(2016) Ticket_989
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(2016) Ticket_989

Ce stage d'une nuit au Samu Social de Paris est, à mon avis, un très gros plus dans notre apprentissage même si avant d'y aller, j'étais surtout agacée de devoir la faire (juste après les partiels, une garde de plus ne m'a pas vraiment fait sauter au plafond...) et sûrement un peu stressée. En effet, lorsque l'on nous présente ce stage court, la chose sur laquelle on insiste le plus est son caractère obligatoire. Nous sommes obligés d'y aller, il faut absolument un étudiant tous les soirs, si nous n'y allons pas nous serons rétrogradés dans les choix de stage, etc... Mais en fait, on ne nous présente quasiment pas le Samu Social en dehors de l'aspect pratique de la garde (horaires, lieux, déroulement...) et je pense qu'inconsciemment, j'avais beaucoup d'à priori à ce sujet. Pour ma part, je n'avais jamais fait d'expérience sociale dans ce genre en dehors des autres doubles-écoutes proposées par la faculté et la différence au Samu Social, c'est que la maraude permet de casser cette distance de l'appel téléphonique et d'aller directement à la rencontre des gens. Même si je pense que les lignes téléphoniques d'aide et de conseil (SOS Amitié, CFCV...) permettent d'apporter de l'aide aux gens, le fait de les rencontrer, de les accompagner dans des centres, de leur donner à manger, à boire ou même simplement de discuter avec eux permet de rendre l'action beaucoup plus concrète. J'ai eu la chance au cours de cette nuit de pouvoir écouter l'appel d'un homme en double-écoute que nous avons pu ensuite aller voir pendant la maraude. Et cet homme, qui avait tendance à rejeter l'aide que l'écoutante essayait de lui apporter au téléphone, a totalement changé de discours lorsque nous sommes allés le voir en personne. Il a accepté qu'on l'emmène dans un centre et nous avons pu discuter avec lui de sa situation pour chercher des solutions à ses problèmes, ce que l'on a pas forcément le temps de faire de façon approfondie au cours d'un appel. En plus, je pense que comme la plupart des gens, j'avais certains préjugés à propos de ces personnes en situation de grande exclusion et même si je n'ai eu qu'un petit aperçu de ce que l'on peut voir au cours d'une maraude, cette garde m'a finalement montré que ces personnes, malgré leur situation précaire, restent très abordables et respectueuses si on leur montre ne serait-ce q'un tout petit peu d'intérêt.