(1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre troisième. Étude du corps » pp. 52-56
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(1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre troisième. Étude du corps » pp. 52-56

Chapitre troisième.
Étude du corps

[1] Il faut que le corps soit toujours droit, et d’aplomb sur les jambes, excepté dans quelques attitudes, et principalement dans les arabesques, où il faut le pencher, le jeter en avant ou en arrière, selon la position ; cependant il faut qu’il se trouve sans cesse assis sur les hanches, en équilibre sur ses pivots. Faites ressortir la poitrine, rentrez le plus que vous pourrez la ceinture, cambrez-vous un peu, et raffermissez les reins38 ; il faut que les épaules soient basses, que la tête soit élevée, et que le regard soit aimable.

[2] Le danseur, pour se rendre agréable à l’œil du spectateur, doit toujours, sans affectation maniérée cependant, se complaire lui-même dans son maintien, dans la tournure de son corps, dans l’heureux développement de ses membres, et dans l’élégance de ses positions ; on lui saura gré du soin qu’il prendra à faire briller en lui tous ces avantages.

[3] Un beau-haut du corps est une des parties essentielles qui constitue le mérite de l’artiste. Effacez votre buste39 avec élégance, donnez-lui, dans ses oppositions et dans ses mouvements, de la grâce, de la souplesse, de l’abandon, sans jamais lui faire perdre la beauté de sa pose, en conservant rigoureusement la pureté du dessin.

[4] Les épaules, la tête et le buste, doivent être soutenus, et ornés par les mouvements des bras, et ils doivent les suivre avec grâce, pour que tout l’ensemble présente une agréable harmonie40.

[5] Dans l’exécution des pas, il faut que le corps soit tranquille, inébranlable, ferme, sans roideur, mais flexible suivant tous les mouvements des jambes et des bras. Celui qui pendant sa danse ferait mouvoir le corps par secousses, qui hausserait ses épaules par le contrecoup des jambes, qui plierait ou lâcherait les reins, pour faciliter l’exécution des temps, et qui, par les grimaces de sa figure, nous démontrerait toute la peine que lui coûte son travail, serait un objet absolument ridicule ; le nom de grotesque lui siérait mieux que celui de danseur41.

N.-B. Dans les arabesques, le corps s’éloigne de la perpendiculaire, et doit se pencher avec un agréable abandon.