(2011) Ticket_2281
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(2011) Ticket_2281

Déroulement. Tout le monde y passera et y fera la même chose, je ne m'étendrai donc pas. Accueil par l'équipe. Livret d'information à lire (lequel devrait être disponible pour les étudiants avant la garde, car il explique très bien et donne des conseils quant à ce qu'il faut amener et ce qu'il faut faire qu'il serait bon de connaître au préalable). Double-écoute : explication rapide de comment ça se passe lorsque les usagers appellent le 115. J'étais à la Fronte, qui gère les appels rapides. Malheureusement, ce jour-là, le 115 du 93 était surchargé et les appels basculaient vers celui de Paris. Briefing : on est venu directement me chercher pour m'emmener au briefing tout en m'abreuvant d'explications. C'était parfait. Lors du briefing, on parlait de gens que tous semblaient connaître, sauf moi, ce qui m'a un peu perdue. J'ai cependant retenu les quelques informations importantes : l'équipe avec qui je serais et les arrondissements que nous parcourrons. Premier départ : signalements. Une petite pause, on récupère les manteaux et la fiche de signalements, et c'est parti. Dans le camion, j'ai eu droit à un speech rapide sur le déroulement de la nuit. Nous récupérâmes deux usagers non signalés et en cherchâmes un autre que nous ne trouvâmes pas. Nous les emmenâmes au foyer, que l'infirmière me fit visiter par la même occasion. Puis nous ramenâmes 5 personnes, 3 qui y allèrent à pied (le centre étant à 500 mètres) et 2 qui prirent la voiture avec nous pour des questions de vertiges et de canne. Le 6e refusait catégoriquement de nous suivre. Ceux qui prirent la voiture éprouvèrent le besoin de se laver, et par ailleurs le camion ne fermait pas, l'équipe se sépara donc : je restai avec l'infirmière faire les deux soins d'hygiène et les deux autres allèrent échanger le camion. Nous fîmes ensuite un petit tour et emmenâmes encore deux personnes de la rue vers les centres avant de rentrer. Pause repas (entre minuit et 2h) : moment privilégié de partage d'expériences marquantes. Deuxième départ : la maraude. Nous fîmes des petits tours dans les arrondissements qui nous avaient été attribués, s'arrêtant ici et là pour s'informer de la santé, proposer un foyer pour la nuit, écouter leur histoire, donner ici un café, ici un bolino, ici un duvet. A 4 h du matin, ils me déposèrent chez moi. Equipe. Il faut que je parle de l'équipe. Tous furent absolument fantastiques. Dès mon arrivée, je fus accueillie avec le sourire, immédiatement intégrée à l'équipe, tout me fut expliqué dans les détails, sans que j'aie à poser la moindre question. Tant de sympathie ne manqua pas de m'étonner, d'autant qu'à force de voir chaque soir un étudiant en médecine différent, je les aurais plutôt imaginés blasés. J'eus la chance d'être dans une Equipe Mobile d'Aide particulièrement conviviale, dont tous les membres s'appréciaient et se parlaient franchement. Les éclats de rire ponctuèrent la nuit. C'était vraiment très agréable. On s'occupa à merveille de moi. L'infirmière qui me prit en charge me fit visiter les deux centres. Et je fus contente de faire les soins d'hygiène avec elle, car en 2 ans de stages hospitaliers, je n'avais pas encore eu l'occasion de faire de toilette, et pourtant je pense que c'est important, car cela fait partie des soins à apporter au patient. Usagers. Il y aurait tant à dire que je ne sais par où commencer. Les usagers sont extrêmement différents les uns des autres, mais parmi tous ceux que nous avons rencontré, au pifomètre, je dirais que les 9/10 étaient extrêmement sympathiques. Le 1/10 restant comprend ceux qui étaient un peu étranges et ceux qui n'étaient pas en état. La relation entre le Samu Social et les usagers est belle. J'avais la chance d'avoir dans mon équipe un vétéran du Samu Social, connu d'une grande partie des usagers, et très apprécié par eux. J'ai beaucoup aimé les entendre discuter, plaisanter, se taquiner, rire et chanter. C'est vraiment quelque chose de fort. Il y a évidemment une certaine façon de prendre les usagers. Il y a beaucoup de préjugés, de on-dit, qui se révèlent faux. D'un point de vue parfaitement personnel, j'ai été ravie par cette expérience qui m'a permis de faire ce que je n'avais jamais osé faire. Aller vers les sans-abris, discuter avec eux, écouter ce qu'ils ont à dire. On ne pose pas de questions indiscrètes. On écoute. Et dans ce qu'ils disent, il y a souvent les réponses aux questions personnelles que j'aurais aimé poser. Ils racontent leur histoire. Lieux : Camion, Rue, Foyers. Le Camion est un pur moyen de transport. Il n'y a pas grand-chose à dire sur lui. La Rue. La rue, c'est un lieu de vie pour les usagers, et c'est étonnant de voir les différentes manières de l'appréhender, d'utiliser l'espace, de choisir un lieu particulier. Les Foyers. Ils sont très bien faits. A l'intérieur, il y a une douche, des toilettes, une salle à manger, dans laquelle les usagers peuvent avoir un repas le soir et un repas le matin, une salle télévision, dans l'un d'entre eux, une salle de jeux. Ils y ont l'occasion de voir un médecin et une assistante sociale, qui peut vraiment les prendre en charge et les aider, s'ils en ressentent le besoin. Tout est mis en oeuvre pour que ce soit à leur disposition, et que les usagers fassent leur choix, librement. J'étais admirative quant à cette organisation.