Querelle des Précieuses ridicules

Dates 1659 - 1661

Fiche rédigée par Jeanne-Marie Hostiou . Dernière mise à jour le 10 March 2015.

Synopsis

Synopsis

Un succès de scandale ?

Quand Molière crée Les Précieuses ridicules en novembre 1659, il est installé depuis environ un an à Paris, dans le théâtre du Petit-Bourbon, où il a déjà fait jouer certaines de ses pièces comme L’Étourdi ou Le Dépit amoureux. Il joue également, avec moins de succès, un répertoire tragique (notamment les tragédies de Pierre Corneille). Il connaît avec Les Précieuses ridicules un succès considérable, puisque sa pièce est jouée 44 fois dans les douze mois qui suivent sa création. Ce succès est incontestable : il est attesté par le nombre de représentations de la pièce et ses recettes ; par des comptes-rendus (comme celui de Loret) ou récits de la pièce (comme ceux de Mlle Desjardins) ; ainsi que par la vogue des publications qui s’ensuivent sur la préciosité, devenu l’objet d’une mode littéraire (voir par exemple La Déroute des précieuses).

Ce succès a parfois été évoqué après coup, par certains ennemis de Molière, comme un succès de scandale. Par sa dimension satirique et d’actualité, la pièce a pu être considérée comme une pièce à clefs : c’est ce que laisse entendre Somaize dans son Dictionnaire des précieuses, historique, etc, lorsqu’il attribue les interruptions de la pièce, dans les semaines qui suivent sa création, à l’intervention d’un « alcôviste de qualité » (Prédiction XXVII, II, p. 78, éd. Ribou 1661). Cette hypothèse a depuis été contestée : ces interruptions s’expliquent notamment, selon Georges Forestier, par la nécessité pour la troupe de créer des tragédies nouvelles pour s’affirmer dans le paysage théâtral de Paris, ainsi que par des impossibilités de distribution (voir son édition des Œuvres complètes de Molière, Tome I, p. 1208-1212).

Il n’en reste pas moins que ce succès de Molière, en raison de son ampleur, lui attire plusieurs critiques et accusations. Dans une lettre du 1er décembre 1659 à l’abbé de Pure, Thomas Corneille l’accuse d’avoir fait échouer une pièce de son ami M. de la Clairière intitulée Oreste et Pylade et de n’être « propre qu’à soutenir […] des bagatelles ». Cette accusation sera reprise notamment lors de la querelle de L’École des femmes. Le plus véhément accusateur de Molière est Somaize. Dans sa préface des Véritables Précieuses, il condamne sa pratique d’une satire destinée à « blesser » ceux qu’elle vise et il accuse Molière de plagiat : il aurait pillé La Précieuse de l’abbé de Pure (pièce perdue jouée par les Italiens en 1656) ; il aurait pillé également d’autres pièces italiennes (telles que Le Médecin volant) et copierait outrageusement le jeu des Italiens ; il ne tirerait sa gloire que de l’exploitation des canevas de Guillot-Gorju que Molière aurait acheté à sa veuve. Somaize réitère ces attaques dans la scène 7 des mêmes Véritables Précieuses où il dénonce encore les techniques de « rabattage » du public employées par Molière, fait l’éloge de Pierre Corneille, et réitère les critiques de Thomas en accusant la troupe de Molière d’être cette fois responsable de la chute de Zénobie, tragédie de Pierre Magnon. Somaize répétera encore ces attaques à plusieurs reprises : notamment dans la préface des Précieuses ridicules mises en vers, où il renouvelle ses accusations de plagiat et prodigue à Molière des compliments pleins de condescendance lorsqu’il le qualifie de « premier farceur de France », ajoutant : « c’est toujours quelque chose d’exceller en quelque métier que ce soit, et pour parler selon le vulgaire, il vaut mieux être le premier d’un village, que le dernier d’une ville ».

Au cours de cette querelle, la seule réponse personnelle de Molière se situe dans sa « préface » aux Précieuses ridicules publiée sans nom d’auteur chez G. de Luynes, où il rappelle le succès de sa pièce auprès du public et répond aux accusations dont il a fait l’objet – notamment celles concernant les satires blessantes que contiendrait sa pièce : il met ainsi au point une défense à laquelle il aura d’autres fois l’occasion de recourir, expliquant que sa pièce « se tient partout dans les bornes de la satire honnête et permise » et qu’elle ne vise que les fausses précieuses (« les plus excellentes choses sont sujettes à être copiées par de mauvais singes, qui méritent d’être bernées »), si bien que « les véritables précieuses auraient tort de se piquer lorsqu’on joue les ridicules qui les imitent mal ». Surtout, sa préface évoque la question de l’impression de sa pièce de théâtre, qui semble constituer le point nodal de cette querelle.

Une bataille de libraires.

Dans cette préface, en effet, Molière commence par se plaindre d’être imprimé « malgré lui », après être « tombé dans la disgrâce de voir une copie dérobée de [sa] pièce entre les mains des libraires, accompagnée d’un privilège obtenu par surprise » – conjecture face à laquelle il était condamné à la nécessicté « d’être imprimé, ou d’avoir un procès ». En effet, le 12 janvier 1660 (à peine plus de deux semaines après la création des Précieuses ridicules), Jean Ribou avait obtenu un privilège pour publier cette pièce accompagnée des Véritables précieuses de Somaize (cette seconde pièce étant un démarcage de la pièce de Molière, et contenant dans la scène 7, ainsi que dans la préface qui paraît finalement à la fin du mois de janvier, de violentes attaques contre celui-ci). Ce privilège de Ribou, enregistré le 18 janvier 1660, est finalement barré le surlendemain sur le registre de la Communauté des Libraires, tandis que celui de Luynes est enregistré. Autrement dit, Molière a évité de peu d’être imprimé à ses dépens : sa pièce est achevée d’imprimer le 29 janvier chez de Luynes. Peu après paraissent Les Véritables Précieuses : plutôt que de demander un nouveau privilège pour cette pièce, qui était englobée par le privilège qui venait d’être annulé, Ribou la publie en antidatant l’achevé d’imprimer afin de faire croire que la fabrication du livre avait été terminée avant l’annulation (ce qui est décelable notamment dans la mesure où la préface de Somaize répond directement à celle de Molière).

La bataille ne s’arrête pas là. Somaize continue de tirer profit du succès de la pièce de Molière et, plus généralement, de la vogue des précieuses en littérature, pour produire trois autres ouvrages chez Ribou (privilège du 9 avril 1660) : 1) Le Procès des précieuses, qui n’a pas d’autre lien avec la pièce de Molière que le thème de la préciosité (achevé d’imprimer le 12 juillet) ; 2) Le Grand Dictionnaire ou la clef de la langue des ruelles qui emprunte grand nombre des expressions utilisées par Molière dans sa pièce, mais qui prend la peine de noter dans son privilège une clause interdisant aux Libraires, non seulement de faire imprimer et vendre cet ouvrage, mais encore « même de se servir des mots contenus en icelui dans le consentement dudit exposant ou ceux qui auraient droit de lui » (cité par Mongrédien, 1986, p. 16), témoignant que Somaize entend se réserver le monopole de l’exploitation du langage précieux ; 3) une réécriture versifiée de la pièce de Molière, Les Précieuses en vers. Dans la préface de ce dernier ouvrage, celui qui avait dû renoncer à publier la pièce de Molière avec ses Véritables précieuses, et qui se console en proposant une réécriture de sa pièce, laisse entendre qu’un procès s’est déclenché entre Ribou et de Luynes (procès que Molière pensait avoir pu éviter grâce à l’impression de ses Précieuses ridicules chez de Luynes et à la suppression du privilège de Ribou). Somaize y note : « Il faut que les procès plaisent merveilleusement aux libraires du Palais, puisqu’à peine le Dictionnaire des Précieuses est en vente, et cette comédie achevée d’imprimer, que de Luynes, Sercy et Barbin, malgré le privilège que monseigneur le chancelier m’en a donné, avec toute la connaissance possible, ne laissent pas de faire signifier une opposition à mon libraire : comme si jusqu’ici les versions avaient été défendues, et qu’il ne fût pas permis de mettre le Pater noster Français, en vers ». Cette querelle de libraire semble se résoudre par un accord financier.

Succès de Molière.

Tandis que Somaize connaît un succès de librairie avec Les Véritables Précieuses (comme en attestent les deux contrefaçons hollandaises ainsi que la réédition de Ribou en septembre 1660), il réitère une attaque contre Molière dans La Pompe funèbre de Scarron (mise en vente le 4 novembre 1660), à laquelle répond aussitôt un anonyme dans Le Songe du rêveur, qui dénonce les bas intérêts financiers de Somaize (qui aurait « dérobé » Molière « pour cent francs qu’il en retira ») et retourne contre lui les accusations de plagiat (en traitant Somaize de « singe qui ne ferait rien, / s’il ne pillait les gens de bien »).

Cette technique qui consiste à profiter des succès de Molière en publiant des réponses ou imitations de ses pièces sera renouvelée par Donneau de Visé qui exprime dans la préface de La Cocue imaginaire (chez Jean Ribou, en 1660) souhaiter servir « de regard » à la pièce de Molière dont il salue le succès (ainsi que celui des Précieuses).

Ces « suiveurs » de Molière attestent de son succès, qui sera renforcé par les représentations des Précieuses ridicules en présence du roi, et confirmé, en janvier 1661, par l’installation de sa troupe au Palais-Royal.

Enjeux

Enjeux

Cet épisode s’apparente à une querelle, en ce qu’il contient au moins une attaque (celle de Somaize et de son imprimeur Ribou), une réponse (exprimée dans la préface de Molière et dans l’acte même de publier sa pièce), suivies de plusieurs répliques. L’une des conséquences de cette querelle se manifeste notamment dans la surenchère de publications sur la préciosité, qui met ce thème à la mode en littérature. Son issue est à repérer dans le succès public des Précieuses ridicules qui conforte Molière dans son installation à Paris et lui apporte des premiers signes de consécration.

La querelle des Précieuses ridicules est déclenchée par les attaques de Somaize qui cherche à tirer profit du succès de Molière, mais elle dépasse cette rivalité personnelle. À cet égard, deux éléments sont à écarter car ils brouillent les enjeux véritables de la querelle : tout d’abord celui du scandale qui aurait été provoqué par la création d’une pièce « à clef » (Somaize est le premier à proposer une telle interprétation, probablement dans un but de diffamation) ; d’autre part celui du plagiat de Molière (qui, là encore, semble n’avoir été allégué par Somaize que pour mieux faire accepter à ses lecteurs son propre plagiat de la pièce de Molière). Les enjeux de cette querelle se situent ailleurs. On peut en retenir quatre :

(1) Sur le plan esthétique, cette pièce renouvelle le genre de la comédie. Si les enjeux de la polémique ne gagnent pas à être ressitués autour de la question des « clefs », il n’en reste pas moins que Molière introduit au théâtre, avec Les Précieuses ridicules, un procédé qui était jusque là réservé au genre de la satire : celui de la critique des mœurs contemporaines.

(2) Sur le plan social et sur le plan des mœurs, on s’accorde toutefois désormais à penser que Molière a inventé la préciosité davantage qu’il ne se serait attaqué aux précieuses (Forestier, p. 1206) : la pièce de Molière déclenche une mode littéraire qui dure plusieurs mois et qui finit par donner à la préciosité une réalité sociale et linguistique alors qu’elle n’avait jusque là qu’une maigre existence (« [Molière] a donné de l’éclat à une chose qui était dans l’obscurité », note Donneau de Visé dans sa préface à La Cocue imaginaire).

(3) Les enjeux de cette querelle se discernent dans la façon dont Molière construit son image d’auteur. Tout d’abord, un « Molière galant ». Face aux accusations de « satire blessante » dont il fait l’objet, Molière montre au contraire qu’il est capable de se rallier un public mondain dont il parodie et caricature les usages dans les limites d’une « satire honnête et permise » (préface des Précieuses ridicules). Il se construit ainsi une image d’auteur galant, qui fonde son succès sur la connivence avec un public mondain dont il partage suffisamment les valeurs pour pouvoir en plaisanter (Forestier, p. 1203). Le contexte de la querelle de libraires occasionnée par la publication des Précieuses ridicules renforce également cette image d’un auteur galant – c’est-à-dire, comme il l’explique dans sa préface, d’auteur publié « malgré lui » et détaché de la chose imprimée. L’épisode des Précieuses ridicules contribue aussi à construire l’image d’un « Molière polémiste » (Bourqui) : cette querelle ouvre la carrière d’un Molière qui doit faire face à la concurrence qui est, à ce stade de sa carrière, son principal adversaire. Fraîchement arrivé à Paris, il défend ainsi son statut d’auteur en même temps qu’il entame une longue lutte pour s’établir dans la capitale et asseoir sa légitimité contre ceux qui l’accusent de n’être bon qu’à faire triompher des « bagatelles » et l’incitent à se contenter d’être « le premier farceur de France ».

(4) Cette querelle fait évoluer certains usages en vigueur dans le champ dramatique. C’est avec Les Précieuses ridicules que Molière inaugure la pratique qui consiste, au cours d’une soirée dramatique, à jouer une petite pièce en un acte après une grande pièce. Le succès de cette pièce le conduit à pérenniser cet usage (lequel perdure pendant tout le XVIIIe siècle à la Comédie-Française). Concernant les pratiques d’impression, la comédie des Précieuses ridicules est la première pièce que Molière fait imprimer. C’est aussi la première fois qu’une pièce en un acte (qui n’est, en principe, pas susceptible de conférer un statut d’auteur) obtient les honneurs de la publication. On peut croire Molière lorsqu’il dit dans sa préface qu’il ne publie sa pièce que parce qu’il y est obligé. Après cette affaire, dès l’année 1660, Molière prend le soin de faire publier ses pièces précédentes (Le Dépit amoureux et L’Étourdi) ainsi que Dom Garcie de Navarre. Les conditions de la publication des Précieuses ridicules rompent ainsi avec les usages, et les font évoluer.

Chronologie

Chronologie

• 1656 : représentation de La Précieuse de l’abbé de Pure par les Comédiens Italiens installés au Petit-Bourbon. La création de cette pièce ne donne alors lieu à aucun compte-rendu. Cette pièce perdue ne nous est connue que par de brefs récits ou résumés.

• 1658 (automne) : la troupe de Molière arrive à Paris et s’installe assez rapidement au Petit-Bourbon (salle partagée avec les Italiens). Ils jouent notamment L’Étourdi et Le Dépit amoureux ainsi, entre autres, que des tragédies de Pierre Corneille.

• 1659/11/18 : création des Précieuses ridicules. La pièce est jouée après Cinna de Pierre Corneille. Les prix ne sont pas doublés. La recette s’élève toutefois à 533 livres. Les représentations sont interrompues après la première. La semaine suivante, Molière monte Oreste et Pylade de M. Coqueteau de La Clairière avec peu de succès.

• 1659/12/01 : lettre de Thomas Corneille (à l’abbé de Pure) qui discrédite Molière et sa troupe, l’accusant de ne savoir jouer que des « bagatelles ».

• 1659/12/02 : deuxième représentation des Précieuses ridicules. Recette : 1400 livres. S’ensuivent plusieurs représentations couronnées de succès, puis nouvelle interruption pour créer Zénobie reine de Palmire de Jean Magnon le 12 décembre, avec peu de succès.

• 1659/06/12 : le compte-rendu de Loret dans La Muse historique souligne le succès de la pièce de Molière, dont le sujet est « chimérique » (ce qui va à l’encontre d’une lecture « à clef »).

• 1659/12/26: reprise des Précieuses après une seconde interruption. La pièce sera jouée jusqu’au printemps 1660 (et trois fois en 1666) : au total, 55 fois en séance publique (la pièce ne sera reprise ensuite qu’après sa mort).

• 1660/01[ ?] : parution, au cours des premières semaines de 1660, du Récit en prose et en vers de la farce des Précieuses de Marie-Catherine Desjardins (publié sans nom d’auteur et sans date d’achevé d’imprimer). Un premier état de ce récit circulait déjà par voie manuscrite sous le titre d’Abrégé de la farce des Précieuses. Sa publication française est suivie aussitôt d’une publication hollandaise (à Anvers, G. Colles, 1660).

• 1660/01/12 : Jean Ribou obtient un privilège pour publier Les Véritables Précieuses de Somaize et Les Précieuses ridicules [de Molière].

• 1660/01/18 : le privilège de Jean Ribou pour Les Véritables Précieuses et Les Précieuses ridicules est enregistré.

• 1660/01/19 : le privilège des Précieuses ridicules attribué à G. de Luynes.

• 1660/01/20 : le privilège des Précieuses ridicules de Jean Ribou est barré sur le registre de la Communauté des Libraires ; celui de G. de Luynes est enregistré.

• 1660/01/29 : Achevé d’imprimer des Précieuses ridicules qui paraît sans nom d’auteur (privilège du 19 janvier) chez de Luynes. La pièce est précédée d’une préface où Molière répond à ses détracteurs et explique qu’il a été forcé d’imprimer sa pièce. Dans la foulée paraissent Les Véritables précieuses de Somaize chez Ribou (dont l’achevé d’imprimer, du 07 janvier, est antidaté puisque Somaize répond dans sa préface à celle de Molière – la pièce de Somaize n’est probablement jamais jouée).

• 1660/03/03 : privilège de Jean Ribou pour trois ouvrages de Somaize : Les Précieuses en vers, le Grand Dictionnaire ou la clef de la langue des ruelles et Le Procès des Précieuses.

• 1660/04/09 : second tirage, par Jean Ribou, des Véritables Précieuses de Somaize, suivi de deux contrefaçons hollandaises, parues l’une à Leyde, l’autre à Amsterdam.

• 1660/04/12 : Achevé d’imprimer de Somaize, Les Précieuses ridicules, comédie représentée au Petit-Bourbon, nouvellement mises en vers, chez J. Ribou (privilège du 3 mars 1660), dédiée à Marie Mancini, et du Grand Dictionnaire ou la clef de la langue des ruelles.

• 1660/05/07 : création au Petit-Bourbon de La Vraie et la Fausse Précieuse par Gabriel Gilbert. Pièce perdue. Le registre de Lagrange mentionne 10 représentations.

• 1660/05/31 : Privilège pour Molière de L’Étourdi, Dépit amoureux, Le Cocu imaginaire, Dom Garcie. Jean Ribou fait également imprimer une édition pirate du Cocu imaginaire (achevé d’imprimer le 12 août) pour laquelle il sera condamné par arrêt du Conseil le 16 novembre.

• 1660/07/12 : Achevé d’imprimer de Somaize, Le Procès des Précieuses (privilège du 3 mars), dédié à la Marquise de Montlouet, chez Estienne Loyson. Pièce non jouée, mais dont l’édition donne lieu à une contrefaçon hollandaise.

• 1660/07/29: représentation des Précieuses ridicules « pour le roi » rentré des Pyrénées. Cette représentation fait suite à plusieurs représentations « en visite » et sera suivie d’autres représentations en présence du roi.

• 1660/08/14 : achevé d’imprimé de La Cocue imaginaire (privilège du 25 juillet), publié chez Jean Ribou sans nom d’auteur (Donneau de Visé). L’avis « Au lecteur » fait état du succès des Précieuses ridicules de Molière.

• 1660/09/06 : deuxième édition des Véritables Précieuses, avec d’importantes variantes et coupures, qui n’enlèvent rien aux attaques contre Molière.

• 1660/10/06 : Ribou prend privilège pour un opuscule anonyme, La Pompe funèbre de M. Scarron, mis en vente le 4 novembre. Contient des attaques contre Molière.

• 1660/10/11 : destruction de la salle du Petit-Bourbon. Grâce à la faveur du roi, la troupe obtient la salle du Palais-Royal, qui est délabrée. Après travaux, elle ouvre le 20 janvier 1661.

• 1660/10/20 : Achevé d’imprimer de la deuxième édition de Somaize, Le Grand Dictionnaire ou la clef de la langue des ruelle, chez Jean Ribou.

• 1660/11/-- : publication anonyme de Songe du rêveur chez G. de Luynes. L’auteur anonyme prend la défense de Molière et répond à La Pompe funèbre de M. Scarron.

• 1661/06/28 : Achevé d’imprimer de Somaize, Le Grand Dictionnaire des Précieuses historique, géographique, poétique, cosmographique, cronologique et armoirique, chez Ribou (privilège du 15 février 1661). Avec une dédicace au duc de Guise.

• 1662/05/08-14 : Premier séjour de la troupe de Molière à la cour. 

Noms propres

Noms propres

Références

Références

Corpus

• Anonyme, Le Songe du rêveur, satyre en vers, Paris, G. de Luynes, 1660.

• Corneille, Thomas, « Lettre » à l’abbé de Pure, Bib. Nat. Ms f. fr., 12763, f° 171-172. Édition utilisée : dans G. Mongrédien, Recueil des textes et des documents du XVIIe siècle relatifs à Molière, édition du CNRS, seconde édition, 1973, Tome I, p. 114.

• De Pure, Michel (Abbé), La Précieuse : pièce perdue

• Desjardins, Marie-Catherine [publié sans nom d’auteur], Récit en prose et en vers de la farce des Précieuses, Paris, Barbin, 1660. Édition utilisée : Œuvres complètes de Molière, édition critique par G. Forestier et Cl. Bourqui, Paris, Gallimard, « Pléiade », 2010, Tome I, p. 1123-1131.

• Desjardins, Marie-Catherine, Abrégé de la farce des Précieuses fait par Mlle Desjardins à Madame de Morangis, manuscrit conservé à la Bibliothèque de l'Arsenal, cote 5418, p. 1017-1022.

• Donneau de Visé, Jean, « Au lecteur », La Cocue imaginaire [publié sans nom d’auteur], Paris, Jean Ribou, 1660. Édition utilisée : M. Cuénin, Les Précieuses ridicules. Documents contemporains, Genève, Droz, 1973, p. 171-174.

• Loret, compte-rendu de la création des Précieuses ridicules de Molière, dans La Muse historique, lettre XLVIII du 6 décembre 1659. Édition utilisée : Les Précieuses ridicules. Documents contemporains, Genève, Droz, 1973, p. 168-169.

• Molière, Les Précieuses ridicules et leur « Préface », Paris, G. de Luynes, 1660 (privilège du 19 janvier, achevé d’imprimer du 29 janvier). Éditions utilisées: Molière Œuvres complètes, textes établis, présentés et annotés par Georges Couton, Paris, Gallimard, « Pléiade », 1971, Tome I, p. 247-287 (notice p. 247-262) ; et Œuvres complètes, édition dirigée par Georges Forestier, avec Claude Bourqui, Paris, Gallimard, « Pléiade », 2010, Tome I, 1-39 (notice p. 1193-1225).

• Somaize, Antoine Baudeau de, Grand Dictionnaire ou la clef de la langue des ruelles, Paris, Jean Ribou, 1660.

• Somaize, Antoine Baudeau de, Grand Dictionnaire des précieuses : historique, poetique, geographique, cosmographique, cronologique, armoirique, Paris, Jean Ribou, 1661, 2 vol.

• Somaize, Antoine Baudeau de, Le Procès des Précieuses, Paris, Estienne Loyson, 1660.

• Somaize, Antoine Baudeau de, Les Précieuses ridicules, comédie représentée au Petit-Bourbon, nouvellement mises en vers, Paris, J. Ribou, 1660. Édition utilisée : sur le site Molière21.

• Somaize, Antoine Baudeau de, Les Véritables précieuses, Paris, Jean Ribou, achevé d’imprimer de la première édition (antidaté) : 7 janvier 1660. Édition utilisée : édition critique par Georges Mongrédien dans Comédies et pamphlets sur Molière, Paris, 1986, p. 9-66 (notice p. 11-25). Pièce dédiée par Jean Ribou à Henri-Louis Habert de Montmort.

• [Somaize, Antoine Baudeau de], La Pompe funèbre de M. Scarron, Paris, Jean Ribou, 1660.

Sources secondaires

• Anonyme, La Déroute des Précieuses, Paris, Lesselin, 1659. (Pas d’allusion directe à la pièce de Molière : cette pièce atteste seulement de la mode littéraire dont la préciosité fait l’objet.)

Bibliographie critique

Éditions critiques des Précieuses ridicules :

• Cuénin, Micheline, Les Précieuses ridicules. Documents contemporains, Genève, Droz, 1973.

• Couton, Georges, Les Précieuses ridicules dans Œuvres complètes de Molière, Paris, Gallimard, « Pléiade », 1971, Tome I, p. 247-287 (notice p. 247-262) ;

• Forestier, Georges avec Claude Bourqui, Œuvres complètes de Molière, Paris, Gallimard, « Pléiade », 2010, Tome I, p. 1-39 (notice p. 1193-1225).

Autres références critiques :

• Adam, Antoine, La Genèse des Précieuses ridicules, in Revue de la philosophie et d’histoire générale de la civilisation, janvier-mars 1939, p. 14-46.

• Bourqui, Claude, Les Sources de Molière. Répertoire critique des sources littéraires et dramatiques, Paris, SEDES, 1999, p. 35-42.

• Bourqui, Claude, « Molière combattant », in Polémique et stratégies dans le Dom Juan de Molière, Paris-Seattle-Tübingen, Biblio 17, Papers on French Seventeenth Century Literature, 1992.

• Michaut, G., Les Débuts de Molière à Paris, [1922-1925, 3 vol.] réimpression Genève, Slatkine Reprints, 1968. [« Les “Précieuses ridicules” » et « La querelle des “Précieuses”, p. 20-68.]

• Mongrédien, George, Recueil des textes et des documents du XVIIe siècle relatifs à Molière, édition du CNRS, seconde édition, 1973, Tome I, p. 111 sq.

• Mongrédien, Georges (édition critique par), Comédies et pamphlets sur Molière, Paris, 1986. Contient Les Véritables prétieuses d’Antoine Baudeau de Somaize.

Liens

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Liens utiles

• Desjardins, Abrégé de la farce des Précieuses (site Molière21) :

http://moliere.paris-sorbonne.fr/base.php?Abr%C3%A9g%C3%A9_de_la_farce_d...

• Desjardins, Récit en prose et en vers de la farce des Précieuses (site Molière21) :

http://moliere.paris-sorbonne.fr/base.php?R%C3%A9cit_en_prose_et_en_vers... • Loret, Lettre LXVIII, au sujet de la création des Précieuses ridicules (site Molière21) :

http://moliere.paris-sorbonne.fr/base.php?La_vie_th%C3%A9%C3%A2trale_et_...

• Somaize, Le Procès des précieuses (Gallica) :

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k711060.r=procez+des+pr%C3%A9tieuse...

• Saumaize, Les Précieuses ridicules mises en vers (site Molière21) :

http://moliere.paris-sorbonne.fr/base.php?Les_Pr%C3%A9cieuses_ridicules_...

• Saumaize, Les Véritables Précieuses (site Molière21) :

http://moliere.paris-sorbonne.fr/base.php?Les_V%C3%A9ritables_Pr%C3%A9ci...