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1 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Du thresor trouvé par Esope, et de l’ingratitude de Xanthus. Chapitre XXII. »
Du thresor trouvé par Esope, et de l’ingratitude de Xanthus . Chapitre XXII. Une autrefois Xanthus ayant Eso
Esope, et de l’ingratitude de Xanthus. Chapitre XXII. Une autrefois Xanthus ayant Esope à sa suite, s’en alla dans un certain
s R. P. Q. F. I. T. A. gravées sur un tombeau se mit à les monstrer à Xanthus  ; et luy demanda s’il en sçavoit l’explication ?
r, quelle recompense me feras tu ? » « Foy de Philosophe », respondit Xanthus , « si tu le fais, je te donneray la liberté, et l
stoit question : S’estant mis en mesme temps en devoir de le donner à Xanthus  : « Tiens », luy dit-il, « voila dequoy : il ne r
tiennes promesse ». « Je ne suis pas si fol de le faire », respondit Xanthus , « si premierement tu ne m’expliques ces lettres,
recules quatre pas, en foüillant icy tu y trouveras quantité d’or ». Xanthus estonné du grand esprit d’Esope ; « Je suis d’adv
i l’on a icy caché ce thresor ». « A quoy cognois-tu cela », continüa Xanthus  ; « A ces lettres », adjousta Esope, « R. R. D. Q
C’est à dire, Rend au Roy Denis le thresor que tu as trouvé ». Comme Xanthus eust recognu tout de bon que ce thresor apparteno
vous avez trouvé en vous en allant ». « Puis que cela est », conclud Xanthus , « retournons doncques à la maison, afin que chac
t, ils prirent le chemin du logis, où ils furent à peine arrivez, que Xanthus voulut faire mettre Esope en prison, de peur qu’i
et. Cependant qu’on l’y menoit, « quelle pitié », disoit-il parlant à Xanthus  ? « est-ce donc l’effect de la promesse d’un Phil
de m’en priver, jusques à m’emprisonner ? » Ces reproches toucherent Xanthus , qui à l’heure mesme commanda qu’on le relachât.
2 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — D’un seul grain de lentille qu’Esope fit cuire en un Pot, et de quelques autres choses facetieuses. Chapitre X. »
uelques autres choses facetieuses. Chapitre X. Quelque temps apres, Xanthus s’en estant allé aux estuves, y trouva quelques-u
ement de son Maistre, il ne mit cuire qu’une lentille. Apres donc que Xanthus se fust bien baigné avecque ses amis, ils les pri
é Comme ils fûrent donc sortis des estuves, et entrez en la maison de Xanthus  ; « Esope », luy dit-il, « apporte-nous du bain »
e courut aussi tost prendre de l’eau du bain, et leur en donna : Mais Xanthus en eust à peine gousté, que n’en pouvant supporte
a tout aussitost, se tenant debout devant la compagnie. Ce que voyant Xanthus , « quoy ? » luy dit-il, « ne donnes-tu point à la
insi du reste, si bien que je ne suis point à blâmer, ce me semble ». Xanthus se tournant alors vers ses amis : « à ce que je v
En suitte de tout cecy, apres qu’ils se furent assis à table, et que Xanthus eust demandé si la lentille estoit cuite, Esope p
pe prit la Cueiller, et tira du pot un seul grain, qu’il leur servit, Xanthus la prit à mesme temps, et sur la creance qu’il eu
nda-t’il ? » « Tu l’as euë », luy respondit Esope : « Quoy ? » reprit Xanthus , « n’y en a-t’il qu’un seul grain de cuict ? » « 
et non des lentilles au plurier ». Ceste fourbe despleut grandement à Xanthus , qui pour s’en excuser à ses amis : « Jugez, Mess
t ce qui luy estoit commandé. Mais cependant que les pieds cuisoient, Xanthus qui ne cherchoit qu’un pretexte pour le battre, l
3 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Xanthus voulant tromper Esope, est trompé luy-mesme. Chapitre XI. »
Xanthus voulant tromper Esope, est trompé luy-mesme. Chap
ire cuire, apres l’avoir bien lavé. Cependant, l’apprehension qu’eust Xanthus , qu’Esope ne s’enfuyt, apres qu’il auroit apperçe
ion de servir sur table, Esope ayant vuidé les pieds dans le plat, et Xanthus en voyant cinq. « Qu’est cecy », dit-il, « en voy
nt deux Pourceaux », luy demanda t’il ? « Ils en ont cinq », continua Xanthus  : « Il y en a donc cinq dans ce plat », repartit
artit Esope, « et le Porc qu’on engraisse là bas, n’en a que trois ». Xanthus bien fâché qu’Esope luy avoit joüé ce tour là, de
e, qu’autant qu’on adjoûte, ou qu’on diminuë de la quantité ? » ainsi Xanthus fût contrainct de s’appaiser, comme il vid qu’il
4 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Subtile response d’Esope, touchant les superfluitez que la Nature rejette. Chapitre XVIII. »
Il arriva un jour qu’au sortir de la garde-robbe, il prit fantasie à Xanthus de demander à Esope, « pourquoy les hommes souloi
t craindre de perdre ton cœur, car tu n’en as point ». Une autre fois Xanthus s’estant mis à banqueter avecque des Philosophes,
eux touchant plusieurs choses ; ce qui donnoit des-jà bien à penser à Xanthus , qui ne sçavoit presque où il en estoit. Esope es
que le vin a mis en si belle humeur, pour en avoir assez beu ». Alors Xanthus , qui commençoit des-ja d’estre yvre, s’offençant
isnera », luy respondit Esope. Voila cependant qu’un des Disciples de Xanthus voyant que le vin luy avoit osté la raison, « Mon
quel-qu’un qui puisse boire la Mer ? » « Ouy sans doute », respondit Xanthus ,  « je m’offre à la boire moy-mesme ». « Mais si
nde veux-tu estre condamné ? » « Je veux perdre ma maison », repliqua Xanthus , « et suis content de la gager tout maintenant ».
rent tous deux leurs anneaux, puis se retirerent. Le lendemain matin, Xanthus s’estant éveillé, comme il se voulut laver le vis
tu n’as plus de droict en ta maison ». « Pourquoy cela », luy demanda Xanthus  ? « Pource », repartit Esope, « que hier estant y
e boire la Mer, et laissas ta bague pour gage ». « Quoy ? » respondit Xanthus , « pourray-je bien faire quelque chose, qui soit
l’aura fait, je la boiray” ». Ce conseil fût d’autant plus agreable à Xanthus , qu’il se promit apparemment que par ce moyen la
lé au rivage de la Mer, pour voir l’issuë de ceste entreprise, et que Xanthus eust dit et executé de poinct en poinct ce qu’Eso
eds de son Maistre, il le pria que la gajeure demeurât nulle : ce que Xanthus luy accorda tres-volontiers, à la requeste du Peu
5 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — L’ingratitude de Xanthus. Chapitre XIX. »
L’ingratitude de Xanthus . Chapitre XIX. Comme ils furent de retour au lo
elles services que je t’ay rendu toute ma vie ». « Quoy ? » respondit Xanthus , en le tançant aigrement, « ne veux-je pas t’affr
chées sur un arbre ; ce qu’il fist sçavoir incontinent à son Maistre. Xanthus sortit aussi pour les voir ; mais pendant qu’il s
, respondit Esope, « mais l’une s’en est volée ». « Et quoy », reprit Xanthus , « chetif Banny que tu és, n’as tu rien à faire q
ttre tout de bon. Mais comme on estoit apres, le Prevost ayant invité Xanthus à soupper, tandis que ce Miserable recevoit les c
ommage, que cét Augure n’est que trop faux ». Ces langages surprirent Xanthus , qui plus estonné qu’auparavant, de la merveilleu
6 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Xanthus fait un present d’Esope à sa femme. Chapitre VIII. »
Xanthus fait un present d’Esope à sa femme. Chapitre VIII
esent d’Esope à sa femme. Chapitre VIII. Esope se mit donc à suivre Xanthus , comme il s’en alloit en sa maison. Alors ayant p
incontinent, autrement je m’enfuïray ». « Pourquoy cela ? » ; reprit Xanthus . « Pource », respondit Esope, « que je ne pourray
nature exige de moy quelque chose de semblable ? » « Quoy », adjoûta Xanthus , « cela te met-il si fort en peine ? Tu ne sçais
uels maux ? » demanda Esope. « Si je me fusse tenu debout », repartit Xanthus , « le Soleil m’eust bruslé la teste, et la terre
els discours en s’en allant au logis, où apres qu’ils furent arrivez, Xanthus voulut qu’Esope demeurât devant la porte, pource,
s-jà, à qui auroit pour mary ce beau serviteur. Cependant la femme de Xanthus ayant commandé qu’on appellât ce nouveau valet, p
 ». Esope entra tout à mesme temps, et se presenta devant la femme de Xanthus , qui le voyant si difforme ; « Malheureux », dit-
-le, je vous prie de devant moy ». « Tout beau, ma femme », respondit Xanthus , « ne vous fâchez point, je vous prie, et cessez
oüaire, et je m’en iray ». Ces langages n’estonnerent point autrement Xanthus , qui se tournant vers Esope, se mit à le reprendr
se, qu’il l’a jettait dans un gouffre ; « Tay toy meschant », luy dit Xanthus , « ne sçais-tu pas, que je l’ayme comme moy-mesme
s, Esope frappant du pied. « O Dieux », s’écria-t’il, « le Philosophe Xanthus se laisse gouverner par sa femme ! » Se tournant
, de peur de mettre en ombrage vostre Mary ». A ces mots, la femme de Xanthus ne sçachant que répondre, et n’y pouvant contre-d
me semble facetieux : Je veux donc faire ma paix avecque luy ». Alors Xanthus s’addressant à Esope : « Te voila bien, puis que
’est pas peu de chose, que d’appaiser une femme ». « Tay-toy, luy dit Xanthus , car je t’ay achepté pour me servir, et non pour
7 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Invention d’Esope, pour faire retourner sa Maistresse avec Xanthus. Chapitre XIII. »
Invention d’Esope, pour faire retourner sa Maistresse avec Xanthus . Chapitre XIII. Quelques jours apres, Xanthus v
er sa Maistresse avec Xanthus. Chapitre XIII. Quelques jours apres, Xanthus voyant qu’il ne pouvoit fléchir sa femme, ny fair
le valet ; « qui est celuy qui en a besoin ? » « C’est le Philosophe Xanthus  », respondit Esope, « Car il se doit marier demai
Esope, et monté qu’il fût en la chambre, il fit sçavoir à la femme de Xanthus , ce que l’autre venoit de luy dire. Ce ne fust pa
 : « Je ne sçay pas comme tu l’entends, mais je suis bien asseurée, ô Xanthus , qu’il ne t’est pas loisible de te marier à une a
ntion d’Esope, qui trouva moyen de rappeller en la maison la femme de Xanthus , comme auparavant il l’avoit aussi trouvé, pour l
8 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Esope est derechef vendu. Chapitre VII. »
gner, et de les regarder hardiment. Voila cependant que le Philosophe Xanthus , qui faisoit sa demeure à Samos, s’en vint au mar
is de Capadoce », luy respondit il. « Que sçais tu faire ? », luy dit Xanthus , « Toutes choses », repartit le Musicien. A ces m
le Musicien. A ces mots, Esope se mit à rire : A quoy le disciple de Xanthus ayant pris garde, et qu’en riant il avoit monstré
si confus, qu’il s’en alla tout à l’instant. En suitte de ces choses, Xanthus s’enquit du Marchand, combien il vouloit vendre l
estoit ? « de Lydie », respondit-il. « Que sçais-tu faire ? », reprit Xanthus  : « Toutes choses », replicqua l’Esclave. Ce qu’o
gnons, « si tu veux estre appellé Bouc marin ». Sur ses entre-faites, Xanthus s’informa derechef du Marchand, combien il desiro
estoient point agreables ? « Ils me plaisent assez », leur respondit Xanthus , « mais je ne suis pas d’advis d’avoir des valets
sommes contents de payer ce qu’il coustera ». « Vrayment », adjousta Xanthus , « il feroit beau voir que vous fournissiez l’arg
dit Esope, « estois-je maintenant triste ? » « Je te saluë », adjoûta Xanthus  ; « Et moy je te saluë aussi », dit Esope. Le Phi
t Esope ; « Ce n’est pas ce que je desire sçavoir de toy », respondit Xanthus  ; « Je veux seulement que tu me dies ton païs, ou
elle me fist estoit haut, ou bas ». « Que sçais tu faire ? » continüa Xanthus . « Rien », respondit Esope ; « D’où vient cela ? 
et c’est, sans doute, ce qui luy a donné sujet de rire ». Apres cecy, Xanthus l’ayant derechef interrogé s’il vouloit qu’il l’a
 ; « Par les Dieux ! il a vaincu à ceste fois nostre Maistre ». Alors Xanthus s’addressant à luy derechef ; « vien-çà », luy di
ere tu n’avois pas besoin du mien ». « Tu ne parles pas mal », reprit Xanthus , « mais je suis fâché que tu és si laid ». « O Ph
« il faut considerer l’esprit, non pas le visage ». Apres ces devis, Xanthus se tournant vers le marchand, « Combien veux-tu,
ait élection de ce visage difforme ». « Cela ne t’importe », continüa Xanthus , « je n’en veux point d’autre pour maintenant ».
xante oboles ». Les Escoliers les luy donnerent incontinent, et ainsi Xanthus demeura maistre d’Esope. Cependant les Fermiers,
. Les Fermiers furent bien aises de sçavoir l’affaire, et donnerent à Xanthus le droict du peage, puis se retirerent.
9 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Esope ameine à son Maistre un homme niais, et sans soucy. Chapitre XVI. »
e ameine à son Maistre un homme niais, et sans soucy. Chapitre XVI. Xanthus n’eût pas plûtost ouy la response qu’Esope venoit
mander le nom de l’homme qui l’invitoit, s’en alla droict au logis de Xanthus , où il se mit à la table, avec des souliers tous
ù il se mit à la table, avec des souliers tous sales et tous crottez. Xanthus le voyant d’abord ; « Qui est celuy-cy ? », dit-i
cy ? », dit-il : « C’est l’homme sans soucy », respondit Esope. Alors Xanthus parlant tout bas à sa femme, « fay luy », dit-il,
eroit mis dans le soing du compliment, et de la civilité. La femme de Xanthus fist donc le commandement de son Mary, et mit de
t, puis il s’alla mettre à table, où il ne fut pas plutost assis, que Xanthus commanda, qu’on donnât à boire à son hoste : Luy
de, qu’il trouva fort à son goust, et dont il mangea de bon appetit ; Xanthus voulut faire accroire à son Cuisinier, qu’il l’av
m’importe, que cela soit, ou qu’il ne soit pas ? » Durant ces choses, Xanthus ne sçavoit que penser de son hoste, et ne trouvoi
en est à ma Maistresse, et non pas à moy ». « Si cela est », adjousta Xanthus , « et que la faute vienne de ma femme, je la fera
de se fâcher, pourquoy le fait-il ? » Et à mesme temps s’addressant à Xanthus , « Seigneur », luy dit-il, « si tu juges qu’il y
n retour, je t’ameneray ma femme pour la brusler avecque la tienne ». Xanthus oyant ainsi parler ce bon homme, et voyant qu’il
10 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Du present fait à la maistresse de Xanthus. Chapitre XII. »
Du present fait à la maistresse de Xanthus . Chapitre XII. Le lendemain un des Disciples de
istresse de Xanthus. Chapitre XII. Le lendemain un des Disciples de Xanthus fist un beau festin, où il invita son Maistre, et
iers. Comme ils se fûrent tous mis à table, la premiere chose que fit Xanthus , fût de choisir quelques-unes des viandes les plu
l’a mangé en ma presence ». « Qu’a-t’elle dit en mangeant », adjousta Xanthus  ? « Rien », dit Esope, « mais elle t’en a remerci
Esope, « mais elle t’en a remercié à par soy ». Cependant la femme de Xanthus bien fâchée de voir que son Mary ne l’aymoit pas
rs, qui toutesfois en loüerent grandement l’Autheur. Apres le disner, Xanthus estant de retour en son logis, se voulut mettre à
i n’agueres tu as envoyé de la viande ». Voila le reproche que reçeut Xanthus , qui en estant tout hors de soy ; « Asseurément »
 ce n’est pas à moy que tu les as envoyées, mais bien à ta chienne ». Xanthus ayant fait à mesme temps appeller Esope : « Vien
m’as-tu ordonné de faire ce present ? » « A ma bien aymée », continua Xanthus , Esope fit alors venir la chienne, et s’adressant
continua Xanthus, Esope fit alors venir la chienne, et s’adressant à Xanthus  : « Il est bien à croire », adjousta-il, « que ce
a femme, et non pas à ma bien aymée ». Ces paroles mirent en desordre Xanthus , qui toutesfois pour s’en servir comme d’une excu
11 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Esope ne laisse entrer qu’un seul de tous ceux que son Maistre avoit conviez. Chapitre XXI. »
que son Maistre avoit conviez. Chapitre XXI. Quelques jours apres, Xanthus ayant derechef invité à disner des Orateurs, et d
e qui est venu à ton festin ». Ceste nouvelle mit grandement en peine Xanthus , pour-ce qu’il s’imagina d’abord, que ceux qu’il
ier, et nous appeller chiens ? » « Ce que vous me contez là », reprit Xanthus , « est-ce quelque songe, ou bien une chose vraye 
ls « du moins nous la croyons telle, si nous ne resvons ». A ces mots Xanthus tout enflammé de colere, envoya chercher Esope, e
ignorants mais seulement des hommes doctes ? » « Et quoy ? » continua Xanthus , « ceux-cy ne sont-ils donc pas sçavants ? » « No
12 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — De la response qu’Esope fist à un Juge. Chapitre XVII. »
ur s’enquerir de quelqu’un s’il y avoit beaucoup de gents, pource que Xanthus se vouloit baigner. Mais comme il passoit son che
fortuitement le Preteur, qui le cognoissant pour estre au Philosophe Xanthus , luy demanda où il alloit ? « Je ne sçay », luy r
tu veux, car je n’y ay veu qu’un seul homme ». Ces paroles obligerent Xanthus de s’y acheminer. Mais comme il y fust arrivé, y
faisant plus d’estat de celuy-cy, que de tous les autres ensemble ». Xanthus approuvant cela, « Sans mentir », dit il, « rien
13 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — La response d’Esope à un Jardinier. Chapitre IX. »
La response d’Esope à un Jardinier. Chapitre IX. Le jour d’apres, Xanthus commanda à Esope de le suivre, et le mena en un J
Le Jardinier en ayant fait un faisseau, Esope le prit, et alors comme Xanthus voulust payer, le Jardinier s’addressant à luy. «
ue j’ay à vous faire ». « Quelle est donc ceste question », respondit Xanthus  ; « D’où vient », reprit le Jardinier, « qu’encor
t le faict d’un Philosophe, de resoudre ceste question, si est ce que Xanthus ne sçeut qu’y respondre, sinon que cét évenement
ages. Laisse moy donc respondre à cét homme, et je le contenteray » : Xanthus se tournant alors vers le Jardinier ; « Mon amy »
14 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Esope découvre le derriere de sa Maistresse. Chapitre XX. »
pe découvre le derriere de sa Maistresse. Chapitre XX. Un peu apres Xanthus voulant donner à disner à ses escoliers, fist ven
voit des yeux, il le luy découvrit à l’instant, et la laissa reposer. Xanthus survint en mesme temps avecque ses escoliers, et
rouvant endormie, je les luy ay découvertes ». « Infame Boufon », dit Xanthus , « tu peux bien remercier mes amis : car n’estoit
15 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — De quelles viandes Esope traicta les Hostes de Xanthus. Chapitre XIV. »
s Hostes de Xanthus. Chapitre XIV. Quelques jours s’estans écoulez, Xanthus convia derechef ses escoliers à disner, et comman
é les nostres, à force de manger de celles que tu nous as servies ? » Xanthus s’estant mis alors en colere : « Esope », dit-il,
ner ? » « Nenny », respondit Esope. « Vilain bout d’homme », continüa Xanthus , « ne t’avois-je pas commandé d’achepter tout ce
16 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Du second service de Langues. Chapitre XV. »
ond service de Langues. Chapitre XV. Le lendemain, les Disciples de Xanthus l’ayant blâmé derechef de ce qui s’estoit passé,
, et d’autres encore, jusqu’à la troisiesme fois. Voila cependant que Xanthus bien irrité contre son Valet : « Qu’est-cecy, mes
st pas plustost achevé ces mots qu’un des Assistants se tournant vers Xanthus  ; « Asseurément », luy dit-il, « si tu ne prends
17 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — De l’affranchissement d’Esope. Chapitre XXIII. »
furent attristez, s’assemblerent tous en un certain lieu, et prierent Xanthus , pource qu’il estoit le premier de la ville, et a
de leur expliquer ce que signifioit un si merveilleux prodige ; Mais Xanthus aussi empesché qu’eux de leur en rendre raison, l
service un si habile valet, sinon le deshonneur n’en sera qu’à moy ». Xanthus rasseuré par ces paroles d’Esope, se resolut de l
parler ». Tout le peuple s’escria pour lors d’un commun accord : « ô Xanthus , affranchy Esope : obey aux Samiens, et fay ce bi
ant, et il sera fait semblable à toy ». Alors n’estant pas possible à Xanthus de s’en dédire, il s’y accorda, et ainsi Esope fû
public qu’un trompette de la ville fit en ces termes. « Le Philosophe Xanthus donne aux Samiens la liberté d’Esope », et ainsi
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