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1 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 241, 1er juillet 1907 »
’indiquer, ne peut pas mourir, — peuvent mourir ou se transformer les religions , c’est-à-dire les rites sous lesquels ce sentimen
tellectuelle et morale qui, aujourd’hui, est à peine commencée, — les religions deviendront toujours moins nombreuses, visant à l
ligions deviendront toujours moins nombreuses, visant à l’idéal d’une religion unique, comme d’une morale unique, dans le monde.
ique, comme d’une morale unique, dans le monde. Et je crois que cette religion unique de l’avenir ne sera rien autre chose qu’un
yons engagées partout contre telles doctrines religieuses, contre une religion ou au nom d’une religion, ne sont — selon moi — q
tre telles doctrines religieuses, contre une religion ou au nom d’une religion , ne sont — selon moi — que les phases nécessaires
à une critique scientifique, sapent (sans le vouloir) les bases de la religion catholique, pour sauver l’essence et la pureté du
) À une évolution de l’esprit religieux et à une dissolution de la religion . Je crois qu’il faut distinguer entre esprit reli
la religion. Je crois qu’il faut distinguer entre esprit religieux et religion . Le premier consiste essentiellement dans le sent
l arrive que l’esprit religieux, se trouvant lié et emprisonné par la religion qu’il a lui-même créée, se heurte contre elle (hé
it religieux qui, comme toujours, se traduit en une dissolution de la religion . Et la vive résistance que le Vatican oppose aux
utin, Tyrrell, etc., dit assez clairement que, aujourd’hui encore, la religion aperçoit comme sa propre dissolution l’évolution
de l’esprit religieux. L’esprit religieux détruira encore une fois la religion , et peut-être en constituera une autre. Mais le c
ce que l’esprit religieux ait appris à vivre sans avoir besoin de la religion , c’est-à-dire jusqu’à ce que le sentiment d’unité
au milieu des luttes nombreuses qui se livrent entre la science et la religion , la philosophie et la théologie, le dogme et la c
aspects et en même temps, à une dissolution et à une évolution de la religion . D’un côté, on voit se dissoudre en grande partie
la religion. D’un côté, on voit se dissoudre en grande partie dans la religion le passé théologique, dogmatique, liturgique, ecc
çoit que la théologie, le dogme, les rites et l’Église ne sont pas la religion . Ils en sont plutôt les successives explications,
ées ou non, soutenues ou attaquées au cours des siècles. La véritable religion , qui persiste au milieu des conflits théoriques,
e et de la sainteté, fondée par Jésus de Nazareth. Ainsi comprise, la religion fait renaître le passé disparu de la religion chr
eth. Ainsi comprise, la religion fait renaître le passé disparu de la religion chrétienne, — qui est le passé et le présent de l
aru de la religion chrétienne, — qui est le passé et le présent de la religion , — à travers les guerres contre le théologisme, l
me, le liturgisme et l’ecclésiaticisme. Ce sera encore l’avenir de la religion chrétienne, pendant des siècles dont il n’est pas
iècle présent, qui a étudié et critiqué d’une façon extraordinaire la religion en général, et la religion chrétienne en particul
et critiqué d’une façon extraordinaire la religion en général, et la religion chrétienne en particulier, a été le plus sceptiqu
Cela veut dire qu’à côté des parties qui se dissolvent existe dans la religion — surtout dans la religion chrétienne — un couran
s parties qui se dissolvent existe dans la religion — surtout dans la religion chrétienne — un courant d’idéalisme moral et soci
2 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 237, 1er mai 1907 »
ine. Ce déséquilibre explique le malaise profond des âmes, en fait de religion , et la crise du catholicisme. Si le sentiment et
le-ci et le fruit naturel du contact de l’esprit avec la réalité, les religions positives auraient marché, pendant la phase actue
a là une période de recherche anxieuse d’un nouvel équilibre entre la religion et la vie, et non de dissolution de celle-là. Et
gence, ont pris le dessus sur la terreur qu’on trouve à l’origine des religions , en la transformant en crainte filiale. Évoluera-
ent, d’une manière correspondante. Puisque l’élément mystérieux de la religion nous apparaît toujours plus réel et plus insondab
ne Il faut d’abord définir les termes qu’on emploie. J’entends par religion l’acquiescement à certains principes a priori, no
se produit en Europe une fluctuation qui a fait perdre du terrain aux religions avec un Dieu personnel et des interventions surna
onnel et des interventions surnaturelles, et qui en a fait gagner aux religions humanitaires, pacifistes, socialistes, et aussi à
l est probable que les gains compensent à peu près les pertes ; 3° La religion est le ciment indispensable de toutes les société
aissons. Même là où l’uniformité paraît le plus fortement établie, la religion est réalité plus ou moins différente selon les di
s différentes fonctions sociales des hommes ; 4° L’effet social d’une religion n’a que peu de rapports avec sa théologie ou ses
oins subtiles ; 5° Dans un milieu imbu de principes autoritaires, une religion de libre examen peut être utile ; dans un milieu
bre examen peut être utile ; dans un milieu tendant à l’anarchie, une religion autoritaire est indispensable pour empêcher la di
lution de la société. Il importe peu d’ailleurs que la forme de cette religion soit nouvelle ou ancienne. Une nouvelle forme rel
arence anarchiste, est, au fond, grâce à son culte pour la force, une religion autoritaire. Un mouvement de reflux peut se produ
toritaire. Un mouvement de reflux peut se produire pour les anciennes religions . Si de grandes et longues guerres survenaient, la
anciennes religions. Si de grandes et longues guerres survenaient, la religion patriotique aurait un regain considérable d’activ
cisme soit fini dans le monde ; il se peut qu’à un moment donné cette religion devienne la seule ancre de salut pour les nations
cientifique, ce qu’il y a de plus parfait pour réserver l’avenir à la religion catholique. Psychiatrie et sciences médicales
à y voir un avertissement de la divinité. Bien qu’il nie avoir aucune religion , il dit à ce propos : « La question est là : ou D
3 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 240, 15 juin 1907 »
ssive dissolution aussi bien de l’idée que du sentiment religieux. La religion , comme idée, prétendait nous présenter une concep
u monde, dans un ensemble systématique en harmonie avec le dogme ; la religion , comme sentiment, prétendait assumer la direction
nnihile, comme le fakir, quoique inversement : deux désordres. IV. La Religion est l’Art de la Foi. Or, chaque art évolue, suit
connaissance la répandent et l’augmentent, successivement : aussi la religion se ploie à toutes ces métamorphoses en déterminat
iologique à la découverte duquel marchent les Arts, les Sciences, les Religions . — Le Dieu d’une Époque industrielle est mécaniqu
ialisme (1884). Si du passé on peut déduire le futur, je dirai que la religion ne meurt pas, que les religions se succèdent et s
peut déduire le futur, je dirai que la religion ne meurt pas, que les religions se succèdent et se transforment, que le sentiment
tes du Confucianisme ou du Bouddhisme, qui représentent un minimum de religion , me donnent la conviction qu’un progrès moral est
4 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 236, 15 avril 1907 »
e, on n’avait montré une telle curiosité pour tout ce qui concerne la religion , un tel travail d’érudition, de critique et de pr
on de revues consacrées à la philosophie religieuse, à l’histoire des religions , à la polémique ; c’est enfin le nombre toujours
, nous constatons cette curiosité et ce travail, nous voyons aussi la religion mêlée à de grandes luttes politiques et sociales.
tout des luttes engagées contre les doctrines religieuses, contre une religion ou au nom d’une religion : en France, la Séparati
contre les doctrines religieuses, contre une religion ou au nom d’une religion  : en France, la Séparation des Églises et de l’Ét
issolution et sans y voir non plus un fait d’évolution religieuse, la religion est emportée dans ce mouvement général. Une disso
n religieuse, prise au sens que les peuples s’émanciperaient de toute religion , est impossible : ils sont et ils seront toujours
5 (1892) Articles du Mercure de France, année 1892
ndît des sacrifices à leurs images ; Julien essaya de restaurer cette religion d’État. Les flamines impériaux, devenus, dans la
tour à tour surgi dans la grande lumière orientale. Les pompes de la religion chrétienne se dorèrent, à Byzance, du même rayon 
se fût élevé, à une profanation analogue, dans les sanctuaires de ces religions , n’eût pas été plus terrible. Qu’allaient devenir
e à Yézid : au Khalife qui porterait les coups les plus profonds à la religion du Christ, toute félicité sur la terre, et puis t
nvasions musulmanes, qu’on nous permette de développer ce tableau des religions aux prises, sous les couleurs de deux autres époq
nt des païens du Nord, le même déploiement suprême des majestés de la religion chrétienne, à son tour menacée. Des religieuses,
is être, par le langage des emblèmes, entretenus des mystères de leur religion , c’est bien à l’époque où l’Islam menaçait de tou
’Orient, où flottait, à peine d’hier, la blonde langueur des vieilles religions du Soleil. Et brusquement, voici que c’était la n
us l’avons vu, que la paresse, à peine plus consciente, des anciennes religions . Qu’on imaginât toute la gloire du Haut-Empire Ro
La robustesse romaine, spiritualisée, s’estompa dans la gloire de la religion qui s’appuyait, temporellement, sur elle, comme l
6 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 235, 1er avril 1907 »
lléguer les liens du mariage (orthodoxie), pour ne pas retourner à la religion (secrète) dans un âge avancé. On peut même dans l
Béatrice est la philosophie : et ce n’est pas vrai. Béatrice est une religion chrétienne qui a sombré tout entière dans le mouv
nel, un penseur indépendant, qui secoue le joug romain. Croyant d’une religion qui n’a pas de nom dans l’histoire, puisqu’elle n
naires du troisième degré ? Autant il éclate que Dante professait une religion autre que la romaine, autant j’hésite à expliquer
rituel, détenteur de beaucoup d’argent et des plus rares dignités. La religion de Dante, qui invoque Aristote plus que saint Tho
7 (1910) Articles du Mercure de France, année 1910
numéro 301, 1er janvier 1910 Ethnographie, folklore. L’étude des religions en Italie. — L.-H. Jordan et B. Labanca : The Stu
des religions en Italie. — L.-H. Jordan et B. Labanca : The Study of religion in the italian universities, in-18, H. Frowde, Ox
121-125. Y a-t-il un enseignement officiel de l’histoire comparée des religions au Portugal ? Je l’ignore ; mais je sais qu’en Es
Leite de Vasconcellos (qui s’est occupé aussi de science générale des religions ), à Pereiva et aux collaborateurs de Portugalia (
nent de publier L.-H. Jordan et Baldassare Labanca, sur l’Étude de la religion dans les Universités italiennes. L’ouvrage contie
Murri et de Fogazzaro. Si en France l’enseignement de l’histoire des religions n’est pas encore admis dans toutes les Université
estions religieuses, surtout sur les rapports du christianisme et des religions orientales. Il a démissionné en 1904 pour s’adonn
t n’a pas encore, je crois, de successeur. La chaire d’« Histoire des religions  » de Rome fut donnée en 1886 à B. Labanca, et cha
reconnaît respectueusement le droit à l’existence non seulement de la religion comme sentiment, mais même d’un système dogmatiqu
nt à ses articles sur la nécessité d’un enseignement systématique des religions en Italie, malgré leur modération et leur bon sen
rançais qui se sont intéressés quelque temps à l’une et à l’autre des religions qu’on y explique ont ensuite abandonné cette caté
, y est encore trop aiguë pour qu’on puisse s’y intéresser à d’autres religions qu’à la catholique. Il faut bien se rendre compte
s et la fondation de divers cours d’histoire générale ou spéciale des religions a été un élément de la lutte entre l’Église et l’
à demandé si, en cas de mort du titulaire de la chaire d’Histoire des Religions au Collège de France, il n’y aurait pas lieu de l
ument a été utilisé en Italie, où, plus que chez nous, la science des religions et le mouvement moderniste ont convergé. Je veux
es croyances calabraises sont nettement de l’histoire comparative des religions au meilleur sens du terme. Oubliés aussi les ethn
oblèmes religieux est absolue. Ce n’est pas pour rien que l’étude des religions demi-civilisées est autant tenue en suspicion et
ants ou non, voient l’idéal dans des compromis entre la science et la religion , c’est là affaire personnelle. Mais l’ethnographi
Mais l’ethnographie comme science ne pourra jamais s’entendre avec la religion  : elle a affaire à trop de religions et trop comp
pourra jamais s’entendre avec la religion : elle a affaire à trop de religions et trop comparé de psychologie. Et puis elle s’oc
, prélatin, préhistorique même, ce ne serait pas là de l’histoire des religions  ? Et quand un Giglioli prend pour texte les objet
S. Reinach, et en général de tous les ethnographes et historiens des religions demi-civilisées libres-penseurs. Cette attaque es
outes nos théories sur l’origine et l’évolution de Dieu. Comme chaque religion spéciale est toujours partie de début modestes, j
16 février 1910, p. 730-734 [731-734]. J.-C. Broussolle : L’Art, la Religion et la Renaissance, essai sur le dogme et la piété
oir de la vie que comme un auxiliaire de la foi. Son livre, l’Art, la Religion et la Renaissance, n’est du reste que la réunion
il juge les œuvres d’après les services qu’elles peuvent rendre à la religion . M. J.-C. Broussolle n’ignore pas tout ce qu’on p
ne, de M. Étienne Giran, la Leçon d’ouverture da cours d’histoire des religions , de M. Alfred Loisy, quelques pages de M. Paul Ga
ues et massives, tout atteste les altérations qu’a subies ailleurs la Religion dans son unité primitive. Je me croyais sous terr
8 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 239, 1er juin 1907 »
’Université de Turin Pour qui a étudié sérieusement l’histoire des religions , il n’y a aucun doute : elles s’appuient sur une
luer, elle finit toujours par tomber dans une autre erreur. Ainsi, la religion qui est la création d’un vrai et grand philosophe
ables mésaventures. Pourtant, c’est un fait certain, n’importe quelle religion — même la religion catholique, qui est empêchée d
Pourtant, c’est un fait certain, n’importe quelle religion — même la religion catholique, qui est empêchée d’évoluer par ses do
9 (1916) Articles du Mercure de France, année 1916
peintres ayant adopté une idée de Mouvement Universel dénuée de toute religion , de tout sentiment allégorique ou mystique. Ils s
bium, avait paru un sien testament spirituel d’adhésion complète à la religion catholique romaine. Sa dernière lettre à sa mère
lus cher, comme les églises, les ministres du culte, les droits de la religion et de la foi. Quant à ceux qui voient leur patrie
. Tome CXVII, numéro 440, 16 octobre 1916, p. 755-759. La nouvelle religion de la vélocité Je signale à ceux qui se demand
ligieux le nouveau manifeste futuriste où Marinetti fonde la nouvelle religion de la vélocité. Cette curieuse amplification, rév
le sens allait à l’encontre de votre tendance nouvelle. Fondateur de religion  ! vous voilà fondateur de religion ! C’est une si
re tendance nouvelle. Fondateur de religion ! vous voilà fondateur de religion  ! C’est une situation sociale par le temps qui co
titieuses purement extérieures. Non, vous, Marinetti, vous fondez une religion nouvelle établie sur le développement des moyens
vous dites Vélocité ; sans le savoir les Allemands ont bien fondé la religion de la Férocité. Mais, comme vous, je préfère la v
l’angélologie hébraïque sont les roues du char céleste. Fondateur de religion  ! vous êtes le premier du xxe  siècle. Et au xixe
onorer « la beauté de la vélocité », vous faites naître « la nouvelle religion morale de la vélocité » de votre « grande guerre
est « pure » et la lenteur qui est « immonde » amène le fondateur de religion à indiquer quelques saints de la nouvelle religio
ne le fondateur de religion à indiquer quelques saints de la nouvelle religion . Ce sont particulièrement les astres et les ondes
l annonce que « les sportsmen sont les premiers catéchumènes de cette religion dont le résultat prochainement attendu sera la de
t il y a quelque prétention choquante à vouloir tout de go fonder une religion dont le besoin ne se fait pas sentir. Mais il n’e
né en France, s’exprime si violemment en Italie. Il y a là sinon une religion , du moins comme une morale de la nouveauté qui a
re, Sacré-Cœur, Lourdes ou Sainte maison de Lorette, que de marier la religion avec la science dans le cabinet d’une voyante.
amour s’élève et s’épure jusqu’à devenir un culte, jusqu’à devenir la religion du désir spiritualisé par la soif de l’absolu. Il
10 (1908) Articles du Mercure de France, année 1908
ar l’Église, depuis le gnosticisme jusqu’à l’humanisme. Les anciennes religions eurent un ésotérisme ou une initiation ; elles re
ssein, à la Julien, comme échouera Savonarole : l’Occident, saturé de religion , aspirait à la philosophie, par juste instinct de
dulité de ces archaïsants. Fausse apparence, le platonisme pénétra la religion comme un rayon solaire traverse un vase d’eau en
othèque où il se nourrissait de textes, et il interroge la nature. Sa religion s’exprimera par l’étude passionnée de l’œuvre div
ue Jésus-Christ n’en ait point accompli d’autre. Nous ne concevons la religion qu’en œuvre d’amour. La lumière luit partout, c’e
e conclusion rigoureusement déduite. Léonard écarte de son système la religion et la philosophie proprement dite, puisqu’il n’ad
s miracles ; proposition lucide, simple, et qui d’un trait purifie la religion et abolit l’art hallucinatoire de Faust. N’est-ce
ature n’a pas doué. » Il faut étendre cette formule aux méthodes : la religion représente celle où le fervent disciple s’égale a
e l’Église, s’efforce de se substituer à la croyance, et de fonder la religion d’État avec l’appui de Constantins d’une heure, q
pense, avec Pythagore, que l’homme, à l’état accompli, croit avec la religion , raisonne avec la logique et constate avec l’expé
étique désormais empruntera ses démonstrations à l’étude comparée des religions  : il n’est pas nécessaire d’un grand avancement d
Florence dans le but de rapprocher les Églises grecque et latine. La religion n’y gagna rien, mais parmi les savants envoyés po
dans la débâcle de toutes les idées de sacrifice, de patriotisme, de religion , il n’y a plus que la bonne mère Nature sur qui o
endances religieuses nouvelles qu’on nomme modernisme, études sur les religions d’Orient dans leurs rapports avec l’idéalisme d’O
et non en elle-même. La troisième résulte d’une comparaison entre les religions ou entre l’orthodoxie et la philosophie et souven
d’établir et vérifier, contre les athéistes, tous les articles de la religion chrétienne : en quoy, à dire la vérité, je le tro
é d’Averroës, qui ne cesse pas d’aboyer contre le Christ et contre la religion catholique ». À la fin du xiiie , Pierre d’Abano
ent hardi. Gemiste Pléthon, ce Julien intellectuel, prétendait que la religion de Mahomet et celle de Jésus feraient place à une
’opération mystérieuse du souffle vivant. Si, fermant le traité de la Religion chrétienne, nous ouvrons le livre de l’Immortalit
il rassura les esprits indépendants et prouva jusqu’à l’excès que la religion se marie heureusement avec les autres formes de l
hes d’une floraison intense et qui tarissent la sève théocratique. La religion ne sera plus le seul lien entre les hommes. Aucun
aux clercs, avec implacabilité. On n’a guère fait d’autre procès à la religion que des incriminations sur la discipline et sur l
. Ceux qui la représentent de nos jours s’efforcent de l’opposer à la religion , et en son nom ils nient l’ordre spirituel. Son f
l III commença ce qui fut achevé sous Pie V, le catholicisme resta la religion occidentale et, depuis le concile de Trente, de n
a conquis le suffrage des humanistes. Ils sont restés fidèles à cette religion humaine qui les accueillit. Ce qui rend difficult
les heureux de vivre, ceux qui proclament bien haut : « L’art est une religion , dont nous sommes les dévots, les fanatiques. C’e
11 (1895) Articles du Mercure de France, année 1895
solidité de la conception. La vie a été abreuvée de tristesse par la religion chrétienne, qui a condamné le plaisir, imaginé qu
ersonnification de la matière qui se révolte contre l’ascétisme. À la religion de la nature le poète ajoute le culte des traditi
e et de rivalité se substitua peu à peu à l’amour. Il se sépara de la Religion et devint une chose de luxe. Des intrigants comme
12 (1909) Articles du Mercure de France, année 1909
et comme un chien d’infidèle ou d’hérétique qui n’appartient pas à la religion chrétienne romaine. La notion d’humanité est née
tions ou en rêveries le temps d’œuvrer. En Italie, au xve  siècle, la religion n’entrave en rien l’expansion de cette activité a
de l’Église ; le cas est bien plus grave : c’est l’esprit même de la religion qu’on renie, on ne se sent plus chrétien, on perd
ne maladie grave les atteint et ils meurent « munis des secours de la religion  ». Mais ce fait prouve seulement qu’ils n’ont poi
sciences occultes, astrologie, nécromancie, ont grand succès, mais la religion chrétienne rivalise sans peine avec elles, car el
ar la guerre et la conquête, par l’agriculture et l’industrie, par la religion et la science. C’est par l’action de cette force
oudre dans le ciel endormi de la littérature. Le Futurisme ? C’est la religion nouvelle de ceux qui veulent chanter : « … les re
de drapeau et des applaudissements de foule enthousiaste ». C’est la religion de ceux qui ont assez des « musées-cimetières » e
els, 6 fr., H. Laurens.   Celui que l’on a appelé le Révélateur de la Religion de la Beauté fut, et demeure, certes, l’un des pl
qu’après que M. de la Sizeranne eut donné son étude sur Ruskin et la Religion de la Beauté. On a publié, depuis, les études de
initif ; elle renferme une grande et toute-puissante vérité si, par «  religion  », nous entendons une active vénération pour un i
« tout art élevé est le produit d’un siècle croyant et vertueux ; la religion , la justice et le bon ordre sont les racines d’un
e et décevante. Il éveille en nous des puissances mystérieuses que la religion seule, intelligemment comprise et sainement prati
is ressource et fléau de nos historiens submergés par le document, la religion , la superstition de la monographie, a manifesteme
it mois et en fin de compte il a fallu le brûler. Il discourait de la religion comme un perroquet du Souristan et il alla au bûc
t eu beau me prier de m’y faire recevoir. Je ne plaisante pas avec la religion . Il suffit bien que je me sois trouvé la nuit du
e pleurai jamais personne ; mon cœur me prédit tout ce désastre de la religion . » Et Garganello se reproche, à part lui, de s’êt
é des temps qui marchent, et, je pense, du crépuscule de l’aube d’une religion qui commence à poindre. Comme tout penseur et tou
penseur et tout artiste moderne, dégagé et non libéré de l’esprit des religions mortes, et aspirant à d’autres naissances, ils po
13 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 231, 1er février 1907 »
les courants les plus effrénés de la politique, de la morale ou de la religion , s’acharnent à la déraciner de l’esprit général.
témoigner de la liberté d’un esprit totalement dégagé de la dernière religion occidentale, s’ils ont pu avoir une importance co
Les dieux antiques qu’il évoque sont ceux que Rome, qui ne créa ni sa religion ni sa philosophie, emprunta aux Grecs, en les tra
14 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 234, 15 mars 1907 »
t-on dire plus explicitement que Dante est un théologien et traite de religion  ? Le De Vulgari Eloquio enseigne à exprimer la li
pensée : le salut nouveau, ce n’est pas la poésie italienne, mais la religion qui va se lever, tandis que le catholicisme (sole
et des pages de M. Novicow ; en italien : une importante étude sur la Religion de M. Giuseppe Rensi, des développements de M. To
15 (1904) Articles du Mercure de France, année 1904
ittérature laïque ; les poètes, les orateurs sont chrétiens. C’est la religion qui a imposé sa langue, comme elle le fait encore
de l’appeler un pays latin. L’empreinte fut double : de langue et de religion , l’une et l’autre encore aujourd’hui inséparables
ires, Détruire une langue, c’est détruire la tradition. « L’œuvre des religions importées est toujours cela : il faut qu’un idéal
nzio et sa dernière tragédie. Cet homme qui prêche continuellement la religion de la joie, la nécessité du plaisir, travaille co
conscience que la guerre n’était pas précisément le fait d’un chef de religion . » On sent que de tels papes, à une telle époque,
e. Tous les maux de l’« homme crépusculaire », l’homme qui meurt à sa religion et à son culte et ne voit pas l’aube d’une religi
me qui meurt à sa religion et à son culte et ne voit pas l’aube d’une religion et d’un culte nouveaux sont dans son cœur sans un
16 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXVII »
il est naturel de l’attendre d’un peuple plein de vie, pour lequel la religion n’est pas un frein, mais une passion, qui n’est p
17 (1903) Articles du Mercure de France, année 1903
on, il y a croyance religieuse, il y a foi. On a vu un rudiment de la religion dans l’amour dévot et dévoué (ce sont mêmes mots)
ne idée ou à un homme, à une vérité ou à un sentiment, c’est toujours religion . Les naïfs veulent s’affranchir et pensent avoir
t pas assez bête pour supporter l’exercice simultané de deux ou trois religions , l’État intervient, les supprime toutes moins une
e, extrêmes déploiements de la folie humaine. Le christianisme, cette religion d’amour, renferme une grande force persécutive. I
ne la possèdent pas. Ils ne devinrent persécuteurs qu’au contact des religions asiatiques et sous la pression d’une insolence qu
uels il fut arrêté pour sa dangereuse liberté de parole eu matière de religion et de moralité. Les mêmes archives possèdent quar
18 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXV »
et bien peu de leur pays s’ils n’avaient pas pris ce parti. Aussi la religion est-elle une superstition pleine de vivacité. Les
19 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 242, 15 juillet 1907 »
’est peut-être logique. Le spiritualiste, s’il affecte de mépriser la religion régulière de son pays, est amené par la force des
20 (1913) Articles du Mercure de France, année 1913
Mais, bientôt elle avait oublié même cela, et j’étais devenu toute sa religion . Pour moi, je ne réfléchissais pas : je m’abandon
lutôt glorieuses, de telle façon qu’après l’avoir frappé au nom de la religion païenne il lui pardonne assez pour lui permettre
ntrale, que le christianisme ne descend pas du judéisme, mais est une religion spécifiquement occidentale, me semble très juste
u’entre deux êtres destinés au mariage naturel ou légal. C’est là une religion d’auteur, d’homme bien portant… et cette jolie mo
Histoire. Lucien Romier : Les Origines politiques des Guerres de Religion . I : Henri II et l’Italie (1547-1559). Perrin et
p. 588-596 [591-592]. Pensant que l’étude des origines des Guerres de Religion , qui, nous dit-on, s’est trop poursuivie jusqu’ic
causes s’est achevée la période politique qui précéda les guerres de religion  ? Quels furent, à la fin de cette période (1559),
u public, la portée du titre : Les Origines politiques des Guerres de Religion . Cette première partie, qui s’étend de l’avènemen
t prospère. Près de deux cents filles y reçoivent sans distinction de religion une instruction profitable. La plupart des classe
intérêt, de détails précieux, sur « le Commerce et la propagation des Religions dans l’Empire Romain ». Celui-là fut un des plus
al de l’ancien domaine de Furrina, sur le Janicule). Comme les autres religions de l’Orient, le Christianisme eut, dès avant sain
erie et les Sorcières chez les Romains » ; « la Vie de garnison et la religion des soldats dans l’Empire romain » ; « Naufrage d
Arlequin n’ait amené, pour des raisons n’ayant rien de commun avec la religion , les prélats de la Sacrée Congrégation à prendre
vement cette étrange légende. Le Casanovisme est, à cette heure, une religion bizarre, imprévue, en progression constante, qui
21 (1906) Articles du Mercure de France, année 1906
oute apollinéenne, comme dirait Nietzsche ; aussi elle ne créa pas sa religion et son Art. Et la flamme immense de l’exaltation
es choses et des harmonies extérieures, pour qu’elle ait pu créer une religion , une philosophie et un art. Pour les hommes elle
timent contemporains luttant, souffrant, dans le crépuscule rouge des religions et de la vie de l’âme. Il a créé Brand, merveille
t, tandis que tout nouveau temple doit pouvoir accueillir ensemble la religion et l’art d’un peuple. Aujourd’hui le Théâtre et l
de plus en plus complexe. Par cela même la musique est identique à la religion . La musique, compliquant de science son expressio
armonie. L’art sera, comme en tout temps, la suprême expression de la religion à venir. Le recueillement mystique durant les gra
vertu de la musique, sera lui-même cosmogonie et morale, c’est-à-dire religion . La représentation de la vie humaine dans ses plu
me de science, le fils d’Ahriman, diraient les Perses, pour lequel la religion , l’art, la philosophie, ne sont que des bulles d’
22 (1905) Articles du Mercure de France, année 1905
ame, les protagonistes de l’action tragique, n’appartiennent à aucune religion ni à aucun temps : ils ne sont que les centres mo
poète dans sa préface — sans la pensée de la mort, c’est-à-dire sans religion , sans ce qui nous différencie des bêtes, est un d
le paysan italien le fond même de son mysticisme, en dehors de toute religion . Parfois, comme dans le poème Il Ciocco (La Bûche
partir du jour où la mort de Julie changea son amour en une sorte de religion , il lui emprunta surtout des images, encore — ces
tir isolés au milieu d’un siècle où l’on pourrait presque dire que la religion ne compte plus. Il faut bien le reconnaître, le C
ou bien il ne trouve dans les systèmes philosophiques et les fausses religions que des solutions incomplètes et contradictoires.
te, et en s’adressant au nom du Christ et de la primitive bonté de la religion aux Pontifes, il submergea leurs haines et leurs
sainteté du catholicisme, et sans encore vouloir reconnaître pour une religion la loi de mort, ou tout au moins de profonde méta
23 (1899) Articles du Mercure de France, année 1899
ter, après le déclin du paganisme, se seraient faits serviteurs de la religion nouvelle. Nous reconnaissons une de ces invention
es recherches archéologiques ; d’abord celle de la forme exacte de sa religion , puis celle de savoir si François Ier assistait à
sait ses visions. Il se trompait : ce n’étaient point ses idées ni sa religion que le peuple aimait, c’était lui, le farouche pr
d’aveuglement de la foi absolue qui existe chez les sectateurs d’une religion naissante. En ce sens elle peut en effet paraître
24 (1900) Articles du Mercure de France, année 1900
montré que ceux qui commettaient des délits contraires à l’usage, aux religions , étaient alors les vrais criminels, tandis que le
ric Nietzsche M. d’Annunzio prêche dans ses livres et ses discours la religion de la joie. À moins qu’il n’ait l’idée bizarre de
opres tragédies, l’ex-représentant d’Ortona à Mare doit avouer que la religion de la joie lui a porté une jettatura, une guigne
elle on s’attarde, tant elle symbolise la civilisation pesante et les religions sans idéal du peuple romain. — Du même auteur, le
utefois, E. A. Butti n’a pas encore débordé dans le catholicisme ; sa religion me paraît du déisme pur, dépourvu des formes, peu
être intolérables aux Ames artistes, païennes et indépendantes, d’une religion humaine et organisée. Il est à souhaiter qu’il ne
25 (1898) Articles du Mercure de France, année 1898
hie, c’est-à-dire le sentiment de soi-même, la personnalité érigée en religion jalouse et fière, c’est le fond de ce livre comme
e de la Société, basée sur des mutations radicales de l’âme et sur la religion du moi, sur l’égoarchie, en un mot : c’est-à-dire
es sentiments directifs de ces deux grands hommes pour en établir une religion philosophique, impraticable, puisque les égoïstes
26 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 244, 15 août 1907 »
rent de les remplacer par l’exercice des cultes qui, dans la nouvelle religion , présentaient une plus grande affinité dans les n
27 (1912) Articles du Mercure de France, année 1912
En tout cas, la Maçonnerie, où il est interdit de parler politique ou religion , peut être considérée, au xviiie  siècle ainsi qu
sur l’irrégularité de la conduite des hommes, lorsqu’ils n’ont pas la religion pour guide, et lui conseillent de faire comme eux
mal bâti, grand débauché, aimant la mauvaise compagnie, ennemi de la religion , des mœurs et de la police, violent et fort orgue
bougies. Si bien que l’on prend M. Canudo pour le grand-prêtre d’une religion nouvelle dont il accomplirait les rites dans sa c
fracas de ces chutes ? Une signification grandiose comme l’amour, la religion , la bonté, que, pas plus que moi, personne ne peu
ncompréhension du premier à l’égard des vérités de la poésie et de la religion , et la méthode du second57, ne leur interdirent p
ureux sincère, mais vaincu dans ses tentatives de purification par la religion . Leucosîa, la courtisane antique, est l’image de
pas le Monoplan du Pape, où l’on force cet honnête représentant d’une religion naïve à voir la terre de haut, c’est-à-dire à per
rossière absurdité de certains miracles qu’admet la foi populaire. La religion est l’objet de son désir, et en même temps il red
jamais démenti. En parlant de Voltaire et de Rousseau, en matière de religion et de sociologie, en gardant en lui un enthousias
28 (1911) Articles du Mercure de France, année 1911
éclatants. D’ailleurs, à Naples, tout ce qui tient à la mort ou à la religion est infiniment curieux. Il y a plus de quatre cen
mbien il est difficile aux esprits les plus instruits de se passer de religion , c’est-à-dire d’une foi directrice capable d’orie
s, à Giorgio certaines fables païennes et il emprunta, à la souriante religion de nos pères, ses mythes les plus séduisants. Pou
pelle M. Pareto, sont exigeants : « On peut tourner en dérision toute religion , toute morale, toute coutume, on peut prêcher la
stoïcisme d’un Sénèque ne satisfait plus. On accueille avec joie les religions les plus étranges venues du Levant, on accepte la
ortance que la Rome primitive attribuait à tout ce qui relevait de la religion , l’affirmation ne saurait surprendre. En tout cas
ce « promeneur solitaire », qui sait concevoir l’esprit de toutes les religions comme le souffle universel et éternel de l’art, e
probité et les mœurs, ensuite nous leur apprenons ce que c’est que la religion … » Si le clergé en est là, on comprend que l’aute
temporaine (24 novembre) : — M. Canudo : « Essai sur la musique comme religion de l’avenir. » […] Lettres polonaises. Memento
29 (1897) Articles du Mercure de France, année 1897
roque où tout semble calculé pour dégoûter, à la fois de l’art, de la religion , de la couleur, des visages et des gestes humains
30 (1902) Articles du Mercure de France, année 1902
03. Le gouvernement qui n’est pas, et bien au contraire, ennemi d’une religion sage et éclairée, a promis son concours ; M. Brun
s saisi au passage des chefs-d’œuvre exécutés sous ses yeux ! Mais sa religion réfléchie voulait se prémunir contre toute hétéro
31 (1917) Articles du Mercure de France, année 1917
germanisme et celui-ci au latinisme. Le sentiment ethnique — langue, religion , coutumes, traditions, histoire faite d’intérêts,
ent religieux est surpassé par le sentiment national. Il n’y a qu’une religion en action : celle du sentiment national exaspéré.
blige souvent à violer les lois de l’humanité, de la charité et de la religion … » « Il ne faut s’attarder qu’aux résultats…, les
1917, p. 227-256 [232-234]. […] Moins que l’histoire et moins que la religion , la politique, c’est-à-dire l’histoire prochaine
32 (1901) Articles du Mercure de France, année 1901
, et il élève ses fils, un jeune homme et une jeune fille, dans cette religion matérialiste pour que rien ne vienne les troubler
33 (1914) Articles du Mercure de France, année 1914
a décoché le trait ! Ne dirait-on pas que la Joconde est l’Isis d’une religion cryptique qui, se croyant seule, entrouvre les pl
rivains pour des articles qui offensaient, paraît-il, la pudeur et la religion . L’école a soulevé des haines furieuses et des en
34 (1918) Articles du Mercure de France, année 1918
interdit d’y imprimer quoi que ce fût qui traitât de politique ou de religion , mais ce que l’on avait réussi à introduire sur l
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