(2011) Ticket_2132
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(2011) Ticket_2132

Comme tout le monde a du le souligner, cette garde est évidemment un début d'expérience humaine qui apporte beaucoup, à nous en tant qu'individus pour nous faire prendre conscience de ce qui arrive à certaines personnes à deux pas de chez nous alors que l'on passe quotidiennement devant elles avec indifférence, mais aussi à nous en tant que futurs médecins pour appréhender la relation de ces personnes extrêmement précaires avec l'hôpital. C'est en effet avec honte que j'ai écouté l'un deux raconter comment, alors qu'il devait être opéré rapidement d'une tumeur cérébrale, il était parti du service où il était hospitalisé parce qu'il sentait le personnel hostile à son égard, le pointant du doigt à cause de son accoutrement. Bien sûr, on sait qu'à l'hôpital la priorité va plus à l'abord technique qu'à la prise en charge morale et sociale. Mais quand on change de point de vue, un effort est clairement nécessaire quant à la prise en charge globale des personnes les plus démunies en milieu hospitalier. Concernant l'attitude sur place des intervenants, je l'ai trouvée adaptée, ne jugeant personne, écoutante sans être envahissante. Malheureusement parfois, impuissante, quand on ne trouve aucune place pour quelqu'un qui ne demande pas souvent mais qui ce soir là a réellement besoin d'un endroit où dormir, pour quelqu'un de calme, poli, qui n'a jamais posé de problème dans les centres d'accueil. Mais peut-on vraiment affirmer qu'un homme 'mérite' plus une place qu'un autre ? Il paraît difficile d'instaurer une 'sélection', mais la situation reste encore délicate quand celui qui a appelé à 20h45 au lieu de 20h30 se retrouve sur le carreau. En bref, cette nuit nous esquisse la réalité crue des rues, une misère triste et souvent alcoolisée, une misère avec un perpétuel lendemain perpétuellement identique, une misère qui touche ceux qui ont été 'comme nous', et qui malgré la bonne volonté des multiples associations, centres, intervenants (vraiment beaucoup, ça m'a étonnée), n'apparaît pas trouver de solution à long terme. Merci à la faculté pour son initiative, au SAMU social pour son accueil chaleureux. Peut-être serait-il possible de permettre aux étudiants qui le souhaitent de venir faire des maraudes via un partenariat entre la faculté et le SAMU social ou d'autres maraudes de quartier ?