(1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Avant-propos de la première édition. » pp. -
/ 572
(1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Avant-propos de la première édition. » pp. -

Avant-propos de la première édition.

La Poétique d’Aristote, m’ayant fourni l’occasion des recherches que j’ai résumées dans l’Essai sur l’histoire de la Critique, formait le complément naturel de ce travail, et je ne pouvais songer à l’en séparer.

Elle est reproduite ici d’après le texte qui fait partie de la grande édition des Œuvres d’Aristote, publiée à Berlin, en 1831, par M. Imm. Bekker, et qui a été réimprimé deux fois à part avec la Rhétorique. Je n’ai fait au texte même qu’un petit nombre de changements, dont le Commentaire rendra compte  les changements plus nombreux que je me suis permis dans la ponctuation, se justifieront, je pense, sans commentaire aux yeux du lecteur.

Dans la traduction française, j’ai voulu surtout donner un calque fidèle de l’original et rendre sensibles les défauts comme les mérites du style d’Aristote. Ce caractère de scrupuleuse exactitude manquait souvent aux anciennes traductions de la Poétique : je l’ai recherché, même au détriment d’une élégance qui eût pu rendre plus agréable la lecture de ce petit ouvrage. Toutes les fois que l’excessive concision du texte rendait quelques additions nécessaires, elles sont distinguées avec soin du reste de la phrase, de façon que le lecteur en puisse juger au premier coup d’œil.

Le Commentaire a pour objet : 1° de justifier sur quelques points importants la leçon adoptée dans le texte  2° d’expliquer certaines locutions difficiles, et de signaler des ressemblances notables entre le style de la Poétique et celui des autres ouvrages d’Aristote  3° de faire quelques rapprochements entre Aristote et les plus célèbres auteurs, soit anciens, soit modernes, sur des questions d’histoire ou de critique littéraire.

Le lecteur qui désirerait de plus amples renseignements sur les difficultés de pure philologie, pourra recourir aux éditions savantes de M. Hermann, de M. Græfenhan, de M. Ritter, et aux travaux indiqués dans le chap. iii, § 4, de l’Essai sur l’histoire de la Critique.

Quant aux extraits des Problèmes, on verra, dans le même livre, comment j’ai été conduit à rapprocher de la Poétique ces fragments précieux, mais obscurs, de l’érudition d’Aristote. J’aurais peut-être renoncé à les traduire et à les commenter, si je n’avais été secouru dans cette tâche délicate par mon collègue et ami M. Vincent, dont on connaît les importants travaux sur la musique grecque. Je suis heureux de lui en exprimer ici toute ma gratitude.