(2019) Ticket_32
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(2019) Ticket_32

Cette garde au SAMU SOCIAL a commencé par une double-écoute de 18h à 20h, avec des appels de personnes sans domicile cherchant un toit pour la nuit. Malheureusement, il y a un nombre très limité de places et l'écoutant avec qui j'étais m'a expliqué qu'il fallait parfois refuser des places à certaines personnes pour les garder pour des personnes plus vulnérables qui appellerait certainement après. J'ai trouvé cela très arbitraire car selon moi, que l'on soit à la rue depuis 1 semaine ou 1 an, on est autant éligible à avoir un toit sous lequel dormir. Dans la seconde partie de la soirée, nous sommes partis à 4 (un chauffeur, une éducatrice spécialisée et une infirmière et moi) en camion pour aller voir les "signalements". Un signalement m'a particulièrement marquée : il s'agissait d'un SDF aveugle, connu du chauffeur depuis des années, que l'on a trouvé assis par terre et que l'on a ramené dans sa chambre d'hôtel (si l'on peut appeler ça un hôtel vue l'insalubrité des locaux, bien qu'étant situé en plein coeur de Paris). Chemin très périlleux pour ce monsieur, aveugle : sa chambre qui se situe en haut d'un escalier dangereux ; si bien que l'on apprend que ce monsieur préfère parfois dormir dans le local à poubelles au rez-de-chaussée. L'équipe a pris des photos des lieux pour signaler cela : en effet, la porte de sa chambre est forcée (chambre apparemment payée 800€/mois par l'Etat français), sans serrure, avec des SDF qui dorment par terre à l'intérieur, plus de douche car cassée, une seule chaise cassée, des matelas avec des champignons de moisissure posés par terre, une odeur nauséabonde, des murs prêts à s'effondrer devant l'humidité des lieux... Je ne pensais pas que des logements (autres que des squats ou locaux désaffectés) aussi insalubres existaient encore ! Globalement, très bonne expérience qui fait grandir et qui m'a donné l'envie de refaire des maraudes ponctuellement.