Cette garde a été humainement intéressante car elle permet de se confronter à une pauvreté sur laquelle on ferme habituellement les yeux, partiellement au moins, consciemment ou pas. Cela m'a forcé à réfléchir sur les problématiques concrètes de la vie dans la rue, par exemple: pourquoi ces familles restent-elles dans la rue jusqu'à cette heure tardive, avec leurs enfants, malgré la chambre qui leur a été proposée par le 115? Parce qu'ils reçoivent encore de l'argent des passants... D'autre part, j'ai pu constaté le manque de moyens attribués à cette cause. J'imaginais naïvement le nombre d'hébergements proposés plus conséquent, et j'ai été effarée de voir la vitesse à laquelle le 115 se retrouve en pénurie de lits, et par conséquent la sélection drastique des appelants sélectionnés. Enfin, cette garde permet d'être plus au fait du rôle précis du SAMU Social, que j'amalgamais plus ou moins avec le secours populaire ou les restos du coeur dans leur mission d'alimentation.