(2017) Ticket_546
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(2017) Ticket_546

Je suis allée à ma garde du samu social avec beaucoup de curiosité. J'avais entendu que des choses positives à son propos mais je ne connaissais pas dans les détails les modalités d'action de l'organisation. La partie de double écoute est, je trouve, assez intéressante, cela permet une premier contact avec les personnes réclamant une aide (principalement de logement au téléphone) avant de se rendre sur le terrain. Cela rends le choc de la rue moins brutal à mes yeux. Je parle volontairement de choc car il ne m'était pas naturel d'aller parler aux personnes qui dorment dans la rue. Non pas que je n'y prêtais pas attention mais il y a comme une barrière qui fait qu'on ne va pas leur parler et encore moins leur serrer la main. Les situations sont toutes très différentes les unes des autres. Il y a les personnes "habituées" que l'on passe voir, mais on sait d'avance qu'elles n'accepteront rien d'autre qu'une soupe et un sac de couchage, d'autres sauteront directement dans le camion afin de nous suivre jusqu'à l'un des centres d'hébergement sans la moindre nécessité de persuasion. Puis il y a les personnes inconnues qui ne sont pas pour autant moins démunies. Je pense notamment à cette femme roumaine, homosexuelle, sourde et muette avec qui il nous a fallut un moment pour trouver une stratégie de communication adéquate mais qui paraissait rassurée d'avoir croisée notre chemin afin de ne pas dormir dehors. Il y avait aussi cet homme à qui ont avait volé chaussures et couverture qui surement par méfiance a préférer rester dormir dans la gare. Ou encore cet homme d'un certain âge qui tenait a dormir devant la banque car il avait des affaires a régler à l'ouverture de celle ci avant de pouvoir, selon son plus grand souhait retourner dans son pays. Les personnes avec qui j'ai fait cette garde m'ont impressionnées par leur engagement, elles aussi sont toutes très différentes en terme d'âge et de caractères mais ont un objectif commun, spontanné et sincère.