(2013) Ticket_1683
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(2013) Ticket_1683

Je crois que je n'ai jamais été aussi fier de mon pays. On entend souvent parler de cette thématique :la misère en France et sa prise en charge... Mais je pense que personne n'arrive vraiment à se faire une idée précise de ce que cela représente. Avec cette nuit , on perçoit l'ampleur du problème et les moyens engages pour y faire face . On comprend vite les failles du système mais aussi ce qui le rend fort : le personnel qui s'investit énormément , les sommes engagées par les pouvoirs publics . On comprend que la France possède un système de protection social qui est magnifique et qui vaut la peine d'être défendu même en cette période d'austérité. Cela permet aussi de constater que beaucoup de sdf sont français , qu'ils sont jeunes et qu'ils ne sont pas responsables de leur condition ( peu de toxico, beaucoup de tristes histoires de vie ). On constate aussi qu'il existe énormément de structures sociales adaptées à chaque situation. Cela nous permet aussi d'avoir une autre approche de la misère que l'on peut voir dans les services hospitaliers , peut être mieux l'appréhender, avoir un meilleur contact avec les sdf que l'on sera amené à prendre en charge en tant que futur médecins. Cette nuit permet donc de se rappeler que la France solidaire existe encore et qu'elle belle utile et nécessaire. On sent donc une réelle volonté de s'attaquer au problème mais rapidement , on comprend qu'une politique qui va privilégier l'urgence " des grands casses" très difficilement réinsérables ,au détriment des "nouveaux sdf" souvent jeunes que la rue n'a pas eu le temps de détruire et qui sont eux facilement réinsérables et qui sans aide passeront rapidement dans l'autre catégorie de "grands casses" est une politique inadaptée. On s'attaque à la misère quand celle ci a déjà trop profondément changé l'individu pour le réintégrer: ce n'est pas "rentable" tant sur le plan humain que financier . De même on remarque que plusieurs structures de " stabilisation long terme" qui sont ( d'après les travailleurs sociaux) les seules structures capables de réinsérer l'individu dans la société , sont elles aussi "sacrifiées" pour augmenter le nombre de structures " urgence social" qui bien que nécessaires ne s'attaquent pas au probleme de fond. Un autre exemple de la politique ne ciblant que les enjeux d'urgences est le nombre de chambre d'hôtel loues par les pouvoirs publics chaque nuit . Des sommes énormes qui aurait sûrement été mieux investies dans la construction de centre d'hébergement ... De ma maigre expérience d'externe je remarquerai juste qu'une prise en charge par les structures sociale adaptées comme le samu social couterait moins cher à la société qu'une absence de prise en charge faute de moyen puisque celle ci sera faite dans un deuxième temps faute de mieux et de manière plus onéreuse , par les services des urgences hospitalières de l'aphp. Il existe donc un réel problème de priorisation des fonds engagés qui devraient être orientés dans la résolution du problème sur le long terme et non pas a court terme comme c'est le cas actuellement. Enfin, il existe tout simplement un problème de financier , qui ne risque pas de se résoudre en cette periode de crise . La demande est clairement supérieure à l'offre. Dans l'ensemble c'est vraiment une expérience très enrichissante sur le plan humain et qui nous servira sur le plan professionnel dans notre futur pratique médicale