas sans doute
enfin dans Athalie 73. II Non seulement Racine a ainsi rendu la tragédie poétique mais il l’a rendue de plus psychologique
presque plus au xviie  siècle que l’inégale, mais sublime beauté des tragédies de Corneille, et la perfection soutenue de celles
entations la salle de l’hôtel de Bourgogne, et y faisant le vide ; la tragédie de Racine jouée devant les banquettes ; et celle
imaient ! Or voilà justement ce qu’ils ne reconnaissaient pas dans la tragédie de Racine. Car, ici “les fins mouvements de pudeu
ur paraissait, si je puis ainsi dire, que ce poète leur surfaisait la tragédie de l’amour. Et dans ces éclats de passion qui ven
e le génie lui-même ne saurait remonter. IV C’est ainsi que ses tragédies devenaient décidément trop grecques, je veux dire
le caprice de son imagination de poète ; et de proprement poétique la tragédie tendait à redevenir entre ses mains, descriptive
rononcer le nom. Précisément en ce temps-là, Quinault, renonçant à la tragédie et à la comédie, n’écrivait plus que des « tragéd
t, renonçant à la tragédie et à la comédie, n’écrivait plus que des «  tragédies  » lyriques. Il créait le grand opéra, l’opéra myt
devenait désormais un danger plutôt qu’un secours pour l’avenir de la tragédie  ? De même que Molière par la comédie de caractère
e même que Molière par la comédie de caractères, ainsi Racine, par la tragédie dont il avait donné les chefs-d’œuvre, tendait ma
e plus en plus, je ne dis pas l’âme ou le ressort, mais le tout de la tragédie , pour ainsi parler… et ceci, comme vous l’allez v
petits-maîtres ! » Mais il avait mieux répondu dans la préface de sa tragédie . S’il a fait Hippolyte amoureux, c’est pour adouc
en la dépassant, à violer, si je puis ainsi dire, la définition de la tragédie . Car le romanesque y reparaît avec Thésée, dont l
tôt démentie, n’est évidemment qu’un de ces moyens extérieurs dont la tragédie , depuis le Cid, n’avait pas mis moins de quarante
sieurs, nous le connaissons, c’est le grand opéra qui se dégage de la tragédie , tandis qu’elle-même, nous le verrons bientôt, re
n de Racine, elle ne se perdra pas ; mais ce n’est pas, Messieurs, la tragédie qu’elle inspirera, c’est le roman, toute cette li
pénible encore que l’enfantement même : vous le savez déjà pour notre tragédie , qui ne va pas mettre moins de cent cinquante ans
urait être traitée au théâtre ni par la comédie, ni sans doute par la tragédie , — dont, en s’y mêlant, elle dégraderait l’idéale
vième conférence. Rhadamiste et Zénobie I. — Des destinées de la tragédie entre Racine et Crébillon. — Le Manlius Capitolin
Manlius Capitolinus de La Fosse. — Quelques mots de Saint-Réal. — La tragédie se laisse envahir à son tour par le roman. — Comm
systématique. — II. Conséquences de la rentrée du romanesque dans la tragédie . — L’affaissement des volontés. — Le rôle de la «
drame. — Effet parallèle de Rhadamiste et de Turcaret. — La fin de la tragédie . Mesdames et Messieurs, Le grand Corneille et
t placés aux deux côtés du trône qu’ils avaient occupé. La Muse de la tragédie était penchée sur l’urne de Pompée, et fixait des
cine, qui avait cessé d’écrire en 1677, et Voltaire, dont la première tragédie , son Œdipe, est de 1718, on ne trouvait à citer q
ntraire presque toujours dangereux au drame, et toujours funeste à la tragédie . C’est précisément ce que nous allons voir en nou
es invincibles, Ai tant de fois bravé ces Romains si terribles !… La tragédie était achevée, il ne s’agissait plus que de la fa
rt, il y a presque de l’inspiration. Souvenons-nous d’ailleurs qu’une tragédie seulement passable n’est pas déjà si facile à fai
le du mauvais goût de son temps, qu’à réintégrer dans la notion de la tragédie ce mauvais romanesque, cette part d’arbitraire et
pouvons bien dès à présent le dire, — quand Crébillon aura passé, la tragédie aura vécu. En premier lieu, dans son Rhadamiste,
le genre en ses espèces inférieures ; la comédie en vaudeville, et la tragédie surtout en mélodrame. Supposez en effet, Mesdames
rniers vers de son féroce beau-père96. III Que si maintenant les tragédies de Crébillon manquent de cet intérêt général, vou
solument ignorée de Racine, et qui, selon moi, constitue la véritable tragédie . En un mot, il est peut-être le seul poète tragiq
ppelait lui-même, dans Rhadamiste ou dans Atrée, du nom de la « vraie tragédie  », c’était tout simplement le mélodrame. Oserai-j
s, de se tromper quelquefois. Ce qui prouve bien, au surplus, que les tragédies de Crébillon ne sont, de leur vrai nom, que du mé
voyez maintenant. De même que l’autre jour Turcaret en son genre, la tragédie de Crébillon nous apparaît comme un sûr témoin de
’est la sensibilité que l’on va surtout s’efforcer d’émouvoir. Par la tragédie de Crébillon, de même que par la comédie de Le Sa
pente, nous acheminer vers le drame ; et, comme je vous le disais, la tragédie française a vécu… Saluons-la donc, Mesdames et Me
ir, l’espèce d’apprentissage, d’éducation ou d’initiation qu’exige la tragédie de Corneille et de Racine. Nous nous trouverons d
oies claires et sereines, si je puis ainsi dire, que nous devons à la tragédie . Car, pour avoir, comme autrefois la sculpture gr
on sur les titres de ses principales pièces. — Parenté générale de la tragédie de Racine et de la comédie de Marivaux. — Importa
iiie  siècle, d’un Crébillon ou d’un Voltaire, formés à l’école de la tragédie classique et de l’histoire ; engagés, comme par p
iie  siècle, que l’éloquence même de Bossuet ou de Bourdaloue, que la tragédie de Corneille et la comédie de Molière, que la sat
e. La comédie de Marivaux, c’est, en effet, Mesdames et Messieurs, la tragédie de Racine, transportée ou transposée de l’ordre d
sses Confidences, supposez que l’on voulût donner des sous-titres aux tragédies de Racine, est-ce que ce ne sont pas précisément
ue ? Pareillement Bérénice… Mais Bajazet, à son tour, n’est-ce pas la tragédie , s’il en fut jamais une, des « fausses confidence
passez-moi l’expression, comme des « espèces particulières » dont la tragédie de Racine serait le cas général. À moins peut-êtr
On le peut, sans inconvénient et sans difficulté. Car, de même que la tragédie de Racine est souvent voisine de la comédie, de m
de la comédie, de même la comédie de Marivaux est toute proche de la tragédie . On a souvent noté la ressemblance de l’intrigue
t que de céder au penchant qui l’entraine vers son intendant. Dans la tragédie de Racine, comme dans la comédie de Marivaux, à n
ons de là qu’étant des représentations également vraies de la vie, la tragédie de Racine et la comédie de Marivaux en sont en ou
Phèdre, comme vous l’avez vu, Messieurs, mais presque dans toutes les tragédies de Racine, les rôles de femmes sont de beaucoup l
t d’obstacle ou de retardement. N’est-ce pas encore ici l’objet de la tragédie de Racine ? et que veulent autre chose, Mesdames,
es comédies de Marivaux se terminent comme qui dirait au point où les tragédies de Racine commencent ; et c’est ce qui fait qu’en
qui sans doute en est l’une des formes aiguës, — et vous retrouvez la tragédie de Racine. Ce n’est pourtant pas tout encore, et
su ni soupçonné, la ressemblance ou l’analogie de sa comédie avec la tragédie de Racine n’en serait pas pour cela moins certain
en imitant Racine, ou, si vous l’aimez mieux, tout en transposant la tragédie de Racine dans sa comédie de l’amour, Marivaux n’
fait à la femme la place qu’on ne lui avait encore donnée que dans la tragédie . Il a contribué ainsi, plus que personne peut-êtr
le mieux réussi103 ? Comment donc se fait-il que, d’une vingtaine de tragédies qu’il a laissées, Zaïre seule survive, et que son
grandes raisons du discrédit légitime où sont tombées la plupart des tragédies de Voltaire, c’est, Messieurs, ce que ses contemp
cru que le meilleur moyen d’oublier Ériphyle était de faire une autre tragédie , écrivait-il à son ami Formont, le 29 mai 1732. T
erci, mon cher ami, des conseils que vous me donnez sur le plan d’une tragédie  ; — c’était peut-être le conseil de le mûrir dava
édie ; — c’était peut-être le conseil de le mûrir davantage ; mais la tragédie était faite. — Elle ne m’a coûté que vingt-deux j
e le plus rapide105. III Aussi bien, Mesdames, entre toutes les tragédies de Voltaire, si Zaïre est la plus passionnée, je
é de plus sincère, et, comme on dit, de plus vécu que dans aucune des tragédies de Voltaire, pourquoi ne croirions-nous pas que c
ait sauf. Les contemporains de Voltaire ont sans doute goûté dans ses tragédies cette image d’eux-mêmes, non pas tant comme fidèl
e fasse absolument défaut dans le théâtre classique lui-même, dans la tragédie du xviie  siècle, et je trouve, pour ma part, le
on Alzire et son Orphelin de la Chine… Il ne l’est guère moins de ces tragédies « nationales », dont, après avoir conçu l’idée da
is et des anciennes familles, — pourrait être la source d’un genre de tragédie qui nous est inconnu jusqu’ici, et dont nous avon
encore paru ; pourquoi le Cid et Andromaque sont demeurés notre vraie tragédie « nationale ». Mais, en tout cas, vous le voyez,
l n’a pas dépendu de Voltaire qu’il en fut autrement. Si l’idée d’une tragédie « nationale », aux environs de 1730, n’était pas
e Tancrède, l’a pourtant faite sienne ; et le jour où nous aurons une tragédie « nationale », c’est lui, Voltaire, qu’il en faud
athétique du christianisme accroît encore puissamment le charme de la tragédie de Zaïre. Si Lusignan ne rappelait à sa fille que
me ? Répondre à cette question, c’est dégager un dernier mérite de la tragédie de Voltaire, si c’est, comme je le crois, en défi
inal et nouveau. V Assurément encore, vous le savez, ni dans la tragédie de Corneille, ni dans celle de Racine surtout, le
peur de la mort qu’ils spéculent. On ne craignait pas la mort dans la tragédie de Racine ou de Corneille. On la prenait pour ce
es datent de lui dont nous faisons honneur à d’autres et enfin que sa tragédie , — contemporaine du roman de Prévost ou de la com
oman de Prévost ou de la comédie de Marivaux, — n’est déjà plus de la tragédie , mais du drame. Et, de fait, pour achever de la d
de la dégager, cette forme nouvelle, il n’y a plus qu’à dépouiller la tragédie de Voltaire de ce qu’elle conserve encore d’une t
au sens propre, au sens plein du mot. C’est ce qui les distingue des tragédies de Voltaire, lesquelles, hélas ! sont mortes avec
u voir dans le roman de Prévost, dans la comédie de Marivaux, dans la tragédie de Voltaire. À leur suite et sur leurs traces, — 
rtifient plutôt, — résulte dans l’histoire du théâtre la fusion de la tragédie avec la comédie, sous les noms de comédie larmoya
a tragédie avec la comédie, sous les noms de comédie larmoyante et de tragédie bourgeoise. Je dis la fusion, je ne dis pas le mé
e séduction. Et Voltaire a beau se débattre ; il a beau traiter cette tragédie nouvelle de « monstre bâtard » né, dit-il, d’« un
et, de l’autre, les moyens dont il use pour les traiter ? Pour que la tragédie bourgeoise réussît à se développer, il fallait, a
que Diderot ne l’a pas inventé, puisque c’est le principe même de la tragédie cornélienne et, à plus forte raison, de la tragi-
, pour montrer comment, avant les drames de Mercier, elle a dévoyé la tragédie bourgeoise, en la détournant de l’imitation de la
t du xviie  siècle était « impersonnel », et se glorifiait de l’être. Tragédie , comédie, fable, épître ou discours, on croyait q
n‘y avaient point paru jusqu’alors, a conquis, pour ainsi dire, à la tragédie , presque tous les peuples de l’univers, et toutes
ussi considérable en volume que celle d’Hugo, sinon de Dumas. Épopée, tragédie , comédie, critique, roman, satire, poésie légère,
eux, ou c’est plus que le mélange du tragique et du comique, c’est la tragédie « dépouillée du faux appareil de grandeur qui la
soudre. La voici : La scène française s’ouvrira-t-elle, ou non, à une tragédie moderne produisant : — dans sa conception, un tab
dire en deux mots, que lorsqu’ils ont à peu près réussi, ce sont des tragédies qu’ils nous ont données, et, quand ils ont échoué
, Marion Delorme ou Ruy Blas, Christine ou Henri III ne diffèrent des tragédies de Corneille, — de sa Rodogune ou de son Nicomède
s Hernani ? Mais surtout, dans leurs drames, comme Corneille dans ses tragédies , qu’est-ce que Dumas ou Hugo mettent le plus volo
n de celles de Shakespeare, aussi faciles à suivre que l’action d’une tragédie classique, plus faciles à comprendre qu’Héraclius
rique » n’est pas un genre aussi parfaitement mort aujourd’hui que la tragédie classique ou la grande épopée ? Je le crains quel
aroles : « Le théâtre n’est pas le but, ce n’est que le moyen… Par la tragédie , par la comédie, par le drame, par la bouffonneri
s, il se répand aussi du sang, et surtout il s’y verse des pleurs. La tragédie s’y mêle avec la comédie, la tragédie de l’amour,
out il s’y verse des pleurs. La tragédie s’y mêle avec la comédie, la tragédie de l’amour, la comédie des convenances ou des pré
de rebroussement. [I] Avec le grand Corneille, nous avons vu la tragédie , se dégageant pour la première fois des contrefaç
me ; et il faut que, des hauteurs où elle risquait de perdre pied, la tragédie redescende en hâte pour se proportionner à la réa
’idée qu’ils s’en font, la comédie de Molière lui-même, et surtout la tragédie de Racine, ont quelque chose encore de trop unive
nous n’avions pas à traiter ; mais ce que nous avons vu, c’est que la tragédie en est morte ; et peu s’en est fallu que la coméd
C’est ainsi qu’avant toute autre influence peut-être, la forme de la tragédie de Racine était prédéterminée par la forme de la
forme de la tragédie de Racine était prédéterminée par la forme de la tragédie de Corneille ; et qu’avant d’être la tragédie de
inée par la forme de la tragédie de Corneille ; et qu’avant d’être la tragédie de Racine, il était comme arrêté qu’elle serait a
ie de Racine, il était comme arrêté qu’elle serait autre chose que la tragédie de Corneille. Pareillement, Messieurs, au lieu de
t d’Hugo, je l’aurais fait par opposition aux règles consacrées de la tragédie classique. J’aurais pris le Cours analytique de l
s règles, pas une de plus ni de moins, qui définissent d’après lui la tragédie classique ; et, — à l’exception de deux ou trois
e, comme dans une Chaîne, ou dans Kean, ou dans Turcaret, et, dans la tragédie , toutes les fois que le cas de conscience est tro
t propre de la comédie, et, en admettant que ce soit une partie de la tragédie , ce n’en est pas la plus essentielle, si c’est au
ir que, sous son apparence héroïque ou romaine, Horace n’était qu’une tragédie romanesque, plus voisine du Cid que de Cinna même
avoir ; une espèce de transition, qui a cessé d’exister du jour où la tragédie d’une part et la comédie de l’autre ont réussi à
éfléchit pas en effet, là-dessus, qu’autant il y a de promesses de sa tragédie future dans ses premières comédies, autant montre
héroïques » ne laisseront pas de s’éloigner assez de la notion de la tragédie . 25. C’est François de Neufchâteau le premier qu
ogune pour une seule de Polyeucte. 29. Lessing n’a rien compris à la tragédie française, non plus qu’à la fable de La Fontaine,
axime n’ont pas manqué à la cour de Louis XIII. Il y a ainsi, dans la tragédie de Corneille, en général, toute une part d’actual
ause ou l’une des causes du plaisir plus grand qu’il avait trouvé aux tragédies de Racine par rapport à celles de Corneille. 55
z à ce propos encore la différence de coloration si marquée des trois tragédies grecques : Andromaque, Iphigénie, Phèdre ; et com
ici que si l’on voulait étudier d’un peu près la décomposition de la tragédie française au xviiie  siècle, il faudrait faire un
ent après Électre dans l’ordre chronologique, est évidemment la seule tragédie de Crébillon qu’on puisse qualifier de romanesque
il ne s’en faut de guère. Rhadamiste et Zénobie n’est pas « la seule tragédie de Crébillon qu’on puisse qualifier de romanesque
ujet de vaudeville ; et pareillement, en se glissant dans un sujet de tragédie , que l’élément « reconnaissance » le fait pour ai
d’avoir dégagé des situations extraordinaires qu’il faut bien que la tragédie mette en scène, ce qu’elles contiennent d’humain,
à l’Histoire dans Ruy Blas. 136. Stendhal disait, en 1825 : « Notre tragédie française ressemblera beaucoup à Pinto, le chef-d
a Bible, aux modernes Hellènes que nous devons demander des sujets de tragédies … Mme du Hausset, Saint-Simon, Gourville, Dangeau,
40 (1814) Cours de littérature dramatique. Tome II
s les aventures, et ne fait pas tomber ses personnages des nues ; ses tragédies ne sont pas de mauvais romans enduits d’une doubl
tié, jamais cette admiration qui fait couler de si douces larmes. Nos tragédies sont fondées sur des passions et des sentiments,
ser les différentes crises de cette passion, qui ne se trouve dans la tragédie d’Andromaque, et dans les autres du même auteur :
ait rien d’impossible à la grâce, regardait sans doute une excellente tragédie comme une œuvre plus difficile que la conversion
ce que Saint-Évremond écrivait au ministre de Lionne, au sujet d’une tragédie d’Andromaque. Le style de ce courtisan est aussi
s un Céladon, que Virgile l’avait peint encore plus brutal, et que la tragédie ne doit pas présenter des héros de romans : il av
s l’Énéide. Ce n’était pas une petite affaire de transporter dans une tragédie française, sur le théâtre d’une nation noble et g
matériaux informés et disparates. Par exemple, ses jugements sur les tragédies de Racine ne sont que les débris d’un éloge acadé
réflexion : il vit que des conversations politiques n’étaient pas la tragédie  : averti par son propre cœur, il vit qu’il fallai
ait la puiser dans le cœur humain ; et dès ce moment il put dire : La tragédie m’appartient. » Ce pathos est tout à fait comique
le bavardage y est privilégié ; mais, quand il s’agit d’examiner une tragédie dans un cours de littérature qui demande un style
oint ces deux ouvrages, proportionnés à ses moyens présents, avec les tragédies qu’il n’avait pas encore faites ; il est même trè
re eut une grande affection pour Mariamne, pour Ériphile, quoique ces tragédies fussent au-dessous de ce qu’il pouvait faire, et,
e la réflexion, vit que des conversations politiques n’étaient pas la tragédie  ? Était-il donc nécessaire, pour voir cela, de
itations profondes d’un jeune homme de vingt-sept ans, auteur de deux tragédies qui avaient eu du succès ? Fallait-il tant se fat
ut le monde savait ? Des conversations politiques ne font pas plus la tragédie que des conversations amoureuses. Racine, qui con
ion du professeur du lycée est d’opposer à Corneille, fondateur de la tragédie de l’esprit, de la tragédie héroïque et politique
st d’opposer à Corneille, fondateur de la tragédie de l’esprit, de la tragédie héroïque et politique, Racine, créateur de la tra
’esprit, de la tragédie héroïque et politique, Racine, créateur de la tragédie du cœur, de la tragédie amoureuse et pathétique :
héroïque et politique, Racine, créateur de la tragédie du cœur, de la tragédie amoureuse et pathétique : il va plus loin, il sem
e et pathétique : il va plus loin, il semble vouloir ôter le titre de tragédie au drame héroïque et politique, pour en décorer e
ident de ce tour burlesque : et, dès ce moment, Racine put dire : La tragédie m’appartient . Corneille n’avait donc point su ce
die m’appartient . Corneille n’avait donc point su ce que c’était que tragédie  : Corneille n’avait fait que des conversations po
agédie : Corneille n’avait fait que des conversations politiques : la tragédie , dont il est le père, ne lui appartenait point ;
, qui n’avait encore fait que deux pièces médiocres, pouvait dire la tragédie m’appartient , parce qu’il avait vu qu’il fallait
tragédie m’appartient , parce qu’il avait vu qu’il fallait puiser la tragédie dans le cœur humain. Avait-il donc vu cela le pre
de commun avec la nature et le cœur humain ? Tout cela n’est point la tragédie  ? Serait-il donc vrai que le cœur humain n’est su
toute la turpitude ? Voudrait-on nous persuader qu’il n’y a point de tragédie quand il n’y a point de frénésie amoureuse et de
lle de la veuve d’Hector. Ainsi le caractère qui intéresse dans cette tragédie de Racine est précisément celui qui se rapproche
e. C’eût donc été bien à tort qu’il se fût dit, en la composant : la tragédie m’appartient  ; mais Racine était trop éclairé, t
un autre quand il revient dans la Grèce ? Cependant Euripide, dans sa tragédie d’Andromaque, et surtout Virgile, au troisième li
judicieux Racine, qui, uniquement occupé de l’action principale de sa tragédie , aura sans doute négligé ces accessoires. Il a eu
adeur ne convient pas à Pyrrhus, l’essentiel est qu’il convienne à la tragédie  : peu importe que la Grèce ait mal choisi son min
ès mauvais sujet. Ces mauvais sujets sont d’excellents personnages de tragédie  : la tragédie vit de folies, de passions et de cr
et. Ces mauvais sujets sont d’excellents personnages de tragédie : la tragédie vit de folies, de passions et de crimes, plus que
ers, le prince de Condé prit la défense du poète. Euripide a fait une tragédie d’Andromaque ; elle ressemble à celle de Racine à
ntre la vraisemblance. Oreste et Hermione ne reparaissent plus. Cette tragédie est bien inférieure à celle de Racine pour l’art 
ode et l’épi gramme, parce qu’il ambitionnait le premier rang dans la tragédie . La manie de mener de front plusieurs genres est
lière fut l’inventeur de la comédie de caractère, on peut dire que la tragédie de caractère est une création de Racine. L’auteur
de Britannicus, non moins courageux, hasarda le premier exemple d’une tragédie uniquement fondée sur le jeu des passions et le d
t le génie de Tacite, mis en œuvre par le génie de Racine ; jamais la tragédie n’avait pris un ton aussi austère, aussi mâle. Le
auteur d’Ésope à la Cour et du Mercure galant avait aussi composé des tragédies détestables ; il voyait un rival dans celui devan
vôse an 12 (13 janvier 1804) Il y a cent trente-quatre ans que cette tragédie est composée. Le spectacle commençait alors à qua
ieuse qu’amère, qu’il supprima depuis, lorsque le succès tardif de sa tragédie l’eut consolé des disgrâces qu’elle avait éprouvé
jette tout ornement faux, toute espèce d’enflure. On parle souvent de tragédie philosophique, d’esprit philosophique ; on a voul
nne pour ses opinions religieuses. » Soumettez à l’alambic toutes les tragédies et même toutes les œuvres de ce père de la philos
fondeur, plus d’instruction solide et de vérités utiles dans la seule tragédie de Britannicus, que dans tout ce fatras de senten
e, le plus grand peintre de l’antiquité. Que manque-t-il donc à cette tragédie  ? des défauts qui la rapprochent du commun des sp
passions dont la violence secoue plus fortement la foule. Ce genre de tragédie historique me paraît cependant celui qui mérite l
ridate un trait de caractère : s’il n’est pas tout à fait digne de la tragédie , il est digne du plus dissimulé, du plus défiant
omme supérieur, et sa réponse est elle-même une satire assez vive des tragédies de ce temps-là, et même de celles de Corneille. «
uérants. » V 6 novembre 1809 Il n’existe point au théâtre de tragédies où l’histoire soit plus exactement suivie. Néron,
er d’avoir ajouté deux ans à la vie d’un affranchi. En effet, dans la tragédie d’Héraclius, on suppose à Phocas un règne de ving
les masques de femmes ressemblaient au visage de ses maîtresses. Les tragédies où il chanta avaient pour titre : Canacée en trav
février 1807 Voltaire et La Harpe disent que Bérénice n’est pas une tragédie , et l’un et l’autre conviennent qu’elle eut trent
exprimés en vers enchanteurs ; Bérénice fait pleurer : si c’était une tragédie , que ferait-elle de plus ? Voltaire va plus loin.
se fait-il qu’un ouvrage dramatique si attendrissant ne soit pas une tragédie  ? Que manque-t-il donc à Bérénice pour mériter le
 ? Que manque-t-il donc à Bérénice pour mériter le nom et le titre de tragédie , puisque ses amis et ses ennemis conviennent égal
nt , dit-il, une nécessité qu’il y ait du sang et des morts dans une tragédie  ; il suffit que l’action en soit grande, que les
essente de cette tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie . Cette doctrine de Racine, sur ce qui constitue
ie et bosse. Ils veulent des poignards et du sang : il n’y a point de tragédie pour eux, sans atrocité, sans horreur, sans délir
. Bussy-Rabutin, écrivant à une dame qui lui avait envoyé de Paris la tragédie de Bérénice imprimée, blâme Titus de n’avoir qu’u
ce ; mais cet abus était indigne de lui, et d’ailleurs le sujet de la tragédie de Racine n’était pas de montrer la faiblesse et
que la nécessité de leur situation semblait devoir excuser : voilà la tragédie . Atalide n’est point habillée à la française  ;
et commune serait bien plus déplacée, bien plus inconvenante dans une tragédie . Ce qui me paraît surtout admirable dans Bajazet 
. Chez lui l’action marche toujours, tout est en mouvement : dans les tragédies de Voltaire l’intrigue languit, les tirades seule
s, aux combats, aux tours de gibecière qui dénouent la plupart de nos tragédies modernes, trouvent le dénouement de Bajazet un pe
e, fait autant de tort à son goût que son aveugle partialité pour les tragédies de Voltaire. Bajazet n’est pas la meilleure tragé
ialité pour les tragédies de Voltaire. Bajazet n’est pas la meilleure tragédie de Racine ; mais c’est une tragédie du premier or
e. Bajazet n’est pas la meilleure tragédie de Racine ; mais c’est une tragédie du premier ordre, qui laisse bien loin derrière e
la pièce, c’est dans le fait un personnage secondaire ; et lorsqu’une tragédie présente deux rôles du premier rang, et d’une aus
t de Zaïre ? III 10 messidor an 11 (29 juin 1803) C’est dans la tragédie de Bajazet que Voltaire a pris le nom si doux de
us, à Andromaque, à Mithridate ; mais il est supérieur aux meilleures tragédies de Voltaire, que cependant le même critique n’hés
de Voltaire, que cependant le même critique n’hésite pas à proclamer tragédies du premier ordre : Roxane est un caractère plus v
eul Acomat est une conception d’un ordre bien plus élevé que toute la tragédie de Zaïre, laquelle n’est qu’un salmi romanesque,
matias la comparaison que fait Voltaire des morceaux épiques dans une tragédie , avec les éclairs de chaleur qu’on voit quelquef
i lui-même avait enflammé d’un grand nombre d’éclairs l’horizon de sa tragédie de Mahomet. Cette grande et belle doctrine sur l
, dans Esther, et dans les narrations qui terminent la plupart de ses tragédies . Voltaire, dans ses plus beaux moments, lorsqu’il
commande et obtient de grands sacrifices, n’est pas aussi digne de la tragédie que l’amour frénétique, l’amour qui fait commettr
er que ces messieurs de Racine sont des personnages secondaires ; une tragédie ne peut pas être tout entière en fureurs, rien ne
résister au torrent de leurs prospérités. Le charme particulier de la tragédie de Mithridate, c’est qu’on y trouve la force unie
iles que lui. D’autres poètes croyaient fermement, en composant leurs tragédies , qu’ils auraient affaire à des sots ; et par malh
ements de la nature. III 18 nivôse an 12 (9 janvier 1804) Cette tragédie , peu saillante pour le vulgaire profane, charme l
les plus raisonnables du poète de la raison. Pour faire de pareilles tragédies , il fallait non seulement avoir un génie vigoureu
de Mithridate ; mais elle est, dit-on, au-dessous de la majesté de la tragédie  : nous ne sommes que trop portés à guinder sur de
ue Mithridate ait eu un grand succès dans la nouveauté, d’est une des tragédies de Racine qui a fait le moins de bruit : on en a
oduire de l’effet. V 10 août 1813 Mithridate est de la haute tragédie  ; c’est une tragédie de caractère, c’est-à-dire q
V 10 août 1813 Mithridate est de la haute tragédie ; c’est une tragédie de caractère, c’est-à-dire que le caractère princ
principal est la cause et le mobile de tous les incidents ; c’est une tragédie historique qui unit à l’agrément et à l’intérêt d
Xipharès n’est point un courtisan français. De grands connaisseurs en tragédie ont fait un crime à Racine de la vérité qu’il a m
Cette scène, si injustement critiquée, est une des plus belles de la tragédie , et par l’art merveilleux que le poète y déploie,
Iphigénie en Aulide I 7 germinal an 11 (28 mars 1803) Cette tragédie est tout à la fois le triomphe de la scène frança
yaient pas le plus petit mot pour rire, ce même Ménélas était dans la tragédie d’Iphigénie un personnage plus intéressant qu’Uly
littéraires, prétend que c’est ce dont on se passe le mieux dans une tragédie  : avec des principes si différents, ces deux aute
e an 12 (15 mars 1804) La querelle d’Achille et d’Agamemnon, dans la tragédie de Racine, paraît au premier coup d’œil moins rai
ue l’esprit humain n’allait pas toujours en se perfectionnant. Chaque tragédie que l’on fait est un nouveau trait de lumière sur
3 thermidor an 12 (22 juillet 1804) Il est plus que probable que la tragédie est finie : on n’en fera plus, je ne dis pas d’ég
amis, pour qu’ils puissent plaire au public. Si nous n’avons plus de tragédies , il ne faut pas pour cela nous désespérer ; il y
de plus grands malheurs que celui-là ; les Romains n’ont jamais eu de tragédies passables, et n’en ont pas moins été les maîtres
n ont pas moins été les maîtres de ceux qui faisaient les plus belles tragédies , de ceux même qui en avaient inventé le genre. Il
en avaient inventé le genre. Il vaut beaucoup mieux n’avoir point de tragédies que d’en applaudir de mauvaises ; les chefs-d’œuv
ées. Ce ne sont pas les faibles imitateurs de Racine qui ont perdu la tragédie , ce sont les grossiers imitateurs de Shakespeare 
emblance, dès qu’on a osé comparer et même préférer à nos excellentes tragédies des caricatures soi-disant philosophiques, qui n’
aient pas le sens commun, dès lors on a pu dire : C’en est fait de la tragédie . Boileau, dans les dernières années de sa vie, gé
à nos mœurs l’esprit et le goût des Grecs. Iphigénie est celle de ses tragédies profanes où il a le moins mis du sien, et cependa
prévenir les lecteurs qu’on ne trouve aucune traduction française des tragédies grecques qui soit exacte et fidèle ; celle-ci, du
i fait dans le poème d’Homère les fonctions qu’il dédaigne dans notre tragédie française. L’Achille de Racine continue sur le mê
re et de la vérité, ils admettaient rarement le beau idéal dans leurs tragédies . L’Achille de Racine, après avoir dit qu’il ne fa
problème dans cette lutte scandaleuse d’un nain contre un géant : la tragédie de Racine est jouée trois jours avant celle de Pr
aucoup moins vif, il y avait à Paris deux théâtres où l’on jouait des tragédies  : aujourd’hui, malgré l’abondance de nos chefs-d’
efs-d’œuvre, et l’empressement du public pour les voir, on ne joue la tragédie que sur un seul théâtre, mais il y en a une douza
il y en a une douzaine consacrés à la farce : la concurrence de deux tragédies rivales serait par là même impossible. Nous avons
s une scène où il s’agit d’un monstre envoyé par Neptune, et dans une tragédie dont l’héroïne est petite-fille du soleil… Quand
les spectateurs : c’est la doctrine qu’il a le mieux pratiquée ; ses tragédies sont fatigantes pour les acteurs et pour le publi
ne soit féroce, sanguinaire, enragé, ils ne l’admettent point dans la tragédie . Racine, dans toutes ses tragédies, ne nous a off
é, ils ne l’admettent point dans la tragédie. Racine, dans toutes ses tragédies , ne nous a offert qu’un amoureux de ce caractère 
de la scène les fureurs et les crimes de l’amour ; la sphère de notre tragédie n’est déjà que trop bornée : mais il ne faut pas
s ; il ne faut pas appeler exclusivement la peinture de ces folies la tragédie de la nature et du cœur ; il y a dans le cœur d’a
are, qu’on décore du nom d’amour, ne me touche point du tout dans les tragédies de Voltaire et de Ducis ; ce qui ne m’empêche pas
e dissertations littéraires, dont l’objet apparent est d’examiner ses tragédies  ; mais il ressemble aux faux dévots qui vont à co
it ; et lorsque sur la foi de sa préface on est tenté de parcourir sa tragédie , on est tout étonné de voir que cette perfection
ur s’est aperçu d’une grande contradiction qui défigure le plan de la tragédie de Phèdre, et il ne se fait pas un scrupule d’acc
promit qu’il en ferait usage ; et en effet, dans ses discours sur la tragédie , il fait honneur de cette critique à M. le marqui
trompe quelquefois. Par exemple, nous n’osons assigner les rangs aux tragédies de Racine, nous nous bornons à les admirer : eh b
Iphigénie que dans Phèdre. VI 30 mars 1808 Racine a fait sept tragédies tirées de l’histoire, et quatre tirées de la fabl
: Andromaque, Iphigénie et Phèdre sont regardées comme ses meilleures tragédies profanes. De ces trois tragédies, Andromaque est
sont regardées comme ses meilleures tragédies profanes. De ces trois tragédies , Andromaque est presque tout entière de son inven
contraint, pour remplir la mesure ordinaire que la mode exige de nos tragédies , de rompre l’unité, d’appeler à son secours des p
s les richesses de la poésie. Mais il n’y a que ce rôle dans toute la tragédie  : ses autres personnages se ressentent des effort
tte gloire importune d’Esther, que Voltaire a si fort maltraité cette tragédie  : il a prononcé, et tous ses disciples ont répété
emphatiques et de critiques injustes. Deux gros volumes consacrés aux tragédies de Voltaire ne présentent qu’un fade panégyrique
caractère est bien au-dessus de tous les confidens et confidentes des tragédies de Voltaire. Mais le comble de l’injustice et de
e de Mardochée dont il prépare le supplice ? Cherchez dans toutes les tragédies de Voltaire un coup de théâtre aussi frappant. M.
t, un fantôme de roi ; c’est un roi trompé, qui répare son erreur. La tragédie d’Esther est donc très théâtrale, très dramatique
st contenté de dire, sans autre forme de procès, qu’Athalie était une tragédie de collège. Ces hommes, d’ailleurs éclairés, mais
prit de parti, ne voulaient reconnaître de chefs-d’œuvre que dans les tragédies de leur chef : ils adoraient Mahomet et dédaignai
t de ses sarcasmes, ne parût pas avoir fourni à Racine le sujet d’une tragédie sublime. La plus spécieuse objection contre Athal
: elles sont un monument du soin qu’il mettait à la composition d’une tragédie , des études et des méditations profondes qu’il fa
é à l’opinion commune, et d’avoir appuyé sur l’esprit de la Bible une tragédie dont la Bible lui fournissait le sujet : comme po
est pas d’après les maximes philosophiques, vraies ou fausses, qu’une tragédie s’examine et se juge. Athalie, pleine de l’esprit
caractère et de la religion des Juifs, n’en est que plus parfaite. La tragédie n’est pas responsable des mœurs et des passions q
fois sur la scène par un homme qui avait la prétention de remplir ses tragédies de l’esprit philosophique. Il n’y a rien sans dou
spectacle exige, ne put se refuser la consolation de voir jouer cette tragédie dans la chambre du roi, par les demoiselles de Sa
t grand courtisan qu’il était : il prit le parti de faire imprimer sa tragédie pour lui donner plus de célébrité ; et, pour le r
Racine, eut, dit-on, la bassesse de faire contre la plus parfaite des tragédies une épigramme misérable, ignoble dans le fond et
et mourut persuadé qu’il s’était trompé sur le mérite de sa dernière tragédie . II 4 mars 1806 Après la mort de Racine e
aris, eut un succès prodigieux : c’est alors que tout le mérite de la tragédie , tout le génie que Racine y avait répandu, se rév
n contesté du symbole littéraire, qu’Athalie est la plus parfaite des tragédies . Voltaire lui-même, ce mécréant qui aurait pu êtr
titres par une honteuse superstition, s’il eût continué d’admirer une tragédie juive, pleine de Dieu et de la religion. Après av
l’art dramatique pouvaient se perdre, on les retrouverait dans cette tragédie . De l’aveu de tout ce qu’il y a de bons esprits e
ait pris quelques-uns des plus beaux vers d’Athalie dans une ancienne tragédie d’un vieux poète fort ridicule. Voici le fait tel
ndement, que Racine avait imité dans Athalie plusieurs endroits de la tragédie de la Ligue, faite par le conseiller d’état Mathi
ui ne faisait pas mal des vers pour son temps. Constance dit, dans la tragédie de Mathieu : « Je redoute mon Dieu ; c’est lui s
ieu, conseiller d’état, historiographe de Henri IV, n’a point fait la tragédie de la Ligue : on n’a pas pu imprimer, avec quelqu
sa recherche des théâtres. Ce qui a trompé ce compilateur, c’est une tragédie de Mathieu, intitulée la Guisiade. L’action de la
p, sans se donner la peine de lire la Guisiade, l’aura prise pour une tragédie de la Ligue. Je conviens que les tragédies de Mat
iade, l’aura prise pour une tragédie de la Ligue. Je conviens que les tragédies de Mathieu ne sont pas faciles à lire, et assurém
-vous la bonde De vos tristes liqueurs en la léthéane onde ? Dans sa tragédie d’Esther, le même Mathieu fait dire à Assuérus :
éable. On sera peut-être curieux de savoir s’il y a véritablement une tragédie de la Ligue, et à qui appartiennent les vers faus
artiennent les vers faussement attribués à Mathieu ? Oui ; il y a une tragédie intitulée le Triomphe de la Ligue ; on y voit écl
s que l’on prétend avoir été imités par Racine se trouvent dans cette tragédie du Triomphe de la Ligue, non pas tout à fait tels
té, c’est que les deux comédies se ressemblent bien plus que les deux tragédies de Racine et de Pradon qui luttèrent ensemble ; c
lettres avec succès, prétendrait l’emporter sur les Français dans la tragédie , quoiqu’il ne connût ni la langue française, ni C
lié, a pour la multitude l’agrément de la nouveauté. Ce qui nuit à la tragédie d’Inès, c’est la froideur et la sécheresse du dia
rès sensibles au coloris des beaux vers : depuis que nous avons vu la tragédie populaire courir les rues, nous voulons qu’elle n
est nécessaire en France, comme un correctif des mauvais effets de la tragédie  ; elle empêche que l’horreur et l’atrocité n’altè
re national. Crébillon Électre I 15 août 1808 Cette tragédie fut représentée en 1708, sept ans avant la mort d
publique des lettres : je ne m’occupe en ce moment que du sujet de la tragédie . Un fils qui tue sa mère pour la punir d’avoir tu
sent cette misérable superstition qui choque les gens sensés dans les tragédies grecques ; mais rien n’est plus opposé à l’esprit
humaine ne peut arrêter. Le combat fut donc, en apparence, entre les tragédies de Crébillon et celles de Voltaire, entre l’Élect
ais mémorable ; il doit être regardé comme le dernier soupir de cette tragédie mâle, simple et vraie, créée par Corneille et Rac
ue comme le fondement de sa monarchie philosophique ; la vogue de ses tragédies , appuyée par un parti nombreux, n’était qu’un moy
pu s’apercevoir qu’il n’était pas aisé de rire du second, et que les tragédies de Voltaire étaient bien moins tragiques que cell
dont il était fort innocent. Corneille, le père et le fondateur de la tragédie française, avait quelque temps régné seul : Racin
t-on le comparer à Crébillon, le dernier venu parmi nous, et dont les tragédies annoncent un art déjà perfectionné ? Tous ces par
ur d’Atrée et de Rhadamiste, ce n’est point par le mérite réel de ses tragédies , c’est par la vertu morale et philosophique de se
ouvèrent tout le contraire de ce qu’il voulait prouver. Aucune de ces tragédies refaites n’eut de succès : Oreste ne fit que blan
s de Boileau, nommé Le Verrier, s’avisa d’aller lui lire une nouvelle tragédie , lorsqu’il était dans son lit, n’attendant plus q
el funeste ami que ce Le Verrier ! Aller assassiner un homme avec une tragédie nouvelle au moment où il se meurt, c’est un guet-
t éloge de Crébillon, qui n’est qu’une satire amère de ses meilleures tragédies  ; Rhadamiste même n’y est pas épargné, et la crit
être un imprimé, puisque Boileau est mort le 11 mars 1711, et que la tragédie de Rhadamiste n’a été jouée que le 14 décembre de
e de Rhadamiste n’a été jouée que le 14 décembre de la même année. La tragédie de Rhadamiste n’était probablement pas encore ach
Mithridate de Racine, Pharnace n’est que le troisième rôle ; dans la tragédie de Crébillon, Rhadamiste est le rôle principal :
a plus de naturel, de simplicité et de franchise. Dans les anciennes tragédies , on ne trouve aucun de ces scélérats à remords, q
oins à ces passions qu’ils affectent de détester. Il faut excepter la tragédie de Médée, où il y a un combat entre la rage d’une
ier la morale du théâtre ; et quand on dit que dans la plupart de nos tragédies , la vertu, s’il y en a, est en paroles, et le vic
u élevés qu’ils soient, prétendaient prouver par leur harangue que la tragédie d’Atrée n’était qu’une rapsodie dégoûtante, aussi
en a frémi lui-même, mais qu’il ne l’en a pas jugée moins digne de la tragédie . Je crois qu’il a mal jugé : c’est avec raison qu
intéressante pour eux que pour nous. Sophocle, dit-on, avait fait une tragédie d’Atrée, et Accius l’avait heureusement transport
seulement les lèvres… Je ne vois pas qu’on doive plutôt exclure de la tragédie cette scène que celle où Cléopâtre, dans Rodogune
oureuse dont ils commençaient à s’affranchir de son temps. Aucune des tragédies de Voltaire ne pourrait soutenir un pareil examen
jour : « J’avoue que ma critique est un peu outrée… Au reste, dans la tragédie d’Atrée et Thyeste, les beautés l’emportent si fo
de verve, et l’on y sent une sorte d’âpreté sauvage qui plaît dans la tragédie . Il lui échappe de temps en temps des vers admira
II 28 brumaire an 14 (19 novembre 1805) Je n’ai rien à dire de la tragédie de Crébillon, sinon que nos poètes actuels, qui l
iques, est un chef-d’œuvre d’invention à côté de ceux de nos modernes tragédies  ; enfin le style même, qu’ils dénigrant avec tant
e fut alors que Voltaire, dans un dépit d’enfant, jura de refaire les tragédies de Crébillon ; et une partie de sa vie a été empl
iste, beaucoup plus de ce qui ressemble au génie, que dans toutes les tragédies de Voltaire. En comparant ces deux hommes sous le
Crébillon, ce n’est pas le sujet. Je n’ai jamais cru, dit-il, que la tragédie dût être à l’eau-rose. Il y a un milieu entre l’
de sanglant à la vérité ; il ne se commet point de crimes dans cette tragédie  ; les personnages n’ont ni fureur ni délire ; mai
plus grands malheurs qui puissent affliger une âme sensible ; et les tragédies de ce genre, quand elles sont traitées avec le gé
un des chefs-d’œuvre de Corneille : avec tout cela, on peut faire une tragédie détestable, un tissu d’extravagances. L’horreur
ussi sans quatre défauts qu’on lui a reprochés. Nous connaissons des tragédies qui ont fort réussi malgré vingt défauts qu’on le
et de l’espérance. L’intérêt du jeu est bien supérieur à celui d’une tragédie  : il donne de plus vives secousses ; il offre des
isance philosophique : la comédie de Regnard est bien préférable à la tragédie de Saurin ; et puisqu’il est démontré que le théâ
d’Athènes leur ayant joué, pendait les grandes chaleurs de l’été, la tragédie d’Andromède, ils devinrent tous fous dans l’autom
eurent la fièvre chaude, récitant pendant les accès des tirades de la tragédie  ; ce qui doit être un avis pour nos villes méridi
re un avis pour nos villes méridionales. Cette ville d’Abdère, que la tragédie rendit folle, croyait que la sagesse avait renver
irait-il si quelque critique de mauvaise humeur n’avait pas, pour ses tragédies , plus d’indulgence et d’humanité qu’il n’en montr
engagèrent M. de La Place à composer, d’après la pièce anglaise, une tragédie intitulée Venise sauvée. C’était Otway tout pur,
lius est resté au théâtre, et on le regarde avec raison comme une des tragédies qui, après les chefs-d’œuvre de Corneille et de R
on se rend presque complice de leur attentat. Il en est de même de la tragédie de Manlius : le spectateur prend part pour un amb
oins un ouvrage très intéressant, de l’aveu de tout le monde. Dans la tragédie de Manlius, ce n’est pas Rome et le sénat qu’on n
utre article, pour lequel je réserve ce qui me reste à dire sur cette tragédie . II 19 janvier 1806 Le fameux Le Kain ven
avec tous les égards et tous les ménagements possibles, qu’après une tragédie telle que Manlius, sa Rome sauvée ne ferait pas u
e l’avait jamais été des productions de ses beaux jours. Rome sauvée, tragédie glaciale, vide d’action et pleine d’amplification
vérité : Rome sauvée, ainsi que la Mort de César, sont de véritables tragédies de collège, bonnes à jouer pour la distribution d
d’irrévérence que je n’aurais osé le faire moi-même. Assurément cette tragédie en totalité me paraît infiniment préférable aux h
re pour lui la concurrence de Manlius. Il prit la peine de lire cette tragédie , et il ne la lut pas sans humeur : le résultat de
umeur : le résultat de sa lecture fut que Manlius était une pitoyable tragédie , indigne d’entrer en quelque comparaison avec Rom
utés purement historiques sont des défauts et non des beautés dans un tragédie et s’il y a de grandes beautés dans Manlius, Volt
e bien plus grands hommes dans l’histoire que Manlius ; mais, dans la tragédie de Lafosse, Manlius est bien supérieur à Cicéron,
et voisin du galimatias. III 28 juin 1808. Le vice secret des tragédies qui roulent sur des conspirations, c’est que le s
es perfides. Le grand homme se récrie sur les beaux vers d’Aménophis, tragédie justement sifflée ; il trouve dans la mauvaise co
lent décidé pour aucun genre ; il faisait avec la même médiocrité des tragédies , des drames, des comédies où l’on connaissait tou
41 (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre huitième »
Chapitre huitième § I. Quels perfectionnements pouvait recevoir la tragédie après Corneille. — Des tragédies de Quinault. — §
perfectionnements pouvait recevoir la tragédie après Corneille. — Des tragédies de Quinault. — § II. De la sensibilité dans les o
tères d’homme. — § IX. Quelle idée se formait Racine d’une excellente tragédie . — De la simplicité d’action. — § X. Que faut-il
ieu la perfection de ses ouvrages. § I. Quels perfectionnements la tragédie pouvait recevoir après Corneille. — Les tragédies
perfectionnements la tragédie pouvait recevoir après Corneille. — Les tragédies de Quinault. L’histoire de la littérature fran
l’œuvre pour l’ouvrier. Chaque genre se personnifie dans un nom : la tragédie dans Racine ; la comédie dans Molière ; la fable
toire de l’esprit humain. Quels perfectionnements pouvait recevoir la tragédie après Corneille ? Perfectionner comprend deux cho
mprend deux choses, corriger et compléter. On ne pouvait compléter la tragédie , après Corneille, qu’en y faisant entrer d’autres
e qui découragea le grand Corneille et le dégoûta quelque temps de la tragédie . Le public, fatigué de ses dernières pièces, emba
orneille, dans son dépit, la nomma tendresse : le mot était juste des tragédies de Quinault ; mais le vrai nom, celui qui est dem
le, pour s’être mis au-dessus des faiblesses humaines, sortent de ses tragédies pleins de vie et heureux. Ceux de Racine, pour y
t l’autre sont également vraies, mais diversement. La vérité, dans la tragédie cornélienne, est plus haute ; elle est plus génér
donne en frémissant au protecteur de son fils. Était-ce donc là de la tragédie rabaissée ? Personne ne le crut, sauf dans les co
uté l’admiration pour le vieux Corneille. Racine ne rabaissait pas la tragédie  : il la rendait plus générale, il la rapprochait
donc de plus noble que notre cœur ? Et que serait-ce pour nous qu’une tragédie qui s’accomplirait entre des personnages inaccess
roïne sans cesser d’être femme, était la véritable nouveauté de cette tragédie  ; type charmant, sorti du cœur le plus tendre et
e a donné une si grande part aux femmes dans son théâtre. De ses onze tragédies , six ont pour premier rôle une femme. Le nom d’un
haine, d’ambition et de dévouement que recèle le cœur d’une femme. La tragédie de Corneille, dont la principale beauté est dans
ques-unes, obéissait à la fois à son génie et aux conditions de cette tragédie plus humaine où les situations naissent du dévelo
ouffrirait pas davantage une amante qui n’aimerait qu’à demi. Dans la tragédie , les passions ne doivent pas être des humeurs pas
emblable. C’est là peut-être la création la plus hardie de Racine. La tragédie , d’ordinaire, prend les héros tout faits, à un ce
ssion au devoir filial ? § IX. Quelle idée se faisait Racine d’une tragédie parfaite. — De la simplicité d’action. — Des troi
, quels étaient, au temps de ses premiers ouvrages, les modèles de la tragédie . Il y en avait de deux sortes : les anciens, dont
ons suscitées par les caractères. C’est là le principe de vie dans la tragédie . Le reste est particulier, local, anecdotique, vr
mais la conformité du théâtre avec la vie. Ce qui nous touche dans la tragédie , comme il en fait la remarque excellente, c’est l
les poètes espagnols, mais dans la tradition et dans l’histoire, des tragédies toutes faites, qui lui offrissent une action simp
t avoir le plus mérité de son art, j’ai mis en prose certaines de ses tragédies , pour mieux en apprécier la conduite, et que ce s
es pour produire des effets de théâtre ; c’est la loi par laquelle la tragédie se confond avec la vie elle-même. De même que le
voilà l’unité de temps et l’unité de lieu. Dans la plus parfaite des tragédies de notre théâtre, Athalie, les trois unités ne se
trois unités. Il ne les prenait point pour des lois antérieures à la tragédie , mais pour des effets, pour des degrés de ressemb
ute servitude théâtrale. § XI. Athalie. Athalie est une de ces tragédies toutes faites, comme les cherchait Racine. Il n’a
rouver dans un des plus tragiques événements de l’Histoire sainte une tragédie aux conditions où la voulait Racine, avec toutes
le que Racine, en se passant d’amour dans Athalie, ait voulu tirer la tragédie de la plus dangereuse des servitudes. Etait-ce po
Racine, j’insistai sur ce qu’il y avait d’applications à faire de ses tragédies à la plupart de nos conditions. Et l’exemple d’Ag
 ; mais je retins cette preuve en action de la vérité pratique de ses tragédies . 20. Polyeucte, acte V. 21. Il veut s’arrach
42 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre V. Des ouvrages d’imagination » pp. 480-512
ir aux progrès de la philosophie, comme la raison et le sentiment. La tragédie appartient à des affections toujours les mêmes ;
motion causée par le malheur. Il faut cependant éviter de faire de la tragédie un drame ; et pour se préserver de ce défaut, on
és, et nulle réputation durable. C’est que l’attendrissement dans les tragédies , comme le rire dans la comédie, n’est qu’une impr
acquis une idée de plus par la cause même de votre impression, si la tragédie qui vous a fait pleurer ne laisse après elle ni l
ne observation qui me paraît parfaitement juste, c’est que les belles tragédies doivent rendre l’âme plus forte après l’avoir déc
compromis dans un événement, pour qu’il puisse devenir le sujet d’une tragédie . Néanmoins, c’est bien plutôt dans la hauteur des
ue. Vauvenargues a dit que les grandes pensées viennent du cœur . La tragédie met en action cette sublime vérité. La pièce de F
u rôle et du souvenir de ce grand homme pour faire de cette pièce une tragédie . Le nom de M. de Malesherbes, sa noble et terribl
e Malesherbes, sa noble et terrible destinée, seraient le sujet de la tragédie du monde la plus touchante. Une haute vertu, un g
génie vaste, voilà les dignités nouvelles qui doivent caractériser la tragédie , et plus que tout encore le sentiment du malheur,
ème de l’égalité politique, doivent donner un nouveau caractère à nos tragédies . Ce n’est pas une raison pour rejeter les sujets
a suite naturelle des sentiments. On ne saurait nier cependant qu’une tragédie en prose, quelque éloquente qu’elle pût être, n’e
des principales causes des grandes différences qui existent entre la tragédie française et la tragédie anglaise. Les personnage
es grandes différences qui existent entre la tragédie française et la tragédie anglaise. Les personnages obscurs de Shakespeare
esque continue. Je ne conseille pas cependant d’essayer en France des tragédies en prose, l’oreille aurait de la peine à s’y acco
ncore un objet de surprise, peut seul causer une impression forte. La tragédie , toute puissante sur le cœur humain, ce n’est poi
43 (1903) Propos de théâtre. Première série
de l’homme écrite par lui-même quand il se prend au sérieux, c’est la tragédie . Remarquez-vous que des problèmes de morale exces
ur voir d’autres hommes faire certaines grimaces. Je ne vois guère de tragédie , ou grand drame, antique ou moderne, qui ne porte
e qu’il paraîtrait à nos yeux si nous avions entre nos mains ses cent tragédies . Mais il se trouve qu’avec les sept drames qui no
ou d’une tendance de tempérament. Nous avions, en France, dans notre tragédie classique, une manière de compter les jours et le
scurité qui règne dans les forêts silencieuses. » On disait de notre tragédie classique qu’elle ne perdait jamais de vue l’horl
efois c’est une faute. Saint-Évremond a écrit : « Ils ont de vieilles tragédies où il faudrait, à la vérité, retrancher beaucoup
en de Dryden, l’Orphan et La Conspiration de Venise d’Otway, sont des tragédies excellentes où l’on trouve mille beautés réunies.
t à fait conforme au caractère général, au caractère historique de la Tragédie française. La Tragédie française, ne vous y tromp
ractère général, au caractère historique de la Tragédie française. La Tragédie française, ne vous y trompez pas, est très féroce
de circonlocutions et de tout un langage de bonne compagnie. Dans la tragédie française on peut jeter le mouchoir et étrangler
e pas. Soyez féroces toujours, sauvages jamais, c’est la devise de la tragédie française, depuis Garnier jusqu’à Legouvé. Et, vo
tions du public moyen sont très différentes selon qu’on lui donne des tragédies classiques françaises ou des tragédies de Shakspe
ntes selon qu’on lui donne des tragédies classiques françaises ou des tragédies de Shakspeare, et que dans un cas il y a pénétrat
M. Lanson. Tel est par exemple tout son chapitre sur le Rapport de la tragédie cornélienne avec la vie. En nous faisant une douz
té et avec plus de précision qu’on ne le fait d’ordinaire, combien la tragédie de Corneille fut représentative de la vie telle q
ard était injuste quand il disait : « Après Corneille il restait à la tragédie à se rapprocher de la vie. »… Il est vrai qu’en f
r toute la première moitié du dix-septième siècle qui est l’homme des tragédies de Corneille. M. Lanson avait établi déjà ce rapp
ujours je ne sais quelle tendance à lui refuser et d’avoir rendu à la tragédie cornélienne ce titre de tragédie psychologique qu
à lui refuser et d’avoir rendu à la tragédie cornélienne ce titre de tragédie psychologique qu’on s’obstine à réserver au seul
Racine. Mais, comment donc ! s’écrie M. Lanson, mais il n’y a pas de tragédie plus psychologique que celle de Corneille, puisqu
formule est de M. Brunetière. Rien donc de plus psychologique qu’une tragédie où ce qui attire et concentre l’attention, ce son
us ?… » Certes, oui, si Racine n’existait pas, on dirait que la seule tragédie psychologique que nous possédions en France est l
la seule tragédie psychologique que nous possédions en France est la tragédie de Corneille. M. Lanson le fait observer avec rai
n encore, — quoiqu’en dépassant un peu la mesure, — psychologique, la tragédie de Corneille l’est plutôt trop ! « Le reproche qu
trop exclusivement tiré l’action des caractères ; à tel point que sa tragédie a parfois quelque chose de factice, l’air d’un je
pre de Corneille, sur la question si Corneille a apporté au monde une tragédie absolument nouvelle en son fond même. On peut sav
e les autres. M. Lanson croit, lui, qu’il y avait avant Corneille une tragédie parfaitement formée, parfaitement constituée, et
se de Montchrétien au Polyeucte de Corneille, que la différence d’une tragédie mal faite à une tragédie bien faite. Cette opinio
yeucte de Corneille, que la différence d’une tragédie mal faite à une tragédie bien faite. Cette opinion est erronée et rend ini
ésie dramatique. Il y a eu successivement en France deux formes de la tragédie , deux tragédies… essentiellement distinctes et op
. Il y a eu successivement en France deux formes de la tragédie, deux tragédies … essentiellement distinctes et opposées. Si l’on
produit. Et, dans le second, la plus belle et nécessaire partie de la tragédie pourra suivre le fait. Selon qu’on travaillera da
système, Œdipe Roi sera achevé dès qu’Œdipe se sera puni, ou bien la tragédie se prolongera après Œdipe châtié par lui-même. — 
n et celui-là est une action… Eh bien ! c’est Corneille qui a créé la tragédie du dix-septième siècle. Il a, le premier, défini
s l’avoir inventée ; mais elle est fausse. Elle est assez vraie de la tragédie antique comparée à la tragédie française. J’ai ja
est fausse. Elle est assez vraie de la tragédie antique comparée à la tragédie française. J’ai jadis expliqué (peut-être) pourqu
ipe Roi n’est pas fini quand Œdipe s’est arraché les yeux. Mais de la tragédie du seizième siècle comparée à la tragédie du dix-
rraché les yeux. Mais de la tragédie du seizième siècle comparée à la tragédie du dix-septième siècle, la théorie ne me paraît p
u seizième siècle. Vous n’en trouverez pas un qui ne vous dise qu’une tragédie est un fait précédé de tout ce qui l’explique et
’en suis sûr, a donné dans sa Poétique beaucoup plus la théorie de la tragédie française que celle de la tragédie grecque. Voir
que beaucoup plus la théorie de la tragédie française que celle de la tragédie grecque. Voir tous mes ouvrages, et surtout la Po
ssible que les critiques du seizième siècle n’aient rien compris à la tragédie de leur temps. Oh ! comme cela est possible ! Ces
arrivent aujourd’hui. Et, si je crois qu’Aristote n’a pas compris la tragédie grecque ou plutôt a compris certaine tragédie, gr
tote n’a pas compris la tragédie grecque ou plutôt a compris certaine tragédie , grecque, celle de son temps, laquelle ne nous es
e de son temps, laquelle ne nous est pas parvenue, et a jugé toute la tragédie grecque par comparaison avec celle-là ; rien ne s
d’incertitudes relativement à ce fait. Nous sommes pleinement dans la tragédie française. Nous ne voyons nullement « le fait tra
lacé au centre du drame ». Nullement. Nous sommes pleinement dans une tragédie du dix-septième siècle comme facture. M. Lanson c
e la thèse de M. Lanson. Ainsi de suite. Je ne crois pas qu’une seule tragédie du seizième siècle me donne un démenti formel. Un
une seule tragédie du seizième siècle me donne un démenti formel. Une tragédie du seizième siècle, c’est un seul fait rejeté à l
uoi remplir les quatre premiers actes. Mais, comme construction, leur tragédie sera littéralement sur le même dessin que celle d
lle de M. Lanson, il a raison. « Le mélodrame, dit M. Lanson, est une tragédie dont le but unique est d’agiter la sensibilité du
a définition du mélodrame par M. W. Archer : « Le mélodrame, c’est la tragédie illogique », il n’y aura peut-être pas une tragéd
lodrame, c’est la tragédie illogique », il n’y aura peut-être pas une tragédie de Corneille qui soit un pur mélodrame. Mais ces
es hommes et des femmes et où il n’y aura pas de caractères. Entre la tragédie et le mélodrame, il ne peut donc y avoir qu’une d
egré. Eh bien, j’appelle mélodrame, en me tournant vers M. Lanson, la tragédie où l’intérêt principal est un intérêt de curiosit
et Héraclius. J’appelle mélodrame, en me tournant vers M. Archer, la tragédie logique encore, car une pièce qui serait absolume
térêt de curiosité ; encore qu’il fasse des pièces qui, comparées aux tragédies grecques, sont des mélodrames ; cependant, fait à
ons et des évolutions de passions, qu’on est bien forcé d’appeler ses tragédies d’un autre nom que de celui de mélodrames. Les tr
’appeler ses tragédies d’un autre nom que de celui de mélodrames. Les tragédies de Corneille, souvent, sont des mélodrames obscur
de décréter, sans réserve au moins, que Racine est l’inventeur de la tragédie psychologique. Que de choses j’aurais encore à di
siècle a] [1888.] I. Le drame religieux Polyeucte est une «  tragédie chrétienne », comme le portent les titres du temp
t possédés, n’a pas empêché les tragiques de faire un grand nombre de tragédies chrétiennes ou bibliques. Au xviie  siècle, avant
été complètement mis en oubli, remplacé par le drame romanesque ou la tragédie romaine. Les contemporains de Saint-Évremond ne t
ès nettement : « Ce qui eût fait un beau sermon faisait une misérable tragédie , si les entretiens de Sévère et de Pauline, animé
ser Sévère. C’était, ce qui est arrivé souvent en France, juger d’une tragédie en la prenant pour une comédie. Mais enfin c’étai
V Ce n’est point pourtant encore ainsi que nous interprétons cette tragédie si profonde. Dans l’un et dans l’autre point de v
neille l’a sans doute conçu dans son esprit de poète. — Mais voilà la tragédie expliquée sans qu’il soit dit un mot de la grâce,
en son commencement, comme Andromaque, devient, comme Andromaque, une tragédie poignante et sublime, et c’est à partir de ce mom
ble d’Andromaque, la comédie qui a pour fondement l’observation et la tragédie qui a pour fondement l’observation, finissant tou
e, étude sur le système dramatique de Racine et la constitution de la tragédie française, par M. Pierre Robert 1er septembre
ni sur le système dramatique de Racine, ni sur la constitution de la tragédie française. Il résume, en bon style, ce qu’on a di
dre, de grands desseins à exposer et à déployer devant les hommes. La tragédie de Corneille est historique pour bien des raisons
n de Malherbe, Montchrétien, qui ait eu au théâtre ou plutôt dans ses tragédies , car il n’a guère été représenté, que je crois, l
êle et en son imagination un peu maniérée et euphuïste. Seulement les tragédies de Montchrétien n’étaient pas des tragédies. Les
euphuïste. Seulement les tragédies de Montchrétien n’étaient pas des tragédies . Les tragédies de Racine sont des tragédies, et e
lement les tragédies de Montchrétien n’étaient pas des tragédies. Les tragédies de Racine sont des tragédies, et elles sont écrit
hrétien n’étaient pas des tragédies. Les tragédies de Racine sont des tragédies , et elles sont écrites en style poétique. Non pas
son imagination sera excitée par une passion vive. C’est ainsi que la tragédie de Racine n’est nullement une élégie ; mais que l
au théâtre, mais enfin l’élégie éclate, au moment où il faut, dans la tragédie de Racine, et y jette ses mots puissants et évoca
rtinenche a consacré à sa Comedia espagnole et à son influence sur la tragédie et la comédie française un excellent livre qui je
ortance ; car si l’on considère ce point seulement qu’avant Le Cid la tragédie française n’existait point et que, du moment que
fut né, elle exista, et que Le Cid a donné comme sa marque à toute la tragédie cornélienne et à une partie, il faut bien le reco
gédie cornélienne et à une partie, il faut bien le reconnaître, de la tragédie racinienne, et que Le Cid est une imagination tou
elque sorte et relèvent comme au-dessus de son niveau ordinaire cette tragédie qui risquait bien, il faut le reconnaître, d’être
ez poursuivre cette petite enquête par vous-même à travers les autres tragédies de notre immortel poète. Pour commencer par Andro
temps. Comme il arrive toujours en pareille matière, démodée dans la tragédie , elle se réfugie dans la comédie. Molière l’a fai
cornélien n’avaient point passé par là. Et enfin, dans ses dernières tragédies , Racine retient encore quelque chose du goût de 1
tant très beau, il est un peu plus froid à notre goût que celui de la tragédie d’Euripide. Et enfin, dans Phèdre, que je reconna
il la considéra d’abord comme un simple ressort de son intrigue, une tragédie française devant, selon la poétique du temps, tou
ce de Monime ; et comment ces deux drames se sont fondus en une seule tragédie , et comment ils se mêlent l’un à l’autre, et si l
fait dramatique, et n’était pas plus fait pour un roman que pour une tragédie , et c’est ce que nous verrons plus tard. Monime e
il en avait rencontré un autre. À coup sûr, il y en a deux dans cette tragédie  : Mithridate et sa lutte contre les Romains pour
ithridate contre les Romains ne soit qu’un fond de tableau, et que la tragédie de sérail soit le sujet même. La haine contre Rom
ltan jaloux et une favorite malheureuse » ; ou bien : « Laissez cette tragédie d’alcôve. Les Romains sont là, Pharnace trahit, M
t où l’on sache bien à quoi il faut s’attacher. Mithridate reste une tragédie puissante par fragments, et curieuse partout, mai
comique, à ce point qu’on lui a reproché d’en avoir trop mis dans ses tragédies . On sait que le second acte d’Andromaque se rappr
de la reine : « Impitoyable Dieu, toi seul as tout conduit » ; et la tragédie humaine sera comme l’ombre ici-bas d’un drame div
és, entre deux rangées d’hommes du bel air, et l’on a appelé cela une tragédie . C’en était l’âme peut-être. Mais l’âme se manife
l’art grec, dans un temple du vrai Dieu, devant des chrétiens, quelle tragédie  ! Si je la rêve ainsi, c’est que je ne songe plus
i exige un rôle d’amoureuse, et qui dit : “Qu’est-ce que c’est qu’une tragédie où il n’y a pas d’amoureuse ?” Je construis en mo
t dans une prière. — Prions… » Mme de Maintenon demanda à Racine une tragédie religieuse, en laissant au poète toutes ses aises
’auteur part de l’étude et de la peinture des caractères. Il fait une tragédie , sans préférence, avec l’histoire de Mithridate,
soi, être grands. Elle dirait que dans Mithridate il voit surtout une tragédie d’alcôve, dans Iphigénie une fureur d’ambition ba
très lettré, très amoureux de poésie grecque, avait toujours rêvé de tragédie lyrique. On peut même dire que c’est avec Racine
yrique. On peut même dire que c’est avec Racine que la question de la tragédie lyrique en France se pose en doctrine et entre en
se en doctrine et entre en discussion. Au xvie  siècle on faisait des tragédies mêlées de chœurs par cette seule raison que les a
par cette seule raison que les anciens avaient des chœurs dans leurs tragédies , et sans chercher plus loin. On les avait abandon
écoutait pas ; mais il était resté quelques traces du lyrisme dans la tragédie , stances élégiaques, sortes de courtes odes, mono
les stances de Polyeucte. Mais il est comme dans le tempérament de la tragédie française d’éliminer toutes les parties lyriques
les stances, Corneille en condamna l’usage dans ses Réflexions sur la Tragédie . Racine apporta à la France un genre de tragédie,
es Réflexions sur la Tragédie. Racine apporta à la France un genre de tragédie , comme nous croyons l’avoir montré, qui est tout
édie, comme nous croyons l’avoir montré, qui est tout l’inverse de la tragédie lyrique, et cependant « ils adoraient les anciens
’avait souvent passé dans l’esprit, qui était de lier, comme dans les tragédies anciennes, le chœur et le chant avec l’action, et
» C’était là assez bien comprendre le rôle possible du chœur dans la tragédie moderne. Le chœur ne répond à rien chez nous et n
chez nous et n’est qu’un pastiche de lettré assez maladroit dans une tragédie historique ou politique. Il est possible dans une
t dans une tragédie historique ou politique. Il est possible dans une tragédie religieuse, dans un drame ayant ce caractère sacr
à fait à sa place dans Esther qui, au fond, est un drame intime, une tragédie bourgeoise où la religion est seulement mêlée. Po
e où la religion est seulement mêlée. Pour avoir matière de véritable tragédie lyrique, il fallait entreprendre un drame dont la
le peuple même, mêlé à l’action (et beaucoup plus que dans nombre de tragédies grecques), sentant, traduisant et renvoyant toute
séquence, Esther étant un divertissement théâtral et musical, non une tragédie , et n’offrant qu’un intérêt dramatique très médio
r de lui-même à l’ordinaire, ici a hésité. Il a compris que la grande tragédie religieuse comportait le lyrisme. C’est très just
ttoresque. VI. Le spectacle Car le spectacle est essentiel à la tragédie grecque, à la tragédie lyrique, à la vraie tragéd
ectacle Car le spectacle est essentiel à la tragédie grecque, à la tragédie lyrique, à la vraie tragédie, et par conséquent à
st essentiel à la tragédie grecque, à la tragédie lyrique, à la vraie tragédie , et par conséquent à Athalie. C’est un préjugé de
conséquent à Athalie. C’est un préjugé des hommes qui connaissent les tragédies et qui les jugent pour les avoir lues, que de cro
e celui qu’ils entourent, qu’ils protègent et qu’ils encouragent. Une tragédie intime comme Philoctète a besoin d’un décor et d’
octète a besoin d’un décor et d’une mise en scène significatifs ; une tragédie politique et religieuse en a plus encore besoin.
qu’il semble que l’une manquant, la vie disparaîtrait aussitôt. Vraie tragédie lyrique, vraie tragédie artistique, contenant en
anquant, la vie disparaîtrait aussitôt. Vraie tragédie lyrique, vraie tragédie artistique, contenant en elle le concert harmonie
que, contenant en elle le concert harmonieux de tous les arts ; vraie tragédie grecque, ce qui est tout dire ; et pourtant ayant
ôt que de poète inspiré. C’est bien le style qui convenait aux autres tragédies de Racine. Mais à Athalie il fallait plus ; l’ima
poète, était infiniment intelligent, et comprenait à merveille que la tragédie théâtrale avait manqué en France jusqu’en 1691, e
anqué en France jusqu’en 1691, et que, par une singulière fortune, la tragédie théâtrale avait été inventée par le maître de la
fortune, la tragédie théâtrale avait été inventée par le maître de la tragédie psychologique, sans qu’il perdît rien de ses qual
Boileau c’était être avec Racine ; ils ne pouvaient guère attaquer la tragédie théâtrale et lyrique, qui était au fond de leur c
’attitude du public vers 1855. À cette époque, on n’allait guère à la tragédie et non pas plus à celle de Corneille qu’à celle d
temps de Rachel, un grand artiste dramatique pour faire refleurir la tragédie antique, et vers la fin de l’Empire il s’en est t
rouvé deux, M. Mounet-Sully et Mme Sarah Bernhardt, moyennant quoi la tragédie a repris faveur plus que jamais, plus même que du
à 1865 environ, la Comédie-Française était vide quand on y jouait la tragédie . Mais vous concevez bien que de cette disgrâce Ra
l n’est pas besoin d’en parler. C’est le théâtre fait homme… Mais les tragédies de Racine ne sont pas faites pour le théâtre ; on
ritannicus et de Britannicus qui réussit ; car la mode a changé et la tragédie maintenant fait fanatisme. Il y a de quoi ébranle
’est le commencement du revirement. Sarcey ne pouvait entrer dans une tragédie qu’en commençant par la considérer comme une comé
pas plutôt une comédie aimable et triste qu’un drame héroïque ou une tragédie au sens vrai du mot ? » — On ne peut guère mieux
ans cesse de sa tendresse pour un autre ! Quand on reprend en main la tragédie de Racine et qu’on se la lit à soi-même, on sent
pas probable. Elle devait se tromper. Est-ce comme cela qu’on joue la tragédie  ? Jamais ça ne s’est vu ! Mme Bartet faillit être
t venu à se dire que c’est précisément comme cela qu’on doit jouer la tragédie , surtout celle de Racine, et un phénomène singuli
endre pour une coquette ! Avec leur habitude constante de prendre une tragédie pour une comédie, dès qu’ils verront cette situat
a dans les esprits du public, ma pièce est perdue. Au lieu d’être une tragédie , elle est une farce. Au lieu d’une héroïne, elle
çais ne peuvent pas passer plus de cent quarante ans à considérer une tragédie comme une tragédie. Il faut qu’ils en arrivent à
passer plus de cent quarante ans à considérer une tragédie comme une tragédie . Il faut qu’ils en arrivent à la tourner au vaude
audeville ; et il est si malin qu’il en vient toujours à regarder une tragédie à travers des lunettes de vaudevilliste. [II]
l’amour-monomanie ? De là sa perpétuelle distraction au milieu de la tragédie , où elle se promène comme en rêvant. — Et, par su
ites, dans votre feuilleton de dimanche dernier : « Personne, dans la tragédie , ne parle de manège et de coquetterie. » Cette as
s, puisqu’il trouvait la coquetterie indigne et d’Andromaque et de la tragédie . Moi, je trouve (mais, qu’importe mon jugement ?)
uvement de coquetterie indigne également et de son caractère et de la tragédie .” La Harpe leur répliqua : “C’est avec l’action e
’est par un mouvement de coquetterie indigne d’elle et du reste de la tragédie que ce mot échappe à Andromaque. Cela veut dire q
en contradiction et avec le reste du rôle, et avec le ton de toute la tragédie . S’il y avait eu des coquettistes de son temps, c
affaiblie par quelques scènes de coquetterie… elle serait la première tragédie du théâtre français.” L’opinion qui voit en Andro
amour plus dignes de Térence que de Sophocle, elle serait la première tragédie du Théâtre-Français. » Évidemment, ce ne sont pas
s les termes, de Voltaire sur ce sujet : « C’est dans ce point où la tragédie s’abaisse et où la comédie s’élève, que ces deux
i voudraient qu’elle le fût, mais qu’elle ne l’est aucunement dans la tragédie de Racine. Or, après mon cours, je vois que vous
44 (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre IV. Le théâtre romantique »
ie et de la caricature. — 3. Les résultats du théâtre romantique : la tragédie est impossible. Delavigne et Ponsard. Racine rest
e drame romantique un drame où ni les règles ni les bienséances de la tragédie ne sont observées. Plus d’unités : sous prétexte,
et V. Hugo s’en est avisé. Tandis qu’il s’efforce de s’éloigner de la tragédie , il prend toutes ses précautions aussi pour évite
plus une évocation pittoresque du passé. Avec une curiosité que ni la tragédie classique ni le mélodrame populaire ne connaissen
et l’on peut dire que le squelette du drame romantique sera la maigre tragédie voltairienne, avec sa sèche et conventionnelle ps
ser l’infini. Aussi lui faut-il d’autres proportions que celles de la tragédie classique : il débute par Cromwell, qui est injou
ntation, il a encore en général une durée presque double de celle des tragédies . Avec le démesuré, l’incohérence : histoire et ph
e caractère : 1° les barrières des genres dramatiques sont retirées ; tragédie , comédie, drame, tout se mêle ; 2° les barrières
ue qui, étant tout, n’est rien, l’un tirera le mélodrame, un autre la tragédie , un autre la comédie larmoyante ; l’un trouvera l
sont des mélodrames ; Hernani et Marion de Lorme ont des ossatures de tragédies  ; et les Burgraves sont un poème dialogué de Lége
ces. Job, l’Empereur, Guanhumara, Otbert se retrouvent comme dans une tragédie de Crébillon. Voici dans les mêmes Burgraves la v
et dans Angelo la croix de ma mère, empruntée à Zaïre. Aux moyens de tragédie s’ajoutent tous les trucs du mélodrame : portes s
été sauvés par le lyrisme du style. Ils seraient plus oubliés que les tragédies de Legouvé, ou les mélodrames de Pixérécourt, san
être à faire vivre leur drame : ils ont réussi du moins à empêcher la tragédie de vivre. Ils ont dégoûté le public du « palais à
ciliennes (1819), il habille d’oripeaux romantiques la maigreur de la tragédie pseudo-classique ; et par ses drames vides de psy
ime, Esther, Bérénice, Roxane, Phèdre, Athalie reparurent. C’était la tragédie qui ressuscitait, mais la vraie tragédie, la viva
halie reparurent. C’était la tragédie qui ressuscitait, mais la vraie tragédie , la vivante, l’humaine, celle de Corneille et cel
péciaux du drame. Mais, si tout était démoli, rien, n’était fondé. La tragédie était impossible. Le drame historique ne vivait p
45 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 32, que malgré les critiques la réputation des poëtes que nous admirons ira toujours en s’augmentant » pp. 432-452
s’en sont même plaint. M. l’abbé Gravina dans sa dissertation sur la tragédie qu’il fit imprimer il y a dix-sept ans, dit que s
t de Monsieur Dacier, dont il vient de rapporter les jugemens sur les tragédies françoises, jugemens qu’il adopte avec d’autant p
composé son ouvrage, principalement pour montrer la supériorité de la tragédie ancienne sur la tragédie moderne. Mais je vais ra
cipalement pour montrer la supériorité de la tragédie ancienne sur la tragédie moderne. Mais je vais rapporter en entier le pass
ié déja que lui-même il étoit poete, et qu’il avoit composé plusieurs tragédies à l’imitation de celles des anciens. Si, comme c
de Virgile, et cependant ils ont trois traductions differentes de la tragédie des Horaces de Corneile. Dès 1675 les anglois avo
enter, et puis imprimer une nouvelle traduction en vers de cette même tragédie . Il y a véritablement ajoûté trois scénes à la fi
n pas comme M. Racine l’y fait revenir dans la premiere édition de sa tragédie , c’est-à-dire, comme captive d’Oreste qui va l’em
ique de Monsieur Despreaux. Enfin nos voisins ne traduisoient pas les tragédies de Jodelle et de Garnier. On ne voïoit pas sous H
t une pareille plainte pour la langue italienne dans son livre sur la tragédie . On peut même penser que les écrits des grands ho
46 (1828) Préface des Études françaises et étrangères pp. -
er aussi que les belles proportions et la régularité imposées à notre tragédie par les auteurs de Cinna et d’Andromaque lui donn
e ressorts dramatiques ; toujours est-il vrai, que si les pères de la tragédie française n’ont pas créé beaucoup de personnages,
aut de localité et d’individualité qui est le péché originel de notre tragédie . Ses personnages turcs, chinois, arabes ou améric
u’ils feraient maintenant. Assez longtemps, on nous a donné les mêmes tragédies sous des noms différents, assez longtemps, les co
habillés à la moderne, ou des modernes parlant un vieux langage ; la tragédie française, d’imitation en imitation, est arrivée,
le public, que la représentation naïve sur notre théâtre d’une grande tragédie de Shakespeare, avec toute la pompe d’une mise en
ours imparfaite et quelquefois très fausse. Et puis, où sont donc les tragédies créées, parmi celles que depuis trente ans on nou
n’est point parce qu’un auteur prend un sujet nouveau qu’il fait une tragédie neuve ; si les caractères, les situations et le s
: cette classe d’auteurs a toujours été très nombreuse. De toutes les tragédies représentées de nos jours au théâtre de la rue Ri
uteur. Si nous passons à l’Odéon, nous trouvons en première ligne des tragédies qu’on y a représentées, les Macchabées, ouvrage f
du poète allemand a passé dans l’œuvre du poète français ; c’est une tragédie d’un intérêt puissant et d’une exécution parfaite
tre-Français se souviendra enfin que ses cartons renferment une belle tragédie d’un poète trop tôt pleuré, et que le public l’at
les belles et éloquentes leçons de M. Villemain sur ce créateur de la tragédie moderne, et qu’ils voient comment le goût le plus
nos habitudes sociales et notre civilisation chrétienne, pour que la tragédie grecque pût être posée toute droite sur notre thé
ns d’exécution de ses ouvrages sont à peu près les mêmes que pour nos tragédies . Quelques changements de décorations de plus ou d
e Shakespeare, parce que vous avez traduit ainsi quelques-unes de ses tragédies . À quoi nous répondrons d’une manière assez banal
ndrons d’une manière assez banale aussi : nous avons traduit quelques tragédies de Shakespeare en vers français, précisément parc
mêler des lazzis du boulevard au langage cérémonieux de notre vieille tragédie . Il est urgent qu’une tragédie de Shakespeare, pr
u langage cérémonieux de notre vieille tragédie. Il est urgent qu’une tragédie de Shakespeare, prévienne le danger et empêche l’
e nos grands maîtres des grands siècles, en fera jaillir la véritable tragédie française, un drame national, fondé sur notre his
bles, ces messieurs voudraient, par exemple, que Racine eût écrit les tragédies de Corneille, et Massillon les oraisons funèbres
st que beaucoup de nos auteurs ont transporté ce feux langage dans la tragédie . Ils dépensent tout ce qu’ils ont de poésie dans
47 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 12, des masques des comédiens de l’antiquité » pp. 185-210
comédies. On s’en servoit même quelquefois dans la représentation des tragédies . Le masque quoique banni de nos tragédies, ne l’e
dans la représentation des tragédies. Le masque quoique banni de nos tragédies , ne l’est pas encore entierement de nos comédies.
sis, ce dernier dit à Solon qui venoit de lui parler de l’utilité des tragédies et des comédies. " j’en ai vû joüer aux baccanale
tragédies et des comédies. " j’en ai vû joüer aux baccanales. Dans la tragédie , les acteurs sont montez sur des especes d’échass
qu’il devoit soutenir. Les acteurs anciens, tant ceux qui joüoient la tragédie , que ceux qui joüoient la comédie, avoient plusie
dre, dans laquelle un renard s’écrie après avoir examiné un masque de tragédie  ? Avec quelle mine on manque de cervelle ? Voici
e au théatre, sçavent tirer des masques mêmes le pathetique. Dans les tragédies , Niobé paroît avec un visage triste, et Medée nou
erain de l’autre. Le même auteur dit aussi en parlant des masques des tragédies qui doivent être caracterisez, que celui de Thami
e ce Polus joüant sur le théatre d’Athenes le rôlle d’Electre dans la tragédie de Sophocle, il entra sur la scéne en tenant une
es masques qui servoient dans les representations des comédies et des tragédies . Mais d’un autre côté ces masques faisoient perdr
cinquante et une du livre premier, que la voix de ceux qui joüent des tragédies , étant fortifiée par les concavitez, rendoit un s
48 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 40, si le pouvoir de la peinture sur les hommes est plus grand que le pouvoir de la poësie » pp. 393-405
ux. C’est qu’il est très-rare qu’un tableau fasse pleurer, et que les tragédies font souvent cet effet, même sans être des chefs-
emiere, qu’elle ne conclut pas absolument en faveur de la poësie. Une tragédie qu’on entend réciter sur le théatre, est aidée pa
par des secours étrangers dont nous exposerons tantôt le pouvoir. Les tragédies qu’on lit en particulier ne font gueres pleurer,
même, suivant mon opinion, pourquoi ceux qui n’ont fait que lire une tragédie , et ceux qui ont entendu réciter la piece sur le
dans le jugement qu’ils en portent. Je réponds en second lieu, qu’une tragédie renferme une infinité de tableaux. Le peintre qui
igenie, ne nous represente sur la toile qu’un instant de l’action. La tragédie de Racine met sous nos yeux plusieurs instans de
trême, qui fait couler nos larmes. Cinquante scénes qui sont dans une tragédie doivent donc nous toucher plus qu’une seule scéne
t prêter à Iphigenie, nous affectionnent bien plus à un personnage de tragédie , que les qualitez extérieures dont un peintre peu
49 (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre X. »
re. D’autre part, un témoignage antique place la représentation de la tragédie des Perses à la quatrième année de la soixante-qu
lle de l’art antique. Cet éclat extraordinaire que jetait dès lors la tragédie , et qui faisait d’un succès dramatique un événeme
éâtre parée de tous les arts qui faisaient cortège à la poésie, cette tragédie , créée depuis un demi-siècle, relief des festins
art dramatique décerné, aux applaudissements d’un peuple idolâtre, la tragédie naissante avait eu les dix généraux de l’armée de
lateur Suidas, qui, en dénombrant ses ouvrages, lui attribue dix-sept tragédies . Comment, dirons-nous, si le grand poëte lyrique,
ourni à l’horreur tragique, avait composé lui-même ce grand nombre de tragédies , comment, si Pindare avait été l’émule d’Eschyle,
auteur tragique ? Comment Platon, qui blâme dans le pathétique de la tragédie grecque une peinture de douleurs ou de crimes mau
t-ils jamais emprunté une citation, un fait, une parole, aux dix-sept tragédies du grand poëte lyrique ? Il faudrait donc le supp
oëte que dans une seule des grandes et simples divisions de l’art, la tragédie , la comédie, le poëme lyrique ou gnomique. Le poë
aux cent voix qui redisait les strophes guerrières ou funèbres de ses tragédies  ; et, dans des genres qui se touchaient de si prè
eront indifféremment des hymnes aux dieux, des cantates aux rois, des tragédies , des épigrammes, et ne craindront pas même de rep
t, de l’ordre et de la clarté », au lieu de faire de son chef quelque tragédie nouvelle, ou quelque opéra. Cette opinion devait
rreur, de triomphe et d’allégresse accourent, dès qu’il a préludé. La tragédie des Perses115 semble d’abord un hymne élégiaque,
deux parties, quel chœur lamentable égala jamais l’ouverture de cette tragédie , ce réveil sinistre du palais de Xercès, cette pr
douleurs s’accroissant l’une l’autre et formant la scène finale de la tragédie des Perses : « Hélas, ô roi119 ! ô vaillante arm
50 (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules De La Madenène » pp. 173-187
on. Elle y est, et la preuve, — ne riez pas, — c’est qu’on y joue des tragédies  ! « En 184… (c’est ainsi que s’ouvre le roman d
e La Mort de César. Depuis quelques années on s’était mis à jouer des tragédies dans nos villages du Comtal. Pour les fêtes votiv
es jalousies de village étaient transformées. On était en rivalité de tragédies , et dans ces luttes pacifiques on apportait la mê
ers venaient offrir la bataille aux villages ennemis. » Or, à cette tragédie jouée à Montalric, il y avait, au milieu de la fo
lière de cet homme, simple potier-terrailler de son état, et de cette tragédie , dont l’impression le bouleversait, que va sortir
conte va devenir sous sa plume celle d’un volume en cinq livres. Une tragédie de Voltaire, qu’un paysan du Midi veut faire joue
les aurores, qui pût naïvement s’encharmer, — et à ce point, — d’une tragédie de Voltaire ; et un initiateur de vocation, qui p
r de vocation, qui pût s’atteler à ce projet de la faire jouer, cette tragédie , dans son village, malgré l’indifférence, les rai
tachés à la terre, et qui fait jouer un jour, et qui qu’en grogne, sa tragédie devant dix villages rassemblés ! Dès les première
e. Lorsque, dans le cours du roman, Espérit parvient à faire jouer sa tragédie , il éclate tout à coup, à la représentation qu’il
51 (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre premier. Vue générale des épopées chrétiennes. — Chapitre premier. Que la poétique du Christianisme se divise en trois branches : Poésie, Beaux-arts, Littérature ; que les six livres de cette seconde partie traitent spécialement de la Poésie. »
, il est vrai, a prétendu que le poème épique est tout entier dans la tragédie  : mais ne pourrait-on pas croire, au contraire, q
u jeune Pallas, Tancrède et Herminie, Adam et Ève, sont de véritables tragédies , où il ne manque que la division des scènes et le
e la division des scènes et le nom des interlocuteurs. D’ailleurs, la tragédie même n’est-elle pas née de l’Iliade, comme la com
talent plus universel ; elle est donc une œuvre plus complète que la tragédie . En effet, on peut avancer, avec quelque vraisemb
l n’y a pas de nations qui ne se vantent de posséder plusieurs bonnes tragédies  ?
52 (1892) Boileau « Chapitre V. La critique de Boileau (Suite). Les théories de l’« Art poétique » (Fin) » pp. 121-155
guère à rencontrer dans l’Art poétique, au IIIe chant, à propos de la tragédie , des vers tels que ceux-ci : Des siècles, des pa
étuel des mœurs et de la Fable dans un certain nombre de romans et de tragédies du temps : Boileau n’admet pas qu’on représente l
culier, la psychologie à la chronique. Le Cyrus et tous ces romans et tragédies dont les héros ont l’air d’être assidus à Versail
u réel que le génie particulier d’un homme. De là cette théorie de la tragédie , dans l’Art poétique, où tout est subordonné à la
gique que développait le poète. La vraisemblance encore soumettait la tragédie aux unités ; et la vraisemblance enfin imposait à
tait la tragédie aux unités ; et la vraisemblance enfin imposait à la tragédie un langage simple et naturel, sans pompe et sans
s d’esprit. Ainsi, dans toutes ses parties et dans toute sa forme, la tragédie doit être vraisemblable. Ce n’est pas assez encor
de qualité selon les genres : dans la comédie, c’est le rire. Dans la tragédie , c’est la « douce terreur », la « pitié charmante
pas chercher une leçon : il faut qu’on nous amuse. Voilà pourquoi la tragédie doit être pathétique, ne pas nous décrire les car
par la tradition gréco-romaine, on ne doit pas écrire l’épopée, ni la tragédie , ni la comédie en prose : ne savons-nous pas les
ordre, ne sont pas du tout des genres comparables à l’élégie ou à la tragédie , ni à tous les autres, où, sous-entendant les con
exacte peinture. La loi du genre est de faire rire, comme celle de la tragédie est de faire pleurer. Mais il faut faire rire par
es pleurs, N’admet point en ses vers de tragiques douleurs. Entre la tragédie et la comédie, il ne concevait point de genre int
créé deux formes dramatiques, pour lesquelles le xixe a délaissé la tragédie et réduit la pure comédie à la farce ; l’une, le
urgeois, qui emprunte ses personnages à la comédie et son action à la tragédie  ; l’autre, la comédie larmoyante, ou mixte, la pi
t légitimé par la même transformation sociale qui semble avoir mis la tragédie hors d’usage. Il en est des genres comme des lang
mesure l’élément lyrique dans le drame, ou l’élément comique dans la tragédie , à condition que l’on ne méconnaisse point les lo
On voit que la simplicité de l’églogue ne va pas sans parure, que la tragédie use des vers « pompeux » ; que l’épopée « orne »
53 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre V. De la littérature latine, pendant que la république romaine durait encore » pp. 135-163
ntinuel sur les affections, est peu favorable aux grands effets de la tragédie  : aussi la littérature latine ne contient-elle ri
ns une telle disposition, qui puisse fournir aux développements de la tragédie . On n’aurait jamais pu, d’ailleurs, transporter à
leurs, transporter à Rome l’intérêt que trouvaient les Grecs dans les tragédies dont le sujet était national26. Les Romains n’aur
aient pour demander à grands cris des gladiateurs. 26. Il existe une tragédie sur un sujet romain, La Mort d’Octavie ; mais ell
race lui-même, que l’on puisse expliquer comme faisant allusion à des tragédies sur des sujets romains : encore peuvent-ils être
s tragiques romains ont été les copistes des Grecs, et que toutes les tragédies citées dans les écrits des anciens (et il y en a
rées des sujets grecs. Accius, dit un commentateur, avait composé une tragédie sur Brutus, qui fut représentée aux jeux apollina
apollinaires. Mais une lettre de Cicéron à Atticus dit que ce fut la tragédie de Térée qui fut représentée à ces jeux ; et un a
à ces jeux ; et un autre commentateur assure que ce n’était point une tragédie de Brutus qu’avait faite Accius, mais des vers ad
nous ne connaissions pas, tandis que les titres de près de deux cents tragédies tirées des sujets grecs nous ont été transmis ! I
e que les Romains du temps de la république n’ont point encouragé les tragédies qui avaient pour sujet les propres événements de
histoire. Il ne nous est resté ni un titre ni un éloge de semblables tragédies dans Horace ni dans Cicéron, qui mettaient l’un e
nt d’une nature ardente et sublime ; ils respirent le sentiment de la tragédie , et peuvent oser avec succès. Mais ils répugnent
54 (1913) La Fontaine « VI. Ses petits poèmes  son théâtre. »
on.   J’arrive au théâtre de La Fontaine. Ce théâtre se compose d’une tragédie qu’il n’a pas achevée, dont il n’a écrit que deux
tes, de plusieurs opéras et de comédies dans la manière italienne. La tragédie qu’il n’a pas achevée, c’est Achille. Il en a fai
emier venu. Vous savez ce que c’est que les vers de Voltaire dans les Tragédies . Ce ne sont pas de mauvais vers, mais ce sont des
par Voltaire. Ce n’est pas du style de Voltaire, c’est du style de la tragédie de cette époque, voilà tout. De même La Fontaine,
tout un versificateur méprisable, ou tout autre. Ce sont des vers de tragédie comme on les faisait à cette époque. Je ne fais q
ton juste de familiarité qu’on pouvait supporter au théâtre dans une tragédie  ; je doute même un peu que le public du temps l’e
croire qu’on lui trouvait le talent dramatique, même comme auteur de tragédie , puisqu’on lui a attribué, et puisqu’on a imprimé
lui a attribué, et puisqu’on a imprimé sous son nom, en Hollande, une tragédie intitulée Pénélope, et qui était de l’abbé Genest
une tragédie intitulée Pénélope, et qui était de l’abbé Genest. Cette tragédie avait été écrite par l’abbé Genest en 1684. Vingt
s tard, exactement dix-neuf ans, l’abbé Genest nous apprend que cette tragédie a été imprimée en Hollande sous le nom de La Font
du roman de Scarron, est un gentilhomme-poète-tragique. Il a fait sa tragédie comme tout le monde en faisait au dix-septième si
encore plus vrai au dix-huitième   enfin La Baguenaudière a fait une tragédie dans le goût du temps, prétend-il, et ses amis, q
de Mousseverte et des Lentilles, viennent lui faire compliment sur sa tragédie qu’ils ne connaissent pas encore. Et La Baguenaud
u de préface, c’est-à-dire qu’il leur parle de ce qu’il a mis dans sa tragédie ou de ce qu’il a voulu y mettre, de la façon dont
donner de l’horreur pour le vice abattu… [Ceci est une allusion à la tragédie telle qu’on l’avait comprise il y avait quarante
a tragédie telle qu’on l’avait comprise il y avait quarante ans, à la tragédie de Corneille.] Il est vrai que jadis, respectant
assez sot pour y venir pleurer. Mais les temps ont changé. La triste tragédie , Pour plaire maintenant, en farce travestie, Des
sait pas, il faut dire qu’on ne sait pas. Je n’en sais rien ! Quelle tragédie de ce temps-là avait ce caractère de trivialité m
à cette pièce-là. Il est possible qu’il ait paru, à cette époque, une tragédie mêlant le trivial et le sublime, le bouffon et le
55 (1772) Éloge de Racine pp. -
Pour mieux dissiper cet injuste préjugé, remontons à l’origine de la tragédie , et voyons ce qu’elle était avant Racine, et ce q
lus éminente supériorité, que celui qui aurait conçu tout l’art de la tragédie telle qu’elle parut dans les beaux jours d’Athène
effets et des beautés pathétiques, mérita d’être appelé le père de la tragédie . Ce nom était dû à Eschyle ; mais Eschyle apprit
s temps et de tous les lieux, il n’en est pas moins vrai qu’une bonne tragédie grecque, fidèlement transportée sur notre théâtre
ue, fidèlement transportée sur notre théâtre, ne serait pas une bonne tragédie française. Nous avons à fournir une tâche plus lo
hers et flatteurs, et parlaient à la fois à l’homme et au citoyen. La tragédie , soumise comme tout le reste au caractère patriot
s préceptes de l’art sans prendre leur manière pour modèle, fit de la tragédie une école d’héroïsme et de vertu. Racine, plus pr
ond dans la connaissance de l’art, s’ouvrit une route nouvelle, et la tragédie fut alors l’histoire des passions et le tableau d
éloquence des temps de barbarie. C’est à lui que l’on dut la première tragédie intéressante qui commença la gloire du théâtre fr
rneille. Mais combien il restait encore à faire ! Combien l’art de la tragédie , qui doit être le résultat de tant de mérites dif
a réflexion. Il vit que des conversations politiques n’étaient pas la tragédie . Averti par son propre coeur, il vit qu’il fallai
ait la puiser dans le coeur humain, et dès ce moment il sentit que la tragédie lui appartenait. Il conçut que le plus grand beso
mais à l’esprit du poëte. Alors pour la première fois on entendit une tragédie où chacun des acteurs était continuellement ce qu
assion de l’amour, il ouvrit une source nouvelle et abondante pour la tragédie française. Cet art que Corneille avait établi sur
cène française. On avait vu de belles scènes : on vit enfin une belle tragédie . Eh ! Quel homme prodigieux que celui qui, à ving
ames élevées aiment mieux le quatrième acte de Britannicus que des tragédies passionnées, parce qu’elles préfèrent ce qui élèv
r. Est-ce là se ressembler ? Oui sans doute, Racine a dans toutes ses tragédies un trait de ressemblance, une manière qui le cara
tirer cinq actes d’un sujet qui n’offrait qu’une scène ; de faire une tragédie de ce qui paraissait devoir n’être qu’une élégie.
ant de fois vaincue, elle rassembla toutes ses forces pour écraser la tragédie de Phèdre . On aurait honte de rappeler ici les
stérité, en admirant les détails du style, a retranchée du nombre des tragédies . ô fragilité des jugemens ! ô néant de la gloire
56 (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Monsieur Arnault, de l’Institut. » pp. 496-517
es de Souvenirs sont d’une très agréable et instructive lecture ; ses tragédies , pour être appréciées, ont besoin de se revoir en
squ’il sut que ce jeune homme qui était de sa maison allait avoir une tragédie représentée au Théâtre-Français, Marius à Minturn
l’a rencontré dans les derniers actes de ses Vénitiens. Les premières tragédies d’Arnault, Marius, Lucrèce, Cincinnatus, sont bie
x et vraiment spirituels, qui sortent tout à fait du commun. Dans ses tragédies , Arnault n’a qu’un demi-talent : dans ses apologu
e Toulon à Malte. Il avait été question d’Homère, de l’Odyssée, de la tragédie , de toutes sortes de choses littéraires. D’après
nom dont il saluait un genre et un génie inconnu. En ce qui est de la tragédie , par exemple, il aspirait à quelque chose qu’on p
y trouvent mêlés, les intérêts d’amour surtout, qui dominent dans les tragédies françaises, ne sont que de la comédie dans la tra
nent dans les tragédies françaises, ne sont que de la comédie dans la tragédie . — Ce n’est qu’une comédie non plus, qu’un drame,
n’était qu’une comédie. — Un jour, à la suite d’une discussion sur la tragédie , il avait dit à Arnault : « Faisons une tragédie
ne discussion sur la tragédie, il avait dit à Arnault : « Faisons une tragédie ensemble. » Le poète avait répondu avec plus de f
e Bonaparte fût de retour d’Égypte, Arnault avait fait représenter sa tragédie des Vénitiens qui eut beaucoup de succès (16 octo
nviron et devenu administrateur, renonça à peu près au théâtre58. Une tragédie de lui, Don Pèdre, ou Le Roi et le Laboureur, rep
ent : non qu’il n’ait encore écrit, causé, raillé, ou même risqué des tragédies et comédies62 ; mais, si l’on excepte ses agréabl
dans les coulisses, pendant qu’on jouait la première fois une de ses tragédies , il vit que cet ami n’était plus à la conversatio
57 (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (2e partie) » pp. 1-80
qui il avait offert (si lâchement, dit-il) le premier recueil de ses tragédies , et qui l’avait accueilli avec tant de bonté ? Il
eux, s’il rencontre sur sa route un journal dans lequel ses premières tragédies sont librement appréciées, il traite la presse li
evient ensuite en Toscane, il y fait imprimer un nouveau choix de ses tragédies  ; puis, incapable de supporter sa douleur, il veu
se retrouvèrent. Le poète y demeure deux mois, et aussitôt voilà les tragédies qui reprennent l’avantage sur les coursiers aux f
la gloire, à préluder avec elle par des éditions consécutives de ses tragédies , surveillées tantôt à Sienne par son ami Gori, ta
« Pendant les deux mois au moins que dura l’impression de ces quatre tragédies , j’étais à Rome sur les charbons ardents, en proi
e, et saisissant le moment où il me demandait si je ferais encore des tragédies , louant fort du reste un art si ingénieux et si n
eri, qui depuis deux ans n’avais pas même eu l’idée d’écrire d’autres tragédies , qui au contraire, ayant déposé le cothurne aux p
rs, presque sans m’en douter, avoir conçu ensemble et par force trois tragédies nouvelles : Agis, Sophonisbe et Myrrha. Les deux
à sa nourrice, je fondis en larmes, et aussitôt l’idée d’en faire une tragédie passa devant mes yeux comme un éclair. Il me semb
mes yeux comme un éclair. Il me sembla qu’il pouvait en résulter une tragédie très touchante et très originale, pour peu que l’
la confier à personne, une passion si criminelle. En un mot, dans ma tragédie , telle que je la conçus tout d’abord, Myrrha fera
t qui, lorsque ensuite je voulus développer, versifier et imprimer ma tragédie , a toujours été l’aiguillon qui m’excitait à vain
re depuis ces notes ; je me bornai seulement à faire recopier les dix tragédies imprimées et à mettre à la marge beaucoup de chan
l était plus facile de se faire remarquer par des chevaux que par des tragédies . « Sur ces entrefaites, mon amie était partie de
r au théâtre à une représentation du Brutus de Voltaire, et que cette tragédie lui avait plu souverainement. Moi qui avais vu re
fera voir à qui de nous il appartenait de revendiquer un tel sujet de tragédie , ou de moi, ou d’un Français, qui, né du peuple,
ur la troisième fois, je manquai à ma résolution de ne plus faire des tragédies , et que de douze qu’elles devaient être, elles so
e des champs. » Il s’y occupa trois ans de l’impression de toutes ses tragédies chez Didot, le prince des typographes français, e
lui l’asile qu’il nous assure ! « — Mais j’ai fait quatorze ou quinze tragédies contre les rois de l’antiquité, j’ai fait Brutus 
diatribes et ses amours, et se mettait en règle avec l’avenir par ses tragédies mort-nées, en règle avec les rois en leur enlevan
ts de la révolution ; En règle avec le vieux classique, en accumulant tragédies sur tragédies ; En règle avec l’avenir, comptant
ution ; En règle avec le vieux classique, en accumulant tragédies sur tragédies  ; En règle avec l’avenir, comptant sur la gloire
. J’éprouvai donc une immense satisfaction, quand vint le jour où ces tragédies , qui m’avaient coûté tant de sueurs, terminées et
, à l’exemple de Voltaire, un théâtre dans sa maison pour y jouer ses tragédies . Il y mettait le sérieux que sa vie avait perdu d
58 (1730) Discours sur la tragédie pp. 1-458
gne de risée que de créance. Voici aujourd’hui des réflexions sur la tragédie  ; je me promets encore d’en donner sur la comédie
ixer. Les uns soutiennent que c’est au poëme épique ; les autres à la tragédie  ; d’autres à la comédie, etc. ; et au milieu des
ès. On voit à présent dans quel esprit je donne mes réflexions sur la tragédie  ; et je n’ai qu’à rendre compte de la maniere don
des auteurs ignorez. Il auroit fallu quelquefois détailler toute une tragédie , pour faire sentir le défaut d’un seul endroit ;
t ici que des discours séparez, faits chacun à l’occasion d’une seule tragédie , je n’ai pas laissé de ménager aux matieres à peu
e au choix de l’action, à l’amour qu’on trouve trop dominant dans nos tragédies , aux bornes de l’invention, aux grandes regles de
multiplicité des incidens, je descends aux différentes parties de la tragédie  ; à l’exposition, aux situations, aux caracteres,
ur l’Oedipe, j’établis que la versification n’est pas nécessaire à la tragédie  ; et qu’il y auroit à gagner pour le public d’en
cours sur les vers mêmes, et sur le degré de poësie qui convient à la tragédie . Je conclus tout cela par une ode en prose, où av
t encore qu’un foible secours pour ceux qui voudroient se donner à la tragédie . Il est pour eux une école plus sure où je les re
’à proportion de son expérience particuliere. Les représentations des tragédies , ont pour former de bons disciples trois grands a
sans sortir de son cabinet, ne se seroit formé que sur la lecture des tragédies , et des traitez faits sur cette matiere ; que d’u
omme le poëte. Il y a donc peu de tems à perdre. Quand l’auteur d’une tragédie s’est contenté lui-même, qu’il ne trouve plus en
s de ses propres réflexions. Discours 1 Premier discours sur la tragédie , à l’occasion des machabées. Ces discours, comme
logie ; c’est seulement une occasion que je saisis, pour faire sur la tragédie des réflexions qui m’instruisent moi-même, et qui
termine. J’ai passé mes plus belles années sans oser entreprendre une tragédie . J’étois effrayé avec raison du grand nombre de t
répondre, du moins à quelque degré de tous ces talens pour tenter une tragédie  ; et malgré la confiance si naturelle aux poëtes,
as, je ne me fiois pas à ces avances : ils ne me paroissoient que des tragédies tronquées, où d’ordinaire la galanterie étouffe l
a musique, bien plus près du madrigal que du pathétique soutenu de la tragédie . D’ailleurs, je m’en suis tenu le plus souvent à
pendant, toute grande qu’elle est, ne suffiroit pas à l’étenduë d’une tragédie  ; elle ressemble à la plûpart des faits qui frape
t séduit par l’émotion qu’ils causent, qu’on y croit voir d’abord des tragédies presque toutes faites ; on ne prend pas garde qu’
ur, pour étendre une action théatrale ? Nous n’avons presque point de tragédie qui marche par d’autres ressorts ; et les étrange
re d’invention ; et quoiqu’il soit évident que si l’on veut avoir des tragédies , il faut nous permettre d’inventer beaucoup, puis
é d’interêt qui est à mon avis la condition la plus essentielle d’une tragédie . Je hazarderai ici un paradoxe ; c’est qu’entre l
faits à ces supositions. Cette unité de tems si recommandée dans les tragédies , n’est-elle pas encore violée dans les opéra, san
ns, pour ainsi dire, de trop de côtés. Une femme disoit un jour d’une tragédie , qu’elle lui paroissoit belle, et qu’elle n’y tro
on veut occuper l’un et émouvoir l’autre. Comme, par exemple, dans ma tragédie , la tentation où j’expose Misaël est la force de
en ennui. Je ne doute point que ce ne soit là le plus grand art d’une tragédie  ; et qu’à beautés d’ailleurs égales, celles où ce
pression, à toute la sensibilité dont il est capable. à l’égard de ma tragédie en particulier, je ne dissimulerai pas ce que m’o
omme c’est une partie commune et essentielle par l’usage à toutes les tragédies , il est important d’établir là-dessus quelques pr
isément que ce qu’ils paroissent. J’entre à présent en matiere sur ma tragédie en particulier ; et qu’on ne s’étonne ni de mes p
sprits une impression de grandeur et de vertu ; et tels sont, dans ma tragédie , les caracteres de Tatius et de Romulus. Romulus
ce sont ces secousses de l’ame qui font précisément le plaisir de la tragédie  : ainsi Pirrhus dans Andromaque nous attache-t’il
l’effet des passions que nous avons flatées dans tout le cours de la tragédie . Nous instruisons un moment, mais nous avons long
r sans me faire justice sur ce que je reconnois de défectueux dans la tragédie . Proculus y établit toutes les préparations néces
grandes perfections du dialogue, c’est la vivacité ; et comme dans la tragédie tout doit être action, la vivacité y est d’autant
sur cette matiere. Les auteurs s’efforcent quelquefois d’embellir une tragédie de maximes générales et raisonnées avec étenduë :
rtant pas que les maximes générales soient absolument interdites à la tragédie  ; mais toûjours doivent-elles être rapides, si ce
songe ait été bien frappant pour ébranler un coeur si ferme. Dans la tragédie de Mithridate, ce roi veut s’éclaircir des sentim
lix. Ainsi sur l’exemple de ces grands maîtres, craignant que dans ma tragédie on ne reprochât à Alphonse une dureté excessive,
l doit démentir dans la suite ce qu’il a actuellement d’estimable. La tragédie de Vinceslas me fournit un exemple du premier déf
le le spectateur de son impunité présente. J’ai été tenté de finir ma tragédie par une fureur de dom Pedre, qui fit pressentir c
e aussi grande perfection dans leur genre. Suite réflexions sur la tragédie à Monsieur de Voltaire. Je suis ravi, monsieur
z que vous êtes bien loin de faire une poëtique à l’occasion de votre tragédie , et de là, ce qui n’est plus si modeste, vous par
sur tout, des arts aussi compliqués et aussi étendus que celui de la tragédie , ne sont pas d’aussi peu d’usage que vous le pens
vives ; et par la chaleur des passions il atteignit le vrai but de la tragédie , il arracha des larmes. Quand un auteur de quelqu
eu de croire qu’on ne consulte que la raison. Je n’ai fait que quatre tragédies  ; et j’ose me vanter puisqu’il le faut, d’y avoir
, il n’est jamais arrivé qu’une action aussi étenduë que celle de nos tragédies , se soit passée dans le même lieu. Il eût fallu t
ue l’unité de tems n’emporte pas celle de lieu : car puisque dans nos tragédies les différentes parties de l’action se passent da
videmment contradictoires à ce dessein. Il n’en est pas de même d’une tragédie  : elle représente une action successive et qui en
eaux à faire des différens momens et des différentes situations d’une tragédie  : donc il ne s’ensuit pas que la multiplicité d’é
et de lieux qui choqueroit dans un tableau, choquât de même dans une tragédie  ; et vous voyez bien qu’on ne sauroit être trop e
rte et le châtiment du coupable qui forment évidemment l’action de la tragédie . L’action est une. Vous allez voir cependant que
danger retombe sur Oedipe ; et Thésée n’est plus dans le reste de la tragédie qu’un personnage insipide. L’action est la même d
de la faute de Corneille et de la vôtre. L’action est la même dans ma tragédie  : mais l’intérêt y est un, puisque le péril des e
pressant. Comme vous n’attaquez, monsieur, dans mes réflexions sur la tragédie que ce que j’ai dit des unités, j’ai crû devoir m
que je veux proscrire la poësie du théatre, et que je veux donner des tragédies en prose : est-ce donc proscrire la poësie du thé
r les personnages en poëtes de profession ? Est-ce vouloir donner des tragédies en prose que de conjecturer seulement qu’elles po
e qu’une simple tolérance pour ceux qui avec de grands talens pour la tragédie , n’auroient pas celui de la versification. Je ne
er de l’enrichir. Ne croyez pas, par exemple, que je vous permisse la tragédie en prose, si j’en étois le maître : nous y perdri
nfin, monsieur, qu’arriveroit il de l’épreuve que je désirerois ? Les tragédies en prose plairoient ou ne plairoient pas. Si elle
entoit les actions et les avantures des héros ; en un mot, on fit des tragédies , mais on n’en fit qu’en musique ; et le peuple, c
sur la foi de son plaisir, que c’étoit-là la forme essentielle de la tragédie . Cependant un novateur s’avisa de penser autremen
endant un novateur s’avisa de penser autrement : il s’imagina que des tragédies en vers, simplement recitées, pourroient plaire ;
nt de force aux sentimens et à la passion ? Voudriez-vous réduire nos tragédies à la nudité des vers ? Le novateur convenoit mode
aire. Non, lui répondit-on, cela même y devroit nuire : les héros des tragédies nous ressembleroient trop. La majesté et le pathé
espérance de s’en mocquer, d’éprouver son nouveau systême. Il fit une tragédie  ; et comme elle étoit touchante, elle fit, malgré
, on pourroit encore se divertir à celui-ci. On fit bien-tôt d’autres tragédies dans ce genre. Peu à peu la nouvelle habitude bal
z pas encore assez fait, dit-il au peuple. Pourquoi des vers dans vos tragédies  ? Pourquoi ce reste de musique dans la représenta
e prendre ma pensée, je prétens, à ce que vous dites, qu’une scene de tragédie , réduite en prose, ne perd rien de sa force et de
d’une simplicité élégante. On fait vanité de porter l’epique dans la tragédie  : en croyant la parer, on la déguise. Les personn
59 (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — Q. — article » pp. 572-580
Boileau, &c. il peut du moins être regardé comme le Créateur des Tragédies lyriques parmi nous, & comme le meilleur mode
sie, qu’il l’est par la passion. Quinault s’est aussi exercé dans la Tragédie & dans la Comédie ; c’est même par-là qu’il a
’est même par-là qu’il avoit commencé d’essayer ses talens : mais ses Tragédies sont foibles, romanesques ; & de toutes ses C
st aisé de s’en convaincre par les Notes de son Commentateur] que les Tragédies non lyriques de Quinault, qui en effet sont médio
ent* ». D’ailleurs, Boileau, nous le répétons, n’avoit en vue que les Tragédies de Quinault, & rendoit justice à ses autres O
ure dans la grande Société ! Quinault, dont on a quinze ou seize tant Tragédies que Comédies, & treize Opéra, continua jusqu’
60 (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Auguste Vacquerie » pp. 73-89
rie ne nous le dit pas. Si c’était Racine, par exemple, si c’était la tragédie comme la comprenait ce chaste génie aux grâces dé
t, je les applaudis… » ? Il nous est permis d’en douter. Racine et la tragédie sont les deux horreurs d’Auguste Vacquerie. S’il
speare, mais nous nous étonnons qu’ils le préfèrent à une bûche. » La tragédie , dont il n’ose pas parler dans Corneille, quoiqu’
ssence, formes, unité, langage, convention, sottises, tout enfin ! la tragédie , qu’il confond, non sans raison, avec l’homme qui
é, au lieu de se tenir derrière, à comparer malhonnêtement la vieille tragédie au jeune drame, et à ramasser non plus la plume d
le détestation. Écoutons-le un peu, ce gracioso de la critique : « La tragédie est le jambage de l’art. Le drame en est le mot é
très loin de son théâtre et de ses habituelles préoccupations : « La tragédie — dit-il — est le nez du théâtre et le drame en e
cette honnête industrie. Ne nous parle-t-il pas aussi quelque part de tragédies éculées ?…) Certes ! à part l’imprévu déconcertan
y en a qu’une seule qu’il ne comprend pas plus que les passions de la tragédie de Racine : c’est la passion de la décence, de la
61 (1905) Propos de théâtre. Deuxième série
L’Odéon « a eu l’honneur », car c’en est un, de nous donner jeudi une tragédie d’Euripide, Iphigénie à Aulis, non pas adaptée, e
ulant, avant tout, que nous ayons la sensation d’Euripide même, d’une tragédie grecque et vraiment grecque dans sa simplicité, d
de la rime. » Or il n’y a rien, précisément, de plus monotone qu’une tragédie écrite entière en stances de quatre vers à rimes
s favorisée après lui. À cela, il n’y a rien à dire. Après Le Cid, la tragédie de Corneille la plus favorisée, c’est Cinna (619)
rgent. Ils n’avaient pas assez de forces dans l’esprit pour faire des tragédies  ; ils n’avaient pas assez de gaîté pour écrire de
e les comédiens font quelque illusion. Ces pièces bâtardes ne sont ni tragédies , ni comédies. Quand on n’a pas de chevaux, on est
vous bien que la théorie, courante aujourd’hui, sur le chœur dans les tragédies anciennes, sur son histoire, son influence et la
e, d’après Boileau, il entendît peu le grec, il entendit très bien la tragédie grecque, ce qui est le commencement de la sagesse
i soit beaucoup pardonné parce qu’il a beaucoup aimé le théâtre et la tragédie grecque, et parce qu’il a eu deux ou trois idées
quand il s’écarte de la vraisemblance et est d’autant plus une vraie tragédie qu’il s’en écarte davantage. Voilà qui inquiète.
ix dans la dispute, que l’invraisemblance est le caractère même de la tragédie . Ainsi de suite. Mon père avait dit quelque part
ntique. J’ai cru démontrer qu’au moins pour les quatre cinquièmes des tragédies classiques, c’était tomber dans des embarras inex
de lévites armés. C’est un opéra. Eh ! sans doute, puisque c’est une tragédie grecque. Et Racine l’a voulu comme cela, puisqu’i
ait agir son temple ; puisque son temple est un acteur. Donc quelques tragédies classiques ont été conçues avec mise en scène ; m
point de mise en scène et point de scène, en quelque sorte, pour les tragédies classiques. Dans Corneille, dans Racine, les pièc
qu’aussi, même au dix-septième siècle, on était très loin de jouer la tragédie en costumes du dix-septième siècle. C’est une par
sait parfaitement, — de croire qu’au dix-septième siècle on jouât la tragédie avec « le feutre à longs poils ombragé d’un panac
i de Mme  de La Sablière. C’est pour la comédie, et non point pour la tragédie , qu’il est vrai de dire que ce qui a empêché les
ç’a été la présence des seigneurs sur les deux côtés de la scène. La tragédie était conçue pour n’avoir pas de mise en scène et
lement. Maintenant que nous le pouvons, rendons-le-lui. Mais, pour la tragédie , ni décoration, précise, ni mise en scène précise
disait le judicieux général du Monde où l’on s’ennuie, « il faut une tragédie pour le peuple ». Sur quoi chacun a dit son mot.
récit de Théramène. Autrement, et il faut bien le dire, ce qu’est la tragédie de Phèdre pour nous et, il me semble, pour Racine
ulaire ne m’étonne pas du tout. Nous envisageons, nous, Andromaque en tragédie et en tragédie romanesque, bien entendu. Nous exe
nne pas du tout. Nous envisageons, nous, Andromaque en tragédie et en tragédie romanesque, bien entendu. Nous exerçons notre psy
i, du reste, n’est pas un contresens, et Andromaque est fort bien une tragédie qui contient un mélodrame — et il est touché, ému
que le succès populaire d’Andromaque. Mais examinez un peu combien de tragédies et de comédies classiques renferment un mélodrame
t vertu récompensée et vice puni ? Examinez un peu cela et combien de tragédies et comédies classiques renferment ainsi, renferme
Cid, Rodogune, Andromaque, Zaïre, Mérope et peut-être quelques autres tragédies de Voltaire. Car, par parenthèse, le secret est l
1860-1870 pour retrouver un petit nombre de représentations de cette tragédie . Elle fut jouée trois fois en 1863, une fois en 1
ecture. C’est un « mélodrame », soit ; mais, diantre, c’est aussi une tragédie et une fière tragédie. Vous savez comment William
odrame », soit ; mais, diantre, c’est aussi une tragédie et une fière tragédie . Vous savez comment William Archer, qui est le pl
si vous êtes critique dramatique, définit le mélodrame : « C’est une tragédie sans logique ». Eh bien ! précisément, Rodogune e
lodrame admirablement logique. La différence entre le mélodrame et la tragédie , pour M. Archer comme pour moi, c’est que, dans l
nt en retard, soit du justicier arrivant à temps, tandis que, dans la tragédie , les événements sortent logiquement des caractère
a montré admirablement dans Rodogune, c’est comment on peut avec une tragédie produire des effets de mélodrame ; comment, avec
vec une tragédie produire des effets de mélodrame ; comment, avec une tragédie bien conduite, on peut exciter et, d’acte en acte
ressemble le plus Rodogune ? C’est à Athalie, tout simplement. Comme tragédie , Rodogune est le poème de la haine, et de la hain
. C’est la logique même des passions. Tout cela constitue un sujet de tragédie admirable. Quel est celui que cela ne peut pas in
ndromaque qui serait une Hermione. J’aime à croire que c’est là de la tragédie . Voyez, à ce propos, la différence entre la coméd
la tragédie. Voyez, à ce propos, la différence entre la comédie et la tragédie . J’ai toujours dit que ce n’est qu’une différence
r, une différence du petit au grand. Ce qui fait que Rodogune est une tragédie et non pas seulement une comédie qui finirait mal
ieu, aime Rodogune comme mélodrame ; mais il ne la comprend pas comme tragédie . La plupart de ses critiques générales sur Rodogu
Rodogune est-elle raisonnable ? Tout doit être vraisemblable dans une tragédie . Est-il possible que Cléopâtre, qui doit connaîtr
ndre sur le boulevard. C’est ce que j’appelle ne rien comprendre à la tragédie . Voltaire a pourtant assez lu la Bible. Il devrai
e même. Amour tyran des hommes, des dieux et des araignées ! Voilà la tragédie , la magnifique et terrible tragédie de la haine,
dieux et des araignées ! Voilà la tragédie, la magnifique et terrible tragédie de la haine, la tragédie de la passion pure, la t
Voilà la tragédie, la magnifique et terrible tragédie de la haine, la tragédie de la passion pure, la tragédie où Corneille a co
et terrible tragédie de la haine, la tragédie de la passion pure, la tragédie où Corneille a complètement mis de côté, pour une
t vers son but. À cet égard Rodogune, vingt ans avant Racine, est une tragédie toute racinienne. Quant au mélodrame, sur quoi je
i contre-sens du siècle, dans l’à-propos qui précédait précisément la tragédie . On sent bien que la haine indéfectible est le fo
l’aimer sont excellentes ; mais… n’auriez-vous pas, un peu, refait la tragédie pour mieux l’admirer et pour avoir à l’admirer le
caractère de Rodogune, sur son dessein, partout ailleurs, et dans la tragédie de Rodogune elle-même, si ferme et si arrêté et s
son Examen de Rodogune, s’être trompé sur ce qu’il avait fait dans sa tragédie de Rodogune. Oh ! cela n’a rien de surprenant ! S
une. Oh ! cela n’a rien de surprenant ! Songez que les Examens de ses tragédies par Corneille ont été écrits au plus tôt en 1660,
oir d’une pièce héroïque : Mithridate en face des Romains, — et d’une tragédie ou comédie d’alcôve, analogue d’un côté à Harpago
sans Aricie et où l’auteur tue Thésée. — Par conséquent au lieu d’une tragédie c’est une comédie. — Oui, tel qu’il apparaît au t
écrit Mithridate, qu’il écrit une comédie, et non pas proprement une tragédie . Il se dit, écrivant Mithridate : Xipharès aime M
la fiancée de Mithridate et pourquoi aussi Mithridate est plutôt une tragédie qu’une comédie. Dans Phèdre, au contraire, c’est,
ie qu’une comédie. Dans Phèdre, au contraire, c’est, diable, bien une tragédie et une tragédie sans qu’il y manque rien, que Rac
e. Dans Phèdre, au contraire, c’est, diable, bien une tragédie et une tragédie sans qu’il y manque rien, que Racine veut écrire.
qu’il en dispense son public, et l’en suppose affranchi. Que fait la tragédie classique ? Elle prétend attendrir le spectateur
le le peint, elle, oui, mais justement pour le railler. Autant que la tragédie , elle compte sur son humilité et plus que la trag
. Autant que la tragédie, elle compte sur son humilité et plus que la tragédie elle le met à l’épreuve. Elle lui présente le mir
st le créateur ? En se croyant, de bonne foi, un moyen terme entre la tragédie et la comédie, il fait juste le contraire de l’un
t juste le contraire de l’un et de l’autre. Il est le contraire de la tragédie  ; car s’il attendrit le public, ce n’est pas sur
é en pièce de théâtre. On lui a cherché et trouvé vingt noms : drame, tragédie bourgeoise, comédie larmoyante, comédie sérieuse,
ait une grande œuvre et que le général perde une bataille. Il y a une tragédie par jour dans la vie d’Auguste, de Turenne, de Ja
nesque ou il ne sera pas. Les tableaux que peint avec complaisance la tragédie bourgeoise, sont inspirés par le même esprit. Ce
La langue (et en vers !) du poème dramatique qui prétend remplacer la tragédie descend à la prose, et à une prose qu’on ne parla
vec son « drame », il n’a inventé, comme on a dit plus tard, que « la tragédie des femmes de chambre ». Augier et Dumas, c’est a
t ni à lui, ni à eux ; cela tient à ce que, dès qu’on ne fait plus de tragédie à empereurs et à princesses, on traite les mêmes
guerre, très timide, certes, mais assez soutenue, qu’il a faite à la tragédie oratoire, aux longs discours dont la tragédie du
nue, qu’il a faite à la tragédie oratoire, aux longs discours dont la tragédie du dix-huitième siècle était tout étoffée et pres
emarque, lui, que la comédie, sur ce point, n’a rien à reprocher à la tragédie , et que tout autant que sa grande sœur, la comédi
là qu’il en faut revenir. Sur la grosse question du drame ou de la «  tragédie bourgeoise » ou de la « comédie larmoyante », car
ppelez ce personnage du Monde où l’on s’ennuie qui fait l’éloge de la tragédie  : « Bonne chose, la tragédie ; il faut une tragéd
où l’on s’ennuie qui fait l’éloge de la tragédie : « Bonne chose, la tragédie  ; il faut une tragédie pour le peuple ». Marmonte
ait l’éloge de la tragédie : « Bonne chose, la tragédie ; il faut une tragédie pour le peuple ». Marmontel, qui n’est pas généra
l, qui n’est pas général, a précisément l’idée contraire. Il faut une tragédie , selon lui, mais il faut une tragédie pour les ro
t l’idée contraire. Il faut une tragédie, selon lui, mais il faut une tragédie pour les rois ; et pour le peuple il faut autre c
’ils se peuvent reconnaître, que dans leurs pareils. Il faut donc une tragédie « qui leur soit propre », qui soit faite pour eux
eçon qu’ils daignent recevoir. » Mais « pour le peuple », il faut une tragédie « qui lui soit propre » aussi, une tragédie faite
le peuple », il faut une tragédie « qui lui soit propre » aussi, une tragédie faite pour lui, une tragédie populaire. Il n’y a
gédie « qui lui soit propre » aussi, une tragédie faite pour lui, une tragédie populaire. Il n’y a rien de mieux raisonné. Je ne
ser des écuyères. Ce n’est même que devant un parterre de rots que la tragédie doit être jouée. Elle est d’un emploi aussi rare
et pour quelques autres tirées de son goût personnel, sans renier la tragédie , et tout en la maintenant à un degré très élevé d
enant à un degré très élevé de l’art, fut donc partisan déclaré de la tragédie bourgeoise à une date où on l’était très peu enco
rir Paris et une partie de la province. On conçoit que les auteurs de tragédies diligemment et patiemment confectionnées fussent
laire croyaient leur maître, sans songer que Shakespeare a fait de la tragédie historique à sa manière, mais n’a guère fait que
de la tragédie historique à sa manière, mais n’a guère fait que de la tragédie historique et est parfaitement, lui aussi, un « h
sement le livre si documenté et si judicieux de M. Henri Lion sur Les Tragédies et les théories dramatiques de Voltaire. Il nous
» — Il dit encore sur le même sujet : « La plupart de ces pièces (les tragédies de 1730-1740) ressemblent si fort à des comédies
ppelle du haut comique. Ils ont contribué par là à dégrader encore la tragédie . La pompe et la magnificence de la déclamation on
uelques acteurs ne s’étaient heureusement corrigés de ces défauts, la tragédie ne serait bientôt parmi nous qu’une suite de conv
siècle avant les George et les Dorval, elle s’est avisée de jouer la tragédie en mélodrame. C’était une actrice de l’Ambigu. El
elle qui leur permit d’être ce qu’ils furent. Elle avait affranchi la tragédie . Elle y avait jeté les libertés du mélodrame. Et
ortait précisément avec lui cette nouveauté ou cette renaissance : la tragédie mélodramatique, il n’est pas étonnant qu’ils se s
peut compter que, en 1831, le romantisme luttait au théâtre contre la tragédie classique depuis douze ans. La Maréchale d’Ancre
nt assez agréable, qui la félicite de tout son cœur de n’être pas une tragédie politique, de contenir aussi peu d’histoire que p
ons pas, que Dumas père exploita magistralement), qu’on goûta cette «  tragédie françoise », comme disaient nos dramatistes du se
ie et le vaudeville. Le Presbytère est un petit drame, une manière de tragédie bourgeoise. Abstraction faite de la thèse, du res
et même contemporaine (Bajazet, sans aller plus loin), on faisait des tragédies  ; de comédies point, ou très rarement. De 1815 à
blic a opéré comme un renversement de l’art dramatique. Autrefois, la tragédie représentait les infortunes des princes et la com
. Pour Rémusat, la comédie historique serait une dégénérescence de la tragédie et en même temps une parodie de la tragédie. Elle
une dégénérescence de la tragédie et en même temps une parodie de la tragédie . Elle succéderait historiquement à la tragédie, c
emps une parodie de la tragédie. Elle succéderait historiquement à la tragédie , comme, dans la même séance théâtrale, le Drame s
mme, dans la même séance théâtrale, le Drame satirique succédait à la tragédie au théâtre d’Athènes. Ce n’est pas bête du tout.
rt, que la comédie historique n’eût pas existé du temps où régnait la tragédie , car c’est seulement dans ce cas que la comédie h
die historique pourrait être considérée comme la dégénérescence de la tragédie et la parodie de la tragédie et la tragédie livré
considérée comme la dégénérescence de la tragédie et la parodie de la tragédie et la tragédie livrée aux bêtes et aux vers : « S
e la dégénérescence de la tragédie et la parodie de la tragédie et la tragédie livrée aux bêtes et aux vers : « Sur le Racine mo
nt, aussi respectueuse des rois, princes et grands que l’avait été la tragédie , plus même que souvent ne l’avait été la tragédie
que l’avait été la tragédie, plus même que souvent ne l’avait été la tragédie du dix-huitième siècle. La vérité est que la comé
ge de drame et de comédie ; la comédie historique était un mélange de tragédie et de comédie. La comédie dramatique était un dra
ie dramatique était un drame mitigé ; la comédie historique était une tragédie mitigée. C’était une tragi-comédie, comme on a di
a dit un instant dans l’histoire littéraire dramatique ; c’était une tragédie souriante, comme la comédie dramatique était une
comme la comédie dramatique était une comédie larmoyante, C’était une tragédie souriante, comme Don Sanche d’Aragon (car Corneil
exclusivement au sérieux et par conséquent renvoyée tout entière à la tragédie  ; et où, par exemple, « les mœurs des hommes dans
présent. C’est que cette comédie était la comédie classique, comme la tragédie à casques et à périphrases était la tragédie clas
édie classique, comme la tragédie à casques et à périphrases était la tragédie classique. Voilà une première raison générale ; c
surtout — vous ne le croiriez pas — par le vaudeville. De même que la tragédie classique a été peu à peu détrônée et éliminée pa
? D’un côté le drame romantique naissant du mélodrame et détrônant la tragédie , comme Geoffroy l’avait prédit dès 1810 ; de l’au
st ce qui fait le grand mérite de Térence ; c’est celui de nos bonnes tragédies , de nos bonnes comédies. Elles n’ont pas produit
ordinaire et de l’invraisemblable, comme le voulait Corneille pour la tragédie . C’est un fait-divers où il y a des innocents ou
er l’admirait profondément. Il lui disait : « Vous avez fait la seule tragédie populaire qui convienne à notre époque. Vous avez
Pixérécourt : « Il faut songer à légitimer vos bâtards par une bonne tragédie , et vous entrerez à l’Académie ». Raynouard était
62 (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre IV. Shakespeare l’ancien »
akespeare. Quels personnages prend Eschyle ? les volcans : une de ses tragédies perdues s’appelle l’Etna ; puis les montagnes : l
vieux sont indignés. Écoutez bougonner les nestors. Qu’est-ce que la tragédie  ? C’est le chant du bouc. Où est le bouc dans ce
chante trop bas, et qu’a-t-on fait de la vieille division sacrée des tragédies en monodies, stasimes et exodes ? Thespis ne mett
our prologue les Femmes Etnéennes ; Iphigénie, qui se dénouait par la tragédie des Prêtresses ; l’Éthiopide, dont les titres ne
nquante-six pièces une trilogie probable des Labdacides ; ajoutez des tragédies , les Égyptiens, le Rachat d’Hector, Memnon, ratta
amemnon à Clytemnestre. Cette géographie vertigineuse est mêlée à une tragédie extraordinaire où l’on entend des dialogues plus
uissance qui enchaîne, comme dans un rêve, les vivants aveugles. » Sa tragédie n’est autre chose que le vieux dithyrambe orphiqu
t Eschyle par cette loi d’affinité qui fait que Marivaux aime Racine. Tragédie et comédie faites pour s’entendre. Le même souffl
universel, et Aristophane l’aimait. Ce sphinx soufflait à Eschyle la tragédie et à Aristophane la comédie. Il contenait quelque
é la pièce à satyres, la comédie faisant son apparition en face de la tragédie , le rire à côté du deuil, les deux genres prêts à
était pas impie, et si la comédie existait de droit aussi bien que la tragédie . Loxias répondit : La poésie a deux oreilles. Cet
. Le drame grec était profondément lyrique. C’était souvent moins une tragédie qu’un dithyrambe. Il avait pour l’occasion des st
hus commun à l’Occident et à l’Orient, venait en songe lui dicter ses tragédies . Vous retrouvez ici « l’Alleur » de Shakespeare.
dotal, c’était une haute façon d’être national. Cinquante-deux de ses tragédies avaient été couronnées. En sortant des pièces d’E
dans ses œuvres les plus hautes ; il l’avait mis dans Penthée par la tragédie des Cardeuses de laine, dans Niobé par la tragédi
ans Penthée par la tragédie des Cardeuses de laine, dans Niobé par la tragédie des Nourrices, dans Athamas par la tragédie des T
laine, dans Niobé par la tragédie des Nourrices, dans Athamas par la tragédie des Tireurs de filets, dans Iphigénie par la trag
Athamas par la tragédie des Tireurs de filets, dans Iphigénie par la tragédie des Faiseuses de lit. C’était du côté du peuple q
demi écroulée, voilà l’antiquité. Ici la masure d’une épopée, là une tragédie démantelée ; de grands vers frustes enfouis et dé
63 (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Note qu’il faut lire avant le chapitre de l’amour. »
viennent plus que votre cœur. Racine, ce peintre de l’amour, dans ses tragédies , sublimes à tant d’autres égards, mêle souvent au
peut reprocher qu’à son siècle : ce défaut ne se trouve point dans la tragédie de Phèdre ; mais les beautés empruntées des ancie
ption du rôle de Phèdre, on se croit dans la situation d’Aménaïde. La tragédie de Tancrède doit donc faire verser plus de larmes
Tancrède doit donc faire verser plus de larmes. — Voltaire, dans ses tragédies , Rousseau, dans La Nouvelle Héloïse, Werther, des
tragédies, Rousseau, dans La Nouvelle Héloïse, Werther, des scènes de tragédies allemandes ; quelques poètes anglais, des morceau
64 (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre III. Comédie et drame »
re aristophanesque. La comédie du xviiie  siècle est supérieure à la tragédie  : elle nous fournit deux talents éminents et sing
emis ne le comparaient pas ordinairement à la comédie pure, mais à la tragédie  : de La Chaussée à Beaumarchais, le grand argumen
valoir en sa faveur, c’est qu’il est plus vrai, et plus moral que la tragédie , parce qu’il peint des personnages pareils à nous
se détache de la comédie, aspire à remplacer, non la comédie, mais la tragédie . Les œuvres de La Chaussée, gâtées par le romanes
pour objet la vie intime, les douleurs domestiques : il développe les tragédies des existences privées, le mari libertin ramené à
nelle. L’étude de l’homme universel est faite, et bien faite, par les tragédies et les comédies du siècle précèdent : il reste à
tiques, et voilà la liste qu’il dresse : Comédie — Comédie sérieuse — Tragédie bourgeoise — Tragédie. Et il indique même des for
ste qu’il dresse : Comédie — Comédie sérieuse — Tragédie bourgeoise — Tragédie . Et il indique même des formes intermédiaires, et
ui est un acte de synthèse. Mais surtout, sous peine de n’être qu’une tragédie plus grossière à l’usage du peuple489 (ce que fut
Italiens et la Foire La Comédie-Française était seule à jouer des tragédies  : elle maintenait au besoin les auteurs dans la t
idées, satire virulente des personnes. Ce n’était plus comme dans la tragédie , des tirades générales, des allusions indirectes 
de mauvais romans en 1713. En 1720 il aborde le théâtre. Il fait une tragédie , Annibal, après l’échec de laquelle il donne aux
65 (1857) Cours familier de littérature. III « XIVe entretien. Racine. — Athalie (suite) » pp. 81-159
langueurs d’une première jeunesse inoccupée, j’avais écrit plusieurs tragédies sur le mode banal et classique de la scène frança
mode banal et classique de la scène française. La première était une tragédie de Médée, dans le genre de celle qui vient de don
et à madame Ristori, leur pathétique interprète. La seconde était une tragédie d’imagination imitée de Zaïre, et dont le sujet é
t dont le sujet était pris dans les croisades. La troisième était une tragédie biblique, intitulée Saül, pastiche, assez bien ve
au pétillement du sarment de vigne dans l’âtre, que quelqu’une de ces tragédies , amusement de mes ennuis de jeunesse, aurait le b
n peuple, et qu’au lieu de faire jouer un rôle à des acteurs dans mes tragédies idéales, j’en jouerais un moi-même dans la tragéd
acteurs dans mes tragédies idéales, j’en jouerais un moi-même dans la tragédie civile des événements de mon temps. IV Un b
ements de mon temps. IV Un beau jour de 1818, au printemps, mes tragédies terminées et soigneusement recopiées par moi sur
onnu, sans protection, et même sans relations à Paris. J’ai écrit une tragédie intitulée Saül. J’en ai pris le sujet dans la Bib
ion au cœur de ma mère. J’ai pensé à vous. J’ai écrit trois ou quatre tragédies  ; vous venez d’en entendre une. Seriez-vous assez
ant à ses yeux humides qu’il avait été ému plus que d’habitude : « La tragédie de monsieur est donc bien touchante », lui demand
» « — Oui, oui », répondit-il entre ses dents, « mais ce n’est pas la tragédie qui me fait monter des larmes aux yeux ; c’est ce
leur quand je suis dans mes bois. » Puis, reprenant la question de ma tragédie à jouer : « Voyez, me dit-il, c’est très bien. « 
t-il, c’est très bien. « Si nous étions au siècle de Louis XIV, où la tragédie française, fille de la tragédie grecque et latine
étions au siècle de Louis XIV, où la tragédie française, fille de la tragédie grecque et latine, n’était qu’une sublime convers
e ; mais entre Corneille, Racine et ce siècle-ci, il est né une autre tragédie , d’un homme de génie moderne, antérieure à eux, n
grand poète théâtral, vous en êtes le maître ; mais ne faites plus de tragédie , faites le drame ; oubliez l’art français, grec o
et d’intervention divine qui fait la grandeur et la sainteté de cette tragédie . Tenez », ajouta-t-il, « que pensez-vous de cet a
e de Louis XVI, cette princesse plus tragique par ses malheurs que la tragédie à laquelle elle venait assister. Des symphonies s
’hui que la faible idylle d’Esther fut préférée à la plus auguste des tragédies saintes, et qu’après une ou deux représentations
à jamais la première place à cette œuvre. Pourquoi ? C’est que leurs tragédies ne sont que des œuvres d’art, et que celle de Rac
66 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 30, objection tirée des bons ouvrages que le public a paru désapprouver, comme des mauvais qu’il a loüez, et réponse à cette objection » pp. 409-421
gaud, que Racine en avoit à l’hôtel de Bourgogne. En un mot, ces deux tragédies qui parurent dans le même mois, lutterent durant
ependant cette conjuration ? Elle fit aller un peu plus de monde à la tragédie de Pradon qu’il n’y en auroit été, par le motif s
Racine après la quatriéme représentation. Quand le succès de ces deux tragédies sembloit égal, à compter le nombre des personnes
s apprenons encore d’Aulugelle, qu’Euripide ne vit couronner que cinq tragédies des soixante et quinze qu’il avoit composées. Le
l’achever. Je répons : Aulugelle et Martial ne disent point que les tragédies d’Euripide ni les comédies de Menandre aïent été
eralement parlant bien supérieur à Rotrou, n’y a-t-il point plusieurs tragédies de Corneille, je n’en ose dire le nombre, qui per
67 (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Deux tragédies chrétiennes : Blandine, drame en cinq actes, en vers, de M. Jules Barbier ; l’Incendie de Rome, drame en cinq actes et huit tableaux, de M. Armand Éphraïm et Jean La Rode. » pp. 317-337
Deux tragédies chrétiennes : Blandine, drame en cinq actes, en v
’Incendie de Rome ne se distinguent guère, à première vue, des autres tragédies chrétiennes et romaines qu’on a écrites chez nous
acune leur dessein particulier, que je vous dirai tout à l’heure. Une tragédie chrétienne dont l’action se passe à un moment que
iècle. Au moins on sait à quoi l’on a affaire. Mais souvent, dans les tragédies chrétiennes qu’on nous fait encore, les martyrs s
e contre Attale sera, du moins, l’un des principaux épisodes de cette tragédie … Mais rien de tout cela. La vie et la passion de
vement cette note de couleur scientifique, un peu inattendue dans une tragédie chrétienne : « Ponticus complètement anesthésié »
et brûlait de souffrir… » Il m’eût donc plu que l’auteur conçût cette tragédie chrétienne de façon qu’elle signifiât principalem
e Rome. Là aussi nous retrouvons d’abord les éléments habituels d’une tragédie chrétienne. Il y a une Leuconoé patricienne, amou
t neuve, et je dirais qu’elle rentre dans l’ordinaire « formule » des tragédies romano-chrétiennes, si, dans sa dernière partie,
68 (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Ducis. » pp. 456-473
la littérature que j’ai entrepris de rendre une des plus singulières tragédies de Shakespeare. Plus tard, Ducis continua la mêm
Œdipe chez Admète. Enfin, il couronna sa carrière dramatique par une tragédie de son invention, Abufar (1795). Ce Ducis, auteur
ont les contemporains ne tardèrent pas à s’apercevoir en écoutant ses tragédies , et qui aujourd’hui ne nous échappe qu’à cause du
assujettissement. Sa première pièce donnée au Théâtre-Français fut la tragédie d’Amélise, de laquelle Collé dit en son Journal (
donné, le samedi 9 du courant, la première représentation d’Amélise, tragédie d’un M. d’Ussy, auteur inconnu. On m’a dit que sa
des hommes de talent et d’étude, n’a jamais pris pied qu’à demi. Aux tragédies de Ducis, il ne faut demander ni plan, ni style s
ns son Œdipe chez Admète, où il confond deux actions distinctes, deux tragédies , celle d’Alceste voulant mourir pour son époux, e
umé à croire que Ducis l’embellissait, donnaient à ce genre bâtard de tragédie un intérêt extraordinaire, et le jeu de Talma sut
Vous êtes, lui disait-il, le missionnaire du théâtre ; vous faites la tragédie comme le père Bridaine faisait ses sermons, parla
à part dans un volume ; elles disposent à être moins sévère pour ses tragédies , elles y révèlent la trace de talent qui s’y noie
69 (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (1re partie) » pp. 413-491
ameuse édition en douze volumes des déclamations classiques, appelées tragédies , une édition aussi de la vie amoureuse d’Alfieri,
t-elles être écrites par un homme sérieux ? Une détestable ébauche de tragédie classique, intitulée Cléopâtre, et quelques sonne
les sources du Nil. Il revint à Turin ; il essaya quelques scènes de tragédie , alla passer quelques mois à Asti pour y cuver se
ius, j’en fus si transporté qu’aussitôt l’idée me vint d’en faire une tragédie  ; et je l’aurais écrite d’un trait, si ne m’avait
m’y prends toujours à trois fois pour donner l’être à chacune de mes tragédies , et j’y gagne le bénéfice du temps, si nécessaire
onde contrefaite, a grand’peine ensuite à se redresser. Concevoir une tragédie , ce que j’appelle ainsi, c’est donc distribuer mo
cations, remplir les scènes, dialoguer en prose, comme elle vient, la tragédie tout entière, sans écarter une seule pensée, quel
ute autre composition, limer, retrancher, changer. Mais si d’abord la tragédie n’était ni dans la conception, ni dans le dévelop
uefois plus, rarement moins ; et d’ordinaire, dès le sixième jour, la tragédie était née, sinon faite. De cette façon, n’admetta
cette façon, n’admettant de juge que mon propre sentiment, toutes les tragédies que je n’ai pu écrire ainsi, et avec cette fureur
e ma plume se refusa absolument à poursuivre. Même chose arriva à une tragédie de Roméo et Juliette, que je développai pourtant
riser avec détail, il est peut-être résulté une chose : c’est que mes tragédies dans leur ensemble, et malgré les nombreux défaut
l’attention de l’auditeur, et d’entretenir la chaleur de l’action. La tragédie ainsi développée, lorsqu’il ne reste plus au poèt
ration ; et alors non-seulement je conçus sans différer le plan de ma tragédie , mais, épris de cette façon de dire si originale
d’arrêter, mon ami me le leva avec quelques mots. J’avais conçu cette tragédie à Pise, l’année d’avant, et j’en avais pris le su
re de Voltaire, où le premier mot qui s’offrit à moi ce fut : Oreste, tragédie . Je fermai aussitôt le livre, dépité de me connaî
tel rival parmi les modernes. Je n’avais jamais su qu’il eût fait une tragédie de ce nom. Je pris alors quelques avis, et l’on m
e pris alors quelques avis, et l’on me dit que c’était une des bonnes tragédies de l’auteur. Cette réponse m’avait singulièrement
r écrire le vôtre avant de lire celui-ci, et, si vous êtes né pour la tragédie , le vôtre pourra valoir plus ou moins ou autant q
des sigisbés absout tout. Alfieri cependant écrit tranquillement des tragédies nouvelles, la Conjuration des Pazzi, don Garcia,
tes les histoires antiques ou modernes pour y découvrir un prétexte à tragédie . On l’applaudit de confiance. Un jeune poète étra
70 (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Ponsard, François (1814-1867) »
liographie] Manfred, de lord Byron, traduction (1887). — Lucrèce, tragédie (1863). — Agnès de Méranie (1846). — Charlotte Co
Charlotte Corday (1850). — Horace et Lydie, comédie (1851). — Ulysse, tragédie avec chœurs, prologue et épilogue (1852). — L’Hon
en faudrait conclure qu’Agnès est un bon ouvrage ? La beauté de cette tragédie serait la conséquence obligée des métaphores à to
che, c’est-à-dire du nom de tous les gens de lettres qui ont bâti des tragédies  ! La première de ces choses qui l’a posé, comme o
dix-huit mois, Vadius triomphant et pudibond, M. Ponsard alla lire sa tragédie tous les soirs ! Le comité de l’Odéon, composé de
71 (1864) Études sur Shakespeare
Thomas Sackville, lord Buckhurst, fit représenter devant Élisabeth sa tragédie de Corboduc ou Ferrex et Porrex, que les lettrés
naturels du pays, comme le Maître berger de Wakefield, Jéronimo ou la Tragédie espagnole, etc., et le public leur témoignait hau
ques, jouait, sous le nom d’Ambidexter, le principal personnage d’une tragédie de Cambyse, convertie ainsi en une moralité qui e
ment matériel et par la représentation des objets sensibles. Pour les tragédies , la salle était tendue en noir, et, dans l’invent
ne Locrine, lord Cromwell, le Prodigue de Londres, la Puritaine et la tragédie d’Yorkshire offrent-elles quelques touches d’une
ivront celle-ci : il a enfin pris son élan, et ce n’est pas encore la tragédie qui l’appelle. Corneille aussi a commencé par la
r de la comédie est-il son premier guide ? Comment les émotions de la tragédie n’ont-elles pas ébranlé d’abord le poëte éminemme
ce qui aurait fait porter à Johnson ce singulier jugement : « Que la tragédie de Shakespeare paraît être le fruit de l’art, et
rien n’est plus bizarre que de refuser à Shakespeare l’instinct de la tragédie  ; et si Johnson en eût eu lui-même le sentiment,
u monde qui entoure le poëte, et se lie, bien plus étroitement que la tragédie , aux faits extérieurs et réels. Les Grecs, dont l
eloppa librement, isolément, dans les limites de sa mission. Ainsi la tragédie et la comédie se partagèrent l’homme et le monde,
laire et la classification simple des genres et des arts ? Comment la tragédie et la comédie se seraient-elles présentées et for
vulgaire ; et ainsi, dans le berceau même de la poésie dramatique, la tragédie et la comédie contractèrent l’alliance que devait
en France put bien, dans l’enfance de l’art, envahir le domaine de la tragédie , mais la tragédie n’avait aucun droit sur celui q
, dans l’enfance de l’art, envahir le domaine de la tragédie, mais la tragédie n’avait aucun droit sur celui que la comédie s’ét
s’était réservé ; et dans les piteuses Moralités, dans les pompeuses tragédies que faisaient représenter les princes dans leurs
r qu’en France la comédie, informe mais distincte, fut créée avant la tragédie  : plus tard la séparation tranchée des classes, l
enfin soutenir incessamment la comédie en marchant sur le bord de la tragédie  : voilà ce qu’a fait Molière, voilà le genre diff
nd le théâtre anglais voulut reproduire l’image poétique du monde, la tragédie et la comédie ne s’y séparèrent point. La prédomi
jamais aucune distinction de ce genre. Aussi, entre ce qu’on appelait tragédie et ce qu’on nommait quelquefois comédie, la seule
mence dans les plaintes et finisse par le contentement, tandis que la tragédie doit commencer par la prospérité et finir dans le
ait sa présence ; et tel était le caractère de la civilisation que la tragédie , en admettant le comique, ne dérogeait point à la
n, et la grandeur de l’ouvrage. On trouverait difficilement, dans les tragédies de Shakespeare, une conception, une situation, un
ent également dans quelqu’une de ses comédies ; mais ce qui, dans ses tragédies , est approfondi, fertile en conséquences, forteme
l donne ordre d’avancer l’exécution de Claudio. N’est-ce pas là de la tragédie  ? Un fait pareil se placerait bien dans la vie de
e de fantasmagorie, reflet brillant et incertain des réalités dont sa tragédie offre le tableau. Au moment où la vérité semble p
kespeare, mais encore dans celles qui ont succédé à ses plus savantes tragédies . Partout on verrait les caractères aussi peu tena
Mais un incident du sujet a conduit Shakespeare sur les limites de la tragédie , et il a soudain reconnu son domaine ; il est ren
vraie comédie ne se rencontre que là où est Shylock, c’est-à-dire la tragédie . C’est qu’il est vain de prétendre fonder, sur la
e rangent la plupart de ses comédies ; la seconde comprend toutes ses tragédies , scènes immenses et vivantes où toutes choses app
st l’ensemble des réalités humaines que Shakespeare reproduit dans la tragédie , théâtre universel, à ses yeux, de la vie et de l
édies, et Henri VIII, ouvrage de cour et de fête. À dater de 1605, la tragédie y reparaît avec le Roi Lear, Macbeth, Jules-César
e on voit, appartient plutôt aux pièces historiques ; la seconde à la tragédie proprement dite, à celle dont les sujets, pris ho
stant, par la date de ses pièces, qu’il n’a jamais composé une de ses tragédies sans que quelque autre poëte eût, pour ainsi dire
vulgaire. On ne saurait douter qu’entre les pièces historiques et la tragédie proprement dite, le génie de Shakespeare ne se po
le seul ouvrage que Shakespeare ait pu conduire, à la manière de ses tragédies , par l’influence d’un caractère ou d’une idée uni
semblent servir qu’à le mettre en lumière. Jules-César est une vraie tragédie , et cependant la marche de la pièce est calquée s
conception qui se fait remarquer entre ses pièces historiques et ses tragédies . Composées sur un plan plus national que dramatiq
nde qu’invoquait l’instinct de son génie. Aussi, tandis que, dans ses tragédies , une situation morale, un caractère fortement con
et ses compagnons, qui viennent la remplir et l’animer. Dans la vraie tragédie , tout prend une autre disposition, un autre aspec
bira son sort. Ainsi fut fait le monde ; ainsi Shakespeare a conçu la tragédie . Donnez-lui un événement obscur, éloigné ; qu’à t
os désirs et la nullité de nos moyens. Dans Hamlet, la seconde de ses tragédies , il en reproduit le tableau avec une sorte d’effr
plus d’une fois la gaieté de ses comédies comme le pathétique de ses tragédies . Si la méditation eût instruit Shakespeare à se r
urs heureux d’avoir à venger la science des dédains du vulgaire ; les tragédies et les comédies de Ben-Johnson n’en furent pas mo
s Ben-Johnson et les érudits s’efforçaient de rendre la comédie et la tragédie ennuyeuses, plus on devait se rejeter sur les Mas
r le théâtre le plus soumis, reproduire tout ce qu’il admire dans une tragédie de Sophocle. Il est aisé d’en démêler la cause. D
énements empruntent de cette passion une importance risible ; dans la tragédie , plus puissants que les moyens dont l’homme dispo
eu des événements qu’il subit. S’il faut en général que le fond de la tragédie soit pris dans l’histoire des grands et des puiss
tés pour dissimuler le cours du temps, soit que, dans ses plus belles tragédies , il le laisse fuir sans s’en inquiéter, c’est tou
les formes, les moyens du comique rentrent ainsi sans effort dans la tragédie , dont les impressions ne sont jamais plus vives q
Sans cesse placés dans une situation analogue, les personnages d’une tragédie conçue aujourd’hui dans le système romantique nou
72 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 14, de la danse ou de la saltation théatrale. Comment l’acteur qui faisoit les gestes pouvoit s’accorder avec l’acteur qui récitoit, de la danse des choeurs » pp. 234-247
que les anciens l’avoient fait, nous ne laissons pas de sentir que la tragédie et la comédie ont des gestes qui leur sont propre
titudes, le maintien et la contenance de nos acteurs qui récitent une tragédie , ne sont pas les mêmes que ceux des acteurs qui j
s des anciens dansassent, même dans les endroits les plus tristes des tragédies . Il est facile de concevoir que ces danses n’étoi
al un rolle auquel ils ne sont point accoutumez. Mais les choeurs des tragédies anciennes étoient executez par de bons acteurs bi
qu’un pareil spectacle n’étoit pas la scéne la moins touchante d’une tragédie . Aussi voïons nous qu’un des choeurs d’Eschile fi
ient pas, et qui ne faisoient qu’imiter le jeu muet des choeurs de la tragédie antique réussir sur le théatre de l’opera, et mêm
73 (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite et fin). »
ourtant ne dépassaient pas encore toutes les bornes, il se remit à la tragédie . « J’ai besoin, disait-il, de porter sur ce point
me parles-tu, Vallier, écrivait-il à un ami, de m’occuper à faire des tragédies  ? La tragédie court les rues. Si je mets le pied
allier, écrivait-il à un ami, de m’occuper à faire des tragédies ? La tragédie court les rues. Si je mets le pied hors de chez m
s, je me dis comme Macbeth : Ce sang ne s’effacera pas. Adieu donc la tragédie  ! J’ai vu trop d’Atrées en sabots pour oser jamai
’est avec ces grands modèles qu’il est doux et bon de s’occuper de la tragédie , si pourtant on a assez de courage ou de farine,
e touchantes et mâles beautés qui valent bien, à mon sens, celles des tragédies elles-mêmes. Talma, qui avait si bien joué Farhan
ait Ducis son parrain, et celui-ci l’avait baptisé son filleul : « La Tragédie , lui disait-il, a soufflé sur votre berceau. Vous
laisser reposer quelques jours, puis je la remettrai sur ma nouvelle tragédie , où je vous ai, pendant mon travail, dans l’âme,
De la raison, de l’enchaînement, oui ; mais de l’émotion, mais de la tragédie … Ma gloire, si gloire il y a, sera d’avoir été vo
ces mots qu’il jette chemin faisant dans ses lettres, à propos de ses tragédies , sont aujourd’hui plus beaux pour nous que les tr
ropos de ses tragédies, sont aujourd’hui plus beaux pour nous que les tragédies mêmes, quoiqu’il y ait dans celles-ci et de belle
r sa simplicité biblique dans Abufar. Ducis était sur le chemin de la tragédie , telle qu’il l’eut souhaitée et qu’il l’appelait
la demandant partout autour de lui aux poètes de son temps ; mais la tragédie ne se commande point. Au retour de la première ca
iasme vivement senti… Il s’étendit beaucoup, particulièrement, sur la tragédie d'Héraclius dont l’intrigue, si vaste et si compl
74 (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre II. Vérification de la loi par l’examen de la littérature française » pp. 34-154
vaudront pas mieux dans cent ans. À y regarder de près, c’est bien la tragédie du xviie  siècle qui, malgré ses « artifices », a
onner que des indications sommaires. Le lyrisme domine aussi toute la tragédie de la Renaissance, de Jodelle à Montchrétien. Cel
rite ; l’idée de donner au théâtre religieux (mistère) la forme de la tragédie , était intéressante et pouvait être féconde en d’
sée, donc affaiblie, par le personnage de Satan. Les beautés de cette tragédie sont dans les prières, actions de grâce, appels d
se, une impression de vie, de spontanéité, bien plus grande que de la tragédie . Quant au succès de ces romans, on l’a déjà relev
us une forme concise, les faits que je soumets à la réflexion : 1º la tragédie (en sa formule classique : vers, cinq actes, unit
leurs pour le génie d’un Racine ; de fait, plus d’une « règle » de la tragédie s’explique par les exigences de l’intensité drama
nts, Rotrou). Certes, c’est beaucoup, et cela suffit à prouver que la tragédie était viable malgré les défauts intrinsèques de s
ourrais le prouver par des textes nombreux. Bien plus ; il envahit la tragédie  ! À l’époque de la Renaissance, la tragédie était
Bien plus ; il envahit la tragédie ! À l’époque de la Renaissance, la tragédie était souvent une élégie ; au xviie  siècle elle
e des intrigues, qu’elles parurent jusque vers 1640 devoir exclure la tragédie de la scène ». Le théâtre de Théophile, de Racan,
usque dans Cinna et Polyeucte on trouve du pur roman ; les nombreuses tragédies de la décadence, et les comédies, montrent mieux
épique : « Nous partîmes cinq cents. » Qu’on reprenne chacune de ces tragédies , avec leurs ténébreuses conspirations, leurs amou
t fait céder tout naturellement à la tradition lettrée qui mettait la tragédie bien au-dessus du roman. Je ne vois qu’une seule
que son exemple maintint pour tout le xviiie  siècle l’illusion de la tragédie , et nous valut Rhadamiste et Zénobie, Œdipe, Maho
n pas pour une seule œuvre de Racine ! — Le public ne connaît que ses tragédies  ; à l’étudier de près, son génie dépasse de beauc
les émotions, toutes les sensibilités et toutes les intelligences. Sa tragédie , d’un calme apparent si classique, ouvre alors un
nault montre à bâtir un roman héroïque et galant : car le vide de ces tragédies ne peut être rempli que par les complications rom
xvie  siècle, la « forme » comédie passe d’Italie en France, comme la tragédie , par la tradition lettrée, et c’est d’abord du th
la farce tend à s’introduire dans la comédie, comme le roman dans la tragédie  ; on donne souvent l’appellation plus noble de « 
Médecin malgré lui et Amphitryon, et par contraste Molière rêvant de tragédie , écrivant Dom Garcie de Navarre… Qu’est-ce à dire
e (qui est épique), la tradition savante (qui enseigne le culte de la tragédie , de l’épopée, et qui donne les règles précises de
an) ; la forme vidée (lyrisme) ; la forme en conflit avec le contenu ( tragédie romanesque), mais galvanisée par le génie héroïqu
ère et de Racine. Ils ont quelque chose à dire. Comédie larmoyante ou tragédie du genre Mahomet ou Brutus, tout s’adresse, on le
d démolisseur, est l’esclave le plus académiquement respectueux de la tragédie « classique ». Ce théâtre, assez médiocre en esth
ficatif), Marivaux, La Chaussée et toute la comédie larmoyante, les «  tragédies  » de Voltaire ; voici Diderot, Palissot, Sedaine,
rtie, elle aussi, à l’introduction ; en littérature, La Henriade, les tragédies et comédies, les poèmes et poésies de genres dive
nom de Phèdre, ou Hermione, ou Néron, suffit à reconstituer toute la tragédie  ; mais de quel caractère dépend l’intérêt d’une p
su (permission 1674 ; réimpression 1708). 13. D’ailleurs, dans cette tragédie antique qui nous apparaît comme un bloc, combien
75 (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. LEBRUN (Reprise de Marie Stuart.) » pp. 146-189
que de la France ne soit dans le genre dramatique et sous la forme de tragédie . Les grandes sources sentimentales et lyriques qu
ret de le dire, ni jusqu’à restaurer le moins du monde la forme de la tragédie à proprement parler, laquelle restait encore avec
ut sensible alors. Sa pièce de 1820 n’était autre, après tout, qu’une tragédie . Voilà ce qu’on se pouvait dire, ce que le poëte
qui veulent tenir compte de ce qu’était et de ce que devait être une tragédie avant que les moules fussent brisés, même une tra
evait être une tragédie avant que les moules fussent brisés, même une tragédie en voie de renouvellement, elle a fait tête à la
rchitecture graduée de cette forme classique. Les applaudissements en tragédie , comme le tonnerre sur les temples, doivent tombe
es pour lui de beaucoup d’études et de plusieurs essais. Une première tragédie , ou plutôt une pastorale dramatique, intitulée Pa
personnage dramatique du second ordre, ne pouvait être le héros d’une tragédie  ; il a trop de finesse pour cela. Sophocle dans P
campagne de Russie, qu’Iphigénie en Aulide n’est plus une aussi belle tragédie . » — La seconde génération de l’Empire, un peu pl
e89. Quand on relit aujourd’hui Schiller, et que l’on compare avec la tragédie de M. Lebrun, on peut trouver, très à son aise, q
périphrase ; on n’oublie qu’une chose : en 1820, à la scène, dans une tragédie , le mot propre pour les objets familiers était to
té d’un bond jusqu’à l’alcôve. Mais, avant 1830, chaque mot simple en tragédie voulait un combat, et coûtait à gagner presque au
n ! qui sentait le bourreau. Ce terrible Han ! interjection inouïe en tragédie , contrariait fort Becquet et les puristes. — Mlle
chose de généreux, un trait tout à fait digne d’un lendemain de haute tragédie . Pour son Ulysse, M. Lebrun s’était reporté jusqu
trouvait dans le premier recueil manuscrit du poëte de douze ans une tragédie de Coriolan, que l’auteur remania plus tard à qui
89. On peut s’étonner qu’il n’y ait pas eu plus tôt en français de tragédie , du moins notable, sur Marie Stuart. C’était un s
76 (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIV. »
ge de civilisation différent des deux peuples. Évidemment, lorsque la tragédie , sortant guerrière et parée des mains d’Eschyle,
e suffit à montrer combien, dans les premières imitations latines, la tragédie grecque devait perdre de sa magnificence et de so
ques : elle n’avait rien du dithyrambe, ni enthousiasme ni colère. La tragédie , à Rome, eut-elle toujours aussi la même timidité
tance même des essais dramatiques, à Rome, favorisait cet essor de la tragédie . C’était, à part la pompe si réduite du chœur, l’
et cette forme, que goûtaient les spectateurs, dut rendre enfin à la tragédie latine, dans les sujets imités de l’art grec, que
us tard, lorsque ces mêmes Romains, aux fêtes d’Apollon, même dans la tragédie mythologique de Térée, applaudissaient Brutus abs
s d’Afranius dans la comédie romaine, de Pacuvius et d’Accius dans la tragédie , d’Accius élevé jusqu’à l’honneur de la comte par
eil d’Horace lui disant : « Laisse quelque temps la Muse sévère de la tragédie manquer au théâtre171. » Et rien, dans les monume
édée d’Ovide et au Thyeste de Varius, il n’y ait aucun souvenir de la tragédie latine sous les premiers Césars. L’attention étai
77 (1857) Cours familier de littérature. III « XIIIe entretien. Racine. — Athalie » pp. 5-80
ésie qu’il nourrissait d’Homère et de Virgile, et enfin le goût de la tragédie , cette histoire poétique en drame dont il puisait
sées et de ses poètes grecs, et il ébaucha, à l’insu de son oncle, la tragédie de la Thébaïde ou des Frères ennemis ; il méditai
tinrent la représentation de la Thébaïde ou des Frères ennemis. Cette tragédie , toute composée de lambeaux mal cousus d’Eschyle,
du Cid. IX L’année suivante, 1665, Racine donna au théâtre la tragédie d’Alexandre le Grand, tirée de Quinte-Curce et im
x Corneille, à qui il avait demandé des conseils en lui soumettant la tragédie d’Alexandre, lui avait répondu ce que nous lui au
ue, mais qu’il ne lui trouvait pas le nerf vibrant et concentré de la tragédie  ». Cette réponse, faite de bonne foi par un maîtr
sienne, car on lit et relit avec délices le poème ; et la lecture des tragédies , dépourvue des fantasmagories de la scène, est un
a à cela trois causes qui sont dans la nature même du drame ou de la tragédie . La première de ces causes, c’est la brièveté néc
agédie. La première de ces causes, c’est la brièveté nécessaire de la tragédie ou du drame, qui, devant être récité avec un gran
ingratitude. C’était Molière qui avait fait représenter les premières tragédies de son ami sur son propre théâtre, en répondant,
épondant, pour ainsi dire, au public, de la chute ou du succès de ces tragédies . C’était là un de ces services qui lient pour jam
es comédiens de Molière jouaient son Alexandre, retira brusquement sa tragédie de ce théâtre. Il la porta au théâtre rival de l’
temps que sa pièce, la meilleure de ses actrices. Elle passa, avec la tragédie , du théâtre de Molière au théâtre de Bourgogne, e
davantage sur la source dans laquelle il allait puiser ses sujets de tragédie . La religion à illustrer était son but ; c’est da
érence pour Boileau, alla le consulter sur son projet de chercher des tragédies dans la Bible. Boileau, à qui la moindre original
t conçu en quelques nuits. Ce n’était point, à proprement parler, une tragédie , c’était une idylle héroïque sur le modèle du Pas
ions particulières, ajoute-t-on, contribuèrent encore au succès de la tragédie d’Esther : ces jeunes et tendres fleurs transplan
re et sauver le sang de son peuple. L’idylle ici s’élève au ton de la tragédie . Mardochée. Quoi ! lorsque vous voyez périr vot
diculement dénoué ! Mais ce n’était pas, dans l’esprit de Racine, une tragédie  : c’était une idylle simple à la portée des jeune
78 (1778) De la littérature et des littérateurs suivi d’un Nouvel examen sur la tragédie françoise pp. -158
nds noms sont toujours de grandes raisons pour les petits génies. Nos Tragédies sont méchaniques ; la main du machiniste s’y fait
es caracteres noirs, tracés sur du papier blanc. Je lis ; je vois des Tragédies en hémistiches, & en rimes, des discours, des
a tournure plus ou moins élégante d’un vers, sur la prééminence d’une Tragédie de Racine, sur le goût, mot qu’ils citent sans ce
a monotonie éternelle que l’œil myope voudroit établir. Que, dans une Tragédie , le Poëte fasse peur aux Tyrans(39) ; que, dans u
eut déchirer tous les voiles qui la couvrent. Nouvel examen de la tragédie françoise. Premiere Partie. I l se trou
quent point. Tout homme qui réfléchira sur la forme actuelle de notre Tragédie , sentira combien la premiere direction qui lui fu
e la maniere reçue, aient eu quelque connoissance des anciens. Si les Tragédies Grecques leur avoient été inconnues, forcés de cr
isée que dans la foible & languissante empreinte de ces premieres Tragédies , où, loin des peintures naïves & vraies, il n
ui est devenue immense, & qui semble condamner presque toutes nos Tragédies à rentrer avant peu dans l’oubli. Cette erreur a
t d’un seul côté, d’un côté extrême, c’est-à-dire, à n’imprimer à une Tragédie , d’un bout à l’autre, qu’un même ton grave, enten
&, par cela seul, infiniment fausse. Non (a dit quelqu’un) notre Tragédie n’est plus une action humaine ; c’est un tissu de
égans, mais souverainement ridicules ; car si le plaisir que donne la Tragédie résulte des effets de l’imitation, il est sur que
ation, il est sur que tout homme un peu instruit, doit regarder notre Tragédie comme purement factice & absolument étrangère
tout son jour : on voit bientôt qu’il n’y a point de réalité dans ces Tragédies qui se ressemblent toutes. Cet art s’est donc bri
complaisance amoureuse que Racine prête à tous ses héros, affadit ses Tragédies  ; &, avec de l’esprit & une versification
la broderie est superbe, le sont n’en vaut rien. Où trouver dans nos Tragédies de ces tableaux vrais, qui surmontent notre incré
oin qui boude sur une chaise en pensant à sa seconde femme. Ainsi ces Tragédies si vantées, parce que nous n’avons que celles-là
dopter & suivre. En vain les Grecs en ont donné l’éxemple ; leurs Tragédies , remarquables par le naturel qui y règne, sont ab
rotesque des plus beaux suiets qu’ils ont traités. Presque toutes nos Tragédies , semblables aux Romans de la Calprenède, sont d’u
enède, sont d’un ridicule achevé, ou plutôt nous n’avons qu’une seule Tragédie , c’est-à-dire, un même moule, un même ton, une mê
ue l’expression fidelle de ce que pensent tous les étrangers de notre Tragédie , dont le ridicule saute aux yeux, dès qu’on est s
il s’est bien connu. Si l’on excepte le rôle de Phèdre, il a gâté les Tragédies Grecques qu’il a copiées ; il a efféminé l’Art, i
Tranquile dans le crime, il assiste un jour à la représentation d’une Tragédie , à côté de cette misérable Princesse, qui a parta
et, l’autre attentive à ce que dira le parterre : les personnages des Tragédies Françoises sont obligés de parler pour se faire c
inceller de toutes parts & montrer la difformité burlesque de nos Tragédies uniformes & factices. Encore un peu de tems,
elatives à la simplicité de leur histoire. Pourquoi aller choisir nos Tragédies dans le costume antique ? D’ailleurs, en lisant l
leur intégrité ! on fera du tout un composé bisarre, qu’on appellera Tragédie  ; ce qui signifioit autrefois le chant du bouc, &
rit d’avance. Aussi pour un œil bien attentif, toujours c’est la même Tragédie  ; car toutes ces pièces ont à-peu-près la même ma
ajestueuse(53), n’a fait que jeter un coup-d’œil en passant sur notre Tragédie , & il en a démêlé en un instant le faux, le b
sassés. On diroit que l’effort de l’esprit humain, se trouve dans une Tragédie Françoise, & rien de plus faux cependant ; je
que tout Boileau ; Richardson me touche bien autrement que toutes les Tragédies du Divin Racine ; l’Abbé Prévôt m’intéresse par s
urs & des crimes attentatoires à la liberté du Citoyen. (39). La Tragédie , en France, a peint l’homme en efforts & non
. (43). Nous citerons ici une petite fable Persanne, intitulée : La Tragédie moderne. Un Roi de Perse fit tirer un jour son ho
vantage & fit si bien, qu’il obtint de lire devant Sa Majesté une Tragédie toute entiere de sa composition ; Tragédie, selon
lire devant Sa Majesté une Tragédie toute entiere de sa composition ; Tragédie , selon lui, étonnante, pathétique, qui réunissoit
me, il fut ordonné au Poète de reprendre & de relire cette fatale Tragédie , devant tous les juges assemblés. Le Poète, la tê
d’une voix unanime, que rien au monde n’étoit plus plaisant que cette Tragédie , & que le trépas subit de son Auguste Majesté
tes depuis près de cent ans sont fondues dans le vieux moule de notre Tragédie Françoise. Unités de lieu & de tems, observée
Commagène) s’allonger dans la simplicité de son sujet au niveau de la Tragédie d’Iphigénie en Aulide, qui, par la multiplicité d
ours semblable ; & l’uniformité n’a fait, pour ainsi dire, qu’une Tragédie , de toutes nos Tragédies Françoises. C’est ce que
’uniformité n’a fait, pour ainsi dire, qu’une Tragédie, de toutes nos Tragédies Françoises. C’est ce que l’étranger connoît au pr
ès pour chaque Acteur dominant. On affiche le monstre, sous le nom de Tragédie . Le monstre passe ; & pourquoi ne passeroit-i
rière. L’Anglois lui doit sans contredit la supériorité réelle de ses Tragédies sur celles que l’on a faites en France. Les pièce
sans peine, la monotonie, l’uniformité, le factice, l’étroit de notre Tragédie Françoise. L’empire de l’usage & de la mode d
79 (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre III. La Déformation de l’Idéal classique (1720-1801) » pp. 278-387
: elles nous désolent. À cet égard, — comme à plusieurs autres, — les tragédies de Voltaire sont autant au-dessus de celles de Cr
arivaux, ou retenue par quelque crainte du ridicule, et mêlée dans la tragédie de Voltaire à d’autres nouveautés, et d’un autre
la Méthode des fluxions, de Newton, 1740. On faisait bien encore des tragédies , des romans, des comédies, mais c’était avec un n
ingénieuse », les géomètres demanderont bientôt ce que « prouve » une tragédie  ? Et d’Alembert enfin, dans le Discours prélimina
contes et dans ses romans, Moore et Lillo dans ses drames ou dans ses tragédies bourgeoises… Il est inutile de multiplier les exe
s’étonnera là-dessus qu’il n’y ait pas ombre de psychologie dans les tragédies de Voltaire, dans sa Sémiramis, dans son Orphelin
ont voulu détruire ; et qu’importent après cela quelques douzaines de tragédies dont les médiocres auteurs croient imiter Androma
soutienne aujourd’hui la lecture, il semble que, comme la comédie, la tragédie retourne à ses premières origines. Après avoir fa
instruire notre luxe, car ce mot convient assez, dit La Harpe, à nos tragédies que nous avons quelquefois un peu trop ornées ».
érature, partie I, livre I, chap. 5]. Mieux encore ! on dirait que la tragédie reflue vers sa source, pour s’y retremper ; et ri
t des Guilbert de Pixerécourt, que la lutte autrefois soutenue par la tragédie cornélienne contre la tragi-comédie des Rotrou, d
les « pensers nouveaux » ? Pareillement, on ne prend pas non plus la tragédie de Corneille ou de Racine pour modèle quand on a
ue. — Bizarrerie de ses goûts littéraires ; — son admiration pour les tragédies de Crébillon, « qui le font entrer, dit-il, dans
rs protecteurs ou patrons littéraires : Fontenelle et La Motte : — Sa tragédie d’Annibal. — Son premier roman : Pharsamon ou les
 : — d’avoir abandonné les traces de Molière ; — d’avoir transposé la tragédie de Racine dans la vie commune ; — et d’avoir mis
actères de soudaineté ; — de violence ; — et de fatalité que dans les tragédies de Racine. — Que là même, et non pas du tout dans
élanide, 1741. — Il s’agit de procurer le même genre d’émotion que la tragédie  : — sans décor historique ; —  sans personnes pri
commença, en 1731, la réputation de son auteur ; — et une détestable tragédie , du nom de Maximien, 1738. La seule édition qu’il
. — Caractère de l’œuvre ; — et qu’en la concevant à la manière d’une tragédie , — Voltaire n’a rien négligé pour en faire une œu
mile Deschanel, Le Théâtre de Voltaire, Paris, 1886 ; et H. Lion, Les Tragédies de Voltaire, Paris, 1896.] — Passion de Voltaire
e Bajazet ou d’Othello ? — La Mort de César, 1735 ; — et l’idée de la tragédie « sans amour ». — De quelques nouveautés introdui
s nationaux ; — et, à ce propos, de l’influence de la Henriade sur la tragédie du xviiie  siècle. — L’abus des procédés romanesq
tragédie du xviiie  siècle. — L’abus des procédés romanesques dans la tragédie de Voltaire ; méprises et reconnaissances [Cf. à
compromis ses qualités d’invention dramatique ; — en se faisant de la tragédie un instrument de propagande philosophique ; — en
ent, — sauf peut-être dans son Tancrède, — il ne donnera rien dans la tragédie , — et encore moins dans la comédie, — qui ne soit
des Églogues de Virgile. 2º De son Théâtre, comprenant Édouard III, tragédie  ; Sidney, drame en vers ; Le Méchant, comédie. Et
e l’instrument de ses passions philosophiques. — L’histoire, comme la tragédie , veut être traitée pour elle-même ; — mais cela n
classique et philosophique de Grimm ; — ses débuts littéraires et sa tragédie de Banise (en allemand). — Son arrivée à Paris ;
s comme un genre inférieur, — y est traité comme aussi capable que la tragédie même de porter la pensée ; — et, à ce propos, de
en même temps les « philosophes » à Ferney ; — continue de faire des tragédies , Olympie, 1762 ; — des Contes, Jeannot et Colin,
es ressortent en effet de son Dictionnaire philosophique comme de ses tragédies  ; — et de son Candide ou de son Ingénu non moins
umières ; — quand surtout ils écrivent en vers ; — et qu’ils font des tragédies . Il n’a d’ailleurs pas vu qu’il n’y a pas de « re
aductions ; — et enfin sa Pucelle. 2º Son Théâtre, c’est-à-dire : des tragédies , dont les plus célèbres sont Œdipe, 1718 ; Zaïre,
e Diderot. — De la valeur du grand argument de Beaumarchais contre la tragédie classique, « Que me font à moi… les révolutions d
Ledoux, Paris, 1821 ; — et Furne, Paris, 1826. VI. — La Fin de la tragédie [1765-1795] 1º Les Sources. — Grimm, dans sa C
, de Belloy, Ducis, M.-J. Chénier, « Préfaces » et « Notes » de leurs tragédies  ; — Saint-Surin, « Notice sur La Harpe », en tête
luence ; — et ses suites [Cf. le Discours de réception de Ducis]. La tragédie philosophique ; — et son évolution vers le mélodr
ses Brames, 1783. —  Les drames de Mercier [1740 ; † 1814] ; — et les tragédies de Marie-Joseph Chénier [1764 ; † 1811] : Charles
; — qui n’a paru pour la première fois qu’en 1796. — Définition de la tragédie philosophique ; — et qu’en tant qu’elle se borne
Cf. La Harpe, Œuvres, t. II, 639], — elle est le contraire même de la tragédie , — et du théâtre. La tragédie nationale ; — et q
9], — elle est le contraire même de la tragédie, — et du théâtre. La tragédie nationale ; — et que c’est encore Voltaire, avec
ec sa Henriade, et sa Zaïre, — que l’on retrouve aux origines de la «  tragédie nationale » ; c’est-à-dire tirée de l’histoire de
d, 1771 ; — Gabrielle de Vergy, 1777 ; — et qu’à peine l’objet de ces tragédies est-il dramatique ; — mais plutôt didactique [Cf.
e Belloy, lui-même, dans ses Préfaces, Répertoire Petitot, t. V]. La tragédie exotique ; — et que la conception n’en est autre,
n’en est autre, en dépit de la première apparence, que celle de la «  tragédie nationale » ; — si l’intention en est d’enseigner
re que de Voltaire, de son Alzire et de son Orphelin de la Chine. La tragédie gréco-romaine ; — et qu’il est étonnant qu’elle n
mieux combattre, aux sources les plus lointaines du classicisme ? La tragédie shakespearienne ; — et d’un éloge significatif qu
; — et qu’à l’exception de la première de ces directions, celle de la tragédie philosophique [Cf. pourtant les « Préfaces » de V
80 (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Delavigne, Casimir (1793-1843) »
nes (1827). — La Princesse Aurélie, comédie (1828). — Marino Falieri, tragédie (1829). — Nouvelles Messéniennes (1830). — La Par
’Autriche, comédie en prose (1835). — Une famille au temps de Luther, tragédie en un acte, en vers (1836). — La Popularité, comé
s (1836). — La Popularité, comédie en vers (1838). — La Fille du Cid, tragédie en cinq actes et en vers (1839). — Messéniennes e
de M. Delavigne ; les tableaux du peintre sont d’excellents sujets de tragédie pour le poète, et les tragédies du poète seraient
du peintre sont d’excellents sujets de tragédie pour le poète, et les tragédies du poète seraient d’excellents sujets de tableaux
81 (1920) Impressions de théâtre. Onzième série
par la Renaissance en deux moitiés distinctes. Entre le Mystère et la tragédie il n’y a véritablement rien de commun. Quand on p
le Menteur, ou plutôt avant les Précieuses ridicules, il n’y a pas de tragédie ni de comédie proprement dite. M. Victor Fournel
e le titre l’indique, de la comédie ; un second volume traitera de la tragédie  ; et un troisième de la tragi-comédie et de la pa
jamais sans des ravissements, Ces chefs-d’œuvre de l’art, ces grandes tragédies , Par ce bouffon célèbre en vont être bannies, Et
er à Agnès si elle veut qu’il se tue, ce qui n’est propre que dans la tragédie , à laquelle on réserve les plaintes, les pleurs e
émue Aille chercher le cœur, l’échauffe et le remue. et comme si les tragédies de Racine ne donnaient jamais envie de pleurer. E
ame) devait naître et est née, en effet, de la décadence fatale de la tragédie , et des transformations nécessaires de la comédie
es ». Mais surtout le drame bourgeois n’offrait aucun avantage que la tragédie ne possédât alors. La tragédie était vivante… Cor
rgeois n’offrait aucun avantage que la tragédie ne possédât alors. La tragédie était vivante… Corneille, qui devina le drame (pr
de Don Sanche) « le rendit inutile par la manière dont il comprit la tragédie , dont il la rendit capable de recevoir tous les s
araît fort bien vu : « Tout ce qui nous dépayse aujourd’hui (dans la tragédie ) et nous condamne à un effort pénible pour retrou
ons plus et que tout le monde alors comprenait. » Vivante encore, la tragédie de Racine. Quand Louis XIV (comme Auguste) eut to
amour-là… Vivante aussi, du moins en quelques-unes de ses parties, la tragédie même de Pradon, de Genest ou de Longepierre. Elle
s : dirai-je : trop ingénieusement ? ) Mais vers la fin du siècle, la tragédie change et « cesse soudain de répondre à ce qu’on
milieu de tout cela, la plus effroyable banalité. J’entends bien : la tragédie cessa de vivre (non de durer), parce qu’elle étai
yeux du xviiie  siècle ? M. Lanson nous disait tout à l’heure que les tragédies de Corneille étaient choses vivantes, parce que C
était « le peintre exact de l’esprit de son temps. » Eh bien ! et les tragédies de Voltaire, et même plus tard, celles de Saurin,
e-grands-pères. C’est peut-être bien faute de génies tragiques que la tragédie est morte, et non point parce que cette forme d’a
éterminé la naissance de la comédie larmoyante, ni la décadence de la tragédie , — puisque cette décadence n’était point aperçue
tait que par quelques individus, — ni l’impossibilité d’approprier la tragédie au goût, aux mœurs, à l’esprit et aux exigences d
lle et de Racine, pourrions-nous dire aujourd’hui qu’après Athalie la tragédie meurt ou ne fait que languir ? Je m’arrête, car j
je cherche ici à M. Lanson. En somme, je lui reproche de dire : « La tragédie ne pouvait plus vivre », au lieu de « La tragédie
oche de dire : « La tragédie ne pouvait plus vivre », au lieu de « La tragédie ne vivait plus », et : « Le drame devait naître »
aquit. » Je veux croire que ce n’est qu’une nuance. Or, tandis que la tragédie dépérissait, la comédie évoluait vers le touchant
sous les ponts. Mais, théoriquement, nous voyons la comédie moderne ( tragédie bourgeoise ou comédie tragique) sortir d’elle-mêm
s donc raison ; une comédie mêlée de tragique, et, si vous voulez, la tragédie bourgeoise, pouvait sortir beaucoup plus naturell
La scène, jusqu’à lui, était divisée en deux compartiments ; l’un, la tragédie , réservée aux grands et aux rois, seuls dignes d’
 En définitive, ce que Diderot a inauguré au xviiie  siècle, c’est la tragédie domestique en prose… et, d’autre part, la tragédi
 siècle, c’est la tragédie domestique en prose… et, d’autre part, la tragédie professionnelle. Il a pratiqué la première et n’a
Ce que Diderot a de commun avec les romantiques, c’est la haine de la tragédie , et de la tyrannie des règles et des genres consa
c « Diderot n’a été le vrai créateur d’aucun genre, si ce n’est de la tragédie bourgeoise, qu’il n’a pas su faire vivre. » Voilà
e. Car rien ne manque aux pièces de Destouches de ce qui constitue la tragédie bourgeoise ou la comédie larmoyante : moralité, c
r qui, pour appuyer ses théories d’un exemple, ait écrit en prose une tragédie . C’était déjà un acheminement au drame, mais il y
l, avant Manzoni, il attaquait les unités de temps et de lieu dans la tragédie . Il faisait plus : il découvrait, dès 1721, que l
retrouverait tel ou tel élément de la « comédie sérieuse » ou de la «  tragédie dramatique » dans les « moralités », déjà pleurar
e larmoyante ». Peut-être est-ce lui qui a baptisé l’une et l’autre «  tragédie bourgeoise ou domestique » ; et encore, je n’en j
chantes ; et puisque La Motte voulait qu’on écrivît en prose même les tragédies non bourgeoises ; ce qui était encore plus « hard
repoussé, au nom de la vérité et de la nature, les conventions de la tragédie , il les rétablissait, en partie, dans le drame bo
qu’il ait fondée. — « Mais Diderot n’a pas eu seulement l’idée de la tragédie domestique : il a rêvé la tragédie professionnell
n’a pas eu seulement l’idée de la tragédie domestique : il a rêvé la tragédie professionnelle. Diderot, et c’est par là surtout
ais plutôt une artificielle transposition et une dégénérescence de la tragédie  ; et c’est pourquoi il n’a abouti qu’au mélodrame
ar Lisette, s’empare de Dorante afin de lui infliger la lecture d’une tragédie de son cru. ) Et c’est le troisième acte. Renouon
nt des fables, des traductions en vers, des poèmes didactiques et des tragédies . Brave homme, bon vivant, d’une naïveté exquise :
vivre. Cette jeune fille n’est point une créature mortelle : c’est la Tragédie en personne. Elle a d’abord la plus admirable pet
u’il est un des trois ou quatre de nos contemporains qui ont fait des tragédies — oui, des tragédies en cinq actes, — où tout est
ou quatre de nos contemporains qui ont fait des tragédies — oui, des tragédies en cinq actes, — où tout est pris grandement au s
plus nobles et les plus hauts dont l’humanité soit capable. Faire des tragédies  ! songez à ce que cette entreprise suppose aujour
ts. Un parnassien qui est un sentimental, et un blagueur qui fait des tragédies  ; un raffiné qui a l’âme populaire et un ironique
l’Odéon, il y a dix ou douze ans. Et c’est, en effet, une très belle tragédie  ; non point Racinienne, à la vérité, mais plutôt
s belle tragédie ; non point Racinienne, à la vérité, mais plutôt une tragédie , selon Corneille et Hugo, une tragédie de la même
, à la vérité, mais plutôt une tragédie, selon Corneille et Hugo, une tragédie de la même espèce, ou à peu près, que Rodogune, H
un paradoxe, je ne craindrai point d’avancer que le sujet d’une belle tragédie doit n’être pas vraisemblable. La preuve en est a
des spectateurs ni pitié ni crainte, qui sont les deux passions de la tragédie  ; mais il nous renvoie la choisir dans les événem
te, au surplus. Il reste que, selon Corneille, « le sujet d’une belle tragédie ne doit pas être vraisemblable ». La conséquence,
s savez, plus dramatique encore. Et toute la partie pittoresque de la tragédie est d’une couleur vigoureuse ou charmante. Et la
s sont d’un maître ouvrier. Et il n’y a rien à demander de plus à une tragédie cornélienne. Et Severo Torelli est peut-être, en
. Et Severo Torelli est peut-être, en effet, une des trois meilleures tragédies de ces vingt-quatre dernières années, les deux au
s deux autres étant la Fille de Roland et Rome vaincue. Seulement, la tragédie selon Corneille ou Hugo est le conte, — noir ou b
ille ou Hugo est le conte, — noir ou bleu — des passions humaines. La tragédie racinienne en est l’histoire. Alexandre Parod
toire. Alexandre Parodi Comédie française : La reine Juana, tragédie en cinq actes, en vers, de M. Alexandre Parodi.
e la grandeur, voilà, en résumé, comment m’apparaît la Reine Juana, «  tragédie  ». Je raconterai d’abord l’essentiel de la pièce,
lement le moine. Il y a assurément des choses plus grandes dans cette tragédie , mais il m’a paru que ce bref passage en était la
range grandeur. C’est le mot qui revient toujours en parlant de cette tragédie , ce qui doit nous rendre indulgents à ses imperfe
vous prie, de l’Orestie et du Roi Lear ? Mais la Reine Juana est une tragédie , et c’est pourquoi j’y voudrais une étude un peu
t accumulée. J’aurais approuvé que le poète, comme ce beau titre de «  tragédie  » l’y engageait, ramassât fortement, dans les tro
Conservatoire national de musique et de déclamation. Concours de tragédie et de comédie. 29 juillet 1889. C’est un de c
sassinats ! Ah ! Damoye, pourquoi remportâtes-vous le premier prix de tragédie  ? Nous vous verrions encore sans ce fatal triomph
pas quelques observations à faire sur le choix des morceaux. Pour la tragédie , cinq morceaux de Racine, deux de Dumas père, un
minois et un peu d’espièglerie. Sur ce, proclamons les récompenses : Tragédie . Côté des hommes : pas de premier prix ; deuxième
touchante, une petite Panot avec une voix plus frêle. Concours de tragédie et de comédie au Conservatoire 28 juillet 1890
plus en badaud qu’en critique ? Sur ce, voici la liste des lauréats. Tragédie . Côté des hommes : Pas de premier ni de second pr
s que dans celle des passions violentes. Elle est moins faite pour la tragédie que pour les grands rôles féminins de la comédie
e jeune personne a été, ici, un peu moins drôle peut-être que dans la tragédie . Toutefois, elle nous a débité avec assurance et
is que deviendront tous ces enfants ? Conservatoire : Concours de tragédie et de comédie. 27 juillet 1891. J’ai très peu
rd ». C’est tout. Venons au détail. M. de Max a eu le premier prix de tragédie et le premier prix de comédie. Il méritait par su
y-Blas, et celui de Raymond de Nanjac. Il a eu un premier accessit de tragédie et un deuxième accessit de comédie. M. Fenoux est
bon acteur, car il semble avoir quelque étoffe. Deuxième accessit de tragédie  : M. Gauley, vingt-sept ans. Deuxième prix de com
e accoutumé. Mlle Dufrène n’en a pas moins mérité le premier prix de tragédie qu’elle a partagé avec Mlle Dux. Mlle Haussmann s
son petit corps. On a très bien fait de lui donner un second prix de tragédie pour la façon dont elle a joué le rôle de la duch
ture-artiste. Vraiment, il y a du Lesage dans son cas. Concours de tragédie et de comédie. 1er août 1892. (Conservatoire
comme un procès-verbal. Nous n’avons point décerné de premier prix de tragédie , et le public a paru nous approuver. MM. Godeau e
, Mesdemoiselles, comme c’est simple. Conservatoire : Concours de tragédie et de comédie. 23 juillet 1893. Soyons grave.
dû, à notre grand chagrin, être assez chiches de récompenses pour la tragédie . C’est que, — sauf les exceptions que je signaler
e. Sans doute elle croyait jouer encore la Dame de la mer, ou quelque tragédie symboliste de l’éminent sportsman Édouard Dujardi
maine » que nous leur avons donné un premier et un second accessit de tragédie . Mlle Grumbach a eu, en outre, le premier prix de
« élèves-hommes » n’ont point eu de second prix ni même d’accessit de tragédie . Ce n’est point qu’il n’y ait parmi eux des prome
lleur des Conservatoires, où est-il ? Concours du Conservatoire : Tragédie et comédie. 22 juillet 1891. On a dit, comme
ons à décider du sort de ces enfants. Concours du Conservatoire : tragédie et comédie. 28 juillet 1895. Ce feuilleton es
. Mais voici, sans plus de préambule, le palmarès. Un premier prix de tragédie a été décerné à M. Monteux. M. Monteux a joué ave
sez. Alors ? Mlle Bouchetal avait eu, l’an dernier, le second prix de tragédie . Cette bonne élève a continué à mériter son secon
mprendre… Mais quoi ! la nécessité impose au jury un Æs triplex . La tragédie n’a, cette année, que de bien faibles nourrissonn
, mais non de véhémence déclamatoire. Concours du conservatoire : tragédie et comédie. 27 juillet 1896. On dit tous les
82 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96
tre qu’il appartient au même homme de savoir traiter la comédie et la tragédie , et que le vrai pacte tragique, qui l’est avec ar
tre le sens ? Le philosophe grec a-t-il aperçu entre la comédie et la tragédie je ne sais quelle profonde et secrète identité ?
l est impossible de pénétrer un peu profondément dans l’essence de la tragédie , sans découvrir du même coup l’idée de la comédie
la critique un procédé infaillible. La comédie est le contraire de la tragédie . C’est là une vérité évidente, et je ne la démont
lles, moi, critique philosophe, de considérer la comédie non dans des tragédies manquées, mais dans la pureté de sa véritable ess
opper l’idée totale de la comédie dans son opposition absolue avec la tragédie . La connaissance du pur idéal me servira sans dou
à abaisser ce qui est élevé. I De tous les genres de poésie, la tragédie est le plus sérieux ; de tous les genres de poési
re a dit qu’il ne faut point disputer. Le sérieux est l’essence de la tragédie  : donc l’essence de la comédie, c’est la gaieté7.
plupart des inventions soi-disant comiques appartiennent au fond à la tragédie  ; car leur rire est sérieux ou même triste. La ga
ronie qu’il étale est si peu comique qu’elle est plus tragique que la tragédie , et son rire est si peu gai qu’il est beaucoup pl
agique, c’est le caractère infini du but proposé à notre activité. La tragédie , en nous offrant le spectacle agrandi de nos devo
érieuse, et nous inviter à l’oubli. Le sérieux, qui est le fond de la tragédie , donne aussi à la forme du drame tragique un cara
lle doit être, par opposition, la forme extérieure de la comédie ? La tragédie se plaît dans l’unité ; la comédie aime donc le c
de lui la disposition sérieuse qui ne convient qu’au spectateur de la tragédie , je veux dire en voulant arrêter jusqu’à la fin s
pour la postérité qu’un objet de curiosité historique. Tandis qu’une tragédie de Sophocle ou d’Eschyle rappelle, par sa structu
ame instructif ou touchant, et l’art en péril est à deux doigts de la tragédie bourgeoise et larmoyante47. Je ne sais pas pourqu
st clair. Et qu’on ne dise point qu’il est trop bas. Si l’idéal de la tragédie consiste dans l’asservissement de l’être sensuel
nt. Cependant, enseignement bien remarquable ! elle captive comme une tragédie , et elle n’a pas même le mérite comique de manque
, et il part de là pour établir que la comédie est le contraire de la tragédie . 6. Nous verrons plus bas ce que c’est que Legra
e nouvelle les caricatures de l’ancienne. — Septième leçon. 25. La tragédie des Grecs était, pour ainsi dire, soumise à la co
erie, cherchèrent une compensation à cette perte, en empruntant de la tragédie un élément sérieux ; ils l’introduisirent dans la
composition, dans le nœud de l’intrigue. — Septième leçon. 35. La tragédie descendit de la hauteur idéale, lorsqu’elle manif
if ou touchant, et il n’y a de là qu’un pas à faire pour arriver à la tragédie bourgeoise . — Septième leçon. 48. Si le poète
83 (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre II. Boileau Despréaux »
gants avec Mlle de Scudéry, les petits vers alambiqués avec Cotin, la tragédie doucereuse avec Quinault ; c’est la poésie sans i
es les œuvres qu’on a faites. Il y a un type du sonnet, un type de la tragédie , un type de l’épopée : absolument comme dans un p
ubsistent pas quand on l’enlève, comme le sonnet, l’ode, l’épopée, la tragédie même. Mais pourquoi parlerait-il de la Fable ? il
individualité, ni les bizarreries des phénomènes monstrueux. Ainsi la tragédie ne peindra pas les individus, Néron ou Auguste, m
endre sans scrupule les sujets des anciens : une fable de Phèdre, une tragédie d’Euripide, une comédie de Plaute. L’invention de
intellectuel et sentimental de leur imitation : satire, ode, épopée, tragédie , comédie. Les règles formelles y sont peu nombreu
pée, par tradition antique, et par respect d’Homère et de Virgile, la tragédie et la comédie, par tradition aussi, mais surtout
personnel et conscience du goût commun de son siècle. Il demande à la tragédie la vérité, l’intérêt, la passion ; je n’insistera
t, la passion ; je n’insisterai pas sur l’idée qu’il nous donne d’une tragédie psychologique et pathétique, composée par un arti
composée par un artiste curieux et scrupuleux : c’est inutile ; cette tragédie dont Boileau nous développe la formule abstraite,
la condition nécessaire et presque suffisante de la perfection. A la tragédie , il donne un ordre d’émotions ; à la comédie, un
84 (1862) Notices des œuvres de Shakespeare
89, un poëte anglais, nommé Thomas Kyd, avait déjà fait de Hamlet une tragédie . Voici le texte du roman historique dans lequel,
njecture, citée comme presque certaine, qui attribue à Thomas Kyd une tragédie écrite, dit-on, six ou sept ans avant celle de Sh
cependant, plusieurs documents antérieurs à l’an 1600 parlaient d’une tragédie de Hamlet. Thomas Lodge, en 1596, pour donner l’i
s ressemblances que nous avons signalées plus haut entre Hamlet et la Tragédie espagnole (voir page 206, note) ; peut-être pensa
ent à Shakespeare ; comme Nash était, avec Marlowe, l’auteur de cette tragédie de Didon qui est parodiée dans Hamlet, et avait p
yeux, de ce vieux drame ; c’est un prologue où sont personnifiées la tragédie , la comédie et l’histoire, qui se disputent la su
t aient donné à rire aux rieurs ; la comédie a toujours reproché à la tragédie son arsenal d’armes sans pointes et son cortège d
r les poètes de toutes les nations. Leone Allaci fait mention de deux tragédies italiennes de ce nom. Il y a encore un opéra de C
occupe dans la littérature anglaise. Nous connaissons en France neuf tragédies sur Coriolan. La première est de Hardy, avec des
Harpe se défend d’avoir emprunté son troisième acte à Shakespeare. Sa tragédie , en effet, ressemble fort peu en général à celle
mmes illustres, pour voir tout ce que le poëte doit à l’historien. La tragédie de Coriolan est une des plus intéressantes produc
teur passionné de Shakespeare, observe avec raison, au sujet de cette tragédie , que ce grand génie se laisse toujours aller à la
s, Paris, Didier, 1862, tome II, p. 3-7. Source : Gallica. Parmi les tragédies de Shakespeare que l’opinion a placées au premier
de tous, Johnson, se contente de dire : « Plusieurs passages de cette tragédie méritent d’être remarqués, et on y a généralement
Voltaire, qui se glorifiait à juste titre d’y avoir fait réussir une tragédie sans amour, n’a pas cru cependant qu’un pareil sp
on père et sa patrie, que Voltaire a fait le fond et le ressort de sa tragédie . Celle de Shakespeare repose tout entière sur le
que par rapport à cet événement ; le fait qui fournit le sujet de la tragédie et le caractère qui l’accomplit, la mort de César
orique a-t-elle causé la froideur des critiques de Shakespeare sur la tragédie de Jules César. Ils n’y pouvaient rencontrer ces
ésar est plus généralement soutenu que celui de la plupart des autres tragédies de Shakespeare. À peine, dans tout le rôle de Bru
onne une durée d’environ trois ans et demi. On a en anglais une autre tragédie de Jules César composée par lord Sterline, connue
quelle Shakespeare pourrait bien avoir emprunté quelques idées. Cette tragédie finit à la mort de César, que l’auteur a mise en
l’année 1579. On imprima à Londres, en 1607, une pièce intitulée The tragédie of Cæsar and Pompey, or Cæsar’s revenge. Cette pi
Londres en 1719. Le duc de Buckingham a aussi retravaillé cette même tragédie qu’il a séparée en deux parties, la première sous
elle est en quelque sorte une suite, puisqu’il existe entre ces deux tragédies la même connexion qu’entre les tragédies historiq
squ’il existe entre ces deux tragédies la même connexion qu’entre les tragédies historiques de l’histoire anglaise. Notice sur
était Finleg, thane de Glamis, désigné sous le nom de Sinell dans la tragédie et dans la chronique de Hollinshed, d’après l’aut
nquo, ceux dont Shakespeare, d’après Hollinshed, a fait usage dans sa tragédie . Ce fut peu de temps après que Macbeth et Banquo,
er world), qui saluèrent Macbeth précisément comme on le voit dans la tragédie . Sur quoi Banquo : « Quelle manière de femmes ête
administrée à son prédécesseur ». Dès lors commence le Macbeth de la tragédie . Le meurtre de Banquo, exécuté de la même manière
re. On croit que Macbeth fut représenté en 1606 ; l’idée de faire une tragédie sur ce sujet, nécessairement agréable au roi Jacq
pas sur le récit de Girolamo della Corte que Shakspeare a composé sa tragédie  ; elle fut d’abord représentée, à ce qu’il paraît
publié en 15627, et où Shakspeare a certainement puisé le sujet de sa tragédie . L’imitation est complète. Juliette, dans le poëm
ple et divers, comme Dieu l’a fait. Roméo et Juliette est vraiment la tragédie de l’amour, comme Othello celle de la jalousie, e
née, quand le poëte entre dans la dernière scène de cette douloureuse tragédie , alors il renonce à toutes ses velléités d’imitat
onvaincre Othello de l’infidélité de Desdémona. Il n’est pas, dans la tragédie de Shakspeare, un détail qui ne se retrouve dans
ériorité. Qu’on appelle l’un après l’autre tous les personnages de la tragédie , depuis ses héros jusqu’aux moins considérables,
u pouvoir des Vénitiens. Quant à la date de la composition même de la tragédie , M. Malone la fixe à l’année 1611. Quelques criti
s le passage le plus frappant en ce qu’il n’aurait aucun rapport à la tragédie , si elle n’était destinée à peindre Élisabeth, c’
tiques et morales, cachet d’un génie supérieur. Dryden a refait cette tragédie avec des changements. Il a donné au fond une nouv
f the death of king Leir and his three daughters, Lear, comme dans la tragédie , devient fou, et Cordélia ayant été tuée dans la
rds et nobles du royaume ». Soit que la ballade ait précédé ou non la tragédie de Shakspeare, il est très-probable que l’auteur
pathétique n’ont peut-être jamais été portés plus loin que dans cette tragédie . Le temps où Shakspeare a pris son action semble
ronique d’Holinshed sont les deux sources où Shakspeare a puisé cette tragédie . Le roi qui lui donne son nom régnait du temps de
aisemblance de la fable et l’absurdité du plan, Cymbeline est une des tragédies les plus admirées de Shakspeare. Le personnage d’
vance dans les grandes occasions. En général, l’intérêt qu’inspire la tragédie de Cymbeline, est d’une nature douce et mélancoli
Didier, 1862, tome V, p. 443-444. Source : Gallica. Si cette étrange tragédie doit être rangée parmi les productions de Shakspe
temps, et imprimées in-4º, comme Périclès, avec le titre d’admirable tragédie . On se demandera peut-être aussi comment, dans ce
vaisseaux, palais, forêts, etc. L’histoire sur laquelle est fondée la tragédie de Périclès, dit Malone, auquel nous empruntons c
t et ranimant l’histoire de son pays. En choisissant pour sujet d’une tragédie le règne de Jean sans Terre, Shakspeare s’imposai
ferme et d’une couleur moins prononcée que celui de plusieurs autres tragédies du même poëte ; la contexture de l’ouvrage est au
événements leurs distances respectives, les faits contenus dans cette tragédie ne diffèrent en rien des récits historiques, si c
le moins contesté et le moins contestable des auteurs dramatiques. La tragédie de Richard II est donc, généralement parlant, ass
urs, et se contente de nous retrouver toujours au but. Bien que cette tragédie ait été intitulée la Vie et la Mort de Richard II
t une anecdote assez singulière nous a révélé l’existence d’une autre tragédie sur le même sujet, antérieure, à ce qu’il paraît,
our qui précéda son extravagante tentative, voulurent faire jouer une tragédie où, comme dans celle de Shakspeare, on voyait Ric
ncident. Mais, pour lever toute espèce de doute, il suffit de lire la tragédie de Shakspeare ; la doctrine du droit divin y est
e titre de comédies ; et en effet, bien que le sujet appartienne à la tragédie , l’intention en est comique. Dans les tragédies d
sujet appartienne à la tragédie, l’intention en est comique. Dans les tragédies de Shakspeare, le comique naît quelquefois sponta
rce : Gallica. On dit qu’à la première représentation des Euménides, tragédie d’Eschyle, la terreur qu’inspira le spectacle cau
s femmes ; je ne sais quel effet eût produit sur un auditoire grec la tragédie de Titus Andronicus ; mais, à la seule lecture, o
oncluantes. Le style a une tout autre couleur que celle de ses autres tragédies  ; il y a dans les vers une prétention à l’éléganc
et de Lancaster, avec la mort du bon duc Humphrey, etc. 16. La vraie tragédie de Richard, duc d’York, et la mort du bon roi Hen
85 (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 3665-7857
œurs mise en action : imitation des mœurs, en quoi elle differe de la tragédie & du poëme héroique : imitation en action, en
e moral & du simple dialogue. Elle differe particulierement de la tragédie dans son principe, dans ses moyens & dans sa
amp; dans sa fin. La sensibilité humaine est le principe d’où part la tragédie  : le pathétique en est le moyen ; l’horreur des g
bjet ou la fin de la comédie. Mal-à-propos l’a-t-on distinguée de la tragédie par la qualité des personnages : le roi de Thebes
njurés. Le degré des passions ne distingue pas mieux la comédie de la tragédie . Le desespoir de l’Avare lorsqu’il a perdu sa cas
malheurs, des périls, des sentimens extraordinaires caractérisent la tragédie  ; des intérêts & des caracteres communs const
e ils ont été quelquefois ; l’autre, comme ils ont coutume d’être. La tragédie est un tableau d’histoire, la comédie est un port
& méprisable. Dès que le vice est odieux, il est du ressort de la tragédie  ; c’est ainsi que Moliere a fait de l’Imposteur u
ité, l’action de la comédie nous étant plus familiere que celle de la tragédie , & le défaut de vraissemblance plus facile à
mp; dans un ordre plus régulier. Alors la comédie prit pour modele la tragédie inventée par Eschyle, ou plûtôt l’une & l’aut
se propose : ou elle peint le vice qu’elle rend méprisable, comme la tragédie rend le crime odieux ; de-là le comique de caract
que attendrissant ; peut-être même est-il plus utile aux mœurs que la tragédie , vû qu’il nous intéresse de plus près, & qu’a
l’ensemble, comme l’auteur pour le composer. Voyez Comédie . Dans la tragédie , à l’observation de la nature se joignent dans un
orts pour produire des hommes & des choses extraordinaires. Voyez Tragédie . Ce n’est point la nature reposée, mais la natur
’idée d’un torrent, ni le calme l’idée de la tempête. Est-ce dans les tragédies existantes ? Il n’en est aucune dont les beautés
Le même modele intellectuel auquel un critique supérieur rapporte la tragédie , doit s’appliquer à la partie dramatique de l’épo
épique fait parler ses personnages, l’épopée ne différant plus de la tragédie que par le tissu de l’action, les moeurs, les sen
les moeurs, les sentimens, les caracteres, sont les mêmes que dans la tragédie , & le modele en est commun. Mais lorsque le p
orner à un an celle de l’Odissée & de l’Enéide ; que celle de vos tragédies soit supposée se passer dans une même enceinte ;
impulsion de votre génie, & la disposition de vos sujets. Dans la tragédie , l’illusion & l’intérêt, voilà vos regles ; s
uivant les regles d’Aristote, & n’en est pas moins une très-belle tragédie . Les unités ne sont observées ni dans Machbet ni
se. C’est là qu’en étoit la déclamation, lorsqu’Eschyle fit passer la tragédie du chariot de Thespis sur les théatres d’Athenes.
sser la tragédie du chariot de Thespis sur les théatres d’Athenes. La tragédie , dans sa naissance, n’étoit qu’une espece de choe
ttérature. Ils conviennent tous que la Musique étoit employée dans la tragédie  : mais l’employoit-on seulement dans les choeurs,
’Eschyle s’étoit efforcé de faire chez les Athéniens, en donnant à la Tragédie un vers aussi approchant qu’il étoit possible de
nous placerons ici une réflexion qui nous a échappé en parlant de la Tragédie , & qui est commune aux deux genres. C’est que
re. Le but de tous les arts est d’intéresser par l’illusion ; dans la Tragédie l’intention du poëte est de la produire ; l’atten
eine. Cependant, nous dira-t-on, les Grecs ont crû devoir embellir la Tragédie par le nombre & l’harmonie des vers. Pourquoi
e, qu’il ne l’a été pour composer les fables de la Fontaine & les tragédies de Corneille. Il n’en est pas de même du bon espr
aturelle. C’est une réflexion que nous avons faite, en voyant que les tragédies de Corneille étoient constamment celles que l’on
nées, sont les sources les plus fécondes du sublime. Le théatre de la Tragédie , où les décences doivent être bien plus rigoureus
t un grand nombre de beaux sujets, ou les oblige à les mutiler. Voy. Tragédie , Unité , &c. Il est bien étrange qu’on soit
e sa situation présente avec sa fortune passée ? On se plaint que nos tragédies sont plus en discours qu’en action ; le peu de re
celui de l’Enéide au dernier vers. Voyez Epopée . Le dénouement de la tragédie est souvent le même que celui du poëme épique, ma
otante jusqu’à son achevement ; tel est celui de Rodogune. Il est des tragédies dont l’intrigue se résout comme d’elle-même par u
st par-là que les spectateurs sensibles pleurent vingt fois à la même tragédie  ; plaisir que ne goûtent jamais les vains raisonn
e. D’où vient que celui de Britannicus a nui au succès de cette belle tragédie  ? c’est qu’en prévoyant le malheur de Britannicus
rt d’une machine, il faut que ce soit toûjours hors de l’action de la tragédie  ; (il ajoûte) ou pour expliquer les choses qui so
nouvelle difficulté, nouvelles contradictions. Aristote exclut de la tragédie les caracteres absolument vertueux & absolume
t être malheureux. Socrate & Platon vouloient au contraire que la tragédie se conformât aux lois, c’est-à-dire qu’on vît sur
, & que l’autre fût puni. Si l’on prouve que c’est là le genre de tragédie , non-seulement le plus utile, mais le plus intére
où l’innocence triomphe, sans prétendre exclure le genre opposé. V. Tragédie . Le dénouement de la comédie n’est pour l’ordina
&c. Le dénouement de la Comédie a cela de commun avec celui de la Tragédie , qu’il doit être préparé de même, naître du fond
; souvent même il n’est comique, qu’autant qu’il est annoncé. Dans la Tragédie , c’est le spectateur qu’il faut séduire : dans la
ique attendrissant, le dénouement doit etre imprévû comme celui de la Tragédie , & pour la même raison. On y employe aussi la
ause est toûjours heureux dans ce genre de Comédie, & que dans la Tragédie il est souvent malheureux. La reconnoissance a ce
’aurois mieux fait, je crois, de prendre Célimene, dit l’Irrésolu. La tragédie qui n’est qu’un apologue devroit finir par un tra
us ne craignons point d’en donner pour exemple cette conclusion d’une tragédie moderne, où Hécube expirante dit ces beaux vers :
dans les hameaux ? pourquoi donner le nom d’églogues à des scenes de tragédie  ? Chaque genre a son degré d’intérêt & de pat
e fois qu’on a confondu, en Poésie, l’action avec le mouvement. Voy. Tragédie . Il n’y a point de regle exclusive sur le choix
y auroit perdu peu de chose. Le poëme épique n’est pas borné comme la tragédie aux unités de lieu & de tems : il a sur elle
ms : il a sur elle le même avantage que la Poésie sur la Peinture. La tragédie n’est qu’un tableau ; l’épopée est une suite de t
mémoire. Soit que l’épopée se renferme dans une seule action comme la tragédie , soit qu’elle embrasse une suite d’actions comme
qu’ici la partie la plus négligée du poëme épique, tandis que dans la tragédie elle s’est perfectionnée de plus en plus. On a os
us lumineux de l’épopée, lorsqu’il a dit que ce poëme devoit être une tragédie en récit. Suivons ce principe dans ses conséquenc
tragédie en récit. Suivons ce principe dans ses conséquences. Dans la tragédie tout concourt au noeud ou au dénouement : tout de
au dénouement : tout devroit donc y concourir dans l’épopée. Dans la tragédie , un incident naît d’un incident, une situation en
dens & les situations devroient donc s’enchaîner de même. Dans la tragédie l’intérêt croît d’acte en acte, & le péril de
les mêmes progrès dans l’épopée. Enfin le pathétique est l’ame de la tragédie  : il devroit donc être l’ame de l’épopée, & p
ntures d’Ulysse & d’Enée ressemblent aussi peu à l’intrigue d’une tragédie , que le voyage d’Anson. S’il restoit encore des D
est ? L’épopée, pour remplir l’idée d’Aristote, devroit donc être une tragédie composée d’un nombre de scenes indéterminé, dont
la spéculation, c’est au génie seul à juger s’il est pratiquable. La tragédie dès son origine a eu trois parties, la scene, le
ont la situation nous pénetre. Le choeur fait partie des moeurs de la tragédie ancienne ; les réflexions & les sentimens du
ns sa narration directe ; & le moyen de rapprocher l’épopée de la tragédie , dans la partie qui les distingue le plus. Mais,
partie, c’est de se pénétrer comme lui. La scene est la même dans la tragédie & dans l’épopée, pour le style, le dialogue &
ction de l’épopée est moins serrée & moins rapide que celle de la tragédie , la scene y peut avoir plus d’étendue & moins
t merveilleusement placées ces belles conférences politiques dont les tragédies de Corneille abondent ; mais dans sa tranquillité
condamner l’ordonnance, nous disons seulement que ce ne sont pas des tragédies en récit. Cette définition ne convient qu’aux poë
essein de traiter en son lieu cette partie du poëme dramatique (voyez Tragédie ) ; mais nous placerons ici quelques observations
ux de l’épopée ; c’est ce qui nous a engagé à l’admettre même dans la tragédie . Voyez Dénouement. Mais dans l’un & l’autre d
par leurs effets, comme elles le sont dans la nature, & comme la tragédie les présente. L’épopée n’exige donc pour personna
e donc pour personnages que des hommes, & les mêmes hommes que la tragédie  ; avec cette différence, que celle-ci demande plu
un sujet merveilleusement divers & ondoyant : cependant comme la tragédie n’est qu’un moment de la vie d’un homme, que dans
avons crû devoir les réunir sous un même point de vûe. Le style de la tragédie est commun à toute la partie dramatique de l’épop
a tragédie est commun à toute la partie dramatique de l’épopée. Voyez Tragédie . Mais la partie épique permet, exige même des pe
des ouvrages de goût. Supposons que l’on eût à faire l’extrait de la tragédie de Phedre ; croiroit-on avoir bien instruit le pu
tés toutes nues, comme dans le Télémaque & dans la plûpart de nos tragédies . Il n’est donc pas de l’essence de la fable d’êtr
voyez, pour les distinguer, les articles Fiction, Merveilleux & Tragédie . Article de M. Marmontel . FARCE Far
oirceur concourent de même à la beauté d’un tableau héroïque. Dans la tragédie de la mort de Pompée, la composition est belle au
me. On voit l’exemple des progrès de la poésie philosophique dans les tragédies de M. de Voltaire. Les premiers maîtres du théatr
e que le premier qui, parmi nous, a tenté de rendre les sujets de nos tragédies (Coypel), n’ait pas eu autant de talent que de go
86 (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Académie française — Réception de M. Ponsard » pp. 301-305
de Joseph et des sujets bibliques. À ce propos, et à l’occasion de la tragédie d’Omasis, M. Ponsard a fait une digression, toute
Ponsard a fait une digression, toute naturelle dans sa bouche, sur la tragédie  : elle est morte comme genre ? peut-elle mourir ?
retraite ses œuvres de conscience et d’émotion ; cela est bon pour la tragédie , pour le drame historique : « Les héros de l’hist
et ce même genre humain qu’il prétendait servir. La discussion sur la tragédie , y compris la règle des trois unités (ce qui est
87 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 49, qu’il est inutile de disputer si la partie du dessein et de l’expression, est préferable à celle du coloris » pp. 486-491
e, trouvoit plus de plaisir à lire les fables de La Fontaine, que les tragédies de Racine, leur préfere à trente ans ces mêmes tr
ine, que les tragédies de Racine, leur préfere à trente ans ces mêmes tragédies . Je dis préferer et aimer mieux, et non pas loüer
er mieux, et non pas loüer et blâmer, car en préferant la lecture des tragédies de Racine à celle des fables de La Fontaine, on n
sur ce qu’il aura observé dans le cours de sa vie, qu’il n’aimera les tragédies de Racine, pour lesquelles il avoit tant de goût,
88 (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dumas, Alexandre (1802-1870) »
e l’histoire de France (1831). — Charles VII chez ses grands vassaux, tragédie en cinq actes et en vers (1831). — Richard Darlin
ois actes, en collaboration avec Gérard de Nerval (1837). — Caligula, tragédie en cinq actes et en vers (1837). — Paul Jones, dr
en un acte, en prose (1854). — L’Arabie heureuse (1855). — L’Orestie, tragédie en trois actes et en vers (1856). — Le Verrou de
me trompe, un peu antérieur à Hernani 1, ressemblait à la fois à une tragédie de Voltaire et à un drame romantique. Les effets
ose à cette pauvre femme ! En réalité, je ne sais pas si c’est à une tragédie de Voltaire ou à un drame d’Hugo que Charles VII
ct pour le genre noble (mais je ne verrais pas, comme M. Parigot, une tragédie manquée dans Charles VII chez ses grands vassaux,
89 (1911) Nos directions
ur, 1902). Au moment où paraît Nos Directions, en novembre 1911, sa «  tragédie populaire » en vers libre, Le Pain, est créée au
parution d’un essai de Masson-Forestier pour énoncer l’idée que « la tragédie racinienne n’a pas, ne peut avoir d’autre directi
. Allez ! ces grands hommes savaient que, poème ou roman, discours ou tragédie , cela était de l’art, et du même art, le seul, ce
tative d’un Vigny. Déjà, Hugo répudiait avec l’impératif formel de la tragédie classique, l’humanité profonde d’un Racine, et il
d, que les bluettes de Banville… Tombèrent Les Burgraves ; en vain la tragédie tenta de revivre en Ponsard. Le Parnasse naissait
indépendants, comme une disposition de fresque, comme une allure de «  tragédie  », dans le sens le plus noble et le plus plastiqu
iniment délicat de nos spectateurs. Car, de la forme périmée de notre tragédie classique, il subsiste un principe que nous ne po
e intermédiaire, qu’il y aurait mauvaise grâce à considérer comme une tragédie . Le poème des Aubes 25, pour être dialogué, n’en
s contes, mais des drames et qu’ayant composé un drame, ou plutôt une tragédie familière, Phocas le Jardinier, il ne l’eût pas d
lyrique et dramatique de demain. On confond trop souvent, sous le mot tragédie , l’art sacré, total, populaire, l’art de « plein
n dedans » qui ne s’adresse qu’à l’élite. Quand je prononce le mot de tragédie à propos de Phocas, c’est à Racine que je songe,
tragédie à propos de Phocas, c’est à Racine que je songe, c’est à la tragédie française ; tandis que l’effort théâtral d’un Cla
térieure ne suffit pas à nos critiques ! Il a suffi longtemps dans la tragédie française. Tant pis donc ! Cela aussi est du « th
ni prose ? Attend-on du vers classique intégral la restauration de la tragédie  ? Quoi ! ressusciter la mort par la mort ! Si ren
e la tragédie ? Quoi ! ressusciter la mort par la mort ! Si renaît la tragédie discursive selon Racine, pour s’adresser à une él
rouver en notre temps des moyens analogues. Les moyens neufs de cette tragédie , Phocas le Jardinier nous les offre. Libre à l’au
es. Que cet événement, fortuit ou volontaire — postulat premier de la tragédie — donne comme l’élan à ces êtres fictifs — dont c
trangère, la crise se résolve et l’action se ferme fatalement. Car la tragédie sera close : une simple anecdote, développée en t
ans la partie dramatique de l’œuvre, toute analyse ou commentaire. La tragédie française n’avait guère encore été que parlée. An
en revient au sujet, sans doute… Oui, c’est à nous de l’affirmer, une tragédie de faits (de faits extérieurs et psychologiques,
its (de faits extérieurs et psychologiques, mais de faits bruts), une tragédie de gestes était possible. Non point sur tout suje
eption, et ceux-là mêmes. On en viendrait facilement à dire que cette tragédie de faits ne pouvait être que le Roi Candaule — do
ie profonde — et dont la pensée fut le seul ressort. Dans un cadre de tragédie étroit et traditionnel, ainsi, les limites prévue
les plus hautes formes tragiques rêvées, le drame de Shakespeare, la tragédie des Grecs ? Non, nous nous refusons à croire que
ers choisis ébranlent d’un écho retentissant le discours mesuré de la tragédie racinienne, ainsi dans l’œuvre de Claudel, le lyr
ne langue aussi modeste parfois, mais plus belle : des personnages de tragédie en un mot. La comédie bourgeoise n’est pas tout l
un déchu. Ce danseur est un grand acteur. Il incorpore à la danse la tragédie , le pathétique à la plastique. Il joue toujours,
ion. Du jour au lendemain on réveilla les antiques formules. Stances, tragédies pullulèrent… Le « classicisme » renaissait. Les p
es, tragédies pullulèrent… Le « classicisme » renaissait. Les pauvres tragédies  ! les mornes stances ! Comme tout cela nous inqui
ent, je ne rencontre que généralités vagues, comme « la fable », « la tragédie  », des titres bien plutôt que des réalités, et qu
sifs, exclusivement nobles, un peu oratoires, un peu abstraits, de la tragédie française. Et que dirions-nous, si nous parlions
re rythmique, pourquoi nous ne désespérons pas de créer peut-être une tragédie . Non pas « la tragédie » — une « nuée » aussi — m
nous ne désespérons pas de créer peut-être une tragédie. Non pas « la tragédie  » — une « nuée » aussi — mais notre tragédie. Nou
e tragédie. Non pas « la tragédie » — une « nuée » aussi — mais notre tragédie . Nous aurons notre classicisme. Ce classicisme n’
r, précisément « Racine, auteur d’Iphigénie », ignorent-ils qu’aucune tragédie , pas même Athalie ou Esther ne le représente plus
, reconnu généralement, que, là précisément, finit Racine, et que les tragédies sacrées forment non pas une conclusion à son œuvr
ue pour s’y soumettre à nouveau, douze ans après et reniant alors ses tragédies profanes, pour s’épanouir — ou se concentrer — en
e embourgeoisement à la fois doré et médiocre, que le seul examen des tragédies sacrées devrait suffire à nous en persuader « de
gêné de leur aspect et de leur caractère foncièrement antichrétiens ? Tragédies bibliques ; pire : juives ; implacables autant qu
nqué la grâce » ne prépare cette chrétienne conclusion, ni aucune des tragédies ne sort de Port-Royal et n’y retourne : dans l’œu
irer de là une morale pour Racine ?… Il faut en prendre son parti, la tragédie racinienne n’a pas, ne peut avoir d’autre directi
en contestant non pas seulement la portée, mais la valeur même de ses tragédies sacrées à l’avantage des profanes, je ne me dissi
se fût enfermé courageusement dans le triangle sacré des règles de la tragédie unitaire. Avoir dompté, réduit, avoir poncé, four
uivit un processus absolument inverse. Je prétends que le cadre de la tragédie s’offrait à lui, dès l’origine, trop vaste en pro
dépouilleront jamais complètement de ce charme. Il oindra toutes les tragédies comme d’une huile parfumée ; il amollira la flexi
ais de la plus exquise et de la profonde qualité. — Or, songez que la tragédie , au temps où l’aborde Racine, vit d’éloquence ! D
… Et Madame lui commandera Bérénice… Et l’amour, ressort obligé d’une tragédie qui se soutient par le jeu de l’intrigue, lui off
trop d’occasions de soupirer… Mais qu’on ne s’hypnotise point sur ses tragédies dites « amoureuses », qui ne sont pas si exclusiv
e eux m’apparaissent les personnages de Corneille, et entre elles ses tragédies , (dans la même gamme éclatante et sourde, univoqu
ante et sourde, univoque), aussi divers les personnages, diverses les tragédies de Racine, par la force éperdue de l’objectivatio
ser tromper par l’égalité de la langue qui revêt tout, personnages et tragédies , d’une sorte de vernis abstrait. Chaque pièce a s
a peine d’insister sur ce point ? Si je reconnais quelquefois dans la tragédie racinienne le tour et l’étiquette de la cour de L
mais il surmonte son milieu et son temps. Je l’imagine en face de la tragédie , telle que l’a fixée Corneille, telle que la form
er comme l’artificieux degré imaginé par le poète pour atteindre à la tragédie . Mais il ne peut pas nous suffire que Racine ait
sans cesse que composition peut égaler création. Pas plus que chaque tragédie ne naît en lui d’une illumination soudaine, d’une
évolution humaniste dont le classicisme est issu. Elle nous a valu la tragédie … Mais il nous est permis de constater que, là, no
(NdA) 6. Pourquoi rougir du mot ? N’est-elle pas dans les meilleures tragédies le fil conducteur, l’attrait de logique, de raiso
Depuis lors M. de Faramond a fait représenter plusieurs drames ; une tragédie rustique en un acte le Mauvais Grain parfait exem
tendances ? mais la voie est tracée et je ne désespère pas de voir la tragédie future jouée sans décor devant une toile de fond.
14) est l’auteur de quelques œuvres lyriques, dont Bérénice (1909), «  tragédie en musique » créée sur scène en 1911. 45. Shéhé
90 (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « I » pp. 1-20
oit. Cependant, au milieu de ses succès, et tout en travaillant à ses tragédies , à son poème épique, Voltaire songe à ses affaire
oudra cette faculté qu’avait Voltaire à vingt-quatre ans de faire des tragédies , un poème épique et des affaires ! Il prévoyait,
ence d’un écrivain gentilhomme, qui vit de son bien, s’amuse, joue la tragédie en société, s’égaie avec ses amis et se moque du
e. Mes anges (il appelle ainsi M. et Mme d’Argental), en attendant la tragédie , voici la farce ; il faut toujours s’amuser, rien
ayer. Rien ne m’a paru si gai que mon épître dédicatoire (celle de la tragédie des Scythes). Je ne sais pas si elle aura plus, m
es qui devenaient entre eux et lui des guerres à mort. Le théâtre, la tragédie , qu’adorait Voltaire et où il excellait selon le
t de votre pouvoir. Votre lettre m’a presque fait imaginer un plan de tragédie  ; une seconde lettre m’en ferait faire les vers.
n prie. Hélas ! j’en ai si peu !… Il céda, il fit encore une et deux tragédies , et bien d’autres. Il laissa donner sa Mérope, et
journal de l’avocat Barbier, on représenta à la Comédie-Française la tragédie de Mérope, veuve du fils du grand Alcide et mère
été composée par M. de Voltaire, qui est le roi de nos poètes. Cette tragédie , dans laquelle il n’y a pas un seul mot d’amour n
91 (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre II. La Nationalisation de la Littérature (1610-1722) » pp. 107-277
dée de préparer un « discours », ni de faire, pour soi tout seul, une tragédie en cinq actes, et en vers. Ce sont toutes ces inf
roclame, dans la préface de son Héraclius, « que le sujet d’une belle tragédie doit n’être pas vraisemblable ». Ce Gascon de Gau
a-t-il de plus « naturel » que la comédie de Molière, si ce n’est la tragédie de Racine ; et qu’y a-t-il de plus humain ? C’est
aractère d’humanité qu’elles s’opposent, tout en les continuant, à la tragédie de Corneille, au roman de La Calprenède, à la com
me, une comédie de Molière, L’École des femmes ou Le Misanthrope, une tragédie de Racine, Andromaque ou Bajazet, une fable de La
s proportions ; et, généralement, tout ce que la forme oratoire de sa tragédie semble, en vérité, dérober à tous ceux qui n’ont
part, je ne veux pas dire égalés, mais reproduits seulement. Ainsi la tragédie de Racine, ou la comédie de Molière ; et s’il est
l’avis de quelqu’un » ; et toutes ces critiques il les a méritées. Sa tragédie d’Aspar ne nous est connue que par l’épigramme de
d’être spirituellement écrite ! C’est ce qu’on ne saurait dire de la tragédie du vieux Crébillon, — Atrée et Thyeste, Rhadamist
rée et Thyeste, Rhadamiste et Zénobie, ses chefs-d’œuvre ! Mais si la tragédie n’avait réussi à se constituer qu’en expulsant de
e éducation ; — ses relations avec des Barreaux et avec Balzac ; — sa tragédie de Pyrame et Tisbé, 1617 ; — et qu’elle vaut mieu
Fut souillé lâchement ; il en rougit, le traître ! Il y a dans cette tragédie des parties de lyrisme d’une verve singulière ; —
hile : des Poésies [Odes, Stances, Élégies, Sonnets, Satires] ; — une tragédie  : Pyrame et Tisbé ; — des Lettres ; — et un Trait
té plus haut, pages 71 et 73 ; — Édelestand du Méril, Évolution de la tragédie française, etc. ; — E. Lombard, « Étude sur Alexa
théâtre d’Alexandre Hardy. — Le mot d’Aristote : Grec. — Pastorales, tragédies et tragi-comédies. — Qu’en histoire littéraire co
ébrouillé du tout ; — si à tous égards, et sauf en un seul point, ses tragédies sont en retard sur celles de Robert Garnier. — Le
Leur manque absolu de valeur littéraire. — Elles sont à peu près à la tragédie classique ce que les mélodrames de Guilbert de Pi
lique. — Il a également essayé de différencier la tragi-comédie de la tragédie . — Digression à ce sujet, et de quoi dépend la di
— Hardy a-t-il eu le sentiment de l’importance de l’histoire dans la tragédie  ? 3º Les Œuvres. — Nous avons de Hardy quarante e
e et Chariclée, tirée du roman d’Héliodore, en huit journées ; — onze tragédies empruntées de l’antiquité, dont une Didon, une Ma
rneille, Paris, 1888. Corneille : Discours, et Examens de ses propres tragédies . — Granet, Recueil de dissertations sur plusieurs
s propres tragédies. — Granet, Recueil de dissertations sur plusieurs tragédies de Corneille et de Racine, Paris, 1740, chez Giss
l, 1593 ; Moncrestien, 1596]. — Retard de la comédie par rapport à la tragédie . — Les Galanteries du duc d’Ossonne. — L’imitatio
nent, vers 1635, tant de comédies des comédiens. — Médée, la première tragédie de Corneille. — Quelles raisons ont poussé Cornei
ragédie de Corneille. — Quelles raisons ont poussé Corneille, vers la tragédie [Cf. Hatzfeld, Les Commencements de Corneille, 18
e à Corneille sur Cinna] ; — les conspirations contre Richelieu et la tragédie de Cinna ; — Polyeucte et le jansénisme [Cf. Sain
u l’invraisemblable ; — et de là, sa théorie que le sujet d’une belle tragédie doit n’être pas vraisemblable [Voyez l’édition Ma
t à son développement ; — et de là, dans ce théâtre : — le goût de la tragédie politique, dont le domaine est justement le « lie
cat, mais assurément du casuiste. — Les « cas de conscience » dans la tragédie de Corneille ; — et comment ils en font la grande
t. VII, p. 140, 141] ; — et qu’il fausse l’emploi de l’histoire de la tragédie . F. La langue et le style de Corneille. — Que, da
ittérature du temps de Louis XIII. 3º Les Œuvres. — En dehors de ses tragédies ou de ses comédies, la seule œuvre de Corneille u
 La complication de l’intrigue ; — et à ce propos, des rapports de la tragédie de Corneille avec le roman de La Calprenède et av
il essaie de fondre le genre d’intérêt qu’il voit que l’on prend aux tragédies de Corneille et aux traductions de Du Ryer. — L’e
orière, 1665. Nous avons dit que La Calprenède avait aussi laissé des tragédies . 3º De Madeleine de Scudéri : Ibrahim ou l’illust
Ariane, 1632 ; — de la comédie, dans ses Visionnaires, 1637 ; — de la tragédie , dans son Érigone, 1638 ; — dans son Scipion, 163
40 à 1660, en vingt ans, il s’est joué, ou imprimé plus de deux cents tragédies , tragi-comédies, comédies ou pastorales ; — et co
 ; — et qu’il y a moyen de le dégager de la statistique elle-même. La tragédie continue de gagner du terrain ; — et de ces deux
ine, 1693 ; — abbé Granet, Recueil de plusieurs dissertations sur les tragédies de Corneille et de Racine, 1740 [contenant entre
sentir modérément [Cf. Sainte-Beuve, Port-Royal]. Les deux premières tragédies de Racine : La Thébaïde, 1664, — et Alexandre, 16
x, V, 147] : « Je ne craindrai pas d’avancer que le sujet d’une belle tragédie doit n’être pas vraisemblable » ; — et Racine lui
acine lui répond : « Il n’y a que le vraisemblable qui touche dans la tragédie  » [édit. Mesnard, II, 367]. = — Conséquences de c
eau, dans l’Épître à Seignelay]. — Importance nouvelle donnée dans la tragédie aux passions de l’amour ; — comme étant les plus
Les Nièces de Mazarin]. — Les deux Phèdre. — Si la hardiesse même des tragédies de Racine n’a pas été l’une des causes de l’achar
avait envie. » — Que l’on n’a pas assez appuyé sur le caractère de la tragédie de Racine ; — mais qu’il l’a bien reconnu lui-mêm
ce d’être assez peu sensible au bien et au mal qu’on peut dire de mes tragédies , et de ne me mettre en peine que du compte que j’
extrêmement mordantes et malicieuses ; — elles se réduisent aux onze tragédies que nous avons de lui, et à sa comédie des Plaide
rocher à un sermon d’être divisé d’ordinaire en trois points qu’à une tragédie de l’être en cinq actes ; — que Bourdaloue n’a d’
de Virgile et la satire de la Pucelle ; — comme les « règles » de la tragédie y sont ensemble l’apologie de la tragédie de Raci
 comme les « règles » de la tragédie y sont ensemble l’apologie de la tragédie de Racine et la critique de celle de Corneille. —
de l’Opéra en Europe, Paris, 1895. 2º Le Conflit de l’Opéra et de la Tragédie . — Que le triomphe des espèces pures, tragédie et
it de l’Opéra et de la Tragédie. — Que le triomphe des espèces pures, tragédie et comédie, n’a pas tout à fait anéanti les espèc
’elles ont pour objet : — de donner aux yeux les satisfactions que la tragédie leur refuse ; — d’utiliser les fables de la mytho
ult. Comment le succès du genre opéra a fait dévier l’évolution de la tragédie . — Les triomphes de Quinault ont certainement exc
s tragiques » prennent l’habitude de s’exercer indifféremment dans la tragédie , ou dans la tragédie lyrique. — De quelques consé
t l’habitude de s’exercer indifféremment dans la tragédie, ou dans la tragédie lyrique. — De quelques conséquences de cette habi
er le vrai Fontenelle. — Universalité de Fontenelle ; — il a fait des tragédies , des églogues, des opéras, des comédies ; — et de
collabore aux opéras de Psyché et de Bellérophon, 1678 et 1679 ; — sa tragédie d’Aspar [Cf. l’épigramme de Racine] ; — les Dialo
à l’égard du reste de la France ». — Les Opéras de Fontenelle, et ses tragédies , dont une en prose, complètent le volume. T. IV.
, qui est la désorganisation de l’éloquence de la chaire ; — et de la tragédie  ; — la parodie du lyrisme ; — la transformation d
t dû suivre. [Cf. Sacy, Variétés littéraires et morales.] XI. — La Tragédie française de 1680 à 1715 1º Les Sources. — Les
Mlle Bernard [en collaboration avec Fontenelle], 1690. — La première tragédie de Lagrange-Chancel : Adherbal, 1694 ; — et la pr
, 1694 ; — et la première de Longepierre : Médée, 1694. — La dernière tragédie de Thomas Corneille, Bradamante, 1695. — Antoine
— et le reste seulement à l’auteur de notre Manlius. — Les premières tragédies de Crébillon : Idoménée, 1705 ; — et à ce propos
 ; — Rhadamiste, 1711. — Comment le romanesque se réintroduit dans la tragédie par l’intermédiaire des « chefs-d’œuvre » de Créb
lus consciencieuse que la peinture des passions n’y est fidèle, — ses tragédies manquent de tout intérêt général ou humain. — De
de l’affectation déclamatoire qu’il prend pour de l’éloquence. — Les tragédies de Crébillon ne sont que des « mélodrames » en ve
. 4º Les Précurseurs de Voltaire ; — et les tendances nouvelles de la tragédie . — Abondance des tragédies « chrétiennes » : la G
ltaire ; — et les tendances nouvelles de la tragédie. — Abondance des tragédies « chrétiennes » : la Gabinie de l’abbé Brueys, 16
comment ce genre de pièces achève de désorganiser la conception de la tragédie  ; — qu’elles éloignent à mesure de l’observation
compensée par les intentions politiques qui se glissent dans quelques tragédies , — et qui font pressentir l’approche de Voltaire 
hève de se détacher des Anciens. — Autres ouvrages de La Motte. — Ses tragédies  : Les Macchabées, 1721 ; — Romulus, 1722 ; — Inès
92 (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français »
eu près la même durée (un peu moins) du xve au xixe  siècle, a eu la tragédie . Ces deux formes si inégales ont éprouvé chez nou
lus d’une corde à son arc ; allons, il en faut prendre-son parti : la tragédie se meurt, la tragédie est morte. Il y a des genre
arc ; allons, il en faut prendre-son parti : la tragédie se meurt, la tragédie est morte. Il y a des genres qui s’en vont. La me
s retirée d’Aigues-Mortes ? » Peut-être un jour reviendrai-je sur la tragédie considérée dans son : ensemble, dans sa vie compl
qu’aux Mystères, à ce qui tient lieu, jusqu’à un certain point, de la tragédie au moyen âge. Là surtout de nombreux et excellent
it là ce qui s’était déjà produit dans l’Antiquité aux origines de la tragédie  : on le sait, la tragédie antique ne fut dans les
produit dans l’Antiquité aux origines de la tragédie : on le sait, la tragédie antique ne fut dans les premiers temps qu’une ode
stoire littéraire (Paris, librairie Franck, 1862). Ce chapitre sur la tragédie commence par le résumé le plus exact et le plus i
s instructif de ce qu’a été le genre antérieur à la renaissance de la tragédie en France, c’est-à-dire par un résumé de ce qu’on
93 (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre III. Poëtes françois. » pp. 142-215
re, de leurs tombeaux & revinrent nous donner des leçons. Mais la Tragédie ne ressuscita que sous Henri II. La premiere de t
a Tragédie ne ressuscita que sous Henri II. La premiere de toutes les Tragédies françoises fut la Cleopatre de Jodelle. Elle est
au théatre une de ses piéces en 1756. ; mais le véritable pere de la Tragédie françoise sur Corneille. Ce grand, ce sublime Co
des trois. Le terrible, le sombre pathétique regne tellement dans ses tragédies , que dès qu’il parut sur la scène, il fut décidé
ent des situations touchantes, mais qui dégradent presque toujours la tragédie . Les ouvrages de M. de Crebillon ont été imprimés
pathétique ; il a mis plus d’action sur le théâtre ; le sujet de ses tragédies est d’un intérêt plus général ; le moment de la c
e ce génie. Thomas Corneille, frere du grand Corneille, a laissé deux tragédies , le Comte d’Essex & Ariane, foibles de poésie
isant les unes avec les autres, produisent l’intérêt qu’on prend à la tragédie . L’Abensaïd de M. l’Abbé le Blanc est un sujet in
piéces de ce Poëte, & ne sont pas les plus mauvaises. Toutes les tragédies de M. Marmontel sont remplies de pensées hardies,
ieu du goût “que notre siécle avoit vu faire quelque pas de plus à la tragédie  ; qu’elle offroit une marche plus active, des eff
un vers sententieux ; il y en a beaucoup trop dans la plûpart de nos tragédies . D’où vient cela ? C’est que d’une part il est ai
nt neufs. On faisoit autrefois, dit l’Abbé Trublet, les vers pour les tragédies  ; il semble qu’à présent on fasse les tragédies p
et, les vers pour les tragédies ; il semble qu’à présent on fasse les tragédies pour les vers. §. IV. Poëtes comiques.
lic. Je passe tout d’un coup à Corneille. Nous lui devons la premiere Tragédie sublime & la premiere Comédie plaisante qui a
s’en faut de beaucoup. Le Ballet des Élémens, celui des Sens & la tragédie de Callirhoé sont les trois opéra qui ont le plus
. Il est tems que des passions plus nobles donnent le mouvement à nos tragédies lyriques. Il est tems que les Poëtes abjurent ces
94 (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 376
Maine, en 1534, mort au Mans en 1590. Il développa, dans l’art de la Tragédie , des ressorts que Jodelle, son Prédécesseur, n’av
, son Prédécesseur, n’avoit fait qu’entrevoir ; c’est-à-dire, que ses Tragédies eurent une forme plus ajustée aux regles qu’on ob
n remarque dans la versification de Garnier, une grande facilité. Ses Tragédies , au nombre de neuf, offrent des morceaux qu’on pe
95 (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 493-499
ciens ont toujours respecté les limites qui séparent la Comédie de la Tragédie . C’est pour cette raison que César, aussi bon jug
Rochelle condamne avec raison, dit-il, tout ce qui auroit l’air d’une Tragédie Bourgeoise. En effet, que seroit-ce qu’une intrig
seroit avilir le Cothurne, ce seroit manquer à la fois l’objet de la Tragédie & de la Comédie ; ce seroit une espece bâtard
âtarde, un monstre né de l’impuissance de faire une Comédie & une Tragédie véritable. » Quoique M. de Voltaire ne fasse pas
96 (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre VIII. La Fille. — Iphigénie. »
rait, anéantirait la pièce. Au reste, il nous semble que Zaïre, comme tragédie , est encore plus intéressante qu’Iphigénie, pour
ature envieuse de l’homme, obligent donc de prendre les acteurs de la tragédie dans une condition élevée. Mais si la personne do
dramatique : qu’il faut, autant que possible, fonder l’intérêt de la tragédie , non sur une chose, mais sur un sentiment, et que
e qu’on trouve l’histoire de Caïn et d’Abel, cette grande et première tragédie qu’ait vue le monde ; nous parlerons ailleurs de
97 (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VIII, les Perses d’Eschyle. »
vue d’où l’on découvre sous leur vrai jour, non point seulement cette tragédie isolée, mais encore tout le théâtre d’Athènes. Le
e l’action guerrière. C’est presque par centaines que se comptent les tragédies des trois poètes qui, tour à tour, régnèrent sur
ur enlevaient la couronne, n’étaient pas moins féconds en œuvres. Les tragédies encore vivantes de la délivrance suscitèrent des
de ses trophées, Euripide naquit le jour de la bataille. II. — La tragédie des Perses. — Les Fidèles. — Atossa. — Les reines
ans après Salamine qu’Eschyle composa les Perses, la première de ses tragédies qui soit venue jusqu’à nous, la seule de tout le
a-t-on dit, sont un hymne plutôt qu’un drame, une cantate déguisée en tragédie , qui n’en a que le costume et le masque. Mais l’h
asque. Mais l’hymne manié avec cette puissance, a son action comme la tragédie  ; il suffisait à des âmes plus jeunes, à des espr
tées du triomphe. Si l’on juge des Perses par l’effet produit, quelle tragédie excita jamais de pareils transports ! Le goût mod
 ! » Athènes n’admettait pas ce que nous appelons l’actualité dans la tragédie . Elle réprouvait l’infortune et la gloire même tr
le tourna l’obstacle par un mouvement inspiré. Ne pouvant donner à sa tragédie le recul du temps, il lui donna l’éloignement du
C’est un tumulte d’impressions contraires, pareil à ces ouvertures de tragédies lyriques où des changements à vue de sonorité écl
hommes à la mesure réglée par les dieux. La moralité religieuse de la tragédie , c’est lui qui l’énonce. Du port de la tombe, il
ment, par un changement de ton que je n’ai vu remarqué nulle part, la tragédie tourne subitement à la comédie ou tout au moins a
es Perses d’Eschyle ; Aux Οί, οί, ίη, ίη, ’Οτοτοτυτοι ! répétés de sa tragédie , répond, à travers dix siècles, l’écho sauvage de
98 (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Cromwell » (1827) »
stoire reste épopée. Hérode est un Homère. Mais c’est surtout dans la tragédie antique que l’épopée ressort de partout. Elle mon
é sur la scène, ce qui reste, le chœur le prend. Le chœur commente la tragédie , encourage les héros, fait des descriptions, appe
ujets qu’elle traite, non moins que par les formes qu’elle adopte, la tragédie ne fait que répéter l’épopée. Tous les tragiques
est toujours l’Iliade et l’Odyssée. Comme Achille traînant Hector, la tragédie grecque tourne autour de Troie. Cependant l’âge d
n œuvre le laid et le grotesque ? ont-ils jamais mêlé la comédie à la tragédie  ? L’exemple des anciens, messieurs ! D’ailleurs,
’autre aux dieux. Il y a trop de nature et trop d’originalité dans la tragédie grecque, pour qu’il n’y ait pas quelquefois de la
ême souffle le grotesque et le sublime, le terrible et le bouffon, la tragédie et la comédie, le drame est le caractère propre d
ohibition du grotesque allié au sublime, de la comédie fondue dans la tragédie , on leur fait voir que, dans la poésie des peuple
ractions, il restera quelque chose à représenter, l’homme ; après ces tragédies et ces comédies, quelque chose à faire, le drame.
sions monotones. Tantôt il jette du rire, tantôt de l’horreur dans la tragédie . Il fera rencontrer l’apothicaire à Roméo, les tr
que ce vestibule, ce péristyle, cette antichambre, lieu banal où nos tragédies ont la complaisance de venir se dérouler, où arri
at ordinaire : ce qui était vivant dans la chronique est mort dans la tragédie . Voilà pourquoi, bien souvent, la cage des unités
rcelin, « au liure vingt-septiesme ; on le peut voir » ; de par « les tragédies de Niobé et de Jephté » ; de par « l’Ajax de Soph
d’Euripide » ; de par « Heinsius, au chapitre six, Constitution de la Tragédie  ; et Scaliger le fils dans ses poésies » ; enfin,
d’aurores qu’il se perdait à les compter. Or Delille a passé dans la tragédie . Il est le père (lui, et non Racine, grand Dieu !
e prétendue école d’élégance et de bon goût qui a flori récemment. La tragédie n’est pas pour cette école ce qu’elle est pour le
amasse avidement. Le grotesque, évité comme mauvaise compagnie par la tragédie de Louis XIV, ne peut passer tranquille devant ce
faux règne en effet dans le style comme dans la conduite de certaines tragédies françaises, ce n’était pas aux vers qu’il fallait
er sans recherche ; passant d’une naturelle allure de la comédie à la tragédie , du sublime au grotesque ; tour à tour positif et
latin, textes de lois, jurons royaux, locutions populaires, comédie, tragédie , rire, larmes, prose et poésie. Malheur au poëte
s jurys littéraires et la censure politique. Il fallait opter : ou la tragédie pateline, sournoise, fausse, et jouée, ou le dram
tique s’établisse autrement. Certes, si l’on veut autre chose que ces tragédies dans lesquelles un ou deux personnages, types abs
e, c’est le grotesque avec le sublime, l’âme sous le corps, c’est une tragédie sous une comédie. Ne voit-on pas que, vous reposa
99 (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — II. La versification, et la rime. » pp. 257-274
beaucoup, quoique l’auteur, dans un avertissement à la tête de cette tragédie imprimée avec ses autres œuvres dramatiques, prét
and La Mothe crut avoir familiarisé le public avec l’idée d’avoir une tragédie sans vers, il étendit son systême à l’ode. Il en
c’en est un ; &, sans celui-là, quelque intéressante que soit une tragédie , elle aura cette perfection de moins. Inès de cas
tre la musique, voulant prouver que le chant n’est pas essentiel à la tragédie . S’il n’eût pas combattu le préjugé par des parad
préjugé par des paradoxes, s’il eût tout simplement écrit en prose la tragédie intéressante d’Inès, nous aurions peut-être un ge
disparoîtroit. M. de Voltaire vient de l’essayer avec succès dans la tragédie de Tancréde. Il y eut, de la part des anti-rimeur
100 (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » p. 535
ne] né à Paris en 1532, mort dans la même ville en 1573. Avant lui la Tragédie n’étoit chez nous que ce qu’elle fut d’abord chez
e des Regles de l’Art Dramatique. Jodelle a le premier distribué les Tragédies & les Comédies en actes, les actes en scènes,
r Arioste. Voilà à peu près à quoi se réduit tout son mérite ; car sa Tragédie de Cléopatre, celle de Didon, & sa Comédie d’
/ 1184