(2012) Ticket_2044
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(2012) Ticket_2044

J'ai beaucoup apprécié cette garde au Samu Social. L'équipe était très accueillante et très gentille, assez protecteurs envers moi et surtout enclins à répondre à toutes les questions que je pouvais me poser sur leur travail. Si j'ai un regret quant à cette garde effectuée, c'est qu'elle a été faite deux jours avant le début de mes partiels, j'étais donc stressée par les examens qui approchaient et moins dans l'action de la garde même. J'aurais également aimé faire cette garde en hiver car c'était une nuit très calme sans beaucoup d'inverventions, et l'équipe m'a dit qu'à présent que les beaux jours revenaient, les personnes sans abri se débrouillaient plus par leur moyen qu'en appelant le 115. J'ai trouvé cette expérience très humaine et gratifiante, un côté social empli de gentillesse de la part des travailleurs au Samu Social. En effet, nous croisons chaque jour des sans-abri que nous n'osons regarder. Nous passons à côté d'eux en détournant le regard et parfois même notre chemin car, sans doute sommes-nous gênés de cette misère humaine et sociale que nous ne comprenons pas, que nous ne connaissons pas. Travailler au Samu Social est un pas vers ces personnes qui ont souvent besoin et parfois envie de notre aide. Nous les appelons par leur prénom, ou leur nom, nous leur serrons la main sans artifice et leur offrons une place dans un foyer ou peut-être juste un bol de soupe, une bouteille d'eau ou un café chaud. Nous sommes là pour les écouter s'ils ont besoin de parler, pour leur montrer qu'ils peuvent compter sur nous en cas de besoin. Depuis que j'ai fait cette garde, quand je recroise les personnes sans abri qui vivent près de chez moi, je les appelle dans ma tête par leur prénom, car à présent je les connais, et je repense au bonjour qu'ils nous ont accordé quand on s'approchait d'eux dans le camion. D'ailleurs, même ceux que je n'ai pas croisés lors de ma garde je les regarde d'un oeil différent, d'un point de vue de quelqu'un qui a passé une nuit (une seule nuit !) à marauder à leur recherche pour être sûr qu'ils passeraient une nuit le plus confortablement possible. Qu'en est-il alors des gens qui ont décidé d'en faire leur métier ! La séance de double écoute au 115 était également enrichissante, car j'ai pu entendre la détresse dans la voix de certaines personnes désespérées de trouver un logement, mais surtout atterrées par leurs conditions de vie. J'ai également pu entendre le rire des habitués du 115 qui sont à la rue depuis 10 ans et appellent chaque soir en se présentant par leur surnom connu des employés pour obtenir une place dans un centre pour la nuit. Je recommencerai volontiers cette expérience, plusieurs fois même, mais dans des conditions plus favorables et moins stressantes, en dehors de tout examen approchant, pour pouvoir alors en profiter pleinement et m'investir à 100% dans cette mission. Je garde un très bon souvenir de cette soirée, et bien sûr également un très bon souvenir de la travailleuse sociale, le chauffeur et l'infirmier qui m'ont donné le sourire tout au long de la soirée et encore maintenant quand j'y repense. Merci à eux !