(1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » p. 11
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(1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » p. 11

H. — (2. Ob vitia, etc.) Car, comme dit S. Chrysostome, si vous êtes marié, elles sont cause que voyant d’autres femmes qui ont meilleure grâce, qui vous semblent mieux faites, mieux parées et plus agréables que la vôtre, vous la méprisez, vous ne la regardez plus de bon œil, et elle, de même, vous dédaigne parce qu’elle a vu d’autres hommes qui lui reviennent mieux que vous. Si vous êtes veuve, pendant que vous êtes en ces divertissements vous êtes absente de votre maison, et ne veillant pas sur vos domestiques, vos serviteurs se débauchent, vos filles ou vos servantes sont cajolées, vos affaires demeurent à l’abandon. Si vous êtes un jeune homme, vous regardez et convoitez les filles, vous allumez en votre cœur un feu infernal et diabolique qui vous porte à des actions honteuses et dénaturées ; vous dites des paroles dissolues ou à double entente, des paroles de moquerie ou de mépris du prochain, qui sont des sources de querelles, de duels, de dissensions et d’inimitiés immortelles. Enfin, si vous êtes fille, vous convoitez les jeunes hommes, ou vous vous plaisez à leurs cajoleries ; vous êtes ravie d’être regardée, aimée et admirée ; vous êtes curieuse de vous ajuster à cette intention, vous êtes animée d’envie contre vos compagnes qu’on estime plus belles, plus braves et plus muguetéesb que vous. Souvenez-vous que Jésus dit en l’Evangile, que celui qui regardera une femme en la convoitant a commis l’adultère en son cœur, et que Tertullien ajoute : Regarder et vouloir être regardée, convoiter ou se plaire d’être convoitée, c’est un même genre de péché : Videre et videri velle, est ejusdem libidinis.