(2016) Ticket_1002
/ 2299
(2016) Ticket_1002

C'était une très bonne expérience, surtout la maraude. L'équipe était pour la plupart très accueillante et m'a bien intégrée à l'équipe. C'était ma première maraude et je réalise que le travail du Samu Social est une aide indispensable pour les sans abris de longue date. En revanche je me pose la question pour certains immigrés qui ont l'habitude d'appeler le Samu Social pour passer la nuit à la Boulangerie, comme s'il s'agissait d'un hôtel - malgré les conditions affreuses de la Boulangerie - avec trajet en "taxi". J'ai conscience qu'il est très difficile de se loger dans la région parisienne mais est ce que cette adaptation du Samu Social ne participe pas à la pérennité de leur situation ? La Boulangerie devient un repaire formé de "clans" selon l'origine géographique et il est maintenant dangereux de proposer aux nouveaux et ancien sans-abris de loger la bas (vols, violence physique, solitude, ...). J'ai même eu l'occasion d'assister à l'appel des pompiers pour une urgence médicale d'un des sans-abris de Romain Rolland. Il s'agissait d'une dyspnée chez un patient cirrhotique alcoolique, avec était de delirium tremens. L'infirmière a plutôt bien réagi même si elle était réticente à ce que je l'examine - ce que je ne comprend pas, les pompiers avaient finalement besoins de beaucoup plus d'informations et j'avais l'habitude de ce genre d'examens après un stage en Urgences-Réanimation - il faudrait peut être sensibiliser les infirmières à nous encourager à travailler ensemble. Quand les pompiers sont arrivés, nous étions tous - assistant social, conducteur, infirmière, externe, personnels de Romain Rolland - choqués de leur comportement avec le patient : ils lui parlaient avec mépris, impatience, condescendance, jugement, ce qui a évidemment énervé le sans-abri qui ne voulait plus suivre les pompiers aux urgences... Surtout ils ont mis 20-30 minutes entre le moment où ils ont remarqué une saturation en oxygène a 82% et le moment où ils ont sorti le masque à oxygène.... La prise en charge du patient aurait pu se passer beaucoup plus vite et sans cris ni insultes pendant 45 minutes si les pompiers s'étaient montrés agréables et efficaces ... Je le répète tout le monde autour étaient déçus de leur comportement. Ce fut une expérience très humaine qui montre qu'il suffit de pas grand chose pour briser sa gêne vis à vis des sans abris de Paris.