(1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIII » pp. 237-250
/ 99
(1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIII » pp. 237-250

Chapitre XXIII

Années 1660 à 1670 (suite de la septième période). — Revue de la société polie de 1660 à 1670. — Hommes et femmes célèbres de cette société.

L’intérêt attaché à madame de Montausier, dernier reste de la maison de Rambouillet, nous a fait anticiper d’une année sur la période de 1670 à 1680, il nous a fait assister à sa mort, arrivée le 13 avril 1671 ; à sa mort, grand événement dans l’histoire des mœurs du xviie  siècle. Maintenant, il est nécessaire de revenir sur la société des femmes d’élite, durant les dix années que nous venons de parcourir, d’en reconnaître l’état et de voir ses progrès.

Nous avons vu depuis 1645 jusqu’en 1660, quelles maisons s’ouvriront à la haute société, quand la maison de Rambouillet commença à se désunir. Nous avons vu à sa place s’élever la maison de mademoiselle de Montpensier, l’hôtel de Longueville, l’hôtel d’Albret, l’hôtel de Richelieu, l’hôtel de la Rochefoucauld. Nous avons vu dans ces maisons, mademoiselle de Pons, madame de Martel, madame de Montespan, madame de Chalais, qui fut depuis princesse des Ursins, madame Scarron, qui fut depuis madame de Maintenon, madame de Cornuel, madame de Coulanges. Ce fut chez la maréchale d’Albret que madame de Montespan, mariée en 1663, à l’âge de 22 ans, fit connaissance avec madame Scarron. Elle fréquentait cette maison bien avant d’être en faveur près du roi ; et les premiers amusements qu’elle essaya de lui donner chez madame de La Vallière, furent aux dépens des personnes de cette société dont elle contrefaisait le langage et les manières.

« On se moquait à la cour, dit madame de Caylus, de ces sociétés de gens oisifs, uniquement occupés à développer un sentiment et à juger d’un ouvrage d’esprit. Madame de Montespan elle-même, malgré le plaisir qu’elle avait trouvé autrefois dans ces conversations, les tourna après en ridicule pour divertir le roi63. »

Il était fort naturel sans doute qu’à la cour, où tant d’intrigues étaient toujours en action, soit pour la galanterie ou pour la fortune, on regardât comme oisifs les gens qui faisaient les plaisir de la conversation, et que le roi et madame de Montespan, dans les ébats d’un double adultère, eussent besoin de donner un nom ridicule aux personnes spirituelles de mœurs régulières et décentes.

Durant la période de 1660 à 1670, plusieurs des personnes que nous avons citées, d’autres encore, ouvrirent elles-mêmes leur maison.

Telles furent madame de Cornuel et madame de Coulanges. Le cardinal de Retz, habituellement retenu chez lui par la goutte, y recevait la plus aimable et la plus spirituelle société. Madame de Sévigné en était lame : elle était aussi fréquemment chez le duc de La Rochefoucauld et dans une étroite liaison avec madame de La Fayette,

Le comte de Brancas réunissait aussi du monde aimable chez lui, malgré cette infirmité de distractions continuelles dont madame de Sévigné cite des exemples fort divertissants, et dont La Bruyère a rassemblé une étonnante collection sous le nom de Menalgue dans ses Caractères.

Aux noms de La Rochefoucauld, du cardinal de Retz, de Francas et des femmes de leur société, je me hâte de dire que Molière et Despréaux, si follement accusés de diriger leurs traits satiriques contre elle, s’empressaient de lire leurs ouvrages. On voit en 1672, M. de La Rochefoucauld prier madame de Sévigné de venir entendre chez lui une comédie de Molière. Au mois de mars de la même année, c’est elle-même qui écrit à sa fille, qu’elle a ménagé au cardinal de Retz, pour le samedi suivant, la lecture des Femmes savantes et Le Lutrin de Despréaux. Louis Racine nous apprend que ce même Despréaux fut sa satire sur Le Festin, publiée en 1665, chez le comte de Brancas en présence de madame Scarron et de madame de La Sablière, dont nous parlerons dans un moment.

Dans la même période, on revoit la société et l’esprit de cette madame de Sablé qui était de la société de Rambouillet dans son premier éclat, à qui Voiture écrivait des lettres si flatteuses en 1638, qui le traitait, malgré ses louanges, avec une grande supériorité de raison, et lui reprochait d’avoir un amour-propre de femme . Nos biographes n’en parlent point ; mais les mémoires de Tallemant-des-Réaux, qui viennent d’être publies, la vengent de cet oubli, à la vérité de manière à faire désirer qu’un autre chroniqueur la venge de ses injures. Tallemant parle d’elle comme d’une insigne catin, d’une intrigante fieffée, d’une janséniste outrée, d’une gourmande, d’une visionnaire, d’une maniaque. Il ne lui connaît que des vices et des ridicules64. Cependant, on voit par une multitude de lettres adressées par le duc de La Rochefoucauld à madame de Sablé, dans le temps qu’il complétait, corrigeait, soumettait à la critique les Maximes qu’il a publiées en 1665, que madame de Sablé les jugeait, et les modifiait très judicieusement ; on voit de plus qu’elle les soumettait au jugement d’autres femmes célèbres, de ses amies, notamment à la maréchale de Schomberg, Marie d’Hautefort, alors âgée d’environ 49 ans, anciennement l’objet de cette passion religieuse de Louis XIII, qui a été tant célébrée, et à son amie la comtesse de Maure ; qu’elle rédigeait elle-même des maximes, ou, pour parler plus exactement, des observations sur la société et sur le cœur humain, observations dont il paraît que le recueil de La Rochefoucauld renferme quelques-unes ; et enfin que cette dame avait de la fortune, une bonne maison, une excellente table, citée alors pour son élégante propreté ; qu’elle donnait des dîners dans la maison qu’elle occupait à Auteuil ; et que le duc de La Rochefoucauld allait souvent l’y voir. Cette dame, alors âgée au moins de 60 à  ans, d’une santé très délicate, ne voyait du monde que chez elle, et c’est sans doute pour cette raison qu’il en est peu parlé dans les écrits concernant les grandes sociétés de cette époque.

Disons quelque chose de La comtesse de Maure, qui était l’amie de madame de Schomberg et de madame de Sablé.

On lit dans les mémoires de mademoiselle de Montpensier, qu’en 1658, pendant le séjour que fit la cour à Bordeaux, les beaux esprits ne bougeaient de chez la comtesse de Maure. Le marquis de Sourdis a fait d’elle un portrait merveilleux qui se trouve à la suite des mémoires de Mademoiselle parmi beaucoup d’autres portraits, dont la composition faisait partie des amusements de sa société. Mademoiselle a fait elle-même un autre portrait de la comtesse de Maure sous le nom de reine de Misnie, dans l’histoire allégorique de la Princesse de Paphlagonie.

« C’était une femme grande, de belle taille et de bonne mine. Sa beauté était journalière par ses indispositions. Elle avait un air distrait et rêveur, qui faisait croire qu’elle méprisait ceux qu’elle regardait ; mais sa civilité et sa bonté raccommodaient en un instant de conversation ce que les distractions pouvaient avoir gâté. Elle avait de l’esprit infiniment, un esprit capable, instruit, extraordinaire en toute chose, il fallait une grande politesse pour être de sa cour ; car tout ce qu’il y avait d’honnêtes gens de tout sexe s’y rendait de tous côtés.

« Elle ne vivait point comme le reste des mortels ; elle ne s’abaissait point à se régler sur les horloges… Elle était ennemie du soleil… Elle ne sortait jamais en plein midi ; elle ne se levait qu’au coucher du soleil, elle ne se couchait qu’à son lever.

« Elle craignait extrêmement la mort, et avait ce sentiment commun avec la princesse Parthénie son amie (madame la marquise de Sablé), qui avait des frayeurs de la mort au-delà de l’imagination.

Leurs conférences (de la comtesse de Maure et de la marquise de Sablé) ne se faisaient pas comme celles des autres. La crainte de respirer un air trop froid ou trop chaud, l’appréhension que le vent ne fût trop sec ou trop humide, étaient cause qu’elles s’écrivaient d’une chambre à l’autre. Si on trouvait leurs lettres, on en tirerait de grands avantages… On apprendrait toute la politesse du style et la plus délicate manière de parler sur toute chose Elles ont su les affaires de tous les états du monde, toutes les intrigues des particuliers, soit de galanterie ou d’autres choses où leurs avis ont été nécessaires… C’étaient des personnes par les mains desquelles le secret de tout le monde avait à passer. La princesse Parthénie madame de Sablé) avait le goût aussi délicat que l’esprit ; rien n’égalait la magnificence des festins qu’elle faisait : tous les mets en étaient exquis, et sa propreté a été au-delà de tout ce qu’on peut imaginer. C’est de leur temps que l’écriture a été mise en usage. On n’écrivait que les contrats de mariage ; de lettres, on n’en entendait pas parler. »

Vers 1665, parut dans le monde une femme d’un autre genre, moins brillante, mais probablement plus aimable. C’était madame de La Sablière. Mariée à l’âge de 17 ans avec un homme riche, spirituel et fort répandu ; belle, spirituelle elle-même et bien élevée, sa société fut bientôt recherchée. Quelques écrivains du temps l’ont qualifiée de marquise ; c’est sans raison. Elle était née dans la finance, et se nommait mademoiselle Hesselin. Son mari était Antoine Rambouillet, fils d’un financier, qui n’avait de commun avec les d’Angennes, marquis de Rambouillet, qu’une grande fortune, amassée dans les affaires du domaine, et dont il dépensa une partie à construire une maison dite la Folie de Rambouillet, sur le terrain de Reuilly, autrefois séparé du faubourg Saint-Antoine, et dont il ne subsiste plus que la porte d’entrée.

Cette maison réunit bientôt la meilleure compagnie. Le duc de Lauzun en faisait partie. Quand il fut nommé colonel général des dragons, il prit le frère de madame de La Sablière pour secrétaire. C’était aussi un garçon d’esprit. Lauzun l’employa utilement aux affaires politiques dont il était chargé. Quand mademoiselle de Montpensier commença à sentir de l’inclination pour Lauzun, elle s’informa de ses habitudes au comte de Rochefort dont il était l’ami : et « elle apprit, dit-elle, que Lauzun allait quelquefois chez une petite dame de la ville, nommée madame de La Sablière. Il fallait, dit la princesse, que madame de La Sablière fut bonne à quelque intrigue, parce qu’elle était vieille, laide, et avait eu quelque galanterie 65. » Rochefort avait sans doute ajouté ces particularités mensongères pour ne point inquiéter Mademoiselle ; car à cette époque, madame de La Sablière n’avait que 23 ans, était d’une beauté remarquable, pleine d’esprit. Quant à la galanterie, sa première jeunesse se ressentit les distractions de son mari, et l’on cite sa réponse à son oncle qui lui disait : Quoi ! toujours et toujours des amours : mais les bêtes même n’ont qu’un temps pour cela ; elle répondit : C’est que ce sont des bêtes. Mais bientôt, à cette effervescence ou à cette légèreté que a mode favorisait, succéda une de ces passions qui placent les femmes hors des lois générales, sans les mettre au-dessus. Madame de La Sablière s’attacha de toute son âme au marquis de La Fare, qui ne devint pas moins amoureux d’elle. Son amour dura plusieurs années avec une telle exaltation, que personne, dans sa société la plus intime, n’eût osé lui adresser un mot de la plus légère galanterie.

Madame de Sévigné l’appelait la tourterelle Sablière 66. Dans une lettre du 4 août 1677 à madame de Grignan, elle rapporte la réponse de son fils à quelqu’un qui doutait de la persévérance de la belle Sablière. « Elle aime toujours son cher Philadelphe ; il est vrai qu’afin de faire vie qui dure, ils ne se voient pas si souvent : au lieu de douze heures, par exemple, il n’en passe plus chez elle que sept ou huit. Mais la tendresse, la passion, la distinction et la parfaite fidélité sont toujours dans le cœur de la belle, et quiconque dira le contraire aura menti. »

La tendresse de madame de la Sablière n’empêcha pas l’infidélité de La Fare. Madame de Sévigné écrivait à sa fille, le 14 juillet 1680 : « Vous me demandez ce qui a fait cette solution de continuité entre La Fare et madame La Sablière : c’est la bassette ; l’eussiez-vous cru ? C’est sous ce nom que l’infidélité s’est déclarée ; c’est pour cette prostituée de bassette qu’il a quitté cette religieuse adoration. Madame de La Sablière regarda d’abord cette distraction, cette désertion ; elle examina les mauvaises excuses, les raisons peu sincères, les prétextes, les justifications embarrassées, les conversations peu naturelles, les impatiences de sortir de chez elle, les voyages à Saint-Germain où il jouait, les ennuis, les ne savoir plus que dire ; enfin, quand elle eut bien observé cette éclipse qui se faisait, et le corps étranger qui cachait peu à peu tout cet amour si brillant, elle prit sa résolution, le ne sais ce qu’elle lui a coûté. Mais enfin, sans querelle, sans reproche, sans éclat, sans le chasser, sans éclaircissement, sans vouloir le confondre, elle s’est éclipsée elle-même ; et, sans quitter sa maison, où elle retourne encore quelquefois, sans avoir dit qu’elle renonçait à tout, elle se trouve si bien aux Incurables, qu’elle y passe quasi toute sa vie, sentant avec plaisir que son mal n’était pas comme celui des malades qu’elle sert. Les supérieurs de la maison sont charmés de son esprit, elle les gouverne tous. Ses amis vont la voir ; elle est toujours de très bonne compagnie. La Fare joue à la bassette. Voilà la fin de cette grande affaire qui attirait l’attention de tout le monde. Voilà la route que Dieu avait marquée à cette jolie femme… »

Madame de Sévigné ne savait pas tout. La bassette n’était pas la seule cause du délaissement de madame de La Sablière. On voit dans une lettre de La Fontaine à mademoiselle Champmeslé, de 1678, que La Fare se partageait entre elle et le jeu. « Tout sera bientôt à la France, dit La Fontaine, et à mademoiselle de Champmeslé. Mais que font vos courtisans ? car pour ceux du roi, je ne m’en mets pas autrement en peine. Charmez-vous le malheur au jeu, toutes les autres disgrâces de M. de La Fare ?… »

Je me suis un peu trop étendu peut-être sur les amours de madame de La Sablière, mais de telles amours, décrites par madame de Sévigné, ne sont pas des longueurs.

D’ailleurs, il s’agit ici de cercles, de conversations ; et madame de La Sablière tient un rang considérable dans leur histoire : sachant ce qu’en pensait madame de Sévigné, nous entendrons mieux ce qu’en dit La Fontaine67 :

………………………………………
Le nectar, que l’on sert au maître du tonnerre…
C’est la louange, Iris. Vous ne la goûtez point ;
D’autres propos chez vous récompensent ce point.
        Propos, agréables commerces,
Où le hasard fournit cent matières diverses ;
        Jusque-là qu’en votre entretien
La bagatelle à part : le monde n’en croit rien.
        Laissons le monde et la croyance.
        La bagatelle, la science,
Les chimères, le rien, tout est bon ; je soutiens
        Qu’il faut de tout aux entretiens :
C’est du parterre où Flore épand ses biens ;
Sur différentes fleurs l’abeille s’y repose,
        Et fait du miel de toute chose.

Voici l’idée que le poète nous donnera de la société de madame de La Sablière 68 :

Je vous gardais un temple dans mes vers…
L’apothéose à la voûte eût paru :
Là, tout l’Olympe en pompe eût été vu
Plaçant Iris sous un dais de lumière.
Les murs auraient amplement contenu
Toute sa vie……………………………
Au fond du temple on eût vu son image,
Avec ses traits, son souris, ses appas,
Son art de plaire et de n’y penser pas…
J’aurais fait voir à ses pieds, des mortels,
Et des héros, des demi-dieux encore,
Même des dieux : ce que le monde adore
Vient quelquefois parfumer ses autels.

Les mortels, les héros, les demi-dieux, les dieux dont parle La Fontaine, comme composant la société de madame de La Sablière, étaient les Chaulieu, les Lauzun, les Rochefort, les Brancas, les La Fare, les de Foix, et, entre plusieurs étrangers illustres, Jean Sobieski, lequel fut depuis roi de Pologne. Corbinelli disait d’elle et de l’abbesse de Fontevrault : Elles entendent Horace comme nous entendons Virgile. Madame de Sévigné nous apprend69 que Sauveur et Robervalle, membres de l’Académie les sciences, lui enseignèrent les mathématiques, la physique et l’astronomie, Bayle lui rend ce témoignage, qu’elle était connue partout pour un des esprits les plus extraordinaires et pour un des meilleurs. Perrault et d’Olivet, l’un dans ses hommes illustres, et dans son Apologie des femmes, l’autre dans l’Histoire de l’Académie ; Fontenelle, dans ses Œuvres diverses ; Amelot de La Houssaye, dans sa préface des Maximes de La Rochefoucauld, ont fait à l’envi son éloge. Avant sa liaison avec La Fare, elle se rencontrait habituellement en société avec mesdames de Sévigné, de La Fayette, Scarron, Coulanges. Louis Racine nous apprend qu’elle était chez le duc de Brancas quand Boileau y fit sa satire du Festin, en 1665. C’était l’année de son mariage. Elle eut depuis, en 1674, un démêlé littéraire avec le poète satirique, en qui se décela, d’une manière peu honorable, le genus irritabile.

La maison de madame de Coulanges était ouverte à moins de monde que celle de madame de Richelieu, mais elle recevait une société plus choisie parce qu’elle était moins nombreuse. Née vers 1641, nièce de la femme du chancelier Le Tellier, cousine germaine du ministre Louvois, mariée fort jeune à un homme de robe devenu célèbre par des bons mots et des chansons, riche, spirituelle et gracieuse au plus haut degré, alliée et amie de madame de Sévigné, qui était son aînée de quatorze ans, amie de madame Scarron, elle réunit chez elle l’élite du monde poli, durant l’intervalle de 1660 à 1770. Madame de Sévigné, dans sa lettre du 6 janvier 1671, rappelle à sa fille une conversation qui eut lieu chez madame de Coulanges, plusieurs années avant son mariage, qui se fit en 1669. « On était hier, dit-elle, sur votre chapitre chez madame de Coulanges, et madame Scarron se souvint avec combien d’esprit vous avez soutenu autrefois une mauvaise cause, à la même place et sur le même tapis où nous étions. Il y avait madame de La Fayette, madame Scarron, Segrais, Caderousse, l’abbé Testu, Guilleragues, Brancas. »

Nous aurons peut-être occasion de parler plus tard de l’étrange passion de ce comte de Brancas pour madame de Coulanges ; passion qui, lorsque le roi passait insensiblement de la galanterie à la piété, c’est-à-dire de madame de Montespan à madame de Maintenon, prit une couleur de dévotion bizarre, dont il n’appartenait qu’à un courtisan de concevoir l’alliage avec la galanterie, et à la plume de madame de Sévigné de faire la peinture.