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1 (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XVI. De la présentation des Poëmes aux Comédiens ; de leur réception, & du choix de ceux qu’on joue dans les intervales. » pp. 8-11
e Piéce qu’il lui plaît. Si c’est au contraire pour le spectateur, le goût de celui-ci l’emporte avec raison sur le sien. Le
y a quelques années,) il n’y parviendroit pas non plus. C’est donc le goût du public qui fait le sors des pièces & des A
ir les piéces ; ils ne les admettent que pour lui. Mais pourquoi leur goût n’est-il pas le sien ? Le public n’a pas même rec
gers, tout dépose contre leur fier despotisme. Le cri est général. Le goût du Théatre est, à la vérité, porté parmi nous jus
nous inspirer autant d’aversion pour le Théatre que nous aurons eu de goût pour lui. Si les Comédiens vouloient refléchir au
2 (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXIII. Impossibilité de réformer entièrement les spectacles. » pp. 191-194
Mais le parlement voyant d’un côté tout ce qu’on avait à redouter du goût excessif de la nation pour le théâtre, et voyant
ait réduite à si peu de sujets, et ces sujets seraient si éloignés du goût des spectateurs, qu’elle tomberait d’elle-même :
ût assez plaisant. On veut plus d’emportement dans le risible ; et le goût qu’on avait pour Aristophane et pour Plaute montr
goût qu’on avait pour Aristophane et pour Plaute montre assez que le goût pour le risible dégénère ordinairement en licence
s, qui lui ressemblent beaucoup, et qui sont peut-être encore plus du goût des spectateurs, sont restées en possession de ce
3 (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE VII. Histoire de la Poësie Dramatique moderne. » pp. 176-202
97, se glorifiant d’avoir introduit en Allemagne un Spectacle dans le goût Grec & Romain, Græcanis & Romuleis lusibu
e capable de les traiter. Le Tasse voulut tenter une Tragédie dans le goût des Grecs ; mais il ne les connoissoit pas assez.
longueur & son esprit, sut éblouir toute l’Europe. L’Italie prit goût à ce genre Dramatique : un Michelagnolo mit sur l
ée en cinq Parties, dont chacune avoit cinq Actes. Elle étoit dans le goût d’une Piéce Espagnole, intitulée Caliste & Me
atoria, paroît à Crescembeni une belle & ingénieuse invention. Le goût de ce nouveau genre Dramatique & surtout le g
se invention. Le goût de ce nouveau genre Dramatique & surtout le goût des Piéces en Musique, fit tomber en Italie la Tr
succedé les Jodelets de Scarron, & des Piéces d’intrigues dans le goût Espagnol. Les Jodelets & les D. Japhet faisoi
viens de citer : & comme on pourroit dire qu’un Savant n’a pas le goût de la Musique, je joins à sa plainte, celle de Gr
que fut connue en Allemagne plus tard que par tout ailleurs, & le goût des Représentations Saintes y dura si longtems qu
lant de Delfino devoient écarter de l’Angleterre & de l’Italie le goût de la belle Nature ; mais enfin nos Tragédies mie
’ils avoient tenue jusqu’alors. On doit placer l’Epoque d’un meilleur goût en Angleterre au Caton d’Addisson, & en Itali
e (quoique très-éloignée de la perfection) fut l’époque d’un meilleur goût . Je parlerai dans la suite de cette Piéce ; &
es Tragédies connues aujourd’hui en Espagne, y ont aussi introduit un goût différent de celui de Lopes, de Calderon, & d
es Tragédies de l’Abbé Conti, & sa belle traduction d’Athalie, le goût du Poëme Dramatique chanté, paroît aujourd’hui do
4 (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XV. Les spectacles éteignent le goût de la piété. » pp. 133-137
Chapitre XV. Les spectacles éteignent le goût de la piété. « On serait peut-être moins coup
que d’allumer des passions vicieuses ; mais elles éteignent encore le goût de la piété. Comme on n’y apprend à juger des cho
fît, ne serait-elle pas plus propre à l’irriter qu’à le fléchir ? Le goût de la vérité peut-il subsister dans un cœur qui n
a vérité ? Ah ! une expérience journalière nous apprend qu’on perd le goût de tous les biens spirituels en s’abandonnant aux
pectacles de funestes impressions qui, en éteignant dans leur cœur le goût de la piété, y allument le feu des plus fougueuse
5 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29
angereuse pour tout le monde, trop brillante pour les femmes, trop du goût de celles qui fréquentent la comédie, pour être j
la comédie, pour être jamais redoutée. En vain parlera-t-on contre un goût dominant, la raison qui devroit en éloigner est c
ût, qu’on les goûtât à Jérusalem autant qu’à Paris. Ce n’étoit pas le goût d’une nation aussi sérieuse. Aime-t-on la science
ce qu’elles donnent aux ames les plus innocentes ; la familiarité, le goût pour le vice, qu’elles inspirent aux ames les plu
! Ut vidi ut perii, ut me malus abstulit error ! 3.° On en inspire le goût en présentant ces objets ornés de tous les agréme
e. Il en rend une infinité qui ne le seroient pas, & en répand le goût dans le monde sur ceux-mêmes qui n’y vont pas. 2.
lus : Qui ingrediuntur ad eam non revertentur. Gardez-vous d’avoir du goût pour ces beautés séduisantes, & de vous laiss
de la journée. Les farces les plus boussonnes étoient le plus de son goût . Personne n’eut plus de part à sa faveur qu’un Po
s prologues des opéras de Quinaut en faveur de Louis XIV sont dans ce goût  ; ils ne sont que plus ridicules chez une nation
ur ne doit jamais avoir des chaînes ; on n’en voit que les fleurs. Le goût de la liberté séduit tout : l’obligation de s’aim
la création de ce nouveau genre de citoyens. En répandant par-tout le goût de la friuolité, fournissant un continuel amuseme
dans les Actrices (on le sait bien, quel éloge), où la multitude des goûts n’énerve que trop souvent la force du sentiment,
de la délicatesse. Cer abandon si commun au théatre, à toute sorte de goûts , pourquoi est-il blâmable ? est-ce parce que ce s
la plus curieuse, la plus touchée. Tous les Poëtes se conforment à ce goût  ; il n’y a guère que les vieux amateurs, ou quelq
si. Ce trait ne prouve pas moins la corruption des mœurs que celle du goût du siecle & du théatre. Je suis fâché de trou
aire sur la nécessité des scènes amoureuses. Mais le théatre étoit le goût décidé, le foible des Jésuites (le P. Porée a com
& de dire les choses comme elles sont, mais où l’on canonise ses goûts pour s’en faire un mérite, on a imaginé un systêm
sés d’amour, & n’en sont pas moins estimés. Mais la mode & le goût ont prévalu, l’amour n’en exerce pas moins son em
ours mêmes figures, même marche à droit ou à gauche. Le principe d’un goût si général & si mauvais, n’est que le vice, l
6 (1762) Apologie du théâtre adressée à Mlle. Cl… Célébre Actrice de la Comédie Française pp. 3-143
qui relevées par l’art deviennent précieuses ? C’est même, en fait de goût , une espéce de maxime : on s’occuppe plus volonti
emprunte des images, on invente des traits, en un mot on consulte le goût  ; le dessein le plus riche est appellé, la symmét
s d’adresse & de subtilité, que sa finesse particuliere & son goût est de s’envelopper avec plus de soin. Mais si c’
st obligé de se prêter, d’y mettre continuellement du sien : sinon un goût décidé, une intelligence particuliere ; du moins
aximes & nos mœurs : le fonds & l’ordonnance d’une Piéce ; le goût & la forme de la représentation. Au lieu que
es Acteurs sur la voie : du reste à ceux-ci à courir la carriere avec goût , & à la fournir avec les graces & l’intel
. On peut les varier suivant ses connoissances & même suivant son goût  : avec du tems & de la réflexion l’on y parvi
mi les Acteurs, on consulte moins l’esprit & les lumieres, que le goût particulier, le génie de chacun. En effet on port
’agit ici de la belle nature, de la nature enfin perfectionnée par le goût  ; mais pour la distinguer il ne faut pas moins de
encore moins l’applaudissement officieux d’un caractére décidé, d’un goût qui nous est propre, de mœurs qui nous sont perso
peu que les régles soient scrupuleusement observées. Le caractére, le goût , les mœurs particulieres ; tout cela ne laisse pa
; en fait de Musique des lumieres bien solides ; en fait de Poësie un goût bien fin, parce que, comme nous l’avons déjà dit,
les qualités rares : le feu du génie, la chaleur de l’imagination, le goût de la nature & le talent de la précision. D’a
les beaux Arts. C’est celui qui est le plus dans la nature, dans son goût , & dans son caractére ; celui qui demande de
t-il quelqu’un a qui il vienne seulement en pensée, que ces traits de goût , ces images enluminées soient susceptibles de pra
du Jeu par son attrait particulier pour l’esprit de désœuvrement, le goût décide, l’intérêt, ou la passion. Un oisif recher
r l’uni d’une vie, qui dès qu’elle est uniforme, devient insipide. Le goût particulier vous fait du jeu un besoin, l’intérêt
ien n’est capable de nous amuser d’une maniere aussi analogue à notre goût , à notre caractère, notre nature que la société :
t d’autres amusemens, c’est à chacun de consulter indistinctement son goût  ; & s’il veut y mettre du choix, de préférer
emens grossiers auxquels, on reconnoît les passions. L’esprit pur, le goût , l’imagination, sont les seuls principes appellés
’esprit pur sans doute a ses plaisirs, l’imagination ses douceurs, le goût ses délices. Disons plus : l’esprit a ses transpo
isons plus : l’esprit a ses transports, l’imagination son yvresse, le goût ses ravissemens ; mais à quelque point que tout c
t enfin, parce qu’il nous prend par un endroit sensible, la partie du goût . Quand les Spectacles n’auroient sur toutes les r
en effet de faculté chez nous qui n’y gagne. L’esprit s’y éclaire, le goût s’épure, les beaux Arts se perfectionnent, le cœu
belle que palpable, une expression aussi pitoresque que sensible. Le goût acquiert de son côté en ce qu’il devient & pl
le degré de justesse & de vérité dont elles sont susceptibles, le goût n’est qu’un principe équivoque capable de délire
us les beaux Arts ; parce que tous ne dépendent que du génie & du goût . Quand l’un a des lumiéres, & l’autre du tact
upé de nos mœurs que les autres, qui conserve le même esprit, le même goût  : tout y est rendu à la gloire de la vertu &
aste & d’agrément. Non : l’horreur du vice est naturelle & le goût ne s’en acquiere, s’il est possible de parler ain
qui ne peut avoir dans aucun esprit le caractére d’impression. Si le goût par hazard s’en mêle ; on doit être encore sans i
emens ; il échauffe le génie au milieu des ris, & perfectionne le goût parmi l’agrément & la satisfaction. D’après c
7 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE V. Des Jésuites. » pp. 108-127
CHAPITRE V. Des Jésuites. Le goût extrême et les travaux infinis des Jésuites pour
'abord redouté les écueils, et se livre avec autant de plaisir que de goût et d'érudition à toutes ces discussions intéressa
nduite de courtisan, qu'on n'exigeait pas, qui se conforme en tout au goût du Prince, le théâtre ait fait chez les Jésuites
e, si on ne lui en donnait la connaissance, et ne lui en inspirait le goût  ? et quelle troupe y viendrait, si ce goût et ces
et ne lui en inspirait le goût ? et quelle troupe y viendrait, si ce goût et ces connaissances ne lui avaient préparé des s
unes gens qui avaient joué au collège, ont porté leurs leçons et leur goût dans les cloîtres, et les Religieuses dont les Jé
épandus ensuite dans le monde, ils y apporteront leurs idées et leurs goûts , et chercheront à se satisfaire. Toutes les famil
s s'en apercevoir, toute une ville deviendra peu à peu comédienne par goût , bientôt elle appellera des troupes d'Acteurs, et
couter les jeunes gens ; ce ne sont pas les libertins, attirés par le goût du plaisir et les objets de la débauche. Les pièc
conduit au plus, conduit à tout, qu'il en donne l'idée, en inspire le goût , en allume le désir, est la source du torrent qui
ur les gagner tous à Dieu, comme S. Paul, ou s'accommodant à tous les goûts pour régner sur tout, comme le prétend Pascal, mè
pernicieux encens, n'a pas su prévoir que ces applaudissements et ce goût même allumaient sourdement la foudre qui devait l
ager les suffrages des Grands et du peuple, dont ils connaissaient le goût , ou dans l'idée que c'est un exercice utile à la
c'est sans doute contre leur intention que le Démon a mis à profit le goût pour les spectacles qu'ils ont répandu dans tout
es, qui en effet malgré l'apparente sainteté sont toutes dans le même goût . Mais en établissant le règne du théâtre, ils ont
8 (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I. Des Parfums. » pp. 7-32
font des consonances ou des dissonances qui plaisent ou déplaisent au goût & à l’odorat. L’art de cet assaisonnement est
re la rapidité des sons, former des croches, battre la mesure dans le goût & l’odorat ? Le P. Castel & tout le monde
n des tuyaux on a adapté une phiole d’une liqueur spiritueuse dont le goût est gradué selon les proportions harmoniques ; ch
iqueurs sont consonnantes, il s’en forme une de leur mélange qui a un goût admirable : ce goût, au contraire, est détestable
antes, il s’en forme une de leur mélange qui a un goût admirable : ce goût , au contraire, est détestable si elles sont disco
ces mervilles on a donné au public l’admirable Traité de la Chymie du goût & dé l’odorat par un Marchand de liqueurs &am
t en est si rempli qu’en entrant chez elles l’odorat en est saisi, ce goût n’est pas nouveau. Les Romains qui portoient le l
e pareille cuisine, afin de goûter en même-temps le double plaisir du goût & de l’odorat quand on dépeçoit les viandes,
tir, mais pour s’en nourrir ou en tirer le suc. Mais dans l’homme, le goût pour les bonnes odeurs est aussi ancien & aus
es de leur terroir  ; car chaque pays a les siennes, chaque femme son goût , & chacun prend ce qui le flatte, comme il ma
voit son odeur favorite, & comme cet aliment avoit toute sorte de goûts , elle avoit aussi toute sorte d’odeurs selon la f
at luxuria nostra . 4.° Le livre d’Esther fait un détail singulier du goût extrême qu’avoit pour les odeurs le voluptueux Ro
gâteaux ambrés & parfumés pour leur en donner le parfum & le goût . 5.° La célèbre Judith dont la bonne intention &a
, dans les viandes, dans les odeurs pour s’abîmer dans la volupté. Ce goût régnoit dans les auberges, où selon Juvenal un Pa
s mots nectar & ambroisie signifient seulement quelque chose d’un goût exquis & d’une odeur délicieuse. On donne le
oder à la délicatesse des Dames, on a ôtéaux remèdes l’odeur & le goût rebutant qu’ils ont ordinairement ; c’est un excè
9 (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197
, & ils se flatterent d’égaler dans leurs concerts domestiques le goût & la magnificence des rois. Brillantes époque
s plus de quatre mille ans, ne seroit que ridicule, si l’élégance, le goût du style galant, les détails révoltans de toutes
Ménage, est un mêlange de toutes sortes de viandes, qui n’a point de goût particulier, mais un résultat de plusieurs goût d
des, qui n’a point de goût particulier, mais un résultat de plusieurs goût divers. Ragoût bizarre que forment les restes des
me davantage : on veut rire, & il faut servir le public selon son goût . Ce n’est pas moins le goût des auteurs. Nous avo
& il faut servir le public selon son goût. Ce n’est pas moins le goût des auteurs. Nous avons déjà marqué nos allarmes
lei, l’honnête criminel, le Roué vertueux, &c. avoient annoncé ce goût . Loredon vient d’en donner une nouvelle preuve. A
espece de poëtique, qu’il ne tient pas à nos profonds penseurs que ce goût affreux, qui est presque tombé parmi les anglois,
goût affreux, qui est presque tombé parmi les anglois, ne devienne le goût françois. Les comédiens n’epargnerent rien pour r
pieces à suïcide dont il y a un grand nombre, ne sont-elles pas d’un goût fort approchant, & même plus atroces que les
re, comme dans Alzire & tant d’autres, tout cela est dans le même goût d’atrocité, quoiqu’un peu nuancé & adouci. La
resse ; il craignit un dénouement comique qui n’auroit pas été de son goût , il se hâta de le prévenir, & faisant le géné
   Divin Voltaire.         Divin Voltaire, Seul encor qui donnez le goût , Roman, conte, ode & caractere, Vous avez réu
ans tous les autres métiers, suivre pour réussir son talent & son goût . Mais, sur le théatre public comme sur celui de c
loi, soit que l’auteur lui-même ait composé les rôles exprès, dans le goût de l’actrice sa maîtresse : ce qui n’est pas rare
l faut faire représenter des pieces de théatre dans les collèges. Son goût pour l’art dramatique, qu’il paroît fort aimer, n
ner des rôles à apprendre, cet exercice ne leur apprend rien que leur goût & la lecture ne leur eût appris. Ils perdent
r eût appris. Ils perdent le train de leurs études, & prennent du goût pour la dissipation ; & cet inconvénient, tou
erdre le train de leurs études & beaucoup de temps, ne donnent un goût de dissipation ; &, par un autre inconvénient
litaire, le commerce, pour tout ce qui demande plus d’activité que de goût & de méditation, les représentions leur appre
mieux employer leur temps d’en faire des comédiens, de leur donner le goût de la dissipation ; & comme ceux-ci sont le p
ur carrillon, bon ou mauvais. Un enfant n’étudie point les fables par goût , on l’y force ; & après avoir reçu la petite
ni aucun sel. Un siecle frivole a saisi cette veine si analogue à son goût . La demangeaison d’écrire a fait profiter de la f
-il des bêtes ? On a fait beaucoup moins de fables que de romans : le goût du vice en est la cause. Les fables ne flattent p
as réussi, quoiqu’une libertine Zemis y soit mêlée. Le fonds est sans goût & sans sel. Lafontaine n’en a presque point a
un titre innocent, faire trouver comme par hasard, & conduire par goût à celui dont on se défioit. La fable dans le sens
indifférent, soit par le libertinage d’un cœur qui ne suivoit que ses goûts & ses penchans, soit de dessein formé, afin q
l’indécence de ses images, malgré un vernis de politesse qu’exige le goût du siecle, & qui le rend plus dangereux que l
luxe, l’art meurtrïer de la finance, la fureur épîdémique du jeu, le goût de la débauche que la nature abhorre, & la lâ
10 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De la Musique Française & Italienne. » pp. 252-286
ique. On ne saurait prétendre actuellement que nous n’avons aucun goût pour la musique légère, & que notre langue ne
est si vrai que nous pouvons composer de la musique purement dans le goût Italien, sitôt que nous voulons nous y appliquer,
cune gradation n’adoucit un pareil écart. En un mot, le chant dans le goût Italien ressemble plutôt à des cris qu’aux accens
ement les modes d’un chant que les paroles qui l’accompagnent. Le goût du chant Italien est presque mêlé avec le nôtre.
tre Opéra-Bouffon actuel est dans ce dernier genre ; on y découvre le goût Italien & le goût Français ; il n’est pas dif
el est dans ce dernier genre ; on y découvre le goût Italien & le goût Français ; il n’est pas difficile de le distingue
manquer d’avoir une musique éxcellente ; puisque nous avons joint le goût savant & ingénieux de la musique Italienne au
avons joint le goût savant & ingénieux de la musique Italienne au goût naturel & simple de la musique Française ?
s un concert, ou bien au nouveau Spectacle, telle Ariette est dans le goût Italien ; celle-ci est dans le genre Français. Af
r éxemple, que la Romance d’On ne s’avise jamais de tout, est dans le goût Français ; & que l’Ariette, Je suis un pauvre
nre de leur musique. On verra que le Maréchal est entièrement dans le goût Italien ; on verra qu’Isabelle & Gertrude, es
ariations. On avouera que M. Monsigi fait particulièrement honneur au goût Français ; & qu’on retient d’abord par cœur t
à démontrer. La musique du Devin de Village n’est aucunement dans le goût Italien : sans y faire une trop longue attention,
amp; des accords à peu près semblables. Cependant comme les mœurs, le goût , ou les caprices de chaque Peuple, répandent de l
11 (1802) Sur les spectacles « RÉFLEXIONS DE MARMONTEL SUR LE MEME SUJET. » pp. 13-16
aisons entières. Il est donc certain que la partie du public, dont le goût est invariablement décidé pour le vrai, l’utile e
machinal et grossier qu’il y prend sans réflexion, émousse en lui le goût des choses simples et décentes. On perd l’habitud
e comme le corps, dans une stupide indolence. La farce n’exerce ni le goût ni la raison : de là vient qu’elle plaît à des âm
c plaisir ? Le public comprend trois classes : le bas peuple, dont le goût et l’esprit ne sont point cultivés, et n’ont pas
12 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IV. Le Peuple doit-il aller à la Comédie ? » pp. 60-74
n maître, en lui payant le double de son prix, si on lui a inspiré ce goût  ; ce qui est mis de pair avec les plus grands vic
i-même souffre de la fréquentation du peuple, il faut le servir à son goût , on se met dans la nécessité des grossièretés, de
e Bourgogne, de Guénégaud, etc. tout à suivi la pente des vices et le goût du peuple ; qui peut s’en défendre ? on veut atti
s, l’étalage des beautés et des règles, la critique des défauts et du goût , dans le fond Melpomène et Thalie n’aiment que la
étaient eux-mêmes un des fruits du théâtre, qui en avaient inspiré le goût et donné l’idée : tout retomberait sur lui. 2.° C
n effet que si la diminution, le dégoût, le mépris de la chasteté, le goût , l’impression du vice, le moyen de tromper les su
tième de mariés. Les amateurs du théâtre sont la plupart dans le même goût  : d’un million de gens qui le fréquentent, la moi
encouragé ; le divorce permis devait même le faciliter. Cependant le goût du célibat, ou plutôt de la débauche, était si gé
t que la licence des mœurs. Le mariage a trop de charges pour être au goût des libertins, il est trop méprisé au théâtre, et
ue permis, y fut inconnu pendant cinq siècles. Ce ne fut que quand le goût de la comédie y fut devenu dominant, qu’on ne res
13 (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 75-112
on explique la politique des Spectacles ; le génie des Atheniens leur goût effrene pour le plaisir, demandant des amusemens
toujours aimé la volupté, il est dangereux d’unir les hommes par le goût du plaisir . L’objection est pressante. Solon s’e
iasme pour la beauté des femmes, &c. C’est une production dans le goût du siecle ; on prendroit l’Auteur pour un Deïste
p; les attraits de sa beauté. Les estampes du livre sont dans le même goût , des enfans autour de Cyrus avec un Telescope, un
u’il fit de la musique en Perse (France) tint de la perfection de son goût , n’essuya point les gradations des Arts. Parfaite
; devient un vrai plaisir pour eux (le libertinage du siecle & le goût de la musique ont le même principe). De tous les
aussi inépuisable que prompt (il n’y a que six pieces de bonnes). Son goût & son discernement dans l’arrangement des suj
ouer ses pieces, le dégraderent. Il avoit de l’imagination, mais sans goût , sans regle, sans décence. C’est un cheval fougue
mpues. Le grand art du Théatre est de savoir combiner le vice avec le goût & le style du siecle, pour insinuer l’un à la
ien ; Moliere un homme du monde, un agreable débauché, qui parle avec goût , qui amuse & fait rire, mais rend le vice aim
amp; de grossiereté du plus du plus bas peuple, qu’il fréquentoit par goût , quoique favorisé de plusieurs Milords, qui appar
t, quoique favorisé de plusieurs Milords, qui apparemment avoient des goûts semblables. Cyranno ne se mêla point de politique
e comédie perpétuelle, où la Princesse joue toujours quelque rôle. Le goût du Théatre étoit dominant dans cette Cour, &
’un esprit fort onrné habile Mathématicien. & cependant livré par goût à ces frivolités. Il s’y croyoit obligé par recon
e ses graces en le jouant. Le Mercure galant fit galamment l’éloge du goût de la Princesse, en le relevant jusqu’aux nues. L
gans de Féeries, qui n’ont ni commencement, ni suite, ni fin, dans le goût des mascarades & des farces de Malezieux &
En voici deux raisons. Outre que la France n’étoit pas alors dans le goût de donner de l’importance au Théatre, d’ailleurs
cout je ne sais comment, la plupart ridicules, sans suite & sans goût . Que dans des Poësies familieres on mette quelque
re venir & ajouter à des mots des idées burlesques, c’est le meme goût très-gothique qui avoit inventé les anagrammes, l
u débit, ne peut piquer que les palais des agréables du tems, dont le goût n’est pas plus respectable que la foi & les m
ite. C’est un aveu du discrédit où est tombé Moliere, & du peu de goût qu’a pour lui le public, quoique placé parmi les
il ne savoit pas distinguer Lucain de Virgile . Par hasard & par goût il avoit étudié Lucain, Poëte analogue à ses idée
14 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE III. Théatre de S. Foix. » pp. 52-75
e page. On a voulu imiter les Lettres Persanes : Quelle différence de goût , d’esprit, de finesse, d’agrément ! Cet ouvrage e
is & gazés. Si chacun d’eux s’avisoit d’écrire un roman selon son goût , les peintures en seroient aussi libres. Il y a u
candaleuses qui s’y font passées. Chaque ville pourroit faire dans ce goût une jolie compilation bien édifiante. Il parcourt
s, en fait de grands maîtres. Il s’est tres-bien peint lui-même : Mon goût , dit-il, est de ne m’amuser qu’à des espèces de m
e glisser imperceptiblement, mais trop efficacement dans le cœur ? Le goût de l’Auteur s’annonce par le choix même des sujet
Visir, & même dans celui du grand Seigneur, tant elle est dans le goût & l’esprit d’une nation si chaste par tempéra
de la représentation au serrail. Il est vrai que la gloire d’être du goût & d’avoir servi aux plaisirs du serrail, flat
Mais peu importe d’éclaircir ce mystere, il suffit de faire sentir le goût dominant du Théatre de S. Foix, ce qui n’en fait
égitime, & un éloge du célibat voluptueux, où l’on se livre à son goût sans contrainte, en voltigeant d’objet en objet.
a maîtresse pensent de même, malgré des parens qu’on trompe. C’est le goût du temps & celui de l’Auteur (comme il paroît
a puisé cette morale dans son séjour à Constantinople, & dans son goût pour la vie du serrail ? Ce n’est pas mon dessein
amp; la fidélité, & tout cela pour l’intérêt des mœurs, & par goût de la saine morale. Aussi la Déesse de la volupté
a gloire de l’invention, même dans ces petits riens dont il fait avec goût des découpures. Ces déguisemens d’une maîtresse p
out de la finesse, de la légèreté, de l’élégance ; mais c’est le même goût , la même gaze, le même libertinage, les mêmes all
15 (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64
s, et raisonnables, ce qui me serait impossible s’ils n’avaient aucun goût pour le plaisir ; ils aiment la société, qu’ils a
les débauches de cabaret auxquelles ils se livrent beaucoup moins par goût que pour suivre la mode ; faisons-leur sentir que
e partie de nos artisans même rougiraient qu’on put leur reprocher un goût si crapuleux. Si nos petits-Maîtres n’ont pas moi
les plaisirs d’une société mi-partie entre les hommes et le Sexe, le goût des concerts, des cercles amusants et des soupers
ges, vertueux et bons Chrétiens. Que Molière ait d’abord respecté le goût du Public pour s’en faire écouter, il a bien fait
nt la médecine qu’il présente à son enfant. Il s’agit de savoir si le goût que Molière a reconnu dans ses compatriotes, étai
ant c’était entretenir les défauts, les ridicules et les vices que ce goût mal dirigé pouvait produire. Or il est aisé de pr
duire. Or il est aisé de prouver que l’usage que Molière a fait de ce goût , loin d’être préjudiciable, fut utile aux progrès
rendrait du cœur d’un Peuple ne serait pas fondée légitimement sur le goût de ses spectacles, il est certain, à ce qu’il me
l’estime de Louis XIV furent seuls capables de le préserver. Quant au goût que vous supposez diminué pour les pièces de Moli
est si bien accueilli des spectateurs, pense-t-on que ce soit par le goût qu’ils prennent pour le sens et la simplicité de
neuves et singulières. »u S’il était vrai que le Public eût tant de goût pour les idées neuves et singulières, les vôtres
aisonnement. Le Public est si sot à leur avis, que sa conduite et son goût ne peuvent jamais leur tenir lieu de démonstratio
’un vicieux tourmenté sur la scène comique, partent également de leur goût pour la vertu et du plaisir qu’ils ont de voir le
ureuse, à Goa l’honneur de brûler des Juifs »ab  : pourquoi citer des goûts atroces pour en faire induire que le nôtre est ma
e crois vous avoir démontré ci-dessus en citant Britannicus que notre goût pour l’amour n’était pas condamnable en lui-même,
écoutent ou qui la lisent, qu’on peut présumer que des scènes dans ce goût , et destinées à la même critique, feraient une im
u Public »bd  ; quoi de plus juste et de plus sensé : n’est-ce pas au goût général, que les particuliers raisonnables doiven
Public. Or nos Auteurs veulent plaire, ils doivent s’assujettir à son goût  : ce n’est donc qu’après avoir reconnu ce goût qu
ent s’assujettir à son goût : ce n’est donc qu’après avoir reconnu ce goût qu’ils se permettent de lui donner des pièces qui
qui respirent la Vertu. Le Public applaudit ces pièces, donc il a du goût pour la Vertu, donc les Auteurs font bien et très
a Vertu, donc les Auteurs font bien et très bien de se soumettre à ce goût et de recevoir la loi du Public. Ne craignez poin
tendresse ou le désespoir dans les Tragédies, qui, par la naïveté, le goût et la légèreté de leurs sons portent la joie la p
reformule ici librement l’argument suivant de Rousseau : « Aussi, le goût général ayant changé depuis ces deux Auteurs [Cor
16 (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. De l’Éducation. » pp. 60-92
unes gens. Les Jesuites, quoique par un excès de complaisance pour le goût des grands & du public sissent jouer des piec
lus séduisans, l’égarement de l’âge le plus foible, l’enthousiasme du goût le plus vif, des passions les plus emportées de l
en interdire la fréquentation, en écarter les idées, en combattre le goût , en faire sentir le danger, en faire craindre le
fortifie. On doit beaucoup se défier des jeunes personnes qui ont du goût pour le théatre, & le leur permettre moins qu
puis comprendre comment des gens sages ont pu vouloir leur donner ce goût , soit-en les menant aux spectacles, soit en les f
ation, fût-il réel, compensera-t il jamais l’atteinte mortelle que ce goût même portera tôt ou tard à leur religion & à
orgueil, la colere, la malignité, le mensonge, l’intrigue, &c. le goût du théatre est un composé de tous les goûts du vi
ge, l’intrigue, &c. le goût du théatre est un composé de tous les goûts du vice. On voit aisément ce qui frappe le plus u
qu’à dissiper les jeunes-gens, leur faire perdre leur temps & le goût de l’étude, & leur inspirer le goût & la
re perdre leur temps & le goût de l’étude, & leur inspirer le goût & la curiosité du théatre. Ceux qui ont joué
t en France, furieux en Angleterre. Tout se naturalise & prend le goût du terroir. Ces passions portées à la brutalité,
ile noire, à l’effervescence, sont comme le grand ressort, l’appui le goût du Théatre Britannique. Melpomene n’y déclame pas
 ? Il faut du courage pour inspirer des sentimens si peu conformes au goût de ceux avec qui un jeune Seigneur doit vivre. C’
era donc plus son éleve le reste de sa vie, & il empêchera que le goût de l’une ne fasse désirer les autres C’est vouloi
omme vicieux, l’Acteur & le spectateur prennent insensiblement le goût du vice, & se familiarisent avec lui ; car en
pourquoi réaliser & exalter ainsi les passions, c’est-à-dire, le goût du vice, l’état de l’ame dans le vice ? Car les p
ance & la pratique ? Faut il qu’on donne à la jeunesse l’idee, le goût , le modele, l’exercice de ces erreurs dangereuses
e, l’injustice, la galanterie, la dépravation de nos Marquis ? Le bou goût , les regles du théatre n’y sont pas moins blessée
17 (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137
isoit leur toilette, les peignoit, les paroit de sa main, décidoit du goût & de la mode de leur parure, n’épargnoit rien
s importantes de la royauté, du sacerdoce, de la magistratere, que ce goût efféminé de luxe, de parure, de frivolité : fruit
ie, qui n’ont avec le tout & les autres parties qu’une liaison de goût , un arrangement de mode, très-incertain & trè
etur, erat enim cooperta. Nouvelle preuve combien les nudités sont du goût de la débauche. Une femme chrétienne peut-elle se
 ? se flatteroit-elle qu’aucun de ceux qui la verront ne sera dans le goût de ces vieillards ? Esther fut un modele de modes
bellit & la remplace, est notre ouvrage, le chef-d’œuvre de notre goût  ; elle en aiguise les traits, & fournit des a
occupés de leurs conquêtes. On consulte les savans & les gens de goût , coiffeuses, femmes de chambre, amies, petits-maî
la vanité, l’impureté, la jalousie commandent, &c. Je sais que ce goût , plus ancien que le théatre, fut toujours dans la
front. Point de femme du monde qui ne se pare en Actrice ; jamais le goût & la folie de la parure ne furent portés si l
uvrages des création de génie, des chef-d’œuvres d’invention & de goût . Quels sont les arts libéraux ? La peinture ? ils
oujours captif. J’ai cru d’abord que c’étoit une plaisanterie dans le goût de l’Abbé Coyer, pour tourner en ridicule la foli
e l’intervalle qu’établit la différence des états, qu’il ait assez de goût pour sentir les impressions que son art doit fair
l’Orient. Les femmes ne manquent pas de prétextes pour justifier leur goût dominant, les Actrices encore moins, ou plutôt el
e soi-même ; il faudra perdre dans le mariage cette habitude & ce goût de dissipation, ou se préparer bien des revers. U
ces deux portraits une Actrice voudra-t-elle se reconnoître ? Quelque goût qu’une fille ait pour le mariage, aucune n’avoue
mp; ces écarts. Il ne les blâme pas moins, & c’est mal servir son goût que de se les permettre. Le voulût-il, on devroit
ce qu’il leur plaît. Il s’en faut bien qu’il faille les y forcer, le goût & le penchant les entraînent. Cependant c’est
mari, à ses enfans, à ses domestiques ? La toilette occupe trop ; le goût , les préparatifs & la jouissance de son triom
18 (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE III. L’Esprit de Moliere. » pp. 72-106
nces. Tout cela ne forme point un savant. Jamais il ne composa que de goût & de génie : il lut quelques comédies Espagno
Dancourt, Monfleuri, du Théatre Italien. Ces traités seroient dans le goût de Mathanasius ou Chef-d’œuvre d’un Inconnu, ou à
; mais il en a été le germe. On lui en est redevable, il a répandu le goût du Théatre, & il possédoit un peu de tous ces
que celles qui font métier d’amuser les hommes ! quels hommes dont le goût est d’être amusé par de telles femmes ! Ce n’est
tions. Il est vrai qu’il la porta à l’excès, & qu’il a inspiré ce goût à tous les Théatres, jusque-là fort simples, &
écessité dans la province ; fixé à la Cour, il fallut se conformer au goût du maître. Le Théatre déploya ses richesses, se p
’excusoit sur ce qu’il falloit pour gagner de l’argent s’acommoder au goût des halles. Des motifs si bas, des moyens si mépr
divers, mais par-tout il est connoissable, même air, même style, même goût , même marche ; par-tout le même ton & la même
; de la ville, ses ouvrages sont l’histoire des mœurs, des modes, des goûts du siecle, & le tableau le plus fidele de la
nce du génie de Descartes ; mais on respectoit moins les préjugés, le goût des connoissances rapprochoit les conditions. Dan
vré à la galanterie, prodiguant les fêtes, qui trouve un homme de son goût , dont les bouffonneries l’amusent & favorisen
qui lui feroit peu d’honneur. Ce n’est que faute d’invention & de goût qu’on accumule tant d’objets. Quoi qu’il en soit,
de pareilles salles. Les caffés publics sont à peu-près dans le même goût . Il n’y a de nouveau que d’en avoir une publique,
aisirs, la chasse, les exercices militaires, selon les idées & le goût de la nation. Le Paradis de Mahomet est le Vauxha
fort décoré, on rassemble tous les plaisirs, pour satisfaire tous les goûts , danse, musique, jeu, masque, repas, spectacle, c
ation, rafraîchissemens, danse, musique, tout y est rassemblé avec un goût exquis. La vivacité de l’air subtil du païs donne
Ce ne sont pourtant pas des hibous qui fuyent le jour, mais c’est le goût regnant, les bougies éclairent mieux que le solei
s prérogatives singulieres ; quoique le comerce y soit florissant, le goût du plaisir y domine ; on le respire avec l’air, i
ie,   Venez dissiper vos humeurs    Dans le palais de la Folie.   Le goût par les mains de Torré  Vient de construire un t
19 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre prémier. De l’éxcellence du nouveau Théâtre. » pp. 68-93
s Arts & des Lettres, où règnent tout à la fois le faste & le goût , se fut rendu l’admirateur d’un Spectacle ridicul
n’est point le caprice qui fait rejetter ou préférer telle chose : le goût qu’elles ont pour un genre presqu’adoré dans la C
xtasions à des peintures trop naïves qui auraient autrefois choqué le goût & la délicatesse. Au sujet de l’objection, si
que je viens de citer, sous prétexte de son ancienneté, & que les goûts ne sont plus tels qu’ils étaient autrefois, le té
son mérite. Il faut un grand art pour savoir contenter les différens goûts . « Une pièce de Théâtre, dit Aristote, doit pour
 : un sot est plus difficile a émouvoir, à charmer, que celui dont le goût est éclairé ; il n’est pas aisé de se mettre à sa
? Succès des Ariettes même hors de la Scène. On dirait que le goût pour la Musique Italienne est devenu en France un
ires, trop heureux d’amuser les laquais & la populace. Dès que le goût se relacha, dès que la frivolité vint s’emparer d
ention à ce qu’il nous reste à dire. Il fait perdre insensiblement le goût que nous avions pour les Pièces de Corneille &
20 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE III. Extrait de quelques Livres.  » pp. 72-105
de faire apprendre & retenir l’histoire en s’amusant : c’étoit le goût des anciens maîtres. Les histoires sacrées, habil
sentimens dont il corrompt votre cœur, les passions qu’il exalte, le goût du monde qu’il vous donne, les exemples du vice q
ne cherche plus à toucher les cœurs, on s’efforce de les déchirer, ce goût sauvage & atroce, nous replonge dans la barba
par des obscénités grossieres, qui ne pouvoient pas même être de leur goût  ? Térence, qui, soit pour leur faire sa cour, soi
spirer ? N’y eût-il que le danger de leur donner l’idée, l’estime, le goût du théâtre, qu’ils ne prendront que trop-tôt dans
e espece : le quatrieme, la volupté par des regards, des pensées, des goûts . Tout cela revêtu de tous les agrémens imaginable
it-on, plusieurs heures en oraison, & un appartement dans le même goût aux Capucines. Cependant elle se décrie elle-même
e, & l’empêchoit de se rencontrer avec lui-même. Je lui donnai du goût pour la musique, la danse, la Comédie & l’Ope
beaucoup, il excelloit dans les airs gais, pour lesquels on avoir du goût . Jéliote exécutoit encore mieux, que Rameau ne co
roscrire, & de deux Opéras comiques. On lui confia les détails de goût dans les spectacles particuliers des petits appar
s idées, & des pieces des Auteurs Grecs, le style, les régles, le goût du Théâtre ; l’Accadémicien n’efface point le Jés
thée. Ce sujet en est monstrueux. Ce n’est qu’une déclamation dans le goût de Séneque ; pendant cinq actes, Prométhée est cl
ans sa perfection. La tragédie des Perses est absolument dans le même goût que les sept chefs. Récits, descriptions de batai
enans dans cette piece. On évoque l’ame de Darius : ce n’est guère le goût du tems, il a fallu tout l’art de Voltaire ; pour
res, leurs comédies étoient aussi licentieuses : c’est une affaire de goût . Les payens alloient droit au crime, & ne con
François font leur capital. Le bon sens & la raison, en dépit du goût dominant, sont pour les Grecs. Outre le scandale
ue pas l’impression de la terreur & de la pitié, qui sont le vrai goût de ce genre. Chez les Grecs, il y a des grandes b
21 (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 113-155
légère. Il y a apparence qu’ils étoient fort licentieux ; c’étoit le goût du temps, & le ton Italien. Ceux de la Reine
en. Ceux de la Reine Marguerite, qu’on ne lit plus, sont dans le même goût . On dit que Catherine les ayant lus leur donna la
futures. Comme toutes les Actrices & les coquettes elle avoit un goût décidé pour la parure, quoique avide d’argent. El
s ne répérent cette fadeur. Malheureusement Catherine inspira le même goût à ses enfans. C’étoit le goût des Medicis, dont l
lheureusement Catherine inspira le même goût à ses enfans. C’étoit le goût des Medicis, dont la somptuosité effaçoit tous le
rais théatres ; on ne pouvoit plaire à cette Cour qu’en favorisant ce goût . Léon X le porta sur le Saint Siege, & le Car
illante de domestiques. Aucun des Medicis n’a été savant ni n’a eu du goût pour les sciences, & n’a cessé, pour tout cet
son penchant. On lui a soupçonné plusieurs amans favorisés, soit par goût de galanterie, soit par politique, pour les mettr
I, qu’elle aimoit le plus, & qu’elle avoit le plus élevé dans ses goûts , scandalisa encore davantage avec ses mignons, &a
rge tout-à-fait découverte ; Brantome qui montre par-tout beaucoup de goût pour les nudités, en étoit extasié. En Espagne on
pour être vue de tout le monde. Cette conduite galante n’étoit pas du goût de Philippe second, le plus sérieux des hommes, d
spagnole, & ne lui prépara pas un sort heureux en lui donnant ces goûts & ces manieres, qu’elle ne suivit que trop. I
scene au plus haut point de la gloire, & en a par-tout répandu le goût . Mais Mazarin n’avoit pas comme Cathérine, &
s à la comédie reguliere, il ne va qu’aux tretaux. C’étoit si bien le goût du temps, que la Reine Marguérite, sœur de Franço
er dans la Cour tout l’évangile. Il reste des vestiges de ces anciens goûts , quoique sous une forme bien différente, dans les
rt s’achette au prix des bonnes mœurs. Les dévotions n’étoient pas du goût de Cathérine, non plus que les Confreres de la Pa
plus legere de religion, comme à la Comédie Françoise. Ce systeme, ce goût de vice, qu’on honnore du beau nom de perfection
vant encore aucun de formé qu’elle peut embrasser, étoit du moins par goût & par caractere pétrie de tous les sentimens
t pas apperçu qu’en justifiant & louant en elle ce qui est de sou goût , il la décrie encore davantages. Il passe rapidem
suit par-tout, & sert à ses intrigues. 2° Un esprit comédien, un goût de théatre qui en fait une vraie Actrice, & u
ces Dames à jouer la comédie, c’étoit des Actrices parfaites ; ni du goût de la Reine pour le théatre. C’étoit l’amatrice l
e le plus dramatique. Ecoutons encore Brantome, vrai comédien par ses goûts & sa frivolité. Elle inventoit toujours quel
22 (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE III. Réformation de l’Abbé de Blesplas. » pp. 55-81
it reçu quelque ordre de le composer, soit qu’il n’ait écouté que son goût ou son intérêt, cet éloge perpétuel des Grands, s
de cette piété, portée à une sorte d’excès, figureroient mal avec le goût du spectacle. M. Besplas peut retrancher ce Préla
source dans la religion ; les Philosophes, les Théologiens voyant le goût des peuples pour les spectacles, en donnèrent des
gles : voilà sa premiere origine. Mais si les peuples avoient déjà du goût pour les spectacles, si on les perfectionna, il e
la réformation ! Mais il espère que quelque beau génie conciliera le goût de la nation & les mœurs. Le génie de quelque
a que lui qui puisse faire un accommodement si difficile, puisque le goût de la nation & le goût des Grands est précisé
un accommodement si difficile, puisque le goût de la nation & le goût des Grands est précisément le goût des mauvaises
sque le goût de la nation & le goût des Grands est précisément le goût des mauvaises mœurs, & de tout ce qui les ent
u libertinage, le citoyen & l’étranger. Ne fît-il qu’inspirer son goût , & le répandre dans tout le royaume & tou
à une école de bonnes mœurs, qu’est-ce qu’une école de débauche ? Le goût de la nation & des Auteurs est tourné presque
prices. Femme qui prétend ne chercher que dans elle seule la règle du goût de la nation. Il est vrai que les femmes ont beau
la nation. Il est vrai que les femmes ont beaucoup d’influence sur le goût & la mode à la Cour & dans les belles com
t plus que le parterre. Quel succès attendre, si on ne se conforme au goût des arbitres de la gloire ! Il seroit très-danger
ntage que d’y aller tous les jours y dépenser son bien, en prendre le goût , le langage, l’esprit, &c. ? Le nouveau théat
23 (1768) Observations sur la nécessité de la réforme du Théatre [Des Causes du bonheur public] «  Observations sur la nécessité de la réforme du Théâtre. » pp. 367-379
u inspireroit peut-être à nos beaux génies les moyens de concilier le goût de la Nation & les mœurs. Ceux qui songeront
isirs ? Quels moyens, au moins capables de fixer l’attention & le goût , présente-t-elle à une mere vertueuse qui veut pr
us arrêté à la Tragédie qu’à la Comédie, parce qu’il me semble que le goût de la Nation & des Auteurs est tourné presque
-il, avoit formé le plan d’une Tragédie Françoise d’Œdipe, suivant le goût de Sophocle, sans y mêler aucune intrigue postich
n n’en retrancheroit que de faux ornements qui blessent les regles du goût . *. Il seroit à souhaiter que M. de Fénelon eût d
uteurs amis de la vertu veuillent annoblir la Scene, faire tourner le goût de la Nation du côté des objets que nous avons in
24 (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VI. De l’indécence du Théatre. » pp. 114-137
que, quel des théatres est le plus dangereux. Chacun décide selon son goût , c’est-à-dire selon qu’il est plus ou moins affec
i pernicieux, on doit être regardé comme un empoisonneur qui donne un goût agréable à des liqueurs mortelles. Les comiques A
ngs & le mélange des sexes qui règne en France. Le fonds & le goût sont plus différens encore. Le spectacle dont on
-delà des Monts que le théatre de la Cour plûtôt par grandeur que par goût . On s’en embarrasse si peu que les Acteurs y sont
dans la bassesse de l’obscénité ou la petitesse de la bouffonnerie : goût analogue au génie de ces peuples, dont les amours
ont bouffi la grandeur Romaine, & banni la licence Françoise. Ce goût dramatique est moins dangereux que le goût Franço
i la licence Françoise. Ce goût dramatique est moins dangereux que le goût François. Les trois cens pieces de Lopès de Vega,
ntretient les ardeurs de la concupiscence & le foyer du péché. Ce goût de licence & de malignité est l’habit & l
n général il regarde le théatre comme une école du vice ; il blâme le goût du peuple, que le gouvernement ne devoit pas souf
François, que ses ancêtres avoient aussi peu goûté que la nation. Ce goût s’est répandu dans les autres Cours Allemandes. O
iecle en aiguise les traits, la gaze légère de politesse en relève le goût . Les femmes de théatre, mieux aguerries, ne diffé
homme, faire des incongruités de bonne chère & des barbarismes de goût . Le Dictionnaire de Trévoux ajoûte que barbarisme
25 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107
llures, en peindre les horreurs, en excuser les excès, en inspirer le goût , en faire sentir les mouvements, en ouvrir l'écol
-on se promettre de ne pas passer ces bornes, c'en est assez, le seul goût volontaire du plaisir mérite l'enfer. Que le flam
t plus rapide qu'on est sans défiance et sans repentir. De là naît un goût pour le théâtre qui va jusqu'à l'enthousiasme, un
tendres, les peignant vivement, les fardant, les assaisonnant à notre goût , les approchant de nous, les offrant à la jouissa
théâtre, n'y trouvent qu'un plaisir médiocre ; il faut réveiller leur goût trop usé, par des nouveautés, des raffinements, d
s et modérés ne font que glisser sur des cœurs pétris de volupté ; le goût du péché peut seul leur plaire. C'est bien au thé
nement du péché. Le plaisir du théâtre est celui d'un malade dont le goût dépravé dédaigne les aliments sains et utiles, et
odé. S. François de Sales emploie cette comparaison : C'est encore le goût d'un Danseur de corde qui s'amuse à regarder l'ab
ous, à peine sais-je lire, j'ai pris cet attirail par prudence et par goût , enfin comme un passe-partout : c'est moins un ét
rai, ou retranchent quelque chose de l'original, pour s'accommoder au goût de la nation ; mais ils ont peu à faire pour les
goût de la nation ; mais ils ont peu à faire pour les rapprocher, le goût du vice et la licence à le peindre en a fait tous
arements et de ses malheurs ; le devoir de l'homme est de réformer ce goût dépravé, par l'amour des biens spirituels et la s
26 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. —  CHAPITRE V. Tribunal des Comédiens. » pp. 128-140
ns, présomptueux, ignorans, débauchés, sans lettres, sans mœurs, sans goût , sans modestie, sans décence, que le public ne ce
les mauvais, & à les obliger de se dégrader jusqu’à consulter le goût d’une troupe insolente, dont on veut ménager les
rçant à se conformer, non aux régles du bon goût, mais aux idées, aux goûts , aux fantaisies des comédiens, pour obtenir leurs
dans tous nos drames. Plusieurs en sentent l’indécence & le faux goût , & voudroient s’en passer. C’est aux comédien
auteurs. Les comédiens sont des gens à talens, gens d’esprit & de goût . On ne peut prendre de meilleurs guides. C’est un
ndre son rôle : Et où peut-il avoir pris son esprit, ces lumieres, ce goût épuré, ces sentimens nobles, cette bonne éducatio
etits spectacles forains remplissoient le vuide du théatre aboli ; le goût de la danse, passion épidémique, se réveille tout
27 (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51
es mains, Chaque ouvrier dans son article a suivi ses idées & ses goûts  : l’un a des mœurs, l’autre en manque, l’un est c
mps assez riche & assez fou. Ce seigneur , dit-il, connu par son goût & ses talens, s’en étoit fait une occupation
feuille d’un grand livre. J’ai vu des fleuristes qui avoient le même goût pour les fleurs : ils colloient ainsi les feuille
s les jours ce mauvais goût flétrit les lauriers. Une comédie dans le goût du Moliérisme est un prodige. Il plaint tristemen
éatre, à mesure qu’ils tombent dans la barbarie & la décadence du goût , & ne conçoit pas la bizarrerie de notre empr
ingénieux ; tandis que nous avons les chef-d’œuvres à la Moliere. Le goût des comédiens même, qui ne devroient parler, agir
toutes Molieristes seront sans doute mieux reçues ; &, malgré le goût du siecle & la fureur du théatre, les connois
qui néglige le sublime Moliere ? C’est bien le moyen d’entretenir ce goût corrompu, que de fournir au public cette nuées de
ncore du théatre italien. On est forcé pour plaire de se conformer au goût du public. Il en est de même des mœurs. Les amate
& malheureusement la plupart des poëtes ont sur les mœurs le même goût que le public, & ils entretiennent celui du p
ils en sont trop bien secondés. Le monde le plus-brillant n’a pas le goût moins dépravé, & les femmes qui rient sous l’
semblent eussent la sagesse de ne pas monter sur le tribunal que leur goût pour la comédie déshonore, & de ne pas se dés
pas pour se corriger qu’on la pince, mais dans ses ébats montrera des goûts plus délicats. Je ne blâme pas ce portrait qui e
ouronne, qu’une femme de mauvaise vie, devenue plus délicate dons ses goûts , ne se livre plus, comme la Bejar, belle-mere de
& les jeunes seigneurs. Elle étoit françoise, & inspiroit ce goût à son mari : goût bien différent de celui du sava
seigneurs. Elle étoit françoise, & inspiroit ce goût à son mari : goût bien différent de celui du savant Jacques I. son
s folies des actrices, est au désespoir de la trouver si froide à son goût . Il découvre, par le moyen d’une femme de chambre
rdeau, poëme de l’homme, d’après l’histoire naturelle de Buffon. Quel goût peut-on trouver dans un sujet qui n’a rien de neu
28 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VI. Du Cardinal Mazarin. » pp. 89-108
jamais destiné à payer des vers galants. Mazarin se piquait encore de goût et de magnificence, et quoique bien inférieur en
ire des ballets et des mascarades, mais avec plus de profusion que de goût , plus de bruit que d’agrément, plus de pointes, d
s opérasl Français, à l’imitation des Italiens, qui avaient tourné le goût de la nation, cette pièce, quoique représentée av
oms de Lysis (la France), et d’Hespérie (l’Espagne). Il n’avait ni le goût ni le génie de son prédécesseur, il n’en donna po
vénements publics : la plupart des prologues des opérasp sont dans ce goût . Mais l’Europe de Richelieu était une satire très
celle qui fait l’avantage ni du peuple ni du Souverain, et jamais le goût du théâtre n’entra dans le nombre des choses qu’i
e de foi de la sainteté des spectacles. Cette historiette est dans le goût de celles de M. Cahusac, qui dans son Traité de l
op importantes pour aller à la comédie, qui même n’était ni dans leur goût ni dans celui de leur siècle. C’est sans doute un
le P. Alexandre appelle avec raison putidissima fabula, a dû être du goût d’un Comédien. Il est encore dans son caractère d
et n’ont été imités d’aucun de leurs successeurs. La dissipation, le goût du luxe et du plaisir, firent du mal à l’Eglise ;
29 (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXIV. Le sentiment, juge plus sûr que le goût. Celui-ci préféré au premier. Pourquoi ? Amour du Théatre, funestes à ses progrès. Honneurs avilis en devenant trop communs. Cabales. Leurs effets, & les moyens qu’on employe pour les éluder.  » pp. 129-150
Chapitre XXIV. Le sentiment, juge plus sûr que le goût . Celui-ci préféré au premier. Pourquoi ? Amour du
s voulons dire le sentiment, beaucoup plus difficile à séduire que le goût . S’il étoit possible que les Auteurs fissent une
oissances sont impérieuses. Elles appellent sans cesse au tribunal du goût , juge assez intégre, pris généralement, & si
ies qui le professoient, on rendit justice à leurs beaux Ouvrages. Le goût du Théatre devint-il général ? Il peupla le Parte
les lueurs l’aveuglent. Elle aspire au mérite de passer pour avoir du goût . Il est plus aisé de s’en supposer que d’en acqué
d de son activité à proportion que l’esprit fait des progrès ; que le goût analytique est le plus cruel fléau de l’imaginati
30 (1675) Traité de la dévotion « Chapitre III. De la trop grande sensibilité aux plaisirs de la terre ; troisième source de l’indévotion. » pp. 58-65
st certain que non-seulement l’excessive sensibilité, mais le moindre goût que l’on y prend, est l’ennemi mortel de la dévot
est l’ennemi mortel de la dévotion. Les plaisirs spirituels sont d’un goût si différent des plaisirs charnels, qu’on ne saur
’on y devienne sensible. Le S. Esprit est appelé le consolateur et le goût qu’un fidèle trouve dans les exercices de la piét
encore après cela les douceurs de la dévotion ne seront pas selon son goût , parce que ce ne sont pas les plaisirs de la chai
31 (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE II. Théatres de Société. » pp. 30-56
la comédie, le cœur s’y épanche sans obstacle, & s’y livre à son goût avec liberté. La plûpart de ces pieces sont les C
i (trop libre) pour que nous nous y arrêtions ; mais il peint bien le goût actuel : le siecle dans les mots veut de la modes
e rôles, de nations, de costume ; on en fait faire d’ailleurs dans le goût de ceux qui le commandent & en fournissent le
parfaits que d’en faire des Comédiens, on ne peut y mieux réussir. Le goût des spectacles se répand de plus en plus, dit le
poison). Rien n’anime (ne dissipe) plus la société, ne forme plus le goût (du désordre), ne rend les mœurs plus honnêtes (m
mençal, est de tout, & partout, & donne à tout ses idées, ses goûts , ses allures. Le Mercure (juin 1765) annonce l’ét
grande école ; Paris enverra des maîtresses aux provinces, donner le goût , offrir des modèles, dégourdir la timide pudeur,
u au moment de l’être. Les premiers ne cherchent qu’à satisfaire leur goût  ; ils empoisonnent tout, & se repaissent de t
empoisonnent tout, & se repaissent de tout, trouvent par-tout le goût du crime, & s’y enfoncent de plus en plus : Q
crime, paroître l’aimer, s’y déterminer, le commettre, en inspirer le goût en exprimer les mouvemens, en diminuer l’horreur,
non plus une tolérance populaire, puisque malgré toute la ferveur, le goût , l’ivresse de ses amateurs, il n’est personne qui
ssible de contenir des gens qui par état se dévouent au crime, ou par goût s’en rendent les spectateurs. Ce seroit un miracl
urir, les exercices de piété ; l’indifférence pour la religion est le goût décidé de tous les états, l’irréligion & la d
32 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83
il l'avait parfaitement rendu. Tout cela marque beaucoup d'esprit, de goût et de religion dans un enfant de huit à neuf ans.
es que ceux auxquels son éducation était confiée, auraient corrigé ce goût prématuré du théâtre, qu'on ne lui permit de sati
pour les affaires dans les premiers jours de son règne, ainsi que son goût pour le luxe, le plaisir et la dépense, et tout c
cation de la jeunesse, lui inspirer la honte du mal, et lui donner le goût du bien. La comédie fait tout le contraire, et se
ces que la fréquentation du théâtre. La jeunesse y perd absolument le goût de l'étude, et constamment tout son temps. Je m'e
blic, différentes dans les mœurs des Acteurs et des Actrices, dans le goût et les vues de l'Auteur, dans le choix des specta
les honnêtes femmes : le rôle qu'elles font sur le théâtre, donne du goût pour celui qu'elles jouent ailleurs. Cependant j'
une grande faute, et un malheur pour la France, où il en répandit le goût  ? comment peut-il mettre en parallèle la construc
es écoles du droit. Autre aventure dans la même ville et dans le même goût . La troupe des Comédiens ayant manqué en 1761, pa
de tolérance pour les idées du monde, les faiblesses humaines, et les goûts de la Cour où elle régnait, et à qui personne ne
re dans leur maison et avoir soin d'une famille, la dissipation et le goût du plaisir sont encore plus à craindre pour elles
, ne négligeait rien pour la lui rendre agréable. Elle connaissait le goût de Louis  XIV pour le spectacle, il s'en privait
vec l'essai qu'on en fait, l'intelligence qu'on conserve avec lui, la goût qu'on inspire pour lui, et de persuader le public
levées à S. Cyr rapportent dans les provinces des airs de hauteur, un goût de luxe, un fonds de paresse et d'oisiveté, des s
33 (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE III. De la Comédie. » pp. 92-118
i, par une sévérité mal entendue, êtes presque toujours opposés à des goûts que la nature et la jeunesse autorisent ; vous qu
utorisent ; vous qui, sans faire aucune attention à l’inclination, au goût , au caractère de vos enfants, ne leur prescrivez
t ; permis à vous seul de ne les trouver que plaisants ; vous avez un goût privilégié. Revenons au Misanthrope. Vous trouvez
c douceur et politesse : « Monsieur, j’ai le malheur de n’être pas du goût le plus général : peut-être ai-je tort ; mais dès
dictée de la nature et de la raison. S’il s’en rapportait plus à son goût et à ses lumières qu’au mauvais jugement de gens
its Auteurs comme nous trouvent des fautes »dg où les gens d’un vrai goût ne voient que des beautés. Vous reprochez à Moliè
dépens du Misanthrope, il lui fait quelquefois tenir des propos d’un goût tout contraire au caractère qu’il lui donne ; tel
s elle peut devenir un bon mot. C’est une chose que les seuls gens de goût sont capables de saisir ; mais vous nous avez ave
de goût sont capables de saisir ; mais vous nous avez avertis que le goût n’est pas de votre goût. « Morbleu, vil complais
e saisir ; mais vous nous avez avertis que le goût n’est pas de votre goût . « Morbleu, vil complaisant, vous louez des sott
la même vue, il lui fait tenir quelquefois des propos d’humeur, d’un goût tout contraire à celui qu’il lui donne. Telle est
34 (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE I. Faut-il permettre aux femmes d’aller à la Comédie ? » pp. 4-29
infamie légale, du mépris public, & des anathèmes de l’Eglise. Le goût , ou plutôt la fureur qu’ont toujours eu les femme
r elles ; c’est le meilleur fonds de la troupe. Elles en inspirent le goût à leur famille & à leurs amis, elles y attire
nes Actrices que de bons Acteurs, & généralement pour les arts de goût , pour la danse, la musique, la parure, un sexe l’
pôle à l’autre une nation commerçante très-achalandée ; mais selon le goût du pays il y a plus ou moins de liberté. En Franc
entimens & leurs pensées, leurs désirs & leurs projets, leurs goûts & leurs souvenirs, leurs amours & leurs p
patricienne, & si sérieuse ? Je vous plains si vous avez pris ce goût pour des hommes publics, exposes par leur conditi
lles on chante des cantiques, pour elles se débite une morale de leur goût & un langage qui ne fait qu’établir leur empi
angereuses de l’infidélité ? Le théatre est précisément monté dans le goût des femmes, & assorti au caractere & aux
amuse, les invite à l’amusement, tout y est amusant & frivole. Le goût du plaisir est leur goût dominant : un essain de
sement, tout y est amusant & frivole. Le goût du plaisir est leur goût dominant : un essain de plaisirs voltige autour d
mmes pouvoient déposer, combien raconteroient-ils d’anecdotes dans ce goût , des Actrices & amatrices du théatre ! Une fe
i-semblance. Ce Prince, autrefois venu à Paris, pouvoit avoir pris du goût pour les spectacles, & s’être amusé, comme mi
35 (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83
personnes d’un âge mûr, doivent aller également puiser les leçons du goût , du bon esprit, de la faire morale & des sent
n’en doutez pas. Monsieur, sont la cause premiere de la décadence du goût  ; & comme le goût de la saine Littérature inf
ieur, sont la cause premiere de la décadence du goût ; & comme le goût de la saine Littérature influe nécessairement sur
porte ombrage, & défendre à l’Auteur d’avoir de l’esprit & du goût par tout ailleurs que chez eux. Si on livre sa pr
, ont vu qu’une autorité supérieure leur défendait de travailler avec goût , & de mettre de l’esprit dans leurs Pieces, i
Citoyens préservés de la contagion générale & fermes partisans du Goût , ne cesserent d’aller applaudir aux chef-d’œuvres
ne fut plus touché du Comique de Regnard, ni de celui de le Sage. Le goût se blasa à tel point de jour en jour, qu’on devin
ivrées à un abandon, qui j’ose le dire, ne fait point honneur à notre goût dominant. Les Molé, les Doligny, les Préville, le
l-famées, & des jeunes gens qui y contractent, en peu de tems, le goût de la paresse, celui de la dissipation & des
rétaux ; il s’en suit que les adorateurs de ces prostituées, n’ont de goût , ainsi qu’elles, que pour les facilités, les turp
ait douter de l’influence des Spectacles Forains, sur la décadence du goût , des talens & des Lettres Les croquis en tout
e répand sur tout ce qui l’environne, la décence de son extérieur, le goût & la propreté de sa mise, l’enjouement de sa
ens qui, depuis long-tems, ont contracté l’habitude de la paresse, le goût de la dissipation & des plaisirs ! Pour s’ava
e passion criminelle pour les filles de joie, nous fait contracter le goût , engendre la fatuité. Et, en effet, comment ne pa
Voltigeuses, à des Bouffons de la plus plate espece. O dépravation du goût  ! O esprit frivole de mes Compatriotes ! Et quoi,
eunes personnes du sexe, qui y montent, ne servent qu’à recruter… Nul goût , nulle sensibilité, nulle finesse, nul tact, null
cieusement M. d’Arnaud Lettre sur la Tragédie d’Euphemie., dès que le goût du Public est corrompu, rien n’est plus rare que
Art méchanique, qu’en travaillant nuit & jour à la dépravation du goût & des mœurs ? Encore une fois, tout établisse
nt, au moins extérieurement, de nos Salles, des écoles de probité, de goût & de bonnes mœurs, tandis que le lieu, les Pi
sauraient aller dans ces endroits vagabonds, sans contracter avec le goût de la paresse, mille défauts qui les rendent inca
des Boulevards sont bonnes, c’est-à-dire, qu’elles sont écrites avec goût , avec décence & délicatesse, ou elles sont ma
eprésentations, il est constant qu’elles corrompent tout-à-la-fois le goût , les esprits & les cœurs, donc elles ne doive
n’aurait pas vu avec une indifférence Stoïque, le triomphe du mauvais Goût & de la Débauche ; ce grand Magistrat, dont t
vial, (ce qui serait déjà un très-grand mal, puisque la corruption du Goût influe toujours sur celles des mœursFeuille Hebdo
rétaux, la Jeunesse oisive, qui trouve une distraction conforme à son goût dans ces lieux impurs, se répandrait sur le pavé
acles plus dignes de la Nation, des Spectacles capables de ramener le goût & les mœurs, des Spectacles, enfin, qui dirig
ail le temps qu’ils perdent aux Boulevards. Avec de l’application, le goût du travail & de l’étude serait insensiblement
tectes qui en ont donné les plans. 24. M. de Montesquieu appelle le Goût , l’avantage de découvrir avec finesse & avec
ur du Discours intitulé : Quelles sont les Sources de la décadence du Goût , l’appelle l’œil de l’esprit qui nous fait distin
avec la nature. Voyez le Discours, sur les sources de la décadence du Goût , par M. L.*** de l’O.*** page 3 & 4. 25. Nom
ous quelque nouveau Cicéron, pour défendre & venger la raison, le goût & les mœurs ! M. de la Dixmerie. Eloge de Vol
36 (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I.  » pp. 3-35
ours sur les trois genres, & des Remarques sur la Langue & le Goût , par M. Marmontel, Historiographe de France, l’un
uarante de l’Académie Françoise. Dans le nombre de personnes qui par goût feroient leurs délices du spectacle, dit la Préfa
enser ou de vivre, éloignent du spectacle, pourroient satisfaire leur goût , & se consoler de cette privation sans craind
en, que leur âge, leur état, leur façon de vivre en éloignent, ont du goût pour lui, sont affligés d’être obligés de s’en él
. L’Opéra s’empressa de faire faire de pareils habits, si fort de son goût . La fameuse Clairon à la comédie Françoise eut la
livre en secret à sa passion, comme font tous les libertins, dans le goût de Melanie & d’Euphemie, libertines scandaleu
à vivre, Seneque m’apprend à mourir. Voilà un Evangile d’un nouveau goût , & des Pasteurs inconnus à l’Eglise, tous deu
un Philosophe qui le fait. Cette morale en action devoit être dans le goût de Regnard. Le nœud, le dénouement de la plus par
uelque fripponnerie qui réussit. Ceux qui voudroient composer dans le goût de Regnard, trouveront uue matiere abondante dans
ndaleusement contre la vie Religieuse. C’est le ton du jour, c’est le goût dominant, l’irreligion & l’impureté. Un homme
a bibliotheque du Roi ; mais que pour répandre de la variété & un goût original à leur ouvrage, on travestit ces comédie
équipage. Dans les Mille & un quart d’heure, autre Roman du même goût , aussi frivole & plus ridicule que les Mille
l. Ce Prince a fait quelque sejour en France, & a pris à Paris le goût du Spectacle. Il l’a transporté dans son pays, il
tude de spectacles divers qui durerent dix ou douze jours, ont peu de goût & de sagesse. Un petit Prince se ruine à ces
37 (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-7
nom de Sylphes, de Génies, d’Enchanteurs, de Fées. Les pieces dans ce goût sont sans nombre : elles prouvent également la st
, comme à Aix, à Angers, à Avignon, &c. Tout cela peu conforme au goût régnant de la philosophie, qui se joue de tout, &
’est qu’une folie, que l’on doit sur-tout au Théâtre, qui en donna le goût , l’idée & le modele. La Mythologie païenne ne
les modes des femmes ne sont que le fruit constant & indécent des goûts des actrices. Veut-on au contraire que les coulis
38 (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « PRÉFACE » pp. -
désapprouve les spectacles en eux-mêmes ; mais on craint, dit-on, le goût de parure, de dissipation et de libertinage que l
des uns et des autres ; les représentations théâtrales formeraient le goût des citoyens, et leur donneraient une finesse de
it bientôt la meilleure de l’Europe ; plusieurs personnes, pleines de goût et de dispositions pour le théâtre, et qui craign
ien, pour soulager mon ennui, j’en préparais peut-être au lecteur. Le goût , le choix, la correction ne sauraient se trouver
39 (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE IV. Extrait des Lettres de M. Clément. » pp. 85-106
onné ce carnaval deux bals par semaine, l’un paré, l’autre masqué. Le goût , la magnificence, la variété, l’ordre & l’agr
l’opéra chez lui, il y a joué de fort bonne grâce, & chanté avec goût . Les autres rôles ont été remplis par deux filles
mœurs & cet air de dignité convenable à des Princesses qui ont du goût pour le plaisir. Avec cet assaisonnement, elle a
nseuse de l’opéra, a fait la conquête du Duc d … qui n’a jamais eu du goût pour sa femme. Le Grand Prieur & Fanchon More
pour la petite Dufort, aatre danseuse de l’opéra. Tant on est dans le goût des filles de théatre. Les Italiens se sont resse
raits de la débauche. Mais c’est la faute de nos mœurs & de notre goût . Soit dit pour la justification de nos théatres.
peintre. Lett. 81. Je ne me laisse pas subjuguer par le Jansenisme de goût , cette petite bienséance, plus précieuse que mode
re qu’elle se trouve un grand fonds de sensibilité. Des ce moment son goût pour le cloître se dissipe & s’évanouit. Tel
emps d’Assuérus, qui justifie les soupçons de quelques Savans, que le goût pour les filles de théatre est aussi ancien que l
e : sujets peu propres à réussir, dit Voltaire, quoique fort dans son goût . Lett. 102. Quel intérêt si grand peut on me fair
40 (1759) Remarques sur le Discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie « Remarques sur le discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie. » pp. 350-387
dans l’ame des Spectateurs. Peut-on réduire toutes ces causes au seul goût que les hommes ont naturellement pour l’Imitation
tu ; & je découvrirai dans cette réflexion une nouvelle source du goût que l’on a pour ce genre de Poësie. On n’a pas d
e la violence & de la cruauté, l’horreur de la servitude & le goût de la liberté. On est charmé de voir que l’ambiti
aux ames les moins vertueuses ; c’est parce qu’il agit sur elles par goût & par sentiment, plutôt que par voye de lumie
trouvons un si grand à mépriser ? C’est que l’homme réunit en soi des goûts qui paroissent opposés l’un à l’autre, mais qui n
qu’on doit en attendre ; & comme cette espece de plaisir vient du goût que nous avons naturellement pour les objets qui
e ce que je disois il n’y a pas long-temps, que l’homme a souvent des goûts contraires qui ont chacun leur genre de volupté,
i nous menace personnellement, & cette inclination est l’effet du goût que nous avons pour tout ce qui est nouveau ; non
op audacieusement les bornes du vraisemblable . Il sçait concilier le goût que les hommes ont pour l’apparence même de la Vé
ns de l’Auteur, la fécondité de son génie & la délicatesse de son goût y suppléront avantageusement par les nouvelles dé
r de juger, à quoi l’Auteur attribue dans la suite de son discours le goût que nous avons pour l’Imitation ; c’est plûtôt pa
lle à l’Imitation. L’on entretient d’ailleurs, & l’on augmente ce goût dans les enfants, par les louanges qu’on leur don
à tout imiter. III. Je consens très-volontiers qu’on regarde le goût que la plûpart des gens d’esprit ont pour la Pein
’ennuyeuse. V. Après avoir fait ces réflexions générales sur le goût que les hommes ont pour l’Imitation, il restera d
à sa censure, comme autant de Clients de notre raison & de notre goût , qui attendent avec une inquiétude flatteuse pour
t tous nos jugements, & l’espérance d’y parvenir nous en donne un goût & comme une satisfaction anticipée qui nous s
comme je l’ai dit ailleurs, & sa paresse la veut facile. Ainsi le goût qu’il trouve à juger des rapports est fondé en pa
our la contention & le travail les éloigne des premiers, & le goût qu’ils ont pour ce qui affecte les sens & l’i
41 (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [P] » pp. 441-443
ce temps. La Comédie ayant enfin reçu des loix de la décence & du goût , la Parade cependant ne fut point absolument anéa
’amusent encore quelquefois à composer de petites Pièces dans ce même goût . A force d’imagination & de gaîté, elles sais
lant à celui d’Auguste, dans la fête la plus solennelle, le manque de goût , l’ignorance & la malignité aient fait admett
42 (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « L. H. Dancourt, Arlequin de Berlin, à Mr. J. J. Rousseau, citoyen de Genève. » pp. 1-12
étier, je fais plus, je l’estime, sûr que j’ai pour moi la raison, le goût et le public ; j’entre courageusement en lice pou
contraire à la pudeur, et que Caton, averti que sa présence gênait le goût du peuple, quitta le Théâtre pour n’être point sp
sont partout. Celles où les Auteurs n’ont envisagé que de flatter le goût particulier de la Nation, n’ont pas à beaucoup pr
core plus qu’agréables. C’est Corneille et Molière à qui l’on doit ce goût et ce goût est le père du Misanthrope et du Tartu
u’agréables. C’est Corneille et Molière à qui l’on doit ce goût et ce goût est le père du Misanthrope et du Tartuffe. Si l’o
43 (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160
s en secouant leur flambeau, pour leur donner une ame de feu, dans le goût aussi de l’Abbé Prades, mens ignea terrenæ fæcis
villes la dissolution théatrale ne connoît point de bornes : c’est le goût de la populace. Le caractère des Magistrats l’arr
coûtumés à jouer toute sorte de rôles, ont intérêt de se conformer au goût dominant. Voilà leur unique vertu, l’hypocrisie.
t pas des gros mots de la Place Maubert. Mais avec tous ces différens goûts les passions sont toûjours les mêmes : la nature
ins séduisante. Elle en est même plus insinuante, en se conformant au goût des spectateurs. Et n’est-ce pas l’artifice ordin
ler de la contrainte, par quelque farce dont la licence satisfasse le goût du spectateur & de l’Acteur. C’est le vrai se
eur justification & leur analyse, les objets & les leçons, le goût & le sentiment du crime, les termes équivoque
. S’il est au monde quelqu’un qui cherche à plaire, si quelqu’un a du goût , de l’adresse, de l’exercice, de la fécondité, po
elle tournure à donner à l’esprit des filles, que de leur inspirer le goût du théatre, qu’on devroit leur faire craindre com
raindre comme l’écueil le plus dangereux de la vertu ! Il faut que ce goût , ou plûtôt cette fureur soit bien dominante, pour
44 (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67
héatre François, que M. de Belloy, homme sérieux, qui a entrepris par goût , de traiter les grandes actions des Héros Françoi
ier & de revenant, on dit bien des choses plates, triviales, sans goût , sans esprit ; tout son mérite est une multitude
plupart de ses productions sont de platitudes, des bouffonneries sans goût & sans finesse : sur deux ou trois mille piéc
glées, elle doit donc être soufferte, les bons l’approuvent, c’est le goût du peuple, il en est infatué, (c’est une insulte
aractère rendoit insupportable aux autres. Causes de la décadence du goût sur le théatre. Parmi une foule de causes de la d
du goût sur le théatre. Parmi une foule de causes de la décadence du goût sur le théatre, dont le détail forme une espece d
n personnage, non selon le caractère qui lui est propre, mais dans le goût de son idôle ; c’est renverser l’ordre. Un acteur
écles & de tous les climats. Une autre source de la corruption du goût , aussi bien que des mœurs, c’est la considération
épublicain devient grandeur d’ame ; la fierté Romaine gasconnade ; le goût du siécle, le caractère des Nations, le style des
sent-ils, au chef des auteurs & des acteurs de la scéne poëté par goût plus que par étude. Le libertinage de la jeunesse
u’elles ont été formées d’après eux-mêmes, sont toutes prises de leur goût particulier, & du caractère du livre qu’elles
ence, le seul vrai tragique : le plaisir en tout genre est relatif au goût & au caractere ; musique gaie ou triste ; ali
excellence. Le Judicieux Horace dont on ne peut revoquer en doute le goût exquis, le désendoit expressement. Nec pueros co
45 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE PREMIER. Peinture & Sculpture. » pp. 4-40
i, à tout propos, le séme dans la conversation sans esprit & sans goût . On prend au théâtre ces chevilles indécentes pou
ermes de vertus elles répandent dans le cœur innocent des enfans ? Le goût du théâtre a donc fait main basse sur la piété, &
ontre l’intention sans doute des Prélats réformateurs, l’entrée de ce goût de théâtre dans les cloîtres, ait leur réforme po
appelle l’idée de la vertu ? Quel siécle, dites-vous, quel pays, quel goût , quelles mœurs ? C’est le siécle, le pays, le goû
s, quel pays, quel goût, quelles mœurs ? C’est le siécle, le pays, le goût , les mœurs du théâtre. La vertu & le théâtre
ien du Paganisme, n’a pas laissé échapper ces horreurs si fort de son goût , & si dignes de son infame pinceau ; il les a
aux Silvies, aux Vestris. Si les loix étoient observées. On colore ce goût de libertinage, du prétexte de montrer l’habileté
artent, les brisent, les mutilent, les font couvrir de draperie ? Nos goûts nous décelent. Jugez, comme le sage Ulysse, du dé
elent. Jugez, comme le sage Ulysse, du déguisement d’Achille, par son goût pour les armes. On trouve un trait singulier sur
s fort immodestes, que le Cardinal qui n’étoit pas si dévot, soit par goût , soit par air, avoit acheté à grand frais. Elle p
lui de leurs maîtresses, en mignature. Ces Breloques sont de meilleur goût , que la toilette des Indes, dont elles font l’équ
bbé, disoit un de ses favoris, est d’une pureté angelique, & d’un goût exquis ; il voit tout sans danger, il n’envisage
attribuer l’amour excessif de la peinture, qu’à la frivolité & le goût pour les peintures obscénes, qu’à la dépravation
t les mêmes pensées, les mêmes desirs, les mêmes mouvemens, les mêmes goûts , les mêmes crimes que l’objet même. Triste vérité
46 (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553
et acheter à si grands frais quelque ligne avouée par la raison et le goût  ? Il faudra donc que ce laborieux mortel qui, à t
es pas à droite ou à gauche, tout est fait. Ce n’est même que dans le goût national ; tout le reste est ennuyeux. Qui s’emba
allait, pour gagner de l’argent, attirer le peuple et s’accommoder au goût des halles. Des motifs si bas et des moyens si mé
pour eux-mêmes, si on fait voir qu’on ne prend à son école qu’un faux goût de sublime, qu’il égare plus qu’il n’instruit ? J
es croit des dieux, c’est un Mézence que la foudre doit écraser. Quel goût plus faux que d’admirer des attentats dignes des
rées des charmes de la poésie et de la pompe du spectacle, donnent un goût faux, des idées d’enfant, un langage frivole. C’e
r est-il capable ? 3° On reproche deux défauts au style du siècle, un goût de colifichet, un ton de familiarité ; on les doi
mais ces babioles ne feront passer un nom à la postérité. C’est là le goût du théâtre : tout y est colifichet. Le théâtre lu
un microscope qui grossit une mouche ; et l’habitude, le préjugé, le goût du plaisir mettent le verre sur vos yeux, vous vo
es l’une sur l’autre, qu’il y aurait de l’injustice à les séparer. Ce goût théâtral influe sur tout, de proche en proche dep
ots. Le souffle contagieux du théâtre a infecté la littérature par le goût de colifichet, et on a fait un mérite. Mérite fac
les fréquentent, ne prennent pas moins leur ton de privauté que leur goût de libertinage. Tout ce joli monde, qui se mêle a
(Isa., XIII, 21.). Mais les prédicateurs font des portraits dans le goût de la comédie ; ils ont tort. C’est un nouveau gr
es ? l’ignorance et le vice. De quel air ? de la présomption. De quel goût  ? de la frivolité. Avec quel fruit ? la licence.
47 (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre [V].  » pp. 156-192
comble. Un habile Ecrivain, qui a laissé beaucoup d’ouvrages, dans le goût de son temps, il est vrai, comme les meilleurs Ec
spectacle monstrueux, aussi revoltant que ridicule ; il ne feroit dû goût ni des acteurs ni des spectateurs. Il feroit dete
mbre de la piété. La religion en peinture se fait detester. Il n’a du goût que pour le vice. Il paroît singulier que ce Sain
établir, & vous damner avec elle ? Un mari aussi aveugle pour les goûts de sa femme, & les autorisant, y fournissant
chandise ; pourquoi exposez-vous la vôtre, pourquoi reveillez vous le goût des acquéreurs par tant d’ornemens, si vous ne vo
ais la nature est trop commune & trop fade, il faut en relever le goût  ; le palais des hommes est trop blasé, il faut le
Il est dans toutes les villes des modeles d’élégance, des oracles de goût , de mode, de parure, à qui tout se pique de resse
la parure des femmes qui achevera de les perdre elles-mêmes. Le seul goût de la parure, qu’elles inspirent, suffiroit pour
s préparer, ou à les étaler ; il n’y a plus ni loisir, ni liberté, ni goût , ni lumiere pour rien de serieux. En sortant du b
n leur enseigne a parer des poupées. Elles y ont de la dextérité ; le goût de la parure naît & croît avec elles ; on ne
iles, les inities dans ces sublimes mysteres, & leur en donner le goût exquis. La partie la plus constance, la plus soig
ambre pour mettre un livre sérieux, qu’on cherche sur-tout l’ombre de goût pour rien approfondir, ce n’est qu’à la faveur de
femmes. & avec tout son génie, ne porra-t-elle pas au tombeau ce goût frivole de la danse, de la parure, de la galanter
les savent se moderer, & ne pas aller au théatre en entretenir le goût , & chercher les modeles ! Nous écoutera-t-on,
t pu s’épargner les frais de la pomade. La simplicité eût été plus du goût du pauvre. Les ornemens & la richesse leur fo
48 (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100
gion dans les cœurs. Ces danses de Théatres s’emparerent tellement du goût public, qu’elles firent dans la suite l’occupatio
nceté, ordurier par corruption de mœurs, impie par principe & par goût . Ce mauvais naturel ne fit que le rendre plus pro
satyres dans les Atellanes, qui étoient des Pieces à peu près du même goût , quant au comique bas & licencieux ; mais qui
avoient conservé la coutume de jouer eux-mêmes dans leurs Pieces. Le goût de la multitude pour les Atellanes & pour les
inviter la jeunesse à dégénérer de ses ancêtres, en se livrant à des goûts qui ne peuvent provenir que de l’oisiveté & d
ensuite corrompus, ils leur communiquerent également leurs vices. Le goût des Spectacles en fut un qui pénétra dans toutes
ation Romaine y avoit établis. Ils pouvoient d’autant moins y prendre goût , qu’ils n’entendoient ni la langue Latine, ni la
es Prélats étoient obligés d’assister. Ces fêtes n’avoient rien de ce goût de galanterie que l’esprit de l’ancienne Chevaler
eur inutilité, & leur danger pour l’esprit & pour le cœur. Le goût des folles fictions, que nous appellons la Romanc
s leur histoire de Zoroastre. Cecrops transporta de l’Egypte le même goût d’invention ; & la Grece, qui fut appellée la
rerent à Rome avec les dépouilles de la Grece, y inspirerent aussi le goût des fictions qu’on n’y avoit connues jusqu’alors
ns. Les fictions romanesques avoient été chez les Grecs les fruits du goût , de la politesse & de l’érudition ; mais chez
abolissement des tournois, & les guerres civiles firent cesser le goût de ces Romans héroïques & de Chevalerie : enf
s ? Quelles en sont les leçons & les préceptes ? Le rafinement du goût corrompu des Villes, les maximes scandaleuses de
mes, n’en parlent que pour en faire les portraits les plus odieux. Un goût de débauche domine toujours dans le rôle qu’ils l
d’histoires amoureuses & de Nouvelles galantes qu’on est dans le goût d’écrire depuis trente ou quarante ans. En voulan
qu’ailleurs. Nos Versificateurs étoient encore sans correction, sans goût , & bégayoient à peine des Poëmes informes, ta
ritable grandeur. Il fut réservé à l’Italie de répandre de nouveau le goût des mœurs & des arts dans toutes les autres p
ait rire sans paroître trop ridicule, & quelquefois des traits de goût imprévus & assez agréables. On a sur cet âge
de Citoyens désœuvrés dont on crut devoir occuper le loisir, selon le goût des temps, par des représentations pieuses qui fu
49 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre II. Regrèts de ce qu’ARISTOTE n’en a rien écrit de considérable. » pp. 94-100
par tout l’Univers, dans les langues recues, dans les mœurs, dans le goût , ne l’ont point fait oublier. Elle semble acquéri
qu’ordinairement les Auteurs ne traitent que des sujets analogues au goût de leur tems. Aristote n’aurait point fait une Po
s ouvrages de notre Philosophe, loin de soupçonner la justesse de son goût  : si l’Auteur Grec avait soutenu que le blanc est
50 (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75
ser le peuple. « Voilà d’où naît la diversité des spectacles selon le goût des diverses nations. Un peuple intrépide, grave
les favorisent et les fortifient. « Une bonne conscience éteint le goût des plaisirs frivoles ; c’est le mécontentement d
entement de soi-même, c’est le poids de l’oisiveté, c’est l’oubli des goûts simples et naturels qui établissent la prétendue
s le prix de l’estime publique due aux gens de bien ? Mais tel est le goût qu’il faut flatter sur la scène ; telles sont les
juger de ses vrais effets. Ayant à plaire au public, il a consulté le goût le plus général de ceux qui le composent ; sur ce
a consulté le goût le plus général de ceux qui le composent ; sur ce goût il s’est formé un modèle, et sur ce modèle un tab
détruisent l’amour du travail, découragent l’industrie, inspirent le goût de subsister sans rien faire. On y apprend à ne c
us les maux. » « On nous dira peut-être que le théâtre épuré par le goût et la décence est devenu pour les modernes une éc
51 (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE III. Des Pièces de Collège. » pp. 48-67
et enfin la pompe du théâtre et les déclamations tendres inspirent le goût de la vanité, et viennent à bout d’énerver les mœ
éclame au théâtre, de le fréquenter, et de prendre pour la comédie un goût qui peut avoir des suites bien funestes, surtout
e douceur, cette onction, cette piété, qui seules peuvent inspirer le goût et persuader la pratique de la vertu, sans laquel
difficulté de les composer, de les apprendre, de les représenter, ce goût , ou plutôt cette fureur pour le théâtre est alors
s règles : et pour gagner tout le monde à Dieu, se prêtent à tous les goûts . » Nous n’examinons pas ici le sentiment de leurs
ièces que les Jésuites ont données dans leurs collèges ; l’idée et le goût du théâtre, qu’ils ont partout inspiré, sans dout
es, les lectures, les conversations frivoles, qui sont la suite de ce goût , et en éteignent les remords, ont armé leurs enne
la délicatesse des parfums, les oreilles par l’harmonie du chant, le goût même par les innocents festins qu’elle permet. Ta
52 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VII. De la frivolité et de la familiarité. » pp. 150-162
ndance, en France par des chansons. » Voilà le caractère Français, le goût du frivole, le Français même en convient et en ri
mme dans l'ivresse ou le délire parle plus qu'un homme sage. Voilà le goût qui fait aimer le théâtre, et que le théâtre entr
à le goût qui fait aimer le théâtre, et que le théâtre entretient, un goût frivole de colifichet. Un colifichet est une joli
ées l'une sur l'autre qu'il y aurait de l'injustice à les séparer. Le goût théâtral influe sur tout. Jamais les Français n'o
i les fréquentent ne prennent pas moins leur ton de privauté que leur goût de libertinage. Que respecteraient-ils dans des c
te, ni la modeste retenue qui s'observe. Que sera-ce d'un art qui par goût et par principe se réjouit aux dépens de tout ? c
53 (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE LIVRE DE J.J. ROUSSEAU, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 21-65
est si bien accueilli des Spectateurs, pense-t-on que ce soit par le goût qu’ils prennent pour le sens et la simplicité de
ses Chefs en voyant ses Baladins ; pour maintenir et perfectionner le goût quand l’honnêteté est perdue ; pour couvrir d’un
ns leurs Parcs solitaires, qu’elles vont se montrer à Vauxhall. De ce goût commun pour la solitude, naît aussi celui des lec
ux qu’il n’eût point existé. » Page 227. « Qu’est-ce au fond que ce goût si vanté ? L’art de se connaître en petites chose
ys ? Il ne restait plus qu’eux à détruire. XLVI. Quelle définition du goût  ! Le goût embrasse tout : c’est la justesse du ta
restait plus qu’eux à détruire. XLVI. Quelle définition du goût ! Le goût embrasse tout : c’est la justesse du tact, c’est
54 (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatorzième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 260-274
e l’accompagner, ne put s’en défendre : mais dès le surlendemain, son goût pour le Spectacle, me le ramena à dîner. C’était
e me conduit en triomphe : elle déploie pour me parer, tout ce que le goût & l’expérience lui ont donné d’art. Pour la p
durant quelque temps à faire subsister dans sa première vivacité, le goût du Magistrat ; c’est que sa jeune épouse était ob
Conseiller ne desaprouva que le secret qu’elle lui avait fait de ses goûts  ; ensuite il lui parla de l’Actrice nouvelle, mai
enaître pour elle & ses premiers sentimens de tendresse, & ce goût vif, qu’il venait d’éprouver pour un nouvel objet
55 (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V bis. Le caractère de la plus grande partie des spectateurs force les auteurs dramatiques à composer licencieusement, et les acteurs à y conformer leur jeu. » pp. 76-85
aux cercles ou au jeu, et de là aux spectacles, pour y assister sans goût , sans discernement, sans fruit, fort satisfaits a
conforment leur jeu ? Ne sont-ils pas trop intéressés à se prêter au goût des spectateurs pour qu’ils ne travaillent pas de
s hommes, au lieu de s’attacher à éclairer leur raison, pour que leur goût le plus ordinaire ne soit pas le goût du vice bie
irer leur raison, pour que leur goût le plus ordinaire ne soit pas le goût du vice bien plus que celui de la vertuai ? Comme
56 (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79
dicis, qui, sous prétexte de Beaux-arts, prodiguoient leur bien, sans goût & sans choix, sans aucune attention à la reli
t le libertinage, & tous grands amateurs des spectacles. Ces deux goûts sont inséparables, & l’on voit tous les jours
roles : mais il étoit mauvais acteur. Toutes ces comédies, selon son goût , sont pleines de malignité & de licence. On p
er sa justice. Son libertinage fut sans bornes, sans choix & sans goût  : il eut une foule de maîtresses, & du plus b
n Moliere, cet immortel Racine, cet incomparable Voltaire, ce dieu du goût , du génie, cette déesse des graces, cette adorabl
 : c’est un rêve fait sur le Parnasse, & cette vertu n’est pas du goût d’Apollon. Arétin se fit peindre plusieurs fois.
le intitulée, Aminthe, le premier drame, dit-on, qui ait paru dans ce goût . On n’avoit auparavant que des églogues séparées,
émiciens qui lui doivent ordinairement toute leur fortune académique. Goût frivole & dangereux qui perd l’académicien, é
eu pense que réduire l’amour en art, c’est en émousser le plaisir. Le goût de ce fameux libertin est une paresse voluptueuse
esprit ; il est très-physique & dans les sens, mais assaisonné au goût de Chaulieu. Le Sieur Bernard est plus vif, crain
t procuré bien des bénéfices. La liberté du célibat étoit plus de son goût . La cour, qui ne vouloit que tirer parti de son l
littéralement sans blesser la pudeur . Il en rejette la faute sur le goût du siecle où les grossieretés passoient pour un b
conséquence : comme s’il étoit jamais permis de sacrifier la vertu au goût du monde. Il accuse notre siecle d’un excès de po
son fils s’appliquât à des choses utiles. Il combattit long-temps ce goût frivole : mais tous ses éfforts furent inutiles,
aignoient pas d’y jouer des rôles. Cette occupation étoit fort de son goût , & il disoit que c’étoient les plus heureuses
57 (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre V.  » pp. 129-160
nement, on devient grand maître à cette école ; c’en est l’esprit, le goût & l’enseignement. Siffler pour se moquer, es
burlesque, & ne vaut pas mieux : c’est l’ordinaire en France, les goûts forment le langage, les conversations ne sont tis
prétendues richesses de la langue. On pourroit suivre à la piste, les goûts qui ont dominé, en divers tems ; & en faire l
les enfans du vice en le leur rendant familier, & en inspirant le goût de la volupté, en guerir la passion ; & nos s
ibue la chûte de sa pièce, trop vraie & trop décente pour être au goût du monde. L’amour des femmes est le goût dominant
p; trop décente pour être au goût du monde. L’amour des femmes est le goût dominant, & il n’y est pas épargné, ce crime
ce ! aussi n’a t-il pas réussi. Les femmes dont il a si peu ménagé le goût & les graces, ont été très mécontentes, elles
, où quelques-unes se sont signalées, & dont leur foiblesse, leur goût , leur frivolité, leurs infirmités, leurs occupati
théatres qui l’autorisent. Quoique ces séparations ne soient point du goût de l’Evangile, il les tolere quand les excès des
ur dans Amphitrion, un tour d’adresse dans George Dandin, par-tout un goût pardonnable : le chagrin des maris trompés, leur
i contre les Dieux, Comme il n’a plus de mœurs, qu’il soit aussi sans goût . L’auteur fait pourtant le philosophe, & jou
nous. Le petit livre des amusemens sérieux & comiques est dans ce goût  ; on fait parcourrir l’opéra, le caffé, la comédi
58 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71
inée. Pour le bien de la paix, il a été convenu que chacun suivra son goût sans rompre de lance, pour décider qui est la plu
quelque précepte qu’on l’assaisonne. Un jeune homme y prendra plus de goût pour le vice, que vos morales ne lui en inspirero
lus rude que celle du carême, qu’on ne connoît pas. On donne un avant goût du plaisir futur, on annonce les pieces qui se re
. Dans le Collége Royal où ce même Prélat préside, & où selon son goût systématique, il il a fait une infinité d’arrange
ais c’est toujours une bonne école de mœurs & de réligion dans le goût du Prélat ; on y représente les mêmes pieces, on
fois à la comédie, dont on n’avoit aucune idée en Moscovie. Il y prit goût , non pour des pieces régulieres, & bien faire
tage ; ils font des traités captieux, les notres sont équivoques ; le goût du plaisir nous mene à la prodigalité, le faste l
n voit par-là dans quels ridicules font tomber la galanterie & le goût du théatre, ils ne connoissent point de frein, &a
ion simple, mais profonde, au Marquis Maffei vivant, elle est dans le goût de celle que Montpellier dressa au feu Roi, à Lou
gne, qu’elle a vu dans son voyage : le changement du gouvernement, le goût françois qui s’y est introduit depuis Philippe V,
ont aussi leur médaille, en récompense de leurs talens supérieurs, le goût & l’équité de cette Princesse en répondent. I
59 (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177
une grande fête. Il étoit d’un Corps toujours partisan de la scène : goût déplacé, qui contre les bonnes intentions de ces
n d’esprit & d’érudition, qui suppose une étude profonde & un goût extrême pour l’art dramatique. De tels défenseurs
; on ne verra travailler des Auteurs que par vanité, par intérêt, par goût du vice, ou pour flatter le goût du public. Ainsi
urs que par vanité, par intérêt, par goût du vice, ou pour flatter le goût du public. Ainsi cette idée métaphysique d’en fai
de la table au jeu, du jeu au spectacle, sans discernement & sans goût  ; des gens accablés d’affaires, qui comme dans un
mode & la foule ; de vrais libertins, qui veulent satisfaire leur goût pour le vice, & repaître leurs yeux & leu
eur & l’Acteur, si intéressés à leur plaire, se conforment à leur goût , comme dans un repas on tâche de se conformer au
nforment à leur goût, comme dans un repas on tâche de se conformer au goût des convives ? Si les Auteurs & les Acteurs s
ves ? Si les Auteurs & les Acteurs s’abandonnent à la licence par goût , les spectateurs n’en sont pas moins coupables ;
poison. Ils nuisent encore aux sciences, parce qu’ils font perdre le goût de toute autre étude & absorbent toute l’atte
idées plus pures, un langage, des manieres plus chrétiennes, plus de goût pour la dévotion ? La licence du siecle, la corru
60 (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE IV. Apologie des Dames. » pp. 119-155
avisez-vous de mettre d’honnêtes femmes au Théâtre ? Si vous aviez le goût grec, vous n’y mettriez que des Courtisanes, des
vous dites ci-dessus pour prouver que le spectacle ne peut porter le goût de la Vertu dans nos cœurs se trouve anéanti main
e des prostituées : est-ce ainsi que vous justifiez la délicatesse du goût de vos pudiques Anciens ? Le remède est fin et si
brodent, mais c’est vous qui dessinez ; elles aiment les étoffes d’un goût capricieux, mais c’est vous qui louez ce goût et
aiment les étoffes d’un goût capricieux, mais c’est vous qui louez ce goût et qui le leur inspirez : ce sont vos dessinateur
t vos dessinateurs de fabriques qui se cassent la tête à imaginer des goûts baroques. Encore un coup les hommes font les femm
us vous en rapporterez à son jugement et à ses lumières en matière de goût , vous ne ferez que ce qu’ont fait des hommes plus
vous y trouverez un bon nombre de morceaux de tous genres, et dans le goût et le style de tous les différents poètes les plu
s petits-maîtres Français un peu mieux instruits, un peu plus gens de goût , rendront aux talents l’hommage qu’on leur rend e
hommes à qui la nature l’a bien voulu accorder, si l’éducation et le goût ne parvenaient à le développer ; ce n’est donc qu
sinon les hommes ? Fous eux-mêmes, comment pourraient-ils inspirer le goût de la sagesse au beau sexe ? Voici quelque chose
61 (1822) De l’influence des théâtres « [De l’influence des théâtres] » pp. 1-30
euses impressions d’une morale, parfois voisine de la dépravation. Le goût se perd, et tel qui pouvait prétendre à siéger un
vaudevilliste, qui compte quatre succès, n’a pas d’autre système. Le goût du spectacle, que je suis loin de condamner, fait
et une fille, fruits de leur hymen, montrèrent, dès leur bas âge, un goût décidé pour le travail. Les parents épargnèrent d
x ou trois représentations d’un spectacle bourgeois leur donnèrent le goût de la comédie ; les économies ne suffirent pas mê
que leur conversation. L’ouvrage, négligé par suite de ce malheureux goût , attirait souvent sur eux les réprimandes du maît
tuent presque toujours aux dépens du naturel. J’en suis fâché pour le goût présent, mais je voudrais voir bannir de la scène
ècle a ses erreurs. J’entends un censeur moderne grommeler contre mes goûts et crier au scandale !… Eh ! bien, oui, monsieur
on, au bas de l’affiche, une réflexion qui n’eût peut-être pas été du goût de tout le monde, quand je fus accosté par un mon
familles, aux manufactures, en fortifiant dans la classe ouvrière un goût innocent dans son principe, instructif même pour
ssources aux théâtres d’un ordre supérieur ; mais plus tard, quand le goût et les connaissances auront présidé au choix des
62 (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264
l rend l’inaction insupportable, et qu’une bonne conscience éteint le goût des plaisirs frivoles : mais c’est le mécontentem
entement de soi-même, c’est le poids de l’oisiveté, c’est l’oubli des goûts simples et naturels, qui rendent si nécessaire un
oit instruire. Voilà d’où naît la diversité des Spectacles, selon les goûts divers des nations. Un Peuple intrépide, grave et
’il ne peut que suivre et embellir. Un Auteur qui voudrait heurter le goût général, composerait bientôt pour lui seul. Quand
attaqua des modes, des ridicules ; mais il ne choqua pas pour cela le goût du public8, il le suivit ou le développa, comme f
lle de son côté. C’était l’ancien Théâtre qui commençait à choquer ce goût parce que, dans un siècle devenu plus poli, le Th
evenu plus poli, le Théâtre gardait sa première grossièreté. Aussi le goût général ayant changé depuis ces deux Auteurs, si
age est bien accueilli des Spectateurs, pense-t-on que ce soit par le goût qu’ils prennent pour le sens et la simplicité de
ral, le Poète ne peut qu’altérer ces rapports, pour les accommoder au goût du peuplej. Dans le comique il les diminue et les
s le prix de l’estime publique due aux gens de bien ? Mais tel est le goût qu’il faut flatter sur la Scène, telles sont les
ut-être de tous ceux qu’on a mis sur notre Théâtre le plus sentant le goût antique. Ce n’est point un héros courageux, ce n’
juger de ses vrais effets. Ayant à plaire au Public, il a consulté le goût le plus général de ceux qui le composent : sur ce
a consulté le goût le plus général de ceux qui le composent : sur ce goût il s’est formé un modèle, et sur ce modèle un tab
la même vue, il lui fait tenir quelquefois des propos d’humeur, d’un goût tout contraire à celui qu’il lui donne. Telle est
it propose un instant après la chanson du Roi Henri pour un modèle de goût . Il ne sert de rien de dire que ce mot échappe da
entants, et c’est à ceux-là que les Genevois déjà cités attribuent le goût de luxe, de parure, et de dissipation dont ils cr
réquentation des Comédiens, mais celle du Théâtre, qui peut amener ce goût par son appareil et la parure des Acteurs. N’eût-
assez vifs pour devenir des occupations eux-mêmes, et substituer leur goût à celui du travail. La raison veut qu’on favorise
supporter cette petite dépense ; supposons encore qu’ils prennent du goût pour ce même Spectacle ; et cherchons ce qui doit
ses chefs en voyant ses baladins ; pour maintenir et perfectionner le goût quand l’honnêteté est perdue ; pour couvrir d’un
courager l’industrie ; à ruiner les particuliers ; à leur inspirer le goût de l’oisiveté ; à leur faire chercher les moyens
ns leurs parcs solitaires, qu’elles vont se montrer à Vauxhall. De ce goût commun pour la solitude, naît aussi celui des lec
-mêmes, se livrent moins à des imitations frivoles, prennent mieux le goût des vrais plaisirs de la vie, et songent moins à
implicité. L’état des Comédiens étant de paraître, c’est leur ôter le goût de leur métier de les en empêcher, et je doute qu
le. L’attrait de la chasse et la beauté des environs entretiennent ce goût salutaire. Les portes, fermées avant la nuit, ôta
partie de l’année, les fêtes militaires que ces prix occasionnent, le goût de la chasse commun à tous les Genevois, réunissa
y rassemble, et là, chacun se livrant sans gêne aux amusements de son goût , on joue, on cause, on lit, on boit, on fume. Que
ntillons de leurs conversations qui nous restent, que l’esprit, ni le goût , ni l’amour même, perdissent rien à cette réserve
est, me disais-je, la destination de la Nature, qui donne différents goûts aux deux sexes, afin qu’ils vivent séparés et cha
oins sa raison pour un temps et l’abrutit à la longue. Mais enfin, le goût du vin n’est pas un crime, il en fait rarement co
je doute un peu que des Parisiens à Genève y conservent longtemps le goût de notre gouvernement. Il ne faut point le dissim
tion ce qu’on leur a donné pour censure, ou du moins en dirigeant nos goûts et nos inclinations sur les choses du monde qui n
à l’amour, à tout ce qui peut efféminer l’homme et l’attiédir sur le goût de ses véritables devoirs. Tout le Théâtre França
pour qui elles ont été faites, nous deviendra préjudiciable, jusqu’au goût que nous croirons avoir acquis par elles, et qui
t que nous croirons avoir acquis par elles, et qui ne sera qu’un faux goût , sans tact, sans délicatesse, substitué mal à pro
sse, substitué mal à propos parmi nous à la solidité de la raison. Le goût tient à plusieurs choses : les recherches d’imita
et n’en serons que plus ridicules. On ne l’est point pour manquer de goût , quand on le méprise ; mais c’est l’être que de s
s’en piquer et n’en avoir qu’un mauvais. Et qu’est-ce au fond que ce goût si vanté ? L’art de se connaître en petites chose
mûrement toutes ces réflexions, avant de mettre en ligne de compte le goût de parure et de dissipation que doit produire par
diens ? Car ce ne seront point eux proprement qui auront introduit ce goût de dissipation : au contraire, ce même goût les a
t qui auront introduit ce goût de dissipation : au contraire, ce même goût les aura prévenus, les aura introduits eux-mêmes,
us dites qu’elle en souffre de plus mauvais qui choquent également le goût et les mœurs ; mais il y a bien de la différence
ut sans beaucoup d’inconvénients. Si ces fades Spectacles manquent de goût , tant mieux : on s’en rebutera plus vite ; s’ils
ommence à les sentir, ils sont irrémédiables. Nos mœurs altérées, nos goûts changés ne se rétabliront pas comme ils se seront
me dise où de jeunes personnes à marier auront occasion de prendre du goût l’une pour l’autre, et de se voir avec plus de dé
ndrait un peu plus de leur cœur ; les convenances d’âge, d’humeur, de goût , de caractère seraient un peu plus consultées ; o
nt ceux même qui passaient leur journée à ce sot amusement : mais les goûts constants d’un peuple, ses coutumes, ses vieux pr
te ne s’est bien trouvé d’avoir violé cette loi. 9. [NDA] Je dis le goût ou les mœurs indifféremment : car bien que l’une
ui demande éclaircissement et discussion ; mais qu’un certain état du goût répond toujours à un certain état des mœurs, ce q
aux petits ouvrages qui ne demandent que de la légèreté d’esprit, du goût , de la grâce, quelquefois même de la philosophie
ont été écrites par un homme. Or partout où dominent les femmes, leur goût doit aussi dominer : et voilà ce qui détermine ce
uvenir que, pour que la Comédie se soutienne à Genève, il faut que ce goût y devienne une fureur ; s’il n’est que modéré, il
t d’imaginer quelquefois les jugements que plusieurs porteront de mes goûts sur mes écrits. Sur celui-ci l’on ne manquera pas
rcé de censurer les Pièces : ceux qui sont morts ne seront pas de mon goût , et je serai piqué contre les vivants. La vérité
63 (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IV [III]. La Grange & Destouches. » pp. 90-114
mp; ne fut guere regreté. Sa mere lui laissa la liberté de suivre son goût . A huit ans, étant en cinquieme, je faisois des
amp; ne produit pas toujours d’aussi pernicieux effets. Mais c’est le goût de tout ce qui fréquente le théatre. On l’y appor
être Poëte dramatique, & lui-même ne s’y destinoit pas. C’est le goût , ou plutôt la fureur du théatre qui l’égara. Il e
France à la Cour de Londres, à qui il sut plaire. La ressemblance de goût & d’idée, qui lui avoit gagné le Cardinal, lu
mpagnie. C’étoit son naturel. Le choix de ses personnages répond à ce goût  : ce sont toujours des gens riches, des gens de c
itudes, les bouffonneries sont dans le caractere des Acteurs. Ici par goût , par choix, par habitude, on ne voit que des gens
même raison ; aussi n’ai-je prétendu faire qu’une tragi-comédie d’un goût nouveau, qui alliat les traits sublimes de la tra
urpris. Tout ce qui porte l’empreinte de la galanterie est si fort du goût des François, qu’on se l’arrache. Le mot de vieil
alais des coulisses & des loges. L’Auteur se plaint encore que le goût depravé a fait assaisonner sa piece de beaucoup
64 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VI. De l’Iconomanie théatrale. » pp. 141-158
ux mots, Icon, qui en Grec signifie image, & manie, c’est-à-dire, goût excessif ; passion extrême, espece de fureur, pou
on pour le théâtre ; Métromanie, passion pour les vers ; Musicomanie, goût excessif pour la musique ; Anglomanie, fureur pou
Voilà qui décele le caractère des hommes, chacun s’arrange selon son goût  ; les meubles & les habits sont une espece de
e ses progrès : le regard fait naître la pensée, la pensée produit le goût , le goût méne à la délectation, la délectation en
grès : le regard fait naître la pensée, la pensée produit le goût, le goût méne à la délectation, la délectation entraîne le
ices, le bonheur des amans, dans les bras de la volupté, réveille les goûts , anime l’espérance, écarte les remords, enivre de
partement, lorsqu’il se fait son logement & ses meubles & son goût . Un homme fastueux y étale la magnificence, un ho
65 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre III. Origine des Théâtres. » pp. 22-49
ttres firent en Grèce des progrès rapides. La Comédie se ressentit du goût délicat qui distinguait les Grecs de tous les peu
de se voir esclave, perdit en même tems son antique valeur & son goût pour les Arts. Des Spectacles des Romains.
ent insensiblement dès que leurs conquêtes les enrichirent, eurent un goût vif pour la Comédie, parce qu’elle éxcitait d’ava
a Comédie des Romains. La protection dont Auguste l’honnora, & le goût qu’il conçut pour les Belles-Lettres, paraissaien
pour la Religion, qui fit entreprendre les Croisades, éteignirent le goût qu’on avait pour les Troubadours, contraignirent
Arts se raniment, les Belles-Lettres fleurissent de toutes parts : le goût , la politesse viennent embellir la France ; &
igine fut la même que celle des Spectacles de France. La dévotion, le goût des Croisades, firent adopter à toute l’Europe de
66 (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre I. Convient-il que les Magistrats aillent à la Comédie ? » pp. 8-25
le monde se croit en droit d’en faire l’application. On joue jusqu’au goût des Magistrats pour le spectacle, ce qui en effet
r les hommes respectables, on peut dater ce changement du temps où ce goût ayant gagné la robe, on l’a vue s’y confondre ave
n jour que Caton y parut, on vit une Actrice fort immodeste, selon le goût et l’usage de ces sortes de femmes, qui ne pouvan
se mesurer avec ces Magistrats petits-maîtres pour la délicatesse, le goût fin, et l’élégance de la parure. Aussi Caton ne s
, se sentira de la légèreté du style dramatique. Cependant on perd le goût et l’esprit de son état ; les devoirs qu’on n’aim
s que cette négligence tarira la source des profits du Palais, que ce goût ruineux expose à mille folles dépenses, qu’une fe
s et de fables des Poètes et des Auteurs profanes, à peu près dans le goût du recueil des Arrêts d’amour. En voici quelques
67 (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Seconde Lettre. De madame Des Tianges, À sa Sœur. » pp. 21-24
me vertueuse, raisonnable & sensible ? Celui de se conformer à ce goût général ; de conserver toujours une conscience sa
veulent perfectionner leurs talens ; tout est médiocre ou mauvais… Le goût de ton mari n’en est pas moins vif… Qui l’attirer
68 (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225
lte des fêtes & le délire des plaisirs, soit pour satisfaire leur goût , soit pour se cacher à eux-mêmes les malheurs qui
partisans qui l’honorent de leur approbation ; on sait que c’est son goût personnel & un des secrets de sa politique d’
faire aller Louis XIV, faire composer & jouer à Molière, qui par goût & par intérêt étoit à ses gages, l’Amphitrion
vertu. Toutes les femmes qui ont été à la même place, ont eu le même goût & le même intérêt pour faire ou pour conserve
dont Madame de Maintenon avoit élevé l’enfance, en prirent si bien le goût qu’ils passèrent leur vie en fêtes, en spectacles
que dans leur capitale. On prétend que Madame de Montespan inspira ce goût au Roi, elle n’eut point de peine à y réussir ; c
beaucoup, félicita les Officiers, & applaudit à l’esprit & au goût de Madame de Maintenon, il se retira quelque temp
nt trop violentes, l’attention qu’il exige trop soutenue pour être du goût de la volupté paresseuse, dans laquelle il langui
ation de la fistule ; étoit-ce le temps de donner des fêtes ? Mais le goût du théatre aveugle, ces hommes ont un nom dans la
heureux quartier on pourroit le construire, chacun choisit, selon son goût , le spectacle, se promena dans tout Paris, chaque
p; de la contrainte de la royauté, l’amour de l’indépendance & le goût des plaisirs. Louis XIV reçut Cazimire avec honne
our en avoir l’agrément, & aux spectacles qui étoient fort de son goût  ; il eut dû penser & agir en Chrétien, en Rel
e à la guinguette, de Roi devenir Arlequin. Malgré la faveur & le goût de la Reine, le théatre n’eut pas à Londres ce de
69 (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VII. Sentimens des Prédicateurs. » pp. 168-180
re, dont l’Ange des ténèbres fascine l’esprit. Attentif à profiter du goût des hommes pour les vanités du monde, il les leur
que le monde a de plus éblouissant & de plus propre à inspirer le goût de la volupté. Cet assemblage ravit, étonne, corr
suit les mœurs, & les forme. L’Auteur & l’Acteur étudient le goût dominant pour s’y conformer, l’exprimer & le
e sert utilement de l’autre, leurs intérêts sont communs, & leurs goûts les mêmes. Le cœur séduit se fait un Dieu de ses
mortification, la simplicité, la pauvreté, y sont des ridicules ; le goût des choses saintes, le recueillement, la présence
70 (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XI. Les Grecs ont-ils porté plus loin que nous la perfection de la Tragédie ? » pp. 316-335
sans qu’Aristote ait tort, parce qu’il parle de ces choses suivant le goût de notre Tragédie, & sur l’expérience de ses
e de ses cinquante années : au lieu qu’Aristote en parloit suivant le goût de la Tragédie Grecque, & suivant l’expérienc
leur caractere changea, & pour occuper des Spectateurs d’un autre goût , on traita les Sujets de la Fable, & de l’His
e est faite aussi pour des Spectateurs plus tranquilles, qui ayant du goût & des connoissances, aiment les choses qui le
es n’étoient pas venus dans un tems, où les Romans avoient répandu un goût frivole, & où l’on recevoit bien mieux Bereni
71 (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36
esprit, & qui a été le premier Législateur de la société & du goût  ; si les personnes les plus considérables, si les
cule ? Qui peut entendre appeller legislateur de la société & du goût , celui qui a été le corrupteur de l’un & de
r de l’un & de l’autre, en tendant la société libertine, & le goût frivole ? Après tout, il n’a fait que des comédie
rès tout, il n’a fait que des comédies, il ne peut avoir épuré que le goût du théatre. L’art dramatique renferme-t il donc t
ute la carriere des lettres & des arts ? Il n’a pas même épuré le goût de la scéne ; la négligence de son style, sa poés
voilà le cahos & le désordre. Il y eut plusieurs ballers dans ce goût , au commencement du dernier siécle, on y ajoutoit
décorations, la simphonie ; c’étoit une dépense énorme, quoique sans goût . Les Princes y dansoient, on composoit pour eux d
Princes y dansoient, on composoit pour eux de mauvais vers, selon le goût courant ; c’étoit une espece de drame représenté,
comme un prévénu sur la sellette ; nous avons , lui dit-il, été par goût , à Richard III, nous irons par reconnoissance, cu
ais ils eurent beau argumenter, le parterre, les sifflets n’eurent ni goût , ni reconnoissance, ils répondirent à tous les ar
l fait le François mieux que l’Allemand ; cet Orphée Autrichien, a un goût , une vénération que rien n’égale pour cette langu
Melanie, Comminge, l’Honête-criminel, les Guebres, sont dans le même goût antichrétien, où, faisant semblant de n’en vouloi
72 (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXVII.  » pp. 486-488
e plaisirs. C'est pourquoi ce même Prophète à qui Dieu avait donné ce goût spirituel pour sa parole témoigne incontinent apr
u contraire s'abandonne à ces faux plaisirs, elle perd incontinent le goût des spirituels; et ne trouve que du dégoût dans l
73 (1675) Traité de la comédie « XXVII.  » pp. 318-320
e plaisirs. C'est pourquoi ce même Prophète à qui Dieu avait donné ce goût spirituel pour sa parole, témoigne incontinent ap
u contraire s'abandonne à ces faux plaisirs, elle perd incontinent le goût des spirituels, et ne trouve que du dégoût dans l
74 (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Charles IV & Charles V. » pp. 38-59
amp; l’opéra, pour se remettre de ses fatigues. Il avoit tellement de goût pour les spectacles, que M. de Turenne étant reve
tissemens où vous ne courrez aucun danger. Cette faveur étoit peu du goût de Turenne. Louis XIV donna au Duc de Lorraine un
XIV donna au Duc de Lorraine une autre comédie qui n’étoit pas de son goût . Ayant pris la ville de Nanci, il fit ce qu’il pu
a sainte, ou le panégyrique ? On trouve une canonisation dans le même goût en faveur d’Henri, Duc de Guise, dont Saintion so
rt aimé des femmes & fort reconnoissant, mais il étoit né avec un goût romanesque d’aventure qui fit de sa vie un tissu
uquet de plumes attachées à un cordon de diamans. Il fut bien plus au goût de la Reine que la Cour sérieuse du Parlement, qu
rées au vice, & ne diversifient la scene que par la diversité des goûts , des caracteres & des circonstances. L’Auteur
e séduire par ses assiduités & ses caresses, eut à peine perdu le goût de la piété, qu’elle courut au théatre où elle n’
75 (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre V. Autres Mêlanges. » pp. 121-140
été libertine qu’on appelle le monde. Taconet la sert mieux selon son goût que Corneille : il peut compter sur la préférence
ée & autorisée, la bonne morale est proscrite, on détruit même le goût , en excluant les regles, pour faire régner le dés
jeu des acteurs. Ils sont fort à la mode, on en fait exprès dans ce goût pour satisfaire les prudes, images naturelles du
prit des Grades ; il entra au Barreau ; il y auroit réussi, mais son goût l’entraîna au théatre où il se livra à son pencha
pportable ennuy. Cette raison est fort naturelle : mais n’est pas du goût du galant Journaliste ; voici la sienne : L’invi
s’être ennuyé pendant treize ans. Il suppose que l’auteur a le même goût que lui pour les femmes. Qu’on joigne ce morceau
style sec, roide, dur & souvent très-poëtique, ne pouvoit être du goût d’un homme toujours pleins de bouffonneries. Cett
76 (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39
ile aux jeunes poëtes dont on doit lui savoir gré : elle formera leur goût , corrigera les fanfaronnades des écrivains ennemi
anciens auteurs, où le texte étoit noyé. Les observations faites avec goût relevent les beautés & les fautes de ce pere
oit tout par cœur, & en récitoit des scènes entieres avec le même goût qu’il les avoit entendues & récitées soixante
; vous servez de sceptre comme de couteau . Les bouffonneries dans le goût de son temps sont des momens de délire pour un pe
omposer des prologues charmans ; sur-tout elle doit bien connoître le goût de son pere, pour avoir cru lui plaire, en lui so
uis Pradon & Racine n’avoit osé traiter un sujet tragique dans le goût de Phedre. La difficulté d’égaler l’élégance de l
bservations sur la tragédie, qui annoncent un homme d’esprit & de goût  : mais son patriotisme le trahit, il prodigue des
ne du Théatre, comme il paroît par ses écrits, étoit digne d’avoir ce goût . Vaine, haute, bisare, médisante, peu sévere, vra
r de Son Eminence fit mettre fort au-dessus de celui-ci, avec le même goût qu’il paya 600 liv. six vers de Colletet, les plu
lance. Le Théatre commençoit d’être accueilli dans l’Académie, par le goût décidé du Cardinal : il y domine aujourd’hui. La
77 (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « PRÉFACE. » pp. 3-6
entreprend de justifier la Comédie, qui est un divertissement fort au goût des gens du monde, et de la faire passer pour une
er les ténèbres de ceux qui aiment ce vain amusement ; mais comme les goûts des hommes sont différents, j’espère que celui-ci
78 (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46
res enfans dans ces lieux infâmes, leurs jours y sont en péril ; leur goût et leurs mœurs s’y corrompront également. Sans do
de donner un nom. Me voici, monsieur, au second article concernant le goût . Imaginez-vous de prétendues comédies sans unités
de détresse et de chagrin ; cet auteur d’une petite Comédie pleine de goût , de décence et d’urbanité, s’annonce-t-il avantag
s Opéra comiques étoient au nombre des pêchés qu’il se reprochoit. Le goût de son côté ne l’a point absous. Vadé habitoit av
à ces petits garçons et à ces petites filles. De prétendue Maîtres de goût leur apprenoient comment il faut prononcer les éq
eurs têtes, augmentent en eux l’envie de mal faire, sans leur ôter le goût d’une vie molle et oisive. Pour les distraire, vo
use des sots, des ignorans, des gens peu délicats, et des hommes sans goût , sans savoir et sans expérience, ces spectacles r
, ou l’on feroit des efforts pour se consoler de n’avoir perdu que le goût , quoiqu’il ne soit rien moins qu’étranger au bonh
es accidens très-possibles, à se gâter l’esprit, le jugement & le goût , à perdre leurs mœurs, à subir toutes les peines
79 (1765) De l’éducation civile « De l’éducation civile » pp. 76-113
emens. Ceux qui ont daigné les protéger parmi nous, ont consulté leur goût , & jamais l’utilité publique. Je n’en excepte
nformant aux inclinations de ceux à qui l’on parle1, en flattant leur goût , & en les entretenant des choses qui les inté
est encore des Ecrivains courageux, qui luttent avec succès contre le goût dominant ; & qui, contens des suffrages du pe
nous manque ; nos voisins eux-mêmes en conviennent ; ce n’est que le goût des choses solides, & le talent de bien chois
gré d’intérêt qui conduisoit la plume des anciens Ecrivains. Fixez le goût du Public sur des objets vraiment intéressans, &a
avant que de la donner aux Comédiens. Le Docteur, qui étoit homme de goût , applaudit bien sincérement aux vrais beautés de
80 (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27
ser les liens dont l’habitude, le besoin, les liaisons de famille, le goût du plaisir, le tenoient enchaîné. Il y en a bien
l’a frappé, & le ton sur lequel il monte le corps & l’ame, le goût qu’il inspire, le langage qu’il apprend, les maxi
n le même, mais l’objet des amours étoit différent. C’étoit, selon le goût du temps, des Courtisanes ou des esclaves, comme
gens en place, des vieillards, des gens d’esprit, ils se font de leur goût , de leur attachement, & un devoir & un mé
s pour la religion & les mœurs. Il est vrai que dans ce siecle le goût du spectacle est extrême ; non-seulement on y mèn
n ne peut adopter cette piece. En voilà assez pour faire connoître le goût & le système de Riccoboni. Je ne parle pas de
par l’autorité publique, le théatre s’est rétabli de lui-même par le goût du plaisir. Il n’en est que plus affermi & pl
us déréglé ; il est plus commode, plus insinuant, plus analogue à nos goûts . L’ancien Acteur étoit défiguré par le cothurne,
81 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE II. Le Théâtre purge-t-il les passions ? » pp. 33-54
les frais du combat. L'amour des spectacles n'est autre chose que le goût qu'a le peuple d'aller à la Grève voir pendre ou
istence ! « Et sa tranquillité ne vaut pas ses tourments » : c'est le goût d'un Néron. « N'allons-nous pas aussi pleurer ave
vent meurtriers, qui ne sont qu'un reste des anciens spectacles. Quel goût peut-on trouver dans les exécutions de la justice
n commence par servir le poison de la passion, le faire mordre par le goût du péché, et on vient annoncer une mort le plus s
teurs à qui ces jeux plaisent ? Je prie Dieu de ne pas me donner leur goût . » Toutes les pièces, même les plus saintes, ont
passions qu'autant qu'on en aime l'objet. Voici une preuve unique du goût du public pour les choses les plus odieuses. Le M
traite de barbare le mari même qui ne brûle pas assez d'encens. Quel goût de luxe et de magnificence, quels grands airs ne
nt on nourrit l'orgueil, la profusion, la dureté, à qui on inspire le goût du luxe, de la fatuité, de la débauche ? Qu'un Pr
82 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VI. Du sérieux et de la gaieté. » pp. 128-149
les sens, par toutes les facultés, par toutes les passions, tous les goûts et tous les penchants à la fois. Voltaire qui le
nts, des grâces ; mais c'est une légèreté, une figure, une action, un goût  ! Les Païens n'en disaient pas autant de leurs Di
bien les coups, de peser si bien les circonstances, les intérêts, le goût , la sensibilité de tout le monde, qu'on n'aille s
le les exercices de piété, ni n'affaiblit l'onction de la grâce et le goût de la dévotion : goût incompatible avec le sentim
été, ni n'affaiblit l'onction de la grâce et le goût de la dévotion : goût incompatible avec le sentiment volontaire des pas
es conversations. Cette dissipation est contagieuse, elle est trop du goût de la passion pour ne pas faire des progrès rapid
mais cet esprit de futilité si répandu lui doit tous ses progrès. Un goût naturel de frivolité fut d'abord le jeu du théâtr
mposent et débitent des préceptes à leur mode et des sentences à leur goût , ajoutent, retranchent, changent, adoucissent à l
83 (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Christine de Suede. » pp. 111-153
e Christine devint amatrice & Actrice. On connoissoit si bien son goût dans le monde, que dans toutes ses courses en Hol
soit point de dépense inutile, elle avoit l’humeur guerrière, dans le goût des peuples du nord. Le théatre changea tout, &am
n pria, on l’en pressa ; un mariage formé par la sagesse n’est pas du goût de Thalie, elle ne veut que les chaînes de la pas
les plaisirs que la nature a attaché à leur union. Il est rare que ce goût aille jusqu’à vouloir changer de sexe, & affe
sexe, & affecter les apparences d’un sexe différent. Tel étoit le goût décidé de cette Reine gothique selon l’expression
rna en comédie ; il ne lui resta que la force du tempérament & le goût des voyages, la dureté, la hauteur, l’emportement
esse, il y lut une comédie de sa composition qu’il savoit être de son goût , parce que la pièce étoit fort licencieuse. Chape
estriction : Je suis bien aise , dit Christine, que ce soit de votre goût , on peut s’en rapporter à vous, pour votre Monsie
s plus grandes démonstrations, elle étoit femme & Reine, c’est le goût , l’usage, le style françois ; on s’épuise en appa
ans son Esprit des Loix, l’érudition immense que Bodin a entassé sans goût & sans ordre dans sa république, sans faire m
qu’en a fait dans le notre l’Esprit des Loix qui les a effacés. Son goût pour les arts , dit Voltaire, la fixa à Rome au m
rtre . C’est une scène tragique où le théatre est ensanglanté dans le goût de Shakespear. Quel que fut le crime de Monal Des
84 (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87
indécent de la Philosophie & de la Thêologie de l’Ecole, & un goût décidé pour les Philosophes Anglois & leurs s
déchire, étale, prolonge ces tourmens, & en repaît le public. Le goût sanguinaire des comédiens embellit l’échafaud, la
a roue, le fer, le supplice, & couronne de fleurs le bourreau. Le goût sanguinaire des spectateurs, qui les conduit au T
ophie & de charmes (comme celle qu’il cite, qu’il dit d’excellent goût , c’est-à-dire, très-licentieuses) qui seront à ja
ps fort licencieux ; mais par-là même analogue à son caractere, à son goût , à sa liberté, à son irréligion, à son cinisme. V
nable à un écrit presque inintelligible, sans ordre, sans suite, sans goût , fait assez peu de cas de son temps pour y perdre
n plus grand nombre de traits contre l’une & l’autre. C’étoit son goût & son caractere d’écrire le pour & le con
t pourtant en oublier les femmes (la plupart en effet étoient dans le goût de leurs maris) ; & parmi ces femmes, notre C
t ; il y a du sel, de très-bonnes plaisanteries, de l’esprit & du goût dans cet ouvrage qui déplaira à bien de gens. C’e
aris des loges réservées aux acteurs & aux actrices, mais dans un goût fort différent. Celles de Bruxelles sont gratuite
prix différens, Sapho qui par bon ton à la philosophie joint tous les goûts divers, tous les amusemens, Sophiste en apparence
us forte par le nombre & vantée en tous lieux, les corrupteur, du goût en paroissent les Dieux, eux seuls peuvent préten
85 (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. De l’Opéra-Sérieux. » pp. 184-251
aient, ceux qu’ils présentaient au Public, étaient une preuve de leur goût , & ne devaient souvent leurs succès qu’aux so
logue des Fêtes de l’Amour & de Bachus 49 est tout-à-fait dans le goût des Poèmes dont nous fesons nos délices. Je ne co
graves de son siècle, en furent apparemment la cause. A mesure que le goût se développait, on bannissait de l’Opéra-Sérieux
omique ; nous avons rétabli ce qu’on rejettait alors. Serai-ce que le goût a décliné, & qu’il s’est remis dans le même é
qu’ils soient, doivent être aussi l’ouvrage de la méditation & du goût . Ils sont fondés tous ensemble sur les mêmes prin
il davantage pour nous persuader qu’un Opéra-Sérieux est l’ouvrage du goût & de la connaissance parfaite des règles de l
it pris dans l’Histoire n’offre pas toujours un champ assez vaste. Le goût des Italiens ne doit pas décider du nôtre. Il me
; mais quand elle est mal placée, elle ne choque pas moins l’homme de goût . Je n’adopte pourtant point le sentiment de M. Ro
hérissent que la magnificence du Spectacle ; mais encore à l’homme de goût . Bien des choses nuisent à l’Opéra-Sérieux
t se dire à leur tour : laissons chanter les louanges de Rameau ; les goûts sont changés, il a su prendre celui de son siècle
cteurs, qui paraissent habillés par les mains de la richesse & du goût  ; ses Balets sont les plus beaux de l’Europe, &am
elle le rend certain de l’emporter sur l’Opéra-Sérieux ; tant que le goût de la Nation ne changera pas. 42. On trouve da
86 (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VIII. Des caractères & des Mœurs Tragiques. » pp. 131-152
particulieres. Les premieres tiennent au tempérament, aux usages, au goût dominant des Nations. Les Espagnols, les Allemand
ffre de grandes difficultés. Tous les Peintres ont, comme on sait, un goût & des manieres qui leur sont propres, & t
oduisent le beau de tous les tems, que les Poëtes ont tout raporté au goût dominant de leur pays. Si cet abus a fait des pro
produit-il ? Des Auteurs sans forces, sans idées ; des Ouvrages sans goût , sans moële, sans sauce, pleins de longueries d’a
87 (1802) Sur les spectacles « FUITE DES MUSES ET DU BON GOUT : Peut-on compter sur leur retour ? » pp. 3-11
r et Pollux, Chantre de l’Amitié, sage et parfait modèle, Que de nos goûts légers emporta le reflux : Va.… dors, avec Quinau
me les cierges à ténèbres. Comme l’amour du spectacle fait partie des goûts de la jeunesse, elle va aujourd’hui porter ailleu
iables, qui ont soif du beau, n’en seront pas toujours privés. Le Bon Goût se sauvera du naufrage ; une voix s’est fait ente
e Protée. Les auteurs de ces inventions ont fait preuve d’un meilleur goût , mais ils ont reconnu la nécessité de laisser dor
88 (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Suite du Clergé Comédien, » pp. 52-67
ement ne passe ne passe pas le bout des levres. Ce sonnet est dans le goût de celui de Scarron, où après les plus grands mot
s rues deguisés de mille manieres bizarres : cette mode étoit trop du goût du jeune chanoine pour ne pas la suivre. Etant au
. L’auteur poissard de Dom Japhet d’Arménie lui en inspira si bien le goût , qu’elle l’introduisit dans la communauté de S. L
se aisément à une piece profane ; & dans la piece sainte même, le goût du spectacle que l’on prend, la décoration mondai
les horreurs ?         Un petit grain de comique         Y répand un goût exquis :         Mais sans lui mélancolique      
89 (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Suites des diversites curieuses. » pp. 138-172
amp; aux jeux de Pompée ; il se felicite lui même de n’avoir point de goût pour ces sortes de plaisirs : Aliquam capio volu
rt la danse, que ni la vieillesse ni la maladie ne purent lui ôter ce goût . Il se levoit étant malade, se faisoit soutenir p
riser la comédie, mais de la favoriser dans un homme d’Eglise, que ce goût & ces ouvrages devoient exclure. On a imprimé
atre, toujours rival du théatre François, même de l’opéra, quoique le goût soit tres-différent, parodie & ridiculise pre
ur, la religion, la sincérité, la charité, l’humilité, la douceur, le goût de Dieu, la pensée des choses saintes, l’amour de
verra toujours à peu pres les mêmes personnes, le même peuple, que le goût , le vice, l’habitude rassemblent. Il y a eu dans
dmirer, n’est plus touchée de sa propre beauté, il faut en relever le goût par l’assaisonnement de la pature, comme on relev
ar l’assaisonnement de la pature, comme on releve & diversifie le goût des alimens. On est d’abord satisfait de la nouve
e parfaite ; c’étoit le grand art de la Sallé. Tout Opéra est dans ce goût , puisque la musique est adaptée aux paroles, ains
Notre ivresse n’est pas si grossiere, elle n’a pas le même objet, les goûts sont différens ; mais j’ose dire que la plupart d
t de plus de deux cents plats de diverses viandes apprêtées selon son goût  ; il alloit en faire la revue & le choix, &am
90 (1769) Dissertation sur les Spectacles, Suivie de Déjanire, Opéra en trois actes, par M. Rabelleau pp. -71
ée. Phrynicus, Cherilus, Eschylus, & ceux qui composerent dans le goût de Thespis, ne parlerent plus de Bacchus ; la Tra
premiere est le progrès même des Lettres. La seconde la corruption du goût & des mœurs ; & la troisieme est l’esprit
ut être universel, & l’on n’est que superficiel. La corruption du goût , celle des mœurs, & le desir de jouir de ces
se laissent entraîner à la volupté de la douleur ou du plaisir, sans goût & sans regle : mais cela est absolument étran
& dégoût pour celui qui les achete, ils sacrifieront d’abord leur goût , toutes les fois qu’ils y seront interessés, jusq
t, toutes les fois qu’ils y seront interessés, jusqu’à ce que ce même goût une fois corrompu, ne leur laisse plus aucun sacr
ois corrompu, ne leur laisse plus aucun sacrifice à faire. C’est à ce goût dépravé de la multitude, que l’on doit attribuer
er faire jouer le Tartusse à Paris. Malgré cela, le jugement & le goût de Moliere ne furent pas toujours exemts d’erreur
s de la jeunesse, devant le corps entier de la nation rassemblée ; le goût le plus sûr alors éclairera les talens ; les juge
es assemblées. La fête, sans eux, eût paru peu agréable. Tel étoit le goût du tems. On peut dire que le regne des Carlovingi
êtes à la Cour ; mais avec plus de galanteries, de politesse & de goût  : on n’y retrouva ni cette grandeur, ni cette maj
91 (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE V. Eloge de Moliere. » pp. 154-202
êne a succé toute la corruption de la Fontaine, Moliere en a donné le goût . La Fontaine étoit de l’Académie, il eut le bonhe
années qu’un discours de reception de M. le Franc de Pompignan, d’un goût différent, en faveur de la religion, lui attira l
ions. La contradiction n’est que dans ses idées. Il appelle gloire le goût qu’a le libertinage pour la licence de Moliere. C
friponeries, Vulcain & les infidélités de son épouse, le Dieu du goût , le Dieu du génie, &c. Tout l’Olympe, qui fai
e marlage comme il vous plaira, & vous êtes divin. Ce n’est ni le goût , ni le génie, ni la vertu, ni l’adresse, que je c
alement Fenelon & Moliere, leurs mœurs, leur caractere & leur goût , comment figure-t-il avec lui-même ? justifiera-t
mp; les instrumens de musique qui pouvoient amollir une nation par le goût de la volupté. Quelle devroit donc être la sevéri
regnent d’un bout à l’autre, donnent-ils une plus grande idée de son goût que de son équité & de sa sagesse ? ne diroit
er qui auroit sçu par cœur les pieces dudit Moliere, composé dans son goût , & pris son esprit, comme l’on fait souvent e
colifichet où il déploie en migniature son esprit, son art & son goût par une vingtaine d’antitheses, dont la symmétrie
oit un homme qui n’ose combattre les préjugés du monde, qui ménage le goût de sa Compagnie pour le Théatre, & sur-tout v
st jamais bien loué qu’on ne soit traité de Philosophe. C’est le faux goût des hommes, la philosophie est la vraie gloire, l
es gestes & les attitudes des pantomimes. Il ne faut pas moins de goût dans l’un que dans l’autre, pour bien choisir ce
dans la satyre qu’il eu a imprimé, & qui fait peu d’hommes à son goût ou à son cœur. Rousseau, il est vrai, est inférie
92 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre I. Est-il à propos que la Noblesse fréquente la Comédie ? » pp. 3-19
irs, le tenir en tutelle, et demeurer toujours maître, lui inspira ce goût . Heureusement il n’a passéa ni à son successeur,
, son Médecin, homme d’esprit, mais grand pyrrhonien, la jeta dans le goût des comédies, et la dégoûta des affaires et des s
. Les Comédiens y prennent des airs de grandeur, un ton de fierté, un goût de luxe, un esprit de profusion ruineux et ridicu
rès comme les poupées qu’on fait circuler pour donner le modèle et le goût des modes aux Dames et aux coiffeuses. Le ridicul
t ne pouvait se passer de la compagnie des Acteurs ; il se moquait du goût des César pour le théâtre, et de la fureur des ha
DE] Autrefois, le verbe passer pouvait se conjuguer avec "avoir" : ce goût n’est passé... b. [NDE] Couronne donnée aux vai
93 (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE V. Des Comédiens. » pp. 156-210
assez vifs pour devenir des occupations eux-mêmes, et substituer leur goût à celui du travail. »eu Rien de plus sage assur
ant où porter ailleurs leur oisiveté. Un homme laborieux n’a point de goût plus vif que celui du travail ; un paresseux, un
ir soit celui que ces gens-là prennent ; il est trop délicat pour des goûts grossiers et corrompus. Le spectacle est si peu c
tinés : mais à ceux dont le travail exige plus de génie, d’esprit, de goût , et d’industrie que de force ; qui ne peuvent s’y
nrichira souvent de nouvelles idées, et qui d’un homme d’esprit et de goût pourra faire insensiblement un sage ; ces trois h
ses chefs en voyant ses baladins ; pour maintenir et perfectionner le goût quand l’honnêteté est perdue ; pour couvrir d’un
Caligula, des Maximien, et des Borgia ? Maintenir et perfectionner le goût quand l’honnêteté est perdue, c’est rendre encore
goût quand l’honnêteté est perdue, c’est rendre encore un service. Le goût peut subsister très bien avec l’honnêteté, et ne
rdue, c’est faire encore un très grand bien, que de nous conserver le goût . Si le spectacle couvrait d’un vernis de procédés
nt-Martin 4. Voilà sans doute un moyen très efficace pour inspirer le goût de la pudeur et de la modestie aux femmes de Théâ
aussi. Le vin dont vous faites si bien l’apologie n’était pas plus du goût de Lycurgue que vos Cercles particuliers. La seul
ment le Sénat n’eut pas l’autorité de l’effacer tout à fait : mais le goût effréné d’une Populace corrompue lui interdisait
venir insulter une nation respectable, blâmer tous ses usages et ses goûts , lancer des traits critiques sur son Gouvernement
94 (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [C] » pp. 391-398
reusement né pour ce genre de Poésie, avec un grand fond de génie, un goût délicat, une facilité merveilleuse pour l’express
er son attache : mais Racine, né avec la délicatesse des passions, un goût exquis, nourri de la lecture des beaux modèles de
rannise. Mais nos Poètes ont poussé trop loin la complaisance pour le goût de leur siècle ; ou, pour mieux dire, ils ont eux
ût de leur siècle ; ou, pour mieux dire, ils ont eux-mêmes fomenté ce goût avec trop de lâcheté. En renchérissant les uns su
95 (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre premier. Origine des Spectacles. » pp. 1-14
rsf. » Les Romains portèrent dans les provinces qu’ils conquirent le goût qu’ils avaient pour les spectacles. Les troupes q
ation romaine y avait établis. Ils pouvaient d’autant moins y prendre goût , qu’ils n’entendaient ni la langue latine ni la r
e citoyens désœuvrés, dont on crut devoir occuper le loisir, selon le goût du temps, par des représentations pieuses qui fur
qu’ils amusaient le peuple ; ils y joignirent des farces assorties au goût corrompu du temps : ce qui attira contre eux un a
96 (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE III. De la comédie et des comédiens chez les païens et chez les chrétiens. » pp. 101-112
dans leurs principaux collèges. Ils y inspiraient à leurs écoliers le goût du théâtre, et dès l’âge le plus tendre ils les f
eux-mêmes leurs poésies. Par ce moyen ils introduisirent en France le goût de la comédie et du chant. On pourrait encore cit
re citer un grand nombre de gentilshommes qui, jusqu’à nos jours, par goût encore plus que par nécessité, se vouèrent à la p
97 (1691) Nouveaux essais de morale « XXI. » pp. 186-191
logie. Il faut que dans toutes ses études il ait pris bien peu, et du goût de la science qu’il professe, et de l’esprit de l
e ces divinités ? Il dirait sans doute que nous aurions bien perdu le goût de la Religion de Jésus-Christ. Pour revenir au D
98 (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE V. Du Mensonge. » pp. 100-113
tant de tout cela un tout d’imagination théatral & romanesque, un goût de faux merveilleux ; on se familiarise avec le m
dans les paroles, aucune sûreté dans le commerce d’un homme qui a le goût & l’esprit de la comédie. Non seulement on ne
ent, les méprisent, les décrient ; ou si elles s’établissent, un faux goût donnera la préférence au flatteur sur le vrai, au
ont la crédule simplicité des peuples a fait des objets religieux. Le goût des tournois chez nos ayeux n’eut pas d’autre ori
vais exemples & la plus pernicieuse morale, par l’esprit & le goût faux qu’on inspire. C’est le vice qui le compose,
99 (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [B] » pp. 380-390
Auteur Anglais qui de deux Pièces Françaises, en compose une dans le goût de sa Nation, ne peut être, sans injustice, privé
outient seul une intrigue dépourvue d’art, de sens, d’esprit & de goût . Tel est le comique Italien ; aussi chargé d’inci
ense de leurs Pièces, n’en trouve-t-on pas une seule dont un homme de goût soutienne la lecture. Les Italiens ont eux-mêmes
Marquis peuvent être du Comique grossier, comme tout ce qui blesse le goût & les mœurs. Le Bas-comique au contraire, est
iété, faible ressource des esprits sans talens, sans étude & sans goût  ; ni ce Comique obscène qui n’est plus souffert s
100 (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre II. Est-il du bien de l’Etat que les Militaires aillent à la Comédie ? » pp. 20-34
ple, et de Philoctète, qui avait tué Pâris, ne fit que leur donner le goût des jeux, de la mollesse et de la volupté : « Vul
Ce qu’il y fait ! Il en est le destructeur : c’est lui qui inspire ce goût puérile de parure, ce goût lâche de mollesse, ce
le destructeur : c’est lui qui inspire ce goût puérile de parure, ce goût lâche de mollesse, ce goût efféminé de plaisirs,
qui inspire ce goût puérile de parure, ce goût lâche de mollesse, ce goût efféminé de plaisirs, ce goût insensé de profusio
e parure, ce goût lâche de mollesse, ce goût efféminé de plaisirs, ce goût insensé de profusion et de superfluité, qui tourn
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