(1801) Moliérana « [Anecdotes] — [83, p. 127-128] »
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(1801) Moliérana « [Anecdotes] — [83, p. 127-128] »

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Les grands génies, comme les grands talents, sont toujours modestes. Molière devait lire une traduction de Lucrèce* en vers français, chez un ami, où étaient Boileau et plusieurs autres personnes de mérite. En attendant le dîner, on pria Despréaux de réciter la satire adressée à Molière ; mais après ce récit, Molière ne voulut plus lire sa traduction, craignant qu’elle ne fût pas assez belle pour soutenir les louanges que Boileau venait de recevoir. Il se contenta de lire le premier acte du Misanthrope, auquel il travaillait en ce temps-là, disant : qu’on ne devait pas s’attendre à des vers aussi parfaits et aussi achevés que ceux de Despréaux* ; parce qu’il lui faudrait un temps infini, s’il voulait travailler ses ouvrages comme lui.