(2015) Ticket_1339
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(2015) Ticket_1339

J'ai trouvé cette expérience très enrichissante : j'avais du mal à me figurer exactement quel était le travail du SSP et j'ai ainsi pu concrètement me rendre compte des missions qu'ils accomplissent. J'avais bien en tête les camions qui sillonnent les rues de paris la nuit pour proposer une place la nuit, une couverture , un café ou tout simplement venir au contact des gens pour leur parler un peu, en revanche j'ai découvert l'existence des centres de jours avec toute l'assistance médicale, juridique, sociale qu'ils offrent. j'étais étonnée de découvrir qu'ils offraient malgré tout un certain suivi, une certaine stabilité : certains de ces sans abris sont vus presque tous les jours par les équipes qui les connaissent bien, les appellent par leur prénoms... Ce qui m'a frappée aussi c'est de voir que certains des gens à qui l'on portait assistance ne matchaient pas du tout le "profil type" que je me faisais des gens aidés par le samu social , rencontrés dans un contexte autre je n'aurai jamais imaginé qu'ils puissent être sans abris c'était assez déstabilisant. L'un d'entre eux par exemple était en train de jouer aux cartes avec un habitué à la terrasse d'un café, un autre nous parlait de son ex, de comme c'était bien qu'ils s'entendent bien car c'était pas évident pour les couples séparés de garder de bon contacts, puis nous parlait de ses enfants... Au final c'est ce qui m'aura le plus marquée au cours de cette soirée : le pourquoi ? je n'arrive pas à comprendre comment ces gens qui m'apparaissaient tout à fait sympathiques, responsables, avec de la famille pouvaient se retrouver à devoir dormir dehors ( très loins des alcooliques chroniques ou des sans papiers ne parlant pas français qui constituaient le tableau fictif que je me faisais des personnes sans domicile fixe) Enfin l'attitude des équipes , leur bienveillance, leur simplicité et la facilité avec laquelle ils vont vers ces gens m'a vraiment impressionnée, je sais que pour moi le contact était beaucoup plus difficile je ne me sentais pas à l'aise et ne savais pas trop ou me placer, que dire à ces hommes et ces femmes qui ont un mode de vie si éloigné du mien, pour qui la réalité n'est pas la même. Au final cette garde m'a ouvert les yeux sur une réalité que l'on ne veut pas toujours voir pour ce qu'elle est. Je suis ravie d'avoir pu la faire et honnêtement je pense que je demanderai à marauder à nouveau en tant qu'observateur, et dorénavant l'idée d'appeler moi même le 115 pour un signalement me viendra bien plus vite !