(1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXIV. Le sentiment, juge plus sûr que le goût. Celui-ci préféré au premier. Pourquoi ? Amour du Théatre, funestes à ses progrès. Honneurs avilis en devenant trop communs. Cabales. Leurs effets, & les moyens qu’on employe pour les éluder.  » pp. 129-150
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(1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXIV. Le sentiment, juge plus sûr que le goût. Celui-ci préféré au premier. Pourquoi ? Amour du Théatre, funestes à ses progrès. Honneurs avilis en devenant trop communs. Cabales. Leurs effets, & les moyens qu’on employe pour les éluder.  » pp. 129-150

Chapitre XXIV.

Le sentiment, juge plus sûr que le goût. Celui-ci préféré au premier. Pourquoi ? Amour du Théatre, funestes à ses progrès. Honneurs avilis en devenant trop communs. Cabales. Leurs effets, & les moyens qu’on employe pour les éluder. 5

S i dans les tems, où le public ne suivoit que les impulsions de l’ame, ses jugemens ont été quelquefois démentis par la raison ; on ne doit regarder ces erreurs que comme des accidens passagers, qui ne peuvent porter atteinte, ni à ses droits, ni à ses décisions. On est surpris que ce public, qui pour la plûpart, est dépourvû de lumieres suffisantes, se trompe si rarement à apprécier les ouvrages d’esprit, leur juste valeur ; tandis que les Auteurs eux-mêmes n’en ont fait avant lui, que des éloges hazardés.

Outre que la représentation, pour nous renfermer dans le Théatre, en mettant sous les yeux tous les ressorts, toutes les machines d’un Drame, affecte plus distinctement que la lecture ; il nous semble que le public est, dans son état naturel, éclairé par un guide plus fidéle que celui des Gens de Lettres. On comprend que nous voulons dire le sentiment, beaucoup plus difficile à séduire que le goût.

S’il étoit possible que les Auteurs fissent une entiére abstraction des connoissances qu’ils ont du Théatre, & de l’art Dramatique ; leurs arrêts mériteroient plus de confiance. Mais ces connoissances sont impérieuses. Elles appellent sans cesse au tribunal du goût, juge assez intégre, pris généralement, & si partial, considéré dans chaque individu, qu’il est indefinissable. Un Auteur, attaché à son systême, ou entraîné par ses préjugés, ne prononce le plus souvent que d’après des rapports qui lui en imposent.

Le Public au contraire ne décide que sur les impressions qu’il éprouve. Celles-ci n’agissent sur l’ame que de le maniere qu’elles le doivent. S’il en est de plus susceptibles que les autres, la différence est dans le dégré, & non dans la nature de l’émotion. Cette sensibilité viendra, si l’on veut, de la délicatesse des organes. Il n’en sera pas moins constant, qu’elle aura sa source primitivé dans la beauté des objets qui nous seront présentés. Une ame, accoutumée à ne s’ouvrir qu’aux effets, les sent plus vivement. Nulle considération étrangère, ne l’occupe. Elle est concentrée dans ses sensations.

On en fait l’expérience, quand le Théatre est ouvert au peuple. Il ne raisonne point, il se laisse toucher. Tout l’étonne, mais il n’applaudit qu’à ce qui excite le rire, ou qu’à ce qui le pénétre d’attendrissement & d’horreur. On a remarqué que les grands morceaux ne manquoient point leur effet sur lui. Le Théatre demanderoit donc des cœurs toujours neufs : il seroit à souhaiter que nous fussions peuple à cet égard, & que nous eussions l’attention de nous maintenir dans une sorte d’ignorance. Nous en serions plus sensibles, & nos suffrages plus flatteurs.

Tant que l’art Dramatique n’a été connu que par les génies qui le professoient, on rendit justice à leurs beaux Ouvrages. Le goût du Théatre devint-il général ? Il peupla le Parterre de legislateurs, qui ne s’y rendoient que pour étaler la sagacité de leur esprit, & de leur critique. La démangeaison de briller fit perdre le plaisir de sentir. Elle passa en habitude, qui elle-même dégénéra en satiété. On parut dégoûté des beautés déja étalées sur la scène. On courut encore au Théatre, mais on n’y trouva plus le même plaisir.

Ce changement, dans les dispositions des spectateurs, en produisit nécessairement dans les Poëtes. La froideur des uns affoiblit la fougue des autres. Ceux-ci applaudirent moins ; ceux-là, travaillerent moins à être applaudis. Plusieurs d’entre ceux qui auroient réussi dans cette lice, n’y étant plus retenus par l’espoir d’une juste admiration, ambrassérent d’autres genres.

Si quelques-uns cédérent à leur penchant ; ils sentirent la nécessité d’innover pour plaire, & pour triompher d’un refroidissement universel. Ils abandonnèrent les routes battues ; préférèrent le plus piquant au plus agréable ; le mélange confus des teintes, aux charmes d’un coloris naturel, la multitude des incidens, au doux prestige d’une action simple ; enfin, le merveilleux au beau.

Je n’ignore pas que cette ardeur pour les découvertes, en a présenté d’assez heureuses. Mais qu’on leur compare les foibles copistes qui ont suivi leurs inventeurs, & l’on fera convaincu qu’elles ont été plus séduisantes qu’avantageuses.

L’usage fréquent du Théatre a encore un autre inconvénient. On y puise des idées de l’art, on se remplit du talent des Acteurs. Toutes imparfaites que soient les premieres, on ne laisse pas d’en faire la mesure de ses suffrages. Il est aisé d’imaginer combien elles enfantent de faux préjugés dans les jeunes gens, & même parmi le commun des spectateurs.

Si l’on en excepte les Journalistes, qu’est-ce qui fait la critique de nos piéces nouvelles, dans le Parterre, ou par la voie de l’impression ? Des Ecoliers, des Enfans qui ont à peine une teinture des Lettres. On entend rarement un connoisseur analyser au Théatre. Si la piéce est bonne il la suit, l’admire avec ravissement. L’attention, le plaisir de l’ame sont muets, & ne se manifestent guére que par des mouvemens involontaires. Si elle est mauvaise ? Elle ne l’est pas en tout. Moins il y a d’endroits qui le flattent, plus il s’y arrête. S’il est distrait par les autres, son esprit est de nouveau entraîné dans une foule de refléxions que leur différence amène naturellement, il se dédommage, en pensant, d’avoir moins d’impressions qu’il n’en espéroit.

La jeunesse au contraire crie, & s’échape en traits malins. D’ailleurs, avide de gloire, elle etoit y atteindre par des décisions hardies. Il arrive presque toujours, qu’occupée uniquement de ce qui la blesse, elle est peu capable de goûter le reste. De foibles lueurs l’aveuglent. Elle aspire au mérite de passer pour avoir du goût. Il est plus aisé de s’en supposer que d’en acquérir. Elle en connoît le nom, c’en est assez à son gré. La voilà établie juge du génie, d’une maniere plus honorable que par le sentiment, qui ne laisse rien à faire à l’esprit.

La réputation de l’Acteur achevera la séduction. S’il joue bien, on l’applaudira, de sorte qu’il appercevra que c’est lui plus que la piéce. Cette injurieuse distinction offense les Auteurs & les spectateurs éclairés. Les uns en sont tellement indignés qu’ils ne la perdront pas de vûe au milieu de leurs compositions. Ils effacent de beaux morceaux dans la crainte qu’ils ne les compromettent. Ou ils en feront en faveur de l’Acteur, pour que leur ouvrage ait au moins cette espéce de mérite. Ici ils sacrifient de vrayes beautés. Là ils s’épuisent en vains efforts, parce qu’ils envisagent moins leur propre gloire, que celle du Comédien ; motif qui éteint l’enthousiasme.

Quant aux amateurs ; des suffrages si injustement distribués, les préviennent contre les juges. Ils plaignent les Poëtes, oublient l’Acteur, sont peu frappés du spectacle, & finissent souvent par s’en dégoûter.

Si au contraire le jeu est foible, les chef-d’œuvres de la scène ne sont pas épargnés. Le mécontentement semble retomber sur eux. N’est-ce pas une véritable profanation, qui humilie les Auteurs & désespére les Amateurs ? Oseroit-on dire que le Théatre n’en souffre pas infiniment, ou que nous exagerons ? N’avons-nous pas des Comédiens inégaux dans le même rôle, & moins applaudis un jour que l’autre ? N’a-t-on pas vû des Poëtes irrités de ces négligences, en faire éclater leur dépit en plein Théatre ?

Que seroit-ce, si cette multitude de Livres, qui traitent des principes du Drame, tomboit entre les mains du public ? Ils lui donneroient plus de confiance en sa théorie, il ne parleroit plus qu’élemens : il leur conféreroit sans cesse toutes les parties d’une Tragédie ; le tems que dure un spectacle ne seroit employé qu’à des disputes sur l’art d’attendrir & d’émouvoir, qu’à des puériles discussions sur les fautes que l’Auteur pourra avoir commises. Les facultés de l’ame, assoupies dans un fatras de sophismes, seront à peine éveilleés par les éclairs du génie. L’analyse continuera ses combinaisons jusqu’à la fin de la piéce, sans avoir permis la moindre émotion.

Que le Lecteur prononce sur ce partage ridicule des applaudissemens, sur le découragement où nos demi-connoissances doivent jetter les Poëtes, & sur les suites qu’elles ont à l’égard du Théatre. Pour moi je ne puis m’empêcher de répéter que l’art Tragique se propose d’ébranler l’ame par de violentes sécousses ; que le sentiment perd de son activité à proportion que l’esprit fait des progrès ; que le goût analytique est le plus cruel fléau de l’imagination & de l’enthousiasme ; que c’est à l’empire qu’il exerce de nos jours sur le Parterre, qu’il faut attribuer en partie, la foiblesse de nos Poëmes, & la décadence du Théatre.

Doit-on s’étonner que ceux qui s’adonnent à ce genre périlleux, prennent presque autant de soin de gagner les spectateurs, que de composer de bons ouvrages ? Ils n’en portent que de jugemens hazardés. Il est donc plus essentiel d’en attirer le grand nombre dans son parti, que de leur plaire. On est plus sûr d’y parvenir par des caresses que par des beautés. On prodigue les unes, sans trop s’attacher à se rendre digne des autres. De-là ces brigues qui nous divisent en autant de factions, qu’il y a de prétendans. Les talents ne sont plus de rivaux, mais des ennemis. Les Muses, ces filles de la paix, sont continuellement sous les armes. Acharnées bassement les unes contre les autres, elles ne cherchent qu’à s’entre-détruire.

O vous ! Sages de l’antiquité, qui regardiez les Lettres comme le plus solide fondement des sociétés, comme l’œil universel de la sagesse, le thrône des mœurs, & un lien sacré du genre humain. Paroissez dans ce siécle que vous avez éclairé. Vous verrez en frémissant, qu’elles n’y sont souvent que des mégères, vomiens pour l’opprobre & la désolation de l’humanité. Non, non : restez dans la nuit paisible de vos tombeaux. Ce spectacle affreux vous feroit regretter d’avoir joui encore une fois de la lumière.

Nous ne dissimulerons point que les Auteurs n’ayent une part, même considérable, à ces guerres honteuses qui déchirent la république des Lettres. Mais si d’un côté l’envie s’éleve d’elle-même contre des triomphes qui la blessent ; de l’autre, la gloire dispensée avec peu de ménagement & d’équité, est un larcin que l’amour propre souffre impatiemment.

Pour prévenir ici toute maligne interprétation, nous déclarons qu’en traitant cette matiére, nous n’avons en vûe que ce public qui abuse chez nous, comme ailleurs, de la liberté des suffrages, pour les prodiguer sans raison, ou pour en faire une mauvaise distribution, de quelque maniere que ce soit. Un des éloges le mieux fondé de notre siécle, c’est que les Nations de l’Europe sont gouvernées par des Souverains qui s’empressent d’accueillir les talents, & de les combler de bienfaits. Cette idée de la véritable grandeur, anime ceux qu’ils commettent aux différentes branches de l’administration. Ils se disputent l’honneur d’entrer le plus parfaitement dans les desseins de leurs augustes Maîtres. Après avoir mis aux pieds de leurs Trônes, ce tribut d’admiration & de respect, rentrons dans notre sphère.

Une injuste dispensation a fait naître ces cabales, qui, parmi nous, s’intéressent au succès, ou à la chûte des nouveautés. Nous convenons que le public entier n’y entre pas toujours. Mais il y a communément une ligue favorable, & une ligue ennemie. L’une & l’autre l’emportent sur la petite portion des spectateurs désintéressés. La suite ordinaire de ces combats divers, c’est la confusion, que la plus exacte police a peine à dissiper.

Qu’elles précautions ne prend-on pas pour éviter les préges & les cris de la cabale ? Néricault Destouches, crut devoir donner sa Comédie de l’Ambitieux & de l’Indiscrette, sans la faire afficher. Son exemple a été suivi de plusieurs Poëtes : quelquefois la prudence exige qu’on garde l’incognito, comme Fuselier l’a gardé jusqu’à la vingtième représentation d’une de ses piéces, (c’étoit Momus Fabuliste.)

L’un de ces Auteurs a reculé l’instant agréable d’apprendre au public, qu’il s’étoit occupé de ces plaisirs. On sent combien ses détours coûtent à l’amour-propre. L’autre a été obligé de sacrifier longtems sa gloire pour en jouir sans trouble. N’est-ce pas payer bien cher ses succès que de n’oser les avouer ? N’est-ce pas affaisser l’ame que de la priver du prix de ses travaux ? Et on est assez injuste pour reprocher à nos Ecrivains leur médiocrité ! Comment pouvons-nous voir, sans rougir, ces ruses qu’ils sont contraints de mettre en usage pour échapper aux traits de notre malignité ? Ce sont autant d’accusations sans replique, autant d’outrages que nous avons soin d’écarter, ou même de ne pas appercevoir.

Quand on est capable de se prévenir, on n’est pas digne d’être juge. On ne l’est plus quand on a un autre intérêt que celui de la justice. Le public prétend-il conserver ses droits en abusant ? prétend-il qu’on veuille lui plaire, si l’unique moyen d’y réussir est de le corrompre ? S’il est plus facile de le tromper que de bien faire ? Il est pourtant dans ce cas. Aussi les ouvrages sont foibles, parce qu’on ne daigne pas les travailler. Les factions sont fréquentes, parce que le nombre des créatures supplée à celui des beautés. On foule aux pieds les lauriers du Théatre, flétris par une impudente prodigalité. C’est ainsi que Néron avilit le triomphe en l’accordant à un Eunuque. Ces acclamations, ces demandes d’Auteurs, honneurs qu’on n’a pas faits aux Corneille, aux Racine, aux Moliére, ne signifient plus rien, sont tombés dans le mépris. On a relâché, usé tous les ressorts de l’ame.

Je crois voir des Athéniens élever plus de trois cents statues au seul Démétrius-Poliorcète. Des Romains accabler d’éloges & d’apothéoses les moins estimables de leurs Empereurs. Ce Démétrius, ces Empereurs méprisoient des peuples qui ne mettoient point de bornes à leurs flatteries. Les honneurs qu’elles inventèrent, perdirent tous les charmes qu’elles devoient à une économie modeste & éclairée.

C’est ce qui est arrivé à notre Théatre. On ne sçait plus accueillir les germes du talent que par des éclats convulsifs, & des exagérations. Ceux qu’on en honore en sont raffasiez dès leur entrée dans la carriere. Ils n’y ont plus de motifs d’émulation, n’y sont point soutenus par l’espoir d’un succès qui ne peut plus s’accroître. La gloire les enyvre, les suffoque, & ne les aiguillonne point. Quand on n’a plus rien à prétendre, on doit jouir dans une molle oisiveté. C’est ainsi que nous étouffons nous-mêmes les talents naissants. Quels maux n’en resultent-ils pas ?

Les Poëtes qui ne sont que spectateurs de ces abus des honneurs & des suffrages, ne regardent le Parterre que comme une Courtisanne, dont la beauté frappe d’abord, & en qui une facilité qui éteint le desir, révolte aussi-tôt. On est tenté de lui plaire au premier coup-d’œil. La réflexion apprend qu’on doit en être peu flatté. Si elle n’empêche pas quelques démarches, elle glace l’imagination : on demande avec indolence ; la victoire même est mêlée d’amertume, & de confusion.

Nous n’entendons pas mieux nos intérêts dans la conduite que nous tenons avec les Comédiens. Nous semblons n’aller au spectacle que pour eux. Presque seuls, ils nous occupent quand nous en sommes sortis. Ceux qui ont la vogue paroissent ils sur la scène ? Un bruit terrible les arrête plusieurs minutes : ils oublient l’esprit de leur rôle : ils sortent de l’état où ils s’étoient mis avant d’arriver : ils n’y rentrent qu’avec effort, & souvent aux dépens de la vérité & de l’illusion. L’idée avantageuse qu’on leur donne d’eux-mêmes, rallentit l’ardeur de la mériter. Elle porte le trouble dans leurs sens, & altére leurs organes. La premiere scène finit, sans qu’ils ayent pu revenir de cette espéce d’ivresse. Elle est trop dans la nature pour qu’on soit le maître de s’y refuser. Les Acteurs eux-mêmes avoueront ces effets d’une prévenance maladroite.

On intrigue aussi pour eux. Chacun a ses partisans. Le besoin de les multiplier sembleroit déterminer les Comédiens à une plus grande application. Mais ils ont des moyens moins pénibles ; il est naturel de les employer. Quelques commodes qu’ils soient, ils exigent des soins & des complaisances, & c’est autant de perdu pour leurs études.

Les adulations outrées vont plus loin encore. Elles leur inspirent le mépris des ordres supérieurs, interrompent le cours des représentations, & font rétirer, de dépit, des sujets nécessaires à la scène. Qui souléve les Acteurs contre les loix ? L’importance qu’on a inconsidérement attachée à leur profession. Qui les enhardit à manquer de respect à leurs Juges ? Ces Juges qui ne sçavent pas se modérer eux-mêmes. Qui fait douter si les Comédiens sont dévoués aux plaisis de la société, ou si elle l’est aux leurs ? C’est elle, en comblant sans reserve, d’éloges, d’honneurs, & de présens, des gens qu’il ne faut encourager qu’enraison de leur dépendance, & qu’autant qu’ils ne s’écartent pas de leurs devoirs.

Que penseront nos Neveux, s’ils apprennent que quand des Acteurs ou des Actrices, avoient mérité d’être punis, ils se voyoient jusques dans leur prison, une espéce de cour ? Que leurs maladies nous causoint la plus vive tristesse, & que leurs Confréres ne pouvoient ouvrir la scène qu’auparavant ils n’eussent dissipé nos allarmes par des nouvelles consolantes ? Nos descendans seront forcés d’avouer que la Nation s’opposoit elle-même à ses plaisirs, méconnoissoit ses droits, & ignoroit que l’économie, & une sage distribution, donnent seules à la gloire & aux récompenses, l’éclat qui les fait briguer avec entousiasme.