Lorsque je suis allée à ma garde du SAMU Social, ce qui m'a frappée, c'est de me rendre compte que la misère humaine est plus proche de nous que ce que l'on croit. On ne mesure vraiment pas la chance que l'on a de vivre sous un toit. Je ne m'étais pas préparée à toute cette précarité et sincèrement, le fait de voir ces gens qui survivent dans la rue, ça m'a fait un choc. J'ai trouvé les équipes du Samu Social vraiment humaines. Il faut vraiment être courageux et avoir la foi pour travailler dans ces conditions. Ce boulot est un éternel recommencement. Il n'y pas de solutions miracles, juste des aides quotidiennes par des équipes qui reviennent à la charge tous les jours pour donner un toit, à manger, une écoute à des personnes qui sont tellement marginalisées maintenant qu'on dirait qu'elles font parti du décor. J'ai participé à des maraudes, discuté avec des SDF, je leur ai donné à manger et à boire. Ce qui ressort de ça, c'est que tout peut basculer en un instant. A écouter les différents témoignages, on peut avoir une maison un jour, et le lendemain, se retrouver à la rue...