(1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXII. Des Caracteres principaux ou simples, des Caracteres accessoires, des Caracteres composés. » pp. 337-349
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(1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXII. Des Caracteres principaux ou simples, des Caracteres accessoires, des Caracteres composés. » pp. 337-349

CHAPITRE XXXII.
Des Caracteres principaux ou simples, des Caracteres accessoires, des Caracteres composés.

Soit que nous prenions un caractere propre à plusieurs nations ou à une nation seulement, il y a encore un choix à faire : tous ne sont pas également fertiles pour la scene. Les caracteres principaux méritent la préférence sur les caracteres accessoires. Nous avons appellé caracteres principaux ou simples, si l’on l’aime mieux, ceux qui n’empruntent rien d’un autre ; & caracteres accessoires ceux qui émanent d’un caractere principal.

Les Auteurs doivent toujours, par préférence, faire choix des caracteres principaux, parcequ’ils sont plus frappants & bien plus propres à fournir l’action nécessaire à une Comédie que les caracteres accessoires, puisque ceux-ci ne sont qu’un diminutif des autres dont ils émanent : la chose est bien facile à prouver. Deux caracteres s’offrent à mon imagination, le jaloux & le soupçonneux : le premier est un caractere principal ; le second un caractere accessoire. Si l’Auteur se détermine à peindre le soupçonneux, il n’aura que des soupçons à mettre en action : s’il choisit je jaloux, il pourra mettre non seulement sur la scene tous les transports dont la jalousie est capable ; mais il pourra y placer encore toutes les craintes, toutes les fausses alarmes qui naissent dans la tête d’un soupçonneux, parcequ’un jaloux est toujours soupçonneux, & qu’un soupçonneux peut n’être pas jaloux.

Imitons Moliere : tous les héros de ses pieces à caractere ont des caracteres principaux, témoins son Misanthrope, son Imposteur, son Avare, ses Femmes savantes, son Prince jaloux même ; aucun héros de ces différentes comédies n’est caractérisé par des demi-teintes, & des nuances seulement.

D’après ce que je viens de dire sur la préférence qu’on doit accorder aux caracteres principaux, bien des personnes se persuaderont peut-être qu’en réunissant sur un seul personnage deux caracteres principaux, mais opposés, le caractere composé qu’elles lui donneront leur fournira plus de richesses comiques, & doublera leur fonds. Il n’est point de plus grande erreur. Un homme n’a jamais deux caracteres fortement prononcés : si vous les lui donnez, vous blessez la nature : si les deux caracteres ne sont pas à-peu-près de la même force, ils ne peuvent pas se contrarier, & le spectateur demande à propos de quoi vous avez inséré dans votre piece le second caractere. Les partisans des caracteres composés ne peuvent m’opposer qu’une seule piece dans ce genre, qui se joue avec succès, c’est le Sage étourdi de Boissy : ce titre nous annonce un personnage qui a deux caracteres tout-à-fait opposés, il faut voir l’effet qu’ils produisent.

LE SAGE ÉTOURDI,
Comédie en vers, en trois actes.

Léandre, jeune homme de vingt ans, est sur le point de se marier avec Lucinde ; mais il frémit en songeant qu’il va s’unir à une personne aussi jeune que lui : il devient épris d’Eliante, jeune veuve, tante de sa prétendue : il commence par engager Lucinde à ne pas précipiter leur union ; il se charge d’obtenir de la tante un délai de trois mois, il le lui demande.

ACTE II. Scene I.

Éliante.

Rassurez votre esprit : dites, qui vous engage
A reculer l’instant de votre mariage ?
Auriez-vous, de ma niece, à vous plaindre, entre nous ?

Léandre.

Non, mon cœur ne peut plus déguiser avec vous :
Pour une autre, en secret, Madame, je soupire.
. . . . . . . . .
. . . . . . . . .

Éliante.

Mais quel est donc l’objet de votre attachement ?
Trouvez bon, s’il vous plaît, que je vous interroge
Sur un sujet pareil.

Léandre.

Son nom fait son éloge.

Éliante.

Ce discours ne dit rien. Cet objet si vanté
Surpasse-t-il Lucinde en esprit, en beauté ?
Sa personne en vertus est-elle plus brillante ?

Léandre.

Oui, cent fois.

Éliante.

Nommez-la.

Léandre.

C’est...

Éliante.

Eh bien ! c’est ?...

Léandre.

Sa tante.

Éliante.

Je n’ai pas entendu. Comment avez-vous dit ?

Léandre.

C’est vous que j’aime.

Éliante.

Moi ?

Léandre.

Vous-même.

Éliante.

Votre esprit
S’égare...

Léandre.

Non : faut-il vous le redire encore ?
C’est, Madame, c’est vous, vous seule que j’adore.
. . . . . . . . . .
. . . . . . . . .

Éliante.

Vous êtes bien hardi de me le déclarer.

Léandre.

Madame, sur ce point mon cœur n’est plus son maître.
Après les sentiments qu’il vous a fait connoître,
Fâchez-vous, éclatez autant qu’il vous plaira,
Il vous dira toujours, & vous répétera
Que son amour pour vous est fondé sur l’estime ;
Que la raison l’éclaire & la vertu l’anime ;
Qu’elles l’ont affermi dans son culte secret,
Et qu’il adore en vous un mérite parfait ;
Qu’il l’avouera tout haut, qu’il s’en fait une gloire ;
Qu’il fuit tout autre nœud ; que vous devez l’en croire ;
Qu’il met à vous fléchir son bonheur le plus doux,
Et qu’il sera constant, fût-il haï de vous.

Éliante.

Monsieur...

Léandre.

J’entends d’ici votre austere langage :
Vous allez commencer par m’opposer votre âge.
Je vous arrête là : vous avez vingt-six ans ;
C’est l’été de vos jours, par conséquent le temps
D’inspirer, d’éprouver une flamme constante :
Car l’âge de penser d’une façon prudente,
De sentir fortement est aussi la saison.
Il faut, pour bien aimer, il faut de la raison.

Éliante.

D’aimer, en ce cas-là, vous êtes peu capable.

Léandre.

Mais je suis assez vieux pour être raisonnable.
Notre âge est assorti mieux que vous ne pensez.
Madame, savez-vous que j’ai vingt ans passés ?
Il suffit de mon choix pour prouver ma sagesse ;
Mes feux sont raisonnés. Je veux une maîtresse
Qui m’aide à me conduire, & non à m’égarer ;
Dont l’utile amitié, faite pour m’éclairer,
Doucement vers le bien me tourne avec adresse :
Et voilà ce qu’en vous rencontre ma tendresse.
De pareils sentiments sont-ils d’un étourdi ?
Et quand je me dis sage, hem ! vous ai-je menti ?
Rendez-moi donc justice, & convenez vous-même
Que ma flamme est sensée autant qu’elle est extrême ;
Que la prudence seule a décidé mon choix,
Et que votre raison doit lui donner sa voix.
. . . . . . . . . .
. . . . . . . . .

Léandre fait plus ; il s’apperçoit qu’Eraste a du penchant pour Lucinde, il l’engage à l’épouser, & il combat l’antipathie que son ami a pour le mariage.

ACTE II. Scene III.

. . . . . . . . .
. . . . . . . . .

Léandre.

Et moi, moi, pour ton bien, je veux te marier.
A prendre ce parti c’est l’honneur qui t’invite.
Malgré toi je veux faire éclater ton mérite.
Avec de la naissance, à l’âge où tu te vois,
Propre & fait pour remplir les plus brillants emplois,
Dis, ne rougis-tu point d’être un grand inutile,
Et de grossir l’essaim des oisifs de la ville ?
Du destin qui t’attend, il faut remplir l’éclat ;
Il faut prendre une femme, il faut prendre un état :
C’est là le seul parti qu’il te convient de suivre.
Qui ne vit que pour soi, n’est pas digne de vivre.
Tu dois à tes amis, tu dois à tes parents,
A ton pays, à toi, compte de tes moments :
Tu dois les employer pour leur bien, pour ta gloire.

Éraste.

Va, mon cher, je n’ai pas la vanité de croire
Que mes instants pour eux soient d’un aussi grand prix ;
Et je puis les couler dans un repos permis.
Trop d’ennuis, trop de soins, suivent le mariage.

Léandre.

L’ennui, de l’indolence est plutôt le partage :
C’est un vuide du cœur, né de l’inaction.
Il faut du mouvement, de l’occupation,
Des charges, des emplois qui remplissent ce vuide ;
Des devoirs dont la voix nous excite & nous guide.
A s’en bien acquitter on trouve un bien plus sûr,
Et, pour un cœur bien fait, le plaisir le plus pur.
Le bonheur le plus grand, & plus digne d’envie,
Est celui d’être utile & cher à sa patrie.
. . . . . . . . .
. . . . . . . . .

Léandre, non content de prouver qu’on doit se marier & prendre un état, s’emporte contre le valet de son ami qui est d’un autre avis & qui vante les charmes de la douce paresse.

ACTE III. Scene III.

. . . . . . . . .
. . . . . . . . .

Léandre.

Va, coquin ; c’est le lot des gens de ton espece.

Frontin.

Il est aussi celui des plus honnêtes gens.

Léandre.

On y laisse ramper des faquins sans talents,
Sans esprit, comme toi, nés pour la nuit profonde.
Mais, pour ton maître, en tout fait pour orner le monde,
C’est un meurtre ; & je dois, par raison, arracher
Son mérite au repos qui semble le cacher.
On doit m’en tenir compte, on doit m’en rendre grace :
C’est créer les talents, que de les mettre en place.

Enfin Léandre parvient à marier Eraste à Lucinde, il obtient la main de son aimable veuve, & son pere s’écrie :

Jamais je n’aurois cru que mon fils fût si sage.

Je demande présentement si Léandre a les deux caracteres que le titre de la piece nous promet. Non sans doute : il est sage ; mais il n’est étourdi ni dans ses actions, ni dans ses propos : il peut en avoir l’air, voilà tout, & l’air ne fut jamais un caractere. Ne nous laissons point corrompre par le titre & le succès de la piece : mettons-nous sur-tout bien dans la tête que si Léandre eût été aussi souvent étourdi que sage dans le courant de la piece, elle eût été détestable : j’en ai déja dit la raison ; il n’est pas naturel qu’un homme ait en même temps deux caracteres fortement prononcés, surtout quand ils sont tout-à-fait opposés.

Après avoir parlé des caracteres qu’on compose dans la fausse idée de doubler leur force, il seroit à propos, je crois, de dire quelque chose sur ceux qu’on décompose en les resserrant, & en se resserrant soi-même, dans des bornes plus étroites que celles qu’ils présentent d’abord : tel est le caractere du Philosophe marié.

Le titre de Philosophe m’annonce beaucoup ; le mot marié qu’on y ajoute, met tout de suite mon imagination à l’étroit. L’Auteur, me dira-t-on, a voulu peindre un Philosophe seulement dans la situation qu’il vous indique. A la bonne heure : mais je n’aime pas un Auteur qui se réserre, qui s’emprisonne volontairement ; rien ne marque mieux la sécheresse de son imagination. Il faut voir un caractere en grand, saisir toutes les situations qu’il peut amener, & ne pas se borner à une seule, sur-tout quand on a l’ambition de faire cinq actes. Moliere ne s’est pas borné à peindre dans son Avare, l’Avare amoureux, l’Avare mauvais pere, l’Avare usurier ; son Harpagon est tout cela : il ne s’est pas contenté de saisir une seule branche de l’avarice, il les a embrassées toutes.

Comme je ne veux point être accusé de ne présenter que le côté favorable à mon opinion, je vais prendre pour un moment les armes contre moi, & mettre en usage les plus fortes. J’opposerai à mon raisonnement le Jaloux honteux, de Dufresny, & l’on sera forcé de convenir que mes adversaires mêmes n’auroient pas mieux choisi. Dans cette piece le Président est jaloux de sa femme, mais il est jaloux honteux : les efforts qu’il fait pour cacher la jalousie qui le dévore, ont fourni à l’Auteur des scenes inimitables ; voici une des meilleures.

LE JALOUX HONTEUX,
Comédie en prose, & en cinq actes.

ACTE II. Scene VII.

LE PRÉSIDENT, LA PRÉSIDENTE.

Le Président.

Oh ! permettez-moi de rire, Madame, je vous prie. Je suis en humeur aujourd’hui de me réjouir ; & l’heureux accommodement que je viens de terminer, nous doit inspirer à tous de la gaieté. Permettez-moi donc de rire un peu de la conversation que nous venons d’avoir ensemble.

La Présidente.

Je ne trouve rien de risible dans notre conversation. Depuis le moment de votre arrivée, vous m’avez fait un détail de la mort subite d’une vieille plaideuse, & de la maniere dont les Juges veulent accommoder deux familles par un mariage : que trouvez-vous de plaisant à tout cela ?

Le Président.

Le plaisant que j’y trouve, Madame, c’est que pendant tout ce long détail, vous ne m’avez questionné que sur un seul article. J’ai pris plaisir à vous voir, sur cet article seul, une curiosité excessive retenue par la crainte de paroître trop curieuse. Chaque fois que j’ai parlé d’un héritier que nos arbitres veulent marier à Lucie, vous m’avez demandé d’un ton curieux & retenu : Cet héritier, Monsieur, quel homme est-ce ? puis un moment après : Monsieur, cet héritier a-t-il du mérite ? Moi, prenant plaisir à continuer d’autres détails, sans répondre à vos questions sur l’héritier, & vous, les y faisant tomber à tous propos : l’héritier est-il jeune ou vieux ? l’héritier est-il bien fait ? l’héritier est-il aimable ? & toujours tremblante de peur que votre curiosité ne me donnât de l’ombrage : j’avoue que cette curiosité vive & timide m’a paru très plaisante.

La Présidente.

Oh ! permettez que je rie un peu à mon tour de vous voir rire avec tant d’affectation de ma curiosité, pour me cacher l’inquiétude qu’elle vous donne.

Le Président.

Vous voilà dans vos plaisanteries ordinaires.

La Présidente.

Si je plaisante quelquefois avec vous des petites inquiétudes que je vous vois, ce n’est qu’entre nous autres, au moins. Je craindrois que, hors votre niece & moi, quelqu’un s’en apperçût.

Le Président.

Oh ! ne craignez point qu’il vienne jamais dans l’idée de personne que je sois un mari inquiet : il n’y a que vous & ma niece qui vous mettiez ces visions en tête ; & je blâme fort les précautions que vous prenez là-dessus. Pourquoi, par exemple, vouloir vous renfermer dans un château ? Encore si vous receviez des compagnies de plaisir ; si vous attiriez ici les jeunes gens de la ville de Rennes...

La Présidente.

C’est à vous à les y amener, si cela vous fait plaisir.

Le Président.

Bon ! j’irai vous amener des gens qui ne vous conviendront point ! J’aime mieux vous en laisser le choix.

La Présidente.

Parceque vous savez que nous ne choisirons personne.

Le Président.

Quoi ! toujours des soupçons ! toujours des injustices ! Me soupçonner d’un vice que je déteste, que j’ai en horreur ! Je vous le dis sans cesse : oui, de toutes les passions, la jalousie est celle qui me paroît la plus honteuse & la plus déshonorante.

La Présidente.

Quoi qu’il en soit, vous ne sauriez blâmer notre goût pour la solitude : & pour mettre en repos l’esprit d’un mari qu’on aime, on ne sauroit prendre trop de précautions.

Le Président, riant.

La possibilité y est toujours.

La Présidente.

Oh ! par plaisir, imaginez-vous un peu par quel moyen.

Le Président, riant.

Pour imaginer des moyens de tromper, il faut être femme. Pour moi, je ne m’imagine rien.

La Présidente.

Faites un effort d’esprit.

Le Président.

J’ai l’esprit bouché sur le manege des femmes.

La Présidente.

Mais encore.

Le Président.

Je suis un enfant là-dessus.

La Présidente.

Vous savez qu’aucune autre domestique ne m’approche, qu’une simple jardiniere.

Le Président, riant.

La fille la plus simple a de l’esprit de reste pour conduire une intrigue.

La Présidente.

Il faut passer par votre chambre pour entrer dans la mienne ; car j’ai fait condamner toutes les portes de dégagement.

Le Président, riant.

N’y a-t-il pas des fenêtres ?

La Présidente.

Pour recevoir une visite par les fenêtres, il faudroit que je fusse un moment sans vous.

Le Président.

Mais, je dors quelquefois.

La Présidente.

Rarement. Mais, en cas de surprise, où cacher un galant ? Tout est ouvert pour vous, cabinets, armoires, coffres.

Le Président, riant.

J’ai connu un petit homme qui se cacha un jour dans un étui de ces grosses basses de violon. Pour moi, je ne m’aviserois jamais d’aller chercher là.

La Présidente.

Vous vous avisez d’y penser pourtant. Vous me dérangez mes tiroirs, mes boîtes ; vos mains sont plus souvent dans mes poches que dans les vôtres : où pourrois-je seulement cacher un billet ?

Le Président.

Un billet ? on l’avale.

La Présidente.

Vous n’imaginez rien ! vous avez l’esprit bouché ! vous n’êtes qu’un enfant !

Le Président.

Ce sont des plaisanteries que je vous dis. Ne voyez-vous pas que je suis en humeur de plaisanter sur tout ? Mais parlons sérieusement ; je vais satisfaire votre curiosité. Ma niece, ma niece.

Cette scene est de la plus grande beauté, & elle ne doit, ainsi que plusieurs autres, tout son mérite qu’à la contrainte où se trouve le jaloux, qui n’ose le paroître : je conviens de tout cela ; mais le Lecteur intelligent doit convenir aussi que Dufresny s’est mis volontairement des entraves qui l’ont forcé de donner le même ton à-peu-près à toutes les scenes de son héros, au lieu que s’il eût tout uniment fait le Jaloux, il auroit pu mettre le Président tantôt dans une situation qui lui auroit permis de laisser voir son caractere à découvert, tantôt dans une autre qui l’auroit forcé de se déguiser comme Harpagon, l’inimitable Harpagon, qui dans un moment dévoile toute son avarice aux yeux de ses enfants, de son intendant, de Maître Jacques, & la déguise ensuite de son mieux en présence de sa maîtresse, lorsque son fils le poignarde en lui arrachant la bague qu’il a au doigt pour la donner à l’objet qu’il aime. Si Dufresny eût agi comme Moliere, sa piece eût été moins froide, moins monotone ; & M. Collé, si connu par des comédies charmantes, n’auroit pas été forcé de la réduire en trois actes pour en conserver les beautés.