(2017) Ticket_613
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(2017) Ticket_613

Concernant ma garde au SAMU SOCIAL de paris le 1er septembre 2017, j'ai tout d'abord pu écouter une travailleuse sociale de 18h à 20h qui orientait des sans abris en quête d'hébergement, les places d'hébergement étaient très limitées et fournies après 19h15 en fonction du nombre de nuit dehors, de l'existence ou non de pathologies chroniques chez le sans abris, et l'existence de danger immédiat pour la personne ou non. L'écoutante avec qui j'ai fait la double écoute était agréable et accueillante, ensuite elle transmettait l'information au coordinateur qui lui fournissait ou non une place en fonction de la situation. A 20h je suis partie en maraude avec un chauffeur, une infirmière et une travailleuse sociale, j'ai pu comprendre qu'en tant que médecin on avait aucune implication dans les maraudes, ceci étant une organisation professionnelle il n'y a pas de bénévolat impliqué. On a pu ramener en hébergement 4 hommes sans abris, un homme âgé suivi à Saint Anne avec un syndrome cardinal postérieur qui avait donc des difficultés à marcher, deux frères très alcoolisés mais très chaleureux, et un jeune homme de 22 ans avec des antécédents psychiatriques sous curatelle, très touchant, qui avait l'air très fatigué et déprimé. On a également pu trouver une place à trois familles : une femme enceinte, une femme seule avec un bébé d'un an et une petite fille de 8 ans, et un couple de jeunes roumains avec un enfant d'un mois. La femme enceinte seule a fuit la côte d'Ivoire avec son mari et a été emprisonnée en Libye alors qu'elle tentait de rejoindre l'Europe, elle a eu la chance d'être emprisonnée avec son mari ce qui lui a permis de ne pas être violée dans la prison, elle nous a confié que ses amies célibataires se faisaient violer régulièrement. Elle a pu fuir la prison enceinte de 8 mois mais son mari n'a pas pu la suivre et désormais elle est seule et enceinte en France. Vers 2h du matin on m'a raccompagné chez moi en voiture sans avoir eu le temps de manger ou de faire une pause dans la soirée, il faisait très froid il a beaucoup plu ce soir la comme on était en été et qu'il avait fait beau dans la journée aucun d'entre nous n'était habillé de façon adaptée au climat. J'ai trouvé cette expérience intéressante, dans le sens ou je m'attendais à beaucoup plus d'agressivité de la part de ces personnes en détresse, qui avaient l'air très reconnaissantes de ce que leur fournissait le SAMU SOCIAL on pouvait voir beaucoup de solidarité entre eux, un homme âgé nous a dit de prendre le jeune qui l'accompagnait en hébergement quand il ne restait plus qu'une place par exemple. Cependant je ne pense pas que cet enseignement devrait être obligatoire je pense que c'est anti-pédagogique que de forcer les étudiants en médecine à faire ça, les gens du SAMU SOCIAL sont agacés car ils savent tous que les étudiants viennent car ils y sont obligés, alors que beaucoup seraient venus par intérêt et auraient été mieux reçus. Je pense qu'on a un contact avec la misère à l'hôpital et à travers les voyages humanitaires de deuxième année de médecine, peut être que juste essayer de nous expliquer ce qu'est l'expérience au SAMU SOCIAL plus en détail plutôt que de rendre l'enseignement obligatoire rendrait l'expérience beaucoup plus agréable pour ceux qui ont envie d'y aller. Enfin, c'était intéressant de voir l'organisation qui existe pour les sans abris, beaucoup ont régulièrement un lit ce à quoi je ne m'attendais pas, on connait leur prénom, leur histoire, pour la grande majorité des personnes croisées dans la maraude. Il ya une vraie aide fournie, mais souvent ce sont des pathologies psychiatriques qui font que les personnes se trouvent dans la rue, il ya une souffrance difficile à traiter quand les personnes ne sont pas un danger pour elles mêmes dans l'immédiat et ne peuvent pas être hospitalisées contre leur gré malgré leur grande souffrance.