(2015) Ticket_1289
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(2015) Ticket_1289

Je connaissais peu le rôle du Samu Social avant cette nuit. J'ai été agréablement surprise de voir que leur action ne s'arrêtait pas seulement à distribuer de la soupe et des couvertures aux personnes dans le besoin mais de constater qu'il y avait un véritable suivi et une complicité qui s'instaurait entre les équipes de maraude et les habitués du 115. Cette expérience m'a montré à quel point la précarité pouvait toucher n'importe qui, et qu'il sera important dans notre future vocation d'être vigilants aux personnes qui pourraient avoir besoin d'aide afin de leur proposer un suivi social pour ne pas qu'elles soient seules. J'ai été particulièrement touchée par la rencontre des familles. En effet, les maraudes ont l'obligation de s'arrêter auprès des familles qu'elles croisent tout en sachant qu'elles ne pourront pas leur proposer de place pour la nuit. Nous avons rencontré une famille au tout début de notre ronde, une mère s'occupait de deux de ses enfants pendant que son mari et les deux autres faisaient la manche plus loin afin de pouvoir dîner. La mère ne parlant pas français, c'est la petite Maria, 9 ans, qui faisait la traduction. Elle nous explique qu'elle et ses frères et sœurs ne vont pas à l'école, qu'ils ne se lavent jamais et qu'ils peinent à manger depuis l'expulsion de l'hôtel ou ils vivaient. Cette famille ne connaissait pas le samu social, nous avons donc passé du temps à leur expliquer comment contacter le 115 afin qu'ils puissent profiter de leurs services. Le plus dur fut de les laisser à la fin de la discussion avec seulement des bols de soupe, de chocolat et des chaussettes. Cette nuit doit absolument être conservée dans le cursus des externes !