(1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « Corrections et additions. » pp. 364-368
/ 421
(1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « Corrections et additions. » pp. 364-368

Corrections et additions.

Plusieurs embarras survenus à l’Auteur pendant l’impression de cet Ouvrage, ne lui ayant pas permis d’en voir les Epreuves, il s’y est glissé quelques fautes considérables, qui rendent cet Errata absolument nécessaire, dans lequel on trouvera en outre quelques Additions importantes.

Tome I.

Page 29, ligne 25, certaines ; lisez, certains.

pag. 55, lig. 4, aucune indice ; lis. aucun indice.

pag. 58, lig. 5, les Chanteurs ; lis. les Bouffons.

Ibid. lig. 6, en 1748 ; lis. en 1752, 53, & au commencement de 1754.

pag. 76, lig. 12, des pièces ; ajoutez, de nos jours.

pag. 124, lig. 8, la Pastorale ; lis. la Parodie.

pag. 156, lig. 2, trop admirables ; lis. trop dans la Nature.

pag. 165, lig. 8, de faire ; lis. de taire.

pag. 173, lig. dernière ; ajoutez cet alinéa après le mot représente.

Je me crois obligé d’ajouter ici une observation, quelque danger qu’il y ait pour moi de la faire, puisqu’il s’agit d’attaquer un préjugé auquel on ne peut toucher sans qu’on paraisse manquer aux bonnes mœurs. Mais j’ôse le dire, nous restreignons trop les sujets de la Comédie, en n’ayant pas actuellement la hardiesse de mettre sur le Théâtre des femmes mariées, trompant la foi conjugale, ou du moins dont la conduite mérite d’être reprise. Cette petitesse qui n’a de force que par le préjugé, est cause que les Auteurs sont souvent fort embarrassés, & prive notre Théâtre comique de situations éxcellentes, de caractères nouveaux, saillans. De-là aussi cette sécheresse, cette disette de sujets, & ces mariages qui terminent toujours nos Pièces enjouées. Ne pourrait-on pas avec art, avec délicatesse, secouer un joug qui accable le génie, & contraint d’épargner le vice le plus ordinaire dans la Société ? Il me semble qu’un Poète habile n’en respecterait pas moins la bienséance théâtrale. Il est vrai qu’il faudrait qu’il fût beaucoup plus réservé que Molière, & qu’il employât bien des soins & des ménagemens ; il serait sûr au moins de voir ses Ouvrages se distinguer de la foule, en poursuivant un vice qu’il est comme défendu de vouloir réprimer : la Comédie étendrait plus loin les droits qu’elle a de reprendre & de corriger.

Je n’entreprendrai point de répondre à l’Auteur des moyens de rendre la Comédie utile aux mœurs. Il est aisé de sentir combien il se trompe en prétendant qu’elle n’attaque que les ridicules seulement ; & que les vices atroces sont aussi de son ressort. Le joueur, le menteur, le méchant, le glorieux, &c. ne sont-ils dépeints que superficiellement ? Le ton qui règne dans la Comédie a fait naître, sans doute, à l’Auteur l’idée de son sistême si peu fondé. Il aurait bien dû considérer qu’elle va à son but d’une manière enjouée, & en répandant sur tous les objets un air de plaisanterie, afin de faire une impression plus facile, plus douce, ou qui soit différente de celle qu’on éprouve aux Drames des Corneille. La Comédie attaque nos vices en riant. Nous nous amusons d’abord des leçons que la réfléxion nous fait ensuite paraître sérieuses. C’est à la Tragédie à peindre l’horreur du crime, ainsi que tout ce qui peut nous attendrir, nous déchirer. Elles ont chacune leur manière propre d’émouvoir & de corriger les hommes.

pag. 178. lig. 6. mis en Musique ; lis. remis en Musique.

pag. 181. lig. 3 de la note 16. multiples que ; lis. multiplex que.

pag. 183. lig. 23. après ces mots, l’ouverture de la Pièce, ajoutez, qui influe toujours dans les événemens à venir. C’est ainsi qu’on peut entendre les Auteurs qui nous apprennent que l’èxposition ne doit point apprendre ce qui va arriver. Que dire donc ? Le voilà. En y racontant des événemens passés, on prépare adroitement le Spectateur à ce qu’il va voir. Agamemnon annonce dans Iphigénie tous les combats que va éprouver son cœur paternel, par un seul mot de ce qui se passe au camp des Grecs. La prémière Scène du glorieux annonce la fierté qu’on verra éclater dans le principal personnage, en peignant seulement son caractère. Ce n’est pourtant pas toujours la prémière Scène qui contient le germe des événemens qui vont succéder, & qui les donne à entendre par des faits antérieurs, ou en èxquissant des caractères ; le Poète à tout le prémier Acte : Orosmane n’annonce combien il est soupçonneux, & les éxcès où le portera la jalousie, que dans la dernière Scène du prémier Acte de Zaïre. Mais il ne faut jamais aller au-delà ; & dans les Pièces d’un Acte, l’èxposition doit être renfermée dans la prémière Scène.

page 189. au sommaire ; préarés, lis. préparés.

pag. 223. lig. 8. le bien de la Scène ; lis. le lieu de la Scène.

pag. 288. avant dernière lig. de la note 35 ; soient l’Ouvrage ; lis. sont l’Ouvrage.

pag. 336. lig. 3. un Spectateur ; lis. au Spectateur.

Tome II.

pag. 2. lig. 23. après particulièrement, ajoutez, ici.

pag. 10. lig. 14. il me suffirait ; lis. il me suffira.

pag. 23. lig. 20. la déclectation ; lis. la délectation.

pag. 31. lig. 20. une Musique étrangère ; lis. une Musique légère.

pag. 39. lig. 15. grand dommage que ; lisez, grand dommage encore que.

pag. 69. lig. 25. de pastorale ; lis. de la pastorale.

pag. 80. lig. 10. éxtiait l’envie ; lis. éxcitait l’envie.

pag. 128. lig. 18. après ces mots, qui se forme par dégrès, ajoutez cette note : (Une preuve frappante que l’harmonie & le chant nous sont naturels, c’est ce que Rameau lui-même, quoique intéressé à relever la supériorité de son art, rapporte dans son Traité sur la manière de former la voix. Un homme de soixante & dix ans, dit-il, du commun, & qui avait rarement entendu des Pièces de Musique, se mit à chanter avec justesse la bâsse fondamentale d’un chant qui le frappa.)

pag. 140. lig. 15. le brut ; lis. le bruit.

pag. 142. lig. prémiére ; après ces mots, l’Esprit humain, ajoutez cette note : (il y a un passage de Tacite qui prouve que je ne suis pas le seul qui aye prétendu que les Grecs se sont injustement attribués la plus-part des découvertes des arts & des sciences, faites par des Nations plus anciennes. Voici comme s’èxprime l’Historien Romain ; …… Græcorum annalibus ignotus, qui sua tantùm mirantur……

« Les Historiens Grecs sont absorbés dans l’estime de leur Nation ». Annale 88. Livre 2.

pag. 163. lig. 9. qu’Elisabeht, Reine d’Angleterre ; lis. que l’Empereur Leopold, que je viens de citer.

pag. 166. lig. 1. où l’on trouve ; lis. où l’on entend.

pag. 183. lig. 5. tous simples ; lis. tout simple.

pag. 204. avant dernière ligne ; où tout est merveilleux ; ajoutez cet alinéa. Afin d’achever de faire connaître en peu de mots les Poèmes du grand-Opéra de nos voisins, je dois ajouter que la Musique n’en est pas toujours si admirable, puisque des Récitatifs d’une longueur énorme en composent la plus grande partie, & qu’on n’y rencontre que quatre ou cinq Ariettes travaillées avec soin, qui sont même les seuls morceaux que l’on écoute attentivement.

pag. 266. lig. 9 & 15. Serva Padronna ; lisez Serva Padrona.

Ibid. lig. 14. M. Favart ; lis. M. Baurans.

pag. 274. lig. 10. Monsigi ; lis. Monsigni.

pag. 329. lig. 7. qu’ils paraissent ; lis. qu’il paraisse.

pag. 342. lig. 18. pour être gouvernée ; lis. pour être liée.