(1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. Seconde partie. — Chapitre IX. De la maniere de faire les bras avec les Coupez de differentes façons. » pp. 231-235
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(1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. Seconde partie. — Chapitre IX. De la maniere de faire les bras avec les Coupez de differentes façons. » pp. 231-235

Chapitre IX.
De la maniere de faire les bras avec les Coupez de differentes façons.

Comme il se fait des Coupez de plusieurs façons selon l’enchaînement des pas dont la danse est composée, je vais vous en décrire de plusieurs sortes, afin que vous soyez instruit des uns & des autres, & je commencerai par ceux qui se font en avant.

Lorsque vous voulez faire un Coupé, supposé que vous le preniez du pied droit en avant, par consequent vous devez avoir le pied gauche devant & le bras droit opposé ; c’est pourquoi en pliant votre demi-coupé, vous étendez ce bras en lui faisant prendre son contour de bas en haut, & sans plier le gauche ; mais lorsque vous glissez le pied gauche devant qui fait la seconde partie de votre coupé, ce bras droit se plie en devant ; ce qui fait la juste opposition du bras au pied.
Il y en a d’autres où l’on ne fait que porter la pointe du pied à côté sans poser le corps dessus : pour lors ayant étendu un bras à votre demi-coupé, vous laissez les deux ouverts comme ils sont representez par la premiere Figure ci-devant, qui démontre la hauteur où les bras doivent être ; d’autant que lorsque vous êtes placé à la 2e position, il n’y a pas d’opposition, à moins que vous n’ayez un pas en tournant à faire après ; ce qui est très-rare, en ce que c’est de la premiere ou 4e. position que l’on doit tourner.
D’autres se terminent par une ouverture de jambe où vous devez observer la même chose au demi-coupé, qui est d’étendre le même bras du pied que vous faites le demi-coupé, sans néanmoins que ni l’un ni l’autre bras fasse aucun mouvement pendant l’ouverture de jambe.
D’autres que vous prenez en avant ; c’est qu’ayant étendu le bras en prenant votre demi-coupé, vous le passez avec le même pied, si vous devez tourner ; parce que ce doit être ce bras qui vous serve de guide ou de balancier pour vous faire tourner : c’est pourquoi, regle generale, si vous avez à tourner du côté droit, il faut que le bras droit se plie, parce qu’après il s’étend & donne par son mouvement la facilité au corps de se tourner : ainsi de même quand vous tournez du côté gauche.
Le coupé en arriere est different en ce qu’il faut faire deux oppositions ; Sçavoir, une en pliant votre demi-coupé, supposé que vous le fassiez du pied droit, c’est le bras droit aussi qui s’oppose, & se remet dans le même tems : l’autre opposition est que le pied gauche, se passant derriere le bras gauche revient aussi devant ; ce qui fait l’opposé au pied qui est devant.

Pour ceux qui se font de côté, si vous les commencez du pied droit vous pouvez faire une opposition du bras gauche, en faisant votre demi-coupé, & l’étendre dans le même tems au second pas ; parce qu’il est ouvert : c’est pourquoi il ne faut pas de contraste.

Pour moi je trouve que l’on peut faire un mouvement des deux poignets, en faisant ce coupé, cela même m’a parû moins embarrassant.

Il y en a qui se font devant & se finissent derriere, dont la maniere est singuliere en ce que, si vous faites un demi-coupé en avant du pied droit, en vous relevant la jambe gauche s’approche de la droite, faisant un battement derriere ; & se remet à la même place qu’elle étoit avant à la quatriéme position derriere, ce qui fait le coupé entier dans ce pas en prenant votre demi-coupé en avant du pied droit, c’est le bras gauche qui s’oppose à la jambe droite, & pour le mieux distinguer, l’épaule droite s’efface, son bras fort étendu en arriere ; ce qui dégage le corps, & lui donne de l’agrément ; pour ceux qui se font en avant & qui sont battus au second pas, on ne doit faire aucun mouvement de bras dans le tems que vous formez vos battemens ; parce que ce pas n’est que pour faire voir la liberté de jambe que vous possedez, sans tourmenter le haut du corps ; ce qui le dérangeroit de la grace qu’il doit toûjours conserver.